i'll never be ashamed of using you for pleasure.

Face à ce miroir, son sourire se trouvait être indépendant, mais si narquois. Si jouissif d’obtenir enfin ce qu’il voulait. Un rencard avec la belle blonde, celle qui, lui avait tapé dans l’œil par une simple photo. Il avait su abuser, profiter, comme il le faisait toujours, dès qu’une chance s’offrait à lui. Il ne connaissait pas l’entière histoire entre monsieur Livern et Abby, mais il en savait suffisamment pour comprendre le genre de contrôle que le beau-père avait sur celle-ci. Oui, en contrepartie, c’était de la triche. Un rencard gagné par une amitié de famille. Bon, d’accord, ça enlevait cette partie de fierté, celle qui vous éclate en pleine figure lorsqu’elle vous répond d’un oui intéressé, mais ce n’était pas un problème pour lui. Il réussirait à lui faire passer une bonne soirée et en retour, elle lui offrirait probablement une nuit mouvementée. Enfin, ça, c’était ses intentions. Ce qu’il aurait s’avérerait peut-être entièrement différent. En fait, le père de Johan avait, anciennement été meilleur ami avec cet homme, le beau-père. Alors donc, sachant que Johan était le dernier de la famille en Californie, il s’était rapproché du jeune homme, question de toujours garder des nouvelles de sa famille. Ouais, il ne restait qu’un objet de nouvelles aux yeux du beau-père, mais c’est justement pourquoi, il s’était permis de faire cette demande. En plus, le tout était payé par lui qui, s’était même occupé de la réservation et tout. Une bonne façon pour Fargues de profiter comme il se doit. Frais sortie de la douche, il s’était habillé de façon élégante, sachant tout de même que le restaurant auquel il se rendait, ne cherchait pas à accueillir la clientèle pauvre. Un peu sur les nerfs, il n’était aucunement habitué à fréquenter ce genre d’endroit. Lui, c’était les restaurants simples ou plus souvent, un bon vieux fast-food. Ouais, il aurait l’air d’un vrai con devant un menu avec des mots de nourriture qui lui serait totalement incconu. Ah, il devrait faire avec, hein. Vaguement en retard, Johan était toujours ainsi. Il aimait se faire attendre, n’était aucunement ponctuel et faisait son possible pour se faire désirer. Et ça, ça mènerait probablement à sa perte. Arrivé, à la recherche de sa table, croisant une jeune demoiselle qui, ressemblait comme deux gouttes d’eau à Abernaty, il comprit qu’il venait de croiser « la bonne personne », chanceux d’être accueilli par un sourire. Et une disparition soudaine aux toilettes. Commandant un verre de champagne, il se permit d’attendre, remarquant enfin au loin, la jeune blondinette qui se dirigeait vers la table. Non, il n’avait pas fait erreur.

Ambiance froide, silencieuse. Voilà ce qu’elle venait de lui offrir. Un sourire, rien d’autre. Et il ne prit pas la parole sur un moment instinctif, comprenant que la jeune blonde ne semblait aucunement partager l’envie d’être ici, avec lui. Bon, il suffisait tout simplement de faire les présentations et ainsi, peut-être que tout finirait par prendre un sens, non? « Johan. dit-il, un sourire léger aux lèvres. Et toi c’est Abernaty, c’est bien ça? » finissa-t-il, sur un ton calme, mais qui savait très bien que l’ambiance ne prendrait probablement pas beaucoup de possitivité. Une chance que le serveur arrivait par le même moment, question de boucher ce moment de malaise et de sensation qu’une soirée de merde était à l’affiche, dans ce restaurant. « Êtes-vous prêt à commander, monsieur? » lui dit le jeune homme – qui semblait justement, très jeune pour être un serveur de qualité dans ce genre de restaurant –. Alors que son regard se déposait dans celui de la jeune femme qui, semblait ne pas être prête à participer pour rendre cette soirée au moins, potable, il sourit forcément, et répliqua. « Hum oui, je vais prendre l’assiette .. dit-il, regardant yeux ouverts à moitié, se forçant pour comprendre ce que c’était, maladivement. Des fois, il se demandait dans quel genre de merde il s’embarquait. Alors, menu pâtes, il décida de dire quelque chose au hasard. De pâtes à la parmigiana. Merci. » dit-il, en glissant le menu vers le jeune serveur. Bon, il n’avait pas la moindre idée de ce que c’était, seulement, il espérait que ce soit quelque chose de mangeable, puisque son appétit se faisait présentement très insistante. « Et vous, mademoiselle? » dit-il, en s’adressant à Abby, avec un regard qui se voulait inquisiteur. Il semblait surpris que Johan n’ait pas commandé pour elle. Bah quoi, il y avait ce genre de règles dans ce genre de restaurant? Fallait en mettre une affiche dans ce cas. Patient, espérant qu’elle parle, dise quelque chose, question de tuer cette atmosphère quelque peu merdique, il cessa de la fixer, regardant aux alentours, tentant de chasser le malaise qui ne s’était toujours pas estompé depuis le début.

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Merde. Il venait vraiment de tomber sur une femme aux allures certainement angéliques, mais complètement rebelle à l’intérieur. Il allait devoir faire avec tout cela, semblait-il. En fait, oui, son rêve avait été de se retrouver avec une femme simple, question de passer un très bon moment à la suite de ce repas, mais il venait de se foutre dans la gueule d’une vraie louve. Il venait de commander et elle, son repas ne se trouvait pas à être très gastronomique mais bien sûr, totalement penché sur le niveau alcoolique. Oui, il aurait aimé pouvoir avoir certaines explications sur ce visage presque bête et sans intérêt qu’elle lui offrait, mais au fond de lui même, il connaissait malheureusement déjà la réponse. Elle avait été forcée de se pointer le bout du nez ici, alors elle n’avait probablement pas envie de faire connaissance. Et surtout, signe de vengeance semblait se montrer. L’envie de Johan d’être ici avait envie de prendre la sortie de secours, mais il préférait laisser une chance à cette magnifique situation. Il suffisait de rester calme, de surtout, ne pas agir comme elle et de tenter de rester le parfait gentleman qu’il n’était même pas. Pas grave, il pouvait au moins essayer. Et si tout se terminait en catastrophe, ce ne serait qu’un tant pis de plus à ajouter à la liste de ses conquêtes ratées. Ce n’était pas la fin du monde. Autre le fait que cette femme avait une beauté indéniable, c’en était complètement ravageant. Il ne répondit pas à sa commande, échangea un sourire discret avec le serveur, tous les deux mal à l’aise à un certain point, avant de retourner son regard vers la jeune demoiselle.

Le regard égayé sur la bougie qui donnait une ambiance non souhaitée au repas, Johan fut de plus en plus surpris par la dernière remarque de celle-ci. Mais c’était quoi cette connerie? Ce n’était pas un attentat contre une bombe, mais bien qu’un simple repas? Pourquoi fallait-il qu’une femme croit qu’il y avait toujours quelques choses de mauvais devant les bonnes intentions d’un homme? Oui, Johan avait utilisé le beau-père d’Abernaty pour se rendre jusqu’ici, mais ce n’était pas pour autant qu’il avait un de ces plans machiavéliques en tête. Passer du bon moment, c’était simple et souvent désirer par tout le monde. L’agneau n’allait certainement pas passer sa soirée avec une louve alcoolique, ahah. Bien entendu, elle changerait de ton avec lui, ou le souper se terminerait dans de très brefs délais. « Du calme, sérieusement. T’es ici parce que je l’ai demandé à ton beau-père. Simplement parce que j’avais envie d’un bon repas, en bonne compagnie. J’ai aucun plan machiavélique. Promis, je ne te tuerai pas ce soir. Sois en rassurée. » dit-il d’un petit sourire en coin, tentant de prendre la situation en mains, chose qui ne se montrait pas et ne voulait pas non plus être simple. C’était comme être assis en face d’un général d’armée et que, si le moindre faux pas était effectué, tu mangeais une baffe en pleine gueule. C’était presque pas rassurant pour lui d’être avec elle en ce moment même. Et au contraire de ce à quoi il s’attendait, non, ce ne serait pas jouissif comme soirée. Tout le contraire était attendu. Eh oui.

Même si on espérait passer une bonne soirée, avoir la tâche facile avec les femmes, c’était souvent le contraire qui nous était offert. Et pourtant, c’était souvent cela qui rendait le tout plus excitant et beaucoup plus tentant. Ce n’était pas une victoire d’avoir une femme qui ne faisait que nous tomber dans les bras. La faire fondre, lui faire comprendre qu’elle nous désire et qu’elle ne peut le nier, c’est ça l’extase. La voir vous obliger à la satisfaire, toutes ces conneries du désir en fait, c’était ça le bon d’une rencontre d’un soir. Même si Johan avait l’impression de faire face à une Junkie, à une alcoolique de plusieurs années déjà, il restait tenté à essayer de la résonner et à même essayer de la ramener chez lui. C’était un crétin, il l’assumait et gagnerait ce qu’il voulait. Ouais, c’était comme cela qu’il fonctionnait. Un refus de sa part? Au pire, ce n’était pas si grave, il essayerait jusqu’à ce qu’elle craque. C’était aussi simple que cela dans la vie, vous savez? D’un nouveau sourire, avec même un de ces rires légers qui passent presque inaperçue mais qui reste présent, Johan reprit la parole, prêt de ce pas à passer pour ce dragueur de première classe, prêt à tout pour l’avoir. C’était con, quand même, un homme et ses envies parfois. « Dis, t’as pas envie de passer une bonne soirée? T’as même pas encore commencé à manger et t’as déjà l’air complètement bourrée. La soirée fait que commencer, tu sais? » dit-il alors, la traitant déjà de saoulons. Ouais, c’était peut-être pas une très bonne approche pour commencer la conversation, mais ça ferait l’affaire. Enfin, surement!

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Malgré l’insolence persistante de la jeune demoiselle, Johan tentait de garder le sang froid. Pauvre d’elle. Comme si c’était d’une complexité immense d’avoir un repas tranquille avec un jeune homme qui ne demandait que de la compagnie. Faudrait s’y faire, parce que cette petite, elle ne semblait pas prête à baisser cette garde. Et à encore moins lui lancer un de ces vrais sourires d’amour. C’était fichu. La soirée serait un désastre. Aussi bien profiter du moment avant de voir les assiettes voler jusqu’à l’autre bout du restaurant. Ce serait déjà mieux que rien. C’était si dure de faire un effort et de tenter de passer un bon moment? Bref, Johan ne savait pas quoi rajouter de plus. Il allait devoir se contenter de cette facette d’elle, comme premier rendez-vous. Ou plutôt .. seul rendez-vous. Parce qu’il lui serait surprenant d’avoir des nouvelles de sa part par la suite. Il ne fallait pas rêver non plus, hein. Remarques, ce ne serait pas un problème pour lui de passer en mode con si c’était la seule solution de ne pas passer pour le “loser” de ce duo d’enfer. Arborant un sourire injuste, manipulateur, comme s’il se foutait complètement de ses paroles et cherchait à son tour à lui renvoyer cette bonne humeur, sa voix se fit de nouveau entendre, quelque peu narcissique cette fois-ci. « Bah disons que t’es pas si moche que ça non plus. J’me suis dit que ce serait bien de passer une soirée tranquille, en bonne compagnie. Mais j’me suis peut-être emporté un peu trop. » dit-il instantanément, esquissant un sourire incontrôlable, du genre “ je m’en fous de ce que t’as à dire ; tu m’fais passer une bonne soirée, et j’te fous la paix “. Et voilà. C’était partie. Le mode “con” de ce qu’il était, s’était mis en marche et prêt à lancer un bon nombre de boulets de canon. Elle se calmait, il la joindrait. Elle continuait, se serait un soirée de bêtises. Et même si l’ambiance n’était pas aux festivités, il était préférable pour elle de ne pas avoir déjà l’envie de partir. Parce qu’elle ne quitterait pas ce restaurant seule. Elle pouvait rêver autant qu’elle voulait. « Et puis, ouais, j’aime faire chier les gens. On a déjà ça en commun. »

Johan savait qu’il devait se calmer les ardeurs. Que s’il allait trop loin, il s’en prendrait plein la gueule. Et ce n’était aucunement le genre de plan qu’il s’était fait pour la soirée. Il désirait quelque chose de simple, une proie facilement acquise et une bonne partie de jambes en l’air. Elle finirait bien par céder aux charmes qu’un Levy-Fargues avait à offrir. C’était pratiquement déjà dans la poche. Aucun doute là-dessus. Il se contenta de ne pas répondre à ses derniers propos. Une pucelle de quatorze ans, ce qu’elle n’était pas? Donnez-lui le droit d’en douter pendant quelques heures à ce pauvre Johan. Bref, il pila donc sur cette fierté d’homme qui répondait à toutes les merdes qu’on pouvait lui dire et prit une petite gorgée d’eau, préférant se laisser aller dans l’agacement qu’elle lui donnait à volonté. Visage neutre, tentant de ne pas laisser passer ce côté vexé qui prenait une de ces ampleurs, après seulement ces quelques paroles,il écouta de nouveau les paroles de la jeune femme. Semblait-il qu’il avait gagné certains points à ne rien dire à ses pointes. Tant mieux.

Réfléchissant un certain instant avant de répondre, il lui offrit l’un des endroits les plus intéressant de la Californie. « Je dois t’admettre que l’endroit le plus sympa du coin, c’est ma chambre, mais si je dois jouer la carte du parfait gentleman, t’as qu’à me suivre. » dit-il, avec un sourire ravissant, qui lui allait à charmer n’importe qui. Dire que deux minutes auparavant, il s’amusait à jouer le bon garçon et bam, devant cette inconnue, il partait déjà avec ses vannes à la con. Il s’amusait à répondre des choses importunes, qu’il aurait pu se permettre de garder pour lui - la connerie de la chambre, surtout -. À vrai dire, Johan n’avait aucun endroit en particulier à aller. Oui, ce soir, il se permettait de faire dix minutes de voiture et puis, d’essayer de la charmer au moins à un pourcent et de jouer une nouvelle carte assez minable merci, qui serait de trouver une excuse pour monter dans son appartement. Oui, Johan habitait en résidence, mais se gardait aussi un appartement, considérablement miteux, mais quand même, en ville, lorsqu’il était question de respirer. Se levant aussi rapidement qu’ils avaient décidé de changer les plans, il tendit la main vers sa compagne de la soirée. Ce serait vachement surprenant si elle la prendrait, mais il fallait toujours essayer afin d’arriver à nos fins. Et puis, pas besoin de laisser le moindre billet sur la table, le beau-père d’Abernaty avait déjà confirmer à Johan qu’il payerait la facture.