Trying to find something again and again...{ Abygail }

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Abygail Honess &&. Maxence Barryone

« On ne peut jamais fuir la réalité longtemps.»

Les paupières presque closes, le bras posé sur l'accoudoir de la porte, l'esprit ailleurs, Max ne se sentait la force de rien faire, il voulait retrouver son matelas, et s'endormir tout en respirant l'odeur de son oreiller. Pourtant, il redoutait le moment où il devrait franchir le pas de la porte de sa chambre. Nick sera là, il le savait, comment réagira-t-il en le voyant ? Maxence s'était posé la question tout le temps qu'il avait passé en Espagne. Au lieu d'être reposant, son voyage avait-été éreintant. Ces journées, il les passait au bord d'une piscine, sur un cour de tennis ou dans sa chambre à broyer du noir. Et puis le soir, dans son lit, son esprit tournait à 100 à l'heure, reflechissant, construisant et détruisant des scénarios plus catastrophiques les uns que les autres. Lui qui croyait pouvoir oublier le stress et l'ambiance étouffante de Berkeley, pouvoir faire le point sur ce qui se passait, sur cette histoire avec Nena et Nick, il s'était trompé. Dès son deuxième jour, Berkeley l'avait rattrapé, il avait rencontré Aubry, et le passé a repris le dessus.

Jamais des vacances en Espagne ne s'étaient aussi mal passé pour le jeune homme, depuis toujours l'Espagne signifiait pour lui le repos, les filles, les potes et la plage mais ça avait tellement été différent que l'image qu'il avait du pays avait à jamais changé. Maxence avait horreur que les choses changent, il aimait la bonne vieille routine, le changement lui faisait peur, lui faisant perdre ses repères, ça l'angoissait de savoir qu'il ne pourrait plus vraiment tout controler qu'il devrait tout recommencer zéro. On pourrait croire qu'il ne s'adapte pas, qu'il n'aime que son cocon, pourtant c'est faux, Max est absolument tout ce qu'il y a de plus sociable et flexible à n'importe quelle situation. Mais les choses ne sont jamais aussi bien faites qu'elles le devraient, pas vrai ? Sinon, pourquoi est ce que les choses seraient aussi complquées ? Pourquoi aurait-il eu besoin de s'en aller du jour au lendemain de San-Francisco sans prévenir personne ? A l'évidence, ce n'est pas faux.

Ses amis lui avaient tellement manqué, jamais il n'aurait cru cela possible. Une telle dépendance à des personnes ? Depuis toujours, ses amitiés étaient éphémères, sauf quelques unes qui avaient fini en lamenables échecs. Là, s'était Soukï, Luc, Nena, Sherry, il voulait les voir, mais redoutait leurs réactions. Il avait fui tel un délinquant ou un voleur, pourtant, il n'avait pas pensé à ça au moment où il s'était dirigé vers l'aéroport. Il avait juste eu besoin de prendre l'air dans un endroit lointain et il était allé le faire. Voilà comment il avait vu les choses, jusqu'à ce qu'il tourne tout dans sa tête et qu'il reflechisse à la réaction de Nick. Il avait compris, ça n'allait pas être facile comme retour. Mais il devait affronter ça, tot ou tard. Il préferait donc que ce soit plus tard que tot et n'avait pris la décision de revenir que deux semaines après sa "fuite".

Le taxi venait de s'arrêter et Maxence sortait peu à peu de ses rêveries, le taximan s'était tourné vers lui. Sans doute avait il eu un temps de réflexe plus long que la normale parce qu'un chauffeur de taxi qui ne vous adresse pas la parole une seule fois pendant tout un trajet, ne se retourne pas vers vous pour rien. Le temps de se rappeler de la raison de l'arrête du taxi que l'argent était dans la main du chauffeur et lui dehors. Trois valises étaient désormais à ses pieds, toutes plaines à ras bord et lui qui se demande comment monter tout ça jusqu'à sa chambre. Il avait l'impression que ses bras allaient tomber d'un instant à l'autre, ses bras fremissaient de froid.

Notre MaXou avait l'air méconnaissable, là au milieu du Parking. Tout étudiant ne le connaissant que de vue, ne serait pas arrivé à le reconnaitre, pas facilement en tout cas. Sa coupe avait changé, de stricts ses cheveux étaient passés à ébourrifés, son teint blanc lui était devenu bien bronzé, il arborait désormais ce tatouage au creux de la nuque fait avec Nena représentant trois étoiles et son look avait l'air vraiment, mais vraiment négligé, la principale raison etant qu'il l'était. Il avait l'air d'un Espagnol débarqué de son pays, tout à fait désorienté. L'air frais remplit ses poumons, il était bien chez lui maintenant. Le taxi redémarra et s'en alla et lui resta planté au milieu du parking. Il reconnut la voiture à Nena, celle qui les avait transporté pendant cette journée de rêve qui avait, contre toute attente, pris tout une autre dimension.

Il était tard, il faisait sombre. Seul trois lampadaires éclairaient la piste, mais le jeune homme reconnut parmi les automobile, la voiture à Nena, celle qui les avait transporté pendant cette journée de rêve qui avait, contre toute attente, pris tout une autre dimension. Il chassa de son esprit toute pensé liée de près ou de loin à cette journée là et esseya de lever un de ses sacs, puis le deuxième. Jusqu'à avoir les trois dans les mains. Il avança, avança, avança, jusqu'au parc vide et s'assit sur un banc après avoir posé ses valises. Il ne voulait pas rentrer. Non, il voulait retourner à Madrid.

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C'était à New York. Le soleil éclairait les rues avec une telle force qu'on ne pouvait rien distinguer au-delà de 10 mètres. L'ambiance était festive, agréable, les femmes étaient aux jupes et robes voltigeantes et les hommes aux bermudas fleuris.

« 'Gail, mon père ne peut pas venir nous chercher. Il veut que nous fassions le chemin... en train. »
« Pardon ? »
« Mes plus plates excuses, mademoiselle. »
« Je crois que je vais finir par me liquéfier. Si tu ne me trouves plus, regardes à tes pieds, voir si je ne suis pas devenue une flaque ou quelque chose du genre. »

Rires de la part de Jayden. Les deux amis étaient partis en vacances à NY, oui, la belle NY. Comme tous les ans. Le père Honess était tellement riche qu'il aurait pu aisément leur payer cinq voyages consécutifs dans les endroits les plus uppés d'Europe, il n'aurait eu aucun problème financier. Mais voilà, Jayden et Abygail n'étaient pas très exigeants, rien qu'un petit bol d'air frais leur suffisait. Ils étaient ami, encore à cette époque.
Le père de Jayden était censé aller les chercher à leur point de rendez-vous, qu'il manqua malheureusement, pour cause d'on-ne-sait-trop-quoi. Ils devaient prendre le train. Abygail avait acceuilli la nouvelle avec une colère inutile mais elle redoutait la chaleur et manquait de tomber dans les pommes à chaque fois que l'oxygène venait à s'alourdir. En plus de ça, ses bagages pesaient des tonnes. Pas de kilos de fringues, non, mais plutôt des choses inutiles servant à faire bonne figure à la famille de Jayden, comme de la vaisselle fragile ou des souvenirs du Texas.
Arrivée fracassante à la gare. Abygail crut s'évanouir en voyant le nombre de personnes qui attendaient le train. Sa valise avait perdu une roue sur le chemin et le tissu était sérieusement entamé sur la pochette du devant. Tant pis pour la vaisselle.
En soupirant trop fort, elle partit s'asseoir sur l'un des petits sièges de la gare. Sauf qu'elle y alla trop fort et qu'au lieu de se ranger discrètement sur le côté, elle trébucha et s'effondra sur son voisin de droite qui attendait sagement. L'une des roues restante de sa valise vint écraser -sûrement douloureusement- le pied -ou quelque chose comme ça- du jeune homme. Aïe.
Abygail s'empourpra immédiatement, virant au rouge pivoine.

« Oups! »

Premier mot adressé à Maxence. Ridicule, n'est-ce pas?
Attendez, ce n'est que le début. Deux minutes après l'incident, elle tomba dans les pommes et dû s'écrouler dans ses bras. Et pourtant, voilà comment tous deux firent connaissance. Elle pouvait remercier sa maladresse et la chaleur.
Dès lors, dîtes-vous simplement qu'ils en sont devenus presque inséparables. Elle n'eut même pas besoin de lui racheter un pied. En revanche, elle insista pour acheter le produit qui servirait à nettoyer la grosse trace noire laissée par la roue ; mister Barryone avait refusé tout net. En même temps, se faire payé une bombe nettoyante pour cuir par une jeune demoiselle n'était pas très 'gently'.
Depuis, les e-mail allaient bon train. Ils avaient appris à faire connaissance et à s'apprécier. Jayden en était fou de jalousie, et l'est d'ailleurs encore un peu aujourd'hui, au fin fond de son petit Texas ou il était resté alors qu'Abygail avait migré à BCU.

Fin du flash back.
Il y a quelques semaines, elle avait tenu Max' au courant de son arrivée à l'université. Il s'était montré plein d'entrain et tenait absolument à la voir -de même qu'elle. Cela faisait de nombreux mois qu'ils ne s'étaient pas aperçus.

Dans le parc vide près du parking, Abygail lisait. Scène plutôt rare dans l'enceinte de l'université. Ici, les lecteurs étaient très peu nombreux.
De toute façon, elle ne lisait rien de très extravagant : Romeo&Juliet, de Shakespeare. Lointain souvenir. Le bouquin avait du passé et c'est ce qu'elle aimait le plus. Renifler l'odeur sucrée et ancienne des pages souples. Assise sur un banc, alors que le parc était désert et qu'il faisait de plus en plus sombre, elle entendit le bruit d'un moteur et aperçut une silhouette masculine s'extirper du véhicule.
Elle dû se rapprocher, et constata, avec un bond dans la poitrine, que ce n'était autre que Maxence. Elle faillit crier de joie mais se retint, l'observant se diriger vers un banc et s'asseoir, l'air penaud, avec tous ses bagages. Lui, au moins, n'avait pas sa maladresse.
Abandonnant son livre sur son banc, elle marcha vers lui le plus discrètement possible. Bien sûr, son pied cogna contre un léger talus.
Tant pis pour l'effet de surprise.
Se penchant derrière lui et prenant soin de ne pas pouvoir être vue, elle posa ses deux mains sur les yeux de l'étudiant. Rien que de le toucher était euphorique.
Elle se courba, ses longs cheveux encore humides après sa douche caressant les épaules de l'étudiant, et embrassa furtivement le dessus de son oreille.

Elle avait envie de parler, rire et le vanner mais elle se promit de ne pas ouvrir la bouche avant qu'il ne la reconnaisse.

Invité

Assis sur son banc, Maxence ne s’attendait à voir personne dans le parc. Il faut dire qu’un parc situé près d’un parking n’est pas toujours très relaxant. D’ailleurs la plupart des étudiants préféraient celui de l’université, beaucoup plus beau et éloigné des fumés que ne cessaient de dégager les voitures des étudiants. De grosses voitures pour la plupart très polluante, vu leurs prix. Maxence avait possédé une Mini Cooper, mais dès ses dix huit ans avait acquis une Porsch pour ne la changer que par des modèles ressemblants mais plus avancés technologiquement. Son père ne lui refusant jamais rien, il pouvait se permettre bien des choses et ne se gênait pas. Sauf que déjà deux mois après l’accident de voiture où il avait perdu sa dernière acquisition, il n’avait toujours pas acheté un moyen de transport qui lui garantirait de pouvoir se déplacer de n’importe quel endroit vers n’importe quel autre. Il se déplaçait donc désormais en Taxi. La dernière fois qu’il avait essayé de conduire, le jeune homme avait ressenti une drôle de sensation, comme une angoisse ou une peur et avait abandonné l’idée de se remettre au volant. Surement les séquelles psychologiques étaient elles la cause de ce léger incident, mais Max’ ne voyait pas ça comme ça. Il n’avait donc pas racheté de voiture, comme ça, si on lui demanderait pourquoi est ce qu’il ne se déplaçait qu’en Taxi, il pourrait prétexter l’absence de voitures dans son garage.

A l’instant, Maxence ne pensait pas vraiment à ça. Il ne voulait pas rentrer chez lui. En venant, il s’attendait à avoir cette excitation qui caractérisait chacun de ses retours auprès de ses proches, mais bizarrement, bien que tout le monde lui ait beaucoup manqué, il ne voulait pas rentrer. Sauf qu’il était conscient que fuir ne servait pas vraiment à grand-chose et que s’il continuait, il risquait de perdre des gens qui comptent énormément pour lui, ce qui bien sur, est à éviter. Il se perdait donc, assis sur son banc à réfléchir à tout et à rien et à ressasser les événements, son regard s’arrêta un instant sur la pelouse, au bas d’un arbre. Il se rappelait de la petite boule de poils, dalmatienne : Sa Jazzy, c’était là qu’à leur retour, lui et Nena, elle était allée fricoter avec un jeune mâle. Il eut un léger sourire à ce moment là, accompagné d’un petit pincement au cœur. Ce petit chiot aussi lui manquait à vrai dire. L’éclairage était faible, mais il put constater sur le banc où il était assis quelques noms griffonnés.

Le jeune homme entendit un bruit, mais n’y prêta pas grande attention, trop occupé à réfléchir à la meilleure introduction à faire pour parler avec Nick. Le connaissant, il savait qu’il allait être bien en colère, du genre vraiment furieux, mais qu’il ne le provoquerait pas pour autant. Peut être ne lui adresserait-il pas du tout la parole, comme manière de montrer son indifférence. En tout cas ce qui était sûr, c’est que ça ne serait pas facile. Il perçut ensuite des bruits de pas, qu’il connaissait mais n’arrivait pas à distinguer. Mais il avait toujours espoir que ce ne serait pas quelqu’un qu’il connaissait, n’ayant pas vraiment la force de parler et sachant bien qu’on lui poserait des question à propos de son escapade. Il sentit quelqu’un se rapprocher par derrière et se raidit instantanément, on ne pouvait jamais vraiment être en sécurité à notre époque. C’est alors qu’on lui posa des mains sur les yeux et que des cheveux caressèrent ses épaules. Un baiser vint ensuite se déposer au dessus de son oreille, ça le fit frémir. Quelqu’une voulait apparemment jouer, ça lui rappela son école et il vit pendant un bref instant, des visages d’enfants riants à gorge déployée. Il se rappelait heureusement toujours que quand on vous faisait ça, il fallait reconnaître qui se cachait derrière. Il réfléchit un instant, il devait à l’évidence bien connaître cette personne puisqu’une simple connaissance ne se serait pas permis de jouer à ce petit jeu. Ce pouvait bien être Soukaïna, mais non, ses cheveux à elles ne lui seraient pas arrivés à l’épaule, et puis Soukï ce serait plutôt littéralement jetée sur lui. Sherry ? Nena ?!?! Sinead ? Haley ?!? A vrai dire, il ne savait pas, et perdait patience, ces enfantillages l’agaçaient quand ils venaient à des heures aussi tardives. Il porta alors ses mains, vers les doigts qui bandaient ses yeux, dans l’intention de les retirer de là et voir ainsi l’auteur de cette blague, mais au contact des mains de la jeune fille, reconnut tout de suite, avec assurance, qui se cachait derrière lui. Il s’exclama alors :

Abyyyyy’ !!!!! ‘Gaiiiil !!!!!!!!

Malgré ses efforts, sa voix paraissait toujours fatiguée comme exténué, il se retourna alors vers la jeune fille qui avait enlevé ses mains et avec un franc sourire néanmoins forcé, écarta les bras tout en examinant la jeune femme devant lui. Elle avait l’air radieuse, il ne distinguait pas tous les traits de son visage, mais Abygail avait toujours été très belle pour lui. Et ce soir, elle lui paraissait beaucoup plus femme, lui qui l’avait toujours considéré comme une gamine était surpris.

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Abygail et Maxence n'avaient pas eu l'occasion de se voir très souvent ces derniers temps. D'une part, les voyages de la jeune femme à NY se faisaient de plus en plus rares, à NY ou partout ailleurs, en réalité. Avec Maxence, elle avait donc plus l'habitude d'écrire de longs e-mail plutôt que de lui parler en face. Même si le téléphone existait, leurs coups de fil n'étaient pas souvent aussi longs que ce qu'ils pouvaient se raconter par écrit.
Mais l'empathie était un don inné chez notre jeune étudiante. Les émotions, -celles des autres, précisément,- et elle, ne faisaient qu'un. Lire dans les yeux des gens lui était si aisé qu'elle se faisait peur elle-même. Car si elle était, pour Ena, son "livre ouvert", les autres étudiants l'étaient aussi pour Abygail. Inconnu ou non, les quelques mimiques et gestes produits autour d'elle avaient tous une signification bien précise, une cause et une conséquence. Les légers déplacements qu'une étudiante amoureuse faisait imperceptiblement pour se rapprocher de quelques millimètres de son Roméo, les coups d'œil intéressés, les raclements de gorge et les petits sourires n'avaient aucun secret pour elle. Toutes ces petites attentions lui faisaient l'effet que celui qui les émettait criait à haute voix le pourquoi de son geste. Au départ, Abygail réagit plutôt mal à cette vision bien large des choses. Elle allait même jusqu'à en faire de la paranoïa. Et si ses propres émotions étaient mises à nue par quelqu'un d'autre qui, comme elle, avait le don de lire et décrypter les autres? Au départ oui, elle ne se permettait plus aucun geste et surveillait ses attitudes. Au fil du temps, force était d'admettre que cela ne servait à rien ; peut-être juste à lui compliquer la vie.
Malgré la surprise qui se lisait alors ce soir là sur le visage de son vieil ami, elle pu décrypter un je-ne-sais-quoi suspect qui atténua son allégresse.

« Oui c'est bien moi. »

Son ton était semblable à celui d'une petite fille venant annoncer à un adulte une très bonne note. Un peu d'excitation et de fierté. A contrario de la voix de mister Barryone qui, malgré la légère touche hystérique, était comme un tantinet éteinte.
Elle se logea avec affection dans les bras ouverts de l'étudiant.

« Heureuse de te voir ici. » chuchota-t-elle alors avec un franc sourire.
Mais l'attitude de Maxence avait quelque chose de presque faussement enjoué, comme s'il couvait un mal-être bénin mais néanmoins bien présent. Il n'avait certes pas la moindre envie de se faire interrogé sur son escapade en célibataire mais Abygail n'était pas au courant, aussi se devait-elle de le questionner sur ce point. Quelque chose la fit toutefois se retenir de crier un grand "MAIS OU EST-CE QUE T'ÉTAIS PARTIE BON SANG DE BONSOIR! " cela ne servirait pas à grand chose à part lui percer les tympans et se faire remarqué de tous les étudiants de l'université -chose que Maxence ne voudrait certainement pas. S'il s'était permis une pause en solitaire avec pour seul compagnie ses bagages, ce n'était sûrement pas dans le but de donner à Abygail l'occasion de rompre cette pseudo tranquilité.

« Bon séjour ? »

C'était bref, mais sûrement efficace. Abygail n'était pas du genre à en demander des tonnes. Le minimum syndical suffirait, la joie de le voir ici rassasiait un peu sa curiosité maladive.
Elle éspérait que la réponse serait positive, malgré l'air exténué du jeune homme. Peut-être était-il tombé sur un très grincheux taxi ? Son attitude négligée trahissait néanmoins l'état mélancolique qui semblait l'habiter.
D'un geste rapide -petite manie maladive chez miss Honess-, elle replaça une mèche de cheveux blonds qui caressait sa pommette derrière son oreille, pour ensuite ébouriffer les cheveux -trop courts cependant pour que cela fasse effet- de Maxence.

Invité

Avec la jeune fille dans les bras, Max’ essayait de se rappeler la dernière fois qu’il avait vu la jolie blonde. Il avait l’impression de l’avoir vu il n’y a pas longtemps, cependant il n’arrivait pas à se remémorer la dernière fois. Dans ce cas, ce devait être vraiment lointain. Car disons le bien franchement, le jeune homme n’est pas du tout du genre poisson rouge, bien au contraire même puisqu’il se rappelle souvent de choses arrivées des moins auparavant, seul hic question mémoire : les visages ! Je vous explique, le jeune homme est en mesure de se rappeler de noms, mais pour les coller à des visages, il était vraiment mais vraiment archi-nul. Ce qui le mettait souvent dans des situations bien gênantes, mais passons le problème n’est pas là. Sans doute cette sensation d’avoir déjà vu la jeune fille était la conséquence de ces milliers d’e-mails qu’ils n’arrêtaient pas de s’échanger. C’était d’ailleurs grâce à ce merveilleux moyen technologique de communication, qu’ils avaient réussis à rester en contact après leur rencontre plutôt spéciale. Les courriers électroniques allaient bon train et les deux jeunes étudiants avaient toujours hâte de lire la réponse à leurs e-mails, et bien sûr ils faisaient attention à répondre le plus vite possible dans l’espoir que leurs réponses leur parviendrait avec autant de rapidité. Le jeune homme aimait ces échanges qui ne vous obligeait pas à être beau ou élégant, pouvoir rédiger un long e-mail où il raconte sa vie en long et en large en pyjama sur son lit, le pc sur les genoux lui procurait beaucoup de bonheur. Il souriait et se pliait de rire souvent en lisant les textes d’Abygail, ce qu’il aimait le plus c’est avoir des nouvelles de sa maladresse qui la mettait bien entendu dans des situations peu normales. Maxence se rappelait encore de la première fois qu’il avait vu Aby’, elle lui était carrément tombé dans les bras, dans le sens propre oui. Ce jour là, voulant relever le parie de monter dans un train bondé en plaine chaleur, il avait vu arriver Abygail avec ses valises, sa maladresse et sa colère. Maxence avait au début pensé avoir affaire à une gamine maladroite, mais au cours du voyage, il avait appris à connaître la jeune fille et l’a tout de suite apprécié.

Le jeune homme, bien qu’il ne le montrait pas était réellement content de voir Abygail, il avait appris quelques temps plus tôt que la jeune fille débarquait à Berkeley ce qui lui valut un e-mail chargé d’émoticônes enthousiastes sautillant partout sur la page suivie de : « OMG !!! » et de « Genialissimement fantastique !! » L’enthousiasme de Maxence pouvait en effet, souvent dépasser les bornes. Cela l’embêtait quelque peu de ne pas pouvoir manifester son enthousiasme avec autant de ferveur qu’il en avait l’habitude. Mais il ne se sentait pas la force de le faire, en plus du séjour catastrophique qu’il avait enduré, son voyage en avion avait été plus que fatiguant. Plusieurs heures de voyages plus un service merdique et le décalage avaient fini par l’achever. Il éprouvait tout de même comme dit plus haut une excitation particulière à la vu de Miss Honess. Surement le fait qu’elle lui ait manqué, car depuis l’annonce de son arrivée, les messages s’étaient fait plus rares et il y eut l’accident puis toutes les embrouilles déjà citées. Il n’avait pas eu une minute à lui depuis quelques temps et ça lui manquait de simplement rédiger un joli message à l’intention de la demoiselle.

Au moins aussi heureux, tu peux me croire. Ca me fait tellement plaisir de te voir, et puis ça fait tellement longtemps.

Il esquissa ensuite un léger sourire pour dire :

Tu m’avais beaucoup manqué, mais j’imagine que maintenant tu ne vas pas me lâcher ? Pas vrai ? Et s’il te plait, avant de répondre, fais attention à ne pas briser me briser le coeur.

Il fit une moue d’enfant tout à fait adorable, puis la question tant redoutée survint et Abygail demanda le déroulement du séjour de MaXou, il ne savait pas s’il devait vraiment lui raconter tout ça. Il n’aimait pas se plaindre, encore moins parler de lui, mais il avait l’habitude de parler à Honess de ce qui lui arrivait. C’était certainement la seule personne à qui il disait absolument tout ce qui le chagrinait. Il ne voulait pas lui mentir, à vrai dire, il en avait marre de toujours devoir utilisait sa carapace pour essayer de se protéger des critiques et jugements diverses. Il sourit à l’ébouriffement qui n’avait bien entendu servit à rien et dit :

Ca dépend de quel définition tu donnes à « bon ». C’était acceptable, moins tranquille que je l’aurais voulu, mais ça ira…Enfin, je l’éspère...

Car Maxence n’était en rien sur que tout irait. Et Aby’ devait le savoir, son naturel défaitiste, lui donnait souvent cette attitude…

» Happiness is so hard to find, once you find it, you've gotta hang on tight, or you will lose it → Noah&Nick&Kirby.
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Trying to find something again and again...{ Abygail }

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