the great escape
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FLASHBACK •• One happy family.

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MessageSujet: FLASHBACK •• One happy family. FLASHBACK •• One happy family. EmptySam 21 Avr - 18:24

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Paris, 1998

La veille, l'appartement de la famille Salaun situé en plein Paris avait été le théâtre d'une bien étrange pièce qui est pourtant récurrente dans nombre de foyers. Les personnages n'avaient rien d'extraordinaire en soi : un père, une mère et leur fils. Le sujet de la pièce n'était pas non plus exceptionnel : un dîner autour d'un repas préparé avec soin. En revanche, c'est la manière dont cette pièce a dérivé qui mérite d'être soulignée… Pour commencer, il y avait le fils, Kilian. Âgé de seulement six ans à peine, le petit brun était déjà un véritable ventre sur pattes dont l'appétit vorace n'était presque jamais entièrement satisfait malgré les quantités parfois industrielles de nourriture qu'il pouvait ingurgiter. Attention, n'allez pas croire qu'il se gavait pour autant de sucreries et de cochonneries tout juste bonnes à vous plomber l'estomac et favoriser le surpoids. C'est peut-être ça, le pire : Kilian savait déjà manger équilibré… mais il avait du mal à s'arrêter. Voyez cela comme de la gourmandise pure et simple, chacun ses petits péchés. Par ailleurs, si la cantine Salaun n'avait pas été aussi appréciable, peut-être aurait-il été moins tenté. Quoiqu'il en soit, le moment fatidique du dessert arriva. Tarte aux pommes. La recette avait été suivie pour 6 personnes… alors qu'ils étaient 3 à en manger. Le garçon en conclut rapidement qu'il resterait normalement trois parts pour lesquelles il allait devoir livrer une bataille ardue s'il voulait qu'elles terminent dans son estomac et non dans celui de ces ennemis de table qu'il avait coutume d'appeler "Papa" et "Maman".

En véritable tacticien et soldat déterminé, le petit garçon attendit sagement que sa mère Sasha coupe la tarte… avec une lenteur qu'il trouva démesurée. En réalité, il était tellement concentré sur la découpe des parts qu'il ne fit même pas attention au sourire amusé voire sadique qui se dessinait sur les lèvres de ses parents qui savaient pertinemment qu'ils n'avaient pas un amateur face à eux. Cuillère en main et prêt à donner l'assaut, Kilian sentit l'eau lui monter à la bouche alors qu'une première part était déposée dans son assiette. "Merci, M'man !" Mine de rien, les yeux bleu azur du petit brun voyagèrent jusqu'aux assiettes de Logan et Sasha pour vérifier si les parts étaient bien égales… ou si elles ne l'étaient pas, qu'il était le seul à avoir la plus grosse part. En moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire, la Formule 1 miniature nommée Salaun termina son assiette en se délectant du goût sucré des pommes et de la pâte sablée qui apportait un croquant parfait. "Euh… est-ce que je pourrais en avoir une autre, s'iouplaît…?" Petite voix suppliante, une paire d'yeux dont les créateurs de Shrek s'inspireront plus tard pour forger la légende du Chat Potté, la lèvre inférieure légèrement tremblante pour parfaire le tout… aucun doute possible : ses parents n'auront même pas à lui proposer de s'orienter vers le théâtre, Kilian avait déjà la comédie dans le sang. Sasha regarda son mari avec une fausse hésitation puis consentit finalement à remettre une part dans l'assiette de son fils. "D'accord… mais c'est la dernière, d'accord ?Oui oui, m'man ! Merci, t'es la meilleure !" Et intérieurement, Kilian préparait déjà la riposte pour s'accaparer les deux parts restantes…

Malheureusement pour ce mini colonel Glouton, le duo parental finit par poser son indiscutable veto lorsque le petit tenta de jeter son dévolu sur la dernière part qui semblait à ses yeux encore plus appétissante que les précédentes. Malgré un échange d'arguments solides, rien n'y fit. Contrarié et vexé, l'enfant quitta la table pour foncer à la salle de bains, s'y brosser les dents et aller s'enfermer dans sa chambre pour bouder tout son soûl. Il pouvait être aussi angélique que forte tête, par moments… allez savoir pourquoi, surtout quand on connaît les parents. Logan finit par se pointer dans la chambre de son fils pour s'enquérir de la petite comédie qu'il avait fait pour une simple part de tarte qu'il avait pourtant dévoré allègrement avec pas moins de trois autres parts dans l'estomac. Soudain, le père sortit un argument qui fit s'évaporer toute forme de mécontentement : des vacances en Bretagne ! A la mer ! N'importe quel enfant de cet âge, aussi gourmand soit-il, troquerait volontiers plusieurs tartes aux pommes pour des vacances à la mer. L'exigence ? Qu'il ne fasse plus la tête en contrepartie. Un immense sourire jusqu'aux oreilles confirma à Logan que sa demande avait été retenue par sa petite tête de mule aux yeux bleu glace. Quelques minutes plus tard et une fois la lumière éteinte, l'enfant leva la tête vers son père qui commençait à fermer la porte de la chambre. "Je t'aime, papa." Suite à ces paroles, il se retourna puis se blottit confortablement dans les draps et sous l'épaisse couette de son lit afin de s'endormir le plus rapidement possible. Plus vite il dormirait et plus vite ils seraient partis le lendemain, dans son implacable logique. Un mince sourire rêveur sur les lèvres, Morphée cueillit le jeune Kilian entre ses bras.

Le lendemain matin, il devait être à peine 6h30 lorsque les paupières du petit bonhomme s'ouvrirent lentement. Précisons qu'il n'était pas tout à fait du matin : en général, il fallait pas moins d'une sirène de pompier pour le tirer du lit le samedi… mais cette fois, c'est autre chose qui le rappela à l'ordre. Vacances. Mer. Bretagne. Il se redressa brutalement dans son lit et fronça les sourcils. Comment faire pour aller plus vite ?! Les valises ! Il pouvait faire sa valise pour gagner du temps. Avec une discrétion exemplaire, il se faufila jusque dans le vestibule où les valises étaient soigneusement rangées dans un placard : une fois la sienne en main – la plus petite – il retourna dans sa chambre et vida sa commode pour remplir la valise sans trop se soucier de savoir ce qu'il mettait dedans. Quoique tout compte fait, si, il y fit attention lorsqu'il s'aperçut qu'à cause des vêtements, il ne pouvait plus mettre de jouets. Kilian vida donc la moitié des vêtements pour rajouter des jouets à la place. Moitié occupation moitié vêtements, c'est parfait. Parfait aux yeux d'un enfant de 6 ans qui n'a pas vu que dans les vêtements qu'il avait gardé, il n'y avait que des pantalons, pas une seule paire de chaussettes ni de slip, et seulement un pull ainsi qu'un tee-shirt.
Satisfait à en juger par son frottement de mains, il lutta pour arriver à fermer la valise puis regarda l'heure. 7h00. Le petit brun ouvrit la porte de la chambre de ses parents pour se glisser sournoisement à l'intérieur… ils dormaient encore. Pas de bol. Kilian prit son élan et sauta d'un bon d'un seul sur le lit. "BONJOUUUUUUR !!!" Une fois au bout du lit, l'impitoyable Salaun Junior commença à sauter sur place en essayant de bouger ses parents autant que possible. Un chieur né. "Debouuuut, on va à la mer, il faut qu'on parte viiiite !! Petit-déj' et on y vaaaaaa !!!" Quand Sasha et Logan Salaun avaient conçu ce petit bout de chou bruyant, ils avaient juste oublié un seul détail dans la fabrication : le bouton OFF.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK •• One happy family. FLASHBACK •• One happy family. EmptyLun 23 Avr - 18:04



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« Tu crois qu’il nous en veut ? » Je croisais le regard amusé de Sasha alors que je venais de m’installer sur le côté, sur ma chaise, afin d’entourer le bas de son corps de mes jambes, dans une position câline et détractée. « Il s’en remettra vite quand je lui dirai où l’on va demain. » Je venais de prononcer cette phrase dans un chuchotement. Nous voulions faire une surprise à Kilian. Le fait est que si nous lui avions appris la nouvelle une semaine à l’avance, il aurait été insupportable pendant 7 jours, soit 10 080 minutes. Pourtant, j’avais déjà hâte de voir sa tête. « Allez, prends la dernière part, il faut les nourrir les grands gaillards de ton genre. » Je levais les yeux jusqu’au plafond avant de secouer la tête de façon négative. « Non merci, et puis, c’est toi la gourmande. » Un regard faussement outré vint s’échouer sur son visage, avant que son rire délicieux ne vienne à s’échapper de ses lèvres. Finalement, elle me tendit sa cuillère où se trouvait un morceau de tarte. Je le prenais entre mes lèvres pour le manger alors qu’elle prenait le reste. En attendant, j’avais passé mes bras autour d’elle et ma tête reposait sur son épaule. J’étais pensif et très heureux.

Quand j’ai appris la nouvelle à mon fils, sans surprise, il me communiqua sa bonne humeur. J’avais pris place sur le lit et il s’était jeté dans mes bras. Les miens, beaucoup plus puissants, l’avaient enveloppé d’une telle façon qu’il savait qu’avec moi, il était intouchable, et tout irait dans le meilleur des mondes. Nous nous accordâmes ainsi un câlin un petit moment. Un père, un fils. Un amour inconditionnel. Il avait six ans. Pour ma part, je n’en avais que vingt-trois. Et pourtant, je me sentais adulte, responsable, bon parent également. J’en eu la conviction à cette simple parole « Je t’aime papa. ». Lorsque votre enfant vous dit ça, vous êtes la personne la plus heureuse du monde. « Je t’aime au moins mille fois plus bonhomme. Endors-toi vite, comme ça, demain arrivera plus rapidement. »

Après avoir quitté la chambre de Kilian, je passais devant la salle de bain. La porte y était entrouverte. J’y passais la tête et vis Sasha, dans la baignoire, en train de prendre un bain. Ses cheveux commençaient doucement à repousser, du moins, le temps que les nouvelles cures de chimiothérapies soient faites. Pourtant, je la trouvais toujours aussi désirable. Oui, malgré sa peau pâle, malgré cet air fatigué. Elle avait gardé le sourire le plus radieux de la Terre, ainsi que la plus grande des joies de vivre. « Devine qui est le plus heureux des gamins ? » En m’entendant, elle ne put retenir un rire. Ses doigts passèrent dans la mousse blanche qui recouvrait toute la surface de l’eau. « J’en étais sûre… », murmura-t-elle alors que je m’approchais. A genoux sur le sol, les bras posés sur le bord de la baignoire, je glissais mes doigts contre sa joue, jusqu’à ce qu’ils entrent en contact avec l’eau. Je les ressortais rapidement. « L’eau est brûlante Sasha… ! » Elle m’observa du coin de l’œil et haussa les épaules. Elle n’arrivait plus vraiment à ressentir le chaud et le froid. Elle pouvait tout aussi bien prendre un bain bouillant que sortir pieds nus dans la neige. Au fond, j’étais celui qui tentait de réguler la température pour que son corps le supporte. C’est ainsi que j’ouvrais le robinet d’eau froide, jusqu’à ce que le bain devienne à une température convenable et éviter toutes brûlures. Finalement, je glissais mes doigts sur ses cheveux bruns et mouillés. « Embrasse-moi. » Elle venait de murmurer à nouveau alors que j’affichais une mine inquiète, apeuré qu’elle se fasse du mal sans le vouloir. Je relevais la tête et m’approchais d’elle. Nos lèvres se scellèrent dans un baiser amoureux et tendre, qui fit de plus en plus de place à la passion. Sasha agrippa mon T-shirt à deux mains, de façon à ce que je sois entraîné dans le bain, tout habillé. Nous rîmes ensemble, le plus bas possible, de façon à ne pas réveiller Kilian. Nous nous embrassâmes encore et encore. « Je t’aime. », lançais-je presque dans une plainte, entre deux baisers. Je pus sentir ses mains dans ma nuque, puis descendre pour s’immiscer sous mon T-shirt alors que l’une des miennes s’emparait avec douceur de l’un de ses seins. Enfin nous fîmes l’amour.

Quand le soleil s’est levé, le lendemain matin, Sasha et moi dormions dans la même position. Dos et collée à moi, l’un de mes bras l’entourait, alors que l’autre, étendu, lui servait d’oreiller. Un sommeil paisible qui fut coupé vers sept heure du matin lorsque la porte s’ouvrit et que nous sentîmes un poids atterrir sur le lit. J’émis un léger grognement alors que Kilian s’amusait à sauter sur le matelas. « Debouuuut, on va à la mer, il faut qu'on parte viiiite !! Petit-déj' et on y vaaaaaa !!! » Je me redressais vivement de façon à faire chuter mon fils et le faire atterrir dans mes bras. C’est ainsi que je passais au-dessus de lui pour l’immobiliser. Une mine amusée s’était affichée sur mon visage. « Tu vas te calmer un peu ? Allez viens, on va laisser maman dormir encore un petit moment. » Je lui collais un long bisou sur la joue, jusqu’à ce qu’il se débatte, puis nous nous levâmes. Kilian embrassa sa mère puis partit devant, alors que je me retournais vers Sasha. « Je m’occupe de tout. » Elle tendit ses bras vers moi pour un petit câlin. « Merci chéri, t’es un amour. »

Je faisais chauffer un bol de lait pour Kilian, tout en préparant une cafetière de café. J’allais en avoir besoin. Six heures de route nous attendaient et nous arriverions dans l’après midi. Comme nous allions à Landerneau voir les parents de Sasha – qui s’apprêtaient à repartir à Paris dans un mois –, il serait probable que l’on croise la route de mon père. Ce dernier n’avait eu aucune nouvelle depuis que j’avais quitté la maison, sauf de la part de Samuel, sans aucun doute. Il n’avait jamais vu mon fils et j’espérais que cela continuerait. Je m’installais à côté de lui après avoir déposé sous son nez du chocolat en poudre et des pains au chocolat que j’avais rapidement fait chauffer au four.

Comme Kilian m’avait assuré avoir déjà fait sa valise, après le petit déjeuner, nous nous dirigeâmes vers sa chambre. Oui, mieux valait que je vérifie le contenu avant de l’écouter. D’ailleurs, une fois ouverte, je pris conscience qu’il n’avait mis, pour la moitié du moins, que des jouets. Beaucoup de jouets. Je levais les yeux au plafond en me mordillant la lèvre inférieure. « Tu sais, tu n’es pas obligé de prendre autant de jouets. Prends seulement tes préférés. De toute façon, tu n’auras pas vraiment le temps d’y toucher parce qu’on va s’amuser comme des fous. » En finissant cette phrase, je me mis à le chatouiller, juste pour le plaisir de l’entendre rire. « File te laver, et n’oublie pas de me ramener ta brosse à dents après. Je vais finir de préparer ta valise. » Et effectivement, il avait oublié le plus important.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK •• One happy family. FLASHBACK •• One happy family. EmptyLun 23 Avr - 19:15

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Survolté. C'était le terme le plus approprié pour définir Kilian à cet instant précis sur le lit de ses parents. En temps normal, il se réveillait très rarement avant 9h ou 9h30 le week-end... et ne se levait qu'à 10h en mimant de dormir pour avoir le temps d'émerger sans jouer les grognons de service ou bien tituber sans trop savoir où il allait. Le nombre de fois où il s'était pris le mur dans la figure en pensant franchir la porte... enfin bref. Quoiqu'il en soit, le petit bonhomme ne se rendait pas compte de l'excellente idée qu'avaient eu ses parents de ne pas lui dire qu'ils partiraient en vacances en Bretagne car il aurait mis un bazar similaire du matin au soir. Sans interruption, sauf à l'école. Bondissant sans s'arrêter jusqu'à temps qu'il arrive à virer son père et sa mère de leur lit, il fronça les sourcils en voyant Logan esquisser un léger mouvement... et hop ! Trop tard. Sans avoir le temps de comprendre, l'enfant bascula en arrière et se retrouva dans les bras puissants de son géniteur qui essaya de le plaquer contre le matelas comme on essaierait de le faire avec une truite qui vous glisse entre les mains après avoir été pêchée. "Mais, c'est pas justeuuuh, t'es plus costaud que moi !!" protesta-t-il vivement avant de lever la tête vers sa mère qui essayait tant bien que mal de grappiller quelques minutes de sommeil supplémentaires. Un bref instant, il fronça les sourcils. Il savait bien que sa mère était malade, il n'était pas idiot. Même si on faisait tout pour essayer de minimiser la chose, il était suffisamment perspicace pour savoir quand la femme qui l'avait mis au monde se sentait bien ou pas. A cet instant, il se demanda s'il n'y était peut-être pas allé un peu trop fort...
Un baiser de son père sur sa joue chassa ses pensées fugacement coupables avant qu'il ne se débatte à nouveau comme un petit furieux afin d'échapper à la solide et affectueuse étreinte qui le maintenait prisonnier de ce lit dans lequel il s'était invité avec force et fracas. "Bisou, m'man !" Kilian se pencha sur Sasha et déposa un baiser aussi sonore qu'affectueux sur sa joue, respirant son parfum si rassurant au passage, avant de filer dans la cuisine pour le petit-déjeuner que son père allait préparer. Il n'en fallut pas plus pour calmer temporairement la petite pile électrique aux yeux bleu azur : nourriture. Chocolat. Du chocolat dans le lait, des pains au chocolat... que du bonheur. Afin de faire honneur à son statut de ventre sur pattes miniature, il engloutit les viennoiseries à une vitesse formidable toujours dans l'optique du "plus vite c'est fait, plus vite on est partis !". Il fut d'ailleurs contraint de faire une pause en buvant son chocolat chaud puisqu'en voulant le boire d'une traite, il manqua de s'étrangler à force d'aller trop rapidement. Une bonne tape dans le dos et roulez jeunesses, le petit-déj' était expédié.

Vint alors l'heure de l'inspection de la valise. Ses mains derrière le dos et un petit air profondément innocent sur le visage, il regarda son père par en-dessous lorsque celui-ci lui fit remarquer qu'il avait certainement forcé la dose sur les jouets à emmener. "Oui, mais c'est pour dans la voiture..." Un faible argument qui eut du mal à tenir la distance face à l'insistance du Haut Conseil Parental. Ses préférés ? Seulement ses préférés ? Il arqua un sourcil avec son air sceptique à mourir de rire quand il l'adoptait... Demander à un enfant de remplir une valise avec un nombre restreint de jouets et ne prendre que ses préférés, c'est comme demander à une femme de ne prendre que le strict nécessaire pour partir en voyage : c'est compliqué. Voire infaisable. Il regarda ensuite le monticule de jouets avec une moue réfléchie. Pour un enfant de six ans, faire un tri drastique dans ses jouets est un défi en soi. Kilian fut très vite distrait et convaincu par la séance de chatouilles que lui administra Logan d'une main de maître, l'enfant fut très vite au sol, tordu par le rire et les spasmes incontrôlés de son corps. "C'est bon, c'eee... b-boon... arrêêêêtes !!" lâcha-t-il d'une voix entrecoupée par le manque de souffle. Il se releva puis hocha la tête. "D'accord, j'y vais et je ferai le tri dans mes jouets après !" Aussitôt dit, aussitôt fait : il fonça en direction de la salle de bain... et recula après s'être cogné contre la porte entrouverte qu'il avait mal jaugé à cause de la brusquerie avec laquelle il avait voulu partir. Un léger grognement mécontent s'échappa de ses lèvres mais il secoua la tête en frottant l'endroit où il allait sûrement avoir une petite bosse... encore. "C'est bon, j'ai rien !" lança-t-il à la cantonade. Et c'est reparti comme en 40, il s'éclipsa plus vite que son ombre en direction de la salle de bains afin de se laver consciencieusement. Pour ça, les parents Salaun avaient de la chance : leur fils ne faisait pas partie de ces enfants qui voient la salle de bains comme un couloir plutôt qu'une pièce à part entière. Il prenait toujours le temps qu'il fallait pour se laver, se brosser les dents, etc.

Une fois dans la baignoire où de l'eau bien chaude commençait à couler, il ferma les yeux pour apprécier le jet un instant avant de commencer à se savonner. Son regard tomba sur l'une des glaces sur laquelle un peu de buée commençait à se déposer... Curieux, il contracta son biceps gauche tout en fronçant les sourcils. Mouais. Il y a encore du chemin à faire avant d'arriver au niveau de son paternel. Le petit brun termina de prendre sa douche et vida l'eau de la baignoire avant de la rincer. Brossage de dents et le voilà propre comme un sou neuf. Il sortit de la salle de bains pour rejoindre sa chambre dans son petit peignoir, constatant que son père avait méthodiquement refait sa valise comme elle aurait dû l'être. Et une place avait été laissée à deux ou trois jouets maximum : c'est l'heure de faire un choix. Le petit Breton s'assit en tailleur et se gratta la tête avec ses cheveux encore humides, le visage fermé pour témoigner de sa concentration. Après un choix drastique, Kilian parvint à épargner 5 jouets et ses crayons de couleur ainsi que quelques feuilles pour dessiner. Malheureusement pour lui, seulement trois rentreraient dans la valise. Les crayons et les feuilles qui prenaient une place minime, il les garderait avec lui pendant le voyage... Il était d'accord avec son père, ils passeraient sans doute beaucoup trop de temps dehors pour qu'il y joue vraiment, mais c'était plus fort que lui, il se sentait plus à l'aise quand il partait avec un peu plus d'affaires.
Son regard bleuté se posa sur du papier kraft qui traînait sous son lit, il en avait ramené de l'école pour une activité artistique... un sourire de prédateur se dessina sur ses lèvres. Un éclair de génie s'alluma dans ses pupilles : l'idée du siècle venait de le saisir pour qu'il puisse embarquer les deux autres jouets restants.

Kilian passa la tête par la porte de sa chambre et prêta une oreille attentive... ses parents discutaient dans leur chambre. Parfait. Il se faufila à pas de loup dans la cuisine pour piquer le rouleau de scotch et revint dans sa chambre. Après avoir fermé la porte, il s'assit à nouveau en tailleur, attrapa le papier et ses deux jouets : un ActionMan et une figurine de Pikachu. Il les emballa dans du papier kraft de manière à faire deux paquets séparés. Une fois cela fait, il s'accorda un sourire satisfait puis remit chaque chose à sa place avant de s'habiller.
Il revint dans la chambre de ses parents, eux aussi habillés et en train de faire leurs valises. Kilian se pointa devant eux, colla le plus beau et doux sourire qu'il ait en stock sur son visage avant de présenter les deux paquets cadeaux. "Tenez, c'est pour vous ! Je voulais vous les donner demain, mais du coup comme on part... Par contre, il ne faut les ouvrir que quand on sera arrivés parce qu'il y aura un autre cadeau surprise pour aller avec !" Le petit bonhomme déposa lui-même les deux paquets dans chacune des valises de ses parents puis s'assit sagement sur le lit en balançant ses pieds dans le vide. Rusé et consciencieux... quand on connait les parents, ça n'étonne personne. "On va rester longtemps ? Vous croyez qu'il fera beau ? On va voir quelqu'un pendant qu'on sera là-bas ?" demanda-t-il en regardant sa mère avec un vif intérêt.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK •• One happy family. FLASHBACK •• One happy family. EmptyJeu 26 Avr - 18:44


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C’était toujours la même chose avec Kilian. Il ne pouvait s’empêcher de toujours essayer de négocier pour les situations qui l’arrangeaient. Ainsi, alors que je lui demandais de choisir uniquement ses jouets préférés pour faire passer le temps dans la voiture, j’en conclu à son air sceptique qu’il allait tenter, par tous les moyens, d’en emmener le plus possible. D’ailleurs, l’expression sur son visage faillit me faire rire. Cependant, je tâchais de me contenir afin de garder une certaine autorité. Je l’envoyais ensuite se laver et en vue de la vitesse qu’il prit pour sortir de la chambre, je lui lançais un vague : « Fais attention à la porte… » Je n’eus pas le temps de finir ma phrase qu’il venait de se la prendre. Fermant un instant les yeux en me mordillant la lèvre inférieure avec amusement, je poursuivais dans un chuchotement : « … cette fois-ci. » Avant même d’avoir le temps d’aller le voir afin de m’assurer qu’il ne s’était pas fait mal, il me convint qu’il n’avait rien. Je le laissais donc filer. Je vérifierais après. Pour le moment, je refaisais sa valise, tout en laissant – comme prévu – une place pour quelques uns de ses jouets.

Quand Kilian libéra la salle de bain, nous allâmes nous laver rapidement, Sasha et moi. Cette dernière avait finalement eu le temps de prendre un petit déjeuner. En parfaits amoureux, nous nous volâmes des baisers tout en nous taquinant. Nous ressortions propres et nous dirigions vers notre chambre. J’avais rapidement pu voir notre fils, dans sa chambre, en train de choisir avec difficulté ses jouets. Un sourire se dessina sur mes lèvres : il était définitivement trop marrant comme gosse ! Une fois dans notre pièce à nous, Sasha et moi nous habillâmes. « Dans le fond, tu devrais quand même aller voir tes parents. Ne serait-ce que pour leur présenter Kilian… » J’enfilais un jean et le boutonnais. Je n’étais pas d’accord avec elle et le regard sceptique que je lui lançais traduisait parfaitement ma pensée. « Mon fils ne côtoiera jamais des gens comme eux. » Oui, c’était radical. Si le petit avait la chance de voir ses grands-parents maternels, je préférais garder les autres à distance. « Ca fait presque sept ans que tu ne leur donnes plus de nouvelles. Tu dois aussi manquer à tes frères et sœurs. Et puis, j’imagine que Samuel leur donne de tes nouvelles de temps en temps. » J’enfilais un T-shirt bleu marine avant de m’asseoir sur le lit. « Quand Kilian sera majeur, s’il veut les voir, il les verra. Pour le moment, il n’aura aucun contact avec ma famille, à part avec Samuel. » Je me relevais alors que je venais de mettre mes chaussures. « C’est mieux ainsi, et tu le sais très bien. » Je vis Sasha s’approcher de moi et glisser ses bras autour de mon cou. « Je sais, mais un jour, une personne m’a dit que la vie était trop courte pour continuer à se faire la guerre. » Bon point. J’étais l’auteur de cette phrase. Néanmoins, nous fûmes interrompus par Kilian qui arrivait dans notre chambre avec deux paquets.

« Tenez, c'est pour vous ! Je voulais vous les donner demain, mais du coup comme on part... Par contre, il ne faut les ouvrir que quand on sera arrivés parce qu'il y aura un autre cadeau surprise pour aller avec ! » Mon regard croisa celui de Sasha. Visiblement, elle était aussi sceptique que moi. Cette histoire sentait le coup foireux à plein nez, et quand on connaît Kilian comme sa poche, on a tendance à devenir un peu paranoïaque. Il ne me fallut pas longtemps avant de comprendre qu’il s’agissait de jouets. Pourquoi ? Parce qu’il les déposait dans les valises, afin d’être sûr que nous allions les prendre et ne pas les ouvrir. J’eus la confirmation en voyant un bout jaune ressortir un peu d’un des paquets fait à la va-vite. La peluche Pikachu. Sasha venait également de le remarquer car elle pouffa de rire alors que pour ma part, je me retenais aussi de rigoler. « On va rester longtemps ? Vous croyez qu'il fera beau ? On va voir quelqu'un pendant qu'on sera là-bas ? » Kilian était persuadé que son plan passait inaperçu et c’est ce que nous lui fîmes croire. Il avait pris place sur le lit et débitait un grand nombre de questions. Je m’asseyais à ses côtés et examinais sa tête. Oui, il s’était tout de même pris une porte de plein fouet. « On va rester une semaine. S’il va faire beau ? Peut-être. Et on va voir mes parents. Tu es content ? », lui répondit Sasha avant de l’embrasser sur la joue avec tout l’amour maternel qu’elle ressentait pour son fils. Quand j’estimais qu’il ne s’était effectivement pas fait mal, je passais mes bras puissants autour de lui pour l’attirer doucement contre moi, machinalement. « Qu’est-ce que je t’aime, microbe. » Je lui collais un baiser sur la tempe et reprenais la parole. « Tu vas chercher ta valise ? On s’en va maintenant. »

« Il est un peu trop rusé ce môme, ça devient flippant. », lançais-je à Sasha en riant. Parole à laquelle elle répondit : « Il tient de son père. » Mes sourcils se haussèrent. Absolument pas. J’étais certes intelligent, mais pas aussi stratège. « Oh non, les plans loufoques de ce genre, c’est toi tout craché. Au moins, j’ai trouvé les descendants de Périclès. Il aura fait fureur en tant que stratège. » La jeune femme se mit à rire à son tour. « Il ira loin dans la vie au moins. »

En arrivant dans la voiture, je m’installais côté conducteur. Sasha observa Kilian un instant avec un regard plus que suspicieux. « Tu as écouté les informations ce matin, mon chaton ? » Pour ma part, je démarrais la voiture. « Il paraît que Pikachu et Action Man on été retrouvés sur le bord d’une route dans notre quartier. » J’eus envie de rire, notamment en imaginant notre fils s’agiter en craignant que ses jouets n’aient été jetés. Sasha finit par déposer ces derniers à côtés de lui, sur la banquette arrière, en souriant. « Heureusement, ton père et moi, on a décidé de les sauver. On est gentils, non ? »
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MessageSujet: Re: FLASHBACK •• One happy family. FLASHBACK •• One happy family. EmptyVen 27 Avr - 6:59

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Un froncement de sourcils évocateur accompagna le rire qu'il avait distingué chez sa mère quand elle avait vu les paquets... suspicieux, Kilian espérait qu'elle n'avait rien remarqué, autrement son plan diabolique finirait par tomber à l'eau malgré tous les efforts qu'il avait pu mettre en oeuvre afin de parvenir à ses fins. Ce McGyver miniature ne manquait certes pas de ressources et essayait toujours de se montrer aussi créatif que crédible lorsqu'il souhaitait parvenir à ses fins après une contrainte posée par ses parents. Ce n'était pas de la désobéissance pure et dure mais plutôt un gosse plein d'imagination pour contourner quelques règles passagères qui ne l'arrangent pas. Pour le non-respect des règlements, pas besoin de chercher bien loin d'où il tenait.
Il avait donc tâché de détourner leur attention en les bombardant de questions, gardant un oeil attentif sur eux et sur les paquets qu'il avait mis dans les valises. Kilian se laissa manipuler par son père un peu comme les gorilles qui examinent leur petit pour vérifier qu'ils n'ont aucune bestiole ou blessure sur eux, rigolant rien qu'à cette idée qu'il avait vu dans le film Tarzan de Disney. Ses grands yeux bleu azur se posèrent sur sa mère qui s'appliqua à répondre à chacune de ses questions. "Une semaine ? Papy et Mamie ? Trop cool !!" répondit-il avec force et entrain avant d'essayer de tourner la tête vers son père avec une mine soudainement boudeuse. "Ca va, p'pa, j'ai rien, j'te dis !" Cette manie que ses parents avaient toujours de l'analyser dans les moindres détails lorsqu'il rentrait en collision avec une porte traîtresse ou qu'il avait la moindre chute, cela finissait par l'agacer, lui qui se croyait très solide. Le petit Breton trouva finalement du réconfort dans les grands bras musclés de Logan, se blottissant naturellement contre lui avec un sourire rêveur aux lèvres. "C'est toi, le microbe, d'abord." répondit-il dans un rire, sa manière à lui de lui dire qu'il l'aimait aussi dans des moments pareils. Kilian descendit ensuite du lit en hochant la tête puis fila de la chambre de ses parents pour aller chercher sa valise qu'il embarquerait lui-même jusque dans la voiture. Même pas peur. Il prit le temps de regarder une dernière fois sa chambre comme pour y fixer chaque détail dans sa mémoire avant d'adresser un salut de la main dans le vide. Une petite habitude qu'il avait prise quand ils partaient loin, celle de dire au-revoir à la chambre et la maison. Une fois que cela fut fait, il suivit ses parents en direction de la voiture.

"Je vais devant !" lâcha-t-il avec empressement en courant vers le côté passager à côté du volant, tout sourire à l'idée de griller la place de sa mère pour aller s'asseoir comme un grand dans le cockpit. Mais trop tard, elle avait posé sa main sur la poignée de la portière avec un haussement de sourcils qu'il comprit très bien. "Bon, d'accord, j'vais derrière.. et sur tes genoux, ça le ferait ?!" Nouvelle tentative de négociation, grands yeux brillants, sourire angélique... non, toujours pas. Intraitable, sa mère lui ouvrit la portière arrière avec un grand sourire pour l'inviter à y entrer. Dans un grommellement inaudible, Kilian se résolut une fois encore à mettre de côté son rêve de monter à l'avant comme les grandes personnes. Ceinture bouclée et assis de manière aussi confortable que sécuritaire, il regarda par la fenêtre jusqu'à ce que sa mère prenne la parole. "Non, pourquoi ?" Les infos à la radio... dès qu'il les entendaient, c'était l'occasion rêvée pour lui de poser tout un tas de questions sur l'actualité, le monde en général qui lui échappait encore. De quoi abrutir ses parents quand il s'y mettait. Toutefois, il n'eut pas besoin de poser la moindre question car ce que lui dit Sasha fit système très vite dans son esprit. Il écarquilla les yeux avec effroi. Non ! Pas ActionMan et Pikachu ! "Quoi ?! Mais il faut aller les chercher !! Papa, arrêtes la voiture, je dois descendre ! Tu crois qu'il faut appeler la police ? C'est pas possible, je les avais mis d..." Il avait commencé à se détacher, gigotant tout son possible sur le siège, avant que sa mère ne dépose les rescapés juste à côté de lui. Envahi par un immense soulagement, il les attrapa et les serra contre lui avant de rouvrir ses paupières brutalement. Oups. Il s'était fait grillé. Il venait juste de le réaliser. Qu'importe, il ne perdrait pas la face : avec une dignité exemplaire, Kilian releva la tête puis afficha un léger sourire comme un souverain s'adresserait à son bas peuple, assurant ainsi à ses parents qu'il ferait comme s'il n'était pas au courant de cette tentative de duperie en collant les jouets dans leur valise. "Oui, c'est gentil. Merci beaucoup..."

La voiture démarra enfin et, à peine arrivés sur l'autoroute, Kilian dormait déjà comme un bienheureux. C'est qu'il avait tenu à se réveiller très tôt et maintenant qu'il était sûr qu'ils étaient partis, l'enfant jugeait qu'il pouvait rattraper les heures de sommeil supplémentaires qu'il avait zappé. Sans faire attention que son père ne pourrait pas en faire autant puisqu'il était au volant... Au terme de deux petites heures où la petite marmotte avait dormi sans interruption, il rouvrit difficilement les yeux en s'étirant dans un petit couinement satisfait. Et là, vint la question fatidique. La seule et l'unique. "On est bientôt arrivés ?" Eh bien oui, comme tous les gosses, Kilian croyait qu'il suffisait de s'endormir en voiture pour qu'au réveil, tout le monde soit arrivé. A la réponse négative qui lui fut adressée, il soupira un peu puis attrapa une feuille de dessin et ramena ses crayons près de lui. Avec un crayon bleu à la main, le fils Salaun commença à colorier pour s'occuper. "Dites, pourquoi c'est toujours les parents de Maman qu'on va voir ? Ils sont où tes parents, P'pa ?" Ou comment sauter dans le plat à pieds joints, comme n'importe quel môme de son âge. Curieux d'entendre la réponse, il ne releva pourtant pas la tête de son dessins.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK •• One happy family. FLASHBACK •• One happy family. EmptyMar 1 Mai - 14:22


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L’innocence et la naïveté d’un enfant de six ans. Voilà ce que j’adorais chez des gamins comme Kilian. Autant il avait une imagination débordante, autant il pouvait croire n’importe quelle histoire très peu crédible. Et des histoires, je lui en racontais beaucoup. J’aimais bien trop le voir faire de grands yeux ronds que je n’arrivais pas à m’en empêcher, même si je me faisais bien souvent réprimander par Sasha. Mais cette fois-ci, ce fut elle qui décida de faire peur à Kilian en lui faisant croire que ses deux jouets – qu’il avait intelligemment essayé de mettre dans nos valises – avaient été victimes d’un abandon tragique. Je le sentais s’agiter, soudain pris d’un grand stress. Je pus même l’entendre détacher sa ceinture, alors que sa mère déposait les rescapés sur la banquette arrière, juste à côté de lui. Rien de tel pour lui arracher un soupir de soulagement. « Oui, c'est gentil. Merci beaucoup... » Quant à son comportement, il m’amusa grandement. Il fit comme si rien n’était, dans un éternel ‘‘Je sais que tu sais, mais je fais semblant de pas savoir que tu le sais.’’. Du Kilian tout craché en somme. « Kilian ? Ta ceinture, remets là. » J’avais prononcé ces quelques mots sur un ton calme, bien que ma voix trahissait mon amusement actuel.

Alors que je conduisais, je pus voir, au bout de quelques temps, via le rétroviseur intérieur, que Kilian était déjà plongé dans un profond sommeil. « Il est magnifique, regarde sa bouille d’ange. », lança Sasha sur un ton plus qu’attendri. Elle avait posé un regard maternel et rêveur sur lui. Et le sourire que j’arborais, en déposant un rapide coup d’œil vers l’arrière pour l’observer, traduisait clairement mes pensées. Une grande fierté. « Qu’est-ce qu’il deviendra plus tard à ton avis ? » Je changeais de vitesse en me mordillant la lèvre inférieure. « Artiste, comme son père. » Sasha me donna un petit coup dans le bras en riant presque silencieusement pour ne pas réveiller le môme. « Bah quoi ? Je trouve qu’il est déjà bon comédien. Et puis, je ne sais pas, je le sens. Peut-être qu’il sera chanteur, danseur, comédien, peintre ou encore musicien. Mais il sera artiste. » Ma femme s’approcha de moi pour me voler un baiser furtif. Puis elle chuchota quelques mots à mon oreille. « Tu prendras soin de lui, je ne veux pas qu’il prenne la grosse tête en devenant célèbre. » Oui, Sasha était clairement consciente qu’elle était condamnée. Et même si je le savais aussi bien qu’elle, cette idée me semblait plus insupportable, à un tel point que je n’appréciais pas le fait qu’elle puisse sous-entendre notre avenir, à Kilian et moi, sans elle. « Tu l’encadreras toi-même. » , lui lançais-je presque sur un ton sévère, afin de lui faire comprendre qu’elle guérirait. Comme je le disais bien souvent : tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Et dans le fond, je savais que mon assurance rassurait un peu Sasha. Je savais que son rêve le plus cher est de voir son fils devenir un homme. « Tu sais garder un secret ? » , me demanda-t-elle alors que je fronçais doucement les sourcils. Et comme je hochais la tête, elle vint de nouveau murmurer à mon oreille. « Je suis amoureuse de toi. » De simples mots qui me firent sourire et chaud au cœur, même si j’étais déjà au courant. Je m’arrêtais à un feu rouge et me tournais vers Sasha tout en l’observant avec amour. « Moi aussi je t’aime, mais motus et bouche cousue. » Mes fossettes se creusèrent sur mes joues alors que nous échangeâmes un baiser joueur et tendre, jusqu’à ce que l’on se fasse klaxonner car le feu était déjà passé au vert.

Au bout de deux heures, nous pûmes entendre Kilian sortir doucement de son sommeil, en émettant une petite plainte. J’esquissais un sourire. Sourire qui s’élargit lorsqu’il posa la fameuse question : « On est bientôt arrivés ? ». Sasha se tourna vers lui avant de passer sa main dans les cheveux ébouriffés de notre fils. « Non, on a encore de la route mon chaton. » J’imaginais déjà l’expression de Kilian. Il devait avoir hâte d’arriver, ce qui paraissait normal. Et là, alors qu’il semblait s’apprêter à dessiner, sa petite voix feutrée revint jusqu’à mes oreilles. « Dites, pourquoi c'est toujours les parents de Maman qu'on va voir ? Ils sont où tes parents, P'pa ? » Mes mains se resserrèrent avec force sur le volant, tant je ne m’attendais pas à entendre cette question. Mais après tout, ça paraissait logique qu’il finirait un jour par la poser. Il n’avait encore jamais eu l’occasion de voir ses grands-parents paternels et il commençait à se poser des questions. Je n’avais pourtant pas envie de lui mentir en lui disant qu’ils étaient morts ou je ne sais quoi. De plus, je n’avais pas l’attention de casser du sucre sur le dos de ma famille. Non pas que mes parents ne le méritaient pas, au contraire, mais j’estimais Kilian encore trop jeune pour lui expliquer les problèmes d’adultes. Je me contentais donc de répondre calmement et avec sincérité. « Ils sont en Bretagne aussi. Mais papa est fâché avec eux. »

Au même moment, je tournais sur la droite, au niveau d’une station, afin de faire le plein, fumer une cigarette, permettre à Kilian de se dégourdir les jambes, et manger un petit quelque chose. J’arrêtais la voiture au niveau d’une pompe à essence et me tournais vers mon fils. « Tu veux que je t’apprenne à mettre de l’essence ? » En vue de sa réaction, je compris qu’il en avait très envie. Nous sortîmes tous les trois de la voiture, alors que j’ouvrais le réservoir. Je pris Kilian dans mes bras, pour qu’il soit à la bonne hauteur. « Tu vas prendre cette pompe là. » Un sourire s’afficha sur mes lèvres alors que je l’embrassais sur la joue. « Voilà. Maintenant tu le mets dans le réservoir. Comme ça, parfait. T’es prêt ? Maintenant t’appuie fort, fort, fort. Attention, ça va trembler. » Je croisais le regard attendri de Sasha et lui fis un clin d’œil avant de reporter mon attention sur Kilian.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK •• One happy family. FLASHBACK •• One happy family. EmptyMer 2 Mai - 7:14

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Avec son crayon noir à la main, Kilian commençait par tracer très soigneusement les contours des formes qu'il colorierait ensuite. Ou du moins il essayait en s'adaptant aux virages et aux accélérations de la voiture afin d'avoir une ligne si possible continue. Déjà à l'école, lors des activités artistiques, il se montrait beaucoup plus consciencieux que ses camarades. Le bord de mer matérialisé par des rochers fit peu à peu son apparition tandis que son père lui répondait enfin sur la raison pour laquelle ils ne voyaient jamais ses grands-parents paternels. En entendant qu'ils étaient en Bretagne également, une petite étincelle de curiosité et d'entrain s'alluma dans ses grands yeux bleu... et elle repartit aussi vite qu'elle était venue lorsqu'il comprit qu'ils ne les verraient pas de sitôt puisque Logan disait être fâché avec eux. Dans le rétroviseur, l'enfant aperçut le regard étonnamment plus dur affiché par son paternel. Il n'aurait pas compris les raisons pour lesquelles ils s'étaient brouillés, les adultes sont parfois tellement compliqués... mais les gamins n'ont aucun mal à percevoir certaine émotions, parfois même les plus subtiles. Sourcils froncés, le petit Breton baissa la tête vers son dessin. "C'est dommage." Un léger silence qui pouvait paraître pesant s'installa dans la voiture. Puis l'enfant reprit assez naturellement. "Moi, je n'aimerai pas être fâché comme ça avec vous." Dans sa tête, ses parents étaient beaucoup trop géniaux pour qu'il puisse trouver quoique ce soit d'aussi grave à leur reprocher... certes, il se faisait parfois gronder et allait illico bouder et faire la tête dans son coin, mais ça ne durerait pas au point d'être fâché si longtemps que ça avec eux. L'envie de demander la raison pour laquelle son père était en colère à ce point contre ses parents le démangeait, mais vu la tête qu'il faisait, Kilian préféra s'abstenir. Au pire, il demanderait à sa mère lorsque Logan sera absent momentanément.

Lorsque la voiture tourna vers une station service, le petit brun s'empressa de déposer son dessin et un pull dessus pour éviter que ses parents puissent le voir lorsque tout le monde sortirait. Il bondit dehors une fois la voiture à l'arrêt puis s'étira avec les bras en l'air, sur la pointe des pieds. Un couinement de satisfaction s'échappa de ses lèvres tandis qu'il secouait ses jambes pour éviter d'avoir des fourmis. Soudain, la proposition de son père alluma une petite étincelle dans ses yeux. "Ouais !! Comme ça, quand je serai grand et que j'aurai ma voiture, je saurai déjà !" Eh oui, il n'avait que six ans mais il s'imaginait déjà au volant de son propre bolide. Il lui arrivait même de se glisser en catimini dans la voiture de ses parents, s'installer au volant et s'imaginer sur une piste de F1. D'une façon plus consciencieuse, appliquée et enjouée que jamais, Kilian suivit à la lettre chaque instruction que son paternel lui donna afin de ne pas faire d'erreur. Il en fronçait même un peu les sourcils puisqu'il mémorisait chaque geste. "Comme ça, là ?" Maintenant, il lui fallait appuyer puisque la pompe était dans le réservoir. Sa main essaya d'appuyer... sans succès une première fois. Il retenta le coup en fronçant méchamment les sourcils comme s'il mettait au défi cette pompe de lui résister. Cette fois, l'essence commença à sortir mais comme l'avait prévenu Logan, ça tremblait plutôt pas mal. "Oh là, doucement !" lança-t-il comme s'il s'adressait à la pompe. L'enfant préféra y mettre les deux mains et stabilisa le tremblement avec un sourire tout fier. Il tourna la tête un bref instant avant de déposer un baiser sur la joue de son père. "Merci, p'pa ! T'as vu ça, Maman ? Eh, je peux carrément conduire la voiture, je suis un grand maintenant !" Comme on dit toujours : ça ne coûte rien d'essayer.

Pendant que ses parents étaient en train de discuter tous les deux dehors, sur l'aire de repos, Kilian se trouvait appuyé contre un arbre, la tête en l'air en train d'observer les oiseaux piailler sur quelques branches. Un ballon de foot arriva jusqu'à ses pieds et l'enfant le regarda avec un léger froncement de sourcils. Autour de lui, personne ne semblait le réclamer... Pourquoi ne pas jouer un peu avec ? Le sport, il adorait ça, sans condition. Kilian commença à le faire tourner autour de lui puis s'amusa ensuite à jongler avec, tantôt avec ses pieds tantôt avec sa tête. Un sourire amusé sur les lèvres, il s'imaginait déjà comme l'un des joueurs de l'équipe de France ayant remporté la coupe du Monde cette année. Qu'à cela ne tienne, Kilian se considérait presque comme le futur Zidane ! Après l'avoir pas mal fait tourné, le fils Salaun le fit décoller du sol et fit un petit bond pour lui asséner un coup de pied avec toutes ses forces... Son pied ne manqua pas sa cible. En revanche, Kilian avait complètement oublié de regarder autour de lui pour savoir où viser. Le ballon fusa à une vitesse vertigineuse avant de finir sa course dans l'arrière de la tête d'un homme d'une trentaine d'années qui en tomba par terre alors qu'il sortait de la boutique. Etalé sur le sol et sonné par le coup, il commença à se frotter la nuque.

Ses deux mains plaquées sur sa bouche et les yeux écarquillés dans un air aussi surpris que coupable, Kilian eut un réflexe tout à fait humain et compréhensible à son âge. Il fonça vers ses parents et les attrapa par la main tous les deux. "Allez, on s'en va vite sinon on va arriver en retard à la mer !" Ok, la mer sera toujours là dans trois heures ou même le lendemain, mais là, il y avait urgence. Kilian les tira un peu pour leur faire comprendre l'étendue de son impatience avant de foncer lui-même dans la voiture, fermer la portière, boucler sa ceinture et regarder ailleurs comme si de rien n'était. L'homme s'était relevé, le ballon à la main, puis commençait à chercher s'il y avait un gosse ou des jeunes à qui ce ballon pouvait appartenir... en voyant ça, Kilian s'enfonça encore plus dans son siège et reprit très sagement son dessin, priant pour que cet accident ne lui retombe pas sur le coin du nez.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK •• One happy family. FLASHBACK •• One happy family. EmptySam 5 Mai - 2:40


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Je savais pertinemment que Kilian serait déçu à l’idée de savoir ses grands-parents paternels – qu’il n’a jamais vu donc – en Bretagne, mais qu’il n’aura pas l’occasion de les voir à cause de problèmes d’adultes. C’était un gamin curieux de nature, et c’est sans aucun doute que je savais qu’il trouverait un moyen ou bien un autre pour demander à sa mère la raison de notre dispute, entre mes parents et moi. D’ailleurs, Sasha semblait le prédire aussi en vue de l’expression sur son visage. « Moi, je n'aimerai pas être fâché comme ça avec vous. » Cette simple phrase avait apaisé les traits sur mon visage, au point où un vague sourire s’était affiché sur mes lèvres. A mes yeux, tout était clair. Nous serions une famille soudée. Et même si la femme de notre vie allait quitter cette Terre dans un court délai – à moins qu’un miracle ne se produise – je restais persuadé que cette épreuve ne nous rendrait que plus forts et plus complices. Mais en réalité, je n’osais pas encore penser à cette période, préférant croire au miracle plutôt qu’à la réalité. Je tendais mon bras en arrière alors que ma main formait un poing. Une habitude que nous avions prise, Kilian en moi, qui consistait à faire entrechoquer doucement nos poings, signe d’une véritable union basée sur l’amour et la complicité. « Nous, c’est pour la vie mon fils. »

A présent, nous étions dans une station service, en train de faire un plein d’essence. Je fus d’ailleurs amusé de voir Kilian se battre avec la pompe en appuyant dessus, sans pour autant que le réservoir ne se remplisse. J’aurais très bien pu l’aider – en plus de le porter dans mes bras pour qu’il soit à la bonne hauteur – mais je préférais le laisser se débrouiller tout seul. Kilian est du genre à vouloir entreprendre les choses sans l’aide de personnes, repoussant ses propres limites jusqu’à achever chacun de ses projets. En somme, il ne faut lui donner un coup de pouce que lorsqu’il le demande. Je l’observais donc faire et effectivement, il n’eut pas besoin de moi puis qu’il décida d’appuyer sur la pompe à deux mains pour en faire sortir l’essence. Comme Sasha, nous nous mîmes à rire au moment où Kilian tenta de contrôler les tremblements, tout en s’adressant à l’objet qu’il tenait être ses mains. Un vrai numéro ce petit là ! Enfin, quand le plein fut fait, Kilian m’embrassa sur la joue et tenta sans surprise de convaincre sa mère pour conduire. « Merci, p'pa ! T'as vu ça, Maman ? Eh, je peux carrément conduire la voiture, je suis un grand maintenant ! » Oui, il a toujours tendance à vouloir le beurre, l’argent du beurre, et même la crémière. Sasha lui fit d’ailleurs un petit clin d’œil. « Tu l’essaieras un jour. »

Ma femme et moi nous étions installés sur l’aire de repos, le temps que je fume une cigarette. Je m’étais placé à une certaine distance de Sasha, afin qu’elle ne soit pas gênée par la fumée. Kilian ne posa aucun problème de ce côté là dans la mesure où il se trouvait un peu plus loin. La cigarette. Quand j’étais adolescent, je fumais de temps en temps. Aussi étonnant cela puisse paraître, j’ai augmenté ma consommation au moment où le cancer de mon épouse nous a été appris. Ce genre de nouvelle, c’est à double-tranchant. Soit on jette notre dernier paquet de cigarettes, par peur ou par respect. Soit on laisse le stress nous envahir comme je l’ai fait, si bien que l’envie de fumer double, voir triple. Pourtant, je m’interdisais de fumer dans la voiture, dans l’appartement, ni même à la fenêtre. Si j’avais besoin d’une clope, je la savourais dehors, mais jamais à proximité de Kilian ou bien de Sasha. Je soufflais la fumée tout en tournant la tête vers notre fils. Nous ne le quittions pas des yeux, afin d’être sûr de ne pas le perdre de vue. En effet, pour s’être déjà fait avoir, ce môme à tendance à suivre son instinct et quitter les lieux pour aller voir ce qu’il se passe à côté, et ce, sans demander l’autorisation. C’est là que je le vis avec un ballon de football. Je souriais, assez fier de le voir le faire tourner de la sorte. Sasha suivit mon regard alors que je m’exclamais : « Ou bien footballeur. Oui, il sera peut-être footballer en fait. ». J’écrasais ma cigarette sur le sol au moment où mes yeux verts suivirent chacun des gestes de Kilian. Le coup de pied d’une violence étonnante pour un môme de son âge, la trajectoire du ballon, ainsi que sa cible : un homme d’une trentaine d’années qui en tomba par terre. Sasha plaça sa main contre ses lèvres après une surprise audible accompagné d’un petit rire. Pour ma part, j’avais écarquillé les yeux, tiraillé entre la fierté de la beauté du geste, et l’inquiétude que cet homme se soit fait mal.

« Allez, on s'en va vite sinon on va arriver en retard à la mer ! » Bah tiens ! Sans nous attendre, Kilian alla se planquer dans la voiture. Sasha, amusée, alla le rejoindre alors que je restais là, à m’assurer que l’homme se relève sans difficulté. Ce fut le cas et déjà il cherchait qui avait bien pu lui lancer le ballon. Il n’avait rien. Parfait. Je me dirigeais donc dans la station service, de façon à acheter des sandwichs, connaissant les goûts des deux loustiques que je traînais avec moi. Et quand je revins, avec des boissons, je fus surpris de voir l’homme au niveau de la voiture, visiblement de mauvaise humeur. Très certainement quelqu’un avait vu Kilian agir et l’avait dénoncé. Sasha était déjà dehors, quelque peu agressive, prête à défendre son petit protégé coûte que coûte. « Qu’est-ce qu’il se passe ici ? », intervins-je alors que je donnais le sac plastique contenant notre déjeuner à mon fils. J’étais sur le point de demander au petit de présenter ses excuses à l’homme, mais quand ce dernier lança un « Faudrait peut-être le tenir en laisse votre garnement ! », mon sang ne fut qu’un tour, et celui de Sasha également. « Pardon ?! C'est de mon fils dont vous parlez comme ça ?! Excusez-le, il n’a que six ans ! Qu’est-ce que vous voulez lui faire de toute façon ? » Je m’approchais de lui, le regard d’une noirceur que je savais déstabilisante, jusqu’à ce que l’homme fasse un pas en arrière. « Donc on va oublier cette petite histoire stupide et on va repartir chacun de notre côté. D’accord ? » Sasha, elle, semblait se radoucir doucement en voyant l’homme capituler. Quand il repartit, nous rentrâmes dans la voiture. Je me retournais pour observer Kilian. « Fais attention la prochaine fois avec le ballon, même si ce monsieur là était tellement grincheux qu’au final, c’est bien fait pour lui. » Je lui fis un clin d’œil. Nous pûmes manger et reprendre la route jusqu’en Bretagne.
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MessageSujet: Re: FLASHBACK •• One happy family. FLASHBACK •• One happy family. EmptySam 5 Mai - 9:27

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Kilian se savait assez bon au foot comme dans d'autres sports qu'il avait découvert à l'école, mais il lui arrivait d'avoir quelques soucis techniques propres aux enfants de son âge qui sont en pleine période d'apprentissage. Un mauvais calcul des trajectoires et de sa propre force, par exemple. Aujourd'hui, ces maladresses avaient mis un homme à terre suite au boulet de canon mal contrôlé propulsé par le pied du jeune garçon. Peu fier de cet exploit, il ne lui était même pas venu à l'idée de s'en réjouir comme d'autres auraient pu le faire. Il avait tout simplement pris peur et s'était réfugié à toute vitesse dans la voiture après avoir demandé à ses parents de le suivre le plus rapidement possible pour qu'il évite de se faire repérer. Malheureusement, bien que sa mère suivit le mouvement, son père resta en retrait pour aller acheter des sandwiches et vérifier que ce type ne s'était pas fait mal en tombant. Dans la voiture des Salaun, il n'y avait que le sommet de la tête de l'enfant qui dépassait d'une vitre, ainsi que deux petits yeux bleu azur qui s'agrandirent en voyant un enfant désigner leur véhicule du doigt lorsque le type en question s'était approché de lui avec le ballon. Génial, quelqu'un l'avait balancé ! Une bouffée de colère fit rougir les joues de Kilian qui se promit qu'à la prochaine occasion où un ballon viendrait se réfugier entre ses pieds, il le catapulterait sans hésiter sur le premier gamin qui aurait dans l'idée de le dénoncer. "Maman..." balbutia le petit en désignant à Sasha l'homme qui arrivait dans leur direction comme s'il partait en guerre contre un ennemi sanguinaire. Par réflexe, il observa les portes vitrées de la boutique : son père traînait la patte... Ca ne prend quand même pas trois heures pour acheter un sandwiche jambon-oeuf-crudités, quand même ?!

Trop tard, le type était déjà là. Le petit Breton jugea bon d'adopter un visage parfaitement innocent bien que son angoisse soit trahie par sa jambe qui tapotait régulièrement le siège passager en face du sien. Dessin à la main, crayon dans l'autre, tout va bien dans le meilleur des mondes. A y regarder de plus près, on aurait presque pu voir une auréole se dessiner au-dessus de sa tête. "Excusez-moi, il est à vous ce ballon ?" Sasha tourna la tête vers son fils qui lui lança un regard à la fois étonné et complice. Kilian secoua négativement la tête. L'homme leur avait demandé si le ballon était à eux, pas s'il était responsable du coup porté à sa nuque... donc jusque là, pas le moindre mensonge ! Toutefois, cela ne sembla pas suffire puisque l'inconnu commença très vite à partir dans les tours, incitant sa mère à descendre de la voiture pour lui faire face. Le petit brun se mordilla la lèvre inférieure en commençant à culpabiliser sérieusement de mettre sa mère dans un tel état alors qu'elle avait des maladies successives très fatigantes. Il s'apprêta à descendre de la voiture aussi pour les interrompre et s'excuser lorsque son père arriva enfin en lui tendant le sac de courses. Il n'aurait pas pu trouver mieux pour le distraire : de la nourriture et des boissons. Pendant l'espace d'un bref instant, l'idée de les laisser se débrouiller et en profiter pour dévorer tout les sandwiches lui traversa l'esprit... mais une remarque déplacée le tira de ses pensées. "Eh, vous parlez pas à mes parents comme ça !" protesta-t-il dans un grognement offensif. Pour le coup, il n'avait même pas été vexé par la remarque qui le réduisait à l'état d'animal de compagnie, mais plutôt par le ton qui avait été employé pour parler à ses parents. Il détestait qu'on leur manque de respect. Surtout à sa mère, pour précis. La dernière fois que quelqu'un lui avait parlé de travers, c'était dans un supermarché... la personne en question porte encore les marques de la morsure infligée par Kilian, de même que le coup de pied dans le tibia pour lui apprendre à manquer de respect. Maman, on touche pas. La devise de Logan & Kilian.

En voyant son père jouer les gros durs rien que d'un regard et d'une attitude, l'enfant ne put réprimer un léger sourire à la fois fier et amusé. Pour le coup, toute forme de culpabilité s'était envolée... lui qui avait été à deux doigts de s'excuser, il était en train de se dire qu'il aurait mieux fait de taper deux fois plus fort contre le ballon afin d'assommer cet homme pour de bon. Celui-ci s'en alla en grommelant de façon inaudible et quand il tourna la tête une dernière fois, Kilian lui accorda le plus beau et ironique sourire qu'il avait en stock. Un vrai chieur imbuvable de six ans, quand il s'y mettait. Il regarda ensuite son père et hocha la tête pour lui signifier qu'il avait compris, avant de rire au clin d'oeil qu'il lui avait fait. Ouaip, il avait eu son compte, cet idiot malpoli. Ce n'est pas en étant agressif qu'on obtient des excuses. Des excuses sincères, en tout cas.
La suite du voyage se déroula plutôt bien, Kilian avait englouti son sandwich à peine cinq minutes après qu'ils aient quitté la station service. En revanche, pour le thé glacé que son père avait acheté - goût pêche, son préféré - l'enfant s'empêcha de trop en boire pour éviter les pauses pipi toutes les cinq minutes. Après quelques heures en voiture, il tapa dans ses mains avec un sourire. "Là, à gauche, il y a la mer !!" Ce spectacle, il ne s'en lasserait jamais. Cette immense étendue d'eau le fascinait toujours. Cet horizon tantôt calme, tantôt malmené, parfois zébré d'éclairs lors de grandes tempêtes... lui qui se demandait toujours à quoi ressemblait le continent qui se trouvait à l'autre bout de l'Atlantique. L'Amérique. "Y a même des surfeurs !" Ses yeux bleu se déposèrent sur les points lointains qu'on voyait postés sur des planches, zigzaguant entre les vagues. Un sport qu'il adorerait faire, en plus de la simple baignade. Au terme de quelques minutes supplémentaires, la famille arriva dans la commune de Landerneau. C'était le jour du marché, apparemment, vu les nombreux marchands itinérants qui s'y trouvaient. Le nez carrément collé à la vitre, le petit bonhomme ne rata pas une miette du spectacle avant que le voyage ne prenne fin sur le lieu où ils séjourneraient pendant une semaine. Kilian se détacha et bondit de la voiture en s'étirant à nouveau pour se dégourdir les jambes. "On y va quand, à la plage ?" Et voilà, c'est parti pour une semaine. Papa, Maman : courage. Quoique tout compte fait, ça ne risque pas d'être si difficile... Kilian revint vers la voiture, attrapa sa feuille qu'il cacha derrière son dos d'une façon aussi discrète qu'un éléphant qui se planque derrière un palmier, puis la tendit enfin à ses parents avec un grand sourire. "Cadeau !" Un paysage côtier avec trois personnes bien familières sur la plage. Fait par un enfant de six ans, oui, mais qui passait une grande partie de son temps devant des feuilles de papier. Un vrai petit artiste en herbe. "C'est pour vous remercier des vacances et... et c'est tout." ajouta-t-il après avoir jeté un regard discret en direction des deux figurines qu'il avait tenté d'embarquer en catimini dans les valises de Logan et de Sasha. Fier et digne jusqu'au bout des ongles.
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