En ce mardi après-midi, le couloir était en pleine effervescence. Et pourtant, au milieu de tout ce brouhaha d’étudiants discutant entre deux cours, se rendant à un autre cours, ou même se ruant dehors car n’ayant plus cours, un Gamma était vautré par terre. Hermès, le dos collé au mur, était en mode sérieux. A comprendre : il relisait certains de ses cours. Certes, cela pouvait paraître bien étrange qu’il travaille ici, au cœur du capharnaüm d’étudiants, mais cela ne dérangeait pas l’anglais. Il était habitué à être entouré de bruits, pour travailler. Lorsqu’il était enfant, et qu’il passait plus de temps dans la maison des voisins, et de sa grand-mère, plutôt que dans celle de ses parents (ceux-ci étant trop occupés à travailler), il n’avait jamais pu étudier dans le silence absolu ! Soit les gosses de ses voisins couraient dans tous les sens, et s’éclataient avec des jouets électroniques et très bruyants, soit sa grand-mère regardait la télé ou écoutait la radio... Depuis, Hermès réussissait à bosser dans le bordel le plus complet ! Le monde pouvait bien s’écrouler autour de lui dans la minute, il resterait le plus tranquille du monde ! Toutefois, rassurez-vous, il ne s’était pas mit dans ce couloir juste pour y bosser, car il aimait être au cœur de l’agitation pour étudier. Non, en fait, il se trouve que l’étudiant en droit attendait sa meilleure amie de toujours : Kathrine Anderson.

C’était d’ailleurs grâce au fait que ses parents étaient plus souvent occupés au boulot qu’à s’occuper de leurs enfants qu’il avait pu la rencontrer. Cette rencontre, c’était d’ailleurs l’une des seules choses qu’Hermès avait trouver de positif, dans le fait de ne voir que rarement ses parents. Il avait beau savoir qu’ils s’étaient presque tué au travail pour offrir un niveau de vie correct à leurs fils, il se trouvait tout de même que l’étudiant leur en voulait. Pour lui, il ne faisait aucun doute que si ses parents avaient été plus présents pour eux, Hermès ne serait pas comme ça, à l’heure actuelle, son caractère serait sans nul doute tout autre... Mais bon, ce qui était fait était fait, Hermès était condamné à vivre avec un caractère de cochon toute sa vie, et à détester tout ce qui avait un rapport quelconque avec le fait de dire ce qu’il ressentait....

L’anglais rangea ses cours dans son sac, en s’étonnant du fait que Kat avait réussit à l’accepter avec son sale caractère, et encore plus que lui parvenait à se montrer différent, lorsqu’il était avec lui. Pour bon nombre de personnes, il était froid, hautain et prétentieux. Lorsqu’il était avec elle, il était plus ouvert et souriant. Au fond, ils se ressemblaient : ils montraient tous deux une façade de leur personnalité en public, qui étaient loin d’être celle qui les définissait en réalité, lorsqu’on les connaissait !

Hermès savait bien que certaines personnes n’arrivaient pas à croire qu’il puisse être simplement ami avec une fille. Et oui, certains étaient un peu étroits d’esprit, et ne pouvaient croire qu’une amitié soit possible entre une fille et un garçon. Bon, OK, dans le cas d’Hermès, c’était en effet très rare, mais cela arrivait... Certaines personnes étaient encore plus surprises en découvrant qu’Hermès considérait Kat comme sa petite sœur. Certes, il avait conscience qu’elle était belle, mais il la connaissait depuis tellement longtemps qu’il ne l’envisageait pas vraiment sous un angle romantique, mais plutôt purement amicale. Ils s’amusaient d’ailleurs depuis des années à se donner des surnoms stupides, et Hermès ne tolérait de petits surnoms de ce genre que lorsqu’ils provenaient de son amie, parce que quand ça venait d’autre personne, ça avait plutôt tendance à l’énerver ! Lorsqu’il avait des problèmes, c’était d’abord vers elle qu’il allait chercher du soutien (enfin, lorsqu’il voulait de l’aide, bien sûr). Les deux amis étaient inséparables depuis des années maintenant, et ça n’était pas prêt de se terminer ! Bien sûr, comme dans toutes amitiés, y’avait parfois eu des embrouilles, mais ça n’avait jamais duré bien longtemps. Après tout, ils avaient réussit à rester amis, malgré le fait qu’ils n’habitaient pas dans le même pays, et ne pouvaient, de ce fait, pas se voir aussi souvent qu’ils l’auraient voulu. Le duo comptait donc bien rattraper le temps perdu, vu qu’ils étaient maintenant tous deux à Berkeley.

Une fois ses cours rangées, Hermès se releva, posant son sac sur l’une de ses épaules. Il s’étira légèrement, avant de se mettre à guetter les étudiants. Les deux amis s’étaient échangés leur emploi du temps respectifs, Hermès savait donc que son amie avait finit les cours. De plus, il leur arrivait souvent de ce retrouver les mardis après-midi pour aller boire un coup, papoter, faire les imbéciles, aller au ciné... Bref, traîner ensemble, même s’ils ne prévoyaient jamais à l’avance ce qu’ils allaient faire. Il lui avait envoyé un SMS un peu plus tôt dans la journée pour savoir si elle serait libre, et elle lui avait confirmé qu’elle n’avait rien de prévu pour ses moments de liberté.

Quelques secondes plus tard, il aperçut enfin la silhouette familière de sa meilleure amie. Elle était entourée de certains camarades de classe, et en pleine discussion. L’anglais s’avança vers le petit groupe, un petit sourire aux lèvres.

« Salut », dit-il à la jeune femme, sans se soucier des personnes qui l’entouraient. « Prête à... Traîner ? »

Dans le groupe de camarades de Kat, la réaction fut mitigée. Certains mecs regardaient avec mépris Hermès, se demandant sans nul doute comment un mec comme lui pouvait être ami avec Kat, alors qu’ils n’avaient, à première vue, pas grand-chose de commun. Et certaines filles, quant à elles, fixaient avec intérêt le Gamma, sans doute attiré par le côté bad boy qui ressortait de son attitude... Lorsqu’Hermès réalisa les effets qu’il avait sur certaines personnes, son sourire s’agrandit. Il trouvait toujours marrant d’attirer la jalousie des autres garçons, et d’inspirer le désir chez la gente féminine ! Il en avait même l’habitude, et ne réagissait plus vraiment lorsque cela se produisait. Et oui, il avait un peu la grosse tête, Hermès !