Puisque tu existes quelque part c'est donc ça la phrase que forment nos deux tatouages accolés. On eut dit une vieille phrase cliché sortie tout droit d'un film à l'eau de rose qui me faisait tant vomir. Comme si l'espoir de trouver quelqu'un qui nous corresponde existe réellement, comme si nous avions le droit d'y croire. Depuis le départ de Swann, je ne crois plus à rien, si ce n'est à l'abandon. Ironie du sort. Me voilà avec un tatouage qui allait me suivre à vie, alors que tout ce que je désire est de gratter ma peau jusqu'à ce qu'il disparaisse. Et le pire dans tout ça, c'est que je le partage avec un pur inconnu qui commence enfin à s'adoucir. Je finis par murmurer plus pour moi-même que pour lui « Puisque tu existes quelque part. » Il se permet de une remarque sur mon écriture, et je laisse échapper un rire, puis je décide de m'installer confortablement sur mon lit parce que je sens ue cette conservation va durer un moment, car nous ne semblons pas nous souvenir de quoi que ce soit. « Sans doute, parce que j'étais trop ivre pour réfléchir à ma façon d'écrire. Mais apparemment, c'était assez clair pour que tu puisses me questionner à cinq heures du mat'. » Je me râcle la gorge tranquillement, il va falloir qu'on remette ensemble les pièces du puzzle, sinon on va se trimballer toute notre vie avec un tatouage sans aucun sens. Déjà que l'idée d'avoir cette marque noire sur la main à vie me répugnait, mais l'idée de ne pas pouvoir expliquer pourquoi je l'avais fait encore plus. « Puisque tu existes quelque part. Tu peux m'expliquer ce qui a pu nous traverser l'esprit pour nous faire tatouer ça ? Et quel sens il est censé avoir ? »