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Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... »

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MessageSujet: Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » EmptyMer 15 Aoû - 17:32

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Juin 2010, San Francisco.

Mercredi après-midi, les cours du lycée étaient terminés depuis déjà au moins une bonne heure. Comme à mon habitude, j'étais rentré en bus jusqu'à la maison où je vivais avec mes grands-parents depuis l'âge de sept ans. Sur le chemin, j'avais lu quelques nouvelles pages du Rouge et Noir de Stendhal qui, à défaut d'être au programme de ce lycée de San Francisco, était au programme de presque tous les lycées de ma France natale. Certains disent qu'on finit toujours par perdre ses racines au profit du pays dans lequel on vit : grossière erreur. Il n'y avait pas plus chauvin que moi, mais passons. Ma grand-mère m'accueillit avec un rôti de porc au gingembre et des pommes au four. Âgé de dix-huit ans, je m'installai dans la cuisine en face de son grand-père qui lisait le journal avec son attitude naturellement patibulaire. "Qu'est-ce que tu vas faire de beau cet après-midi, gamin ?J'vais voir April à l'hôpital. Elle a ses cours de rééducation à sec et en piscine, et puis j'ai des cours à lui refiler. On ira sans doute se promener un peu aussi.Si tu payais des impôts, cette jeune fille pourrait te les faire baisser d'au moins 10% vu le temps que tu passes bénévolement avec elle…Papy !Oh, je plaisante, gamin, je plaisante !" Je soupirai en secouant la tête, un léger sourire sur les lèvres tandis que je me levai pour aller prendre un yaourt dans le frigidaire. April et moi nous connaissions depuis un peu plus d'un an, maintenant. Au départ, il ne s'agissait que d'une transmission de cours pour une élève incapable physiquement de se déplacer jusqu'au lycée, alors je m'étais porté volontaire pour lui apporter en mains propres. Puis au fur et à mesure, j'avais appris à la connaître. April n'était pas une fille spécialement simple ou même ultra-sociable, et encore moins dans un environnement aussi peu propice aux rencontres… tant mieux, je n'avais rien d'un modèle de sociabilité non plus. J'étais du genre très grognon, ronchon, sarcastique, impulsif et prenant un malin plaisir à faire chier mon monde dès qu'on cherchait à me forcer ou à me contrarier. Mais à côté de ça, j'étais d'une extrême générosité qui n'attendait aucunes félicitations, aucune tape dans le dos, aucun compliment. Aucune récompense. Même si je n'étais pas très abordable et paraissais même distant au premier abord, il suffisait d'avoir la patience de supporter mon "sale caractère de breton" pour comprendre que j'étais un garçon très serviable, poli, attentionné, surprotecteur et avec un excellent fond. J'suis gentil, mais j'te pète les dents si tu le répètes à quelqu'un. En gros, voilà comment on me résume en une phrase.

Après avoir mangé, je repris donc une autre ligne de bus pour me rendre jusqu'à l'hôpital. J'y arrivai sur les coups de quatorze heures trente. Je saluai brièvement la secrétaire à l'accueil ainsi que quelques infirmières ou médecins que je croisais sur mon chemin. Il faut dire qu'avec plus d'un an passé en compagnie d'April, au moins trois fois par semaine, dans cet hôpital, tout le monde me connaissait. C'était d'ailleurs la patiente elle-même qui avait insisté pour que je sois son "tuteur". Et quel tuteur… la dernière fois, je l'avais en quelque sorte kidnappée – avec son consentement – pour l'emmener se balader en ville, au lieu de se contenter du parc de l'hôpital. Eh bien quoi ? A dix-huit ans, on a bien le droit de faire quelques bêtises, surtout si c'est pour le bien des autres. April avait besoin de changer d'air et de voir du monde en dehors de sa famille ou du personnel médical, autrement elle aurait choisi n'importe qui d'autre.
Une fois arrivé à la porte de sa chambre, je toquai à la porte. "Sullivan, je rentre ! Tant pis si t'es indécente, c'est pas mon probl…" Lorsque je fis irruption pour un petit effet de surprise, c'est plutôt moi qui fut surpris. April se trouvait en compagnie de deux infirmières ainsi que de son médecin traitant. "Oups." me contentai-je de dire avec un léger sourire gêné, face aux mines tantôt rieuses tantôt réprobatrices des internes. Moi et ma manie de faire quelques blagues parfois douteuses… puis de mettre les pieds dans le plat. Qu'à cela ne tienne, j'enfonçai mes mains dans mes poches et patientai sagement sur le côté qu'ils en aient fini avec April. Le médecin finit par quitter la pièce en rappelant à sa patiente que son cours de rééducation en piscine avait lieu dans quarante-cinq minutes. Au passage, j'accordai un sourire en coin aux infirmières qui se pressaient à la sortie, non sans prendre le temps de les regarder de dos. Je poussai un léger soupir lorsque la porte se referma. "Je crois que je comprends pourquoi je me casse la tête à être aussi gentil avec toi… c'est pour avoir un ticket avec les nouvelles infirmières du service. Tu devrais troquer ta robe pour leurs petits uniformes cintrés, ça a son charme." Taquin ? Si peu. Dans mon attitude, je m'étais toujours montré extrêmement attentionné pour April, mais je ne l'avais jamais traitée en handicapée pour autant. Elle avait besoin de personnes normales autour d'elle, pas de timides qui marchent sur des œufs pour lui parler. Et puis, sachant que son état s'améliorait lentement mais sûrement, April était appelée un jour à marcher et vivre tout à fait normalement. Je m'approchai de son lit et déposai un baiser sur son front. Pour un homme aussi peu enclin aux marques d'affection, elle l'exception qui confirme la règle. "Comment vas-tu ? T'es chaude pour quelques longueurs ?" plaisantai-je avec un sourire taquin avant de m'asseoir au bord de son lit. "J'ai emmené mon maillot, en plus de tes cours. Comme ça, j'te mets minable même dans le petit bain."
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MessageSujet: Re: Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » EmptyDim 30 Sep - 18:58

Killian & April.
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L'été commençait à prendre ses aises à San Francisco. Les oiseaux piaillaient, leur douce cacophonie me parvenait depuis ma fenêtre ouverte. La tiédeur commençait à prendre place sur la fraîcheur du printemps, et ce n'était pas désagréable. Le printemps avait été particulièrement mauvais, cette année, et l'été avait été très attendu. Les murs blancs de ma chambre d'hôpital m'angoissaient, depuis que j'étais arrivée ici, cette couleur n'avait fait qu'agresser mes yeux. Des murs jusqu'au blouses d'infirmières, tout était d'un blanc immaculé, pas une tâche, par un faux pli. Une perfection que certains n'aurait à supporter que durant leurs dernières heures. Ce n'était mon cas, j'étais obligée de vivre à l'hôpital. Et cette vie commençait à m'exaspérer. Je connaissais ma chambre par coeur, je m'y étais habituée au cours des nombreux mois passés ici, à examiner chaque recoins de la pièce en attendant que quelqu'un vienne. Le vase en verre dans lequel ma mère met des fleurs et qu'elles changent toutes les semaines, qu'elle soient fanées ou pas, l'interminable pile de feuilles de cours, de leçon, parsemé de notes à l'écriture familière, celle de Kilian. Le panorama ne m'était plus inconnu non plus, ma chambre donnait sur un petit parc dans lequel Kilian et moi allions faire des promenades. C'était un endroit triste, où les personnes se promènent en espérant que cela aille mieux. En cette saison les couleurs commencent à rehausser la beauté de cette endroit. Les bourgeons ont éclos, laissant place à des fleurs aux pétales délicats et colorés. Depuis ma fenêtre je peux très bien voir la fragilité de cette nature, qu'on parle des fleurs ou des êtres qui s'y promènent. Je me tortillais sous mon drap, d'une main lasse je l'attrapais et le rejetais au bout du lit où je passais mes journées. Ma chambre donnait plein sud, c'était une des plus éclairée, par conséquent une des plus chaudes. Mes yeux s'attardèrent sur l'horloge, il était aux environs de quatorze heure vingt. Ma visite quotidienne ne devait pas tarder à arriver. Justement, on frappa à ma porte avant de pousser rapidement le battant. Mon médecin traitant, un homme qui devait bien avoir la quarantaine et qui nous toisait d'un air hautain arriva, suivit de deux infirmières. Leurs sourires forcés me rappela combien je haïssais cet endroit. Dans leurs petites robes blanches elles se dirigèrent vers mon matelas, et commencèrent à effectuer les vérifications habituelles sous l'oeil approbateur de mon médecin.
Il me rappela les précautions que je devais prendre, parla brièvement de mon bassin, de ma colonne vertébrale, et me rappela une fois encore mon interdiction formelle de marcher. Ces règles qu'il me ressassait tout les jours étaient devenues les structures de mon existence. Il renifla. Je détournais les yeux de la fine équipe pour poser mes pupilles noisettes sur la fenêtre. J'avais envie de sortir, la dernière fois que Kilian m'avait fait sortir de cet hôpital pour aller en ville j'avais adoré cette liberté qu'on m'accordait, même pour quelque heures seulement. Mes yeux se déplacèrent jusqu'à l'horloge. Il était trente, et Kilian ne devait pas tarder à arriver. Encore une fois, il suffit que je pense à la personne qui ne devait pas tarder à frapper à la porte pour qu'elle le fasse. J'entendis la voix grave de mon "tuteur" me crier sur un ton taquin quelque mots derrière la porte avant de l'ouvrir à la volée : «Sullivan, je rentre ! Tant pis si t'es indécente, c'est pas mon probl…». Il ravala subitement ses mots en apercevant l'équipe médicale qui m'examinait actuellement. Il sourit, force était de voir qu'il était un peu gêné, mais il ne s'attarda pas sur les excuses, et lâcha un «oups» faussement embarrassé. Il ne perdit pas la face, et se posta sur le côté, les mains au fond des poches en attendant patiemment que la petite équipe s'en aille. Les infirmières nous regardèrent tour à tour, l'air perplexe, mais amusé. Elles se redressèrent bientôt, nous saluèrent, et partir vers la porte au bruits de leur talons qui claquaient sur le carrelage. Le médecin les suivi immédiatement, nous saluant rapidement d'un petit hochement de tête à chacun. Kilian accompagna la démarche des infirmières du regard, admirant le point de vue qu'il avait d'elles de dos. En le voyant se passionner pour ce qu'il voyait je soupirais. Il était toujours le même. Un coeur caché quelque part au fond de ses chaussettes. Il avait un paquet de feuilles sous le bras, les cours, comme d'habitude. Je les regardais froidement, une ou deux heures m'attendaient, pendant lesquelles j'allais devoir batailler pour comprendre quelque chose aux lignes écrites sur ces papiers. Mais ça m'occupais, et de toutes façons, sans ces cours je n'aurais jamais rencontré Kilian. Mon regard se radoucie considérablement. Kilian tourna ses yeux vers moi et me lança : «Je crois que je comprends pourquoi je me casse la tête à être aussi gentil avec toi… c'est pour avoir un ticket avec les nouvelles infirmières du service. Tu devrais troquer ta robe pour leurs petits uniformes cintrés, ça a son charme.» Je secouais la tête et levais les yeux au ciel, l'air amusé. Je le narguais du regard, secouant maladroitement la tête, mes cheveux châtains se balançant au même rythme. «Et pourquoi pas un calot blanc avec une croix rouge dessus ? Hein ? Franchement, tu peux toujours rêver !»
Je savais qu'il me taquinait, évidemment. c'était tout à fait le genre de Kilian, ces blagues là. Je laissais retomber ma tête dans mon oreiller, les lèvres habitées par un grand sourire. Mes iris se posèrent sur Kilian qui devait retourner dans son esprit les images du postérieur des jolies infirmières qu'il avait vu. Il s'approcha pensivement de mon lit, il se baissa légèrement et déposa un petit baiser sur mon front. Je savais qu'en règle générale Kilian n'était pas un garçon très affectueux, il ne le montrait pas. C'est pourquoi je prenais ça comme un privilège d'avoir une relation spéciale avec lui. Sans doute parce que nous nous ressemblions beaucoup ? Il fallait le croire. Moi non plus je ne montrais pas mon affection aux gens, sauf à Kilian, bien entendu. Il était tout à fait normal avec moi, comme si j'étais une fille normale qui courait, marchait, sautait, comme n'importe quelle adolescente normale. Ce geste d'affection m'arracha un sourire ravi.«Comment vas-tu ? T'es chaude pour quelques longueurs ?»
C'est ça aussi que j'aimais bien chez Kilian, il était franc, s'il avait voulu, il aurait pu avoir le comportement d'un gars qui vient voir son amie à l'hôpital, mais il restait lui même. Il savait que j'aurais été très embarrassée s'il avait eu une attitude de personne qui n'ose pas dire ce qu'elle veut parce que je ne peut pas marcher. «J'ai emmené mon maillot, en plus de tes cours. Comme ça, j'te mets minable même dans le petit bain. » J'aurais bien aimé lui tirer la langue, mais je n'avais plus six ans et ça aurait fait sans doute un peu bizarre. J'ouvris doucement la bouche, un petit air de défi dans le regard, et lui lançais :« Je peux peut-être pas nager la brasse, mais au moins je regarde pas le postérieur des infirmières, moi. Enfin je dis ça... je dis rien. »
Je tapotais le matelas du bout des doigts. J'avais terriblement envie de sortir, et je ne pouvais me retenir plus longtemps, je lançais un regard suppliant à Kilian : « Bon, on sort s'il te plaît ? Sinon je sens que je vais repeindre ces murs blancs en rouge avec le sang des infirmières. »

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MessageSujet: Re: Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » EmptyDim 30 Sep - 19:53

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Les infirmières. Un grand fantasme battu et rebattu par bien des hommes. En même temps, je n'ai que dix-huit ans, à quoi elle s'attendait ? A un chaste et pur jeune homme tout droit sorti d'un pensionnat pour garçons ? La bonne blague. C'était loin d'être dans mon caractère, ce genre de pensées pures et parfaitement honnêtes. Je ne sais pas si c'est de famille, mais ça m'amuse. Et plus ça agace April, plus j'ai envie d'en rajouter une tonne. En prime, je ne mentais pas, elle aurait fait merveille dans l'une de ces petites tenues. Tiens, pour mon anniversaire, je la fringue en infirmière, avec ou sans son accord. Je ne veux pas qu'on me souhaite cet anniversaire, mais j'aime bien faire ce que je veux ce jour-là... comme tous les autres jours de l'année, d'ailleurs. "Dommage, t'sais pas ce que tu rates. Mais t'as bien raison, autant mater mon postérieur à moi, c'est déjà un peu plus distrayant, j'imagine." Nouveau sourire profondément sarcastique sur mon visage, j'adorais la provoquer et jouer au type prétentieux et macho de base. Deux choses que je ne suis pas, mais que je sais jouer à la perfection. Juste pour l'agacer gentiment. Assis au bord de son lit, je la considérais avec une certaine affection dans le regard. Ici, avec elle, je pouvais me le permettre. April, c'était comme une soeur dont je devais prendre soin, une fille que la vie n'a pas épargné mais qui mérite d'être traitée comme quelqu'un de normal. Ca doit être suffisamment pénible de passer son temps dans un milieu médical, inutile de l'embarrasser avec des yeux plein de pitié ou de charité mal placée. Elle comptait pour moi autant qu'une personne valide. Ni plus ni moins. Bon, d'accord, un peu plus. Mais juste un peu, histoire qu'elle ne se la raconte pas trop.

Elle avait envie de sortir, ça se voyait comme son si petit nez au milieu de son visage harmonieux. J'avais appris à décoder le moindre de ses gestes avec un regard exercé, comme si j'arrivais à anticiper tout ce dont elle pouvait avoir besoin. Je me serais plié en quatre pour elle, mais sans jamais donner l'impression de le faire par obligation. "Toi, en assassine ? Ma pauvre amie... t'es déjà pénible, mais si en plus tu d'viens violente, c'est que t'es un cas désespéré." Je regardais les murs de sa chambre avec un air faussement distrait. "En rouge, ça rendrait déjà mieux, je pense..." Genre je vais la laisser massacrer le personnel. Non, elle finirait par se faire mal. C'était la seule raison pour laquelle je n'avais pas envie de trop la contrarier. "Alors en piste, on va faire un tour avant d'aller en piscine. Et si t'es sage, j'prévois de te kidnapper comme la dernière fois... mais motus, Sullivan." ajoutais-je en plaçant mon index sur ses lèvres avant de descendre du lit pour approcher son fauteuil roulant, un air effronté sur le visage. J'avais le chic pour la surprendre et, honnêtement, le parc de cet hôpital était trop étouffant à mon goût aussi. La dernière fois, je l'avais embarquée en ville. Aujourd'hui, j'avais prévu tout autre chose.
Avec une extrême douceur, j'aidais April à descendre de son lit. Comment ? Je la prenais dans mes bras pour la porter. Le prince charmant par excellence... c'était la minute modestie. Je lui accordais un sourire à la fois charmeur et ironique. "Vas-y, je te laisse fantasmer, c'est le moment où jamais." Elle ne pesait rien pour moi, et je pratiquais du sport - de combat, notamment - de façon assidue. J'aurais pu la balader comme ça dans tout l'établissement. Finalement, je la déposais très doucement dans son fauteuil. Elle faisait beaucoup de progrès, elle finirait par marcher à nouveau, c'était certain. Une fois installée, je lui prenais sa veste, simple précaution au cas où elle aurait froid. "Allez, en piste, le bolide ! On bossera après. Ou pendant, si t'as pas de conversation." Ca, c'est fait. Et pourtant, je n'étais pas méchant, il faut juste s'habituer à mes sarcasmes. Nous sortions de sa chambre pour aller rejoindre l'ascenseur. Quelques minutes plus tard, nous étions au parc. "Alors, quoi de neuf, miss ? Tu as eu de la visite ? La famille, tout ça, ça va ?" lui demandais-je en poussant tranquillement son fauteuil. Je savais bien qu'elle n'avait peut-être pas beaucoup de sorties, mais je faisais tout pour être là le plus souvent avec elle. Le but étant qu'elle puisse parler, se confier. Tout me dire pour se défouler.
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MessageSujet: Re: Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » EmptyDim 30 Sep - 21:49

Killian & April.
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Un vol d'oiseaux passa dans le ciel bleu. La couleur bleutée était intacte, aucun nuage, même pas un seul sillon que laisse un avion après son passage. La chaleur de ce début d'après-midi persistait encore, et Kilian avait l'air d'enfin consentir à me faire sortir. Mes ongles se frottèrent sur les draps, l'humidité commençait à apparaître, il n'aurait pas été étonnant que la météo couve un orage, bien qu'il se semblait pas vouloir se montrer pour le moment, ce qui était un avantage pour notre promenade. Je m'humectais paisiblement les lèvres. Kilian s'assit sur le bord de mon lit, il m'adressa une de ces répliques qu'il sortait pour avoir l'air d'un macho prétentieux sans l'être : "Dommage, t'sais pas ce que tu rates. Mais t'as bien raison, autant mater mon postérieur à moi, c'est déjà un peu plus distrayant, j'imagine." Etant donné que j'étais d'un naturel assez calme, j'ouvris doucement la bouche, levant une commissure pour former un demi-sourire. Je tortillais une mèche de cheveux autour de mon doigt osseux et répondais : "Non mais n'importe quoi, toi. Faut que t'ailles te faire soigner, hein. D'ailleurs, tiens, reste à l'hôpital avec moi, tu vas voir, même avec leur postérieur, tu vas voir que tu vas plus pouvoir supporter les infirmières."
Je le narguais du regard, je penchais la tête sur le côté. Mon doigt lâcha ma mèche pour tortiller un bout de la housse d'oreiller, blanche, immaculée, comme tout le reste. Je poussais un petit grognement ayant des airs de rire en me demandant ce que les infirmières allaient raconter sur Kilian quand elles le verraient à présent. Peut-être que les jeunes femmes en blancs n'avaient pas remarquer sur quoi se poser le regard du jeune homme, mais mon médecin traitant, lui l'avait bien remarqué, et il ne manquerait pas de raconter à tout le service que "le copain de la paralysée admire l'arrière de l'équipe médicale féminine". Ceci-dit, peut-être cela le ferait-il arrêter de poser un regard coquin sur les jolies demoiselles. Non, je n'étais pas jalouse, enfin, si, mais juste un peu. Quand une amitié si forte nous lie, il est difficile d'imaginer que Kilian puisse regarder d'autres filles que moi. C'est normal, en même temps, il n'est pas un garçon modèle qui fait tout ce qu'on lui demande, c'est un parfait gentleman quand il le veut, mais actuellement, il ne l'était pas vraiment autant qu'il aurait pu l'être. Je rassemblais mes cheveux dans mes mains, pour former une queue et dégager mon cou. Il était humide de sueur, la chaleur était si forte qu'il me faudrait au moins ça pour ne pas finir trempée.

"Toi, en assassine ? Ma pauvre amie... t'es déjà pénible, mais si en plus tu d'viens violente, c'est que t'es un cas désespéré." Un cas désespéré ? Cette provocation amicale m'arracha un petit rire amusé. Mon rire se confirma, mais un rire jaune cette fois du genre "ha,ha, très drôle!" un rire ironique dans le fond, mais il faut avouer que Kilian me faisait tout de même rire. "En rouge, ça rendrait déjà mieux, je pense..." Encore une fois, il n'avait pas tort. J'avais longtemps rêvassé sur la réorganisation de ma chambre, ne sachant pas quoi faire. Les murs en rouge, des meubles ici et là, des petites étagères ici ou là,mais bien entendu, c'est n'était pas franchement réalisable. "En rouge c'est clair que ça serait mieux, le blanc angélique sans tâche, sans rien, uni, ça commence à devenir angoissant." Je jetais de nouveau des coups d'oeil pensifs autour de moi, le design de la pièce était à revoir. Entre les rideaux justes immondes à mon goûts, et le lits en métal blanc, j'avais été habituée à vivre dans un milieu à ma façon, donc changer d'univers et le supporter durant les années à venir était une grand changement, mais je m'y habituais peu à peu. "Alors en piste, on va faire un tour avant d'aller en piscine. Et si t'es sage, j'prévois de te kidnapper comme la dernière fois... mais motus, Sullivan." Mes mains frémir à l'idée de retourner en ville. L'excitation monta en moi, je me mordillais nerveusement la lèvre, tellement impatiente d'aller en ville avec lui.

"Yes, t'es peut-être un pervers qui regarde l'arrière des infirmières, mais t'es vachement gentil en fait !" dis-je pour le taquiner un peu. Je ne le connaissais pas par coeur comme lui me connaissais, mais je le connaissais assez pour savoir qu'il suffisait que je le supplie un peu et lui lèche un peu les bottes pour qu'il m'emmène en ville, j'espérais que de toute façon il m'y emmènerais. En fait, quoi que je fasse il m'y emmènerais, il savait parfaitement que c'était horrible pour moi de rester enfermer ici, et que les moments que je passais avec lui était des moments privilégiés que j'adorais. Sur ces mots, il marcha d'un pas décidé jusqu'à mon fauteuil roulant et le poussa jusque devant mon lit. Il me souleva très doucement, comme si je ne pesais pas plus qu'une plume. J'aimais bien quand il me portait, je savais que c'était un signe d'affection prononcé qu'il ne devait sans doute manifester qu'à moi, ou presque, et j'adorais ça. Il me regarda d'un air amusé et me dit : "Vas-y, je te laisse fantasmer, c'est le moment où jamais." Je lui répondis par un petit coup de poing sur le torse et un sourire pas convaincu.

"Allez, en piste, le bolide ! On bossera après. Ou pendant, si t'as pas de conversation." Sur ce, il poussa mon fauteuil roulant vers la porte que les infirmières avaient franchies quelque minutes plus tôt. Je posais mes mains sur mes genoux, lançais ma tête en arrière pour voir Kilian. Je continuais de me tapoter la cuisse tandis que Kilian me poussais dans le couloir. Aussitôt une bouffée de fraîcheur me réexpédia dans le monde réel, celui dans lequel je me trouvais. L'hôpital. En réalité, je continuais à songer aux souvenirs inoubliables que j'avais de notre après-midi en ville. Les souvenirs se succédaient dans ma tête, une onde de bonheur m'envahie aussitôt.
"Alors, quoi de neuf, miss ? Tu as eu de la visite ? La famille, tout ça, ça va ?" Je tournais la tête vers lui, et je lui souriais calmement. Je n'avais pas vraiment envie de parler de mon père, alors j'axais le sujet sur ma mère. "Mmh, ben... Ma mère est venue me voir, et c'est tout à peu près. A si, aussi un certain Kilian est venu me déposer mes devoirs il y a quelque temps, mais je vois pas du tout qui c'est, en plus il a regardé l'arrière des infirmières". Encore une manière de le taquiner, je tournais la tête vers lui, un sourire de défi sur les lèvres.
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MessageSujet: Re: Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » EmptyVen 5 Oct - 18:09

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J'avais émis une grimace et un grognement de mécontentement. "Arrêtes de dire que j'suis gentil, tu sais bien que j'aime pas ça." Quoi ? Chacun ses phobies. Personnellement, les gens gentils avaient toujours eu l'art et la manière de me faire flipper, surtout depuis que mon père s'était tiré après la mort de ma mère. Une fois, au centre commercial et en pleine période de Noël, mes grands-parents avaient jugé bon de me faire asseoir sur les genoux d'un Père Noël de supérette comme y ont droit tous les gosses à cet âge... et au moment où je l'avais entendu me parler avec une voix toute adorable en me demandant si j'avais été gentil, je l'avais assommé avec un jouet en bois chipé sur le côté. Depuis, je ne crois plus au Père Noël. Je sais, c'est flippant, mais ça ne se soigne pas. Je savais bien que je devais être un garçon plutôt gentil au fond, mais j'avais horreur qu'on me le fasse remarquer. Je ne cherchais pas pour autant à jouer les gros durs insensibles, mais je préférais être un garçon gentil sans attendre quoique ce soit en retour. Pas même qu'on me le dise ou qu'on m'en remercie. Les gens gentils, on attend d'eux qu'ils le soient tout le temps, et ça, c'est pas possible. Lorsque April avait levé la tête vers moi, je m'étais penché pour lui faire un baiser sur le front. Avec elle, je n'avais pas peur d'être parfois un peu "trop" tendre. Elle avait besoin qu'on s'occupe d'elle, mais sans tomber dans l'excès. Oui, cette demoiselle est une privilégiée qui a droit à bien des faveurs que je refuse à d'autres sans me poser de question. Elle me reprochait d'être un peu trop pervers par moments ? C'est qu'elle n'avait pas vu la manière dont je me comportais avec mes éventuelles petites-amies (qui n'étaient pas légion, je n'aime pas m'attacher) car j'étais beaucoup moins affectueux que je ne l'était avec April. J'avais toujours ressenti ce besoin de la protéger. D'être près d'elle aussi souvent que possible. Elle ne me faisait pas pitié. Elle me faisait juste passer de bons moments à sa manière, même si je ne le montrais peut-être pas clairement.

Une fois dehors, nous prenions une bonne bouffée d'air légèrement tiède en cette saison. Pour l'instant, il faisait assez beau. La sortie que j'avais prévu lui ferait certainement le plus grand bien... mais je voulais garder le secret pour l'instant sur la destination. Quand elle me parla de ce fameux Kilian qui reluquait les infirmières, je levais les yeux au ciel avec un air à la fois exaspéré et excédé. "Change de disque, Sullivan, t'es rayée." Tandis que nous arrivions vers un point d'eau, je secouais légèrement la tête. "J'sais pas qui c'est, ce Kilian, mais ça reste un garçon. Tous les garçons sont des pervers en puissance. Pourquoi tu crois que je pousse ton fauteuil ? La vue sur ton décolleté est prodigieuse. Ca te rendrait presque intéressante." Un sourire profondément amusé et ironique fendit mon visage. Elle l'avait un peu cherché, n'est-ce pas ? Pour me faire pardonner, je lui fit un petit clin d'oeil complice et m'arrêtait au niveau d'un banc pour m'asseoir à côté d'elle, à son niveau. Ou, pour être exact, je m'allongeais de tout mon long sur le banc, tant pis pour celles et ceux qui voudraient venir squatter. Propriété privée, j'voulais que April et moi puissions avoir un moment rien qu'à nous deux, qu'elle n'ait personne pour venir l'embêter. A part moi. "Et ça va, avec ta mère ? Et ton père ?" Oui, je savais que je mettais les pieds dans le plat, mais tout garder pour soi n'est pas une bonne chose. Quitte à me faire engueuler, je voulais qu'elle puisse parler librement. Je voulais la faire vivre par tous les moyens possibles, quitte à l'entendre hurler à pleins poumons. Qu'elle sorte des murs de cette fichue chambre aseptisée pour se lâcher. Je sortais une cigarette que je collais entre mes lèvres puis l'allumais pour en tirer une première bouffée. "Au fait, je vais te donner un petit avant-goût de ta sortie de la journée... Ca se rapproche un peu de ce que tu voulais faire avec le sang des infirmières. Mais pas que en rouge." J'affichais un visage assez énigmatique, curieux de savoir si elle allait deviner ce que je prévoyais que nous fassions à l'insu du personnel de l'hôpital. Prendre des risques et venir à l'encontre du règlement, ça rend la vie plus excitante.
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MessageSujet: Re: Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » EmptyDim 7 Oct - 10:12

Killian & April.
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Le visage de Kilian se transforme en une sorte de grimace de dégoût, et il grogna entre ses dents."Arrêtes de dire que j'suis gentil, tu sais bien que j'aime pas ça." Je souris, et répliquai sur un ton angélique "Je sais.". Oui, je savais bien que Kilian n'aimais qu'on le considère comme quelqu'un de gentil, il préférait jouer les gros durs. Mais au fond, j'étais sûre qu'il ne pouvait pas faire beaucoup de mal autour de lui. Je levais la tête vers lui, guettant sa réaction. Il se pencha pour m'embrasser sur le front. Dès que j'eu finis de lui dire qui était venu me voir, il le va les yeux au ciel d'un air mécontent. "Change de disque, Sullivan, t'es rayée." . Pas faux. Mais j'aimais bien essayer d'embêter Kilian comme lui le faisait avec moi, c'était bien mieux pour lui et pour moi de nous taquiner plutôt que de passer notre temps à ne rien dire. En fait, je crois que je n'étais pas très douée pour dire des choses gentilles, alors plutôt que m'acharner à essayer de trouver une phrase pas trop niaise à dire, je préférais quand on restait nous-même et qu'on cherchait un moyen d'embêter l'autre.
"Je sais." grognais-je une deuxième fois, sur un ton nettement moi angélique. "J'sais pas qui c'est, ce Kilian, mais ça reste un garçon. Tous les garçons sont des pervers en puissance. Pourquoi tu crois que je pousse ton fauteuil ? La vue sur ton décolleté est prodigieuse. Ca te rendrait presque intéressante." Je tournais la tête vers lui, nous venions de quitter l'hôpital, nous étions à présent dehors, sous le soleil de San Francisco. Kilian plaça le fauteuil roulant à côté d'un banc, et s'allongea de tout son long sur ledit banc. Il ne m'avait pas encore révélé la destination du jour, toujours est-il que j'aimais la perspective de sortir des murs immaculés pour se balader à l'air libre.
La tiédeur ambiante changeait nettement de la fraîcheur qui m'entourait dans ma chambre d'hôpital, différente, mais agréable. Nous étions maintenant en dehors de la structure qui m'accueillait pendant les mois à venir. Je me frottais les paumes sur mes genoux. Je pris une grande bouffée d'air frais, celui de l'extérieur, pas celui dans lequel je baignais nuit et jour, qui avait une odeur de détergeant et de produits pour nettoyer les vitres. J'avais envie de crier une bonne fois pour toute, me défouler. C'est fou la sensation de liberté que j'avais à chaque fois que je sortais du grand bâtiment blanc, à chaque fois que je sortais de l'hôpital. Dès lors, je faisais attention aux moindres petits détails qui m'environnaient. Je savais que quand je retournerais dans ma chambre, je passerais une bonne heure, ou deux, à essayer de visualiser le pigeon qui gobait des miettes de pains qui gisait parterre, à essayait de revoir les arbres dont les branches se balançaient doucement à la vitesse de la brise qui soufflait sur l'endroit où nous étions. Essayais de me relancer dans les minutes que j'avais passé ici, sans interdit, et avec mon meilleur ami, de plus. Je jetais un regard circulaire à cet petite place, ou ce petit parc, qui nous entourait, avec ses oiseaux qui piaillaient, et les voitures qui passaient rapidement un peu plus loin sur la route qu'on percevait sans difficultés. Je revenais, calmement à la petite réalité qui m'entourais, et à Kilian, qui décrivait les garçons comme des pervers incontestables, alors qu'il en était un. Je secouais la tête, je m'humectais les lèvres, puis les figeais en un petit sourire, je levais la tête vers Kilian, toujours affalé sur le banc, histoire d'éloigner les potentiel touristes qui voudraient déguster leurs sandwich ici, ou les éventuelles demoiselles qui viendrait s'asseoir à côté de lui en espérant qu'il leur jette un regard. Je répétais simplement : "Des pervers en puissance..."
Un sourire amusé et ironique tordait ses lèvres. Après tout, c'est vrai qu'il restait un garçons, et que l'embêter sur ses "façons de se comporter" en compagnie féminine, n'était sans doute pas le truc qu'il espérait en venant me faire sortir des murs blancs de l'hôpital. "Et ça va, avec ta mère ? Et ton père ?" Kilian s'était jeté dans le sujet le plus dur pour moi, à part peut-être ma chute à cheval. Les réponses restaient, comme toujours très difficiles à formuler dans le cas présent. Mes cordes vocales se turent immédiatement, comme si aucuns sons n'allait plus jamais sortir de ma gorge. Je rouvris la bouche, fermais un oeil pour réfléchir à ce que je devais, à ce que je pouvais répondre. Je me mordillai nerveusement la lèvre inférieure. Mon père venait me voir... une fois tout les trois mois ? Il était peu présent à cause de son travail, normalement j'aurais pu le comprendre, mais perdre l'usage de ses jambes sans que votre père vienne vous apporter son soutien et qu'il passe simplement en coups de vent histoire de dire bonjour et de parler de sa boîte avec ma mère une fois tout les quinze ans, je n'arrivais toujours pas à l'avaler, c'était coincé en travers de ma gorge. J'avalais ma salive à plusieurs reprises, avant de lancer une regard neutre à Kilian. "Ma mère vient me voir trois fois par semaines, le matin." mon père, il valait mieux ne ps l'évoquer dans cette petit réponse, sinon je sentais que ça allait me saper ma bonne humeur. Heureusement Kilian n'eu pas l'air de trop se préoccuper de ma réponse peu complète, et il enchaîna directement sur un autre sujet.
"Au fait, je vais te donner un petit avant-goût de ta sortie de la journée... Ca se rapproche un peu de ce que tu voulais faire avec le sang des infirmières. Mais pas que en rouge." Je hochais calmement la tête, un sourire diabolique coincé sur les lèvres. Je me demandais de quoi Kilian parlait, mais en tout cas, on voyait bien qu'il ne s'agissait pas d'un tour à manèges.
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MessageSujet: Re: Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » EmptyMer 10 Oct - 5:46

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Je venais placer mes mains derrière ma nuque, regardant April avec une certaine attention lorsqu'elle se crispa à la mention de son père. Voici un autre de nos points communs. Le mien m'avait lâché à la mort de ma mère, me promettant de revenir me voir le plus tôt possible, soi-disant qu'il avait quelques affaires à régler avant. Je le revoyais, accroupi devant moi avec un sourire entièrement franc sur les lèvres. Alors, j'avais attendu. Une semaine. Un mois. Un an. Deux ans. Cinq ans... et j'avais fini par abandonner. J'avais compris qu'il ne reviendrait pas. Toutes ces années passées à regarder par la fenêtre pour voir s'il ne se pointerait pas, à observer chaque homme dans la rue en me demandant s'il ne s'était pas glissé parmi eux... Ca aurait pu être vrai. Mon père était redevenu un anonyme parmi tant d'autres. Un héros déclassé au rang de géniteur. A l'école, au collège ou même au lycée, je voyais les gamins de mon âge sauter dans les bras de leurs pères à la sortie des cours. Toujours les mêmes. Chaque jour. Ca me rendait malade. Je grandissais avec mes grands-parents maternels et même si j'étais loin d'être à plaindre, je ne voulais plus entendre parler de famille. Avec le temps, les gens ont compris qu'il ne fallait pas me parler de Logan Salaun. Et que s'il se pointait un jour devant moi, je n'aurais que mes poings pour frapper et, lui, ses yeux pour pleurer.
Je comprenais donc particulièrement bien l'antipathie qu'April pouvait éprouver à l'égard d'un père fantôme, presque inexistant. Qui passe pour se donner bonne conscience ou parce qu'il a un trou dans son emploi du temps. Sans rien dire, je pris la main de la jeune fille dans la mienne et la serra affectueusement. Je n'étais pas toujours expressif en termes de sentimentalité, mais rien que ce geste voulait dire beaucoup pour un mec aussi peu tactile que moi. J'enroulais mes doigts autour des siens, la fixant avec un petit sourire qui se voulait rassurant. T'as pas ton père, mais t'as au moins l'équivalent d'un frère avec toi. Et tous les jours, s'il le faut. "Elle est sympa, ta mère. Je l'ai croisée vite fait l'autre jour. Je lui ai dit que t'étais la future Madame Kilian Salaun, elle a failli m'étrangler après avoir eu un vertige." J'affichais un petit air fier et moqueur. Quoi ? J'ai bien le droit d'être également chiant avec les adultes. Allez savoir pourquoi je ne suis pas spécialement le gendre idéal. Toujours est-il que cette blague avait marqué les esprits sur le moment.

Un interne vint à notre rencontre, je le connaissais bien, c'était Patrick. C'est lui qui m'avait facilité le rôle de "tuteur" pour April à l'hôpital, voyant qu'on s'entendait vraiment bien tous les deux. Je me redressais un peu, pour la forme, et le saluais d'un hochement de tête. "April ? Ton cours en piscine a été reporté à demain, on a eu un petit souci avec une autre patiente, du coup on a préféré reporter ta séance. - Donc j'me suis déplacé pour rien ? Tu m'dois six dollars de frais de déplacement, Sullivan." lâchais-je sur un ton sarcastique en affichant un sourire au coin de mes lèvres. Je la taquinais, bien sûr. Qu'elle ait sa séance ou pas, je venais même la voir lorsqu'elle n'avait rien de prévu. L'interne sourit, un peu embarrassé tout de même d'annoncer ça à la dernière minute. "Mais vous... vous allez trouvez comment vous occuper ? - En cherchant bien, je devrais arriver à distraire Madame." L'interne nous laissa et lorsque nous fûmes seuls, j'affichais un sourire aussi diabolique que celui d'April tout à l'heure. "En route, demoiselle, on a une escapade à faire !"
Rapidement, j'attrapais son fauteuil après m'être levé et je fonçais en direction du parking. Incognito, les sorties étant soumises à un contrôle très strict. Et si j'avais dû remplir huit formulaires différents juste pour emmener April, j'aurais pété un plom. Et elle aussi, j'imagine. J'avais donc pioché dans mes ressources pour corrompre un ambulancier. Devant son véhicule, je tapais à la porte pour qu'il vienne nous ouvrir. "Personne nous a vu. Vas-y, embarques !" Je montais à l'arrière de la camionnette avec April et en quelques secondes, le véhicule quittait l'hôpital. Direction...

... le centre-ville. Ou plus exactement, l'immense galerie marchande de San Francisco. Nous avions deux heures devant nous. Après avoir descendu April de la camionnette, je commençais à pousser son fauteuil tranquillement, veillant à ce que personne ne se trouve sur notre passage. "Voilà la surprise. On va se faire des magasins de déco et tu choisis tout ce que tu veux pour qu'on refasse ta chambre d'hôpital. Et si t'es pas trop chiante, j't'emmène même faire du shopping au rayon des fringues." J'avais horreur de ces boutiques, mais rien que pour voir un sourire sur son visage, j'y aurais passé une semaine entière. En ronchonnant, mais je l'aurais fait. Nous entrions à l'intérieur d'un grand magasin de décoration. "Alors, t'as des idées de couleurs, de déco et tout ?"
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MessageSujet: Re: Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » EmptyVen 19 Oct - 17:46

Killian & April.
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Kilian vint placer ses mains à l'arrière de son cou, il était détendu, ce n'était pas dans ses habitudes de montrer qu'il était stressé, en tout cas pas avec moi. Il y avait toujours eu un petit 'hic' dans le souvenir que nous avions de nos père. Une sorte de déchéance, un problème technique dans le fil rouge de l'histoire, on a du changer le scénario à un moment, autrement c'était pas possible... Lui il gardait des souvenirs assez anciens de son géniteur, moi il était bien plus récents, mais pas plus joyeux. On souffrait tout les deux d'un manque, il me semble. Dans les relations normales qu'on aurait du avoir, il y a eu un trou à un moment. Nos pères n'ont pas été très présents, voire pas du tout. Et ces absences on détruits le lien qui nous unissait petit à petit. Au début, je n'avais pas vraiment vu que l'affection que je portais à mon père, celle qui fait qu'à cinq ans, pour vous votre père est l'homme le plus exceptionnel du monde, quand il vous porte sur ses épaules, et qu'il imite le lion en courant pour faire fuir les pigeons qui s'entassent sur la place, à avaler de misérables miettes de pain qu'un ou deux touristes a eu la bonté de lancer. Je fis craquer mes doigts, un par un. Je les saisissait et tirait dessus, il émettait un petit bruit assez désagréable, mais j'adorais faire ça. Même si l'esprit maternel jugeait ça néfaste pour mes articulations. A force c'était devenu une habitude de les faire craquer, au plus grand malheur de ma petite maman qui me lançait des regards glacials chaque fois que j'effectuais ce mouvement quotidien. Je reposais ma main que l'accoudoir du fauteuil, Kilian la serra doucement, comme pour m'apporter son soutien par ce contact, me montrer qu'il comprenait ce que je ressentais. J'appréciais sa compassion, que ce soit pour mon père où pour la prison blanche dans laquelle je coulais des journées plates, propres, et ennuyeuses. Des journées qui n'étaient égayées que par ses venues.
"Elle est sympa, ta mère. Je l'ai croisée vite fait l'autre jour. Je lui ai dit que t'étais la future Madame Kilian Salaun, elle a failli m'étrangler après avoir eu un vertige." au moment pile où les lèvres du garçon qui se prélassait sur le banc à côté de moi remuèrent, je remplissais mes poumons de l'air chaud qui nous entourait, pour la troisième fois de l'après-midi. Sitôt que les mots s'échappèrent de sa bouche, je rigolais, continuant d'inspirer. Cela eu pour effet de me faire avaler ma salive "par le mauvais tuyaux", et je me mis à rire de plus bel, toussant bruyamment en me balançant joyeusement d'avant en arrière. J'imaginais déjà la tête de ma mère, devant le jeune homme qui proférait très distinctement les mots qu'elle n'avait pas envie d'entendre. Elle devait être livide. Et j'allais encore avoir droit à une scène. Soit-disant que mes fréquentations sont mauvaises... Je tentais d'arrêter les toussotements qui me secouaient, sans grand succès. "T'es pas doué, dis-je entre deux toussotements. J'vais encore avoir droit à une scène." Kilian n'était pas du tout le beau-fils que ma mère souhaitait avoir, elle me voyait plus avec un comptable, ou un grand chirurgien, enfin bref, n'importe quel homme costumes-cravates, qui bosse vingt-quatre heures sur vingt-quatre, qui gagne un salaire démentiel, mais qui n'est jamais à la maison. Elle voudrait que je sois la petite femme qui attend sagement son mari à la maison en préparant une tarte à la tomate, et en éduquant sagement les enfants. Elle voudrait que je sois comme eux. Comme elle et mon père, ce qui n'était franchement pas mon genre d'affaire. J'entendis des pas s'approcher dans notre direction. Des pas qui claquait avec force et rudesse sur les pavés qui tapissaient le sol de la petite place. Des pas d'hommes, me semblait-il. Un interne arrivait d'un pas décidé. Son teint légèrement hâlé, son visage assez rond et avenant, c'était Patrick. Cela avait été un des premiers à voir l'amitié naissante entre moi et Kilian. Ce dernier se leva légèrement du banc où il était affalé pour saluer le médecin, il lui rendit son salut d'un petit hochement de tête et prononça quelque mots à mon attention.
"April ? Ton cours en piscine a été reporté à demain, on a eu un petit souci avec une autre patiente, du coup on a préféré reporter ta séance." j'haussais les épaules, après tout, ce n'était pas très grave. Les tonalités graves de la voix de Kilian retentirent, plus brutales que la voix de Patrick. "Donc j'me suis déplacé pour rien ? Tu m'dois six dollars de frais de déplacement, Sullivan." je levais les yeux au ciel. C'est vrai que Kilian venait en bus, tiens, je venais seulement de réaliser. Les coins de ma bouche se relevèrent, je lançais un sourire radieux à l'interne. "Tant pis, c'est pas grave." je jetais un coup d'oeil à Kilian, j'étais quasiment sûre qu'il avait déjà une idée pour remplir le temps qu'il restait. "Mais vous... vous allez trouvez comment vous occuper ?" je jetais un regard blasé à Patrick, il avait l'air de sérieusement douter de notre capacité à nous amuser, c'en était presque insultant. "En cherchant bien, je devrais arriver à distraire Madame." je secouais la tête, l'interne tourna les talons, nous laissant seuls. J'entendis encore ses pas claquer sur le sol du petit jardin. C'était tellement répétitif, ces pas je les entendais tout les jours, mais ce n'était pas pire que les talons des infirmière qui martelaient le sol carrelé des chambres à longueur de journée.
"En route, demoiselle, on a une escapade à faire !" je levais un sourcil, perplexe. J'eu à peine le temps d'entrouvrir la bouche que Kilian saisissait les poignées de ma chaise roulante, me poussant sans ménagement dans une direction que je ne connaissais pas encore. Nous nous approchâmes du parking des voitures d'ambulance. Ces petits camions rouge et blanc, avec leur sirènes sur le toits. Celles qui font ce bruit que je détestais tant, ce truc qui vous détruit les tympans en passant à huit centimètres du trottoir où vous marchez. Sa mains tapa bruyamment à la porte d'une des voitures d'ambulanciers. "Personne nous a vu. Vas-y, embarques !" aussitôt dit aussi tôt fait, la porte s'entrouvrit, Kilian hissa le fauteuil dans la camionnette, le véhicule démarra, ses roues tournèrent rapidement sur le goudron brûlant de la route qui nous conduisait loin de l'hôpital. Kilian tourna brutalement le volant à droite, dans la direction qui indiquait le centre-ville. Mon visage s'éclaira d'un grand sourire à la vue de notre destination. Mon coeur battait à la chamade, mais la joie qui le remplissait m'était étrangère, mais d'une étrangeté très agréable. "Voilà la surprise. On va se faire des magasins de déco et tu choisis tout ce que tu veux pour qu'on refasse ta chambre d'hôpital. Et si t'es pas trop chiante, j't'emmène même faire du shopping au rayon des fringues." j'ouvris de grands yeux ronds, clignant des paupières, pour vérifier que je ne rêvais pas, que nous partions bien vers le centre-ville avec mon "frère de coeur". En plus pour redécorer ma chambre ! Et sans la permission des infirmières... J'étais tellement contente et tellement impatiente que voyant les bâtiments défilés à la fenêtre du véhicule...
"Alors, t'as des idées de couleurs, de déco et tout ?" j'hochais lentement la tête. "des couleurs... ouais, il me faut des couleurs..." La voiture s'arrêta devant un grand bâtiment gris, cet après-midi promettait d'être gaie.
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MessageSujet: Re: Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » Flashback •• « Never give up, it's such a wonderful life... » EmptySam 27 Oct - 19:23

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Effectivement, je n'avais pas l'allure ou le caractère du gendre idéal… et je ne cherchais pas plus que ça à le devenir. A mon âge, on ne rêve pas tout de suite de la seule et unique histoire d'amour qui déterminera le restant de son existence. On se contente de profiter, de flirter mais sans jamais blesser. Je drague peut-être, mais je ne veux jamais faire de mal à qui que ce soit, ne tenant pas à ressembler à l'un de ces abrutis de cavaleurs qui prennent, utilisent et jettent sans remords. Faire flipper la mère d'April m'avait beaucoup amusé, mais j'avais dû rassurer Madame Sullivan en lui disant que nous attendrions les noces avant de coucher ensemble. Et ce n'est qu'après ce nouvel arrêt cardiaque que j'avais daigné lui avouer que je plaisantais. Après, libre à chacun d'apprécier ou non mon sens de l'humour.
Pour l'heure, nous étions partis en direction du centre commercial avec un ambulancier corrompu de ma connaissance, lui aussi déplorant les sorties trop strictes de la jeune fille. Je m'étais assis dans l'ambulance à côté d'elle, un air calme sur le visage. Nous étions en train d'enfreindre les règles, mais je ne paniquais pas pour autant, histoire de mettre April en confiance. Redécorer sa chambre, c'était une idée risquée pas tant sur le plan "administratif" avec le personnel médical, mais plutôt en fonction d'April. Cela pourrait lui donner l'impression de s'enfermer un peu plus dans sa chambre, supposer qu'en la redécorant, cela impliquait qu'elle y passerait encore un moment. Ne nous voilons pas la face : malgré ses progrès, elle allait encore devoir se taper cet hôpital pendant un petit moment. Autant rendre son séjour le plus agréable possible, même si ça tient à quelques touches de couleurs et des babioles de décoration. Une fois que le type fut garé, je sortais April de l'ambulance pour que nous puissions nous balader à loisir dans le centre commercial. Les gens étaient habillés de façon très légères, les couleurs affluaient de n'importe où. J'étais artiste dans l'âme, j'avais donc un coup d'œil particulièrement aguerri sur les vitrines, les vêtements, les matières et tout ce qui a un trait plus ou moins romantique. J'ai horreur de la chaleur étouffante de la Californie - rapport à mes origines bretonnes - mais j'y apprécie la diversité et la mixité culturelle. Chose qu'on observe facilement dans un centre commercial comme celui-ci. J'avais baissé la tête vers elle, émettant un léger sourire en coin en la sentant aussi ravie. Sous des dehors sarcastiques, j'étais toujours très attentif envers elle, je veillais personnellement à son bonheur et son bien-être. Nous entrions donc dans un magasin assez général de décoration et bricolage. Mon regard sillonnait autour d'April, je veillais à ce que personne ne puisse la bousculer, les gens ne font presque jamais attention aux handicapés, malheureusement. Je grognais donc assez souvent, effrayant les gens avec un regard de tueur dès qu'ils manquaient de s'approcher trop près d'April à mon goût. Un vrai pitbull. Nous arrivâmes dans le rayon des pots de peinture, je m'arrêtais donc là. "Allez, choisis les couleurs qui te font envie. Si elles sont moches, je me foutrais juste un tout petit peu de ta poire…" ajoutais-je avec un regard blasé. Dixit le peintre en formation.
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