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your soul is haunting me and telling me that everything is fine, but i wish i was dead ☇ guselilah

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MessageSujet: your soul is haunting me and telling me that everything is fine, but i wish i was dead ☇ guselilah your soul is haunting me and telling me that everything is fine, but i wish i was dead ☇ guselilah EmptyMer 25 Avr - 19:12


your soul is haunting me and telling me that everything is fine, but i wish i was dead ☇ guselilah 373917dagif4
And you couldn't see the wood from the tree ; you're eyes are unkind so don't look at me. And all that you know is written in stone. One by one I suffer you badly. One by one you're all I don't need. And life on the road, it makes you feel old... Remember the time when friends were around, when we were all friends. ☇ GUSELILAH
« And there's no remedy for memory of faces. »
La plupart des gens planifient leurs journées. Tout est toujours noté. Le rendez-vous chez le dentiste, l’heure du premier cours, la liste de courses à faire, le banquier qu’il ne faut pas oublier d’appeler. C’est rassurant, quelque part. De savoir que tout s’enchaîne rapidement et avec ordre, de penser que rien n’est laissé au hasard. On se lève, on regarde le tableau noir qui est fixé sur le mur de la cuisine, l’agenda qui traîne sur la table du salon et on se murmure entre deux gorgées de café allez dépêche-toi sinon tu vas être en retard. La vérité, c’est qu’on se fabrique des emplois du temps à se tuer de fatigue pour éviter de penser. La vérité, c’est qu’ici bas, ça fait un sacré moment qu’on ne fait plus confiance au destin. Et comme on a trop peur de rester au fond du lit et d’affronter le temps, on suit le programme à la lettre. Et tant pis s’il fait beau dehors et qu’on aurait bien été donner à grailler aux pigeons. Tant pis si on s’ennuie et que les jours à bouffer la monotonie nous donnent des rides aux coins du cœur. Vous savez de quoi on a peur quand on se regarde dans le miroir ? Vous savez ce qui nous effraie vraiment ? De ne plus avoir de lessive, de rater ses lasagnes ou de dire un mot de trop. On en oublie les imprévus, la bagnole qui nous fauchera d’ici la fin de la journée, la maladie qui emportera notre grand-père ou tout simplement l’amour de notre vie qui se barrera d’en avoir trop vu. On en oublie que la vie ici bas se joue à pile ou face, qu’elle donne et puis qu’elle reprend. Une minute. Il n’en faut pas plus. Pour tomber amoureuse. Pour tomber malheureuse. Pour danser avec la liberté et puis se retrouver coincée quarante mètres au-dessus du sol. Une minute. Pour passer des rires aux larmes, de la paix à la rage. Du paradis à l’enfer. Une minute. Et rien d’autre.

Ma main glisse dans le vide et un sentiment étrange se répand partout où il y a de la place en moi. Et de la place, ce n’est pas ce qui manque là-dedans. Parfois, j’ai la sensation d’être un ballon dégonflé qui traîne sur un trottoir et se fait écraser par les pieds des passants. D’autres fois, je m’imagine être si transparente que les gens autour de moi posent leurs lèvres sur moi sans s’en rendre compte. Alors ça me souille, ça me souille jusqu’à l’os et ça m’fait penser que si je ressemblais à un arc-en-ciel, les gens n’oseraient jamais m’effleurer tellement j’serais belle. Je parle du moi qui s’étouffe à l’intérieur, bien sûr, pas de la pétasse qui coule dans mes veines et crache à la gueule de l’humanité. C’est pour ça que ça fait mal. C’est pour ça que je me réfugie ici, à une quarantaine de mètres au-dessus des autres. Je grimpe sur ce toit et je m’allonge sur le rebord. Si près de la chute et pourtant si bien. Je laisse mon bras valser avec l’air, j’essaye d’entendre la ville qui hurle un peu plus bas mais c’est peine perdue, je sens le vent me piquer la peau. Et j’aime ça. J’aime ça parce que j’ai l’impression d’être un oiseau. J’aime ça parce que ça m’donne des ailes et qu’il n’y a que ça pour tenir dans un monde où l’apparence laisse des bleus sur l’amour, l’amitié. Et le bonheur. Et le bonheur p’pa. On en a jamais vraiment parlé de celui-là. Bien sûr, tu me racontais des histoires à propos de nouvelle bagnole, de voyage autour du monde. Bien sûr, tu n’oubliais pas de me répéter que le bonheur n’existait que pour les gens riches et que pour être riche, il fallait savoir y faire avec les autres. Il fallait apprendre à mentir, à jouer la comédie comme dans une tragédie de Shakespeare. Il fallait être beau, faire peur aux autres et puis c’est tout. Tu te goures papa. Tu te goures et si on continue comme ça, quand on sera entre les mains de la mort et qu’on regardera en arrière, on s’dira putain y’a pas de souvenirs, y’a juste des gens contents d’nous voir foncer droit dans un trou. Le bonheur est ailleurs papa. Et si j’avais la force de te crier d’aller te faire foutre, tu sais où il serait ? Dans mes mots. Dans ma voix. Dans mes yeux.

Hummingbird a écrit:
Tu adorerais cet endroit Alistair. Il n’y a rien ici. Juste l’écho de la ville éveillée et le vent impétueux. Et parfois, si on reste assez tard, San Francisco s’endort et il ne reste plus rien. Juste le silence. Je ne sais pas si tu as déjà entendu le silence… C'est bizarre, tu sais, mais moi, je ne l'entends vraiment qu'ici. Quand je suis seule. Toute seule. Complètement seule. Face au reste du monde et des rêves plein la tête. Un jour, quand je saurais qui tu es, je t'y emmènerai. Je t'y emmènerai et tu verras comme le monde peut être beau quand on sait où chercher, quand on sait où regarder.
Déjà vingt heures et quelques minutes. Un soupir s'échappe d'entre ma lippe et je range mon téléphone dans la poche de ma veste en jean. Il faut que je m'en aille, maintenant. Il faut que je descende ce vieil escalier rouillé et que je rentre chez moi, là où personne n'attend. Parce que c'est ça, la vie. C'est s'échapper et puis se mettre à courir après la réalité pour continuer d'exister. C'est monter six étages en courant et les redescendre en rampant presque. Mais c'est la vie, malgré tout. Et puisqu'il paraît qu'on doit faire attention à cette chose qui me semble si futile, je me redresse enfin et fais un pas. Un pas de trop. Un pas de perdu. Et l'atmosphère, dans tout ça ? Incapable de bouger, je regarde devant moi comme si c'était la mort qui plantait ses prunelles dans le fond de mes yeux. Je regarde devant moi et j'attends que cet imbécile de cœur se remettre à battre. Je l'attends et il ne vient pas. Je le maudis, je me maudis. Je nous maudis. De nous trouver toujours au mauvais endroit au mauvais moment. J'regarde derrière moi et la chute me paraît soudain si douloureuse. Qu'est-ce qu'il fout là ? Angus représente tout ce que je hais au plus profond de moi. Il représente toutes ces choses inaccessibles qui ont fait monté la gerbe à plus d'un bourge avant moi. Il représente la joie de vivre et rien que pour ça, il mériterait de crever rapidement. Jetant un regard aux alentours, je fais en sorte de garder un minimum de contenance. Mais j'la sens tomber dans le fond de mes chaussures au fur et à mesure que les questions cognent contre mes tempes. Depuis combien de temps est-il là ? M'a-t-il parlé sans que je n'entende ? Sait-il quelque chose ? Je me sens si petite, si faible que le regarder me demande un effort surhumain, quelque chose qu'il faut sortir de ses tripes même si on est trop fatigué, même si on est déjà trop loin dans la crainte. C'est là que toute l'horreur de la situation me frappe réellement en plein dans la gueule. C'est environ cinq mètres derrière lui. Voilà que le toit se transforme en un espace si confiné que mon souffle se fait la belle. Voilà que le toit se transforme en prison et l'air frais en sale gaz qui asphyxie mes poumons. « T'as quand même pas oublié de bloquer la porte avec une pierre Vaughn ? » Je passe près de lui avec colère et fonce droit sur le rectangle de ferraille. Et je tire. Je tire comme si l'immeuble allait prendre feu d'ici cinq secondes, je tire comme si c'était la fin de la fin et qu'il faut essayer de garder quelque chose de notre carcasse coûte que coûte. Je tire comme si ce mec, un peu plus loin, était en train d'avoir ma peau. « Qu'est-ce que t'es con putain. » Mon dos prend appui contre la porte tandis que je me force à ressembler à celle qu'il croise tous les jours. Heureusement, le fait que ce soit lui rend ça bien plus facile. La situation semble tellement ridicule que je m'oblige à répéter ce que je sais dans ma tête. Je m'appelle Delilah, Delilah-Sage Hortense D'Orléans, j'ai vingt-et-un ans et nous sommes en avril. Bientôt, il fera nuit et vue la gueule du ciel, il se mettra sûrement à pleuvoir. Et moi, je suis coincée sur un toit parce que le gars que je hais le plus sur cette Terre a oublié de maintenir la porte. Il me reste deux solutions. Sauter et mourir... Ou attendre. Ce qui reviendrait très certainement au même. Sans que je m'en rende compte, un long râle se dégage de ma gorge. Pour la première fois depuis longtemps, la fin de journée me paraît encore plus insurmontable que le début. Pour la première fois depuis longtemps, j'ai cette boule au creux de l'estomac qui me fait penser que la partie est perdue d'avance. Que je suis perdue d'avance. Et s'il a deviné papa ? Et s'il sait ? Que restera-t-il de moi ?
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MessageSujet: Re: your soul is haunting me and telling me that everything is fine, but i wish i was dead ☇ guselilah your soul is haunting me and telling me that everything is fine, but i wish i was dead ☇ guselilah EmptyLun 30 Avr - 23:44

your soul is haunting me and telling me that everything is fine, but i wish i was dead ☇ guselilah 677049dagif5

❝Out on the wiley, windy moors, we'd roll and fall in green. You had a temper like my jealousy : Too hot, too greedy. How could you leave me, when I needed to possess you ? I hated you. I loved you, too.❞


Grand-père disait toujours : "N'arrête jamais de sourire, n'arrête jamais d'y croire. Même si tout t'échappe, même si le monde tourne à l'envers. La vie, ce n'est pas seulement un coeur qui bat. C'est plus que ça. Alors n'arrête jamais la vie qui est en toi." À chaque fois que je baissais les bras, il me tenait ce discours. J'ai mis longtemps avant de comprendre ce qu'il voulait vraiment dire. Puis un jour, je me suis assis sur un banc, en pleine rue. Et j'ai vu tous ces visages perdus, sans espoirs, sans sourires. Tous ces gens qui marchent sans regarder devant, juste en fixant leurs pieds. Tous ces gens qui avancent sans y croire vraiment. Je leur ai souris à ces gens là. Je leur ai donné un peu de vie, un peu de joie, comme j'ai pu. Je ne sais pas s'ils y ont cru, mais je sais que j'en ai vu, des sourires. Quelques uns. Des lèvres qui s'étirent, des regards qui se croisent. Des petits rien qui signifient tellement beaucoup. Qui signifient que c'est à nous d'ajouter les couleurs au tableau. Et que si l'on ne fait rien, il restera morose. Mais que si on y met un peu du notre, alors on peut y peindre un arc-en-ciel. Car c'est à ça que se résume la vie. À dessiner des arcs-en-ciel sur la toile des autres, sur la nôtre aussi, mais surtout sur celle des autres. J'ai de la chance vous savez. Dans ma vie à moi, c'est un papillon qui tient les pinceaux. Un papillon fragile, sensible, magnifique. Enfin une papillonne plutôt, rencontrée sur la toile. Hummingbird, c'est comme ça qu'on l'appelle. Et vous savez, elle est belle. Je veux dire vraiment belle. Pas comme toutes ces poupées qui défilent sur les podiums. Elle est belle pour ses imperfections, ses petites colères, son langage brut, son franc parlé. Elle est belle pour sa gentillesse, sa tendresse, ses faiblesses, ses peurs, ses espoirs, sa douceur. Elle fait mon bonheur au rythme des messages qu'elle m'envoie. S'il y en a peu, mon bonheur est mou, il se laisse porter par le malheur. S'il y en a plus, alors voilà qu'il se met à danser la salsa à l'intérieur de moi. Ça serait fou de dire que mon bonheur ne dépend que d'elle ? De dire qu'elle me donne la sensation d'être entier, d'être vivant ? D'exister aux yeux de quelqu'un qui sache m'apprécier tel qui je suis ? À vrai dire, je n'ai plus la notion de folie ou de raison de toutes les manières. Elle me les a enlevé. Je ne réfléchis plus avec elle. Je fais ce que j'ai envie, je dis ce que j'ai sur le coeur. Et mes sentiments s'emballent sans que je n'ai plus envie de les contrôler. Peut-être qu'au début, j'avais un peu peur de tout ça. Mais aujourd'hui c'est fini. La peur est partie. J'ai tout simplement réalisé que je n'avais pas envie que nous nous privions de quoi que ce soit, ou que nous mettions des barrières entre nous. Nous vivrons ce qui nous attend, au rythme du sang qui coule dans nos veines. Et tant pis si les défaitistes nous croient fous.

Mon réveil sonne. C'est la journée qui attend d'être vécue, et qui me réveille à coups de "bip" stridents qui martèlent mon esprit. Allez Angus, réveille toi. Lève toi de ce lit dans lequel tu as si mal dormi. Oublie ce cauchemar, oublie tout ce sang, et oublie que maman a perdu Maeliss à cause de toi. Oublie que cette journée n'est qu'une reproduction de celle d'avant, qui elle-même en était une de la précédente. Oublie qu'elle te mènera de nouveau à ce lit, dans lequel il y a de fortes probabilités que tu te réveilles en sursaut à cause du même cauchemar. Oublie qu'au fond, ça ne rime à rien tout ça. Les emplois du temps, les rendez-vous chez le coiffeur, les bals de fin d'année. Ça ne sert à rien, car ils donnent à nos vies un rythme des plus emmerdants. Car on devrait pouvoir aller au cours qu'on veut quand on veut, se laisser pousser les cheveux ou se les couper sur un coup de tête, et danser tous les jours sans raison. Mais nous ne sommes que des hamsters qui tournent en rond dans leur roue, sans ne chercher plus loin que ce qui est à portée de main, sans prétendre à quelque chose de plus grand que ce qui nous attend au prochain tour. Alors lève-toi Angus. Lève-toi, et oublie tout ça. Lève-toi, et dégaine ton plus beau sourire, comme tu sais si bien le faire. On te croira heureux, sans problèmes, sans douleurs. On en oubliera qu'à chacun de nous appartient un passé. On te verra simplement rire, et faire le con. Alors on imaginera que ta vie est parfaite, que les malheurs t'ont laissé en paix. On imaginera que tu crois à l'utopie, alors qu'au fond, tu n'y penses même plus depuis longtemps. Parce que tu sais Angus, c'est facile d'être jaloux des autres. De les voir s'amuser, de les voir sourire, et de penser qu'ils sont inébranlables, alors que nous, on est six pieds sous terre. C'est facile, mais non justifié. Alors oublie les jaloux aussi. Oublie ceux qui te balancent des bâtons dans les roues. Fais ce que tu fais de mieux. Laisse battre ton coeur. Laisse éclater ta joie, laisse éclater ta vie. Et profite des instants qui te sont donnés, sans ne penser une seule seconde au lendemain.

La journée passe. Les heures défilent. Aujourd'hui, j'ai fait tomber mon plateau entier au self, et tout le monde a rigolé, surtout moi. Je suis un con vous savez. Les makaks jaunes et rouges d'Océanie (ne cherchez pas) ont sûrement des mains à la place des pieds, moi je crois que j'ai des pieds à la place des mains (oui je sais, l'angoisse pour toi). Je suis maladroit comme pas deux. Mais je l'assume. Et j'attrape un balai pour ramasser les éclats de verre et de nourriture qui jonchent le sol. Au passage, je dois ajouter que j'ai bien failli assommer la moitié du self sans faire attention. Mais je l'ai fait avec classe quand même. Je n'ai pas lâché mon sourire, ce qui a sûrement laissé croire à certains que le crétin de Sampi était on ne peut plus fier de sa maladresse maladive. Alors qu'au fond, la seule chose dont je sois fier, c'est d'avoir fait rire une bonne dizaine d'étudiants, même si cela n'a duré qu'un instant. C'est de leur avoir offert un bref moment loin du stress de leurs vies répétitives. C'est simple et bête, mais ça suffit à me convaincre qu'au fond ma maladresse est un don du ciel. Après avoir tout nettoyé, je laisse mes jambes m'emmener à ma prochaine boutade, à ma prochaine connerie. Et je continue ma journée, sans arrêter de sourire. N'en déplaise aux mauvais vivants qui font la tronche. Puis, quand la dernière heure de cours se termine, et qu'il est temps de rentrer chez soi pour attendre sagement le recommencement de ce quotidien sans surprise, je me précipite à mon appart. Je balance mes livres sur mon lit, m'agenouille sur le sol et attrape mon carton rempli de cahiers. J'attrape celui que je suis en train d'écrire, la moitié de ses feuilles étant encore blanches, puis je prends mon sac et de quoi écrire. Et je retourne au campus. J'empreinte une nouvelle fois la porte du bâtiment principal, mais cette fois-ci, c'est pour échapper au quotidien que je le fais. C'est pour grimper les marches des escaliers deux par deux, pour me retrouver là-haut, à l'air libre. Là où le monde paraît si grand qu'au final on se rend compte d'à quel point nous sommes ridiculement rien, ridiculement inexistant à l'échelle planétaire. Je me précipite sur le toit en tout hâte, impatient de m'y retrouver enfin. J'entends un truc tomber sur le sol, puis la porte qui claque derrière moi. Je fronce les sourcils, trouvant cela étrangement inhabituel. Alors je me retourne. Et par terre, je vois la pierre qui retenait la porte avant que je ne la pousse. Et celle ci est évidemment bel et bien fermée. Alors je fais un pas vers elle et attrape la poignée. "Que la force soit avec moi." Je tire, en vain, mais bon, une porte fermée de l'extérieur ne s'ouvrira pas par la volonté du Saint-Esprit. "Zut alors." Je me retourne, acceptant ma maladresse pitoyable, et c'est alors que j'aperçois une silhouette allongée sur le rebord du toit. Il ne me faut pas longtemps pour deviner de qui il s'agit, puisqu'évidemment, dans des moments pareils la chance n'est jamais de mon côté. Sa Majesté D'Orléans. Je roule des yeux, désemparé, et m'approche d'elle. "Euh, hey." Elle ne bouge pas. Alors je me racle la gorge. "Hey !" Toujours aucun signe de vie, aucun mouvement. Elle est douée pour faire mine de ne rien entendre quand ça l'arrange celle-là, je vous le dis. Alors je me racle la gorge une seconde fois. Et voilà qu'enfin, elle daigne m'adresser la parole. "T'as quand même pas oublié de bloquer la porte avec une pierre Vaughn ?" J'arque un sourcil, léger sourire sur les lèvres. "Qu'est-ce que t'es con putain." Je m'adosse à un mur, un air malicieux sur le visage. "Ce n'est plus un secret tu sais." Je me mets à siffloter un air qui me passe par la tête. "On a plus qu'à tuer le temps maintenant, étant donné que nous sommes coincés." Je plonge mon regard dans le sien. Et je me demande s'il y a du bon au fond d'elle-même, si son coeur n'a aucun dysfonctionnement. Et j'en conclus qu'il y a forcément quelque chose de bien quelque part, au plus profond de son être. Mais je me dis qu'il y a surtout des blessures, qu'elle tente de dissimuler sous son air de pétasse. Si c'est ça, alors ça marche plutôt bien. Toujours est-il que j'ai du temps à tuer. Alors je vais gratter un peu, voir ce qui se cache vraiment derrière Delilah-Sage. Vous croyez que je peux la faire sourire, au moins un peu ? Sourire pour de vrai je veux dire. Sourire avec le coeur.
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MessageSujet: Re: your soul is haunting me and telling me that everything is fine, but i wish i was dead ☇ guselilah your soul is haunting me and telling me that everything is fine, but i wish i was dead ☇ guselilah EmptyJeu 3 Mai - 21:30


your soul is haunting me and telling me that everything is fine, but i wish i was dead ☇ guselilah 600982001
It don't matter what you see, I know I could never be Someone that'll look like you.It don't matter what you say, I know I could never face someone that could sound like you. All the right friends in all the wrong places so yeah, we're going down. They got all the right moves and all the wrong faces so yeah, we're going down ☇ GUSELILAH
« We've got all the right moves and all the wrong faces. »
Personne n’est complètement vide. Ni cet enfant qu’on vient de déposer à l’orphelinat. Ni cette mère de famille qui vient de perdre son travail. Ni les vieillards, ni les nouveau-nés qui regretteront bien vite d’avoir atterri dans un monde comme le notre. Personne n’est complètement vide. Pas même vous. Pas même moi. Et surtout pas Angus. On a tous quelque chose qui reste. Un souvenir. Une odeur. Une sensation. Si on cherche, si on se bat avec soi même et qu’on creuse là où on n’a jamais osé fouiller, on trouve toujours un truc auquel s’accrocher. Un truc un peu éteint, un peu bancal. Un truc qui a perdu un sacré nombre de couleurs avec le temps qui court et oublie de nous attendre. Personne n’est assez fort ici bas pour y faire abstraction. On essaye quand même, par principe. On boit, on se noie le foie dans des bouteilles d’alcool, on avale une dizaine de cachets… Et on revient à la vie. Même si on en n’a pas toujours envie. Même si ça nous fatigue. On revient à la vie et on se retrouve comme des cons, un bout de cervelle en moins mais toujours aussi dépités. Tout ça parce qu’on a jamais su tirer les ficelles, tout ça parce que se tirer une balle semble plus facile que de courir une bonne fois pour toutes. Courir à en perdre haleine. Courir à s’en faire éclater les poumons. Courir pour laisser sur le bord de la route les souvenirs qui nous rattachaient aux autres, au monde, à l’humanité toute entière. C’est pour ça que personne ne meurt en même temps, vous savez. C’est pour ça qu’il n’y a pas un mode d’emploi et que, passé soixante-quinze ans, on ne s’étale pas sur le sol et on ne s’en va pas. Comme ça. C’est pour ça qu’on ne sait jamais quand on vit notre dernier jour. C’est quand on est complètement vide qu’il se pointe, c’est quand on a assez couru et qu’on a tout lâché en chemin. Parfois on a vingt ans, parfois presque cent ans. Angus Vaughn, lui, ça crève les yeux qu’il n’est pas prêt de déposer sa vie dans une boîte. Ca crève les yeux qu’il a encore envie de coucher avec l’existence. Et moi, ça me crève le cœur de voir que ce bon à rien n’a peur de rien, de voir que ce bon à rien y croira encore le jour où je déposerais les armes. Le jour où je m’en irai pour de bon, pour toujours, lui il continuera à rire.

« Ce n'est plus un secret tu sais. » A peine quelques secondes. A peine quelques secondes qu’il est là et je sens déjà une colère naître au fond de mon estomac. Rien que pour ça, j’hésite une nouvelle fois à sauter. C’est toujours comme ça lorsque ce mec traîne dans les parages. L’air se change en un truc autant poisseux qu’irrespirable, l’électricité se croit la bienvenue et me voilà nerveuse jusqu’au dernier cheveu. Je déteste être nerveuse. C’est pire qu’une claque de mon père, des résultats de merde, les larmes de ma mère et mon quotidien qui pue la monotonie. C’est pire que la tristesse, la rage. Pire que la joie même. La nervosité, elle, me prend par les tripes et s’accroche à mes entrailles. Et elle tape. Elle tape partout. Dans ma tête. Sur mon cœur. Elle envoie valser mon pouls, elle envoie valser mon pouls et la vie qui est en moi. J’ose à peine le regarder, j’ose à peine effleurer sa silhouette des pupilles. Parce que je sais ce que je vais y voir. Parce qu’il sait lui aussi ce que je vais trouver. La vie. La vraie. Celle qui fait faire des choses folles, celle qu’on boit et qu’on ne recrache pas. La vie des gens qui savent s’y prendre avec le destin. Je ne doute pas une seule seconde d’Angus. Ses sourires, ses éclats de rire à travers les couloirs, sa maladresse… Je sais que c’est vrai. Il n’y a rien de plus vrai que ce qu’il transporte au fond de ses poches un peu trop grandes. Rien de plus vrai. Rien de plus inaccessible aussi. « Con mais perspicace, on dirait. » Ce n’est plus un secret. Et il y a autre chose qui n’en est plus un : le fait qu’il se fout éperdument de ce que je peux lui dire, des kilos de haine que je traîne et qui lui sont destinés. Il s’en fout. Il s’en fout autant qu’il se fout d’être enfermé sur ce toit avec moi, autant qu’il se fout du ciel qui s’assombrit et qui nous chialera bientôt sur la peau. Il s’en fout parce que lui, avec ses grands airs de mec cool, il est épanoui. Pour deux. Pour quinze. Tu le détesterais aussi p’pa. C’est peut-être même pour ça que je le hais tant. Parce que tu as haï ceux qui lui ressemblaient avant moi et que maintenant, ça fait partie de moi. Il transpire tellement de choses dont on ne veut pas entendre parler. Et puis il ne fait attention à rien. Comment c’est possible, de ne faire attention à rien ? De traverser la route sans regarder ? De dégueulasser son pantalon et d’en rire ? D’oublier un rendez-vous et de simplement hausser les épaules ? Il est débile. Voilà la vérité. Il est débile et il a un sérieux problème quelque part. Un truc qui déraille. Un truc en panne qu’il faudrait réparer. Tu sais quoi p’pa ? Je suis certaine qu’on est plusieurs à l’avoir remarqué. Et pourtant, y’en a pas un pour lui tendre la main. Moi, je suis sûre qu’il est aussi seul que moi. Et qu’un jour, il s’étouffera avec son rire. « On a plus qu'à tuer le temps maintenant, étant donné que nous sommes coincés. » J’arque un sourcil et je ne peux pas m’empêcher de rire. Pulsion nerveuse qui me donne mal au crane. Je ris devant le ridicule de la situation. Je ris devant les mots qu’il m’adresse. Je ris parce que tout me donne envie de pleurer et que pleurer, je n’ai jamais su faire. Et quand j’ai fini, quand le dernier son s’éteint en moi, je me sens prise au piège. Je suis un oiseau en cage, un loup blessé, un prisonnier qui n’a plus aucune porte de secours.

Alistair. C’est dans son prénom que je trouve le courage de me mouvoir à nouveau. Je m’éloigne enfin de cette porte qui nous sépare du reste de San Francisco et je fais un léger pas en avant. Puis un autre. A chaque pas que je fais, qui me rapproche d’Angus, je sens un petit morceau de moi se décrocher à l’intérieur. Un organe mal cousu, sans doute. Pourtant, je ne m’arrête pas. Alistair résonne partout dans ma tête et j’aligne les pas comme d’autres aligneraient les clopes. Quand je ne suis plus qu’à quelques centimètres de son visage, je ferme les yeux un court instant pour me redonner de la contenance et oublier son souffle qui glisse sur mon visage. Et quand je les rouvre, il n’y a plus rien de joli à découvrir en moi. Je sais à nouveau quoi faire pour me protéger de lui, pour me protéger de ses éclats de joie. « Ferme-la Angus. » Silence. « Tuons le temps, tu as raison. » Je ne sais pas ce qui me donne assez de sang froid pour aller jusqu’à le frôler et souffler tout près de son oreille. Je le dépasse rapidement cependant, histoire de refouler ces sentiments qu’on ne veut jamais voir naître quand on tient au moins un peu à sa survie. Je passe devant lui et marche presque naturellement jusqu’au bord du toit. C’est ici, près du vide, qu’on a la plus belle vue de la ville. Alors que le soleil descend au loin et qu’il fait presque nuit, je m’attarde sur les milliers de lumières qui s’étendent à l’horizon. Des milliers de lumières et des milliers de gens qui ont hâte d’aller se coucher. Et moi, coincée ici. Avec lui. Grimpant sur le rebord du toit, l’adrénaline donne un nouveau sens à cette soirée et je fais un tour sur moi-même, les bras tendus pour garder l’équilibre. J’oublie un instant que je ne suis pas seule, qu’il est là. J’oublie un instant qui il est et bascule ma tête en arrière pour aspirer le danger. Tu sais ce que j’espère papa ? J’espère que si je tombe, là, tout de suite, j’arriverais à voler et à me transformer en oiseau. Ce serait si beau de voir le monde d’en haut et de n’y être rattaché que par deux ailes. « J’aurais aimé être un oiseau. » Soupir. « Il aurait été beaucoup plus facile pour toi de m’écraser. » Un mince sourire s’étire sur mes lèvres à cette pensée. Je l’imagine hésiter et ne pas arriver à s’y résoudre. Je l’imagine me répéter de partir, vite. Et puisqu’il en faut toujours un sans morale, je m’engage à l’être à sa place. C’est comme ça que les choses fonctionnent. L’un s'efface et l'autre s'écrase. L'un est victime et l'autre bourreau. L'un souffre d'avoir trop de sentiments... L'autre de ne mettre la main sur aucun. « On est tellement opposé, tous les deux. Je dis ça parce que depuis qu'on se croise, j'ai eu le temps de t'observer. » Je marque un arrêt pour faire un nouveau tour sur moi-même. J'apprécie l'air qui s'infiltre dans mes manches et me rappelle que je ne suis rien face à l'immensité. « Tout le monde t'aime. Tu es un peu un distributeur automatique de sourires... Je l'ai constaté plusieurs fois. Les gens te croisent et c'est comme s'ils voyaient le soleil pour la première fois de la journée. Tu ris toute la journée et tu laisses entendre que rien ne te fait peur. Et ils aiment ça. » Il n'est pas compliqué de parler puisque je pense chaque mot que je prononce. Angus plait. A des gens tout aussi inintéressants que lui... Mais il n'empêche qu'il plait. Seulement, moi qui ne l'aime pas, il y a quelque chose que je sais. Quelque chose qui compresse les poumons à n'importe qui qui en est victime. La peur. La peur qui broie la raison et embrasse la folie. La peur qui a pris ces hommes que l'on a jamais revus après. « Est-ce que c'est vrai ? N'as-tu donc jamais peur ? » Je le vrille du regard et fais semblant de vaciller. « Tu sais ce qu'il se passerait si je tombais ? Il y aurait du sang. Beaucoup de sang. Pourquoi est-ce que ça te fait si peur ? » Levant mon pied gauche, je ne le quitte pas des yeux. Et voyant que sa réponse tarde, je me rapproche du vide et murmure quelque chose. « Hein ? » Tuons le temps, Angus. Ou tue moi.
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corbeille
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