C’était moelleux ! Super confort ! Double épaisseur. Il fallait ce que l’on pouvait faire de mieux dans la matière pour le saint postérieur de la directrice de l’université. Aussi, c’était adjugé, ce siège était mieux que n’importe quel siège au monde. Pour en avoir le cœur net, la blondinette avait déposé ses fesses sur le cuir de la bête. Ses lèvres avaient formé un « O » alors que tout son corps s’immobilisait dans la délectation. Elle était sur le saint siège ! Son dos bascula contre le dossier dans un grognement de contentement. La satisfaction emplissait chaque trait de son visage fendu d’une oreille à l’autre par un immense sourire. La curiosité excitée à son comble poussa la donzelle à faire tourner le siège sur lui-même. Une fois, deux fois, trois fois… dix fois et plus encore ! Son rire avait gagné en ampleur pendant que le fauteuil continuait ses tourbillons. Depuis quand Maria avait elle accrochée un portrait grandeur nature d’elle sur son mur ? C’était un peu prétentieux non ? A moins que…

« MARIA ?! » S’exclama l’étudiante en se redressant d’un bond.

C’était ce qui était prévu au programme. Néanmoins après l’ensemble des tours effectués sur le saint fauteuil, la blonde peina à rester sur ses jambes. Sa silhouette disparue d’un coup, dans un bruit sourd, derrière le bureau. N’y voyez aucune tentative de camouflage ou autre geste désespéré pour corrompre la directrice. Aengus avait simplement perdu son équilibre.

« Je vais bien. » Annonça Aengus alors que Mari pouvait apercevoir une main sortir de derrière le bureau. A croire que la blonde avait décidé de donner un spectacle de marionnette à la directrice. Enfin, nous étions extrêmement heureux pour Aengus que la forme soit à son comble. Un peu moins d’entrain aurait parfois du bon dans cette affaire. Finalement debout, la jeune femme lissa son jean pour en défaire quelques poussières imaginaires. Mal à l’aise, une main désigna le siège pour accompagner le propos.

« Je…je te chauffais le siège. »

D’un pas précipité, elle passa du coté qui demeurait le sien avant d’offrir un sourire à la directrice. Il était évident qu’elle n’avait prit aucun rendez vous, qu’elle ne s’était pas annoncée, qu’elle avait forcé le passage et qu’elle n’était pas ici pour tester le fauteuil. Dans son monde de folie et d’excentricité, l’analyse ne manquait pas. Attachée à ses proches par d’immenses liens invisibles, la blonde vibrait souvent avec eux. C’était ça, la famille pensait elle. La capacité à éprouver la vie avec d’autres. Rarement, le message se recevait parfaitement. La ligne semblait opérationnelle quand elle le voulait bien. Malheureusement, les interférences encombraient souvent la liaison. Mais depuis quelque temps déjà, Aengus ne pouvait détourner son attention de l’attitude étrange de Maria. N’imaginez pas un instant que la blonde fixait Maria avec une inquiétude perpétuelle ou qu’elle avait changé son comportement avec elle. Non. La Iota continuait de sourire joyeusement, pétillait et gaffait toujours. L’intention revêtait presque les plus belles parures de noblesse. Le désir d’Aengus de laisser à Maria un point inchangé, quelque chose d’habituel, une personne qui malgré tout restait la même avec elle, envers et contre tout… L’idée semblait des plus simplette. Mais c’était parfois quand tout allait mal que les habitudes formaient un rempart solide auquel se rattacher, des gestes que l’on sait faire, des visages toujours familiers, bref, un brin de stabilité dans un monde remuant.

Sortant d’une réunion de « début d’année » comme ils aimaient appeler cela, Maria O’Berkeley se dirigeait vers son bureau rapidement, de façon à ce que personne n’ait le temps de poser véritablement le regard sur elle. Une habitude qu’elle avait prise depuis la rentrée scolaire. Plus elle se trouvait dans son bureau, mieux elle se sentait. C’était à croire qu’elle n’avait jamais autant aimé la paperasse de toute son existence.

Mais étrangement, le calme qui régnait habituellement dans son bureau semblait avoir complètement disparue. Et cela étant dû grâce à une jeune personne bien particulière qui n’hésitait pas à mettre un peu le souk dans la vie de la brunette depuis qu’elles se connaissaient. Entrant donc dans son bureau, O’Berkeley ne tarda pas à croiser ses bras contre sa poitrine en observant Aengus O’Griffin jouant sur son fauteuil.

- MARIA ?!

La surprise à laquelle fut soumise la jeune femme fit presque plaisir à la brunette qui évita scrupuleusement de le montrer cependant. Tellement qu’elle en tomba du fauteuil d’ailleurs ce qui arracha un petit sourire à Maria.

- Je vais bien. Déclara alors la jeune femme, voulant prouver de cette manière qu’elle ne s’était pas blessée.

Cela rassura bien évidemment Maria qui n’en oublia cependant pas son objectif présent étant celui de récupérer son fauteuil de bureau. Si Aengus le désirait, elle allait devoir fournir encore quelques années d’études pour cela. L’écoutant soudainement lui dire qu’elle « lui chauffait la place », Maria esquissa de nouveau un petit sourire, cette fois-ci un peu plus accentué que le premier cependant.

- Je n’en doute pas un instant, pense-tu. Lui dit-elle tout en prenant place derrière son bureau. Alors dis-moi, Gus’, qu’est-ce qui t’amène dans mon bureau aujourd’hui ?

Cette question étant posée pour ne pas dire « quelle connerie n’as-tu encore pas faite cette fois ? ». Maria connaissait bien Aengus maintenant et la savait sacrément réputée pour toujours se mettre dans des affaires plus ou moins louches, du moins embêtantes. C’était Aengus, tout simplement…

Aengus sourit doucement à Maria avant de se poser sur le siège en face de la femme. Un instant le regard étincela de malice à la question. Il était vrai qu’elle venait souvent ici pour diverses raisons. Elle avait fait tellement de bêtises qu’elle connaissait le bureau sur le bout des doigts. Mais Aengus ne fit que rire doucement et se redressa pour venir se saisir de son sac. Ce dernier était un sac de cours, visiblement bien rempli. L’ensemble trouva ses genoux. Le nez plongea dans le sac pour mieux regarder à l’intérieur. Puis, elle déclara avec joie et enthousiasme.

« C’est l’heure de manger ! J’ai fais un PIQUE-NIQUE ! »

Elle leva son sac vers Maria pour lui montrer son contenu. Diverses boites se trouvaient à l’intérieur rempli de différentes petites choses : salade de pâtes, salades de légumes, fromage et fruits. C’était bientôt midi et son propos une invitation. Quoi de mieux qu’un petit repas pour discuter et papoter. Le but était simplement de sortir Maria de son bureau. Elles pouvaient aller dans le parc et profiter des rayons de soleil encore clément à cet époque de l’année. Puis, comme pour rassurer Maria, elle ajouta.

« J’ai parfaitement bien suivi la recette du livre et j’ai rien ajouté ! »

C’était une façon de lui assurer qu’elle ne tentait pas de l’empoisonner. Contrairement à ses gâteaux ou pâtisseries qu’elle manquait toujours avec brio, elle pouvait réussir à faire de simples choses telles qu’une salade.

« Je t’ai même prit un bout de… » Un immense sourire se dessina sur son visage « truc machin là que t'aime bien. »

Aengus ne mangeait pas de viande. Jamais. Elle ne trouvait pas cela appétissant mais écœurant. Elle ne voulait pas l’imposait à tous et ne se vantait pas d’être végétarienne. En général, elle se contentait de rien dire. Puis, comme dernier argument, elle adressa un sourire charmant à Maria. Mais le problème ne se posait pas cette fois, Maria ne mangeait pas plus de viande qu'elle. Elle lui avait donc prit son dessert préféré afin d'avoir tout les arguments pour la faire venir.

« Et j’ai fais aucune bêtise ! »

Enfin, rien qui n’avait été vu. Comme le dit le dicton : pas vu, pas prit ! Elle sourit doucement en agitant un morceau de pain sous le nez de Maria. Croyait elle qu’elle pourrait l’amadouer. Enfin, Maria ne ressemblait en rien à un cheval que la blonde pouvait forcer à faire avancer en lui agitant une carotte sous le nez. Oui, c’était une façon de lentement commencer une conversation, de préparer le terrain pour une discussion plus poussée par la suite. On devait toujours faire attention à mettre une personne à l’aise pour aborder des sujets moins sympathique. De plus, il serait plus simple de continuer son idée pour pouvoir soutenir Maria avec un petit repas improvisé. Alors ? Tentée ?

Maria était quelqu’un d’occupée, cela n’échappait à personne, ainsi lorsqu’elle voyait quelqu’un qu’elle connaissait particulièrement bien venir dans son bureau, elle avait toujours pour habitude de s’inquiéter de ce qui pourrait lui tomber sur le coin du nez. En particulier lorsqu’il s’agissait d’Aengus. La jeune femme avait beau être un ange – la plupart du temps – avec elle, Maria n’était pas dupe et en connaissance de tout ce qu’avait pu faire l’étudiante, O’Berkeley gardait toujours cette légère méfiance en la voyant dans son bureau. Quelque chose ne tournait pas rond. Forcément.

- C’est l’heure de manger ! J’ai fait un PIQUE-NIQUE !

Maria jeta un coup d’œil rapide à sa montre. C’était exact. Il était l’heure conventionnelle pour déjeuner. Seulement aujourd’hui, Maria n’avait vraiment pas le temps de laisser à apprécier les saveurs d’elle-ne-savait-trop-quoi. Des dizaines de dossiers devaient être vus – voire revus pour certains – et Maria devait s’y atteler de suite si elle tenait à rentrer relativement tôt chez elle. Or si Aengus commençait à venir faire capoter ses plans de travail, Maria ne s’en sortirait jamais.

- Je t’ai même prit un bout de…truc machin là que t'aime bien.

Souriant, la brunette leva cependant les yeux au ciel en considérant ce que la jeune fille lui avait ramené. Elle aurait très bien pu aller se chercher une salade entre deux dossiers à la cafétéria de l’université et la manger dans son bureau…

- Je n’ai pas vraiment le temps de… Elle n’osa continuer en l’entendant dire qu’elle n’avait rien fait de mal cette fois-ci.

Se pinçant alors les lèvres, la brunette reconsidérer une seconde fois ce qu’Aengus lui avait ramené puis se décida à saisir le tout. Elle poussa son ordinateur portable ainsi que les quelques papiers qui trainaient là pour pouvoir poser la nourriture devant elle.

- Tu as conscience que tous ces bons soins à mon égard restent suspects, n’est-ce pas ? Demanda-t-elle tout en ouvrant la boite dans laquelle se trouvait la nourriture apportée.

Comment ca elle n’avait pas le temps ? Avait elle seulement conscience que dans peu de temps se serait la fin du monde et que son PC ou sa paperasse n’aurait plus le moindre petit intérêt ? Pourquoi tout le monde semblait prendre cette idée à la légère ? Elle n’avait aucune lubie bizarre ! C’était vraiment la fin du monde ! Mais Maria repoussa son ordinateur et ses papiers pour faire place au petit repas improvisé que la demoiselle avait préparé. Un sourire s’étala sur sa petite bouille et elle attrapa sa part du pique nique.

A la remarque de Maria, Aengus fronça les sourcils. Pourquoi ? Elle ne pouvait pas simplement avoir envie de faire un petit repas avec Maria, presque un membre de la famille ou même un membre de la famille… ? C’était la femme d’Edward non ? Et Aengus tenait énormément à l’Irlandais. Elle se réfugiait souvent chez lui lorsque que James était parti, lorsque son foyer devenait trop inquiétant ou dangereux et lorsque ses frères la cherchaient pour lui remonter les bretelles. Bien qu’Edward n’avait probablement pas conscience d’avoir été aussi important, Aengus, elle le savait. Combien de coups se serait elle prit sur le coin de la figure s’il n’avait pas été là ? La Iota redressa le nez sur Maria en fronçant les sourcils.

« Pourquoi ? Tu veux dire que je suis pas gentille d’habitude ? »

Elle avait le don pour être susceptible. Tout le monde pouvait le savoir mais Maria avait de la chance, Aengus passait rapidement à autre chose.

« Tu avais l’air fatiguée c’est tout. Alors je me suis dis que j’allais te faire un repas avec pleins de vitamines et de trucs bons pour la santé. Regarde, j’ai même mit des carottes dans la salade ! Je les ai épluché moi-même ! Après ca fait les doigts oranges !»

Elle tendit un doigt vers Maria pour lui prouver qu’elle avait bien coupé les carottes elle-même. Délicatement, elle bafouilla plus douce encore.

« C’est pas … que…pour te poser pleins de questions. C’est… enfin c’est pas non plus pour jouer les fouines ou… ou pour te tirer les vers du nez. Je sais qu’il y a déjà Edward pour s’occuper de toi… et il le fait surement très bien. C’est juste pour te rappeler que peu importe ce qui t’arrive, nous… enfin tu sais la famille et tout ca bah… on est là…juste derrière toi… en cas de besoin ou même n’importe quand. »

Elle avait plongé son nez dans sa salade, agitant sa fourchette avec nervosité dans le mélange pour encore mieux remuer l’ensemble dans la sauce. Un geste parfaitement inutile pour la salade mais salvateur pour son esprit. Ses joues avaient prit une teinte aussi rouge que les tomates et sa main tremblait légèrement. Aengus n’avait jamais été douée pour l’expression d’émotion et c’était la première fois qu’elle se laissait aller à ce type de propos avec Maria.

« Enfin tu vois…je t’aime bien quoi. Alors comme tu t’enfermes tout le temps dans ton bureau…j’suis venue te chercher …parce que je voudrais que tu te sentes bien. »

Que de bonnes intentions cette petite… Enfin le coté discrétion qu’elle essayait d’avoir depuis le début s’était évanoui dans la nature. Il était vrai que son propos se trouvait quelque peu dénaturé par ses méfaits récents sur sa cousine de sang: Blaithin qu'elle avait plus ou moins drogué avant de la faire entrer dans une soirée qui s'était terminée à l’hôpital. Enfin, personne n'était tout blanc ou tout noir non?

« Tu avais l’air fatiguée c’est tout. Alors je me suis dit que j’allais te faire un repas avec pleins de vitamines et de trucs bons pour la santé. Regarde, j’ai même mit des carottes dans la salade ! Je les ai épluché moi-même ! Après ca fait les doigts oranges !»

Maria ne put s’empêcher de rire en écoutant la jeune fille parler. Elle ressemblait parfois tellement à Edward que ça en devenait suspect. Ces deux-là étaient déjà tellement liés comme les deux doigts de la main que Maria finissait par se demander si ce n’était pas le même sang qui coulait dans leurs veines.

« C’est pas … que…pour te poser pleins de questions. C’est… enfin c’est pas non plus pour jouer les fouines ou… ou pour te tirer les vers du nez. Je sais qu’il y a déjà Edward pour s’occuper de toi… et il le fait surement très bien. C’est juste pour te rappeler que peu importe ce qui t’arrive, nous… enfin tu sais la famille et tout ça bah… on est là…juste derrière toi… en cas de besoin ou même n’importe quand. »

Souriant à Aengus comme pour essayer de lui faire comprendre que tout irait bien, la brunette remarqua bien vite le malaise qui était en train de s’installer entre elles deux. Ce n’était pas du tout ce que désirait Maria. Malheureusement, elle ne se voyait pas expliquer les raisons de son confinement. Aengus n’était pas le problème. Elle, l’était. Maria avait déjà tant de mal à en parler avec son mari, ça n’était guère pour en parler à quelqu’un d’autre. Elle ne voulait pas non plus blesser Edward de par son silence.

« Enfin tu vois…je t’aime bien quoi. Alors comme tu t’enfermes tout le temps dans ton bureau…j’suis venue te chercher …parce que je voudrais que tu te sentes bien. »

Maria se leva soudainement, faisant alors le tour de son bureau pour s’approcher de la jeune femme. Et tendrement, elle vint poser ses lèvres sur le haut de son crâne pour la remercier, en silence. Passant ensuite sa main droite dans les cheveux blonds d’Aengus, Maria retourna par la suite s’installer dans son fauteuil, bien décidée à déguster ce qu’elle lui avait gentiment concocté.

« Tout va bien, ne t’en fais pas. » Mentit-elle, préférant qu’elle cesse de s’en faire pour elle. Après tout, c’était elle l’adulte. C’était à elle de réconforter la blondinette quand elle n’allait pas bien, et non l’inverse.

Aengus restait loin de ses formalités. Aussi jeune qu’elle puisse paraitre aux yeux de Maria, son âge n’impliquait pas un devoir de protection envers elle et une passivité tranquille de la part de la blonde. Ce n’était pas ainsi qu’elle voyait les choses. Entre êtres humains un seul devoir primait : celui de se soutenir parce qu’un Homme reste solidaire à ses semblables. Naïvement, Aengus voyait en tout le monde un égal à qui elle tendrait la main sans la moindre hésitation. Malgré ses airs d’enfant capricieux, elle agissait au mieux. Non, Maria n’allait pas bien et elle ne semblait pas monter vers le haut. Pourtant, il semblait impossible de le lui faire remarquer sans blesser. Ne pas s’inquiéter ? Dans un léger rire, Aengus lui fit une remarque judicieuse.

« Tu m’en demandes un peu trop. »

La faim ne pointait pas le bout de son nez pour l’heure du repas mais Aengus avait bien décidé de manger correctement. Un vrai repas ne pourrait lui faire du mal. Tout avait été calculé et plus particulièrement le nombre de calories que ce repas lui apporterait.

« Je pense que si on était dans le cas inverse, tu ne pourrais que t’inquiéter aussi. Mais heureusement on a des carottes ! »

Les carottes sauveront le monde ! On deviendra tous orange et on concurrencera le lapin ! Elle brandit un bout de carotte au bout de sa fourchette pour en faire la preuve. Un point primordial bien qu’elle avait toujours préféré les tomates. C’était rouge, joyeux, juteux… un délice ! La question des légumes ou fruits favoris n’était pas là ! Revenons en à Maria qui espérait noyer le poisson.

« Si tu veux vraiment pouvoir dire que tu vas bien, faudrait déjà que tu en sois convaincue toi-même. » Déclara t elle d’une voix douce.

Aengus lui adressa un simplement sourire. La jeunesse ne signifiait pas avaler tout ce que les plus âgés avaient à dire. Depuis des années déjà, les propos d’autrui lui semblaient bien loin de la réalité qu’elle se faisait du monde.

« Se cloitrer et attendre que ca passe est peut être nécessaire un temps, le temps de s’apaiser mais le temps ne guérit pas tout, pas tout seul en tout cas. Les mauvaises habitudes de replis finissent par devenir envahissantes. Et moi j’ai juste l’impression que tu attends pour mieux ne pas voir une chose trop grosse que tu ne sais pas comment gérer. Et peut être que ca ne se gère pas tout seul !»

Aengus ne cherchait pas la confidence. Ce genre de chose n’avait jamais été dans ses fonctionnalités. Réconforter, apporter un juste conseil et aider à remonter la pente n’avaient jamais été simple mais pour elle s’était encore plus compliquée. Trop émotive, elle finissait par ne plus savoir comment réagir. Tout ce que voulait la jeune femme s’était que Maria ne reste pas prostrée devant ce qui semblait la renfermer. Ce n’était qu’un encouragement à avancer, à s’ouvrir auprès des proches qui l’entouraient. Nul doute qu’elle avait assez d’ami ou un mari aimant pour l’aider dans cette épreuve.

« Je sais que je ne dois pas être la première à te le dire alors je vais arrêter mon grand discours ici. »

Bonne idée ! Elle plongea sa fourchette dans sa salade pour chercher un morceau de tomate. Toujours manger le meilleur en premier !