Je ne me remettrais jamais de ces paroles. Il avait été trop loin et même s'il me demandait pardon la violence avec laquelle il m'avait dit les choses je ne pourrais pas faire comme si tout allait bien à nouveau. Je craignais déjà l'idée de le croiser de nouveau dans les couloirs de l'université. Je devrais baisser la tête devant lui et faire comme si rien ne s'était passé entre nous. Rien que de penser à lui j'avais envie de lui arracher ses bijoux familiaux et les donner à manger aux loups ou n'importe quelle bestiole. J'essayais de me plonger dans le travail pour ne pas ressasser tout ça, ça marchait sauf quand je rentrais dans mon appartement. Les larmes me venaient et je passais toute la soirée à pleurer comme une idiote. Je me demandais encore comment je faisais pour avoir des réserves, je ne faisais que pleurer toute la sainte journée, j'avais beau me regarder des films comiques pour essayer d'avoir une soirée agréable il fallait toujours que je trouve le petit détail dans le film qui m'arrachait une larme, et quand une sortait il y en avait plusieurs qui suivait comme des moutons. J'avais pris la résolution d'arrêter mes études, au revoir l'université bonjour la vie active, au moins le problème Shark était en partie réglé.

Je n'avais pas envie de passer encore une soirée en tête à tête avec ma télévision, je voulais profiter des dernières chaleurs de l'été pour me balader sur la plage. Je levais mes fesses de mon canapé et pris le chemin pour la plage, un peu de marche ne serait pas de refus. Une fois arrivé à destination j'enlevais mes sandales, retroussais mon pantalon et allais marcher un peu dans l'eau. Je soupirais en voyant comme mes jambes devenaient de plus en plus fines avec le temps, j'avais déjà du demander à faire un nouveau trou dans ma ceinture à mon beau-père pour pouvoir continuer à mettre mes pantalons sans avoir à les retenir sans arrêt. L'eau fraîche me donna un frisson, pas désagréable mais surprenant. Je marchais un peu dans l'eau, les yeux perdus dans l'horizon. Je soupirais encore une fois, j'avais qu'une envie de marcher jusqu'à ce que l'eau recouvre ma tête et que le noir se fasse autour de moi pour me prendre à son piège. Je brouillais des idées noirs en ce moment, je ne voyais plus la vie ici positive, j'aurais vraiment mieux fait de rester en France tout ça à cause de ma mère.

Je sortais le portable de ma poche, si je devais pleurer autant que se soit sur l'épaule d'une amie. J'envoyais un message à Maëlle pour lui demander si elle voulait venir me voir, j'avais besoin d'aide et de conseil, elle était la seule à pouvoir m'aider.

Je n'avais pas eu l'occasion de parler avec une amie depuis un moment, ma dernière confidence remontait à la rencontre avec Stephen, il y avait un peu plus du'n mois. Je ne pouvais pas rester ainsi, il fallait que je parle à une amie, je savais parfaitement que ça ne changerait pas les choses, je me sentais toujous aussi mal et une discussion ne me ferait pas changer d'avis. Je voulais juste parler à quelqu'un, dire ce que j'avais sur le coeur et surtout qu'on ne me juge pas, je n'avais pas besoin de me faire insulter encore une fois, ça me ferait sentir encore plus mal. Je l'entendis s'asseoir à côté de moi, je soupirais tellement j'étais heureuse qu'elle soit venu. Non pas que j'avais peur qu'elle décide de ne pas venir, c'était juste de savoir que je pouvais compter sur quelqu'un.

Maëlle... J'avais juste envie de parler à quelqu'un

Je me laissais tomber dans ses bras, les larmes ne tardèrent pas à venir et il me semble que je n'aurais pas eu besoin de lui dire que j'avais envie de la voir elle saurait immédiatemment que je n'allais pas bien. En général je croyais que si on appelait une amie aussi tard c'était pour se confier, parler de choses intimes et pas juste savoir ce que l'autre avait fait pendant ses vacances. Je fourrais mon visage dans son cou, je ne pouvais pas arrêter mes sanglots, il allait falloir attendre un peu pour que je puisse dire quelque chose, que j'explique au moins la situation. La pauvre elle ne devait rien comprendre, nous ne nous étions pas vu depuis un moment et je lui envoyais un message dans la soirée et je me mettais à pleurer dans ses bras. Au bout de plusieurs minutes, je sortais mon visage de sa peau pour chercher un mouchoir, je devais avoir une mine horrible. Je reniflais dans mon mouchoir.

Excuse moi... Mais j'ai fait quelque chose d'horrible et... J'essuie les conséquences de mes actes futiles

J'étais prête à lui dire toute la vérité, même les noms des personnes concernées. Je me moquais des retombées, j'avais envie de parler à quelqu'un sans avoir à lui cacher des choses. J'étais consciente que si je faisais cela, monsieur Shark se ferait un plaisir de ruiner ma vie, il l'avait bien dit qu'il s'occuperait personnellement de moi, je savais qu'il avait les moyens comme il l'avait fait pour son fils. Je ne savais plus quoi faire, j'étais tellement perdue, seule.

Me juge pas. Je t'en prie !

Un meurtre ? Non... Quelle idée

Je ne comprenais pas pourquoi elle parlait de commettre un meurtre, elle devait s'imaginer que j'avais fait ça. Je ne serais pas sûrement dans cet état si c'était le cas, je me serais jeté du haut d'une falaise si j'avais ôté la vie à quelqu'un, je me serais fait sauter la cervelle ou j'aurais ingurgité des tonnes de médicaments. Non jamais je ne pourrais faire ça, déjà penser à ma propre mort était juste inacceptable et je savais que je n'étais pas capable d'arriver à faire le geste. Mes larmes un peu calmées je me mouchais dans mon mouchoir, je me calmais un peu, grâce à elle et à ses gestes réconfortant. J'avais bien fait de l'appeler pour lui parler, elle savait trouver les mots et les gestes pour me réconforter, sa voix était appaisante et appelait à la confidence. Je savais que je pourrais tout lui dire sans avoir peur qu'elle ne le répète à d'autres personnes.

Merci... Tu es vraiment une amie... Désolé d'avoir mouillé ton t-shirt

Je me forçais à sourire pour lui signifier que j'allais mieux, enfin pour un moment j'allais bien parce que je savais que dès que je lui dirais de quoi il était question j'allais me remettre à pleurer en repensant à toutes ses choses. Je me concentrais sur ma respiration pour faire calmer mon coeur qui battait la chamade, que j'essaye de remettre mes idées en place dans ma tête. Tout était tellement embrouillé, si je voulais lui expliquer clairement les choses, qu'elle comprenne je devais être le plus clair possible. Je m'asseyais un peu plus près d'elle, même si nous étions seules je n'avais pas envie de parler trop fort, il y avait des gens qui se baladaient dans la rue et je n'avais pas envie que tout le monde soit au courant de mes affaires.

J'ai couché avec un professeur de l'université

Voila je l'avais dit, assez rapidement mais je ne pouvais pas dire plus de chose pour le moment. Ca m'avait demandé un gros effort pour le dire, elle allait me poser des questions sûrement, il fallait que je me prépare à lui répondre. Sur le coup j'avais failli lui dire le nom de la personne en question mais je m'étais arrêté lorsque la voix grave de Joe était revenu à mon esprit en me disant que je ferais mieux de ne rien dire de notre affaire sous peine de voir ma vie voler en éclat.

Je connaissais par des rumeurs les goûts sexuels de Maëlle pour la gente féminine, je ne prenais pas mal ses paroles. Elle avait dit cela pour me faire sourire pas pour me faire comprendre qu'elle avait une quelconque envie de me voir dans son lit. D'ailleurs cette perspective ne m'enchaitait guère, non pas uqe j'ai quelque chose contre les homosexuels loin de là, mon frère s'était marié il y a quelque temps de cela avec un homme aux Pays-Bas, un homme tout à fait charmant. L'idée que je couche avec une femme ne m'attirait pas du tout, pourtant on dit bien qu'il fallait essayer des choses différentes pour mettre un peu de piment dans la vie, ma vie me convenait et je ne pensais pas qu'une femme pourrait me rendre heureuse.

Tu es mon amie et j'ai... J'ai besoin de soutien parce que là je suis au fond du gouffre

Non il n'y avait pas que la coucherie avec un professeur qui me mettait dans une situation compliquée, je ne pouvais pas lui dire les détails et peut-être que si je lui mentait un peu je pourrais éviter de lui dire la vérité tout simplement Elle finirait sans doute par me croire. En tout cas elle sembla rassurée de savoir que c'était juste ça qui me mettait dans un état pareil, elle n'imaginait pas juste à quel point j'étais mal à l'idée d'avoir fricoté avec un professeur, c'est vrai ça ne se fait pas !

Tu comprends pas, les étudiantes n'ont pas à couchées avec leur professeur, les étudiantes ont un béguin pour les professeurs mais ça s'arrête là. Je ne le reverrais plus mais... Si jamais la directrice l'apprend je suis mal de chez mal

La fin de sa phrase me fis lever un sourcil. Elle sous-entendait quoi par son "rassure moi", je n'étais pas enceinte ou amoureuse, comment être amoureuse du monstre Joe Shark ? C'était une bonne question, je me demandais comment ça se faisait que son fils Connor reste vivre chez lui sans avoir envie de le tuer avec une crayon ou faire une explosion dans la maison.

Tu sous-entends quoi ? Je ne suis pas enceinte si c'est la question

Elle sera forcement au courant si jamais quelqu'un en parle, je vais me faire virer et plus encore je ne supporterais pas de croiser le professeur dans les couloirs.... Je n'aurais pas du ceder à mes émotions, j'aurais du écouter ma petite voix intérieure qui me disait de fuir sa maison

Elle ne saisissait pas la situation, pour elle ce n'était rien d'autre que d'avoir coucher avec un homme, rien de plus. En même temps je ne lui disais pas tout, je ne pouvais pas lui dire, je risquais ma vie. Je prenais une grande inspiration et regardais l'horizon. Regarder le mouvement des vagues, me calmait, je me disais qu'il y avait des belles choses dans ce monde. Je devais me dire que je ne devais pas me laisser embarquer par mes sentiments, il fallait que je me retire de la scène pour pouvoir analyser la situation, je serais mieux comment je devais réagir, mais en premier lieu il fallait que je cesse de larmoyer.

Je ne peux pas, il a juré de ruiner ma vie si j'en parle... J'ai pris la décision de quitter l'université, on m'a proposé un travail à mi-temps dans une librairie où je travaille l'été, je pense que ça peut être une bonne opportunité pour moi... Et puis être loin me permettra de réfléchir à la situation, de passer à autre chose

Je détournais mon regard de la mer pour poser un long regard sur elle, je lui fis un petit sourire et déposa un bisou sur la joue. J'étais vraiment heureuse qu'elle soit là, après tout ce temps où nous avions été séparés, c'était la première personne que je voulais à mes côtés à ce moment. Je finis par poser ma tête sur ses genoux, j'avais souvent l'haibutde de faire ça, je savais qu'elle ne trouvait pas ça pénible alors que d'autre n'aime pas ce genre de signe d'affection.

Il y a des fois où j'aimerais être comme toi, tu ne te fais pas d'histoire pour une broutille, j'en ai marre de prendre tout pour une catastrohpe