the great escape
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❝ i lie awake, i miss you ❞ ◂ titite&grominet

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MessageSujet: ❝ i lie awake, i miss you ❞ ◂ titite&grominet ❝ i lie awake, i miss you ❞ ◂ titite&grominet EmptyLun 12 Mar - 18:54

the stars lean down to kiss you. « and I lie awake I miss you, pour me a heavy dose of atmosphere. cause I'll doze off safe and soundly, but I'll miss your arms around me. i'll send a postcard to you dear, cause I wish you were here. » OWL CITY ❧ vanilla twilight
Vanilla Twilight by Owl City


« Noah ? Woho, tu m’écoutes ? » Perdu quelque part entre deux mondes. Si Keyllan n’avait pas été là à me secouer comme une poire, j’aurais sans doute pu rester à comater des heures durant. Installé à l’office, les yeux rivés vers un point invisible face à moi, j’émergeais doucement tout en reposant mon attention sur mon patient du jour. Epsilon bastonneur qui avait absolument tenu à faire le malin… Et qui s’était payé un réverbère. Résultat : quatre point de sutures que je venais de terminer à l’instant. Une vilaine blessure qui faisait assez tâche sur son visage de playboy, mais qui pourtant semblait l’enjoué. Décidément, ce garçon me surprendra toujours… « Merde, oui, désolé Key’, j’étais… ailleurs. » sifflais-je, sourire au coin des lèvres. Et ce n’était pas le premier à me faire la remarque. Voilà bien un mois que je rêvassais quasi h24. Je partais dans mon monde, songeant un peu à tout et à rien. Que ce soit de mes souvenirs d’enfance, en passant par ce que je comptais faire à manger en rentrant chez moi. J’éprouvais de plus en plus de difficultés à me concentrer, et ça en devenait inquiétant. Qui plus est, cela coïncidait étrangement avec le retour de mes visions. Peu nombreuses, mais au rendez-vous. Il suffisait que je me retrouve plongé dans l’obscurité pour entrevoir les silhouettes de mes défunts patients. Et on ne peut pas dire que c’était un phénomène dont je sois particulièrement fan. Mon corps commencerait-il à émettre une quelconque résistance au traitement que je prends depuis bientôt trois ans ? Mauvaise nouvelle. Et encore une fois, me voilà reparti dans mes délires solos. Coup d’œil à l’Epsilon qui me dévisageait, l’air inquiet. Bah tiens. Lèvres pincées, j’ai hésité quelques secondes avant de lâcher à mi-voix : « Bon écoute, désolé mon vieux, mais j’te laisse, j’ai deux-trois trucs à faire encore, et j’termine mon service. Fais gaffe à pas rouvrir cette vilaine blessure de guerre hein.. au pire tu viendras toquer à ma fenêtre j’imagine. » Et hoplà, sans attendre de réponse en retour, je m’éclipsais à pas vifs en direction du couloir opposé. Laissant en plan un Keyllan complètement paumé et perplexe. Il était évident qu’il se questionnait à mon sujet, mais je ne pouvais pas prendre le risque de dévoiler ma maladie. Avoir un schizophrène en guise de médecin, mahou, quelle classe. Je doute que je puisse faire long feu si jamais ça revenait jusqu’aux oreilles de mes tuteurs. Déjà qu’avoir pu réintégrer une université était en soi quelque chose de formidable, alors en plus avoir la chance d’être interne à l’hosto de San Francisco, je ne pouvais pas espérer mieux. Mais quoiqu’il en soit, pour l’heure, j’avais tout intérêt à garder secret mon ‘’petit souci psychologique’’. En espérant que les quelques exceptions qui sont au courant tiennent leur langue. Un soupire filtra de ma bouche alors que je posais les yeux sur les quelques compte-rendu que je tenais entre les mains. Notes, appréciations, conclusions de ma journée. J’étais quasi certain que mon bien aimé supérieur ne prendrait pas la peine d’en lire un mot, mais enfin… le boulot, c’est le boulot. Désormais –et officiellement-, ma journée était enfin terminée. Direction vestiaires, adieu les malades, bonjour les biens vivants.

Soleil qui touche l’horizon, et qui éclaire de sa faible lueur les quelques allées qui s’offrent à moi. Au loin, j’entends les cris et les rires des enfants bercer les alentours. La fête foraine allège les cœurs, fatigués de leur dur labeur. Comme je les envies, ces familles et couples débordant de vie. Il suffit de les croiser dans la rue, sourires accrochés aux lèvres, pour comprendre qu’ils n’échangeraient leur place pour rien au monde. Veinards. Mais comme on dit : la roue tourne. J’ose espérer qu’un jour, je pourrai marcher à leurs côtés.. Sans soucis, la tête haute. Mais pour le moment, j’avais choisi d’apporter un peu d’espoir à ceux qui n’en possèdent plus du tout. Et bien que chaque jour soit une étape difficile à gérer, j’étais fier du chemin que j’avais déjà pu parcourir. Etudes éprouvantes, mais ô combien passionnantes. Et contrairement à bien des gens, j’avais la chance de pouvoir affirmer haut et fort que oui, j’avais déjà sauvé des vies, et j’en sauverai encore. En fait, je ne suis dans le fond qu’une espèce de petit soldat de Dieu. Parfois, j’arrive, je soigne et je sauve ; et puis d’autres fois le temps aura eu raison des techniques médicales, le cœur s’arrête, et une âme nous quitte. Le hasard décide de notre sort à tous, mais je suis heureux de pouvoir contribuer à cet équilibre. Sandro faisait parti de ces petits miraculés que j’avais pu aider. Un garçon à qui je n’aurais probablement jamais adressé la parole s’il n’avait pas un jour atterrit à l’hôpital pour insuffisance cardiaque. C’est drôle de pouvoir ainsi rencontrer et parler à des personnes qui d’ordinaire ne vous adressent aucune attention. Je suis un Alpha, et donc par définition un banal rat de laboratoire, une tête de classe. Je n’suis pas censé aimer les fêtes, ni être particulièrement sociable. Mon cercle d’amis ? Logiquement, ça devrait se limiter à deux-trois Alpha, collègues de boulot, ni plus ni moins. Mais au final, il suffit d’enfiler une blouse blanche, sauver une vie, et puis c’est là qu’on se rend compte que certaines amitiés peuvent être fondées sur nos différences. Et des rencontres, j’avais pu en faire durant mes stages. A travers le monde, j’ai parcouru les hôpitaux les plus célèbres pour y apprendre quelques techniques compliquées. Entre-temps, je sympathisais avec mes patients. Ca va de la vieille dame âgé au petit garçon de trois ans ; de l’intellectuelle de service au gros connard que tout le monde déteste. Sauf que je veux être médecin, et je n’ai pas à juger. Voilà sans nul doute l’une de mes plus grandes qualités… Mais trêves de rêveries, retour au présent. Dans mes songes, j’étais parvenu à faire abstraction au paysage qui m’entourait.. et c’est donc sans grande surprise que je percutais une silhouette qui se dirigeait droit vers moi. Bing boung : la jeune femme tombe sur les fesses, quant à moi je recule d’un bon pas en percutant un poteau. Scène qui aurait pu être ironique si je n’avais pu eu si mal à la tête. Aoutch. Et voilà comment je m’assurais d’avoir une magnifique bosse présente sur mon front dès demain matin. « Doops, excusez-moi, je n’vous avais pas vu.. » Une main contre l’arrière de mon crâne, je plissais légèrement les yeux en baissant le visage vers la silhouette féminine à mes pieds. Maladroit un jour, boulet pour toujours. Je me surprenais à être aussi peu habile ces derniers temps.. Un comble pour un étudiant en chir’. La fatigue sans doute. Sans ajouter le moindre mot, j’ai lâché un soupire avant de m’agenouiller à son niveau. Visage masqué par de longs cheveux dorés, j’esquissais un léger sourire gêné au coin des lèvres tout en cherchant son regard. Amenant une main doucereuse dans sa direction, je replaçais d’un geste habile les quelques mèches égarées. « Pas de casse ça va all… » Si les intonations de ma voix s’étaient faites tendres et embarrassées au début de ma phrase, la fin en revanche ne parvint à franchir la barrière de mes lèvres. Mon regard se figea quelques secondes alors que ma bouche restait bêtement entrouverte. Non… c’était impossible. Coup d’œil inquisiteur dans sa direction. Ce visage, ces traits.. Et la couleur en soit toute unique de ses yeux, que je reconnaitrais entre mille. En une poignée de seconde, voilà que je refaisais un saut dans le passé. Moscou.. il y a combien de temps ? Trois, quatre ans ? Ou comment se prendre une balle baffe en pleine figure. « Tyler Reese Brightside, wouah. » Première année de médecine, et l’un de mes premiers stages de ce que je me souvienne… J’avais eu l’immense honneur de devoir m’occuper intégralement des petits soins et du bon confort de la jeune adolescente à l’époque. Encore fallait-il que je ne me trompe pas de personne, mais ça ne pouvait qu’être elle. Qui d’autre aurait pu percuter de plein fouet –et aussi maladroitement que moi- un riverain sans même relever la tête ? De toutes les femmes que j’avais pu rencontrer dans ma courte existence, Tyler subsistait sans hésitation comme étant la plus maladroite de toutes. Il suffisait de se souvenir de ces fou-rires auxquels nous avions eu le droit lorsque je lui demandais de tenir la bassine d’eau servant à la laver.. et que bien entendu elle renversait ‘’malencontreusement’’ à mes pieds trois fois de suite. Une tête que je n’aurais jamais pu oublier.. surtout vu le dernier contact que nous avions eu avant mon départ de Russie. « Mince alors.. Comment va depuis Moscou Titite ? T’as pas choppé une ride, c’est déjà ça. » J’ignorais totalement si elle m’avait reconnue, mais tant pis. Imaginez un psychopathe qui vous renverse et qui se met tout d’un coup à vous demandez comment vous allez ? Hum. Non mais si, c’était elle. Sans attendre plus longtemps, j’ai d’ailleurs attrapé ses deux mains histoire de l’aider à se relever. Et hoplà. Toujours aussi minus en plus. Rooh, ma Tyler, ma Titite. A la manière d’un enfant qui venait de retrouver sa peluche préférée, je souriais tout pimpant en admirant le visage de celle qui m’avait tant marqué. Son éternel sourire, son charme unique, et la magie de son regard. Sous mes yeux, je revoyais défiler le film de nos échanges. « Donc bien entendu, je te réquisitionne pour la soirée, et c’est non-négociable t’en es consciente ? » Comme quoi, il arrivait des fois où le hasard pouvait être favorable aux deux partis. L’expression radieuse, je me faisais violence pour ne pas la serrer dans mes bras.. mais j’attendais, patient, qu’elle daigne remettre un nom sur mon visage –si toutefois elle y parvenait-. Sait-on jamais, avec Tyler, il fallait s’attendre à ce qu’elle ait Alzheimer précoce. Notre dernière rencontre avait été légèrement différente des précédentes. Mais j’en gardais un agréable souvenir, bien que je suppose qu’elle ne soit au courant de rien. Zéros regret. Puisqu’au fond, bien que nous ne soyons plus revus depuis déjà pas mal d’années, Tyler avait toujours conservé sa place de Titite officielle. Y en avait pas deux comme elle.
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MessageSujet: Re: ❝ i lie awake, i miss you ❞ ◂ titite&grominet ❝ i lie awake, i miss you ❞ ◂ titite&grominet EmptyLun 2 Avr - 21:11





Les dernières brides de leçon moururent sous l'agitation métallique des chaises, ses pairs étudiants se précipitant déjà vers le soleil timide californien, abandonnant leur tuteur au milieu de son antre, sa dernière parole encore suspendue au-dessus des tables. La scène s'était déroulée tellement vite que lorsqu'elle releva son stylo, elle demeurait la seule errante en chambre scolaire, paisiblement installée, laissée au centre des cartouches d'encre vides que quelques paresseux préféraient abandonner, jugeant la corbeille trop éloignée de l'issue. Elle entendit des pas chanter leur échappée, curieuse, elle releva la tête à temps pour capturer les dernières enjambées à la hâte d'un instituteur qui se rêvait déjà dans son habitacle. L'urgence frappée chaque encéphale hormis la sienne, inquiète du huit avril, elle n'avait tout simplement pas envie d'entendre Mark interprété son solo à capella, bien qu'à lui seul il arrivait à rendre cette mélopée annuelle aussi joyeuse et entraînante que si elle était répétée par dix. De surcroît le chiffre dix-neuf lui semblait être une barrière fort grande à franchir, une barre placée trop haut alors que le saut à la perche n'était pas un de ses fulgurants talents, et puis portée par de si petites jambes, elle se savait incapable de voler jusqu'aux cieux. C'était le manque de sourires amis, de signes jetés vers ses yeux azurs quand elle frôlait les pelouses berkeléennes qui la gribouillaient le plus, là où tous ses camarades faisaient une montagne pour l'anniversaire précédent la vingtaine, elle n'arrivait même pas à créer une colline, ils se juraient tous la cuite de leur vie avec enthousiasme et elle allait souffler le gâteau avec son beau-père. L'image de la vie ordinaire qui l'avait taraudée dans sa prison en Russie s'était faussement rapprochée quand ses converses avaient frappé la propriété de l'oncle Sam, avant de s'éloigner à nouveau et la bousculer dans le désarrois, épais, si bien qu'elle n'y voyait plus très clair à présent. Vanilla Twilight envahit ses tympans pendant qu'elle piétinait l'are végétale universitaire, visage inconnu évoluant dans la vague étudiante, elle n'attendait même plus qu'une ombre familière cesse sa démarche pour lui souhaiter son nouveau printemps passé sur le continent américain. Savant son cercle restreint, Eden lui avait déjà figurément percé les oreilles à l'aurore, lui promettant une virée qui se déguisait plutôt sous les coutures d'un enterrement de vie de jeune fille, se précipitant tellement dans l'excès. Elle s'était empressée de décliner, prétendant la coutume de Mark, la petite tradition qui se démarquée toujours par une originalité, il y avait trois ans, c'était le saut en parachute, l'année précédente, nager avec les dauphins, présents ambitieux qui n'avaient jamais abouti puisque son existence était marqué par l'imprévu. Combos de malchance, situations alambiquées, départ précipité vers une nouvelle ville, depuis ses sept ans elle avait acquis un statut de nomade dont elle n'arrivait pas à se dépêtrer. Jonchant le trottoir, elle délaissait le chemin habituel la guidant vers sa demeure partagée avec Zachariah, meilleur ami depuis toujours, ils avaient pris ensemble l'initiative de s'exiler de Moscou pour une atmosphère tout autre, plus adaptée à leurs attentes. La résidence de Mark n'était plus très loin, elle apercevait déjà les tuiles sombres de sa seconde maison, redoutant autant qu'elle le pouvait le moment où elle en franchirait le seuil et que des quolibets s’agiteraient à son attention. Frottant le pavé pour ralentir son allure, elle avançait en répétant ses soupirs, le coeur pris d'une impression qu'elle se rendait dans un centre de vaccination, appréhendant la piqûre qui n'était portée que pour son bien être. Elle sortit la clef métallique, faisant son dernier adieu aux Owl City avant d'ôter ses écouteurs blancs et se vautrer dans la pénombre, effectivement, malgré le soleil au zénith, tous les volets étaient clos, l'aveuglant de tous les bibelots de la pièce. Malgré elle, un sourire coulissa, une banane qu'elle s'empressa d'élargir pour faire plaisir à l'organisateur en chef. « SURPRIIIIIIIIIIIIISE !! ». La pièce se mit à briller sous la lumière du plafonnier et elle vit un comité plus important qu'elle ne l'avait songé, Zachariah et Eden étant de la partie. Les cônes multicolores perchés sur les épis, des confettis dans les paumes, elle voulut que l'un d'entre eux se lève et vienne la pincer immédiatement. Jamais elle n'avait vu Zach dans un accoutrement aussi fantaisiste et Eden acceptait de porter autre chose que du Manolo Blahnick ou du Fendi. « Happy Birthday to youu, happy birthday to youuuu, HAPPY BIRTHDAY TO YOUUU, TYTY, HAPPY BIRTHDAY TO YOU !! ». Elle aurait voulu plonger sous terre, se dérober des chants qui sonnaient cruellement pauvre chantonnés en trio, mais en même temps cette intention la touchait, leur bonne volonté et leur amour suscitaient sa chaleur. Visage rayonnant bien qu'à l'intérieur son inquiétude était à son maximum, elle pensait à Mark habillé d'un caméscope emprisonnant la scène pour toujours mais après vérification, aucun objectif n'était rivé dans sa direction, son coeur se reposa et elle put se presser dans les bras de Zachariah. « Merci beaucoup, mais il ne fallait pas.. », s'aventura-t-elle tout en gardant l’intonation de la surprise et de l'allégresse. Et elle le pensait, il ne fallait réellement pas. Subissant les papouilles d'Eden et enfin l'étau de Mark, son nez se retrouva devant un gâteaux de trois étages vêtu de dix-neuf bougies et son surnom en glaçage. Il ne manquait plus qu'une photo de sa première fois en vélo au centre et son bonheur atteindrait le summum. Culpabilisant aussitôt d'avoir des idées aussi sombres, elle leur redistribua un sourire, préparée pour souffler les flammes d'une seule traite. « Attends ! Fais un voeu. ». Sa tête bascula dans l'affirmation et elle feignit de faire son souhait, se demandant plutôt pourquoi il n'y avait pas seulement deux bougies en forme de chiffre et qui allait manger toute cette crème. Parfaite automate pour le déballage des cadeaux et joyeuse devant le Nixon de Mark, elle finit enfin par profiter seule du jardin, regardant le bleu tombait et le soleil basculait dans les bras de Morphée. « A quoi tu penses ? ». Elle se retourna sur les traits de Zach, sourde de son arrivée, il s'était fait une place à ses côtés et lisait un fasciés qui ne pouvait rien lui cacher. « Calypso. ». Le silence les envahit à nouveau et elle sentit l'étreinte de son ami se resserrer autour d'elle. Sa soeur errait quelque part, quelques kilomètres dans une rue adjacente, mais sa venue en Californie l'indifférait, elle l'avait certainement renié après leur bataille londonienne et le mensonge qui l'avait traînée en clinique. Pourtant elle ne lui en voulait plus, elle savait que son aîné avait bien agi et pensait que partager la même bâtisse universitaire les rapprocherait, or, elle ne savait même pas comment aller à sa rencontre. « J'ai besoin de me dégourdir les jambes, tu peux les prévenir, je ne serai pas longue. ». Elle le voyait hésiter mais son sourire dû finir par le convaincre. Il déposa un baiser sur son front avant de rejoindre les fêtards et elle en profita pour disparaître dans l'allée résidentielle.

En pleine échappée, elle courait pour la première fois sur des échasses et ses plantes de pied criaient. Improvisée fashionista par Eden et son goût prononcé pour la mode, aucune autre opportunité s'offrait à elle si ce n'était de poursuivre son échappade dix centimètres au dessus du goudron. Il ne lui restait plus qu'à trouver un refuge, elle se morfondait de fausser ainsi compagnie aux personnes qu'elle affectionnait le plus au monde, surtout qu'elle était désignée comme la raison de l'entier évènement, mais justement, à accrocher ainsi pauvrement les lumières et passer un tel cap en cortège réduit l'attristait, elle préférait encore s'enfuir dans le bleu marine, oublier un instant que ses espoirs avaient été finalement vains, même si elle était heureuse d'avoir choisi Berkeley. Omettre qu'elle était obligée de partager sa vie avec un psychiatre, ses chagrins, ses douleurs, ses entichements, ne plus penser que sa maladie pouvait grandir et lui voler son identité alors qu'elle ne se douterait de rien. Sa joie s'était assoupie, à chaque nouvelle bougie venait un bilan qu'elle dressait d'elle-même, désireuse de connaître ses réussites, ses échecs, toujours avec le sentiment que la deuxième colonne était bien plus rempli que la première, pourtant elle remuerait ciel et terre pour changer la donne, avoir cette vie de jeune adulte avec certes quelques nuages mais un bon soleil, et quand la nuit tomberait, elle dormirait sous des centaines d'étoiles dont presque la totalité étaient absentes aujourd'hui. Égarée dans ses pensées, elle ne l'avait pas vu, trop obnubilée par un monde parallèle où elle existerait davantage, où elle serait moins freinée par le sort qui la rongeait et oserait relever la tête en marchant, ce qui aurait pu lui épargner ce plongeon brutal au sol. Les fesses paralysaient un instant, la douleur arriva cependant au galop, l'obligeant à serrer ses paupières avec force. Quand elle les rouvrit enfin, elle put apercevoir une longue silhouette repliée à côté d'un poteau, la laissant dans une grande confusion. « Je suis navrée, moi non plus. », s'excusa-t-elle, une canine repliant sa lèvre. Il fallait dire qu'elle avait l'art de percuter tout le monde, désignée boule de bowling, elle n'avait même pas besoin d'adresse pour faire tomber les quilles, munie du talent naturel. Embêtée, elle espérait que des blessures avaient été épargnées à l'obstacle vivant contre lequel elle s'était cognée, le choc avait été tout de même puissant, ils ne s'étaient pas loupés. Elle essaya d'apercevoir le visage de sa quille mais ses boucles capricieuses lui refusaient l'accès, la laissant dans le flou alors qu'elle n'osait à peine bouger ses mains de peur d'intensifier la douleur de ses égratignures. Elle était tellement sûre d'avoir les paumes écorchées. On les déplaça à sa place, rangeant ses mèches derrière son oreille, il lui avait permis une vue dégagée sur ses traits et une barbiche qu'elle avait déjà vu. Après tout peut-être se trompait-elle, il devait vaquer à Moscou le moment même, pas errer sur le même sol qu'elle, à la même seconde, sur les mêmes centimètres de goudron, mais sa phrase suspendue dans le temps lui ôta cette idée. Instantanément la panique, une gêne immense qu'elle se forçait à masquer de ses iris et elle en venait à supplier les étoiles de ne pas bêtement rougir. C'était sans compter le souvenir qui se reconstituait de lui-même et arpentait les couloirs de son esprit, une blouse qui apparaissait au coin de la porte, ses paupières qui s'abaissèrent à la hâte, faignant la somnolence, un souffle trop viril pour elle qu'elle avait senti sur sa joue, puis des lèvres se pressant contre les siennes. Son patronyme chanté dans l'air nocturne la bascula dans la réalité. Ses lèvres s'entrouvrir sans qu'aucun son ne sorte alors qu'elle voulait répondre par le même enthousiasme, après tout, il n'avait jamais su qu'elle était éveillée, du moins, elle l'espérait. « Noah ! Incroyable, en chair et en os en plus. », annonça-t-elle joyeusement comme elle l'avait voulu malgré le retard. Ses paroles avaient beau être maladroite, elle tâta son avant bras comme pour s'en assurer tellement cette rencontre lui semblait chimère, peut-être s'était-elle assoupie finalement, que toute cette mise en scène n'était que rêverie. En plus le jour de son anniversaire, elle n'avait pas fait ce souhait en soufflant ses bougies, peut-être se serait-elle laissée tenter si elle y avait réfléchi. Titite. Un sourire se dessina sur son visage, personne ne l'avait affublée d'un tel surnom, et pourtant elle y avait eu le droit à l'imagination de ses camarades, mais Noah, ou plutôt Grominet, avait décidément remporté la palme. « Ça ne peut qu'aller mieux, j'ai juste conservé une vilaine cicatrice. Et toi ? Qu'est-ce qui t'a fait traversé l'océan Pacifique ? ». Après une agression à l’attentat, elle ne pouvait que sourire à la vie même si elle ne la voyait pas aussi rose que la Môme, ne serait-ce qu'en souvenirs des malencontreux qui n'avaient pas eu la chance d'inspirer à nouveau, elle s'était toujours sentie attachée aux défunts, comme s'ils avaient partagé une histoire tous ensemble, ce qui était dans un sens véridique selon les points de vue. « Je viens d'avoir dix-neuf ans. », dit-elle d'un ton trop neutre pour répondre à sa boutade sur la ride, restant évasive, elle ne préférait pas faire l'éloge de son anniversaire et encore moins lui paraître étrange. Passer son jour de naissance à proximité d'une fête foraine, seule, à percuter des inconnus à ses minutes perdues ne lui semblait pas très sain d'esprit, elle d'habitude si raisonnable. Toujours les deux fesses sur le sol, ils avaient parlé pendant tout ce temps sans chercher plus de confort et elle se serait probablement pas relevée si il ne lui avait pas tiré sur les mains, non qu'elle se sente à son aise sur le parterre mais la surprise de cette rencontre lui avait tout fait oublier, même la position de ses jambes. « Merci, je commençais à avoir froid. ». Son rire léger se dissipa dans l'air et elle se moquait elle-même de sa bêtise, pas très dégourdie, elle se demandait comment elle réussirait à survivre toute seule, sa maladresse toujours aux aguets, la happant quand elle s'y attendait le moins, sans qu'elle en prenne l'habitude. Bien sûr, sa gêne la noyait toujours, puisqu'au fil de toutes ces bassines la visitant au fil des jours, leurs derniers adieux où elle avait joué à la belle au bois dormant, il ne l'avait jamais laissé indifférente. Vêtu de la même maladresse qu'elle et rendu encore plus attirant par sa maturité et son âge plus avancé, il l'avait fortement intimidée les premiers jours et le revoir maintenant la replonger tout droit dans l'admiration polie qu'elle s'était conseillée de cacher. Or, il voulait passer la soirée en sa compagnie, à vagabonder dans la nuit sur quelques chemins inconnus et reconquérir la complicité russe. « Maintenant oui. ». Son rire se présenta une nouvelle fois, de nouveau joyeuse, elle commençait enfin à retrouver un semblant d'elle-même au sein de cette journée maudite. « Et avec grand plaisir. », compléta-t-elle, ses commissures livrant l'un de ses plus beau sourire. Plus à l'aise grâce au ravissement de Noah, elle se sentait plus légère, une saine hystérie la menaçait à chaque seconde et elle était prête à soulever des montagnes, montagnes.. voilà, elle était même prête à se faire tracter dans les montagnes russes et hurler à plein poumons. Les lumières foraines jetant des clins d'oeil dans leur direction, elle se dépêcha de l'apostropher, « Tenté par le train fantômes ou quelques confiseries ? Je suis sûre que je suis meilleure que toi aux auto-tamponneuses. ». Haussement d'épaules, les doigts dans les poches, elle promenait sa converse en demi-cercle autour de l'autre, comme si elle énonçait un fait irréversible, s'enfonçant innocemment dans la provocation. Elle espérait qu'il accepte sa demande, à moins qu'il trouvait cette promenade trop enfantine, mais elle adorait tellement les attractions et toutes ces lumières scintillantes, il n'y avait pas d'autre endroit qui la séduirait davantage. Les cris de la foule arrivaient à ses tympans, comme une mélodie destinée à les charmer et les inciter à approcher. Hypnotisée par les petits points lumineux, elle glissa son bras sous celui de Noah pour lui interdire tout refus, simple précaution. « Je suis contente de te revoir, tu m'as manqué. ». Impossible de retenir la deuxième partie de la phrase avant qu'elle ne file, ils avaient raison, qu'est-ce qu'elle bavassait, capable de se tétaniser toute seule. Mais maintenant qu'elle y pensait, c'était vrai, il lui avait manqué et seulement son apparition lui permit de s'en rendre compte.
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MessageSujet: Re: ❝ i lie awake, i miss you ❞ ◂ titite&grominet ❝ i lie awake, i miss you ❞ ◂ titite&grominet EmptySam 7 Avr - 19:16


this time is ours
inside a frozen memory of us ;; ❝ After tonight, who knows where we'll be tomorrow, what if we're never here again? After tonight, this will be a lifetime ago so let's stay up until the sky bleeds red. And we'll stop stop stop the world from moving, stop stop stop the clocks from turning, stop this night from fading away. titite & grominet ours


Le hasard avait voulu que nos retrouvailles se fassent en cette chaleureuse soirée d’avril. L’idée était loin de me déplaire. Il fallait admettre que nous avions eu le plaisir de partager un certain nombre de choses à Moscou. Un attentat, des victimes, et une rencontre parmi tant d’autres. Une intimité quelque peu unique s’était installée entre nous, et qui a d’ailleurs conduit à bien des fous-rire. Tyler, c’était la toute première patiente dont j’avais eu l’entière responsabilité. L’angoisse était à son comble les premiers jours, lorsque nous nous retrouvions en tête à tête et que je l’aidais à retrouver une mobilité quasi normale. Et pourtant, le contact s’était très vite tissé entre nous. Sans doute notre jeune âge jouait-il là-dessus. Mais quoiqu’il en soit, jamais je n’avais pu me résoudre à mettre de côté cette somptueuse aventure qu’avait été notre rencontre. Là où elle était devenue ma précieuse Titite, j’étais devenu son Grominet. Un duo de choc, et dont nous étions d’ailleurs particulièrement fiers. Il suffisait de nous voir : elle sur son lit, le sourire aux lèvres, moi avec ma bassine d’eau de quatre litres, que je peinais à soulever sans en renverser partout. La chambre devenait une véritable pataugeoire dès lors que j’avais terminé mes soins. Chose que mes camarades infirmiers et médecins m’avaient reproché, mais dont je ne m’étais pas le moins du monde préoccupé. Mutuellement, elle et moi nous redonnions le sourire, et ça faisait du bien. Tyler, c’était tout simplement ma petite bouffée d’oxygène quotidienne, le soleil qui illuminait mes journées monotones. Pour ça, je lui devais beaucoup. Et j’imagine que c’était la raison pour laquelle elle m’avait également aussitôt charmé. Sa joie de vivre, son sourire quasi omniprésent, et ce regard.. Pétillant. Dans le reflet de ses yeux, j’avais l’impression de rajeunir aussitôt d’une dizaine d’années. Quel secret possède-t-elle donc en elle ? Mon Peter Pan au féminin. Ah ma Titite, ce qu’elle m’avait manqué. Et vraisemblablement, elle paraissait tout aussi surprise que moi de notre rencontre. Au moins, elle avait aussi gardé sa légendaire maladresse d’antan. Un sourire se profila distraitement sur mon visage alors que je croisais les bras contre ma poitrine. Alors ? Allait-elle parvenir à remettre un nom sur mon visage ? Ou m’aurait-elle déjà oublié ? « Noah ! Incroyable, en chair et en os en plus. » Bingo ! Je ne pu retenir un léger rire à l’entente de sa voix enjouée. Moh. Etonnant que le rouge ne lui soit pas –encore- monté aux joues. Je me souviens encore son air gêné lorsque j’osais faire ou dire quelque chose de déplacé. Forcément, comme tout bon débutant, il m’arrivait de faire quelques gaffes… et, ô seigneur, comme nous avions pu en rire de mes conneries. « Ça ne peut qu'aller mieux, j'ai juste conservé une vilaine cicatrice. Et toi ? Qu'est-ce qui t'a fait traversé l'océan Pacifique ? » Au moins l’essentiel était là : une bonne santé. Néanmoins, je ne pu m’empêcher de resonger à la rencontre qui précéda mon départ de la ville Russe. Je me souviens être entré dans la pièce, alors qu’emmitouflée dans ses draps, elle se reposait tranquillement. Je me souviens m’être approché à pas de chat, pour ensuite me pencher vers elle. Ma belle au bois dormant. Quelques secondes d’hésitation, un court instant de réflexion, et j’avais déposé mes lèvres contre les siennes, scellant ainsi un baiser qui resterait secret. Rien qu’à y songer, j’en avais des frissons qui longeaient mon échine. Les yeux rivés sur sa bouche gracieusement courbée en un ravissant sourire, je reprenais ma contenance habituelle. Au diable ces souvenirs, aussi doucereux soient-ils, place au présent. « Les études, la famille, enfin tu vois quoi. J’suis à Berkeley depuis peu à cause de la fusillade qu’il y a eu. » sifflais-je à mi-voix. Un peu plus d’un mois que j’étais arrivé sur les lieux suite à l’appel désespéré de ma sœur.. Une catastrophe qui n’avait épargnée personne, que ce soit étudiants de l’université, ou proches. Un génocide dont je préférais d’ailleurs faire impasse. Nous venions à peine de nous retrouver, il était hors de question d’abordé un sujet qui puisse nous faire venir les larmes à tout les deux (oui oui, je suis un homme sensible contre toute attente). Chassant ces lugubres idées, je me contentais d’admirer la silhouette de ma maladroite partenaire. Elle n’avait pas changé. Les années avaient peut-être apporté une touche de maturité à ses traits, mais son visage restait toujours aussi rayonnant que celui d’une gamine. Un sourire à en faire flancher plus d’un, et une paire d’yeux à croquer. Bêta face à ce spectacle, je priais pour ne pas que le rouge me monte aux joues. « Merci, je commençais à avoir froid. » lâcha-t-elle alors que nous venions à peine de nous relever. Et son rire se dissipa dans l’air, avec cette légèreté unique qui la caractérisait. Oh ce qu’elle avait pu me manquer. Allez savoir pourquoi, Tyler possédait cette joie de vivre contagieuse : si elle se mettait à rire pour X raison, l’instant suivant vous la suivez dans son délire et hoplà, fou rire collectif. « Maintenant oui. […] Et avec grand plaisir. » Haha ! A la manière d’un gosse qui venait de recevoir sa confiserie fétiche, j’affichais désormais une bouille enfantine particulièrement ravie. La soirée s’annonçait belle, longue, et bourrée de charme. Voilà au moins l’occasion de faire un break avec le boulot et les études. J’avais enfin retrouvé ce petit cocon de bonne humeur qui ajoutait de la couleur à mes journées monotones. C’est donc tout naturellement qu’elle me proposa une tentation à laquelle je n’saurais refuser : « Tenté par le train fantômes ou quelques confiseries ? Je suis sûre que je suis meilleure que toi aux auto-tamponneuses. » La fête foraine ! Nous étions à peine à cinq minutes de marche, et les rires des enfants résonnaient dans le quartier. Tentant, très tentant. Ravi de l’idée, je croisais les bras contre mon buste en tâchant d’apparaître un tant soit peu effrayant… peine perdue, bien entendu. Les auto-tamponneuses ? J’étais un véritable champion… quand j’étais haut comme trois pommes du moins. Je n’avais pas eu l’occasion de remettre les pieds dans un tel univers depuis un paquet d’années… Père était formellement opposé à tout ce qui était parc d’attraction et compagnie, et ne parlons pas de Belle-maman. Mais comme on dit si bien : le talent ça ne se perd pas, n’est-ce pas ? « Ah bah ça, vu la manière avec laquelle tu fonces dans les gens, je suis persuadé que t’es une championne en matière de dégommage d’auto-tamponneuses. Mais oui, avec plaisiiiir. » Son bras glissé sous le mien, je l’attirai gentiment contre moi histoire de la décoiffer rapidement d’une main. Bim, ça, c’était pour avoir osé me provoquer. Et dans une démarche tranquille, nous nous élancions en direction de ce qui allait être pour ce soir notre terrain de jeu. Deux gosses, deux âmes d’enfants qui se retrouvent, et une paire de bras liés. ‘’A la vie, à la mort’’. Nous avions été séparés une fois, pas deux. J’avais retrouvé ma Titite, et il était hors de question que je la relaisse s’en aller. « Je suis contente de te revoir, tu m'as manqué. » Haon. Touché par ces brefs mots, je baissais machinalement les yeux vers elle, la banane sur le visage. Hor, elle est trop mignonne. Une main posée contre sa joue –que je pinçais au passage, soit dit en passant-, je serrais les lèvres à la manière d’un gosse. Allons-y pour une poignée de déclarations bisounours. « Moh, tu m’as manqué aussi ma Titite. Les autres patients ne rigolaient pas, eux, quand je renversais mes bassines d’eau. » Bingo. Ah bah ça, Tyler avait sûrement été la seule idiote à rire de mes idioties… Les autres en général poussaient de gros jurons en m’ordonnant de sortir de la chambre. Mais bon. En dehors de ça, c’est vrai que les jours passés sans elle avaient été d’une lassitude fatigante.

Accolés l’un à l’autre, nous nous promenions. Les lueurs de la fête foraine nous éblouissaient au loin, tandis que nous pouvions déjà humer l’air délicieusement sucré qui émanait de l’endroit. Les voitures se faisaient rare à une telle heure, et c’est sans même guetter les alentours que nous longions d’un pas tranquille la route qui s’offrait à nous. Ah qu’il était bon de retrouver une amie. Il fallait bien admettre que ces derniers jours étaient loin d’être particulièrement joyeux. Entre le décès de ce jeune couple, ajouté à l’état actuel de ma propre sœur. Beaucoup de sales nouvelles… Autant dire que de mettre le nez dehors aux côtés d’une ancienne connaissance, c’était là un remède auquel je ne dirais pas non. Il avait fallu attendre une paire d’années pour que nous puissions nous revoir, et c’est une surprise on ne peut plus agréable qui s’offrait à nous. C’est ainsi que nous y sommes parvenus. L’entrée du paradis des plus jeunes comme des plus âgés. Un clown s’amusait à envoyer ses quilles jongler –oh seigneur, j’avais horreur de ces trucs-, et c’est mon regard faussement émerveillé que nous sommes entrés. Billets posés sur le guichet, je posais distraitement les yeux sur un panneau à nos côtés. Fête foraine à tarif réduit en cette journée du 8 avril. Minute papillon, le 8 avril, y avait pas quelque chose ? Oh saperlipopette, j’en arrivais même à oublier quelle date nous étions. « Attends, on est le 8 avril ? Miiiince, mais c’est ton anniversaire ! » Machinalement, ma main vint heurter mon front en une frappe de culpabilité. Quel idiot. D’où la petite réflexion concernant son âge tout à l’heure. Dix-neuf ans, mooonh. Voilà que (seulement) cinq petites années nous séparaient. A force de traîner avec de si jeunes femmes, on allait finir par m’accuser de pédophilie. Les mains posées sur ses épaules, je n’ai pas traîné à la porter tout en la serrant dans mes bras. « Oléééé, la Titite elle a 19 piges, elle est devenue grande ! Moh, je suppose que t’as déjà dû fêter ça, mais il faut absolument qu’on fasse un truc mémorable pour marquer le coup… » Et c’était peu d’le dire. Sourire aux lèvres, je ne manquais pas de lui tirer dix-neuf fois sur les oreilles –hééé ouais-. En bon petit chieur que j’étais, elle se souviendrait de son anniversaire vu toutes les conneries dont elle risquerait d’être la victime. Le hasard fait bien les choses quand même… Coïncidences étranges, mais qui me ravissait au plus haut point. Seul petit bémol : je n’avais pas de cadeau… Mais bon, l’avantage de la fête foraine : c’est une source inépuisable de surprise en tout genre. Les narines aux aguets, le ventre qui criait famine, je posais ainsi les yeux sur une petite cabanette. Au menu ce soir : gourmandises à gogo. Tyler toujours coincée dans l’étau de mes bras, je nos traînais gentiment jusqu’au comptoir, les yeux pétillants. « Et ça commence par l’achat d’une paire de pommes d’amour –et si tu préfères les barbe à papa, bah.. tant pis-. » Les pommes d’amour, y a rien de meilleur. Mangez cinq fruit et légumes par jours qu’ils disent, et béh paf, en voilà deux d’un coup. La pomme, et le sucre (oui oui, c’est tiré de la canne à sucre, c’est un fruit/légume). Commande passée, et me voilà avec deux friandises dans les mains, dont une que je tendais à la star du jour. Et sans même attendre, je croquais dedans à pleine dent. A qu’il est doux ce petit goût de caramel qui glisse jusqu’à ma bedaine. Passant furtivement une main dans les cheveux dorés de ma Titite (décoiffage improvisé, j’aime), je l’accostais d’un air provoquant. Sourcil arqué, bouche en cœur, et petit rictus au coin des lèvres. « Alors ? Tu préfères commencer par les auto, ou les trains fantômes ? L’avantage du second, c’est que t’auras tellement les pétoches que tu vas te blottir contre moi en pleurant, pendant que j’serai entrain d’me moquer. » Voir limite de filmer la scène pour diffuser le tout sur Video Gag. Le pire dans l’histoire, c’est que dans le train fantôme, c’est moi qui risquais d’hurler. Avoir une frousse impensable du noir à vingt-quatre ans… Une phobie dont j’étais peu fier mais bon, il faut de tout pour faire un monde non ? Quoiqu’il en soit, c’est en vadrouillant à travers les allées de la foire que nous nous sommes finalement fait interpeller par l’un des nombreux manouches de la zone. « Aller messieurs-dames, venez tenter votre chance au jeu des carabines. Tenez, vous là, vous n’aimeriez pas offrir une belle peluche de Titi & Grominet à votre petite copine ? » La voix portante, l’homme désigna alors du bras une énorme peluche du poussin et du chat. Oh mazette, supeeerbe objet. Je n’étais pas vraiment un fan des tirs à la carabines, mais vu le prix à gagner… Et puis au moins, j’aurais offert son cadeau d’anniversaire à ma blonde. Haussant les épaules d’un air innocent, je déposais ma sucrerie dans la main de ma partenaire de soirée en lui adressant un ravissant clin d’œil. « Oh bah dis comme ça. » Tu vas voir ma Titite, ton Grominet il va la gagner c’te peluche. M’emparant de l’un des fusils, un œil clos, je tâchais tant bien que mal de viser l’espèce de moineau en carton qui faisait office de cible. Cinq cartouches pour cinq tirs. Mamamia. Déjà que j’étais incapable de viser une corbeille avec un bout de papier, alors viser un piaf à six-sept mètres de distance… Pan. Loupé. Pan. Re-loupé. Pan. Juron + loupé à nouveau. Pan. Hurlement de ma part + cible atteinte. J’envoyais voler la carabine tout en faisant la célèbre danse du ‘’I’m sexy and I know it’’. Tu peux pas test, super Noah, il rafle tout. Chantonnant l’hymne français (allez savoir pour quelle raison, sachant que j’y ai jamais mis les pieds), je m’emparais de ma récompense en la fourrant dans les bras de Titite. « And the winner iiiiiiiiiiiiiiiis Super Noah ! Finalement, j’aurais même réussi à te trouver le cadeau parfait. » Sourire aux lèvres, ma pomme d’amour dans la main, j’étais fin fier de l’œuvre que je venais d’accomplir. Et sans même attendre le moindre commentaire de sa part, j’approchais mon visage en embrassant son front. Et voilà comment ma Tyler savait m’offrir cette petite étincelle qui me faisait redevenir l’enfant d’autrefois. « Joyeux anniversaire. »
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MessageSujet: Re: ❝ i lie awake, i miss you ❞ ◂ titite&grominet ❝ i lie awake, i miss you ❞ ◂ titite&grominet EmptyJeu 12 Avr - 11:53



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« Les études, la famille, enfin tu vois quoi. J’suis à Berkeley depuis peu à cause de la fusillade qu’il y a eu. ». Elle avait sonné à la porte de l'université il y avait bientôt deux mois et pourtant elle refaisait sonné le carillon trop souvent à son goût, comme si elle ne voulait pas se faire oublier et retenir les élèves dans un sentiment de frayeur. Heureusement, arrivée le jour des amoureux, elle avait suivi sagement Zachariah jusqu'à leur foyer, son obéissance lui avait permis de ne pas participer aux festivités et recevoir une balle en plein coeur comme certains de ses camarades. Elle voyait encore la tristesse se peindre sur les visages, se fabriquait sur les traits des participants, lui arrachant une moue de compassion et lui faisant oublier la mosaïque du couloir pour le goudron de Moscou. Chacun rassurait l'autre, déclarant qu'il ne pouvait imaginer que le tourment qui saisissait l'interlocuteur abattu, en revanche elle, elle le vivait. Puis il y avait toutes ces vies bousculées, des évènements qui n'auraient jamais dû se passer mais qui s'étaient produits après l'annonce du carnage meurtrier, comme l'arrivée de Noah par exemple, mais elle ne s'en plaindrait jamais, cela faisait partie des éléments positifs. « Et ta soeur va bien ? Ça a été un choc. », s'avança-t-elle sans grandement s'étaler. Elle se rappelait l'instant où un voisin les avait informé du drame Zachariah et elle, entre deux cuillères de céréales. Elle se remémorait aussi de l'hésitation qui avait suivi sur leur avenir en Californie, mais finalement ils étaient restés, ces choses là frappaient n'importe où, y compris à Moscou, il lui semblait que l'on pouvait s'abriter nulle part, le traumatisme l'avait plongé dans l'insécurité plusieurs semaines, sentiment qu'elle revivait à chaque fois qu'elle pensait aux balles qui avaient traversé les couloirs. Elle se concentra sur Noah, soucieuse de sa réponse même si elle devinait sa soeur en sureté, sinon son sourire aurait été effacé depuis le début, il lui aurait été volé dès le coup de fil passé et rendu après des années et des années de recherche. Elle ne connaissait pas Nessa mais son bien être lui était important, elle s'inquiétait même pour les visages sans nom, Mark appelait cela la beauté du coeur, remarque qui la faisait rire, elle imaginait un coeur pomponné et joli. Elle se promit de couper court au sujet après cette politesse, il n'était pas des plus joyeux et raviver trop de mauvais souvenirs alors qu'elle avait envie de se plonger dans un bonheur sans fin, tout oublié et vivre au présent, un peu comme si ce jour était le dernier, elle devrait toujours vivre comme ça, vivre comme si chaque jour serait le dernier. De nouveau sur ses deux jambes, elle observait le spectacle d'une meilleure vue, elle pouvait enfin l'étudier à loisir sans pour autant tomber dans l'abus, elle ne voulait pas installer la gêne même si elle s'était déjà emparée des battements de son coeur quand elle avait appris son identité. Les années écoulées lui allaient à ravir, elle ne put s'empêcher de remarquer qu'il était devenu encore plus séduisant si c'était possible, elle se sentait ridiculement ordinaire à côté de lui. D'où lui venait ce soudain courage, sûrement par l'idée de gagner un an de plus, le huit avril était son jour, elle se forçait à penser dur comme fer que l'on ne pouvait rien lui refuser, c'est sur cette songerie qu'elle lui fit sa proposition. Il venait de croiser les bras sur son torse, comportement qui ne présageait rien de bon, elle était sur le point de se mordre la lèvre et s'écrier contre son audace. « « Ah bah ça, vu la manière avec laquelle tu fonces dans les gens, je suis persuadé que t’es une championne en matière de dégommage d’auto-tamponneuses. Mais oui, avec plaisiiiir. ». Elle essaya d'établir le lien logique entre son apparence qui la poussait dans la peur et son ton enjoué d'enfant qui n'avait pas véritablement grandi, lui donnant droit à son regard étonné et un sourcil courbé vers son enthousiasme qui ne parvenait plus à dissimuler, il y avait des personnes qui surprendraient toujours, même lorsqu'on pensait les connaître du préface à l'épilogue, enfin ceci était loin d'être le cas avec Noah. Il la défiait donc, il allait voir de quel bois elle se chauffait, elle aussi savait être étonnante parfois, du moins elle aimait le penser. Avant qu'elle ne puisse répliquer, il avait réussi à lui ébouriffer la crinière, déclenchant son rire qui résonnait comme une cuillère tapotée contre un verre. « Dis donc. Je vois que monsieur est à l'aise et également très chanceux vu ma petite taille. ». Un géant véridique. Déjà qu'elle se trouvait pas bien grande, il la plongeait dans ce film, chéri j'ai rétréci les gosses, elle était minuscule, presque indécelable couverte par son étau. « Je vois que tu parles en tant que connaisseur, tu as aussi ta propre expérience en la matière. », riposta-t-elle au tac-au-tac. Elle n'était pas la seule maladroite à marquer le bitume de la rue, que les choses soient dites. Les cris des aventuriers se faisaient plus sonores, et les lumières plus brillantes, ils y seraient bientôt et elle fut inspirée par une soudaine envie, elle voulait faire le palais du rire et courir dans la roue à hamster avec Noah, maintenant qu'elle avait épousée l'idée, elle ne voulait pas en divorcer. Revenue à la réalité par la pince de crabe, elle frotta sa joue avec un bon appui, essayant d'effacer la rougeur qui lui avait causé et par la même occasion le sourire qui la trahissait, à croire qu'elle aimait qu'il la tourmente. « Ah bah ça, vu la manière avec laquelle tu fonces dans les gens, je suis persuadé que t’es une championne en matière de dégommage d’auto-tamponneuses. Mais oui, avec plaisiiiir. ». Elle pouffa en envoyant valser ses yeux avec les étoiles, et se rendait compte à quel point elle aimait son humour, ça faisait du bien de rire, dire qu'elle en avait été privé depuis tellement longtemps, elle en avait oublié la sensation curieuse lorsque son ventre entrait en vibrance et que ses abdominaux se faisaient bons ouvriers et commençaient leur boulot. « Oh tes bassines d'eau ! Et tu te rappelles la fois où le chef de service a cru à une inondation ? On avait finit par ouvrir les robinets de la chambre voisine pour éviter les remontrances. ». Ils n'avaient jamais été capables de trouver le coupable, l'antre en question étant attribuée à une vielle dame à la mémoire légèrement fragmentée, l'incident avait vite été oublié et notre inquiétude hilare soulagée. L'un des derniers fous rires partagé, mais maintenant il y en aurait d'autres, elle en était certaine.

La tête se balançant à la même cadence que le bras de Noah, elle avait profité de ce rapprochement pour se réchauffer et trouver un logis pour ses joues, elle s'en endormirait presque. Heureusement il y avait toutes ces lueurs, des vertes, des jaunes, du rose, se promenant avec excitation sur son fasciés et la maintenant éveillée, étrangère au sommeil. Puis il y avait cette joie que tout le monde partagé et braillait à l'unisson, tous heureux de l'adrénaline des attractions fortes, des frissons du train fantôme et enchantés par les heurts contre les miroirs d'un palais qui se voulait labyrinthe. Elle était radieuse de l'imprévu, pas du tout soupçonneuse de se trouver dans un tel pays magique en début de matinée, elle y était à présent, elle avait son visa et il ne lui restait plus qu'à interpréter son rôle de touriste et priait pour que l'horloge se bloque à tout jamais. Du moins pour une période suffisamment longue qui lui permettra encore de s'échapper de la réalité. « Attends, on est le 8 avril ? Miiiince, mais c’est ton anniversaire ! ». Elle sursauta à ce soudain retour de la mémoire, le regardant se frapper le front avec surprise. Elle même avait fini par l'oublier en le rencontrant, mais elle s’aperçut qu'elle n'était plus fâchée par la date du jour, elle avait désormais enfin un anniversaire qu'il serait cool de raconter. Pendant qu'elle se l'assurait, ses talons quittèrent le sol et ses cheveux d'or furent propulsés dans les airs, elle voyait à présent le monde plus petit et prenait conscience peu à peu qu'elle était en train de grandir. Son saisissement fut traduit par un rire qui s'envolait au loin et que jamais elle ne pourrait plus reproduire, elle en était consciente, cet éclat de joie était éphémère et magiquement engendré par l'instant. « Tu te souviens de la date ? Et tu sais quoi Noah ? Cries plus fort parce que je crois que la vieille dame derrière la chamonix ne t'a pas en tendu. ». Elle se confondait dans ce rire grandissant qui la saisissait et lui faisait chanter ses mots, si bien qu'elle ne savait même pas si elle avait été compréhensible ou si tout n'avait été qu'un baragouinage formé par son amusement incontrôlable. « Oléééé, la Titite elle a 19 piges, elle est devenue grande ! Moh, je suppose que t’as déjà dû fêter ça, mais il faut absolument qu’on fasse un truc mémorable pour marquer le coup… ». Elle plaqua ses paumes contre ses yeux, mortifiée et hilare, les prunelles des passants se promenaient sur eux avec une soif évidente et elle n'avait pas l'habitude d'être le soda qui pouvait les rassasier. Elle se sentit dévoilée au monde forain, comme s'ils assistaient tous à son baptême, le bébé chenille qui devient papillon, c'était ça, elle était grande maintenant. Enfin délicatement reposée au sol, elle se souvenait de la fête qui avait été organisée à son attention, cette fois-ci avec plus d'affection auparavent et elle regrettait d'avoir ainsi était une trouble-fête, mais c'était un mal pour un bien, jamais elle n'aurait pu revoir Noah ce soir sinon. « Tu as fini de me taquiner ? Ne me provoque pas ou alors je me mettrais à faire la narration de ces cheveux blancs.. juste là, sur le côté de ton oreille. ». Joignant les gestes à la paroles, elle se mit à chatouiller les fils humains en question, sa langue emprisonnée entre ses dents, comme pour le narguer et s'excuser à la fois. Elle se promit que s'il osait l'appeler bébé, elle l'appellerait papi, ainsi soit-il. « Sinon pour le truc de marquer le coup, je suis plus que partante. ». Et voilà, sa voix exprimait son enthousiasme d'une manière tapageuse et elle se faisait remarquer par tout ses voisins californiens, encore plus turbulente que leurs enfants. Elle cessa de s'analyser quand elle sentit Noah s'attaquer à ses oreilles, mais que faisait-il bon dieu ? Elle essaya de se dérober, prise d'un fou rire et très sensible au chatouilles mais il tenait bon sur sa prise, la guidant où il le désirait, justement prochaine escale, la roulotte du régale. « Et ça commence par l’achat d’une paire de pommes d’amour –et si tu préfères les barbe à papa, bah.. tant pis-. ». C'était ce qui s'appelait avoir l'embarras du choix. « Je pourrais croquer dans la tienne si j'ai fini la mienne avant ? », l'embêta-t-elle pour prendre sa revanche sur la coercition de son choix. Elle se régalait et préférait ce fruit sucré à la crème qui ornait son gâteau comme une invitation à l'obésité, l'achevant en début de soirée par une lourde digestion qui la clourait sur le fauteuil et l'empêcherait de danser sur un rythme imposé par Sean Paul par exemple. Elle n'avait pas l'habitude d'écouter ses titres mais voulait bien faire une exception quand il s'agissait de se défouler le corps. Elle trouva la main de Noah agaçant encore sa chevelure et elle le condamna d'un regard amusé, s'il continuait à cette allure, elle ressemblerait bientôt à Tina Turner. « Alors ? Tu préfères commencer par les auto, ou les trains fantômes ? L’avantage du second, c’est que t’auras tellement les pétoches que tu vas te blottir contre moi en pleurant, pendant que j’serai entrain d’me moquer. ». Sa bouche forma un « o », il la défiait, il la qualifiait même de froussarde, lui donnant envie de relever son challenge et lui prouver qu'il avait tord. Blottir d'accord, elle avouait que lorsque ce vampire ou ce Frankenstein apparaîtrait du néant, elle aurait besoin de sentir sa proximité pour ne pas céder à l'angoisse mais pleurer.. elle préférait échanger, lui voler son sourire et lui offrir ses larmes. « Le train fantôme. On va voir de quel oeil dégouline les crocodiles monsieur Azzaro Di.. ». Quelle idée aussi d'avoir un nom aussi long, elle en perdait toute son assurance détonante préparée au début de sa phrase. « Gabrieli ! », lâcha-t-elle victorieuse, l'index s'envolant dans les cieux comme si elle venait de résoudre un problème numérique, heureuse que sa mémoire ne l'ait pas lâchement abandonnée. Commençant à peine à reprendre la marche, ils se firent interrompre par le Saint-Pierre de l'univers de la peluche, le gardien d'un paradis d'êtres inertes mais douillet. Elle trembla légèrement quand il la qualifia de petite amie mais pas suffisamment fort pour déranger Noah et lui devoir une justification. Depuis qu'elle avait basculé dans la maladie elle aimerait tant porter ce titre, elle était comme ces femmes qui participaient à des émissions pour trouver l'âme soeur, ridicule et idiote. Noah la réveilla en se portant volontaire. Un gigantesque sourire s'empara de ses lèvres et elle en eut honte, replaçant maladroitement quelques mèches pour dissiper sa gêne. Elle s'approcha à sa suite du stand, le coeur en suspens lorsqu'il saisit la carabine. Elle était soudainement fascinée par son doigt appuyant sur la gâchette, son coeur autorisait à battre que lors des brefs instants de répit qui précédaient les tirs. Elle entendit l'injure voler à la cantonade et croisa le regard amusé du forain, partageant son rire complice. Il avait un regard particulier, un regard qui disait « Voyez, il serait capable de tout pour vous. », un regard qui lui plaisait énormément et qu'elle espérait dans le vrai. Le partage fut rompue lorsque Grominet toucha sa cible et entama une danse de la victoire, permettant à son coeur d'exploser de joie et de l'applaudir avec une fierté joyeuse. Elle du s'accrochait à la rambarde pour ne pas s'écrouler de rire devant ses gestes qu'elle avait aperçu à la télévision, dans un clip mais elle ne savait plus lequel. C'était tellement osé et drôle à la fois, si elle n'était pas écroulée, elle l'aurait volontiers imité. Puis elle reconnut des brides de français, une langue qu'elle s'évertuait d'apprendre, une mélopée qui ressemblait fortement à la marseillaise mais qui était tâchée par un dur accent peu compréhensible, il était un phénomène, un phénomène qu'elle suivrait au quotidien si on lui laissait cette occasion, ne voulant manquer aucun épisode. Finalement, elle eut enfin le droit de caresser sa peluche. « And the winner iiiiiiiiiiiiiiiis Super Noah ! Finalement, j’aurais même réussi à te trouver le cadeau parfait (...) Joyeux anniversaire. ». Effectivement, il l'avait menée jusqu'aux anges, sur un petit nuage. « Merci Noah, je suis entièrement impressionnée. Titi et Grominet en plus, tu ne t'es pas moqué de moi. », dit elle en fléchissant les genoux et revenant brusquement à son niveau, les prunelles conquises au coin de l'oeil. « Tu peux me refaire cette danse de la victoire ? Non parce que j'ai vraiment adoré ! ». Elle partit dans un éclat de rire et se rattrapa à lui pour ne pas tomber, étouffant son rire dans son manteau et reprenant enfin sa place initiale avec plus de maîtrise. « Merci. ». Cette fois-ci elle était plus sérieuse, reconnaissante, il avait réussi à lui redonner le sourire là ou d'autres avaient échoué et rendait son sacre vers l'âge adulte beaucoup plus attrayant. Elle lui déposa un baiser sur la joue et reporta son attention sur la peluche qu'elle n'avait pas encore eu le temps de découvrir. Le petit canari jaune avait l'une de ses ailes saisie par grominet qui sortait déjà sa langue à l'idée de ce met divin. Elle était ce canari, apeuré et voulant être croquée par tout le monde mais avec Noah elle ne craignait plus rien. « La locomotive hantée nous attend ! », lança-t-elle en haussant les sourcils et subtilisant sa main pour l'entraîner dans sa course jusqu'au manège d'où émanait les cris. L'attente ne fut pas longue, on venait de les attacher et ils étaient le troisième véhicule à partir dans les ténèbres, contraints à vivre quelques minutes de plus dans l'angoisse de l'inconnu. « Tu crois qu'il y a des gens qui nous tripotent et nous hurlent dessus ? ». Elle vit la tête de Noah pivoter dans sa direction. « Parce que je dois avouer ne pas aimer beaucoup ça ? », ajouta-t-elle d'un petit rire nerveux. Plus que deux voitures, ça serait bientôt leur tour et elle s'accrochait désespérément au bras de son ami avec ce qui semblait être une longue avance.

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MessageSujet: Re: ❝ i lie awake, i miss you ❞ ◂ titite&grominet ❝ i lie awake, i miss you ❞ ◂ titite&grominet EmptyLun 23 Avr - 15:11

turn the lights off. carry me home ❤.
titite & grominet


Tyler. Un bout de femme incroyable. J’admirais secrètement l’allégresse dans laquelle elle baignait constamment. Son rire est d’or, et je crois que jamais je ne pourrai m’en lasser. Je garde en mémoire nos plus beaux instants de Russie. Allez savoir pourquoi, dès lors que je me suis occupé de cette jeune patiente, quelque chose s’est immiscé en moi. Une touche de gaieté, de légèreté. Chaque fois que je mettais les pieds dans cette chambre, j’apercevais cette petite bouille toute joyeuse qui m’accueillait d’un ravissant sourire. J’aurais presque pu en oublier mon rôle d’aide-soignant. Nous passions tellement de temps ensembles… A chacune de mes pauses, je cavalais jusqu’à elle pour lui raconter mes anecdotes du jour, pendant qu’elle se moquait gentiment de mon nez rougi par la porte que je venais de me prendre. Nos discussions étaient rarement sérieuses : parler à longueur de journée des dessins animés, ou encore jouer à cap ou pas cap dans l’hôpital… Ca n’avait rien de très mature, il faut l’admettre. Et pourtant, j’adorais ça. A ne pas en douter, c’est sans doute ce côté ‘’retour en enfance’’ qui me plaisait le plus chez ma Titite. Nous profitions, sans même accorder la moindre attention au monde qui nous entoure. Ce que pensent les autres ? Pas important. La seule chose qui comptait dans l’histoire était que nous soyons heureux. Mais la véritable question était encore de savoir : comment est-il possible de déprimer avec une miss Brightside à nos côtés ? « Merci Noah, je suis entièrement impressionnée. Titi et Grominet en plus, tu ne t'es pas moqué de moi. » Le regard scintillant et ravi, elle se plia en une gracieuse –mais furtive- courbette de remerciement. Voilà au moins une agréable manière idéale de souhaiter un anniversaire. Quelle plus parfaite idée que celle d’aller passer une soirée à la fête foraine ? Le hasard avait voulu qu’on se retrouve aujourd’hui, à proximité de ce lieu magique. Drôles de coïncidences, mais j’imagine que ce n’était pas pour rien. « J’me moque de toi uniquement quand tu te payes une porte en essayant d’enfiler un tee-shirt, tu devrais le savoir. » lâchais-je à mi-voix, un rictus courbant le coin de mes lèvres. Avoir en mémoire l’image d’une Tyler galérant à enfiler son tee-shirt, et se prenant en pleine figure une porte avant de retomber sur les fesses… oui, ça n’avait pas de prix. Et Dieu sait à quel point j’avais pu en rire de cette cascade. Une chose qu’elle m’avait d’ailleurs fait payer en me taquinant sur l’histoire de la bassine qui se renverse.. mais passons. « Tu peux me refaire cette danse de la victoire ? Non parce que j'ai vraiment adoré ! » Et voilà comment en une phrase, toute ma crédibilité s’envola. Quel idiot. Décidément, il fallait que j’apprenne à me contenir avec cette fille, ou je risquais de mourir sous une tonne de moqueries en tout genre. Bouche bée, je levais les yeux au ciel pendant qu’elle, pliée en deux, riait aux éclats. Certes, la danse LMFAO n’était pas la plus ‘’stylée’’ qu’il soit, mais mince, c’était juste sous le coup de l’adrénaline. Lui au moins, il arrivait à retenir son nom en entier, et toc. Machinalement, je portais une main contre mon front, l’autre masquant de ma vue le visage de visage de Tyler. Ma moue de boudeur professionnel parvint à tenir durant une petite minute.. avant qu’à mon tour je ne la suive dans cet épic fou rire. Sacrée vermine. Mais crève, jamais je ne la referai cette danse. Pour le peu de fierté qu’il me reste encore : VDM. « Blah blah blah, vas-y, moque toi ! En attendant, cette danse là va devenir mythique d’ici quelques jours, tu verras. Mais j’te conseille pas de faire pareil… Avec ta maladresse légendaire, tu risquerais de te coincer le dos en bougeant du bassin. » Et pim. Arquant un sourcil tout en reprenant –vainement- un ton sérieux, j’haussais les épaules en guise d’innocence. Traduction : moi j’dis ça.. je dis rien. Une manie s’était installée entre eux : faire chier l’autre le plus possible. Déjà à Moscou, nous passions notre temps à nous critiquer/taquiner/embêter. Rien de méchant, mais il fallait avouer que notre orgueil en prenait toujours un sacré coup. Comment retrouver une once de vraisemblance après avoir défilé dans les couloirs de l’hôpital déguisé en hot dog, tout ça à cause d’un pari stupide ? Il n’y avait que Titite & Grominet pour être auteurs de bêtises pareilles. Voilà sans doute ce qui m’avait le plus manqué durant toutes ces années. En grandissant, on apprend adulte.. et on oublie trop vite ce que c’est que d’être un petit garçon, et ne se soucier de rien. Elle à mes côtés, je me sentais revivre d’une toute autre manière. D’une certaine façon, Tyler était un peu ma réserve d’oxygène personnelle. J’en étais devenu dépendant en Russie, et le jour de mon départ ne fut pas sans chagrin. Et puis la revoilà, face à moi. Je prenais seulement conscience de la nouvelle, et de ce que cela impliquerait par la suite. A l’époque, j’avais nourri des sentiments bien définis à son égard.. Peut-être aurais-je dû lui avouer ? J’aurais voulu avoir le courage de lui dire, de tout lui raconter. D’ordinaire, je ne suis pas quelqu’un qui se souci de l’impact de mes paroles sur autrui : je dis la vérité, point barre. Peu importe si ça plait ou déplait. Et pourtant avec Tyler, je n’y suis pas parvenu. Comme si mes mots pesaient des tonnes, comme si ma bouche refusait de s’ouvrir à ce moment précis. Au final, je me suis contenté d’un simple baiser en guise d’au-revoir.. Baiser caché puisqu’elle, pendant ce temps, dormait paisiblement dans les bras de Morphée. La question désormais était de savoir si oui ou non ces émotions ont évoluées. Mais bref, l’heure était au divertissement et non aux divagations. Revenant subitement à la réalité, je posais mon attention sur elle. Nos rires cristallins avaient désormais laissé place à une douce quiétude. Au beau milieu de l’allée, nous nous contemplions, une touche de gratitude au creux des prunelles. L’instant sembla s’éterniser, alors qu’il ne s’agissait là que d’une poignée de secondes. Pourtant, une légère chaleur vint me chatouiller le ventre alors que j’attendais patiemment qu’elle reprenne la parole. Ce qu’elle fit d’ailleurs sans tarder. « Merci. » Qui pouvait me blâmer de vouloir faire plaisir à une bonne vieille connaissance. Le regard pétillant, j’esquissais un sourire tandis que mon doigt se posait sur le bout de son nez. Un vrai pif de nounours qu’elle avait. « Tout le plaisir est pour moi. » sifflais-je amusé. Immobile, elle se pencha vers moi pour m’offrir un charmant baiser sur la joue. Petit coup d’électrochoc qui me replongea une paire d’années en arrière.. bien vite effacé par les frissons qui assaillirent ma nuque. Brusque retour à la réalité. Mes yeux restèrent vides l’espace de quelques secondes avant que je ne reporte mon attention sur elle. Hé oui, Noah a tellement peu d’amis que tout d’suite, le moindre geste d’affection qu’on lui accorde est une découverte fascinante. En dehors de Nessa, il était vrai que j’avais rarement eu l’occasion d’être serré dans les bras de quelqu’un. Les trois quart de mes relations se contentant d’être de banales connaissances, ou encore des ennemis… Ceux qui en sortaient du lot se comptaient sur les doigts d’une main. Et tant mieux. J’avais au moins la chance de pouvoir savourer chaque petite seconde passée au côté d’un proche, là où d’autres s’en fichent royalement. Le temps file à une vitesse surprenante, alors autant vivre chaque instant comme si c’était le dernier.

Les yeux égarés sur cette peluche qu’elle tenait au creux des bras, je détaillais les deux animaux, une touche de fascination marquant mes traits. C’est que finalement, on les portait plutôt bien nos surnoms. Elle le petit canari sans défense, moi le gros matou aux griffes aiguisées. Bon, la seule distinction résidant dans le fait que non, jamais je n’irai manger ma Tyler. Bien qu’elle soit à croquer, certes. Finalement, c’est la voix cristalline de Titite qui m’extirpa de mes rêveries. « La locomotive hantée nous attend ! » La locomotive ? Quelle locomotive ? Il me fallu une bonne petite minute pour me souvenir que oui, la prochaine étape était bien le train fantôme. Oh mazette, quel idiot il avait été de proposé un tel manège. Sa crédibilité allait s’effondrer dès lors qu’ils allaient se retrouver plonger dans le noir… Forcément, pour un schizophrène, l’obscurité était synonyme de fantômes… En l’occurrence chez moi : voir apparaître la silhouette de ma défunte mère. Une chose qui me hante depuis mes dix ans et à laquelle je n’ai jamais su m’habituer. Comme quoi, même à vingt-cinq ans il est toujours possible de dormir avec des veilleuses et la lampe de chevet allumée. Accordant un sourire faussement confiant à ma camarade, j’avalais difficilement ma salive. Here we are. Installés dans une espèce de wagon en forme de tronçonneuse –olé, voyez le côté rassurant-, je me tâtais à fermer les yeux tout d’suite ou attendre que nous entrions dans les ténèbres. ‘’Heureusement’’, Tyler était là. « Tu crois qu'il y a des gens qui nous tripotent et nous hurlent dessus ? » Le visage tourné vers elle, j’haussais naïvement les épaules tout en riant. Allez zen, garder son self-control. C’était qu’un banal petit train fantôme pour gosses de toute façon, rien de bien méchant. Dans cinq minutes ce serait terminé. Mais ô mon dieu, dès qu’on a quitté ces lieux, je me vengerai. « Ah ça je sais pas, tout ce que je peux te confirmer, c’est que ce n’sera pas moi… Quoique le tripotage dans le noir, ça peut être marrant.. » Moi ? Pervers ? Jamais d’la vie. Légèrement détendu, j’affichais un sourire narquois en guise d’amusement avant de lâché dans un fou-rire inaudible une brise de paroles face au regard interloqué de ma blonde. « Oh ça va, je plaisante nunuche ! » Et Dieu sait que l’humour à deux francs, j’en avais besoin pour me détendre. Reprenant tant bien que mal mon sérieux, je senti son bras venir s’enrouler autour du mien. Ah, finalement, nous serions peut-être deux à hurler ‘’au secours’’ une fois à l’intérieur de l’attraction. « Parce que je dois avouer ne pas aimer beaucoup ça. » Bon, hé bien nous allions être deux malades mentales à pleurer à chaudes larmes une fois dans le noir. L’idée était plutôt tentante : au moins je ne serai pas le seul. Qui a dit que les garçons qui pleurent sont des chochottes ? « C’est toujours bon à savoir si un jour l’envie me prenait de te chatouiller en hurlant. » Ma main logée dans la sienne, c’est instinctivement que mes doigts resserrèrent leur étreinte une fois que le wagon commença à s’avancer vers l’obscurité. Aïe aïe aïe… Le forain nous accorda un clin d’œil tendis que les rideaux noirs s’ouvraient afin de nous laisser entrer et… Boum. Obscurité quasi-totale. Le décors était assez grossier.. Quelques têtes squelettiques accrochées au plafond qui brillaient dans le noir, des guirlandes d’os en tout genre pendait ici et là de chaque côté des railles.. Une musique à la Frankenstein résonnait.. Mais en dehors de ça, rien de bien inquiétant. J’étais même étonnant surpris de ne pas avoir à fermer les yeux. Limite, j’en aurais rigolé. Jetant un coup d’œil aux alentours, je regardais d’un œil distrait la sorcière sur son balai qui passait juste au dessus de nos têtes.. Mouais. Pour un train fantôme, il avait rien de particulièrement effrayant au final. Un gamin de trois ans aurait pu danser la java au milieu du manège, ça aurait été presque plus monstrueux. Poussant un soupire mi-amusé, mi-exaspéré, je croisais les jambes en les posant sur le wagon, mimant un ronflement. Tout ça pour ça. « Tu vois, ça c’est bien le genre de manège que je déteste : ça fait même pas peur ! » Levant les yeux au ciel, je posais ma tête sur l’épaule de mon canari personnel. Tiens, pourquoi ne pas faire une petite sieste en attendant la fin du manège ? Les yeux clos, j’écoutais d’une oreille distraite l’espèce de cris de loup garou qui résonnait à proximité : sans doute une vulgaire marionnette mécanique en forme de chien. Alala, les amateurs. Alors que je commençais à prendre mes aises dans le wagon, je senti soudainement une main se poser sur mon épaule. Souriant, je tapotais la paume de Tyty toujours logée dans la mienne. La vilaine, elle essayait de me faire peur. Mais quenini, ça ne marchait pas avec moi ce genre de truc. « Tyler, on avait dit pas de tripotages, vermine. » Je rouvrais les yeux pour les reposer sur elle et… Hum, il semblerait qu’elle me contemplait d’un air assez surpris. « Quoi, c’est pas toi ..? » Gloups. Mon sourire fondit comme neige au soleil. Bouche bée, je pu même sentir une perle de sueur froide longer ma tempe. Si c’était pas Tyler qui avait sa main posée sur mon épaule.. c’était qui ? Machinalement, je baissais les yeux vers l’endroit en question… « AAAAH MAIS VAS-Y LA ! Y A UNE MAIN SUR MON EPAULE ! » Bim, mon hurlement dû sans doute se faire entendre dans toute la foire. Paniqué, je me dégageais sans attendre de l’espèce de main verdâtre qui reposait sur moi avant de me jeter dans le creux des bras de ma compagne de voyage. A la manière d’un enfant, voilà que je me mettais carrément à gémir.. Pas au point de pleurer, mais presque. Il ne manquait plus que je me mettre à sucer mon pouce et j’aurais fait la parfaite représentation d’un gamin de deux ans. Heureusement pour nous –et surtout pour moi-, nous arrivions enfin au terminus du train. Et croyez bien que je ne me fis pas prier pour descendre. Au contraire : à peine le gars nous eut-il demandé de descendre que je cavalais comme un fou jusqu’à ce qu’une bonne dizaine de mètres me sépare de l’engin. Et de là, je pu poser sur les yeux sur l’origine de la main verte… Une espèce de gorille qui s’était discrètement glissé derrière notre wagon, et qui désormais me faisait coucou de la main. Connard va. Les bras croisés sur la poitrine, j’attendais que Tyler me rejoigne, les yeux rivés au sol. Pour le coup, j’aurais aimé m’enterrer six pieds sous terre. Voilà comment Grominet s’est violemment payé l’air con au côté de Titi… « Ok, je déteste les trains fantômes, et oui, j’ai horreur du noir… T’as le droit de rigoler trois secondes, pas plus, ou j’te pique ton doudou. » Guettant l’arrivée imminente de ma blonde, je l’accostais d’un sourire boudeur. Traduction : oui bah pas ma faute. Mais qu’à cela ne tienne, qu’elle rigole là maintenant tout d’suite.. Dans quelques secondes, ce serait à elle d’hurler. Parce que certes, si je ne suis pas un grand fan des trains fantômes, je suis en revanche un véritable addict des manèges à sensations. « Maintenant… A moi de me venger : on va faire un tour sur la montagne russe. » Alors ? Qui c’est qui va crier le plus fort ?
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