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Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère.

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MessageSujet: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. EmptyVen 8 Fév - 15:10


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Mes pieds écrasaient les graviers de l’une des allers de l’université. Le soleil, à son zénith, me brûlait la peau d’une façon bien agréable. Nous étions loin du mauvais temps anglais. Jamais je n’aurais cru que mes lunettes de soleil puissent me servir au mois de février. Les étudiants ont déjà adopté des tenues estivales, entre T-shirts, pantacourts ou jupes pour les filles. Mes yeux se baladent d’ailleurs inlassablement sur ses jambes dévoilées et fuselées, comprenant mieux pourquoi Joe passe le plus clair de son temps à courir après les étudiantes. Pourtant, je me montre plus discret et certainement plus détaché. Je reprends ma route, les mains dans les poches de mon pantalon de costume. J’ai abandonné la veste qui va avec, me contentant de cette chemise blanche, parfaitement cintrée, habillée d’une cravate noire. Les manches retroussées jusqu’aux coudes, je profite de la chaleur du soleil sur mes bras, tout en marchant le long de cette allée. Mon but est précis, je pars retrouver mon frère.

Il est certainement l’un des seuls à ignorer ma venue ici. Après tout, comment aurait-il pu le deviner ? Il ne sait même pas que j’ai quitté l’armée pour devenir professeur à l’université d’Oxford, et encore moins que je fais partie du MI6. Joe n’aurait jamais vendu la mèche, pour des obligations professionnelles. Sans nul doute, ma réapparition dans la vie de mon frangin allait créer certaines tensions entre les deux amis. Mais je m’en fichais pas mal, ce n’était pas vraiment dans mes cordes. D’ailleurs, j’avais pu imaginer sans aucun mal le visage de Shark se décomposer lorsque je l’avais appelé pour le tenir au courant de ma venue. Les étudiants anglais n’avaient pas encore mis les pieds sur les terres californiennes. J’avais décidé d’arriver un peu plus tôt, quitte à devoir refaire l’aller-retour avec eux pour éviter d’en perdre un en route.

Je connaissais quasiment tout de la vie de Noah, grâce à Joe. Ainsi, je pouvais garder un œil attentif sur lui et m’assurer que mon petit frère se porte pour le mieux. J’avais récemment appris sa rupture avec une certaine Sydney Khelos. Cette dernière avait mis les voiles pour partir à New York, abandonnant mon frangin. Déjà, je savais que si je venais un jour à la rencontrer, je ne serais pas des plus tendres avec elle, pour ne pas dire exécrable. Noah avait toujours tout représenté pour moi, bien qu’il puisse aujourd’hui fortement en douter. Pourtant les faits sont là. La prunelle de mes yeux.

Bien évidemment, je fus de plus en plus stressé au fur et à mesure que mes jambes me transportaient jusqu’au Pôle Médicale de l’université de Berkeley, endroit où Noah était embauché en tant que médecin. Cela fait combien de temps que je ne l’ai pas vu ? Plus de vingt ans. Saurais-je le reconnaître ? Oui, sans aucun doute. Comment réagirait-il ? Mal, très mal à mon avis. Mais je ne pouvais définitivement pas l’ignorer en sachant que je serais présent ici durant un bon moment. Autant donc pousser la rencontre à aujourd’hui, de mon plein gré.

Lorsque je pénètre dans les locaux, mon cœur loupe un battement, avant d’adopter un rythme de folie. Je retire mes lunettes de soleil que je garde dans ma main. Mes yeux bleus balayent l’endroit du regard, cherchant des yeux l’endroit du bureau de Noah. Je ne prends pas beaucoup de temps avant de trouver ma route. J’ai l’impression que mes jambes vont m’abandonner avant que j’arrive. Je prends une profonde inspiration, ferme les yeux quelques secondes avant de m’élancer pour reprendre ma route, sous le regard surpris de la secrétaire que je salue d’un sourire charmeur.

Dans le couloir, je vois la porte ouverte. Sur celle-ci était accrochée une petite insigne où était inscrit « Noah Clives » et les initiales de « Docteur ». Je prends mon courage à deux mains et m’avance.

- Laisse tomber, elle n’était pas faite pour toi.

Parole pour Sydney. Je continue à m’avancer jusqu’à entrer dans le champ de vision de Noah. Je me stoppe net, dans l’encadrement de la porte et observe l’homme en face de moi. Ces boucles blondes, ces yeux bleus, cette bouche, ce nez mutin, je les reconnais instantanément. Et pourtant, je reste complètement abasourdi de l’avoir ainsi en face de moi. Incapable de bouger, je continue de l’observer dans les yeux de longues secondes, freinant avec force cette envie de pleurer. Il en est hors de question. Encore faudrait-il que lui me reconnaisse. Finalement je reprends contenance et affiche une aisance arrogante avant d’esquisser un sourire.

- Salut, p’tit frère.
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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. EmptyVen 8 Fév - 16:34

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« Merci doc. » « Je vous en prie, Monsieur Collins. Et je conseillerai, à l’avenir, de vous trouver une jeune fille qui soit célibataire plutôt que … » « Beth ? Elle est trop. J’y peux rien, doc. J’peux pas m’la sortir d’la tête. J’sais que ça vous regarde pas mes histoires, mais je sens qu’on peut créer quelque chose de fort, tous les deux. » Je soupire, un mince sourire sur les lèvres. « De la même force que le poing de son petit-ami qui a atterri sur votre arcade ? » J’essayais vainement de lui faire comprendre qu’il pouvait trouver mieux. Je ne connaissais rien de cette fille, pas plus que de son agresseur, mais ce garçon, Collins, me rendait visite deux fois par semaine pour soigner les coups de poing que le copain de la fille qui lui plaisait, avait un peu de mal à supporter leur rapprochement. Si tant est qu’il y ait réellement rapprochement. Je soupçonnais parfois Collins d’être tellement entiché de cette fille qu’il ne voyait pas que ses sentiments n’étaient pas réciproques. Enfin bon, je n’étais pas psychologue, ni le mieux placé pour parler de « love et ses petits désastres », surtout ces temps-ci. Mais bon, tous les étudiants savent qu’en plus d’exercer mon activité de médecin, je leur prête également une oreille attentive et parfois une épaule pour pleurer en cas de coups durs. Je n’y peux rien, le social a toujours été mon rayon depuis l’enfance. « A la prochaine, Doc ! » Je hochai la tête, en souriant toujours. Espérons que non. Ou alors, que l’on se rencontre dans un autre cadre que le pôle médical, par pitié. Je vérifie qu’il n’y a personne dans la salle d’attente. Seule la secrétaire, occupée à se faire les ongles, ne prête pas attention à ce qui se passe autour d’elle. Tant mieux, je vais pouvoir souffler un peu. Refermant la porte de mon ‘cabinet’ derrière Collins, je lâche un soupir, avant de me diriger vers la petite ‘salle de bain’ de la salle, pour asperger mon visage de l’eau du robinet et revenir ensuite m’asseoir à mon bureau, pour faire un peu de rangement.

« Pardon ? » Je devais avoir l’air niais, ou abasourdi, lorsqu’il m’avait vu pour la première fois pour qu’il me sorte une remarque pareille. De quoi parlait-il ? De qui, surtout ? J’avais bien une petite idée derrière la tête, pourtant, je ne me souvenais pas d’avoir jamais rencontré l’homme qui venait d’entrer. Un professeur ? Non, je les connaissais tous. L’un des nouveaux surveillants ? Il avait une musculature imposante. Peut-être le nouveau vigile. Ou un parent d’étudiant qui venait me remercier d’avoir soigné son fils ou sa fille malade. Je l’observe, les sourcils froncés, ne pouvant m’empêcher de le détailler de bas en haut. Je ne saurais expliquer la sensation qui étreint mon cœur à ce moment-là, mais j’ai l’étrange impression que nous nous sommes déjà rencontrés. Un ancien patient ? Je le regarde avec plus d’insistance, cherchant toujours dans les méandres de ma mémoire. Son regard me rappelle celui d’un homme que je n’ai pas connu. D’un enfant, pour être plus précis. Mais je n’en suis pas sûr. Je ne suis sûr de rien.

Finalement, il sourit. Je hausse un sourcil, en souriant à mon tour. L’on n’a pas besoin de connaître une personne pour se montrer poli et avenant, n’est-ce pas ? Ceci dit, lorsqu’il prend une nouvelle fois la parole, mon sourire s’éteint, peu à peu. De l’incompréhension, je prends les traits de la surprise, d’un véritable choc. Mes lèvres sont entrouvertes, j’ai l’impression que mon cœur va sortir de ma poitrine tellement il bat fort. « Wi…William ? » Je bégaye. Je transpire. Des sueurs froides. Je fais un pas, puis deux, et je m’immobilise, mon regard toujours braqué sur mon grand frère. Plus de vingt ans que nous ne nous sommes pas vus. « C’est … c’est vraiment toi ? » Je n’en crois pas mes yeux. Ce ne peut pas. Sur le moment, j’ai tellement de questions, de confusion qui me passent par la têt que j’en ai la migraine. « Tu … comment… comment m’as-tu retrouvé ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Pourquoi est-ce … » Alors évidemment, elles finissent par sortir, de plus en plus rapidement. Le son de ma voix s’élève, je deviens tout rouge. Mes sourcils se froncent, et bientôt, mes mains le repoussent en arrière, violemment. Du moins, aussi violemment que mes forces me le permettent face à la carrure imposante de mon frère. « TOUT CE TEMPS ET C’EST TOUT CE QUE TU TROUVES A DIRE ?!!! SALUT ?!!! QU’EST-CE QUE TU FAIS ICI ?!! » Voilà que je me mets à hurler maintenant, ça promet.
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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. EmptyVen 8 Fév - 23:15


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Flashback

- A ton tour Clives.

1995, cela fait cinq ans que je suis à la British Army. Cinq ans que je n’ai donné aucune nouvelle à ma famille. Cinq ans que je suis loin de Noah. Nous avons une permission pour le week end. Avec mon bataillon, nous décidons d’aller faire la fête dans les rues d’Edimbourg, alors que notre base se situe en Ecosse. Un long voyage nous attend. Et si certains d’entre nous en ont profité pour aller voir leur famille, d’autres comme moi, préfèrent rester au nord du Royaume-Uni, faute d’avoir des personnes à voir. La plupart de mes frères d’armes sont complètement ivres, au point que dans un consentement mutuel, ils décident tous que ce soir, ils se feront tatouer. Pour ma part, j’ai certainement trois verres de scotch en trop dans le sang, au point que je suis le premier à entrer dans l’entreprise délabrée qui laisse à désirer sur l’hygiène. Mais on s’en fou, avec l’alcool dont notre organisme est rempli, nous ne risquons pas de voir les microbes se multiplier. Quand c’est mon tour, je m’assois sur le tabouret et donne une feuille au tatoueur où est inscrit : VIII-XII-LXXVII.

- Où est-ce que je le fais ?

Je lui présente l’intérieur de mon poignet droit.

- Qu’est-ce que ça veut dire Clives ?
- J’sais pas, essaie de réfléchir pour voir.
- Crétin, c’est écrit 8, 12 et 77 en chiffre romain.
- Hallelujah, enfin quelqu’un d’un minimum cultivé.
- C’est la date de naissance de ta copine ?
- Non, c’est le jour qui a changé ma vie.
- En bien ?
- En très bien même.
- C’est-à-dire ?
- C’est le 8 décembre 1977 que j’ai vu pour la première fois mon petit frère.


Fin du flashback

Avant d’entrer dans ce cabinet dans lequel mon petit frère se trouve, je jette un coup d’œil rapide à ce tatouage qui orne l’intérieur de mon poignet droit, en petits caractères d’un noir profond. Je ne cache absolument pas ce tatouage, sauf lorsque l’on me le demande. Dans ces moments-là, je le recouvre d’un bracelet en cuir. Mais aujourd’hui, je n’ai aucune obligation. Je le laisse dévoiler bien que personne n’est capable d’en deviner la signification sans se pencher dessus. Encore faut-il savoir lire les chiffres romains, puis faire le rapprochement avec une date précise pour enfin être au courant du jour de naissance de Noah. En somme, uniquement ma famille aurait une certaine facilité à comprendre ce que je m’étais fait tatoué. Jamais je n’ai regretté un tel acte, bien qu’il se déroula lorsque je ne faisais pas preuve d’une grande sobriété. Mais ça m’avait permis de garder une part de Noah avec moi, m’accompagnant chaque jour.

L’avoir en face de moi me mit dans un état étonnant. Un véritable mutisme de plusieurs secondes. De nombreuses fois je me suis imaginé le scénario de nos retrouvailles, car je savais qu’un jour, je ne tiendrais plus, il faudrait que je le retrouve. Bien évidemment, je m’en voulais de mettre montré si longtemps absent, au point qu’il fut incapable de mettre un nom sur mon visage. Pour cela, je dus l’appeler « petit frère ». Comme lui, bien évidemment, j’avais changé. Nous étions loin, nous, les enfants Clives, inséparables comme les doigts d’une main.

Lorsque Noah prononce mon prénom, je détaille sa réaction. J’ai l’impression qu’il vient de voir un fantôme. Dans le fond, c’est un peu le cas. Ses joues rougissent alors que de multiples débuts de questions franchissent ses lèvres tremblantes. Le ton de sa voix s’élève toujours un peu plus. Finalement il plaque ses mains contre mon torse pour me pousser en arrière. Je suis surpris, me voyant reculer de deux bons pas sous sa force. Il est loin le gamin fragile que je défendais corps et âme. Désormais, il était un homme, grand, plus puissant bien qu’il ne paraissait pas non plus pour le type le plus baraqué de Berkeley. Pourtant mon visage ne s’offusque pas. J’arbore même un fin sourire. Gamin, il était très mignon, provoquant l’attendrissement de toutes les personnes qui croisaient sa route. Aujourd’hui, il est beau et doit laisser plein de femmes se retourner sur son passage.

- TOUT CE TEMPS ET C’EST TOUT CE QUE TU TROUVES A DIRE ?!!! SALUT ?!!! QU’EST-CE QUE TU FAIS ICI ?!!

Je reste particulièrement serein. Pour ma part, je n’ai pas raison d’être énervé, à part peut-être contre moi-même. Je récupère les deux pas en avant qu’il m’a fait perdre, afin de me retrouver en face de lui. Ma main droite glisse dans mes cheveux, dans un geste nerveux, jusqu’à atterrir contre ma nuque que je grattais au point d’y faire apparaître une plaque rouge : attitude que j’ai toujours eu dés mon plus jeune âge lorsque je me sentais en mauvaise posture – ce qui arrivait donc assez régulièrement.

- Je suis professeur à Oxford maintenant. Je suis l’un des accompagnateurs de l’échange.

Mes yeux bleus se plongèrent dans les siens alors que je tentais un sourire.

- Tu auras le droit de me frapper après, mais en attendant…

Je fis un nouveau pas en avant pour passer mes bras autour de lui et le serrer contre moi. Mes yeux se fermèrent sous cette agréable sensation de retrouvailles. Finalement, une larme traitresse coula le long de ma joue.

- Je suis tellement fier de toi, de l’homme que tu es devenu.
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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. EmptySam 9 Fév - 5:35

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Je crois que ce qui m’agaçait le plus, c’était sa réaction. Il n’était pas énervé, il ne cherchait pas à s’éloigner de moi parce que je me montrais méfiant ou agaçé. J’avais l’impression d’avoir affaire à un bloc de glace. Aucun sentiment ne transparaissait sur ses traits, si bien que j’avais du mal à décrypter son émotion du moment. Il avait toujours été moins sensible, moins expressif que moi. Mais j’avais grandi. NOUS avions grandi, tous les deux. Et, alors que par le passé, petit frère, je n’avais aucun mal à comprendre sa personnalité, aujourd’hui, j’étais face à un étranger. Je l’écoute donc me dire qu’il va participer à l’échange Berkeley|Oxford, m’apprendre même qu’il fait partie du corps professoral, et mon sang ne fait qu’un tour dans mes veines. « Tu veux dire que pendant tout ce temps, t’étais … en Angleterre ? » Et qu’il n’avait même pas eu la décence de venir rendre visite à sa famille ? Mais que s’était-il donc passé pour qu’il se montre aussi égoïste ? Je serre les dents et les poings. Ce n’est pas le moment de flancher. Comme lui, j’ai du mal à retenir mes larmes. De rage d’abord, de joie ensuite. Je l’ai enfin retrouvé. Enfin, LUI m’a retrouvé. Et malgré la haine que j’éprouvais à son égard de nous avoir tenu à l’écart de sa vie pendant si longtemps, il reste un pan de ma vie dont je n’ai jamais pu me détacher complètement. Qui m’a pesé, oppressé, et qui se libère maintenant qu’il me fait face. Le frapper ? Il me prenait pour quoi au juste ? J’avais beau avoir des ressentiments, je n’étais pas violent. Je ne l’avais jamais été. J’avais même eu envie de lui répliquer, sur le moment, que je n’étais pas un militaire, que dans la vie civilisée, on discutait avant de sortir les poings, mais sa réaction me surprit avant. Sans comprendre, je me sentis étreint, au creux de ses bras. J’essaie vainement de le repousser, mais il semblerait que mes forces m’abandonnent. Alors, je pose la tête sur son épaule, puisqu’il a quand même une tête de plus que moi. L’endroit rêvé pour soupirer, et sécher une larme sans qu’il ne me voie. « Je … je … » Je détestais ça. Quand je n’arrivais plus à trouver mes mots. Quand je m’affaiblissais. Finalement, au bout de quelques secondes, je trouve la force de le repousser en arrière, et me dépêcher d’essuyer d’un geste rageur, les larmes qui avaient coulé. « L’homme que je suis devenu ? Qu’est-ce que tu en sais ? Tout ce que tu sais de moi, c’est mon apparence, ce que tu as sous les yeux !! Tu ne me connais pas, William ! Tu n’as jamais voulu me connaître ! Tu es parti, je n’avais que douze ans ! Comment peux-tu croire que je suis resté ce petit garçon ? Tu ne sais rien de ma vie ! Rien de tout ce que j’ai enduré ! Alors je t’interdis de me dire ça, tu entends ! Je t’interdis d’être fier de moi ! » Je prends une profonde inspiration, et lui tourne le dos, pour aller m’appuyer sur le lit médical derrière moi. Je me sens tellement vide. Je ravale mes dernières larmes, et l’affronte à nouveau. « Pourquoi tu n’as jamais donné de nouvelles ?! Même pas à maman et à papa ? Tout ce qui comptait, c’était toi. Tu es d’un égoïsme William ! On avait besoin de toi et toi tu … tout ce qui t’intéressait c’était de quitter la ferme ! Pourquoi ? POURQUOI ? Je veux savoir ! Qu’est-ce que tu as fait de ta vie pendant tout ce temps ! Je ne te reconnais même pas. » Je m’avance vers lui. J’ai de plus en plus de mal à garder mon calme. La porte de mon cabinet s’ouvre, pour laisser entrer la secrétaire, inquiète des bruits qu’elle entendait de son bureau. « Docteur, est-ce que vous … » « Ca va, Dolores. Laissez-nous. Allez prendre un café et fermer la porte derrière vous, merci. » D’ordinaire, je n’étais jamais aussi expéditif. Apparemment, avec William dans la même pièce, je me montrais plus sévère que jamais. La secrétaire disparut sans demander son reste, je me tournais à nouveau vers lui, à deux centimètres de son visage. « Alors, je t’écoute ! Qu’est-ce que tu as fait pendant tout ce temps, mon cher frère ? Ohh… un tatouage, comme c’est gracieux. Tu avais quand même le temps de t’amuser à ce que je vois … » J’attrape son bras avec violence, et fait mine de m’intéresser à ce qu’il y avait d’écrit. Je fronce les sourcils. Pourquoi avait-il inscrit ma date de naissance sur son poignet ? « Pourquoi tu as inscrit ma date de naissance sur ton poignet ? C'était pour te rappeler à quel point tu aurais préféré être fils unique plutôt que d'avoir un frère qui te pleurait quand tu es parti en te suppliant de rester, c'est ça ? » grognai-je à son intention en lui jetant un regard assassin.
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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. EmptyDim 10 Fév - 19:28


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Je profite pleinement de cette étreinte qu’il accepte de me donner malgré lui. Conscient qu’il aimerait pouvoir me repousser, il finit par déposer sa tête sur mon épaule. Mes yeux se ferment sous cette délicieuse sensation qu’est celle de serrer son petit frère contre soi. Je peux retrouver son parfum et sa présence après autant d’années sans donner aucune nouvelle. Pourtant, cette étreinte ne dure pas longtemps puisque Noah finit par me repousser afin de reprendre la parole, sur un ton élevé, voir énervé.

J’encaisse chacune de ses paroles. Le fait qu’il pense que j’étais inconscient de tout ce qu’il avait pu vivre me donna envie de répliquer que oui, justement, j’étais au courant de tout. Mais l’heure n’était certainement pas de discuter de Joe Shark, et de notre travail commun. Je doutais d’ailleurs sur le fait que Noah soit au courant du statut d’agent de son meilleur ami, au service des forces britanniques. Le lui avait-il dit ? Il n’en avait normalement pas le droit, mais lorsqu’une personne est digne de confiance, après tout, on peut faire une exception à la règle dans la mesure où cela ne reviendra pas aux oreilles de nos supérieurs. Je ne préférais donc pas m’entraîner sur cette discussion et éviter quelques stupidités de ma part. C’est ainsi que je le laissais reprendre la parole. Il souhaitait savoir pourquoi j’avais quitté la ferme, avant de m’insulter d’égoïste. Oui, je l’étais, et j’en avais parfaitement conscience. Je voulus d’ailleurs le lui répliquer mais la porte de son cabinet finit par s’ouvrir sur la secrétaire que j’avais pu saluer tout à l’heure d’un simple sourire. Cette dernière semblait inquiète du fait que Noah puisse ainsi hausser la voix. Cela ne faisait pas partie de ses habitudes, j’en avais parfaitement conscience. Et lorsqu’il lui demanda – de façon autoritaire – de sortir du cabinet, il reprit aussitôt la parole, visiblement pressé de me balancer à la figure tout ce qu’il pourrait me reprocher. Je le laissais d’ailleurs faire, sachant qu’il en avait présentement besoin.

Il ne tarda d’ailleurs pas à voir le tatouage que je possédais à l’intérieur de mon poignet droit. Bien évidemment, il ne prit pas beaucoup de temps avant d’en déceler la signification. D’ailleurs, ses dernières paroles firent monter la tension au point que je me mis à froncer les sourcils avec un air mauvais sur le visage. Ma main se déposa sur son torse alors que je l’obligeais à reculer d’un pas, reprenant le dessus avec un air menaçant.

- Je t’interdis de tenir ces paroles-là. Tu sais très bien que c’est faux, que tous les deux, nous étions complices comme des jumeaux auraient pu l’être. Et si j’ai fait tatouer cette date sur mon poignet, c’est uniquement parce que cette journée restera à jamais graver en ma mémoire. Que ça te plaise ou non, elle reste le plus beau jour de ma vie.

Noah ne pouvait nier le fait que nous avions été très complices, gamins, et que j’aurais donné ma vie pour lui, sans l’ombre d’un seul doute. J’aurais tout fait pour lui, ainsi que pour nos sœurs. Et je refusais qu’il me fasse passer pour un homme aussi imbu de ma personne au point de regretter la naissance de mon propre frère. Finalement mon visage se radoucit. Il fallait que je garde mon calme, ce que je fis sans trop de difficulté.

- Et je sais bien plus de choses que tu peux l’imaginer. Je sais que tu aimes les couleurs vives, ça t’as toujours rassuré. Tu détestes la violence, qu’elle soit physique ou verbale. C’est d’ailleurs pour ça que gamin, il t’arrivait de me reprendre alors que tu étais haut comme trois pommes. Tu détestes être enfermé dans une pièce ou bien dans un espace réduit. Tu prends le risque d’avoir un chat alors que tu y es allergique.

J’attrape un poil de chat qui s’est accroché sur sa chemise pour le présenter devant ses yeux. S’il pensait que je ne savais rien sur lui, j’allais lui démontrer le contraire.

- Tu as toujours été un grand défenseur de la nature. Tu aimes prendre la défense de ceux qui en ont besoin, quitte à devoir soulever une pancarte dans la rue pour manifester. Tu donnes sans chercher à recevoir. Tu gardes la tête sur les épaules alors que ta renommée a dû remplir ton compte en banque de bien plus que ce que notre famille a pu un jour posséder. Les femmes tombent sous ton charme parce que tu es aussi intelligent qu’adorable, le parfait gentleman anglais. Ce que tu oublies, c’est que tu as cette personnalité depuis ton plus jeune âge, et ce genre de traits, ils ne changent pas avec les années.

Mon regard n’avait cessé de se plonger dans le sien. Ma voix se faisait plus calme, contrastant avec son attitude à lui.

- Je sais aussi ce que tu as pu vivre, que ce soit par les médias, ou bien par tes écrits. Je sais ce que tu as enduré Noah, que tu le veuilles ou non. Et j’en suis sincèrement désolé.
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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. EmptyLun 11 Fév - 4:58

Nul ami tel qu'un frère;
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« Oui, c’est vrai que nous l’étions. Quand j’étais petit. » En gros, n’espère même pas de moi que je te pardonne de nous avoir quitté ou de croire que je suis resté ce même petit garçon que tu as connu. J’ai changé, tu as grandi. Nous étions pratiquement devenu des étrangers l’un pour l’autre. Preuve en est que j’ai eu du mal à reconnaître ton visage lorsque tu es entré. Ta voix s’est muée en une sonorité grave et rauque. Le grand jeune homme est devenu une montagne de muscles impressionnante. Rien que ton aspect physique me sidère. L’armée changeait-elle un homme à ce point ? « Je veux bien te croire. » Parce que malgré mon ressentiment, je devais admettre qu’avant de connaître Joe Shark, William était un grand frère surprotecteur à mon égard. Qu’il veillait continuellement sur sa famille. Que nous étions comme les deux doigts de la main et que jamais il ne m’avait fait le moindre reproche, ayant même plutôt tendance à excuser toutes mes bêtises. Mais ce temps là était révolu. Les souvenirs étaient bien là, mais ce n’était que du passé, après tout.

Au départ, je me détourne de lui, comme pour faire mine de ne pas écouter ce qu’il avait à me dire. Petit à petit, le dos tourné, mes traits se détendent. Je me rends compte qu’il connait certaines parties de moi dont je n’ai jamais discuté avec personne. Qui sont innées. Que seuls mes amis proches ou ma famille pouvaient connaître. Comment savait-il, lui, alors, puisqu’il avait vécu loin de ma vie pendant si longtemps ? Sans doute que par le passé, j’aurai éludé cette question, trop heureux de savoir que mon frère avait quand même pensé un peu à moi. Depuis mon enlèvement, j’avais changé. J’étais plus méfiant. Comme aujourd’hui, où la question me démangeait de savoir où est-ce qu’il avait bien pu avoir tous ces renseignements. Car, il était évident qu’il ne les avait pas recueillis tout seul, c’était impossible. Certains faits étaient trop secrets pour qu’il puisse m’en parler sans avoir été présents – ce dont je doutais – ou d’avoir eu un informateur. Mes soupçons se dirigèrent bien évidemment vers mon frère de cœur. Joe Shark. Mais très vite, peut-être par naïveté ou parce que j’avais besoin de croire que tout le monde ne pouvait me trahir du jour au lendemain, songeant que je devenais paranoïaque à la longue, j’écartais cette hypothèse. Je le saurais bien tôt ou tard, de toutes façons. « Comment est-ce que tu sais toutes ces choses sur moi ? Est-ce que tu m’espionnes depuis toutes ces années ? » J’étais heureux. Mais un autre sentiment culminait. L’incompréhension. Et l’agacement, d’une certaine manière. « Tu as préféré suivre dans les journaux ce qui m’était arrivé plutôt que de venir me voir. Pourquoi ? C’était si difficile que ça ?! » Je lui en voulais clairement. Surtout vis-à-vis de ses derniers mots. « Je sais ce que tu as enduré », oh vraiment ? « Je ne veux pas de tes excuses, William. C’est trop facile. C’est de toi dont j’avais besoin, de ta présence à mes côtés. » Je plonge mon regard dans le sien. Il pouvait y lire toute la rancœur que j’avais accumulée durant ses années d’absence. « Tu dis que tu sais ce que j’ai enduré. Tu parles de quoi au juste ? Parce qu’il y a eu tellement de choses… » Emilie, mon mariage, son décès, Sydney … « Sauf si tu faisais le tri. C'est vrai, y'avait tellement de choses. Tu pouvais pas tout surveiller ! » Je devenais mesquin. Ce n’était pas habituel, j’étais aigri. « Tu ne m’as même pas envoyé de lettres, pas une seule. Si j’étais si important à tes yeux, eu égard à notre ancienne complicité, tu aurais dû me donner des nouvelles ! Mais non, au lieu de ça, tu as fait preuve de lâcheté en veillant sur moi dans l’ombre ! Pourquoi ? Tu ne m’as pas répondu ! Pourquoi est-ce que tu as fait tout ça ?!! »
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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. EmptyVen 15 Fév - 21:16


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- Oui, c’est vrai que nous l’étions. Quand j’étais petit.

Cette parole, aussi simple fut-elle, me fit beaucoup de mal. Je compris que je n’étais plus qu’un souvenir lointain aux yeux de Noah. Et c’était à cause de cette optique que je n’avais pas daigné donner de nouvelles, me répétant que de l’eau avait coulé sous les ponts depuis, que je ne faisais plus partie de la famille Clives. Cependant, en décidant enfin de reprendre contact avec mon petit frère en me pointant ici, dans ce cabinet médical qu’il tenait, j’avais eu le petit espoir que j’avais eu tord. Mais ma crainte se révélait être fondée et totalement réelle. Noah ne me considérait plus que comme étant le fantôme de ce grand frère qu’il avait tant aimé quand il n’était encore qu’un enfant, et moi, un adolescent.

Sans grande surprise, Noah vint à se demander comment je pouvais affirmer connaître autant de choses sur sa vie sans avoir été présent. Je ne souhaitais pas non plus trahir Joe, en lui expliquant directement qu’il m’avait informé de chacun des évènements qui avaient pu se dérouler dans sa vie. Il le prendrait forcément mal, irait même jusqu’à se sentir trahi. Cependant, je ne doutais pas une seule seconde que si les rôles avaient été inversés, si Noah avait été à ma place, il aurait saisi l’occasion d’en savoir plus sur moi dans la mesure où il n’aurait rien pu découvrir tout seul. Face à ses questions, donc, je ne répondais pas, confortant ainsi son idée sur les journalistes. Pour être un homme reconnu pour ses écrits, dans le monde entier, bien évidemment, rien n’a pu vraiment passer inaperçu. Non pas qu’on s’intéressait à lui comme à une star du cinéma, mais parce que ses fans se sont bien vite demandés pourquoi il a arrêté d’écrire, allant même jusqu’à se décoller volontairement de sa réussite professionnelle. Des questions sans réponses que les journalistes ont, bien évidemment, cherché à élucider.

- Je ne veux pas de tes excuses, William. C’est trop facile. C’est de toi dont j’avais besoin, de ta présence à mes côtés.
- Je le sais tout ça, je le sais !

Je n’étais pas non plus un imbécile, malgré ce que j’avais pu faire croire aux gens lorsque j’étais plus jeune, avec un parcours scolaire désastreux. Noah pensait-il réellement que je n’avais aucun cœur ? Que cette histoire ne m’avait pas également fait mal ? La différence c’est que j’ai toujours assumé mes prises de décisions. Pleurer n’aurait donc servi à rien, me plaindre non plus. J’ai pris la décision de partir, de ne donner aucune nouvelle. J’en paye les conséquences, j’encaisse car tout ceci est de ma faute. Pourtant, cela ne veut dire en rien que je m’en contre-fiche. Et mon petit frère allait devoir s’en rendre compte.

L’écoutant prononcer ses paroles dans une rancœur qui ne passait aucunement inaperçu, je l’observais dans les yeux, soutenant ce regard avec un sérieux inscrit sur le visage. Je préférais laisser sa colère exploser, en sachant que je l’avais bien mérité. Pour la première fois, je baissais les yeux pour observer mes chaussures, dans une attitude soumise. Seul Noah était capable de me mettre dans un tel état, moi qui suis d’un naturel leader, et possesseur d’un égo démesuré.

- « Veiller » n’est pas le bon mot. Quand celui sur qui l’on veille a des problèmes, on est là pour lui. Je ne te cacherais pas qu’en sachant ce qui a pu t’arriver, je ne me suis pourtant pas déplacé.

Je préférais jouer la carte de la franchise. Lorsque j’avais appris le décès d’Emilie, et la dépression de mon petit-frère, je ne suis pas venu le voir. L’envie avait bien évidemment été là, et j’avais remercié Joe de s’être montré aussi présent. Je lui en serais d’ailleurs toujours reconnaissant pour cela.

- Quand j’ai commencé mon service militaire, on avait l’interdiction totale de communiquer avec les proches, afin de garder la tête froide. L’entraînement a été… beaucoup plus court que prévu. On est parti aussitôt en mission. Nos supérieurs voulaient donc qu’on ne pense à rien d’autre qu’à notre objectif premier. Et le temps a passé. Papa et moi, on s’est quitté sur une prise de tête, il m’en voulait pour plusieurs raisons. J’étais jeune à l’époque, avec des idées pas forcément très intelligentes. Bref… les mois sont passés sans que je ne donne des nouvelles, puis des années.

Mes sourcils se froncèrent, laissant apparaître ma ride du lion, alors que je marchais dans le cabinet dans une démarche peu assurée.

- Si au bout de toutes ses années, j’ai refusé de réapparaître dans ta vie, c’était justement parce que j’avais peur de ce genre de réaction. Je ne voulais pas me retrouver dans une position de rejet de la part de mon frère. Quand elle est décédée, je me suis dit que voir ton aîné ressurgir de nulle part te ferait plus de mal que de bien. Donc oui, j’ai préféré rester dans l’ombre pour éviter de te faire souffrir et me donner raison quant à toute la haine que tu peux ressentir pour moi. Ce n’est pas excusable, et j’en suis conscient, alors ne perds pas ton temps avec des sermons, ça serait inutile.
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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. EmptyDim 17 Fév - 14:27

Nul ami tel qu'un frère;
nul ennemi comme un frère.
Je l’écoutais me présenter ses regrets, me dire qu’il savait déjà tout ce que j’étais en train de lui reprocher, et à nouveau, la colère prit le dessus sur la patience que j’essayais d’entretenir vis-à-vis de mon frère aîné. « Très bien. Tu le savais. Alors explique-moi une chose, William, si tu le savais, qu’est-ce que tu fais ici ? » Sincèrement, puisqu’il savait déjà que j’aurais cette réaction, peut-être même avait-il imaginé ce que donnerait notre rencontre dans son esprit, que faisait-il ici, dans mon cabinet ? J’avais du mal à comprendre. « Non, tu ne l’as pas fait. » Je répétais ses mots, en me gardant bien de croiser son regard, préférant m’occuper l’esprit à autre chose plutôt que de lui montrer à quel point il me blessait en m’avouant qu’il avait toujours été là, mais n’avait rien fait. Qu’est-ce que je devais penser de tout ça ? Je lui en voulais. Je le haïssais de m’avoir laissé endurer tout ça tout seul. Il n’y avait que Joe qui avait été présent pour moi à l’époque, et mes proches, évidemment. Joe avait tenu la place qu’il lui revenait. Et pour cette raison, je m’étais détourné petit à petit de cette image de grand frère aîné. Parce que je m’étais toujours dit que je ne le reverrais pas. Et le voilà aujourd’hui … Le destin vous joue parfois de drôles de tours. « Les militaires sont des idiots. » murmurais-je pour moi-même. Je ne le visais pas personnellement, mais ses supérieurs qui avaient osé lui demander de ne plus adresser la parole à ses proches. Quel homme ferait ça ? Et qui serait suffisamment idiot pour lui obéir s’il tenait véritablement aux siens ? C’était ce à quoi je songeais. Si William nous aimait autant qu’il le prétendait, il n’aurait pas obéi. « Ne mêle pas papa à ta décision. Car même si c’est vrai, même si vous vous étiez disputés, tu étais son fils. Il ne t’aurait pas jamais … et maman, tu as pensé à maman ? » J’avais du mal à articuler. Un nœud au fond de la gorge. Il fallait que je me reprenne. Finalement, mes yeux se posent à nouveau sur lui. Un regard plus glacial qu’il n’en avait jamais reçu. « Je. t’interdis. de. parler. d’elle. Tu n’oses même pas prononcer son nom. Tu … » Je serre les poings, les dents, je tente tant bien que mal de ne pas lui envoyer mon poing en pleine figure. Oh god que je le détestais. « Et pour ton information, tu te trompes. Je n’aurai peut-être pas fait toutes les erreurs que j’ai commises si tu avais été là. » Etait-il au courant pour mon internement ? Ma tentative de suicide ? Ma décision de quitter ma famille, l’Angleterre. Je me sentais seul. « Je … je ne dis pas que c’est de ta faute. » Non, je ne serais pas aussi présomptueux. « …mais … quoi ? » Est-ce qu’il avait bien dit ce que j’ai cru qu’il a dit ? « Je ne te fais aucun sermon, William. Je relate juste les faits, c’est tout. Qu’est-ce que tu attends de moi au juste ? Tu me dis toi-même que ton comportement n’est pas excusable alors dis-moi … qu’est-ce tu veux ? » Je croise les bras contre mon torse, et l’observe pendant plusieurs secondes qui me parurent durer une éternité. Finalement, je détourne les yeux. La colère et la tristesse ne font pas bon ménage. J’ai l’impression que ma tête va exploser. « Je … je crois qu’il vaut mieux que tu t’en ailles, William. Va t-en. Et ne reviens pas. Je ne veux plus que tu me contactes, je ne veux rien avoir affaire avec toi. » murmurai-je en lui tournant le dos, la tête baissée, et faisant semblant de m’occuper de papiers qui traînaient sur le bureau.
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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère. EmptyMer 20 Fév - 0:01



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- Alors explique-moi une chose, William, si tu le savais, qu’est-ce que tu fais ici ?

La raison pour laquelle je me trouvais présentement en face de lui était une forme de respect, qu’il le veuille ou non. Participant à l’échange entre l’université de Berkeley et celle d’Oxford, je me voyais très mal mettre les pieds dans ce campus, croiser mon frère dans le plus grand des hasards au détour d’un couloir, et faire comme si nous ne nous connaissions pas. Je refusais que Noah découvre ma présence ici dans des conditions autres que celle-ci présente. Je gardais un profond respect pour lui, bien qu’il en doute. Je lui devais au moins de venir à sa rencontre ici pour le prévenir de ma présence. Cependant, je ne pris pas la peine de répondre, en vue de son état actuel.

Lorsqu’il me demande si j’avais pensé à notre mère, je ne su quoi répondre. Bien sûr que j’y avais pensé et je m’en voulais terriblement pour ce que j’avais pu faire. Quelle mère pourrait se remettre de la disparition de son enfant ? Mais j’imaginais sans trop de difficulté qu’aux yeux de tous, William Clives n’existait plus, qu’il n’était plus qu’une histoire ancienne. En tant d’années, ils ne devaient même plus penser à moi. Pourquoi donc revenir si ce n’est leur faire du mal et me faire rejeter ? Je n’y voyais aucun intérêt, pour eux, comme pour moi. Là non plus, je n’eus pas le temps de répondre quoi que ce soit dans la mesure où Noah enchaina lorsque j’eus le malheur de parler d’Emilie. Je compris qu’il se retenait fortement de ne pas m’envoyer son poing en pleine figure. Pourtant, il s’était déjà serré avec une force que je ne lui connaissais pas.

- Ce que je veux ? Seulement retrouver mon frère !

Pourtant Noah ne semble pas l’entendre de cette oreille. Il finit par se retourner, et par m’achever de simples paroles.

- Je… je crois qu’il vaut mieux que tu t’en ailles, William. Va t-en. Et ne reviens pas. Je ne veux plus que tu me contactes, je ne veux rien avoir affaire avec toi.

Rare j’ai eu aussi mal. Une douleur comparable à ce jour où je suis parti de la famille Clives. A ce jour où j’ai perdu Alice. Je m’attendais à un rejet de la part de Noah, et pourtant pas de cette façon. Pas ainsi. Pas avec tant de sang froid et d’assurance. Il venait de me briser, de m’arracher le cœur pour le piétiner avec force. Je venais de perdre officiellement mon petit frère. J’en prenais enfin conscience. Ce choc me plongea dans un mutisme profond qui dura une bonne minute dans sa totalité. Je ne sais quoi répondre. Faut-il d’ailleurs répondre quelque chose ? Faut-il contester ? Fait-il ceci pour se sentir mieux ? Probablement. J’imagine que cela lui permettra de continuer à avancer en abandonnant une charge en plus sur ses épaules.

- Je partirais aussitôt l’échange universitaire terminé. Ensuite, ça sera comme si je n’avais jamais existé, je te le promets. En attendant, je ferais en sorte de ne pas croiser ton chemin.

Que pouvais-je faire d’autre ? Je ne pourrais définitivement pas le contraindre à renouer contact avec moi. Cette décision me blesse autant qu’elle me fait souffrir. Cependant je décide de me diriger vers la porte du cabinet pour sortir. Mon regard bleu se pose sur la date de naissance gravée à mon poignet droit. C’est la fin d’une histoire. Désormais Noah aura-t-il le même statut que celui d’Alice à mes yeux ? Je possède également la date de naissance d’Alice, mais cette fois-ci sur le poignet gauche, davantage cachée par le bracelet-montre que je porte. XIV – VIII – LXXV pour le 14 août 1975. Mes yeux voient désormais rouges alors que je suis colère contre moi-même. Mon poing m’échappe et vint percuter le mur à côté de moi avec violence, au point de m’ouvrir la peau sous le contact brutal. La secrétaire se lève de sa chaise, surprise, hésitant à intervenir. Elle laisse échapper un simple cri alors que je m’en veux de ne pas encore savoir totalement contrôler mes émotions. Il faut que je sorte prendre l’air, même si je sens un liquide chaud brûler le revers de ma main.
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