Une leçon très... particulière

Loin des yeux, loin du cœur. C’est souvent ce que l’on se dit. Puis un jour, le téléphone sonne et vous entendez cette voix qui vous parait familière. « Salut ! Comment vas-tu ? Qu’est-ce que tu fais de bon ? Ça fait un sacré bail ! Et si on se voyait ? » Vous voyez le genre de paroles que l’on peut s’échanger après des jours, voire même des mois de séparation. Tout dépendant de la personne et du lien qui vous unit à celle-ci, cet appel vous apparait comme le plus merveilleux du monde. Dans d’autres cas, où la distance vous a semblé cacher une rancœur quelconque, vous ressentez ce goût d’amertume que laisse la déception ou le sentiment d’avoir été mis de côté…

L’esprit accaparé par un travail de biologie à remettre dans moins d’une semaine, mais le cœur ailleurs, il devait être 14 ou 15 heures lorsque Breanna reçut un SMS. Un texto qu’elle ne s’attendait plus à recevoir. Alcide… Ce dernier s’excusait tout bonnement des nouvelles qu’il n’avait pas données et de ces leçons particulières qui n’avaient jamais eu lieu. Breanna en voulait-elle à l’enseignant ? Bah pourquoi ?! Elle-même avait manqué de temps. Entre les études et, avouons-le, son penchant pour le sexe qui l’avaient amené à faire de nouvelles rencontres, Alcide était peu à peu devenu un vague souvenir. Et quel bon souvenir ! On n’oublie jamais le premier homme à nous avoir déflorées. Cette première fois reste souvent gravée à jamais dans la mémoire. Et Alcide avait eu le mérite d’être non seulement le premier, mais aussi d’avoir eu assez d’expériences et de connaissances en la matière pour lui donner du plaisir et le goût de le refaire. Ce n’est pas rien, surtout lorsqu’il s’agit d’une première fois.

Dans ce texto, disions-nous, Alcide la priait de le pardonner – ce qui irait de soi, bien sûr – mais l’invitait également à poursuivre leurs leçons. Un rendez-vous coquin et clandestin, dans son bureau. Il s’y trouvait déjà. Tiens donc ? Pourquoi fallait-il qu’il lui fasse pareille invitation, quelques jours seulement après que Gemma, la mère de son enfant à naître, l’ait contacté ? Y avait-il un peu d’elle derrière tout ça ou était le fruit d’un simple concours de circonstances ? Pourquoi diable maintenant, après tout ce temps ? Une envie soudaine de sexe ? Personne pour le satisfaire ? Étrange. Quoi qu’il en soit, lassée d’avoir le nez dans ses livres et déjà toute excité à l’idée de revoir le séduisant Professeur van Stexhe, Breanna ne dut pas se faire prier bien longtemps pour accepter l’invitation. « Parez-vous de vos dessous les plus attrayants, Miss Donovan », lui avait-il écrit.

Et hop ! Un saut dans la douche. Une toilette et quelques préparatifs étaient de mise. Breanna devait être parfaite…jolie… désirable… appétissante… sexy… bandante, quoi. Quelques gouttes d’un parfum sucré ici et là, une lingerie finement choisie et une tenue d’écolière. Des préservatifs à saveur de fruits… en guise de protection, mais de gourmandise également. De quoi satisfaire les désirs exprimés par l’enseignant et en moins de 20 minutes, elle fut prête à quitter son loft. « Soyez discrète... », lui avait également demandé l’enseignant en psychologie. Elle n’allait pas le décevoir. Pour les besoins de la cause, donc, elle avait enfilé une veste et prit ses bouquins, question de donner l’impression d’être attendue à une rencontre purement professionnelle. Mais sitôt dans le bureau de l’enseignant, la porte refermée derrière elle, la veste et les bouquins iraient vite trouver leur place au sol.

Habiter à quelques mètres du campus présente bien des avantages, surtout lorsque l’on est pressé ! Pour se rendre à l’université, 10 minutes en marchant, 7 minutes d’un pas de cours. Breanna s’y était rendue en 5 minutes. Sitôt les portes de l’établissement franchies, elle parcouru les pavillons et les couloirs d’un pas rapide et décidé. Elle n’avait qu’une seule idée en tête : arriver le plus rapidement possible sans se faire aborder. Elle croisa quelques connaissances en hochant la tête en signe de salutation. À la voir, elle semblait être en retard à un court. Enfin, elle arriva au département psychologie.

Van Stexhe, van Stexhe… elle traversa un long couloir avant d’arriver à destination. Van Stexhe ! Ça y est ! C’est ici. Après s’être assuré que personne n’était aux alentours, elle réajusta ses vêtements et cogna à la porte.

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