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FLASHBACK ••• She's not my bestfriend, she's my soulmate. My heart's twins!

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MessageSujet: FLASHBACK ••• She's not my bestfriend, she's my soulmate. My heart's twins! FLASHBACK ••• She's not my bestfriend, she's my soulmate. My heart's twins! EmptyDim 29 Avr - 14:39

    ❝Lorsque l’on meurt ou que l’on souffre d’une horrible perte nous traversons tous cinq étapes de la peine. On passe par le déni car la perte n’est pas envisageable, on ne peut imaginer que c’est réel. On s’énerve contre tout le monde, contre les survivants, contre nous-même. Puis on trouve un arrangement, on supplie, on implore, on offre tout ce qu’on a, on offre nos propres âmes en échange d’un jour de plus. Quand les négociations échouent la colère est difficile à contenir, on tombe dans la dépression, le désespoir, jusqu’à ce qu’on accepte finalement que l’on a tout tenté. On abandonne. On abandonne et on accepte. Le chagrin peut être une chose que l’on a en commun mais il est différent pour tout le monde. [...] La pire chose c’est qu’à la minute où vous pensez l’avoir surmonté, ça recommence. Et toujours, à chaque fois, vous ne pouvez plus respirer. Le chagrin comporte cinq étapes. Elles nous semblent à tous différentes, mais il y en a toujours cinq : le déni, la colère, les négociations, la dépression, l’acceptation.❞

« La vie, le malheur, l'isolement, l'abandon, la pauvreté, sont des champs de bataille qui ont leurs héros ; héros obscurs plus grands parfois que les héros illustres. »

Londres – Décembre 1995

Les vacances scolaires étaient annoncées, bientôt les enfants allaient pouvoir fêter Noël. Se gaver d’un long repas familial, copieux et ouvrir des paquets dès que les douze coups sonneront. Des cris de joie, des larmes ou des déceptions, mais la ville entière sera témoin de bonheur. Les rues pavées s’étaient toutes recouvertes d’un manteau de neige, les flocons tombaient en abondance du ciel gris. Le temps était doux, un vrai temps de neige et d’hivers. Dans une maison modeste d’un quartier Londonien, ce n’était pas des cris de joies que l’on entendait provenir, mais plutôt deux voix s’élever avec force. Un homme et une femme, en très grande conversation alors qu’à l’étage, reposait dans son lit, une petite brune inconsciente de ce qui se tramait en dessous d’elle. Et pourtant, si le sommeil n’avait pas été aussi lourd, Elina aurait pu entendre ses parents se disputer à propos de cette décision qu’ils avaient prise et qui avait rendu Elina plus de dix ans plus tard, en fille froide et inatteignable. La conversation houleuse portait sur leur découverte, Bradley et Elisabeth Brown, étaient à présent en danger. Et ils devaient fuir, mais ils savaient que c’était dangereux et ils ne souhaitaient pas mêler leur fille à ça. C’est pourquoi Bradley avait trouvé une solution après un rapide coup de téléphone à une connaissance influente. Maureen était une aide précieuse puisqu’elle leur offrait une porte de sortie sûre et un avenir sain pour leur enfant. Mais pour cela, il devait passer la porte en la laissant, sans jamais se retourner. Un choix difficile pour Elisabeth qui aimait sa fille du plus profond de son cœur. Imaginer ne serait-ce qu’un instant de laisser une enfant, une toute petite fille en proie à l’abandon, était un supplice. Un destin cruel et un avenir entaché pour Elina, même si elle était en sécurité et ne manquait pas d’amour, l’avait certifié Maureen. La dispute dura de longues heures avant qu’au final, la décision ne soit prise. Ils montèrent dans leur chambre et préparèrent des valises, la maison fut rapidement prise d’assaut d’aller-retour rapide et calculé par les deux espions de métier. Elisabeth s’arrêta devant la chambre de sa fille qui dormait à poing fermé, ne froissant pas ses draps. Elle espérait qu’Elina rêvait de joie, d’un monde fantastique et qu’elle se souviendrait de ça quand… ils partiront. Elisabeth porta une main à sa bouche, en proie à la douleur de ce qu’elle s’apprêtait à faire. Pourtant, il le fallait. Elle le devait. Son métier était un chemin de sacrifice, et elle l’avait bien voulu depuis qu’elle était allée dans cette voie. Refermant la porte, ils finirent par se coucher l’un contre l’autre pour cueillir quelques heures de sommeil. Le lendemain matin, Bradley fut le premier à envahir la maison pour finir de récupérer des affaires. Il mit toutes leurs valises dans le coffre de la voiture avant de rentrer dans la maison ou sur les marches, attendait la petite brune qu’était sa fille. Dans son pyjama de licorne verte, tenant un ours un peluche d’une main, Elina observait de ses grands yeux marron son père déjà habillé alors qu’il était encore tôt et qu’il ne travaillait pas aujourd’hui. « Tu vas où papa ? Tu travailles encore aujourd’hui ? » Bradley eut un sourire crispé, sa gorge se serrant. Il s’était montré fort depuis la veille, mais la douleur allait être conséquente pour lui également de laisser sa petite merveille derrière lui. S’approchant d’elle pour la prendre dans ses bras, il déposa un baiser sur son nez en affichant un sourire qu’il espérait sincère. « Non mon étoile, je ne travaille pas aujourd’hui. Maman et moi avons une petite course à faire, et tu vas devoir rester quelques minutes toute seule. Mais tu es grande maintenant, je suis sûr que tu nous rendras fiers. » Le père de la petite avait bien choisi ses mots, car il savait que tendre un défi à sa fille l’occuperait. Et cela éviterait qu’elle se pose des questions, durant un temps du moins. Car que se passerait-il quand Elina se rendra compte que les minutes sont devenues des heures ? Il déposa Elina sur le sol, la laissant se rendre au salon pour se poser devant un dessin animé tandis qu’il continuait à rassembler les affaires. Il prit le cadre qui était déposé sur un meuble dans l’entrée. Ses yeux verts s’humidifièrent en observant la photo de sa fille avec un grand sourire joyeux. Il retourna le cadre et prit la photo qu’il glissa dans la poche près de son cœur. « Elisabeth ? Nous devons y aller… » La femme brune se tourna vers son époux avec une grimace avant d’hocher de la tête. Son regard dévia sur le salon où le haut de tête de sa fille dépassait du canapé dans lequel elle était. Le cœur d’Elisabeth pulsait rapidement à chaque pas qu’elle effectuait pour aller auprès d’Elina. Elle contourna le sofa avant de s’asseoir à côté de la petite brune qui porta son regard chocolat sur sa maman. « Papa et moi… on va faire une petite course mon cœur. Tu restes sage ici, d’accord ? » La voix d’Elisabeth tremblait, sa gorge s’était resserrée avec difficulté alors qu’elle luttait avec les larmes qui voulaient franchir ses yeux bruns. Se montrer forte, sinon elle inquiéterait sa fille. Passant une main dans les cheveux de sa fille, celle-ci affichait un regard d’incompréhension, car son intelligence lui avait fait remarquer la lueur de tristesse dans les yeux de sa mère, et sa voix qui n’était pas aussi assurée que d’habitude. « Vous allez revenir après, hein maman… Tu me promets et comme ça, on fera des gâteaux en forme d’étoiles… tu me promets ? » Grand dieu que c’était difficile. Elisabeth ferma les yeux avant de hocher de la tête en collant son visage sur le haut de crâne de sa fille. « Je te promets mon amour, on reviendra et on fera nos gâteaux… Et papa t’emmènera à la campagne voir tes étoiles…Je te le promets. » Une larme franchit la barrière de ses yeux bruns alors que la lutte était trop douloureuse pour elle. Elle sentit la main de son mari serrer son épaule et elle se releva avec mal, papillonnant des yeux avant de sortir du salon. Bradley se pencha pour prendre sa fille et la serrer dans ses bras avec force. « Tu es sage, d’accord mon étoile. Papa et Maman t’aiment de toutes leurs forces, aussi grands que l’univers est rempli d’étoiles, de planètes… Tu n’oublieras jamais ça, d’accord ? » Elina avait la tête posée sur l’épaule de son père, les sourcils froncés et se redressa en plantant son regard brun dans celui de son père. « Pourquoi tu me dis ça papa ? Vous revenez après… » Bradley eut un sourire triste, hochant de la tête avant d’ajouter d’une voix rauque. « Je voulais juste que tu le saches, mon étoile. » Il reposa la fillette sur le canapé et quitta le salon, suivi de près par la gamine. Elisabeth affronta le regard de sa fille, et durant quelques secondes, elle eut envie de franchir la barrière invisible qu’ils avaient érigée. D’emporter sa fille dans ses bras et de fuir avec elle. Mais c’était impossible, interdit. Alors, elle se contenta d’un sourire, d’un signe de main et d’un baiser envoyé avant de passer la lourde porte de chêne. Bradley récupéra les clés, et referma la porte derrière lui. Il porta ses deux mains à son visage, grognant contre la cruauté de ce monde. Il descendit les marches enneigées et monta dans sa voiture. Le moteur vibra, et la voiture sombre quitta l’allée de leur maison pour sauver leurs vies, mais surtout celle de ce petit trésor qu’était leur fille, Elina.

« Les larmes sont un don. Souvent les pleurs, après l’erreur ou l’abandon, raniment nos forces brisées. »

Elina s’installa dans le salon, un paquet de gâteau entre ses jambes et la télévision qui fonctionnait, renvoyant les images d’un Disney tandis qu’elle attendait sagement ses parents. Au plus profond de son cœur, les paroles qu’avait eues son père l’avaient fait douter. Pourquoi son père lui avait dit ces mots si ce n’était pour lui faire comprendre quelque chose. Depuis le matin, ils avaient eu un comportement étrange. Et leurs baisers ressemblaient plus à des adieux qu’un simple au revoir. Mais la petite fille ne voulait pas croire à cela et se concentrait sur l’hypothèse qu’il reviendrait dans quelques minutes. Plusieurs heures qu’elle se répétait ses mots. Une portière de voiture claqua et Elina fonça rapidement jusqu’à la porte d’entrée qu’elle ouvrit, sortant pieds nus dans la neige. Mais il s’agissait de Gwen, la voisine aux mille chats. Soupirant de déception, Elina rentra dans la maison beaucoup plus chaleureuse que l’extérieur et retourna sur le canapé, enfouissant ses pieds froids sous un coussin. La pièce changeait de couleur sous le soleil qui commençait à effectuer son voyage pour laisser place à la nuit et aux étoiles. Si la petite fille ne commençait pas à avoir peur, elle se serait précipitée vers la fenêtre pour voir apparaître la première étoile. Mais elle n’était pas dans un état d’euphorie et de joie. La sombre peur commençait à saisir son cœur innocent, ses parents ne revenaient pas et la nuit allait bientôt étendre son manteau de ténèbres. Elina avait faim, seulement elle avait peur de quitter le canapé pour s’enfoncer jusqu’à la cuisine. Qui sait, ces parents allaient finir par revenir et elle pouvait louper leur arrivée pour avoir répondu à l’appel de son ventre. Non. Ses paupières commencèrent à devenir lourdes et elle se laissa emporter par Morphée sans se débattre alors que l’horloge murale sonnait vingt heures. Quand elle était enfant, Elina n’avait pas été sujette aux cauchemars. Elle en avait fait comme tout enfant à trois ans, la période, mais c’était relativement rapide et exceptionnel. Seulement, cette nuit, elle en fit un. Le genre de rêve qui vous fait frémir, qui vous aspire toute force vitale. Celui qui recouvre votre chair d’un voile de sueur et de peur, celui qui vous fait perdre tout repaire à votre réveil. Pour Elina, elle s’éveilla en sursaut hurlant de tout son soul et appelant ses parents qui jamais plus, ne reviendront. « Mamaaaaan ! Papaaaaaa ! » Mais Elina était obligée de se conforter toute seule avec son ours en peluche. Pas de caresse sur son front pour apaiser ses peurs, pas de baisers et de paroles douces pour la calmer. Juste le froid qui avait envahi la maison et la solitude. Tremblante, la jeune enfant s’était enroulée contre les coussins, tenant avec force son ours en peluche et seul compagnon pour refermer ses paupières. Les deux jours suivants furent à l’identique du premier. Elina resta toute la journée sur le canapé, ne se levant que lorsqu’elle l’était obligée et rappelé par son corps et ses besoins. Mais, pas une seule fois, ses pieds n’avaient été ailleurs que dans les toilettes ou le salon. La seule nourriture qu’elle avait avalée datait du jour de départ de ses parents. Son petit corps frêle s’affaiblissait, mais qu’importe, la jeune enfant attendait toujours un infirme espoir. Pourtant, depuis le matin même, elle avait compris que ses parents ne reviendraient pas. Qu’ils avaient menti et l’avaient abandonné. Pourquoi ? Qu’avait-elle fait ? Elle avait toujours été parfaite, sage et attentive. Ramenant d’excellentes notes, apprenant avec application. Une enfant qu’on rêve d’avoir de par sa bonté, son intelligence et sa facilité à vivre. Pourquoi l’avait-il laissée seule dans cette grande maison, sans aucune source de chaleur maternelle et paternelle. Les larmes qui jusqu’ici n’avaient pas franchi ses paupières dévalèrent ses joues opalines. Son corps se secoua de spasmes douloureux, la douleur, la peur étaient grandes chez cette enfant de sept ans. Elle appelait, criait le nom de ses parents qui ne répondaient pas. Qui ne revenait pas de cette petite course rapide. Ses yeux marron semblaient avoir ouvert les vannes et Elina ne pouvait plus s’arrêter de pleurer, alors qu’un autre sentiment beaucoup plus puissant et destructeur faisant son apparition. La colère. Incompréhension puissante, sa fureur était aussi forte que pouvait l’être celle d’une grande personne. Un sentiment rare chez un enfant qui pourtant était bien présent et qui animait le cœur d’Elina avec intensité. « MENTEUR ! » La petite fille s’était redressée, envoyant valser son ours en peluche dans le salon. Ses mains prirent chaque objet à sa portée et l’envoyaient avec toute la force dont elle était capable, décuplée par sa douleur, contre les murs. Les objets se brisaient, envahissant le sol de morceau de verre. Elina marchait dessus, gémissant sous la douleur, mais jamais n’arrêtant la furie dont elle était contrôlée. Le salon ressembla rapidement à une scène de guerre, les cadavres étant représentés par les morceaux de vases, verres et autres objets brisés. La petite brune laissait derrière elle des marques de pieds en sang, mais la douleur avait complètement déserté son être. Comme si elle était devenue une coquille complètement vide. Elle ouvrit la porte pour sortir à l’extérieur, marchant dans la neige avec son pyjama licorne verte, ses pieds qui tachaient l’immaculé blanc d’une couleur vermeille. Sans réfléchir, les larmes toujours présentent sur ses joues, Elina marchait sans but ultime, complètement perdu. Le froid de la neige anesthésiait ses blessures aux pieds, et quand bien même il n’y aurait pas eu le froid, Elina n’aurait rien ressenti. Ses pensées étaient loin, son cœur était déserté de tout sentiment. Seules les larmes de son visage trahissaient la peine de la petite fille. Elle continua à marcher, sans savoir où elle allait lorsque son corps buta contre quelqu’un. Elle redressa le visage, croisant un regard doux qui semblait surpris de voir une petite fille en pyjama dans la rue, pieds nus et laissant derrière elle des traces rouges. Mais Elina le contourna et continua de marcher, avant de se faire arrêter par cet homme qui posa ses mains sur ses épaules. « Mon dieu, mon enfant, mais qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? Où sont tes parents ? » Les yeux d’Elina qui brillaient déjà avec force doublèrent d’intensité ainsi que les billes salées et sa voix fluette exprima sa douleur. « Ils sont partis… Ils m’ont abandonné… Mes parents sont partis… » Elle baissa la tête, son corps tremblant de ses sanglots répétitifs et l’homme prit la petite fille dans ses bras, caressant son dos pour calmer la peine alors qu’il n’en menait pas large. Jack Valentyne était un homme bon, foncièrement bon. Le matin même, sa femme lui avait donné une adresse où il devait se rendre rapidement. Là-bas, il trouverait une chose dont il devrait s’occuper. Et sa femme était certaine que Jack ne laisserait jamais cette chose dans l’abandon. Elina Brown. Ce que Jack ignorait, c’est qu’en revenant, sa femme aussi l’aurait quitté, laissant derrière elle une petite fille tenant un bébé dans ses bras. Jack était parti depuis plusieurs heures, cherchant la fameuse chose. Et lorsqu’il rencontra la petite fille, il sut que c’était ça. Il souleva le corps frêle de l’enfant dans ses bras, l’enfermant dans son manteau pour la protéger du froid. « Je vais te garder avec moi. Tu seras toujours en sécurité avec moi. » Et Jack rebroussa chemin pour retourner retrouver femme et enfant, amenant une nouvelle habitante. Durant le chemin, il se présenta avec douceur avant de cueillir le prénom de la petite fille. Elina.

« Quand on s'abandonne, on ne souffre pas. Quand on s'abandonne même à la tristesse, on ne souffre plus. »
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MessageSujet: Re: FLASHBACK ••• She's not my bestfriend, she's my soulmate. My heart's twins! FLASHBACK ••• She's not my bestfriend, she's my soulmate. My heart's twins! EmptyMer 2 Mai - 15:20

FLASHBACK ••• She's not my bestfriend, she's my soulmate. My heart's twins! Tumblr_m372md25iA1rsictzo1_500
•• Moi et mes frères vogueront...Yoho quand sonne l'heure,
Hissons nos couleurs ; Hissez ho, l'âme des pirates jamais ne mourra.

Décembre 1995.

La chaleur évidente de ce foyer s’était en allée. Au milieu du salon, la cheminée était éteinte, le vieux chien s’était endormi du sommeil du juste comme si l’aube suivante ne pouvait qu’être plus clémente. Impossible de deviner l’heure qu’il pouvait bien être puisque Juno avait perdu toute notion du temps. Ses yeux étaient grands ouverts, presque écarquillés, et elle n’osait pas faire le moindre geste. En face d’elle, une jeune femme à l’impressionnante beauté dont les traits étaient marqués par la tristesse. Tout ceci n’était qu’un déchirement, mais celui-ci demeurait nécessaire. La maison avait été sacagée la veille, et contrairement aux suppositions de son mari Jack, Maureen n’était pas convaincu. Il ne s’agissait pas d’un cambriolage puisque rien n’avait été volé, la mafia ne pouvait donc qu’être derrière cette mise en scène d’intimidation. Ainsi, les membres tremblants, une peur indicible lui sciant littéralement le ventre, cette femme avait pris une toute dernière fois sa ravissante petite fille entre ses bras avant de lui confier son petit frère, encore bébé, sans faire preuve du moindre manque de confiance. « Tout ira bien ma chérie, tu verras » lui avait-elle dit d’une voix douce. La petite Juno, âgée de sept ans seulement à ce moment là, se souvenait parfaitement de n’avoir rien répondu. Elle avait bien trop peur pour être locace, au même titre qu’elle ait été trop jeune à ce moment précis. « Il est normal que tu sois triste au début. Je sais que cela ne va pas être facile, mais un jour, tu auras à ton tour un bébé et tu verras que ton seul désir sera de le protéger. Il sera sans défense et tu devras te couper en quatre pour l’aider. Tu auras l’impression de ne jamais faire ce qu’il faut comme il le faudrait, mais l’important à la fin de la journée, c’est que ton bébé se sente bien. Alors même si tu dois être triste, j’aimerais que tu ne le sois pas trop longtemps…Tu veux bien faire ça pour moi, ma chérie ? Tu dois vivre ta vie à ta façon, du mieux que tu peux, car jamais personne ne pourra t’en vouloir d’avoir fait de ton mieux. Je t’aime, ma belle Juno…Et je sais que tu surmonteras tout ceci. » Aucun mot sur son père, ou même son frère, sur cet avenir qu’elle leur imposait et qui serait totalement dépourvu de sa présence. Cet abandon était un pur acte de cruauté, et bien qu’elle ne s’en rende pas encore totalement compte, la petite fille qu’elle était avait été complètement cassée, comme une vulgaire poupée de porcelaine. Des larmes s’écoulaient déjà de ses yeux d’une magnifique couleur noisette, et ses petits membres semblaient crouler sous le poids de son petit frère, Jaimie. Elle voulait supplier. Elle voulait avoir la force de faire en sorte que sa mère ne reste, qu’elle ne l’abandonne pas et combatte avec elle cette situation impossible. Maureen n’aurait jamais dû choisir ce que Juno considérait comme la solution de facilité. Alors quoi, la mafia menaçait et elle prenait la tangente ? C’était aussi injuste que c’en était cruel !! Mais Juno n’avait pas laissé échapper un seul son, s’engouffrant dans un silence coupable qui allait la martyriser pour le restant de sa vie. Son père était sûrement à des lieues d’imaginer que sa femme serait partie sans le moindre mot une fois qu’il reviendrait. Ce professeur d’Histoire tout juste sorti de ses études avait épousé sa femme très jeune, et avait fondé une famille le plus naturellement du monde. Le caractère de sa fille aînée était souvent impossible, adorable et énigmatique en même temps, mais ils formaient tous les quatre une famille. Juno peinait à imaginer comme Jaimie allait s’en sortir sans mère. Mais elle avait claqué la porte. L’impétueuse Maureen Hale, celle que tous auraient rêvé d’épouser dans la promo où ils s’étaient rencontrés avec Jack, était partie sans autre forme de procès, sans jamais rebrousser chemin. La brunette ne sut jamais si elle avait éprouvé des regrets. Tout ce qu’elle avait fait, c’était attendre. A croire que son existence toute entière se résume à un seul et unique mot : Attente.

Dans les ténèbres de cette journée voilée, Juno avait attendu des heures, dans le noir le plus complet, sans bouger d’un milimètre bien que ses membres soient aussi tendus que la corde d’un arc. Plus les minutes filaient sur le cadran, et plus la petite fille était pétrifiée. Jaimie n’avait pas encore pleuré, mais cela finirait par arriver, et du haut de ses sept ans, qu’était-elle censée faire ? Le changer, le nourrir ? Jack lui avait toujours formellement interdit de s’approcher du four, du micro-ondes et de tous les ustensiles de cuisine de peur qu’elle ne se blesse. Ce n’était guère étonnant : La petite demoiselle avait déjà tenté de mettre des ciseaux dans une prise de courant alors qu’elle n’était pas plus haute que trois pommes à ce moment là ! Sauf que c’était différent cette fois. Son petit frère était sous sa responsabilité et risquait de mourir de faim si elle ne parvenait pas à bouger au moins le petit doigt. Rien à faire, elle était pétrifiée d’angoisse. Les mots de sa mère lui revenaient inlassablement à l’esprit, et mon dieu, elle ne parvenait pas à penser à autre chose. Elle appelait silencieusement son père, et se faisant, les larmes coulaient toutes seules le long de ses petites joues pâles et froides. Depuis combien d’heures était-elle debout au beau milieu du salon, au juste ? Nul ne le savait, et surtout pas Juno. Par miracle, Jaimie n’avait pas poussé le moindre son lorsque son père rentra enfin, le visage presque ravi, tenant dans sa main une fillette de l’âge exact de sa fille. Mais son expression changea littéralement lorsqu’il découvrit sa brunette unique et préférée au beau milieu du salon, pétrifiée, son frère dans les bras, prête à s’écrouler.

« Juno ma chérie mais qu’est-ce qu’il sait passé ? » Par précaution, il avait pris Jaimie dans ses bras, avec toute la délicatesse de papa poule qui le caractérisait. Mais la fillette était encore tellement sous le choc qu’elle ne put dégoiser trois mots qu’après un long moment bercée dans les bras de son père. Jack n’était pas un idiot. Il connaissait sa femme, son passé, sa famille. Il savait bien qu’elle finirait par ne pas se retenir et choisir la facilité, immanquablement, en partant du principe que c’était pour sauver les siens. Tu parles ! Personne ne peut tourner les talons et pouvoir se regarder dans une glace les années suivantes, à moins d’être possédé par une inhumanité totale. L’homme ne savait plus ce qu’il devait croire. Il aimait pourtant cette femme à en rompre les battements de son cœur, et n’imaginait pas une seconde son quotidien si elle n’était pas là pour le partager avec lui, cependant…Ici, ses enfants étaient impliqués. Il n’était pas question qu’il les laisse seuls et puisque Maureen avait choisi la voie de la souffrance, ainsi soit-il. Jamais Jack ne ferait le rapprochement avec ce fameux mot qu’elle lui avait laissé, et qui avait eu pour but qu’il n’aille trouver et ne recueille la petite Elina. La seconde brunette faisait d’ors et déjà partie de sa famille à ses yeux. Il savait que ce ne serait pas simple tous les jours, mais il voulait y croire. Il s’accrochait à cette idée folle afin de ne pas sombrer de son côté, même si pour l’instant, c’était Juno qu’il serrait fortement dans ses bras tout en caressant ses longs cheveux bruns. Il remercia presque le ciel que Jaimie soit encore bien trop petit pour comprendre tout ceci. « Maman…Elle est partie… » Il fallut pratiquement une heure à Juno pour parvenir à lâcher du lest et à dégoiser ces quelques mots. Son corps était encore excessivement tendu, mais ses paroles permirent à Jack de comprendre que cette fois-ci, il ne pourrait rien changer à la situation. Il devait se concentrer sur ses enfants. « Juno, j’aurais voulu que tu ne vives jamais ça. Mais ça va aller ma chérie…On va s’en sortir. On est les trois mousquetaires. » Cette idée fit rouvrir les yeux à la jolie petite brunette et ce fut à ce moment précis qu’elle posa ses yeux sur Elina, toujours au même endroit. Ce contact fut en quelque sorte primordial…Le premier des deux sœurs. Juno descendit bientôt des bras de son père, essuya ses joues potelées et tâcha de sourire à la nouvelle venue, comme si rien de tout ce qui s’était passé avant n’avait d’importance. A partir de ce moment, elle sut parfaitement comment mettre ses émotions de côté pour aider celle qui allait devenir sa jumelle de cœur. Un lien à la fois étrange, indescriptible et pourtant indestructible. « Je te présente Elina. Elle va vivre avec nous maintenant. » Inutile qu’il précise qu’il allait l’adopter dès le lendemain en allant la reconnaître, et qu’elle était donc sa nouvelle sœur. Juno le savait déjà, dans le fond de son âme d’enfant.

Ce ne fut pas seulement un contact visuel qui se joua entre les deux fillettes. Juno s’approcha bientôt pour mieux regarder Elina, dont le regard semblait tout aussi troublé que le sien. La journée avait été aussi atroce pour l’une que pour l’autre, et sans savoir pourquoi, la fille de Jack savait que sa nouvelle sœur ne la rejeterait pas. Elle la serra donc doucement contre elle, en un geste sans violence, sans sous-entendu. Juste une marque de bienvenue dans cette famille à l’allure pourtant brisée. Nul ne savait ce qu’il allait advenir de ces fameux trois mousquetaires…Mais Jack allait très certainement veiller au grain. Il avait toujours voulu être père, lui qui était enfant unique. Il voulait désormais protéger ses trois trésors de la moindre souffrance, et il allait s’y ateler dès maintenant. Que personne n’ose s’en prendre à ce petit cercle privilégié…Et si Juno porte toujours le nom de sa mère à l’heure actuelle, c’est celui de son père, de cet homme qui ne l’a jamais abandonné qu’elle retient en premier et souhaite mettre en valeur. Quant à sa sœur…Une fois qu’elles furent main dans la main, inutile de dire qu’elles ne se lâchèrent plus.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK ••• She's not my bestfriend, she's my soulmate. My heart's twins! FLASHBACK ••• She's not my bestfriend, she's my soulmate. My heart's twins! EmptyDim 24 Juin - 18:29

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