Il est incontestable de dire que parfois la poisse vous colle à la peau. Et ces jours là mieux vaut ne pas sortir de chez soi. Harley ne s’était pas tout de suite rendue compte que sa journée allait être particulièrement merdique. Elle était donc sortie de son lit très tôt pour pouvoir suivre ses cours normalement, pour une fois. Et là, précisément à partir du moment où elle était sortie de sa couette, tout avait commencé à aller de travers. Elle s’était d’abord cognée le genou contre sa table de chevet et avait failli s’ébouillanter en se préparant un cappuccino. Elle avait mis ça sur le compte du sommeil, ayant encore fait la fête jusque très tôt le matin elle était à moitié dans le pâté et n’était pas vraiment très responsable de la précision de ses gestes. Mais sa poisse ne l’avait pas lâchée de la journée. Les seuls cours qu’elle était censée avoir avait été annulés en raison d’une épidémie de rhume et de réunions : autrement dit elle s’était levée pour rien. Pour essayer de se réveiller correctement et tout en douceur (ne la brusquons surtout pas) elle avait donc décider d’aller faire un petit tour dans le parc, encore assez tranquille à cette heure de la journée. Mais grossière erreur ! La plupart des Gamma et des Omega séchaient leurs cours et comme à leur habitude ils se détendaient dans le parc … Harley n’eut pas vraiment le temps de se rendre compte comment elle en était arrivée là, mais en moins de temps qu’il n’en faut pour l’imaginer elle avait finie jetée, comme d’autres filles, dans l’une des petites fontaines qui ornait le parc. Pour le réveil en douceur on repassera. Elle était restée un petit moment avec ce groupe de jeune complètement déjantés qui faisait partie de sa confrérie, puis elle avait finalement rebroussé chemin pour aller prendre une bonne douche et se changer. Une fois rafraîchie et propre elle décida de s’occuper de ses vêtements qui dégageaient une sale odeur d’otarie particulièrement répugnante.
Jusqu’à ce qu’elle arrive à la laverie, déserte pour une fois, tout se passa très bien, mais à croire que la poisse n’en avait pas fini avec elle puisque son t-shirt resta coincé dans la porte quand la machine se mit en route. Harley, qui détestait particulièrement les machines à laver (que ce soit le linge ou la vaisselle), s’efforça de libérer son t-shirt tant bien que mal en appuyant sur tout les boutons. Grossière erreur bis. La machine infernale se mit à tourner deux fois plus vite en vibrant comme si elle allait exploser. Désespérée de pouvoir récupérer son t-shirt de Led Zeppelin préféré dans un bon état elle se jeta sur la porte et essaya de l’ouvrir avec toute la force qu’elle possédait.

- Et merde ! S’exclama la jeune femme en voyant que la cuve commencer à mousser. MAIS OUVRE TOIIIIIII ! Rends moi ça sale bête !

À l’entendre on aurait pu penser qu’elle bataillait avec un animal féroce tenant le Led Zeppelin entre ses crocs en plein forêt amazonienne. Mais non, Harley faisait juste face à une vieille technologie ménagère peu évoluée : franchement qui avait inventer le verrouillage automatique des portes ?! S’il y avait eu un spectateur, il aurait sûrement rit, ou été stupéfait, devant la hargne et l’acharnement que Harley mettait pour récupérer son précieux t-shirt. Finalement quand elle vit que rien ni faisait elle balança sa chaussure contre le hublot. Elle n'était pas du genre à renoncer alors forcément, elle refit une tentative : les pieds en appuie sur la machine, le popotin en arrière et ses mains tirant de toutes leurs forces sur la poignée.

Comme tous les autres compatriotes made in GAMMA's LAND Emmett avait passé l'après-midi au Parc. Y avait Du Soleil et des Nanas8) bref le rêve. En fait, Emmett avait participé à une petite fiesta la veille dans la résidence des Gamma et, il s'était couché trop tard, avait trop bu, trop fumé, embrassé trop de fois la même fille, s'était couché sur un lit trop dur, avait dormis d'un sommeil trop profond et s'était levé trop tard pour assisté à un cours. Un cours qui, Ô don du ciel, n'avait pas eu lieu. Lorsqu'il s'était pointé à la fac pour y assister genre une heure plus tard, il avait trouvé un amphi vide. Enfin, vide n'était pas le terme exact. Disons qu'il y avait toujours deux-trois têtes d'ampoules qui restaient là-bas pour réviser les cours. Emmett avait pensé, qu'il serait distrayant d'entraîner les têtes d'ampoules dans l'une des petites fêtes qu'organisent les Gamma's. Rien qu'une fois, faire comme un espèce de géant Dîner de cons. Il pourrait ainsi voir si une tête d'ampoule embrassait mieux qu'une vraie Gamma. (oui Mônsieur reste au stade du baiser, trop froussard. Il laisse ce soin à ELIAS VAN ALEN le pervito des gamma..:diable: ).
Bref, il s'était donc après dirigé vers le parc, avait rit, fumé et jeté les filles dans la fontaine. En fait, avec Elias ils voulaient voir laquelle des Gamma pourrait gagner le concours des Tee-Shirts mouillés de Berkeley. Ils avaient donc tout mis sur le compte de la chaleur alors, qu'ils voulaient tout bonnement reluquer un peu.
Ils s'étaient payé une sacrée bosse de rire en chariant Harley, qui n'avait pas l'air d'humeur.
Elle y était passée la première et elle avait fuit lamentablement sous prétexte de "prendre une douche".
Quand aux autres, ils étaient restés quelques temps après à traîner dans le parc.
Puis Emmett avait eu son bain de foule pour la journée et il avait décidé d'aller "marcher" un peu.
Ipod vissé dans les oreilles, un Jumping Jack Flash des Stones tournant quasi en boucle, il avait quitté les abrutis qui lui servent d'amis.
BLABLABLA il se promenait jusqu'a arriver devant la laverie! C'est alors qu'il reconnu la petite tête blonde et bien vigoureuse d'Harley.
IL soupira l'air de dire "mais qu'est-ce qu'elle fou?".
IL poussa la porte et baissa le volume de Mick Jagger qui criait " Jumping Jack Flash is a Gaze, gaze, gaze YEAH? YEAH, YEAH".

" Harley, je peux savoir ce qu'il te prend?:nannère: "

Il esquissa un léger sourire et haussa d'un sourcil.

" Tu m'as l'air bien plus "excitée" sur cette machine que sur les hommes enfin bon...j'dis ça, j'dis rien :smilerouge: "

Parfois, le monde avait du mal à "saisir" Emmett. Il disait des choses comme ça, sans rapports apparent. Comme là par exemple, sa remarque perverse n'avait rien à foutre ici!

- Oh non, pas toi …

Comme si elle ne se sentait pas assez ridicule toute seule il fallait en plus que quelqu’un soit quand elle revisitait les techniques de jeu des All Black avec une machine à laver. Et le pire c’est que ce n’était pas n’importe qui, une tête de nœud elle se serait contenté de le menacer pour qu’il ne parle jamais de ce qu’il a vu, mais là avec Emmett … Harley savait très bien qu’elle n’avait aucune chance de le terroriser et que tôt ou tard, bourré ou non il en toucherait forcément un mot à quelqu’un. Si elle avait un peu de chance dans son malheur ça n’irait que jusqu’aux oreilles d’Elias qui l’avait vu dans tellement de situations ridicules et délicates qu’elle ne s’en souciait même plus. Et de toute façon, même si toute sa confrérie l’apprenait, elle s’en fichait pas mal. C’était son t-shirt préféré après tout !
Lorsque Emmett prononça son prénom, avec le ton habituellement un peu moqueur qu’il utilisait quand il la voyait galérer à mort, Harley reconnut immédiatement sa voix et lâcha son emprise sur la bête féroce qui lavait son linge, non sans lui asséner un dernier coup de chaussure dans le hublot, juste pour la détente. Elle se redressa ensuite pour que la totalité de ses 165 centimètres fassent face à son interlocuteur et lui donnent un plus de prestance qu'elle n'en avait déjà puisqu‘étant très mince, Harley n‘impressionnait pas par son physique de camionneur. Les mains sur les hanches, elle offrit à Emmett son plus beau regard « vas-y fous toi de moi ! » qui consistait à lever un sourcil tout en fronçant l’autre. Une spécialité chez Harley.

- Il me prend que cette saloperie, elle fourra un coup énième coup de chaussure dans l’engin infernal, ne marche pas comme je le veux ! S’exclama-t-elle légèrement contrariée que quelque chose dans ce bas monde ose lui résister.

Puis la deuxième remarque de Emmett. Cet homme la tuerait un jour c’est sûr avec des phrases pareilles. Il ne fallait pas contrarier Harley avec la gente masculine quand un t-shirt de Led Zeppelin était en jeu. C’était pour elle juste absurde de faire passer quelque chose avant le rock’n’roll. Alors quand Emmett lui parla ‘d’excitation’ elle leva tout simplement les yeux au ciel dans un geste d’exaspération exagérée (bah oui, les hommes l'emmerdaient certes mais pas assez pour qu'elle puisse s'en passer).

- Il ne t’est jamais venu à l’esprit, qu’aucun des individus à testicules de cette université n’était assez excitant pour me faire oublier que mon t-shirt préféré est en train de se faire manger par une machine à la con ? Forcément que non, tu te prends pour un Dom Juan. Va falloir faire un effort franchement les gars parce que cette année on a pas tiré le gros lot avec vous ! … ah au fait, tu diras à tes potes que la prochaine fois qu’ils veulent me reluquer ils peuvent faire ça sans me jeter à l’eau, tout le monde sait très bien que j’ai une petite poitrine !

Et oui, Harley avait tout à fait conscience premièrement, que les hommes étaient parfois de sacrés imbéciles et deuxièmement que la nature ne l’avait pas forcément gâtée au niveau pulmonaire. Et ça lui allait très bien comme ça d’ailleurs, enfin pour la poitrine bien sûr parce qu’en ce qui concerne la capacité cérébrale de la gente masculine parfois elle aurait aimé qu’elle soit un peu plus développé.

"Oh non pas toi" ca fait toujours plaisir :ouè:s:

Et Harley pensait juste, Oh oui très juste. En effet, Emmett avait cette fâcheuse tendance (oui elle est fâcheuse, soyons honnête ) de se servir de chaques petites anecdotes personnelles (et que le monde préfère oublier ) lors des soirées, histoire de faire un peu de divertissement! Ca amusait Emmett, ça amusait la galerie sauf bien sûr la personne concernée. A moins que cette dernière n'ait quelques notions d'autodérision et pouvait rire de ses propres bêtises.
Emmett par exemple, avait un certain don pour l'autodérision sauf quand celle-ci l'attaquait principalement contre son ego. Comme tout homme son égo est un peu trop surdimensionné et si vous attaquez Emmett sur son physique par exemple ou pire, sur la taille de son sexe, alors là il se mettait dans une colère monstre et "boudait".
Tout ça pour dire qu'il s'en servirait volontiers au moment opportunt:diable:
Le monde entier allait savoir qu'Harley avait eu, une fois dans sa vie, les fesses collées à un hublot de Machine à laver histoire de récupérer son bien "prisonnier" de la machine infernale.
Il esquissa un sourire.

"Hum..."

Et réprima un fou-rire.

" Décidemment, je refusais de croire cette vérité pourtant universelle, à savoir que les femmes sont belles et bien inférieures à la race suprême, j'ai nommé: nous les hommes.
As-tu comment dire, noté ou encore remarqué que ton programme de Machine n'était tout bonnement pas terminé? "

IL la prit par l'épaule et l'approcha de la machine à laver.
Il pointa du doigt un petit bouton rond, qu'il faut tourner pour choisir le programme.

" Ca-là, tu vois, ca s'appelle le programmateur. Et toi, tu l'as programmé je ne sais comment, en fait j'connais pas ces engins là. Tout ce que je sais c'est que ca ne sert à rien de t'énerver contre cette pauvre grosse Vedette, elle s'arrêtera de tourner quand ca sera fini."

Il la regarda et bomba un peu le torse, fieros8) .

Mais, au milieu de sa longue tirade une phrase interpella son esprit.
" Il ne t’est jamais venu à l’esprit, qu’aucun des individus à testicules de cette université n’était assez excitant pour me faire oublier que mon t-shirt préféré est en train de se faire manger par une machine à la con "
"Assez excitant?". C'est un fait, Emmett n'était pas un homme excitant. or, c'est prouvé quasi-scientifiquement qu'Emmett n'était pas seulement excitant, Emmett est orgasmique.
Il haussa un sourcil.

" Pas assez excitant? Parle pour Elias.. "

Décidément, le pauvre Elias! Puis Il rit. Haha ca c'est vrai. C'était LEGENDARY, Harley Llewellyn avait les plus petits seins des Gamma. Forcément face aux Bitches elle ne faisait pas le poids.

" Ca, crois moi qu'on a finalement remarqué que tu avais des petits seins. T'as cassé tout un mythe cet aprem'. 'Fin bon, de toutes façons tu n'étais pas sur notre liste des " Gamma a se faire au cours d'une soirée"... "

Au même moment, entre un tourbillon de bulles, la tête de Led Zepplin apparut. Comme une bénédiction, d'une jolie diversion..

" Salut Led' "

Il sourit mesquinement.

" Je crois qu'il est définitivement heureux de prendre un bon bain, ce p'tit gars"

« La race suprême : nous les hommes ». C’était le genre de baratin qui donnait envie à Harley d’esquisser un sourire mesquin, ce qu’elle fit d’ailleurs. La jeune fille avait toujours considéré que le genre féminin était la clé au bon fonctionnement de toute l’humanité … ou au désastre, mais dans les deux cas les femmes étaient le principale moteur qui faisait tourner la vie des hommes. Sans elles, ils étaient forcément perdus. La preuve, Emmett n’avait en rien compris le problème de la pauvre Harley .
Elle se douté bien que le programme était encore en marche, c’est elle-même qui avait appuyé sur le bouton, et aux dernières nouvelles elle n’était ni folle ni amnésique.
Elle fourra sans ménagement son poing dans l’épaule de ce bon vieux Emmett, homme par-dessus les hommes, riches au milieu des riches et donc par conséquent un brin idiot de temps à autre. Avec l’air d’une nounou qui expliquerait à un enfant de cinq ans pourquoi il ne faut pas mettre ses doigts dans la prise, Harley prit Emmett par les épaules et le tourna vers elle de façon à ce qu’il oublie les boutons de la machine. Elle lui adressa un sourire compatissant, se moquant par la même occasion de sa naïveté.

- Emmett, mon chou, commença-t-elle en prenant un ton qui voulait clairement dire « tu me désoles tu sais », mon problème ce n’est pas que ce t-shirt est dans la machine et va en ressortir propre. Mon problème c’est qu’il est COINCÉ dans la porte de cette chose et que si ça continue il va en ressortir en deux morceaux ! Et tu veux savoir le pire dans tout ça ? Demanda -telle avec un sourire satanique. Tu es en partie responsable vu que t’as empêché personne de me jeter à l’eau !

Et pour joindre le geste à la parole, elle lui refourra son poing dans l’épaule, la même que précédemment pour que l’hématome soit encore plus gros, sans se soucier de la fragilité de ses petits os. Il trouverait bien une fille pour qu’elle joue les infirmières de toute façon, ou Elias la pousserait dans ses bras. À propos d’Elias …

- Il est très bien comme ça, répondit-elle sans vraiment être à fond dans la conversation puisqu’elle s’était déjà retournée vers la machine infernale, se grattant l’arrière de la tête pour inciter une solution à venir à l’encontre de son problème alors qu’elle contemplait le logo du groupe tournoyer devant le hublot. Elle allait s’en plaindre encore quand sa poitrine revint dans la conversation.

- Ma poitrine a le mérite de ne pas être en plastique. Et personne ne s’en est jamais plein … ah si, un pauv’ mec une fois mais il a trouvé bien des compensations. Mais t’en fais pas, ajouta-t-elle en se tournant vers Emmett avec son éternel sourire arrogant, j’avais pas envie de m’envoyer en l’air avec toi de toute façon. ‘Parait que Elias est mieux , c’est une bêta qui m’a dit ça. Enfin, « qui m’a dit » elle était surtout en train de raconter ça à tout le couloir pas particulièrement à moi, et elle acheva sa phrase par un haussement d’épaule innocent. Quoi qu’il arrive Emmett et Elias pour elle c’était même pas la peine de l’imaginer, elle ne les connaissait que trop bien, mais une petite allusion de temps à autre, ça l’amusait.

- Bon ! Annonça-t-elle avec un soupir déterminé. Il est temps de prendre les choses en main.

Deux secondes et une dixième plus tard, Harley avait débranché la machine à laver. Il était simplement hors de question qu’elle se laisse mener par le bout du nez par un tas de ferraille. Elle réussit finalement à sortir son Led Zeppelin de là, et renversa par la même occaz’ l’eau contenu dans le tambour, puis examina son t-shirt sous toutes les coutures avant de constater que, effectivement, il y avait un micro trou.

- AH ! Je le savais ! Foutue machine >.<