RIDERS ON THE STORM.

Juchée sur ses talons hauts, Juliet marchait avec assurance. Cette confiance n'était pourtant pas si discernable que cela puisque si on l'observait de plus près, on pouvait percevoir une once d'hésitation mélangée à de l'appréhension. Elle avait cette facilité déconcertante à paraître à la fois impassible et à la fois tellement attentive, fragile, vulnérable. Deux images s'entremêlaient et rendaient impossible la véritable analyse de la jeune femme. Ce matin là, elle s'était réveillée assez tôt. Bon, c'était vraiment étrange car elle n'avait pas vraiment l'habitude de se lever tôt, surtout qu'elle avait fais encore une soirée hier soir. Cette soirée avait été arrosée comme toutes les autres et elle avait fini dans un état pas si déplorable que cela, chose assez particulière aussi. Elle avait ouvert les yeux ce matin et le soleil venait à peine de se lever. Elle se dit alors qu'il s'agissait d'un jour béni et qu'elle allait prendre son temps avant de faire office de présence à ses cours du matin qu'elle avait habitude de sécher. Non, en fait, ce qu'elle avait en tête était nullement l'inquiétude d'être présente à ses cours, de suivre et de faire en sorte de réussir son année. Cela, elle s'en fichait royalement. Non, elle avait une mission bien particulière depuis qu'elle avait posé le pied ici à Berkeley : trouver cette Esmeralda et lui faire cracher le morceau. La faire avouer qu'elle n'en voulait qu'à l'argent des Alexander et faire main basse sur Aidan. Juliet n'acceptait pas cette idée, elle ne voulait pas qu'elle s'immisce dans leur famille et encore moins dans la vie de son frère qu'elle continuait d'aimer et de chérir au plus profond de son être. Alors, en cette journée, c'était l'occasion ou jamais d'essayer de la trouver et de l'approcher. Elle avait eu vent de ce café , " The Albatross" où beaucoup d'omégas se retrouvaient pour décuver de leur soirée de la veille. Il était donc naturel de retrouver cette jeune femme, membre de la confrérie. Juliet avait bien préparé son coup. Elle s'était habillée d'une robe simple mais élégante, elle était jaune avec des volants. Ce n'était pas vraiment une robe à mettre pour une journée de cours mais elle avait eu envie de la porter aujourd'hui, une sorte d'intuition vestimentaire infaillible. Elle avait assorti à des talons et avait laissé ses cheveux ondulés détachés.

C'est dans une atmosphère sereine mais dynamique qu'elle poussa la porte du café. Déjà, elle allait se prendre un café, pour se mettre bien les idées en place. Alors qu'elle avançait vers le comptoir, elle commençait à regarder un peu toutes les tables qui s'y trouvaient pour voir si elle n'allait pas apercevoir cette chère petite Esme.