Nous venions de quitter la Californie pour entrer en Arizona. Je tournai la tête vers Maxence, qui ne quittait pas la route du regard. Je souris en le regardant. Il était certainement beaucoup plus vieux que moi. Après tout je n'avais que vingt ans alors que lui était un homme mur et expérimenté. Mais cela ne m'empêchait pas de trouver un ami en lui. Nous passions souvent des week-end les deux ensemble, seuls. La plupart du temps c'était pour aller monter des montagnes ensemble, ou alors pour des randonnées à vélo. Cette fois-ci, avec la chaleur qu'il faisait dans le sud des États-Unis, j'avais eu envie de mettre l'eau de la partie. J'avais donc réussi à convaincre Maxence de m'accompagner dans une aventure que j'avais déjà réalisée une fois lors de mon tour du monde : descendre la rivière du Colorado en kayak, au travers du Grand Canyon. J'avais adoré cette expérience ma foi très difficile par moment, surtout lors des rapides. Toutefois Maxence était très en forme et je lui faisais confiance : rien n'allait nous arriver, à ni l'un ni l'autre. Au bout de quelques heures à discuter par intermittence, nous arrivâmes enfin sur le site de location de kayak. « Laisse-moi faire, je vais aller louer les meilleurs kayaks et j'vais nous dealer un bon prix. » Je lui fis un clin d'oeil et je sortis de la voiture en me dirigeant vers un homme aux cheveux longs tressés, torse nu, musclé et tatoué. Un vrai sportif-hippie. Je revins deux minutes plus tard vers Maxence, qui venait de garer la voiture. « Parfait. On a deux kayaks, puis j'ai le numéro de téléphone de la compagnie, ils viendront nous chercher à la fin de notre parcours pour nous ramener à la voiture. » Je souris, fière de mon coup, surtout parce que ça n'avait pas coûté cher. Puis j'avais payé pour Maxence, puisque c'était moi qui l'avait invité pour ce week-end. Je mis mon kayak à l'eau et j'embarquai dans celui-ci après avoir rangé nos provisions dans le petit espace de rangement à l'arrière. Maxence ne tarda pas à me rejoindre à l'eau, pagaie à la main. « Prêt pour la descente de ta vie, Papi ? » Lui dis-je, l'air moqueuse. J'adorais l'appeler papi, même s'il était tellement en forme pour son âge. J'aimais juste lui rappeler à quel point j'étais jeune, si on nous comparait l'un à l'autre.

Le sport quelque chose que Maxence n’avait pas toujours développé chez lui. Seulement, il avait finit par faire un jogging touts les jours d’au moins une heure et il avait commencé la boxe. Mais, il avait fait la connaissance d’une étudiante, Genesis, qui semblait avoir vu en lui un sportif. Chose qu’il n’avait pas réfuté, mais il devait avouer qu’il avait apprécia passer du temps avec la jeune femme et ils se voyaient souvent pour des sessions de sports qu’il n’aurait jamais fait seul. Il avait même l’impression d’avoir fait une liste de choses à faire avant sa mort et que ces sports faisaient partit de cette fameuse liste. Il n’était pas froussard, mais il n’était pas toujours rassuré. Heureusement pour lui, la jeune femme était courageuse et il était toujours partant pour l’accompagné. Vu que les cours et autres examens étaient terminés, ils pouvaient bouger. Maxence devait partir quelques semaines dans sa famille en France, mais avant ça, il comptait bien profiter de sport avec Genesis et aujourd’hui, il était sur la route, pour aller faire du kayak, chose que le français n’avait encore jamais fait de sa vie. Il avait déjà vu, mais jamais pratiqué. Une fois sur le site, il hocha la tête aux propos de la jeune femme et sourit à son clin d’œil. Allant alors chercher une place de parking, il finit par en trouver une et il vit la jeune femme revenir vers lui. Sortant du véhicule, Max s’étira un peu et il écouta les propos de son interlocutrice.

Parfait.

Elle était vraiment douée en négociation, pour preuve, elle avait réussit à le faire venir là. Une fois changé, il fit moins le fier en voyant l’eau. C’était plutôt calme à première vue, mais il savait que ça ne le resterait pas longtemps. Du coup, il demanda un gilet de sauvetage, voyant le sourire du vendeur. Faisant une grimace, il alla ensuite s’installer, mettant bien ses jambes et il regarda sa partenaire en souriant.

Oui, jeune insolente.

Souriant, il commença à pagayer tranquillement, sur une eau calme. C’était un début tranquille et ça lui allait pour le moment. La jeune femme n’était pas loin de lui et il devait avouer que ça n’était pas plus mal, comme ça au moins si le courant devenait plus rapide, il verrait comment faire.

Juste une question, quand le courant sera plus fort, je suis censé faire quoi ?

C’est vrai qu’il ne s’y connaissait pas. C’était bien beau de lire des réponses sur internet, mais rien ne valait les réponses d’une personne expérimentée dans le domaine et surtout avant que le courant soit plus fort.

À voir le corps que j'avais, très peu musclé, il était facile de croire que je n'étais qu'une de ces filles qui ne mange pas assez et que sa minceur ne faisait que trahir sa maladie mentale. Toutefois, ce n'était pas totalement le cas. Certes, j'avais une obsession sur mon alimentation qui devait légèrement maladive. Par contre, je calculais le tout selon les calories ingérées et les calories dépensées. Je mangeais donc à ma faim, en autant que je brûle plus de calories. Je faisais donc constamment du sport. Étant donné que je me faisais souvent passer pour une végétarienne sans l'être, j'imagine que le manque de protéines n'aidait tout simplement pas mes muscles à grossir. Voilà pourquoi j'étais aussi maigre malgré mon entraînement quotidien. « Parfait. » Je souris donc avant de nous laisser le temps à tous les deux de nous installer dans nos kayaks. J'avais aussi un gilet de sauvetage, ce n'était pas d'être froussard, c'était d'être intelligent que d'en porter un. L'eau semblait calme par ici, mais c'était le point le plus calme de la rivière du Colorado. Je lançai donc une pique amicale à Maxence en rigolant. « Oui, jeune insolente. » Évidemment, comme Maxence savait que je blaguais, je savais aussi qu'il ne me trouvait pas malpolie ou déplacée. Nous étions devenus tellement proches suite à toutes ces activités sportives que je pouvais bien me permettre de le traiter comme un ami de mon âge. « Juste une question, quand le courant sera plus fort, je suis censé faire quoi ? » Je pagayai vers lui afin de mieux pouvoir lui expliquer ce qui l'attendait. La question était très justifiée, après tout, j'avais cru comprendre que c'était sa première fois en kayak. « Je descends les rapides d'une façon très instinctive. Les kayaks que je nous ai pris sont courts, c'est donc plus facile pour les virages. Essaie de bien sentir les vagues des rapides, et suis leur cours. N'essaie pas de te mettre en travers d'elles parce que c'est là que tu vas chavirer. Ton ennemie n'est pas l'eau, ce sont les roches. Regarde bien l'environnement, regarde autour de toi, et contourne les obstacles. » Je commençai à pagayer un peu plus vite. « De toute façon t'as encore quelques heures de pratique devant toi, on sera en ligne droite avec quelques courbes pendant un bon bout, et l'eau est calme. » Je lui fis un clin d'oeil puis je tournai la tête vers l'avant et j'appréciai la vue. Le Grand Canyon était franchement époustouflant. J'en avais le souffle coupé pour une seconde fois. « Ne te sens-tu pas libre ? Et si petit et insignifiant à la fois ... » Soufflais-je entre mes lèvres, un mince sourire dessiné sur mon visage d'ange.

Le français n’avait pas ce genre de possibilités dans son pays d’origine. Bon d’accord, étant breton, il avait quelques endroits pour pouvoir faire du kayak convenablement, mais n’étant pas doué dans la matière, forcément il ne savait pas à quoi s’attendre et surtout comment faire. C’est pour ça qu’après avoir commencé à s’habiller convenablement pour descendre toute cette eau, il s’amusa de la remarque de la jeune femme. Très peu de personnes pouvaient lui dire ce genre de choses sans qu’il le prenne mal. En temps normal il aurait envoyé balader la personne où il serait déjà partit loin, avec un air vexé sur le visage. Mais avec Genesis, il savait que ça n’tait pas dit méchamment, surtout pas avec le ton qu’elle venait d’employer. Commençant donc leur route aquatique, il finit par demander à sa partenaire ce qu’il devait faire exactement quand l’eau deviendrait plus rapide. Il n’avait pas particulièrement envie de se prendre un rocher en pleine tête. La regardant venir vers lui, il écouta avec attention ses propos.

Aller dans les sens des vagues et ne pas aller contre le courant, d’accord.

Hochant la tête, il nota donc cela mentalement. Il ne fallait pas qu’il se débatte avec les vagues, mais plutôt qu’il soit d’accord avec elles pour les suivre et ne pas se fendre le crâne sur un roche. Ok, il ne pouvait pas faire demi-tour là, tout de suite ? Non ? Sûr ? Bon, tant pis. Il ne pû quand même s’empêcher de regarder derrière eux, mais ils étaient déjà loin du bord et il soupira doucement, avant de l’écouter reprendre la parole. Le calme était là pour un moment. Ouf ! Il avait le donc le temps de profiter de la vue et profiter de la nature qui les entouraient, avant de devoir se souvenir de rester dans les vagues et de ne rien faire pour les empêcher d’aller vers lui. L’écoutant lui poser une question, il se mit à sourire tout en regardant autour d’eux.

On dirait des cartes postales.

C’est vrai que ça ressemblait beaucoup aux paysages de cartes postales. C’était ce genre de choses qui étaient prises en photo, mais de l’avoir sous les yeux, c’était quand même différent.

Tu viens souvent ici ?

Il tourna la tête vers la jeune femme, pour savoir si ça faisait partit des endroits qu’elle aimait pour pouvoir se reposer ou s’aérer la tête.

J'adorais sentir l'eau lutter contre mes coups de pagaie. De tous les éléments, l'eau était probablement celui que j'aimais le plus. Plus jeune, on me donnait comme surnom "le poisson", parce que j'étais constamment dans l'eau. Chez moi, nous n'avions pas de piscine, mais dès que nous allions chez mes grands-parents, j'enfilais mon maillot de bain et je passais l'après-midi à m'inventer des histoires de pirates et de sirènes. Les temps avaient changés et j'étais maintenant une femme ; ces jeux n'étaient plus appropriés. J'étais sur l'eau pour m'entraîner ou faire du sport pour m'amuser, tout simplement. Pas pour m'inventer un autre monde ; bien que c'aurait parfois été de mise, pour m'évader de la vie stressante d'adulte. « Aller dans les sens des vagues et ne pas aller contre le courant, d’accord. » Je souris en entendant Maxence répéter après moi. J'aimais bien le fait qu'il soit plus vieux que moi et que je puisse lui apporter des connaissances. C'était un échange encore plus beau, selon moi. C'était valorisant, aussi. Puis ces questions de technique cessèrent et Maxence apprécia avec moi le spectacle qui se déroulait devant nos yeux, le soleil plombant sur la beauté du paysage. « On dirait des cartes postales. » Mon sourire s'agrandit. Il avait raison. C'était le genre d'endroit qu'on ne voyait que sur des photographies professionnelles et qu'on croit retravaillées. Pourtant, là, la rivière coulait devant nos yeux entre les grands rochers. « T'as raison. Et pourtant, t'es bien là. » Je me tournai vers lui et lui tendit ma main pour qu'il la prenne un instant. Je la serrai bien fort comme pour lui faire réaliser que tout ça était bien réel. C'était la beauté de la vie. C'était dans des moments pareils que je me disais que tout ça valait la peine d'être vécu. J'éclatai de rire en le relâchant, voyant qu'il perdait l'équilibre. « Tu viens souvent ici ? » Je continuai la conversation sans le regarder. J'avançais sur l'eau calme, regardant droit devant moi. « C'est seulement la deuxième fois. La première était il y a un peu plus d'un an, quand je suis arrivée aux États-Unis. Je venais dans le Sud seulement pour le Grand Canyon et je devais remonter jusqu'au Canada après mais ... j'ai eu un coup de coeur pour la Californie. Par contre je ne suis jamais revenue ici après, sauf là, maintenant. » Lui avouais-je. Peut-être qu'un jour, lorsque la routine deviendrait trop lourde, je repartirais terminer le continent nord-américain, qui sait.

Il préférait avoir les bases de ce qu’il devrait faire quand le courant serait plus rapide. Il écouta avec attention et prit le temps de le répéter. Il nota tout cela mentalement, bien décidé à faire comme elle lui avait dit. Il n’avait pas envie de finir à l’hôpital. Cependant, toutes ses questions et peurs s’envolèrent quand elle parla du paysage. Regardant autour d’eux, il pensa aux cartes postales et il se mit à sourire. C’était vraiment magnifique. En temps que français, il découvrait vraiment les lieux. C’est dans ce genre de moments qu’il se sentait vraiment comme un touriste. Il apprenait à découvrir ce que le pays où il vivait désormais avait à offrir. C’était somptueux et il comptait en profiter à chaque fois qu’il le pourrait. A l’écoute des propos de la jeune femme, il se mit à sourire et lui tendit alors sa main. Une fois celle de la jeune femme dans la sienne, il sourit un peu plus et soupira doucement, tout en regardant autour d’eux. Seulement, il sentit un léger mouvement sur sa droite et tenta de se rattraper. La jeune femme se mit à rire et il fit une grimace et lui tira la langue. D’autres lui auraient dit qu’il était très mâture à faire ça, mais en même temps il avait été surprit. C’était comme certains personnes qui prennent appui sur le dossier de leur chaise, pensant que c’est solide, jusqu’à ce qu’il se sente déséquilibré et finisse par terre. Là Max n’avait pas envie de finir la tête sous l’eau. Il savait nager d’accord, mais quand même. Finalement, il demanda à la jeune blonde si elle venait souvent ici ou pas. A l’écoute des propos, il sourit.

Tu as visité beaucoup de pays ?

Donnant un coup de pagaille, il avança tranquillement. Appréciant le vent qui passait, mais qui n’était pas trop froid, ni trop chaud. Il apprécia encore plus le bruit de l’eau qui était sous lui, mais aussi tout autour. C’était vraiment magique et il se sentait plus détendu que quelques minutes pus tôt. Tout donnait envie d’y rester pendant des heures, voir même des jours ou pour toujours. Il savait qu’ils finiraient par partir, mais là il en profitait pleinement, tout en parlant avec Genesis.

Il faudrait que tu viennes en France que je te fasse visiter mon pays et surtout ma région.

Il ne savait pas si la jeune femme connaissait bien ce pays, mais lui en temps que breton pourrait au moins lui faire visiter la Bretagne, surtout le Finistère d’où il est originaire.

Je m'étais promis, en rencontrant Maxence, de lui en faire voir de toutes les couleurs. De joindre le sport à l'épanouissement de soi. Après tout, il fallait se rappeler que depuis mon passage au Tibet, j'étais une pratiquante du bouddhisme. Il était de mon devoir d'aider les autres à toucher au bonheur. C'est pourquoi cette promesse, j'allais la tenir, en traînant Maxence n'importe où dans le monde, en autant que c'était à vous en couper le souffle. C'est en voyant des paysages aussi beaux que j'avais pu trouver sérénité. Quand le stress de la vie californienne m'atteignait trop, je fermais les yeux et je m'imaginais tous ces endroits de mon passé, et alors j'allais mieux. J'étais plus zen. Je croyais dur comme fer qu'il était impossible de mourir sans avoir vu une bonne partie de ces endroits. Je ne voulais pas que Maxence s'en aille vers d'autres mondes sans avoir vécu comme il aurait dû vivre. Pourquoi lui ? Je ne sais pas. C'était comme ça. « Tu as visité beaucoup de pays ? » Me questionna-t-il alors. Je souris en tournant mon beau regard vers lui. Énumérer la liste serait bien trop longue. Après tout, j'avais passé près de quatre ans sur les routes du monde. J'hochai la tête avant de prendre une légère inspiration. « Assez, oui. Je suis d'abord allée en Australie et Nouvelle-Zélande. Puis j'ai remonté l'Afrique par sa côte-est. J'ai fait un crochet par quelques pays du Moyen-Orient, puis je suis retournée visiter l'Europe. Pas au complet, par contre. J'ai fait surtout les pays dans le sud et ceux à l'est. Finalement, je suis allée en Asie et en Russie avant de prendre l'avion pour l'Amérique du Sud. Et j'ai atterrit ici après quelques mois ... » J'avais les yeux rêveurs alors que j'en parlais, encore et encore. Je m'ennuyais de ces années-là où je ne savais même pas quand et où j'allais dormir. Bien sûr, je n'étais pas totalement laissée à moi-même, car mes parents m'envoyaient de l'argent si j'avais besoin. Je ne leur avais demandé que très rarement, étant donné que je me trouvais des petits jobs de quelques semaines par-ci, par-là. « Il faudrait que tu viennes en France que je te fasse visiter mon pays et surtout ma région. » Mon sourire s'agrandit. J'étais allée en France, mais seulement pour voir Paris. Je n'étais pas allée ailleurs, retournant tout de suite après chez moi, en Angleterre, pour rendre visite à mes parents. « T'es sérieux ? J'aimerais vraiment beaucoup ! Oh et si tu pouvais m'apprendre un peu de français aussi, ce serait génial ! » Je le prenais réellement au sérieux et j'allais dès notre retour chercher des endroits pour pratiquer un sport quelconque, bien que Maxence l'aurait sûrement déjà fait.

Le français avait visité quelques pays. Il y avait la France évidemment même s’il ne connaissait pas encore tout de son pays natal. Sinon, il y avait l’Espagne, une petite partie et surtout Madrid. Il y avait l’Italie, avec quelques villes, comme Rome et Venise. Sinon, il devait avouer qu’il ne connaissait pas le reste du monde. Il aurait bien aimé aller en Afrique, c’était un pays qu’il aimerait bien visiter, tout comme l’Australie. Par contre il fallait éviter les pays d’Asie, ça n’était pas du tout une destination qui l’attirait. Par contre le reste du monde lui irait parfaitement. Mêmes les pôles. Demandant alors à l’étudiante si elle avait visité beaucoup de pays, il la vit sourire et il l’écouta alors répondre. Hochant la tête, il devait avouer qu’il aurait dû le faire quand il était plus jeune. Ca aurait sans doute été une superbe expérience. Mais, il n’avait pas pû le faire, à cause de son père adoptif, du coup il était resté en France. Malgré tout, il avait espoir que son si son album marchait, il pourrait alors aller en tournée et il espérait que ça s’étendrait au-delà des USA. Quoi qu’il avait envie d’aller en France, ça s’était sûr et certain. Il irait en concerts là-bas, ça serait non négociable.

L’Australie et l’Afrique, j’aimerai bien les voir un jour. Ca serait vraiment les deux destinations que je mettrai en haut de ma liste.

Heureusement pour lui, il savait désormais parler anglais, donc l’Australie ça devrait aller. Lui qui avait été un vrai nul en anglais plus jeune, aujourd’hui il arrivait à le parler, même s’il avait encore parfois des lacunes. En même temps vivre aux USA aide à développer son parlé. Proposant par la suite à la jeune femme de visiter ensemble la France et sa région, il sourit à ce qu’elle lui répondait.

J’y vais cet été d’ailleurs, si jamais tu es libre on peut y aller. Je pars voir ma famille pendant la première partie du mois d’août, alors si tu veux venir avec moi, tu seras la bienvenue. Pour ce qui est de la langue, avec joie.

C’est vrai que c’était lui qui se faisait aider pour parler anglais, alors apprendre le français serait une véritable joie. Il serait content de partager ça avec son amie.

Tu connais déjà quelques mots en français ou pas du tout ?

Autant savoir un peu les bases qu’elle avait, comme ça il aurait une idée de son niveau, à savoir nul si elle ne savait rien, à bien ou moyen si elle savait quelques petites choses déjà, voir à très bien si elle savait même des expressions ou des choses pas forcément simples pour des étrangers. Enfin ça restait sans aucun doute la conjugaison qui restait le plus compliqué pour les étrangers.

J'avais fait ces voyages très jeune car je savais que plus tard, certaines responsabilités allaient probablement m'en empêcher. D'abord les études, ensuite les premiers pas sur le marché du travail, puis qui sait ensuite si le mariage et les enfants n'allaient pas suivre. Pour le moment, c'était plutôt mal parti pour moi, et pourtant je désirais plus que tout fonder une famille. Il y aurait toujours eu la retraite, mais je doutais fortement que j'aurais été assez en forme pour réaliser tout ce que j'avais réalisé durant les quatre dernières années. Certes, il y avait toujours de l'espoir en voyant à quel point Maxence était encore très en forme, mais il pouvait m'arriver n'importe quoi. Maintenant, mon tour du monde était fait, je pouvais passer à autre chose, même s'il était difficile pour moi de tourner la page sur des moments aussi uniques de mon existence. Je n'allais probablement jamais retrouver ce genre de bonheur, ce genre de liberté. C'était douloureux de croire que les plus belles années de ma vie étaient maintenant derrière moi. Je préférais ne pas y songer. « L’Australie et l’Afrique, j’aimerai bien les voir un jour. Ca serait vraiment les deux destinations que je mettrai en haut de ma liste. » Mon sourire s'agrandit. Ces deux continents, l'Océanie et l'Afrique, avaient été mes préférés de tous. Avec l'Europe, bien sûr. « Si tu vas en Afrique un jour, je te donnerai l'adresse de familles qui m'ont accueillie chez elles. Elles seraient heureuses de recevoir un de mes amis. » Aller en Afrique, c'était une expérience particulière. Tout le monde là-bas fait parti de votre famille, on dirait. Ils m'accueillaient chez eux sans me connaître. Quand je m'étais fait avorté, de nombreux hommes que je considérais comme mes frères avaient pris soin de moi. C'était une épreuve que je n'aurais pu surmonter sans l'aide de ces africains. Je leur devais tout. Nous parlâmes ensuite de la France, et de l'éventualité que nous y allions ensemble pour que Maxence me montre son pays. « J’y vais cet été d’ailleurs, si jamais tu es libre on peut y aller. Je pars voir ma famille pendant la première partie du mois d’août, alors si tu veux venir avec moi, tu seras la bienvenue. Pour ce qui est de la langue, avec joie. » Comme il était adorable de me proposer cela ! Cet été, wow. « Il est grand temps que je quitte la Californie pour retourner sur la route. Alors si tu me le proposes, je ne peux qu'accepter ! Je visiterai pendant que tu passes du temps avec ta famille, et quand tu auras du temps libre, tu m'accompagneras. » Je ne voulais pas non plus m'imposer dans sa vie personnelle, et je voulais aussi lui laisser toute sa liberté. « Tu connais déjà quelques mots en français ou pas du tout ? » Je souris discrètement. « Bonjour, et ... Voulez-vous coucher avec moi, ce soir ? » Répondis-je en pouffant. Cette sacrée chanson.