Négligemment adossé au mur du restaurant chinois, Hermès attendait. Non, il n’avait pas péter un câble, et n’était pas décidé à ne plus rien faire de sa vie (quoi que, ça pourrait être marrant, mais quelques temps seulement, n’oublions pas qu’il se lassait assez vite), il attendait simplement l’arrivée de sa future colocataire. Et oui, l’immeuble qui se trouvait juste derrière lui, contenait l’appartement dans lequel il allait à présent vivre, mais dans lequel il allait aussi et surtout s’éclater et faire des fêtes à en rendre complètement tarés les autres résidents... Certes, l’immeuble ne payait pas de mine. En bas, y’avait un restau chinois, et l’immeuble en lui-même était couvert de tags représentant divers musiciens. Mais c’était précisément pour ces deux raisons que l’étudiant en droit l’adorait ! Que demander de plus, lorsqu’on a un restau chinois juste en dessous de chez soi, et que la façade de votre immeuble est décorée de façon si originale ? Hermès ne se voyait nullement vivre dans un bel immeuble, avec une façade bien proprette... Pourquoi pas l’imaginer marié, avec une femme au physique de mannequin et avec un QI proche du vide intersidérale, avec des gamins souriants et bien élevés, dans une belle maison entourée d’une charmante barrière blanche, avec une pelouse aussi bien entretenue que celle des plus beaux manoirs, et avec un chien en prime ? Non, là, autant achever le Gamma, et directement, de préférence !

Avec son éternel air de blasé, Hermès fixait d’un œil distrait les passants, tout en écoutant, comme à son accoutumée, quelques morceaux de son i-pod. Et oui, il était en effet rare de croiser notre jeune anglais dans la rue, sans au moins une oreillette (il préférait garder l’autre oreille de libre pour écouter les bruits de la ville et éviter de se faire écraser par une voiture... Ce genre de scénario avait déjà été joué dans sa famille, et Hermès détestait se la jouer bis repetita...) Tout en s’imprégnant de l’ambiance du quartier, il sirotait son café brûlant, en dépit du beau temps environnant. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, ou même que le monde soit à deux doigts de s’écrouler sur lui-même, Hermès tenait à sa dose quotidienne de caféine, comme un drogué peut tenir à sa dose de substances illicites... Le jeune homme se passa une main dans ses cheveux, et ce simple geste suffit à faire pouffer deux jeunes femmes qui se trouvaient non loin de lui, et qui attendait visiblement quelqu’un. Hermès tourna la tête vers elles, intrigué, les détaillant rapidement, avant de détourner la tête : elles n’étaient pas du tout à son goût, bien trop BCBG, et visiblement, manquant sérieusement d’un grain de folie... Bref, rien de très intéressant pour lui, qui n’avait pas qu’un simple grain de folie, mais un sac entier... De ce fait, les filles bien sages et tout, c’était très peu pour lui, ou alors, juste pour une nuit ! Bah ouais, c’était un mec, après tout !

Cependant, ce simple regard donna envie aux filles de s’approcher de lui, dans l’espoir d’engager la conversation. L’anglais les écouta d’une oreille distraite, ne prenant même pas la peine de leur répondre, car il n’avait nullement l’intention d’essayer de communiquer avec elles, continuant même à boire son café... Toujours charmant, il se permit même de lancer un : « Excuse-moi, tu me parlais ? Non, parce que là, tu vois, j’suis un peu occupé à rien faire, tu vois... » Malheureusement, les Dieux n’étaient pas avec l’étudiant aujourd’hui, car les jeunes femmes étaient tenaces... Elles étaient en train de lui parler d’une soirée à venir, qui, au vu de ce qu’elles en disaient, semblait s’annoncer comme étant mortellement ennuyeuse... Même le chat de la grand-mère d’Hermès présentait plus d’intérêt que la fête, et même que ces filles... Il ne se gêna pas pour le faire remarquer aux demoiselles, mais celles-ci décidèrent d’enchaîner sur un autre sujet de conversation...Hermès se mit alors à bâiller, mais même ça ne leur fit pas comprendre qu’il ne s’intéressait pas à elles... Une idée traversa alors l’esprit d’Hermès, lorsqu’il aperçut au loin la silhouette d’Eden, sa colocataire. Après tout, les pots de colle ne semblaient pas décidés à partir, quel que soit le comportement qu’adoptait l’anglais, à croire qu’elles craquaient pour les mecs casse-pieds et râleur...

« Excusez-moi, les filles, mais y’a ma copine qui arrive, et elle est du genre jalouse. Remarquez, c’est peut-être les hormones qui la travaillent, elle est enceinte. Pourtant, elle n’est qu’au début de la grossesse, ça promet d’être marrant, dans les mois à venir ! Et ce soir, on va se marier à Las Vegas ! Vous voulez venir ? »

Ce fut pile à ce moment-là qu’Eden arriva au niveau du trio. Hermès l’accueillit avec un grand sourire, et un immense : « Salut chérie ! », tout en la prenant par la taille. Les visages des deux inconnues se décomposèrent encore plus rapidement que lorsque le jeune homme leur avait fait son petit speech sur sa prétendue petite-amie, lorsqu’elles virent la fameuse petite-amie en question. Elles semblaient plutôt surprises et déçues de voir qu’elles n’avaient vraisemblablement aucune chance de séduire l’anglais, et décidèrent rapidement de partir, laissant les deux Gamma seuls. Hermès lâcha alors Eden lorsqu’ils furent seuls, tout en éclatant de rire. La jeune femme devait se poser de sérieuses questions sur son camarade.... Ou pas... En effet, ils se connaissaient depuis peu, mais avaient tous deux put remarquer qu’ils avaient beaucoup de points communs, mais aussi et surtout qu’ils étaient aussi tarés l’un que l’autre. C’était d’ailleurs ce qui les avait incités à se mettre en colocation. Et à faire des projets farfelus, comme énerver leur vieille voisine pour l’envoyer à l’hosto, aller lui rendre visite, sympathiser avec elle, et finir par hériter de son appartement pour casser les murs qui séparaient cet appartement du leur, afin d’un faire un immense... Oui, je ne plaisantais pas du tout, quand je disais que les deux Gamma étaient complètement secoués ! Tout ça pour expliquer que c’était en grande partie grâce au fait qu’ils étaient barges tous les deux qu’Hermès s’était amusa à la faire passer pour sa petite amie aux yeux des pots de colle.

« Désolé de ce petit jeu », déclara l’anglais avec un sourire amusé, « mais elles étaient encore plus tenaces que de la glue super résistante ! »

Il termina son café, avant de le jeter dans la poubelle se trouvant juste en face de l’immeuble.

« Bon, on va voir notre futur lieu de grand n’importe quoi et de super fiestas ? »

Il lança un regard amusé à Eden. Il coupa au passage son i-pod, car c’était malpoli de parler aux gens en écoutant de la musique. Bon, OK, en règle générale, ça ne le dérangeait pas, mais lorsque c’était des gens qu’il appréciait, Hermès se montrait un minimum sociable, tout de même !

« Devenez arbre. Sentez le vent dans vos branches et balancez vous ! »
Tandis que tous mes camarades de cours s'exécutait, je réfléchissais à un moyen de m'éclipser. Devenir arbre ? Ma chère professeure de théâtre est encore plus co.. Dépourvu de neurones que je ne le pensais. Alors, option n°1 : Je déclenche l'alarme incendie, et déclenche par conséquent la panique générale. Option n°2 : Je prétexte un problème familial : « Mon chat à fait une tentative de suicide ! » ou option n°3 : Je sors tandis que la prof ne me regarde pas. Je choisis l'option n°1, la facilité, c'est nulle. Je m'exécute. La sonnerie tonitruante me vrille les tympans. On me bouscule, on hurle. Et moi je ris. Ça a marché, je suis décidément un génie ! Je trouve enfin la sortie, malgré le chaos qui règne ici en maître. Enfin libre. La peur commence à retomber, il est temps de filer.
J'attrape mon skate, me visse mon casque sur la tête et je m'élance. Pendant ce temps, je laisse mes pensées vagabonder. J'ai vraiment hâte d'être enfin installée dans cet appartement, il est parfait ! La façade est décoré de façon loufoque, cette façade que je n'oublierais pas de sublimer avec mes propres graffitis. En plus, il y a un restaurant chinois en bas, étant donné que le seul plat que je réussis est la vodka/grenadine, ça servira toujours. D'autant plus que je suis sûre qu'Hermès ne se débrouille pas mieux que moi question cuisine. Hermès... C'est dingue de rencontrer une personne qui me ressemble tant. Il ne semblait même pas effrayée quand je lui ait expliqué mon idée de la colocation. Et encore mieux ! Il sera complice du meurtre de la voisine. Avoir un compagnon de cellule, c'est toujours cool. En plus, je n'ai toujours pas eu envie de le frapper depuis que je le connais. Une prouesse.
La dubstep survitaminée de Skrillex me galvanise. Je fonce. L'adrénaline monte, une descente à deux heures. Je penche mon corps en avant, pour aller plus vite. Je suis plus rapide que la lumière, personne ne peut m'arrêter, personne ne peux me stopper. Rien. Sauf un petit caillou placé vicieusement devant moi. Je m'écroule. Je suis décidément la personne la plus chanceuse du monde. Je continue à pied, je suis encore trop sonné pour réutiliser mon skate.
Tiens, je le vois enfin. En charmante (humhum) compagnie. Ça crève les yeux que ces filles l'énervent. En même temps, je le comprends. Minces, jolies, voix niaises, cheveux impeccables et chemises immaculées, ces filles sont le prototypes des idiotes de l'Upper East Side venue s'amuser en Californie. Je suis enfin à son niveau, à peine arrivé qu'il me lance un énorme : « Salut chérie ! »
Je n'ai même même pas eu le temps de réagir qu'il me prenait par la taille. En voyant le visage décomposé des deux idiotes devant moi, je compris. A temps, heureusement, j'allais utiliser ce qu'on m'avait appris en cours de taekwondo. Je leur lança mon plus beau sourire haineux. Elles partirent enfin. Hermès me lâcha la taille dans un grand éclat de rire. Je l'aimais bien ce rire, sonore et franc.
« Désolé de ce petit jeu, mais elles étaient encore plus tenaces que de la glue super résistante !
-Ne sois pas méchant. La glue super résistante a du mérite, elle au moins sert à quelque chose. Contrairement à ces filles !
-Bon on va voir notre futur lieu de grand n’importe quoi et de super fiestas ?
-Allons y ! »
Le home du bâtiment possédait une odeur de poussière et de pluie nocturne. L'ascenseur semblait en plutôt en rade. Un genre de vieil ascenseur qui datait, hum, de la préhistoire. Le genre qui tient grâce à quatre fils de fer. Quatre fils de fer rouillés. Alors, qu'y a t-il de plus rassurant que d'engager sa vie dans un ascenseur miteux ? Se faire couper les poils pubiens avec un sécateur par un mec complètement bourré ? Se faire couper les poils pubiens avec un sécateur par un mec complètement bourré lors d'un tremblement de terre d'échelle 8 ? Se faire couper les poils pubiens avec un sécateur par un mec complètement bourré lors d'un tremblement de terre d'échelle 8 en écoutant du jazz de super marché ? Mais trois étages, c'est sans doute une centaine de marche. De l'effort et de la sueur. Et puis l'effort ça stresse. Et le stress c'est mauvais pour le cœur. Et si mon cœur est en mauvaise santé je ne pourrais jamais danser dans des ballets. Donc je ne pourrais jamais gagner ma vie. Donc je mourrais seule, pauvre, dans mon appart' avec mes 65 chats, à l'image de ma voisine.
« On prends l'ascenseur ? »
La cabine est étroite, elle dégage une écœurante odeur de renfermé. Le trajet est mouvementé, la cabine s'ébranle. 1Er étage. Un grand choc nous parcoure. 2Ème étage. La cabine se bloque brutalement. 3Ème étage. Je viens de découvrir une chose. Je crois être claustrophobe. Je me laisse glisser sur le mur et m'enfouis la tête entre les genoux. Se calmer, surtout se clamer. Je sens l'hystérie monter en moi. Ce n'est pas grave. Le médecin a dit que mes crises d'hystérie ne poserait aucun problème. Du moment que je cachais les corps. Ne pense à rien. « Entrez dans votre caverne et découvrez votre animal porteur de force... », La magie de Fight Club. » L'hystérie retombe enfin. Je n'aurais pas a dissimuler le corps d'Hermès aujourd'hui !
« Dis Hermès, je suis prête à parier qu'on va rester ici une éternité, autant rendre ça amusant non ? »
Un sourire en coin m'échappe malgré moi. Je peux quand même être une gamine de temps en temps, non ?
« Jouons à Action ou Vérité ! Tu commences. »
Au final, ce petit imprévu promettait d'être intéressant. Hermès ne se dégonflera pas, j'en suis certaine. Autant rire un bon coup non ? Car je suis sûre que si je ne me paye pas une énorme tranche de marrade, je vais péter un câble et cette fois-ci la magie Fight-Clubienne ne fonctionnera sûrement pas.

« Ne sois pas méchant. La glue super résistante a du mérite, elle au moins sert à quelque chose. Contrairement à ces filles ! »

La remarque eut le mérite de faire naître un grand sourire sur le visage d’Hermès. Il aimait bien les réparties d’Eden, c’était d’ailleurs ça, en plus de son grain de folie, qu’il avait accepté de vivre en colocation avec elle. Bon, il savait qu’elle n’était pas du genre à passer par quatre chemins quand quelqu’un l’embêtait, mais il était pareil, donc, c’était cool. D’ailleurs, il savait que le coup du « Hey, chérie, ça roule ? », aurait pu lui valoir une claque (voire pire même), de la part de la jeune femme, mais bon, Hermès était plutôt impulsif, et aimait vivre « dangereusement ». Oui, il était un peu taré sur les bords... Il l’avait toujours été, et l’était encore plus depuis la mort de son frère. C’est la raison pour laquelle il faisait souvent divers sports extrêmes : juste pour le plaisir de se prendre une montée d’adrénaline, et aussi jouer avec sa vie...

Le duo s’engagea dans l’entrée, qui, pour les yeux de personnes habitués au luxe et à tout ce qui va avec, ne ressemblait à rien. Les murs étaient couverts de fissures qu’on avait apparemment tenté de réparer maladroitement, certaines boîtes aux lettres paraissaient ne plus être en mesure d’être fermées à clé, et la lumière qui éclairait la pièce devait sans nul doute clignoter et grésiller. Bref, c’était presque l’endroit idéal pour y tourner un film d’horreur ! Malgré tout, Hermès appréciait cet endroit, au moins, cet immeuble avait du caractère et du vécu, contrairement aux résidences flambantes neuves ! Quant à l’ascenseur... A lui seul, il aurait mérité sa place dans un musée, voire même qu’on lui consacre un musée, tant il semblait très, très, très vieux... La plupart des personnes sensées auraient aussitôt refusé la proposition d’Eden, de prendre l’ascenseur. Mais Hermès, malgré son intelligence, n’était pas toujours sensé, sans compter qu’il était, comme dit précédemment, un poil amateur de sensations fortes. Et puis, ça lui rappelait l’attraction de Disney Land : la Tour de la Terreur. Lorsqu’il y avait été, il y a quelques temps, ça l’avait tellement faire marrer qu’il l’avait refait plusieurs fois de suite !

« Voyons, Eden, pourquoi tu demandes si on prend l’ascenseur », souffla-t-il, amusé, « alors qu’il va de soi que, vu qu’il ne tient plus vraiment, je veux monter dedans ! D’ailleurs, c’est en grande partie grâce à lui que j’adore cet immeuble ! »

Oui, Hermès dans toute sa splendeur, et son côté : « Bof, la vie, vous savez, c’est pas si cool qu’on veut bien nous le faire croire ! »

Il s’engagea donc avec un immense sourire dans l’ascenseur tellement vétuste que ce nom n’est pas assez fort pour dire à quel point il est vétuste... Il grimaça toutefois en sentant l’odeur qui imprégnait la cabine. Il se fit la réflexion qu’il lui faudrait un jour y balancer un peu de spray quelconque, pourquoi pas un truc poivré, histoire de faire éternuer les autres résidents qui prenaient également l’ascenseur. Oui, Hermès est gentil, mais pas totalement, quand même, bien souvent, quand il veut faire un truc, il a une idée derrière la tête... Et bien souvent, c’est pour embêter son monde... Et encore, il peut faire nettement pire... Les mains dans les poches, Hermès s’adossa au mur de la cabine, le plus tranquillement du monde, alors que le trajet commença, et traîna, l’ascenseur méritant vraisemblablement de prendre une retraite bien méritée. Il quitta son air tranquille lorsqu’il remarqua qu’Eden était à présent assise par terre, contre le mur, la tête dans les genoux. Voyant cela, il arqua un sourcil. Bah quoi, c’était pas marrant, d’être bloqué dans l’ascenseur, entre deux étages ? Voyons, c’était cool, enfin, de son point de vue ! Un grand sourire illumina son visage à la proposition de la jeune femme. C’était vraiment une bonne idée !

« Ok ! »

Il croisa les bras, réfléchissant quelques secondes, avant de dire :

« Vu que la vérité m’ennuie, tu choisis action. Pis t’as pas le choix, de toute façon ! »

Il réfléchit quelques instants. Que pourrait-il bien lui demander ? D’ouvrir la petite trappe au dessus de la cabine pour continuer la montée en se hissant avec le câble ? Non, c’était marrant, certes, mais peut-être un poil trop dangereux, et on avait toujours apprit à Hermès à éviter de faire n’importe quoi. Bon, ça n’avait pas vraiment servit, mais là, il n’allait pas faire faire n’importe quoi à Eden. Ca aurait été pour lui, ça l’aurait peut-être pas déranger, il trouvait toujours ça cool, lorsque quelqu’un le faisait, dans un film d’action. Bien qu’il se demandait à chaque fois si c’était vraiment possible... Bon, allez, il n’était pas décidé à vérifier cela aujourd’hui... Un autre jour, peut-être, qui sait, avec Hermy, tout est possible ! C’est alors qu’il eut une illumination. Une idée bien débile, et complètement stupide. Bref, tout ce qu’il aimait !

« Tu vas appuyer sur le bouton d’appel », dit-il en montrant le bouton qui, lorsqu’on appuyait dessus, était censé nous mettre en contact avec le concierge, ou un réparateur... « Tu vas prendre une voix super paniquée, pour que la personne à l’autre bout croit que t’es en panique à cause de la panne. Et en fait, tu vas lui demander qu’il te passe un médecin, sous prétexte que t’es coincée avec ton mec, et que vous voudriez en profiter, mais celui-ci semble avoir une petite panne, comme l’ascenseur ! »

C’était con, stupide et puéril, mais ça faisait bien marrer Hermès, qui était déjà mort de rire en imaginant la tête de la personne qui allait écouter tout ça... Et oui, l’intelligence ne nous met pas à l’abri de la connerie... Dommage, Hermy ! Mais il savait aussi qu'Eden n'était pas le genre de fille à faire attention à ce qu'elle disait ou faisait, pour ne pas nuire à sa réputation. C'était donc pour cela qu'il s'était permit de lancer un défi de ce style !

« D'accord, action, ça me va ! »
J'ai peur. Action. Je ne sais vraiment pas ce qui pourrait lui passer par la tête à celui-ci. Il est imprévisible, c'est peut-être pour ça que je l'apprécie autant. Quoique, j'ai tout de même peur pour ma vie. Son air pensif me fait encore plus peur, Jésus, Marie, Joseph, Dieu, Bob l'Eponge, la Petite Sirène, s'il vous plaît, faites que je puisse à nouveau danser après ce gage, amen.
« Tu vas appuyer sur le bouton d’appel. Tu vas prendre une voix super paniquée, pour que la personne à l’autre bout croit que t’es en panique à cause de la panne. Et en fait, tu vas lui demander qu’il te passe un médecin, sous prétexte que t’es coincée avec ton mec, et que vous voudriez en profiter, mais celui-ci semble avoir une petite panne, comme l’ascenseur ! » Un sourire en coin me barre le visage. C'est déjanté, c'est fou, c'est drôle et le mieux du mieux, je n'aurais pas à risquer ma vie ! Non pas que j'y tienne tellement, mais ça m'étonnerais qu'il y ait des Mc Flurry daim/caramel en enfer.
« Prépare toi à être ébloui vieux ! »
J'appuie sur l'énorme bouton rouge. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression d'avoir déclenché la guerre nucléaire, comme dans les films. Une voix nasillarde sort du haut-parleur. Je me met immédiatement dans mon rôle.
« Aidez moi, monsieur, monsieur, je ne sais pas quoi faire ! je finis ma phrase en poussant un sanglot implorant.
-Tout d'abord, calmez vous ! En quoi puis-je vous aidez ? Vous êtes blessé ?
-Non c'est piiiiire !
-Vous êtes claustrophobe ?
-NOOOOOOOOOOOON !
-Alors qu'y a t-il ? C'est une simple panne d'ascenseur, calmez vous !
-Mais j'en ai rien à foutre de cette panne !!!
-Mais alors, quel est votre problème ?
-C'est une autre panne qui me préoccupe, passez moi un médeciiin !
-Une autre panne, comment ça ? Je ne peux appeler un médecin dans l'immédiat.
-Mais, MON COPAIN EST IMPUISSAAAAAANT !
-Mais, quoi ?!
-Il.. je ne sais plus quoi faire !
-Calmez vous, ça restera entre mous ! Hum, entre nous ! »
Je coupe la conversation et éclate de rire. C'est dingue ce que les gens peuvent révéler sans le vouloir.
« Lapsus révélateur ? »
Je ris encore plus fort.
« Quoiqu'il en soit, c'est ton... »
… Je suis coupé par un ''ding'' retentissant, la cabine s'ébranle. Il a bien choisi son moment, alors que l'on commençait juste à s'amuser. Saleté d'machine. Les portes s'ouvrent, sur un long corridor. Ainsi donc, quelqu'un avait délibérément choisi, entre tout les papiers peints existants au monde, le modèle losanges, couleur caca poule ? La pose sentait le travail d'intérêt général, avec un délinquant qui avait littéralement eu une overdose de losange kaki. Je suis restée un moment fascinée par le spectacle, puis j'ai baisser la tête pour ausculter la moquette. A première vue, son usure ne devait rien à l'usage intensif d'un aspirateur. Bob l'éponge seul sait ce qu'avec un bon microscope on aurait pu trouver : des rognures d'ongles, des cheveux, des morceaux de gigot, des cadavres de mulot, du tiramisu... J'ai tiré sur les rênes de mon imagination pour éviter de courir acheter illico des échasses.
J'avance jusqu'à notre porte. Le bois devait être blanc, avant. Maintenant, il tire sur le jaunâtre. La poignée est rouillée, j'ai du bander mes muscles pour réussir à l'ouvrir. Je m'acharne, mais je n'y arrive toujours pas. Je suis à deux doigt de péter un câble, quand je réalise quelque chose. La clé ! Je n'y ai pas pensé.
« Dis Hermès, hum, la clé elle m'aidera peut-être à ouvrir cette porte. Enfin, c'est une simple supposition. »
Je déverrouille la porte. C'est la première fois que je vois cet appartement, c'est mon premier appartement, il faut que ce soit solennelle. Je ferme les yeux, inspire un grand coup, puis l'ouvre en grand. Pitié, faite qu'il ne soit pas à l'image du couloir. J'ouvre enfin les yeux. Et je ne peux étouffer un petit cri de joie. La lumière baigne l'appartement, grâce aux nombreuses baies-vitrées. Le mur est d'un blanc immaculé. Le bois du parquet est d'un magnifique marron clair.
« Pince moi. Ne me dis pas que j'ai rêver. Quand on dit que le loyer est à 400 dollars chacun, c'est par mois, pas par semaines ? »
Je cours jusqu'aux chambres. Les murs sont en briques brut, le sol est en bois blanc et lisse. J'aime beuacoup l'ambiance arty et chaleureuse.
« Hermés, je crois que je viens d'avoir un orgasme. »
Ne serais-je pas un peu trop enthousiaste ? Non. Je suis normal. Hein ?
« En parlant d'orgasme. J'ai entendu ta discutions avec les filles tout àl'heure, il paraît que je suis enceinte . Et tu sais ce qu'on dit sur les femmes enceintes, non ? Elles ont toujours faim. Tu m'invites ? »

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J'espère que tu ne trouves pas ça trop nul. En ce qui me conceerne je sui vraiment pas satisfaite, en plus ta réponse elle envoyait du boudin :5060:. Je ferais mieux la prochaine fois, proooomiiiis !