•• The only difference between me and a madman
is that I'm not mad.

Personne ne savait pourquoi ses pas l’avaient conduite jusqu’ici, pas même Juno. Mais dans les ténèbres de cette journée sans soleil ni lumière, la brunette avait choisi de se laisser guider par ses pas, encore hésitants. Elle n’en pouvait plus de rester enfermée, c’était impossible. Depuis qu’elle avait confié son secret le plus lourd à Randy, quelque chose s’était comme réveillé en elle. Une sorte de volonté que nul ne savait apaiser et qui la rendait folle à longueur de journée. Seulement voilà, plutôt que d’en parler honnêtement à sa tendre moitié, la jeune femme s’était enfermée dans un profond mutisme et se contentait de se plonger des heures entières sur des équations physiques, ou sur son travail effectué dans le cabinet vétérinaire où elle avait été embauchée. A vrai dire, la seule personne à laquelle elle en parlait, c’était Lise. Leur magnifique fille à naître. Au moins, il n’y avait aucun risque de trahison et de fuite du secret. Cette journée n’était pas une bonne journée, en définitive. Juno peinait à conserver son habituel calme olympien, et ce n’était rien face à ce qu’elle allait découvrir. Durant son passage au Civic Center, bien que de courte durée, elle surprit une conversation entre Randy et Maëlle. Elle n’en distingua pas tous les aspects ni tous les mots, évidemment, mais c’était suffisant pour se faire un film aussi brillant qu’un primé à Cannes. En d’autres termes, Juno n’avait pas mis plus d’une minute avant de sentir les pulsations de son cœur s’emballer au rythme de la colère qui l’habitait. Jusqu’au bout, elle lança des œillades plus qu’intéressées, incapable de bouger tant que les deux jeunes gens étaient ensemble. Randy ne lui avait évidemment rien dit, et bien qu’elle connaisse Maëlle de nom, la voir entre les bras de son cher et tendre ne pouvait que lui provoquer une intense nausée. Pourtant, Juno n’était pas quelqu’un de mauvais, bien au contraire, elle avait le cœur sur la main et la rancœur n’avait jamais fait partie de son caractère. Avant, elle n’était pas jalouse non plus…Hélas, on ne maîtrise pas toujours ses émotions lorsque l’on aime quelqu’un à en rompre les battements de son palpitant. Qui plus est, la brunette n’avait aucun pouvoir sur les émotions provoquées par ses hormones de grossesse, complètement incontrôlables comme chacun sait.

Après une torture insupportable qu’elle s’était infligée on ne sait trop pourquoi, Juno suivit Maëlle une fois qu’elle prit congé de Randy. Aucun mot à son cher et tendre, et la brunette fit même preuve d’une discrétion à toute épreuve en suivant celle qu’elle ne savait trop comment considérer. Ses pas la menèrent désormais près de l’Embarcadero, un endroit où elle n’avait jamais mis les pieds et qui ne l’attirait guère jusqu’ici. Maëlle y allait-elle histoire de brouiller les pistes parce qu’elle avait sentit sa présence, ou bien parce qu’elle y avait à faire ? Qu’importe. Juno finit par dévoiler sa présence en se raclant légèrement la gorge, n’ayant pas encore décidé si elle l’attaquerait bi en tête, ou si elle comptait attendre d’être un peu calmée. « Vous êtes Maëlle Silverwood, n’est-ce pas ? » C’était finalement son habituel calme qui reprit le dessus, heureusement pour l’une comme pour l’autre. Juno déglutit avec difficulté avant de se rapprocher, tout en scrutant celle qu’elle pouvait considérer comme sa rivale avec son habituel œil expert. Aucun détail ne risquait de lui échapper, et pour cause, c’était une maniaque du détail. On ne devient pas hacker lorsque l’on est un amateur dans ce domaine, après tout… « Je dois m’étonner de votre familiarité avec Randy, ou vous allez vous cacher derrière quelques excuses très intelligemment trouvées ? Ne passez pas par la case mensonge, elle ne vous servirait à rien, je vous ai vus. Tout à fait par hasard, du reste…Je ne suis pas du genre à fliquer qui que ce soit et surtout pas Randy car je lui fais entièrement confiance. Mais vous… » Le visage de Juno, d’ordinaire si souriant et doux, restait fermé et impassible. Il aurait foutu les jetons à n’importe qui, y compris au plus dur à cuire d’entre tous. Elle ne comptait pas menacer Maëlle, c’était hors de question. Tout ce qu’elle voulait, c’était comprendre et connaître l’environnement dans lequel elle était en train d’entrer. Après tout, Randy n’avait-il pas été le premier à jalouser son meilleur ami, Liam ? C’était un juste retour des choses. « Je ne vous connais pas, je n’ai donc pas à avoir confiance en vous. N’ayez crainte, je ne vais pas partir en vrille, vous menacez et commettre l’irréparable…Penser ça, c’est insulter mon intelligence. Mais je veux savoir à qui j’ai affaire, et si d’aventure je dois me méfier de votre comportement disons…Trop familier avec l’homme que j’aime, il sera toujours temps pour moi je changer mon fusil d’épaule. » Juno n’était pas menaçante en soi. Elle n’était même pas rageuse ou énervée…Elle cherchait à comprendre. Mais s’il fallait qu’elle se renseigne sur Maëlle histoire de trouver quelques cadavres dans son placard, autant dire que ce serait un jeu d’enfants.

• Une magnifique soirée, habitée de moments forts et intenses en tous sens, mais au final tout allait pour le mieux et c’était d’autant plus clair que chacun savait ou était sa place dans l’existence de l’autre. Après avoir donc mis cartes sur table depuis des lustres, nous continuâmes à parler de souvenirs texans, nos chevauchées à travers plaines, nos excursions à dormir à la belle étoile, nos fous rires, parfois nos divergences d’opinion, mais jamais on ne s’était disputé réellement c’était d’ailleurs inconcevable tant Randy et moi avions besoin de l’un et de l’autre. Nous étions pour chacun un pilier qui faisait que nous arrivions à nous maintenir, une sorte d’équilibre, un point de repère dans nos vies mutuelles et cela n’était pas prêt de changer , Randy avait bien insisté sur le fait que Juno et moi étions les deux personnes les plus importantes de sa vie et qu’il ne ferait jamais un choix entre nous deux, bien que j’étais prête à contre cœur cela va de soit de m’écarter , m’expatrier de son quotidien pour le laisser vivre pleinement sa grande histoire d’amour aimant profondément cette femme que je ne connaissais pas du moins pour le moment car Randy voulait, souhaitait qu’on se connaissent elle et moi sans toutefois partager nos aventures passées à son égard pour ne pas la blesser, ce que je concevais tout à fait.
  
  Le temps passa donc ainsi, il commençait à se faire tard malgré tout et je dus quitter les lieux tandis que Randy avait encore des choses à faire au Civic Center, alors sur une accolade et un baiser déposé sur sa joue, je revins vers cette porte pour atteindre le portail, sourire aux lèvres, soulagée et tenant mon livre recouvert de cuir, tel un grimoire entre mes mains que je serrais contre moi, celui-ci ayant été le déclencheur de toutes ses paroles de ce soir,, de ses révélations et de ses éclaircissements.
  Marchant je me dirigeais vers l’Embarcadero passant à côté sans toutefois l’emprunter, perdue dans mes pensées, sereine quand soudain on vint m’accoster de telle manière que j’eus un sursaut, ce qui me fit tirer de mes rêvasseries, le souffle un peu coupé par cette intervention inattendue.
  
  « Vous êtes Maëlle Silverwood, n’est-ce pas ? »
  
  Je scrutais cette femme, que je ne connaissais pas, que je n’avais même jamais rencontrée, me demandant qui elle pouvait être avant de la voir se rapprocher de ma personne, m’observant à son tour ; cela ne valait rien qui vaille ! Alors arquant un sourcil, je décidais de répondre…afin je n’en eu pas le temps alors que le jolie brune qu’elle était reprit la parole.
  
  « Je dois m’étonner de votre familiarité avec Randy, ou vous allez vous cacher derrière quelques excuses très intelligemment trouvées ? Ne passez pas par la case mensonge, elle ne vous servirait à rien, je vous ai vus. Tout à fait par hasard, du reste…Je ne suis pas du genre à fliquer qui que ce soit et surtout pas Randy car je lui fais entièrement confiance. Mais vous… »
  
  Quel regard menaçant mais j’en avais eu des coriaces par le passé à qui tenir tête sans me démonter, toujours ce côté Texan qui faisait que j’étais sure de moi mais avec politesse je la laissais vider son sac, sachant qu’elle connaissait plutôt bien Randy mais rien ne me disait que c’était Juno, Peut-être une jeune femme qui s’était amourachée du beau brun, ne sait-on jamais ?
  
  « Je ne vous connais pas, je n’ai donc pas à avoir confiance en vous. N’ayez crainte, je ne vais pas partir en vrille, vous menacez et commettre l’irréparable…Penser ça, c’est insulter mon intelligence. Mais je veux savoir à qui j’ai affaire, et si d’aventure je dois me méfier de votre comportement disons…Trop familier avec l’homme que j’aime, il sera toujours temps pour moi je changer mon fusil d’épaule. »
  
  Sur ces dernières mots, je ne pus que lâcher un petit rire, non pas de moquerie mais plutôt de soulagement à savoir que c’était bel et bien Juno, l’amie de Randy, alors avec un visage aux traits plus détendus, je pris enfin la parole.
  
  -Pour commencer, alors oui effectivement je suis bien cette Maëlle-ci, et vous devez être Juno, enchantée, même si les circonstances peuvent prétendre à confusion et je comprends votre état de suspicion mais n’ayez crainte lui et moi sommes simplement amis, de très bons amis et ce depuis toujours.
  Tentais-je de dire et de paraitre conviviale même si tout cela m’avait un peu retournée mais il était heureux et tout était clair désormais, tout nuage dissipé, que je me sentais bien mieux attendant de voir désormais comment elle allait réagir face au fait que lui et moi étions d'excellent d'amis, jamais l'un sans l'autre au final.
  
  -Alors comme ça vous êtes la fameuse Juno, celle qui a su faire chavirer son cœur ? Il m’a pas parlé de vous et je peux vous assurer qu’il tient à vous bien plus encore que vous ne pouvez le croire, mais cela dit vous devez déjà le savoir pour être sa fiancée, ai-je employé le bon terme ?
  
  Une pointe de jalousie dans mes mots ? Peut-être concernant la dernière phrase avec « le bon terme » mais je devais me rattraper et me contenter de faire que les choses aillent bien surtout pour Randy et avant tout pour lui.
  
  -Excusez-moi mais il se fait tard, j’aimerais assez rentrer chez moi, la soirée a été longue…Au plaisir de se revoir ou peut-être pas...finis –je par dire tout bas dans un murmure que seule ma personne pouvait distinguer ce que je venias de dire. Elle, par contre n’avais du entendre d’un simple brouha de mots…rien de plus. Je voulus ensuite reprendre mon chemin avançant et passant à ses côtés ensuite.
  
  -Bonne fin de soirée à vous…
  
  Et bien la première rencontre n’était pas des plus paisible, une drôle d’ambiance, près de l’embarcadère, en pleine nuit, et la sensation qu’elle aurait été prête à se jeter à mon cou pour m’étrangler, que cela pouvait faire ressentir à la personne concernée un effet de peur, de panique totale, mais j’avais su me contenir et puis a entendre Randy me parler de Juno elle semblait une personne droite, aimante et parfaite à ses yeux, alors qu’avais-je à craindre ? Mais ce fut un leurre lorsque je crus qu’enfin cette discussion de courte durée allait s’arrêter là…

•• The only difference between me and a madman
is that I'm not mad.

Juno fut estomaquée devant la réaction de Maëlle. Oh, elle ne pouvait pas la blâmer, il n’était jamais agréable de se faire accoster de la sorte avec les assauts de jalousie d’une jeune femme en pleine crise de doute, mais il n’empêche. On ne prend pas congé comme ça, de manière à peine polie, alors que la brunette n’avait aucunement été impolie. Tout ce qu’elle voulait savoir, c’est pourquoi Randy ne lui avait même pas dit où il comptait passer la soirée. D’ordinaire, il lui laissait un mot, une information, mais là le silence radio avait été de mise. Il fallait reconnaître l’étrangeté de la chose ! A situation désespérée, mesure désespérée, forcément. Dieu sait que ce n’était pas son genre de se lancer dans une mission commando pour savoir si son inquiétude était fondée ou non, mais là, il n’était rien d’autre qui puisse soulager son angoisse. Autant dire qu’elle avait en travers de la gorge la fameuse réaction de la jolie brune lui faisant précédemment face, comme si on venait de lui planter un pieu dans le cœur. Sans aucune méchanceté, Juno prit une grande inspiration avant de lancer à la volée : « Vous traitez toujours les gens avec autant d’impolitesse ? » L’accent écossais de l’étudiante en physique avait été d’autant plus marqué que la colère commençait à monter en elle. Juno n’était pourtant pas une personne colérique ou même rancunière, mais là, elle ne savait guère comment elle était censée réagir. Forcément, la fierté prônait. On ne la laissait pas sur le banc de touche sans raison, on ne partait pas sans la regarder en lui adressant à peine trois mots, c’était inconcevable. Qu’elle soit ridicule, c’était tout à fait plausible. Mais cela n’allait pas l’empêcher d’aller au bout de son idée, quitte à se perdre littéralement en route. Il fallait qu’elle en ait le cœur net. « Lorsque c’est vous qui énoncez le terme de « fiancée », c’est presque insultant dans votre bouche ! Mais oui, effectivement, Randy est bien mon fiancé. D’autant plus étrange qu’il ne m’a absolument pas dit qu’il passait la soirée avec vous. Pas un mot, rien, le néant total. Même s’il n’avait pas été avec vous, je me serais inquiétée de la même façon. Je trouve cruel d’être évincée comme cela alors que je n’aurais rien dit si je n’avais pas découvert par hasard qu’il était avec vous. Et votre comportement ne me rassure pas davantage. On ne vous a jamais appris à regarder les autres dans les yeux ? » Juno s’était avancée près de Maëlle, fronçant légèrement les sourcils, ne sachant pas si elle devait lui faire confiance ou au contraire se méfier. C’était bien ça le problème : cette nénette n’avait pas l’air net. Soit elle fuyait parce qu’elle ressentait toujours quelque chose pour Randy, soit elle était outrée que sa fiancée ose se présenter à elle de cette manière…Ou alors, si Juno n’avait pas de chance, c’était un mélange des deux.

« Je n’ai rien contre vous, que les choses soient bien claires. Je n’ai pas l’intention de vous agressez ou de vous harceler. Je veux simplement savoir pourquoi au juste vous vous êtes donné un rendez-vous secret ? C’est juste…Merde, il n’y a que moi que ça choque ? Vous agiriez comme ça si vous étiez en couple ? » Juno ne prétendait pas du tout se mêler de la vie privée de Maëlle. Mais comprendre était la moindre des choses, et l’amie de Randy pouvait bien prendre deux minutes pour lui expliquer. Il s’agissait d’une rencontre assez…Etrange, et elles étaient aussi mal à l’aise l’une que l’autre, mais autant en finir rapidement en évitant les explications abracadabrantesques. Juno voulait juste être rassurée, et c’était bien légitime. « Je comprends qu’il vous adore, et je n’ai aucune intention de faire en sorte qu’il ne vous voit plus, bien au contraire. Tout ce que je veux, c’est savoir. L’ignorance, c’est angoissant et je suis déjà bien assez angoissée de nature. De toute façon, si Randy n’est pas d’accord avec ma manière de faire, il pourra difficilement se plaindre…Il est plus jaloux de mon meilleur ami que je ne le suis de vous !! Je ne veux pas vous effrayez ou même vous faire perdre votre temps. Je voudrais juste que vous m’accordiez deux minutes. Au pire, nous pouvons marcher en direction de votre chez-vous et nous séparer avant, une fois que j’aurais eu ce que je veux. » Juno haussa les épaules. Maëlle devait franchement la prendre pour une folle échappée de l’asile…Mais tant pis. A la guerre comme à la guerre.

• Ce n’est pas que je ne tenais pas à avoir une conversation avec Juno étant donné que Randy avait cette envie, ce besoin de nous présenter afin que l’on se connaisse étant les deux femmes de sa vie ? Oui disons cela ainsi, car il avait révélé avoir besoin de ma personne, de me savoir présente dans son existence, que je comptais énormément pour lui comme il en était tout autant pour moi. Bref, cette rencontre inattendue avec Juno tombait plutôt mal surtout qu’elle nous avait surpris ensemble et il fallait avouer que cela pouvait prêter à confusion mais Randy et moi-même savions à quoi nous en tenir en compagnie de chacun.
  
  Je ne sus comment procéder avec elle, j’étais encore sous l’effet des révélations de Randy, à savoir qu’il m’avait éperdument aimé comme jamais mais cela était le passé, maintenant son cœur appartenait à Juno bel et bien, et je m’étais faite à cette idée, je n’avais pas le choix, même si à cet aveu, je crus suffoquée pensant qu’il m’expatriait de sa vie, ce qui ne fut nullement le cas. Cela me rassura, on avait partageait tant de choses, lui et moi, c’était si intense, si fort entre nous. La jeune femme brune, reprit la parole alors que j’étais encore entre songes et réalité….
  
  « Vous traitez toujours les gens avec autant d’impolitesse ? »
  
  -Je vous demande pardon ? Soupirais-je ensuite avant de reprendre…-Ecoutez, je suis fatigué en bien des sens et si je vous ai paru insolente j’en suis réellement désolée, ce n’était pas mon attention…
  
  La brunette surenchérit en parlant encore, j’étais exaspérée, ma vie allait encore prendre un autre tournant, oui je n’aimais pas les changements car j’avais cette impression de ne rien pouvoir gérer contrairement au gout prononcé que j’avais de me lancer dans de nouvelles expériences en tout genre justement pour me sentir libres de tout mouvement, de tout mode de vie, une totale opposition entre ma vie de parfaite de tous les jours et celle de nuit…
  
  « Lorsque c’est vous qui énoncez le terme de « fiancée », c’est presque insultant dans votre bouche ! Mais oui, effectivement, Randy est bien mon fiancé. D’autant plus étrange qu’il ne m’a absolument pas dit qu’il passait la soirée avec vous. Pas un mot, rien, le néant total. Même s’il n’avait pas été avec vous, je me serais inquiétée de la même façon. Je trouve cruel d’être évincée comme cela alors que je n’aurais rien dit si je n’avais pas découvert par hasard qu’il était avec vous. Et votre comportement ne me rassure pas davantage. On ne vous a jamais appris à regarder les autres dans les yeux ? »
  
  Je soupirais de nouveau oui j’avais été un peu amer et je devais rattraper le coup ne serait-ce que pour le bonheur de Randy avant tout.
  
  -Ce n’était prévu plus que cela et…
  
  Mais Juno s’approcha de moi avec un air que je pouvais comprendre l’inquiétude qu’il lui fallait lui donner des explications, la rassurer sur sa relation et sur la personne que j’étais réellement sans toutefois évoquer le fait que Randy et moi avions partagé plus qu’une amitié, une sorte de relation intime avec des sentiments refoulés, mais ça, c’était le passé dorénavant. Elle poursuivit de façon à ce que je l’écoute sans pourvoir continuer dans ma lancée.
  
  « Je n’ai rien contre vous, que les choses soient bien claires. Je n’ai pas l’intention de vous agressez ou de vous harceler. Je veux simplement savoir pourquoi au juste vous vous êtes donné un rendez-vous secret ? C’est juste…Merde, il n’y a que moi que ça choque ? Vous agiriez comme ça si vous étiez en couple ? Je comprends qu’il vous adore, et je n’ai aucune intention de faire en sorte qu’il ne vous voit plus, bien au contraire. Tout ce que je veux, c’est savoir. L’ignorance, c’est angoissant et je suis déjà bien assez angoissée de nature. De toute façon, si Randy n’est pas d’accord avec ma manière de faire, il pourra difficilement se plaindre…Il est plus jaloux de mon meilleur ami que je ne le suis de vous !! Je ne veux pas vous effrayez ou même vous faire perdre votre temps. Je voudrais juste que vous m’accordiez deux minutes. Au pire, nous pouvons marcher en direction de votre chez-vous et nous séparer avant, une fois que j’aurais eu ce que je veux. »
  
  -Ok…Je ne connaissais pas votre existence avant ce soir, mais Randy m’a parlé de vous, de l’affection qu’il vous porte, du fait que vous étiez sa fiancée et je suis ravie pour vous, mais n’ayez crainte, je ne suis qu’une amie rien de plus.
  
  Puis je pensais à cette proposition de marcher un peu après tout autant crever l’abcès de suite non ? Je lui fis donc signe d’avancer pour ne pas rester ici dans cet endroit sombre et de discuter comme des personnes adultes et responsables.
  
  -Randy a toujours été présent pour moi et vis-versa même s’il a joué un grand rôle dans ma vie, celui d’un confident, d’un véritable ami, du grand frère que je n’ai pas eu, on était souvent fourré ensemble et il m’a aidé à aller de l’avant. Il a été le pilier sur lequel j’ai pu prendre appui après la mort de ma mère notamment, il a toujours su me comprendre, me conseiller, être présent c’est quelqu’un de réellement bien et vous avez de la chance. J’avoue que lorsqu’il m’a avoué votre relation j’ai été surprise qu’il ne m’en ait pas parlé avant mais il sait ce qu’il veut et c’est vous. Alors vous n’avez pas à vous en faire, c’est simplement que j’ai été jalouse dans le sens ou plus jamais je n ‘aurais cette place particulière dans sa vie, c’est peut-être dur à entendre mais je ne veux pas être un frein à votre vie. Je sais que je ne pourrais jamais plus débarquer à l’improviste et que je serais relégué au second rang, ça me fait un pincement au cœur mais vous avez voulu savoir, et maintenant vous savez, s’il y a autre chose.
  
  Puis me stoppant je me mis face à elle après un instant de silence, relevant la tête vers elle.
  
  -Je ne vous demande pas de m’apprécier loin de là mais j’ai fait preuve de franchise alors à vous de voir, tout ce que je souhaite c’est que Randy soit heureux, rien d’autre, il le mérite.
  
  Sur ces mots je repris mon chemin à ses côtés…

•• The only difference between me and a madman
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Juno n’était pas fâchée que Maëlle accepte de faire un petit bout de chemin en sa compagnie. Après tout, rien ne l’y obligeait. A sa place, il n’était pas évident que la jeune femme ait fait preuve d’autant « d’amabilité », et ce bien que l’amie de Randy reste d’une relative froideur. Ce n’était pas seulement la fatigue qui provoquait un tel état de fait, mais avant tout le malaise qu’elle devait ressentir. Bien que l’étudiante en physique n’ait aucunement l’intention de lui sauter à la gorge, il était logique que cela puisse lui traverser l’esprit. Il existait tant d’êtres humains instables émotionnellement que ce genre de crainte pouvait être coriace à effacer. Cela dit, plus Juno l’écoutait et plus elle la comprenait, sans forcément savoir pourquoi. Peut-être n’étaient-elles pas si différentes l’une de l’autre, contrairement à ce qu’elle avait pensé jusqu’à lors. Certes, la brunette serrait un peu les dents à chaque fois qu’elle osait les imaginer ensemble, mais il fallait rapidement qu’elle efface ce genre d’image de son esprit. Ils étaient amis désormais, et à moins qu’elle ne soit prise d’une nouvelle « folie » de ce genre, il n’y avait pas de raison qu’elle n’ait pas confiance. Randy ne lui avait jamais rien caché, à ce niveau là en tout cas. Comme n’importe qui, il lui était arrivé de mentir, mais c’était uniquement dans le but de la protéger et jamais elle n’avait été en mesure de lui en tenir rigueur. Eux deux jouissaient d’une parfaite symbiose, que beaucoup pourraient leur jalouser sans jamais parvenir à obtenir le même bonheur. Mais Juno n’avait pas l’impression d’avoir gâché quoi que ce soit en intervenant ce soir. Tout ce qu’elle voulait, c’était être au courant de la situation, et ne pas évincée de son côté. Le plus étrange, c’est qu’elles avaient semble-t-il ressentit le même sentiment, d’un point de vue sensiblement différent. Maëlle avait l’impression qu’elle serait toujours au second plan, quant à Juno, elle avait eu l’impression de ne plus du tout compter en étant ainsi mise de côté ce soir. Rester seul à s’inquiéter est le pire des châtiments. Mais Randy lui fournirait sûrement une explication plus tard dans la soirée, qui sait ? Il ne fallait jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. « Je ne peux pas parler à la place de Randy, je ne sais pas du tout comment il va gérer votre amitié au quotidien, mais je le connais suffisamment pour vous dire qu’il ne vous abandonnera pas. Si vous avez besoin de lui, que ce soit pour une raison grave ou juste pour discuter le bout de gras des heures durant…Il sera là. Je le sais, j’ai occupé cette place pour lui jusque très récemment. Je n’étais pas quelqu’un de…Simple avant dirais-je. Mais je ne compte pas faire en sorte que vous vous effaciez. Ce n’est pas mon genre, et lui imposer votre absence n’est pas non plus mon but. » Que Maëlle ne se trompe surtout pas : Juno n’était pas quelqu’un de foncièrement cruel ou même égoïste. Certes, elle n’avait pu retenir cette crise de jalousie mais à sa place, qui n’en n’aurait pas fait autant ? C’était humain que d’être un brin possessif avec la personne aimée. Après tout, la brunette ne l’avait jamais empêché de respirer…Et là encore, loin d’elle cette idée.

« Je suis désolée pour votre mère, je l’ignorais » reprit-elle à l’aide d’un sourire on ne peut plus sincère. Décidément, Juno pouvait mieux comprendre Maëlle que son interlocutrice ne pourrait jamais le penser. L’absence, cette sorte de fléau qui touche certaines personnes n’ayant pourtant aucunement mérité pareil châtiment…Elle connaissait, bien que son expérience soit légèrement différente. « J’aurais aimé connaître quelqu’un comme Randy quand ma mère nous a abandonné, mon frère, ma sœur et moi. Ca m’aurait probablement changée. Vous avez eu beaucoup de chance, et vous en aurez encore. » Juno avait compris le fonctionnement de la jeune femme marchant à son côté en à peine quelques minutes, au moins de ce point de vue là : Elle semblait craindre de s’imposer et risquer ainsi de subir les éventuelles rages de l’écossaise. Qu’elle n’ait aucune crainte…A moins d’être franchement mal lunée, la brunette savait être charmante. « Vous n’avez pas besoin de me demander de vous apprécier. Vous savez, je ne suis pas quelqu’un à qui on impose beaucoup de règles, sans quoi, je ne serais pas présidente de la confrérie des Gammas…Ceci étant, je ne vois pas du tout ce qui vous fait dire que tout sera différent avec Randy. Je pourrais parier ma chemise qu’il ne voit pas ça du même œil que vous. Je pense qu’il voudra garder votre amitié intacte, autrement dit, ça dépend surtout de vous. Je ne dis pas que parfois je n’aurais pas encore ce genre de petite crise, mais…J’ai un meilleur ami dont Randy est jaloux, vous savez ! » Juno éclata soudainement de rire en voyant la similitude affligeante des deux scenarii. Si Liam savait ça, pour sûr, il risquait de ne pas s’en remettre et de le lui ressortir jusqu’à Noël 2080 ! « C’est toujours difficile de rester fidèle à ses amis et à l’homme de sa vie. A moins que le problème soit ailleurs et que vos sentiments pour lui n’aient pas cessé. » Et là, Juno lui lança un regard inquiet, ayant soudainement perdu son sourire. Il fallait qu’elle sache, quitte à ce que la réponse lui déplaise au plus haut point.

• Bon alors me voilà en train de marcher auprès de celle qui avait su faire chavirer le cœur de Randy, espérant toutefois que ce soit une personne intègre et qui sache prendre soin de lui, alors un échange verbal ne pouvait que m’en dire davantage non ? Faisant bonne figure malgré tout, sachant ce qu’il partageait, non pas de la jalousie amoureuse, mais plutôt par crainte d’être délaissée même si Randy m’avait fait comprendre que j’étais et que j’avais toujours été une personne importante dans sa vie et que cela serai toujours le cas et il était entendu que ce serait la même chose de mon côté, nous étions de réels amis et rien ni personne ne pourrait changer cela. Chacune se lança peu à peu dans des explications pour n’avoir aucune suite défavorable par la suite, ni créer des tensions ou encore des faux-semblants !
  
  . « Je ne peux pas parler à la place de Randy, je ne sais pas du tout comment il va gérer votre amitié au quotidien, mais je le connais suffisamment pour vous dire qu’il ne vous abandonnera pas. Si vous avez besoin de lui, que ce soit pour une raison grave ou juste pour discuter le bout de gras des heures durant…Il sera là. Je le sais, j’ai occupé cette place pour lui jusque très récemment. Je n’étais pas quelqu’un de…Simple avant dirais-je. Mais je ne compte pas faire en sorte que vous vous effaciez. Ce n’est pas mon genre, et lui imposer votre absence n’est pas non plus mon but. »
  
  Je soupirais quelques peu comme soulager avant de me stopper l’entendant me dire de pareilles choses.
  
  -Avec Randy on se connait depuis…depuis des lustres et je sais comment gérer la situation et lui aussi et fortement d’ailleurs, mais il ne m’était pas évident de l’entendre dire d’aussi gentilles choses à votre sujet, je me suis sentie mise à l’écart et cela n’a jamais été le cas depuis qu’on se connait alors je pense que j’ai eu peur, il compte beaucoup pour moi, il a toujours été très présent aussi dans ma vie, c’était …non c’est comme mon meilleur ami, celui sur qui je peux compter n’importe quand, n’importe où et c’est rare de nos jours de tomber sur de telles personnes, mais je pense qu’on pourra trouver une solution , peut-être pourquoi apprendre à mieux se connaitre toutes les deux pourquoi pas ? Je ne veux pas être un souci entre vous et je sais de quoi peut être capable une jeune femme amoureuse. Je n’ai aucune mauvaise intention loin de là c’est …Randy est comme le frère que je n’ai jamais eu voyons cela ainsi.
  
  J’espérais qu’elle me croit sincère, ce que j’étais d’ailleurs à voir par la suite comment tout cela se passerait entre Juno et moi. Aux premiers abords elle paraissait amoureuse, tenant énormément à Randy, maintenant les voir tous les deux et voir si elle est honnête, ba quoi toujours cet esprit de surprotection et alors ? On ne faisait pas souffrir ceux que j’aimais et je pense qu’il en était de même avec tout le monde non ?
  
  J’avais parlé de ma mère disparue et maintenant indirectement de mon frère, ce frère jumeau que j’aurai eu …
  
  « Je suis désolée pour votre mère, je l’ignorais »
  
  -Ce n’est rien…
  
  Je ne voulais pas m’éterniser sur ce sujet, pas ce soir, pas encore en ayant discuté quelques peu avec Randy justement, que Juno reprit avec un léger sourire, telle de la compassion ?
  
  « J’aurais aimé connaître quelqu’un comme Randy quand ma mère nous a abandonné, mon frère, ma sœur et moi. Ça m’aurait probablement changée. Vous avez eu beaucoup de chance, et vous en aurez encore. »
  
  Me donnait-elle son approbation concernant ma relation avec Randy ? Elle devait comprendre que nous étions vraiment très liés et si proches que j’eus un éclat de joie intérieurement sentant mes yeux pétiller dans cette pénombre ou seuls cela aurait pu se voir sous un lampadaire au coin d’une rue peut-être ou encore sur un trottoir, sur lequel nous marchions désormais afin de rejoindre ma chambre d’étudiante en la Maison des Sampi.
  
  -Oui ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir un réel ami à ses côtés, et Randy est une personne exceptionnelle, c’est vous la chanceuse, je veux dire…nous sommes chacune chanceuse à notre manière, et cela me convient tout à fait, et pour votre famille désolée également…
  
  Puis la discussion reprit son cours.
  
  « Vous n’avez pas besoin de me demander de vous apprécier. Vous savez, je ne suis pas quelqu’un à qui on impose beaucoup de règles, sans quoi, je ne serais pas présidente de la confrérie des Gammas…Ceci étant, je ne vois pas du tout ce qui vous fait dire que tout sera différent avec Randy. Je pourrais parier ma chemise qu’il ne voit pas ça du même œil que vous. Je pense qu’il voudra garder votre amitié intacte, autrement dit, ça dépend surtout de vous. Je ne dis pas que parfois je n’aurais pas encore ce genre de petite crise, mais…J’ai un meilleur ami dont Randy est jaloux, vous savez ! »
  
  Je l’écoutais attentivement avant de pouffer de rire tout comme elle venait de le faire avouant que notre histoire avec « notre » meilleur ami était très voire plus que similaire.
  
  « C’est toujours difficile de rester fidèle à ses amis et à l’homme de sa vie. A moins que le problème soit ailleurs et que vos sentiments pour lui n’aient pas cessé. »
  
  Et bien là elle venait de me faire cesser de rire, écarquillant les yeux ne sachant que dire…puis reprenant mon sérieux je me devais d’être honnête enfin sur mes sentiments à l’égard de son fiancé qu’était Randy.
  
  -Juno écoutez…ce n’est pas une question de sentiments aux sens propres, car je sais qu’à la valeur de Randy à mes yeux et vice versa mais je l’ai toujours eu à mes côtés et pour moi, et là tout bascule, il vous a vous désormais et je passe en second plan, je suis d’ailleurs ravie pour lui d’avoir trouvé chaussure à son pied et le voyant si heureux et comblé mais…c’est peut-être égoïste mais je me suis posé la question « Et moi alors dans tout ça ? Ou est ma place ?! »
  
  Je tentais de me calmer, n’ayant pas hurlé ou pousser une crise mais simplement me laissant aller mes sentiments, mes peurs, mes angoisses que je repris après une inspiration profonde.
  
  -Il est un tout pour moi et l’a toujours été, c’est un pilier de mon existence et je ne sais pas comment je ferais si la vie ou un événement devait nous séparer réellement, je ne dis pas que là, c’est le cas, mais je tiens réellement à lui, et n’y voyez rien d’autre aucune méprise, aucun sous-entendu, de toute façon il vous en parlera de vive voix et vous verrez qu’il dira la même chose, et peut-être même devriez-vous vous le rejoindre afin d’éclaircir tout cela maintenant au lieu de vous torturer l’esprit, c’est du moins ce que je ferais à votre place, ne laissez pas un malentendu se mettre entre vous, il n’y a pas lieu d’être, je vous assure.
  
  Je pense que l’on c’était tout dit non ? Maintenant c’étaient à eux de régler cela, de mettre les choses à plat, d’évoquer ma présence dans leur vie ou pas ?

• 
  J’avais suggéré à Juno de rejoindre Randy pour se sécuriser mentalement et physiquement je savais que dans de pareilles circonstances parfois il était difficile de se contrôler, de contrôler ses émotions et tout ce qui en découlait, je ne voulais pas la savoir mal par ma faute, par celle d’avoir vu Randy ce soir la laissant supposer un tas de choses non fondées. Mais elle insista de façon polie pour rester à mes côtés pendant encore un temps.
  
  « Je le rejoindrais mais après seulement vous avoir raccompagnée si vous le voulez bien. Les rues ne sont pas sûres ces temps-ci et je serais plus rassurée. Tempérament inquiet, ça ne se contrôler pas ! »
  
  Etonnée mais ne voulant pas la rembarrer, je ne pus qu’accepter son offre de me raccompagner, comme si elle serait mon garde du corps, étonnant non ?
  
  -Très bien si vous insistez, continuons notre marche.
  
  Je n’étais pas des plus rassurée, que je me demandais même si elle ne voulait pas me foutre dessus pour évacuer ce sentiment d’insécurité de son couple. Toute femme réagirait de la sorte, surtout trouvant son bien aimé avec une autre, le tard soir à regarder les étoiles, si proches et surtout sans rien avoir dit à sa moitié.
  Puis sans m’y attendre elle sortie trois mots qui me firent froid dans le dos et surtout cela était si …inattendu ! Que stoppant ma marche je me tournai vers elle, me demandant pourquoi elle agissait ainsi et pourquoi se confiait-elle de la sorte.
  
  « J’ai été violée. Je veux dire, pendant qu’il était avec vous au Texas, sans même m’avoir prévenue qu’il partait quelques temps, on m’a agressée. »
  
  Comment ne pas se sentir coupable de la sorte ? Il était avec moi au Texas et elle s’était faite agressée. Pourquoi Randy ne me l’avait-il pas dit ? Puis se sourire sur ses lèvres qui cachait une profonde détresse, je pouvais le sentir que cela me fit une drôle de sensation même si je ne voyais pas vraiment ou elle voulait en venir.
  
  « Je ne veux pas que vous vous sentiez coupable puisque vous n’y êtes strictement pour rien. Je ne dis pas ça non plus pour obtenir votre bénédiction, votre compassion, votre pitié ou que sais-je encore… C’est juste ce qui explique ma venue ce soir. Je devais savoir tout ça, je devais m’assurer que même si vous êtes proches, je n’aurais pas à surveiller sans arrêt mes arrières parce que vous voulez le récupérer. C’est un peu cruel de dire ça, je sais, mais loin de moi l’idée de vous nuire. Je sais maintenant que vous êtes quelqu’un de bien et de droit. Comme lui. Et je le répète, vous n’êtes pas responsable de tout ça. »
  
  -Bien sûr que si la situation avait été différente, s’il n’y avait pas eu cette escapade au Texas tout ceci ne se serait peut-être pas produit et oui j’ai la sensation d’être fautive quelque part…Je suis de tout cœur avec vous, même si cela n’apporte pas grand-chose…et pour Randy il n’y a aucune crainte à avoir, j’étais été jalouse et surprise sur le moment où il m’a annoncé vos fiançailles mais j’en suis ravie pour lui, pour vous aux premiers abords aussi, vous me paraissez être une personne bien et droite…et je ne veux pas le récupérer puisqu’il n’a jamais été mien ; Nous sommes amis, de vrais bons ais c’est juste que je vais devoir me faire à l’idée qu’il a une amoureuse, Lançais-je avec une certaine légèreté afin de dédramatiser quelques peu cette relation tendue aux aveux extrêmes.
  
  Puis elle poursuivit mais la suite de ses paroles me firent m’étonner qu’encore plus, la regardant avec un air ahuri sur le moment avant de soupirer encaissant tout cela en une seule et unique soirée, cela était d’un poids immense.
  
  « Il ne sait rien et je vous demande de ne rien lui dire. Même si vous êtes proches j’ose espérer que vous respecterez mon silence. Je le connais par cœur, je sais très bien ce qu’il ferait s’il savait. Et s’il était blessé… Je ne m’en remettrais jamais. »
  
  -Mais…c’est important qu’il le sache non ? Baser une relation sur un mensonge c’est…il n’y aura rien de bon qui en ressortira, s’il l’apprend un jour il vous en voudra de ne lui avoir rien dit, Randy …Randy saura vous soutenir et si vous lui demandé de reste auprès de vous au lieu de rechercher celui qui a fait ça, il vous écoutera, j’en suis sure.Et ce que vous me demandez est énorme, je ne suis pas sûre que ce soit la meilleure à faire de ne aps lui avouer.
  
  « En rentrant du Texas, il ne m’a jamais parlé de vous ou de ce qu’il a fait là-bas et j’ai respecté son choix. Il a le droit d’avoir son petit jardin secret. Je pense qu’il m’en voudra de vous avoir suivie pour vous parler, puisqu’il ne comprendra pas forcément pourquoi je l’ai fait, mais… Tant pis. Je m’assurerais de me faire pardonner et lui dirait qu’en dépit de tout ce que je pensais, j’ai fait une rencontre étonnante. Je vous comprends, je crois. Pendant longtemps il a été un pilier de mon existence quand je refusais catégoriquement de laisser libre court à des sentiments plus intenses. »
  
  Devais-je lui dire en quoi consistait notre échappée sauvage, car c’est comme cela que j’avais vu et vécu les choses.
  
  -Je n’en savais rien et Randy ne m’a parlé de vous que ce soir, alors qu’il a eu des occasions pour le faire mais ce n’est pas le plus important, et le Texas, c’est une partie de « nous », on a vécu tellement de choses là-bas et il m’a été d’un grand réconfort surtout après le décès de ma mère, il m’a remise sur les rails, m’a toujours soutenu et je n’avais jamais quitté seule le Ranch familial, mon père me manque chaque et ma vie rocambolesque également alors j’ai eu envie de retourner un peu auprès des miens et Randy m’a accompagné comme un ami de notre famille, on s’est aérer la tête et l’esprit, loin de la ville, chevauchant à travers des kilomètres de plaines et ça m’a redonné du pep’s. Et prendre le grand air a semble-t-il été bénéfique puisqu’il sait ce qu’il veut et en l’occurrence c’est vous Juno.
  
  Puis d’un air compatissant je la regardais avant de reprendre la marche jusqu’à la cité universitaire ou je résidais.
  
  -Pourquoi ne pas venir un jour passer du temps là-bas, cela vous ferait le plus grand bien.
  
  Peut-être pourrait-elle s’aventurer dans notre cercle fermé de Randy et de moi, si toutefois le jeune homme était d’accord bien sûr…