the great escape
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«.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan

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MessageSujet: «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan EmptyJeu 12 Jan - 16:46






you're all i need

- But I am me. And you are you. We are Chuck and Blair, Blair and Chuck. The worst thing you’ve ever done, the darkest thought you’ve ever had. I will stand by you through anything.
- And why would you do that?
- Because I love you.
- Well that’s too bad. WILLEVAN







« Mesdames et messieurs nous vous informons que le vol en provenance de Mexico et à destination de San Francisco va procéder à l’atterrissage dans quelques instants. Merci de bien rester assis et de boucler vos ceintures ». Je m’exécutais sous les consignes de l'hôtesse de l'air, bien que je connaisse la procédure quasiment par cœur à force de le répéter dès que je prenais l'avion, chose qui, dans mon métier, n'était pas chose rare. Je m'enfonçais un peu plus dans mon siège, n'ayant jamais été très à l'aise au moment de l’atterrissage. Prendre l'avion n'avait jamais été quelque chose que je faisais sereinement. J'appréhendais les zones de turbulences, que l'avion connaisse quelconque problèmes. Enfin depuis le temps que je le prenais, je commençais tout juste à arriver à me détendre le temps du voyage, n'ayant encore connu aucune catastrophe. Trois mois que j'étais parti, trois mois que je n'avais pas posé le pied sur le sol américain, je devais bien avouer que cela m'avait manqué. A l'époque, j'aurais pu rester un an sans revenir aux Etats-Unis que ça ne m'aurait pas plus manqué que cela. Pourtant, depuis quelques mois maintenant, disons quasiment un an, j'avais pris de véritables marques, repères à Berkeley qui m'apportaient la stabilité qui m'avait toujours fait défaut lorsque j'étais plus jeune et sans responsabilités. Sans enfant s'entend. Je pensais alors à Andréa, qui devait sagement m'attendre à Berkeley, maintenant qu'Evan s'était enfin décidé à me ramener mon fils. Esméralda m'avait prévenu quelques jours avant que la sigma avait fait son grand retour il y avait déjà quelques semaines. J'appréhendais les retrouvailles. Parce que je savais qu'elles seraient explosives. Probablement comme elles n'avaient encore jamais été entre nous. Je n'étais pas particulièrement prédisposé à lui pardonner. Ni à entendre ses excuses et ses arguments. Car oui, Evan allait sans doute se trouver toutes les bonnes raisons du monde d'être partie sans rien me dire, m'enlevant mon fils de surcroit. Elle était forte pour cela. Ce n'était pas tant le fait qu'elle ne m'ait plus donné de nouvelles qui m'avait meurtri et énervé, c'était l'enlèvement d'Andréa. Personnellement je le vivais comme cela. Elle m'avait délibérément enlever mon fils. Certes dans les premiers mois de sa vie, je n'avais pas été un formidable père, mais cela n'enlevait rien au fait que je l'avais vu grandir avec moi ces derniers mois et qu'il restait mon père. J'étais son père, je possédais pleinement mon droit parental sur lui. Chance pour elle que je n'avais pas encore décidé de porter plainte pour enlèvement d'enfant. Cette idée m'avait effleuré l'esprit plus d'une fois au cours de ces dernières semaines, mais Esméralda m'en avait toujours dissuadé lorsque je lui présentais l'hypothèse de le faire. Evan restait tout de même sa meilleure amie et la haine semblait m'aveugler, mais je n'en restais pas moins persuadé qu'il aurait fallu que je le fasse, bien avant qu'elle ne rentre. « Mesdames et messieurs, l'atterrissage s'est effectué sans encombres, nous vous souhaitons de passer une agréable journée ». Je chassais ces idées de mon esprit pour le moment et franchissait les portes de l'aéroport avec grands pas. La file d'attente pour récupérer les valises semblait alors interminable et je me languissais de retrouver Berkeley et ses environs apaisants. L'administration venait de me faire part de leur accord pour que j'appartienne désormais à la confrérie des sigmas. Confrérie d'Esmé, et d'Evan aussi. Ou elle était président d'ailleurs. Enfin depuis son départ, je ne savais même plus si elle bénéficiait encore de ce poste. Quoiqu'il en était, changer de confrérie me ferait sans aucuns doutes un grand bien. Tous ces fils et filles de bourges, aveuglé par leur héritage et les dernières grosses bagnoles à la mode commençaient à m'horripiler. Moi aussi à une époque j'avais été comme cela. Un jeune con trop occupé à dépenser mon fric qu'à m'occuper de ma petite amie. Moi aussi j'avais acheté les plus belles et grosse voitures, les montres les plus chères pour finalement ne jamais les mettre. Moi aussi j'avais eu un dressing plus grand que l'appartement d'un gars ne touchant même pas mille euros par mois. L'arrogance m'avait pris plus d'une fois à claquer tout un salaire en une soirée pour montrer ma plus valu. Et puis j'avais rencontré et j'étais devenu père. Et on pourra dire tout ce qu'on voudra que ce genre de cliché mais là vérité était bien là, j'avais changé depuis la naissance d'Andréa. J'avais cessé de ne penser qu'à moi et mon petit monde pour l'ouvrir à mon fils, ma première priorité désormais. S'il y avait bien une personne qui pouvait se vanter de m'avoir permis de grandir psychologiquement et d'évoluer, c'était bien lui. Andréa Ezechiel Carmichael. Mon souffle de vie.

« Esmé ? Tu vas bien ? Je voulais savoir, c'est toujours bon pour que tu m'accueilles chez toi quelques temps, le temps de me trouver une petite maison ? […] Ouais ça tient toujours ? Super, bah écoute, j'ai le double des clés que tu m'avais filé donc là d'ici trente minutes je suis chez toi. […] D'acc, pas de soucis, à ce soir, bisous mon Esmé ». Je raccrochais sur ces paroles, valises et bagages en main, m'engouffrant dans un taxi. Je posais mon front contre la vitre, sentant les secousses qu'émanait la voiture de taxi. Le conducteur ne semblait pas très bavard, cela m'arrangeait. Je n'avais pas vraiment envie de parler, le cœur se serrant au fur et à mesure que je me rapprochais de l'université. Je n'étais pas revenu depuis le départ d'Evan et je devais bien avouer avoir peur de la croiser au détour d'un couloir, d'un chemin. J'appréhendais de la revoir, ne sachant pas vraiment si cela me faisait du mal ou j'allais pouvoir contrôler ma colère sans lui jeter immédiatement à la figure toute ma rancœur et mon mépris. Le paysage de la ville défilait sous mes yeux et je me revoyais quelques semaines plus tôt, faire ce chemin en sens inverse, pensant probablement ne plus jamais revoir mon fils. Encore une fois, beaucoup de choses avaient changé en si peu de temps. Si en mai on m'aurait dit tout cela, j'aurais franchement ri. Je me revoyais à cette époque-là, bague de fiançailles en main, soumettant l'hypothèse à Evan de m'épouser. Je me revoyais, plus sur de moi que jamais, croyant naivement qu'elle finirait par quitter Plastic avant d'accepter ma demande. Ah ça oui elle l'avait quitté, pour me quitter par la suite. M'abandonner même. Tout ce qu'elle m'avait toujours reproché, elle l'avait fait. Douce ironie qu'était la vie. « Monsieur, vous êtes arrivé à destination ». Perdu dans mes pensées, je n'avais pas fait attention réellement à la route et encore moins au fait que c'était bon, j'étais officiellement de retour au bercail. Mon retour n'allait pas enchanter grand monde ou du moins la plupart n'en aurait rien à cirer sachant que je n'étais pas proche de grand monde. Mes allers et retours entre l'université et mon métier m'avait souvent empêché de me créer de réelles amitiés durables. Mais quelques mois plus tôt, ce n'était pas le plus important pour moi. Le plus important avait demeuré dans le fait de reconquérir Evan pour qu'elle me laisse une toute dernière chance. Et puis ensuite j'avais rencontré Esmé, avec qui j'avais passé tout mon temps, sans m'ouvrir à d'autres personnes. « Merci beaucoup, tenez et gardez la monnaie, bonne journée ». Je récupérais mes bagages et levais la tête sur cette grande maison qu'était celle de la confrérie sigma. Esmé possédait un appartement au dernier étage de la maison, appartement dont j'allais disposer pendant quelques temps, en collocation avec la jeune femme. Entrant chez les sigmas, je montais directement à l'étage de l'appartement d'Esméralda sans prendre le temps de saluer les quelques sigmas qui étaient dans le salle commune. Je lâchais tous mes bagages une fois arrivé chez Esmé. Comme elle me l'avait indiqué, personne n'était encore là, elle ne comptait rentrer qu'en fin d'après-midi, ce qui allait me laisser le temps de ranger mes affaires et d'aller faire quelques courses histoire d'avoir de quoi lui préparer une de mes spécialités pour ce soir. Je comptais bien la remercier de m'héberger gratuitement comme elle le faisait et comme elle l'avait déjà fait trois mois plus tôt.

Un bruit sourd émanant de l'entrée me tira des songes dans lesquels je m'étais enfoui. Il me fallut quelques secondes pour retrouver mes repères. Le voyage semblait m'avoir épuisé plus que prévu, m'infligeant une sieste dont je n'avais pas soupçonné l'utilité quelques heures plus tôt. J'avais bien du m'assoupir une bonne heure. Je me levais péniblement du canapé dans lequel je n'étais censé que prendre mes aises quelques minutes avant de ranger les valises qui trônaient dans l'entrée, en tas. Je me passais une main dans mes cheveux ébouriffés pour tenter de leur redonner une soutenance à peu près normale. Cela m'étonnait fortement qu'il s'agisse d'Esmé, partant du principe qu'elle devait avoir ses clés. Ah moins qu'elle les ait oublié en partant de chez elle ce matin, mais elle me l'aurait sans doute signalé tout à l'heure lorsque je l'avais eu au téléphone. « Ca va, ça va j'arrive ». La patience est une vertue mon ami et la personne attendant visiblement que je lui ouvre semblait l'avoir oublié. Au moment où j'allais poser la main sur la poignée de porte, mon cellulaire se mit à sonner. Un prénom, Evan. Tiens tiens tiens que c'était intéressant. J'hésitais entre décrocher ou l'a laisser dans l'ignorance mais aujourd'hui semblait être un jour avec puisque je me décidais à lui répondre. « Evan. Qu'est-ce que tu me ve... ». Je n'eus pas le loisir de finir ma phrase, ouvrant la porte d'entrée en même temps et tombant nez à nez avec la jeune femme que j'avais aussi au bout du fil. J'appuyais inconsciemment sur le bouton raccrocher en la regardant dans les yeux avant de reporter mon attention sur ce petit bonhomme d'un an et demi, qui semblait m'avoir reconnu et m'offrait le plus beau des sourires. « Tu viens avec papa ? ». A peine avais-je prononcé ces mots qu'Andréa me tendait grand ses bras que je m'empressais d'attraper, sans rien demander à Evan. « Papa ». Je laissais échapper une larme de soulagement, de joie de retrouver mon petit garçon, en parfaite santé et qui m'appelait papa de surcroit. Puis je reportais mon attention sur Evan, refaisant tomber le masque froid que je lui avais adressais depuis qu'elle se tenait devant moi. « Qu'est-ce que tu fais là ? » la cinglais-je sans prendre la moindre pincette. « Si tu es venue voir Esméralda, désolé, elle n'est pas là pour le moment, tu peux repasser plus tard. Et de préférence quand je ne serais pas là ». Simple, bref et précis, en gros, j'ai pas envie d'avoir affaire à toi d'une quelconque manière. J'embrassais Andréa en respirant sa peau de petit bébé qui m'avait tant manqué. Welcome back Evan.
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MessageSujet: Re: «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan EmptyMar 17 Jan - 20:05

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william&evan .. « But you fit me better than my favorite sweater and I know that love is mean, and love hurts, but I still remember that day we met in December, oh baby ! I will love you till the end of time, I would wait a 1,000,000 years, promise you’ll remember that you're mine, baby can you see through the tears ? Love you more than those bitches before, say you’ll remember, baby, say you’ll remember, baby oh, I will love you till the end of time. » lana del rey ;; blue jeans.



Y avait-il période plus déprimante, plus étrange meme, que celle suivant les fetes de fin d’année ? Evan n’avait jamais été particulièrement fan de ces fetes mais plus encore, elle détestait janvier. Trop de mauvais souvenirs de ce mois refaisaient surface. Chaque année c’était le meme refrain, la joie disparaissait en meme temps que les décorations de Noel, on n’avait plus vraiment de raison d’etre de bonne humeur, si les jours rallongeaient, ils se faisaient encore plus froids, et la période des examens approchait à grand pas, sans que la présidente des Sigmas n’ait entamé une seule de ses révisions. Son mémoire, quant à lui, n’avançait pas d’un poil, autant dire qu’il lui faudrait des heures de sommeil en moins pour rattraper un tel retard, si tant est qu’elle y arrive un jour. Le Doyen commençait à mettre de plus en plus la pression aux élèves, les standards clairement augmentés pour ne pas faillir à la réputation d’excellence de Berkeley. Tous les étudiants étaient dans le meme état d’esprit : réviser, ne pas voir le jour, ne pas faire la fete, et prier pour que le dieu des examens soit avec eux dans les semaines à venir. Et lorsqu’en plus on cumulait le poste de présidente de confrérie, en plus d’etre une étudiante lambda, on était encore moins d’humeur. Gérer les nouveaux arrivants, s’occuper de dossiers barbants au possible sur les normes du pavillon Sigma qui semblaient ne pas etre à jour, préparer des réunions, plus cette idée de projet qui semblait se former peu à peu avec les présidents des autres confréries, les coups de fil s’enchainaient, elle avait l’impression de faire partie d’une société secrète, quelque chose dans le genre. Le seul avantage qu’elle retirait de ces journées chargées était qu’elle n’avait pas le temps de s’ennuyer. Elle n’avait meme pas le temps de souffler. Une fois sa journée d’étudiante terminée, c’était celle de mère qui commençait et Andrea ne s’était jamais montré aussi insupportable qu’en ce moment. Evan ne savait pas ce qui n’allait pas mais elle n’était pas sure de supporter une telle pression encore bien longtemps, elle craignait meme de finir par s’en prendre à son fils en l’engueulant pour la moindre betise que n’importe quel nourrisson de son age ferait. Bref, elle était complètement débordée. Et pour couronner le tout, elle avait la désagréable impression qu’Esméralda lui cachait quelque chose. C’était ridicule, mais elle n’arrivait pas à s’oter cette idée de la tete. Elle ne lui avait jamais rien caché, mais ces derniers temps, elle s’était comportée de façon très étrange, très différente de son comportement habituel. La dernière fois par exemple, tandis qu’Evan était entrée dans leur « bureau » - en réalité une simple pièce aménagée pour qu’elles puissent s’occuper de leur tache de présidentes de confrérie – Esméralda s’était empressée de ranger un de ses dossiers et de verrouiller le tiroir à clé, prétextant que ce n’était rien d’important. Evan avait tenté de ne pas laisser de doute s’infiltrer, après tout, ce n’était pas comme si elle avait quelque chose dont elle ne pouvait pas lui parler, peut-etre qu’avec le surmenage, elle-meme commençait à voir le mal partout et à s’imaginer des choses lorsqu’en réalité il n’y avait aucun souci, mais plus les jours passaient, plus la jeune femme le savait, il se passait quelque chose, dans son dos qui plus est, et elle était à peu près certaine de ne pas apprécier ce quelque chose. Elle n’avait pas encore essayé d’en parler à sa meilleure amie, après tout, tant qu’elle n’avait pas de preuve évidente qu’on lui cachait quelque chose, elle se voyait mal aller lui tirer les vers du nez pour qu’elle lui avoue tout, mais ce comportement commençait lentement mais surement à l’agacer. Janvier, élu officiellement mois le plus pourri de toute l’année. Il fallait dire que vu comme son nouvel an s’était passé, rien ne présageait que 2012 ne soit pas l’année de la lose. Chez elle, un saladier rempli de chips à regarder ces émissions télé tournées des mois à l’avance vous souhaitant une très bonne année. Ouais, bonne année à ceux qui n’ont personne avec qui profiter de ce moment. Irrémédiablement, elle avait repensé à l’année précédente et le nouvel an passé en compagnie de Catahleen. Qui aurait pensé que ce serait le dernier que les deux passeraient ensemble… Certainement pas elle. De toute évidence, cette nouvelle année serait probablement aussi mauvaise que l’année précédente. Comme quoi, on peut tout avoir et tout perdre du jour au lendemain en prenant les mauvaises décisions. Le seul moment à peu près joyeux qu’elle avait passé avait été Noel. Voir son bout de chou d’un an et demi ouvrir ses paquets cadeaux et se mettre à jouer avec, les uns après les autres, un air extatique sur le visage, cela n’avait vraiment pas de prix. Excepté cette journée fatidique – qui lui rappelait également qu’elle ne le feterait pas en famille, sa mère étant décédée quelques mois plus tot – ses vacances avaient été relativement lugubres, quoiqu’un peu moins que ces premiers jours de janvier.

Lundi, 14h. La journée avait commencé comme toutes les autres, s’était poursuivie comme toutes les autres. Evan était en train de manger un malheureux sandwich au milieu de toutes ses révisions. Elle avait établi son quartier général à la bibliothèque de l’université, comme à peu près le reste des étudiants, stressés par le fait d’éventuellement se planter à leurs examens. Meme combat, pas de jaloux. Et puis la Sigma en avait eu marre, de toute façon elle n’arrivait à rien, elle pouvait bien profiter de la chaleur de son appartement et de la présence de son fils pour l’aider à réviser. Qui plus est, elle avait un besoin vital de manger, son estomac criant famine. Tout comme son corps lui réclamait un peu de nicotine, qu’elle lui accorda au travers d’une cigarette fumée rapidement dans le froid glacial. Cela faisait plusieurs jours déjà qu’un vent froid glaçait tout le monde des pieds à la tete. Ciel gris, plombé, vent froid, températures plus fraiches que d’ordinaire, bref, la totale. Sa seule envie était d’aller se recoucher avec son fils, récupérer un peu d’heures de sommeil, et se réveiller en avril seulement, lorsque le temps recommençait à se réchauffer, où le printemps pointait le bout de son nez. Le trajet menant de l’université fut des plus calmes, ce qui n’était pas surprenant étant donné que ce n’était pas encore l’heure de pointe. Elle avait à peine poussé la porte d’entrée lorsqu’elle sentit la vibration caractéristique de son portable, lui indiquant un nouveau message. Elle manqua s’étouffer lorsqu’elle le lut. « William est de retour à Berkeley. Et il faut qu’on parle aussi, j’ai des choses à te dire. Bon courage pour tes révisions ma belle. » Sms d’Esméralda. Deux questions, toutes les deux d’égale importance, vinrent à l’esprit de la jeune femme. Premièrement, comment Esméralda pouvait etre possiblement au courant d’une telle nouvelle alors que de ce qu’elle en savait, William et elle n’avaient jamais été proches. Ils ne lui avaient meme jamais donné l’impression de se connaitre. Deuxièmement, que faire ?! La rumeur le disait parti retourner un film, ou court-métrage, elle n’était pas certaine, et quoiqu’il en soit, en ce moment, ce n’était vraiment pas le bon moment pour gérer son retour. Depuis qu’elle-meme était revenue de Paris, elle avait plus ou moins tout fait pour l’éviter jusqu’à ce qu’elle apprenne que de toute façon il n’était pas à Berkeley pour le moment. Ca avait été à peu près la seule bonne nouvelle de sa fin d’année. Enfin,bonne nouvelle, tout était relatif, disons juste que ça retardait l’échéance des explications qu’elle lui devait. « Quoi ? Comment tu sais ça ? J’arrive ». Les révisions pouvaient attendre. Et pour son repas, elle se consolerait avec un sandwich en chemin, voire chez les Sigmas Si la curiosité était un vilain défaut, Evan ne pouvait toutefois pas s’empecher de se poser des questions. Trop de questions, meme, comme toujours. C’était ainsi qu’elle fonctionnait. Andrea était là, gardé par l’une de ses nombreuses nourrices. En moins de dix minutes, elle l’avait congédié, prenant son fils avec elle. D’abord, elle allait trouver Esméralda pour en savoir plus. Ensuite, et seulement ensuite, elle essaierait de trouver William pour le voir, et qu’il puisse retrouver son fils. Esméralda se trouvait probablement chez elle. Techniquement, en tant que présidente, Evan aussi aurait du avoir son propre appartement dans le pavillon des Sigma mais vu sa condition de mère, on lui avait fait clairement comprendre qu’elle n’était pas la bienvenue pour l’occuper. Au final, elle se contentait de passer régulièrement, pour ne pas dire tous les jours, là-bas, histoire qu’on n’oublie pas qu’elle aussi existait et avait un sacré role à jouer dans la confrérie. A peine le temps de souffler qu’elle était repartie, clé en main, fils avec elle, pour retourner sur le campus de l’université. Elle était bien contente d’etre dans sa voiture en voyant les gens luttant contre le vent glacial, leur manteau remonté jusqu’en haut, la tete enfouie dans leur col. Le trajet fut aussi court qu’à aller, plus court meme. Lorsqu’elle arriva dans le pavillon de confrérie, elle fut surprise de le voir aussi calme. D’ordinaire, il y avait toujours foule, souvent des gens dans la salle commune improvisant un bœuf, ou alors au moins la télé à fond sur les chaines musicales. Il n’y avait que quelques personnes à l’intérieur, qui la saluèrent vaguement en la voyant passer. Certains s’arretèrent un peu plus longuement toutefois, en profitant pour faire gazouiller la mascotte de la confrérie, Andrea. Elle les laissa faire avant de s’excuser et de partir à la recherche de sa meilleure amie.. Elle monta les escaliers, jusqu’au dernier étage. Elle voulait en avoir le cœur net, non pas qu’elle pensât qu’Esméralda lui mentait, mais elle voulait l’entendre de ses propres oreilles. Et puis si elle voulait le laisser voir son fils, mieux valait probablement convenir d’un rendez-vous et se préparer mentalement à ce qui serait probablement la plus grosse crise qu’ils aient connus. Elle sortit son portable, alors meme qu’elle montait la dernière marche, le long couloir menant chez Esméralda devant elle. Elle fit dérouler la liste de ses contacts avec une main, l’autre tenant fermement la main de son fils. Deux sonneries à peine et elle entendit la voix de William, tandis qu’elle frappait à la porte d’Esméralda. La porte s’ouvrit, et elle supposa qu’elle n’avait plus vraiment besoin d’appeler le jeune homme, puisque celui-ci se tenait juste devant elle, le visage froid et tendu. Mauvais signe. Qu’est-ce qu’il foutait ici de toute façon ? Etait-ce donc ça que sa meilleure amie avait essayé de lui cacher ? Qu’elle était très proche de son ancien petit ami ? Son visage à elle se tendit également. Andrea lacha sa main avant de tendre les bras vers son père qui le souleva, non sans marquer son soulagement. Il s’adressa de nouveau à elle, plus froid encore qu’au téléphone. Le visage d’Evan trahissait son incompréhension. Il lui manquait définitivement certaines réponses qu’elle comptait bien obtenir le plus rapidement possible. « Pardon ? C’est plutôt à moi de te demander ce que tu viens faire ici. Et oui je la cherchais, étant donné que je viens de recevoir un message m’annonçant que tu étais de retour. J’ai l’impression qu’on va avoir pas mal de choses à se dire, tous les deux pour commencer, et puis elle et moi après. On va commencer par les questions basiques. Wahou, ça fait un bail William, comment ça va, qu’est-ce que tu deviens ? » fit-elle sur un ton sarcastique. Elle lui lança un regard glacial. « Maintenant que les politesses sont échangées, qu’est-ce que tu fais ici ? » Donner l’impression que c’est lui qui est en tort, pas du tout comme si elle-meme lui devait probablement bien plus d’explications que lui et que quoiqu’il arrive serait toujours bien plus en tort que lui. Ou alors peut-etre étaient-ils à égalité, vu leurs départs respectifs, mais à en juger par le regard tout aussi glacial du père de son fils, autant dire que c’était plutôt mal parti pour qu’il accepte une telle réponse.
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MessageSujet: Re: «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan EmptyVen 27 Jan - 18:37

je cherche ta main dans les nuages, pour ne pas tourner la page



Lorsqu'Evan était partie sans rien dire, comme une voleuse et ne prétextant pas nécessaire de me prévenir, j'avais d'abord cru à un mauvais rêve. Vous savez, ceux dont on espère se réveiller à tout prix, naïvement, sans penser une seule seconde que tout ce que vous vivez est bien réel. Je n'imaginais pas qu'elle puisse prendre la fuite comme elle l'avait fait. Les premiers jours, je m'étais dit qu'elle avait du partir quelques jours se ressourcer, après avoir appris la mort de sa meilleure amie, chose tout à fait compréhensible. Elle était injoignable, personne ne savait où elle pouvait bien se trouver. Et les jours avaient commencé à défiler en semaine. Si dans les premiers temps je m'étais forcé d'être respectif et compréhensible, plus le temps passait, plus je me persuadais qu'elle se foutait royalement de ma gueule. J'aurais pu accepté qu'elle coupe tout contact avec moi. Après tout nous n'étions pas en couple, elle avait refusé ma demande en mariage et était censée être en couple avec mon ancien meilleur ami. Censée, parce que j'appris quelques temps après son départ que lui non plus n'avait pas de nouvelles. Oui j'aurais pu finir par accepter le fait qu'elle voulait complètement tourner la page sur notre couple. Si nous n'avions pas d'enfant. Mais la réalité en était tout autre. Andréa était toujours là, entre nous deux. Il était notre point de ralliement, celui qui nous rapprochait et qui nous rapprocherait toujours. Il était ma seule raison de vivre, le seul à pouvoir me garder à Berkeley et si on m'enlevait mon fils, on m'enlevait la seule chose qui me maintenait encore en vie. Et Evan était partie avec lui. Elle m'avait ôté mon fils comme on ôte une médaille à celui qui n'en es plus digne. J'ai vraiment cru à un mauvais rêve. J'ai vraiment cru que jamais Evan ne pourrait me faire ce genre de choses. Qu'elle ne m'enlèverait jamais mon fils. Mais j'avais eu tort. Elle s'était jugée digne d'avoir tous les droits sur lui. Et l'histoire de notre couple se répétait encore une fois, sauf que cette fois-ci je n'étais pas le fautif. Et tout ce qu'elle m'avait toujours reproché, mes départs dans la précipitation, mon silence, elle avait fait exactement la même chose. A un détail près, en m'enlevant Andréa, je ne pense pas qu'elle avait mesuré l'ampleur du fossé qu'elle allait creuser entre nous. Parce que ce genre de geste, je ne pense pas être capable de pardonner. Jamais je ne l'aurais séparé d'Andréa, même si je n'avais pas eu le choix. Jamais. Alors d'accord, dans les premiers mois de sa vie, je n'avais pas été un père exemplaire, mais il m'avait semblé faire mes preuves pendant les longs mois où j'étais resté à Berkeley. Où j'avais stoppé ma carrière pour m'occuper de mon bébé et tenter de récupérer Evan. Good game, Will, vraiment. J'avais réalisé qu'elle le reviendrait sans doute jamais un mardi soir, chez Esméralda. Je m''étais beaucoup rapprochée de la jeune femme, accessoirement meilleure amie d'Evan, qui avait tenté comme moi de comprendre le comportement de la sigma, sans succès. Nous en discutions ce soir-là et l'évidence s'était alors imposée à mes yeux, après un mois d'attente, elle le reviendrait pas. C'était fini. Je ne verrais plus jamais mon fils. Je ne pourrais plus contempler ses yeux verts, les miens, me regardant tristement lorsque je ne lui donne pas le jouet qu'il souhaite. Je ne l'entendrais plus jamais rire, de son petit rire franc de bébé. Je ne pourrais plus jamais sentir ses petites mains jouer avec mes cheveux. Plus d'Evan, plus d'Andréa plus jamais. Je crois que ce soir-là, j'ai beaucoup évacué. J'ai pleuré de fatigue, de colère, d'incompréhension avant de m'endormir, épuisé, entre les bras d'Esméralda. Quelques jours plus tard elle me convint d'accepter cette proposition de court-métrage, qui m'aiderait à tourner la page et à oublier. Mais je savais d'avance que jamais je ne pourrais oublier mon fils. Et ce soir-là, allongé dans mon hôtel au Mexique, je m'étais promis de le retrouver un jour, après m'être ressourcé par le biais de ma première passion qui ne m'avait jamais lâché, la comédie.

« Pardon ? C’est plutôt à moi de te demander ce que tu viens faire ici. Et oui je la cherchais, étant donné que je viens de recevoir un message m’annonçant que tu étais de retour. J’ai l’impression qu’on va avoir pas mal de choses à se dire, tous les deux pour commencer, et puis elle et moi après. On va commencer par les questions basiques. Wahou, ça fait un bail William, comment ça va, qu’est-ce que tu deviens ? ». En ouvrant la porte de chez Esméralda cette après-midi, je ne m'étais pas attendu une seule seconde à tomber sur Evan. Nos retrouvailles allaient se faire, s'en était certain, mais je n'avais pas soupçonné qu'elles s'imposeraient si tôt. La vue de son visage me répugnait déjà et faisait ressurgir en moi toute la colère que j'avais tenté de contenir des mois durant. « Effectivement je crois qu'on a même beaucoup de choses à se dire ». Fronçant les sourcils, je la arquais de haut en bas. Je détestais le ton hautain et sarcastique qu'elle osait prendre avec moi. C'était elle qui était en tort, pas l'inverse, qu'elle se le mette bien dans la tête. « Tu n'as pas perdu ton humour à ce que je vois. Mais si tu pouvais éviter de me prendre pour un con, ça m'arrangerait. Personnellement, ça va très bien, maintenant que j'ai retrouvé mon fils et que je suis rassuré de ne pas le savoir mort dans une partie de la planète dont je ne connaitrais même pas le nom ». Je posais Andréa au sol, quelques mètres plus loin, histoire qu'il n'assiste pas aux querelles de ses parents. J'essayais tant bien que mal de me contenir, mais Evan avait le don de me faire sortir de mes gonds. « J'y crois pas que t'ais le culot de me la jouer femme sarcastique. Non ça va pas, bien sur que non ça ne va pas. T'es malade ou quoi ? T'imagines combien je me suis inquiété, combien j'ai imaginé le pire pour Andréa, pour toi. Tu veux que je te dise, t'es qu'une garce. Ah ils étaient beaux tes discours et tes reproches sur mes départs précipités, pas toujours justifiés certes, mais toi t'as fait pire là. Jamais je me serais permis de partir avec Andréa, sans jamais te donner la moindre nouvelles. Jamais tu m'entends ! ». Ivre de colère, je sentais mon visage se crisper sous le flot de paroles que je crachais au visage de la jeune femme. Je lui crachais ma haine, ma rancune, mon incompréhension. Tant de sentiments qui se bousculaient en moi et qui ne demandaient qu'à sortir. « Tu me dégoûtes. Je ne sais même pas comment tu fais pour te regarder encore dans une glace ». Mon regard la détailla des pieds à la tête, pour bien lui faire comprendre le sens de mes paroles. J'en pensais chaque mot, malheureusement. Je m'étais imaginé un bon nombre de fois ces retrouvailles. Dans mes souvenirs, je ne les avais pas imaginé aussi virulent. L'effet Evan sans doute. « Et merci de ne pas inverser les rôles. Ton ton sarcastique là, tu peux le garder pour toi. C'est toi la fautive ici, alors ne vient pas me reprocher n'importe quoi sous prétexte que ta fierté est bien plus importante que quelques excuses à mon égard ». Se regardant toujours en chien de faience, je n'avais même pas l'envie de la laisser rentrer. A quoi de bon de toute manière. J'en avais strictement rien à foutre que tout le pavillon sigma nous entende. Ca m'arrangeait même. Qu'ils voient à quel point leur présidente ne demeurait pas la gentille petite Evan modèle, mère d'un enfant, ayant vécue sa grossesse seule sans le méchant papa trop occupé par sa carrière que par elle. Bouhouhou, pauvre petite Evan. J'en avais marre de cette étiquette qu'elle adorait se trimballer. Le salaud de service, je l'avais bien assez été. Mes erreurs, je les avais réparées et rachetées. Alors qu'on arrête de me blâmer pour des faits qui remontaient à pratiquement un an désormais, il y avait prescription.

« Maintenant que les politesses sont échangées, qu’est-ce que tu fais ici ? ». Bras croisés sur mon torse, j'inspirais un bon coup. Surtout garder un semblant de self-control. Je jettais un coup d'oeil à Andréa qui s'amusait à fouiller dans un de mes sacs de voyage, pas encore débarrassé et à y vider tout ce qui lui passait sous la main. Un sourire naquit sur mon visage devant la vision de mon fils qui semblait en parfaite santé. Puis il s'évanoui de nouveau lorsque je reportais mon attention sur Evan. « Je ne crois pas que ça te regarde vraiment ce que je fais ici. M'enfin, autant te le dire puisque tu vas forcément finir par le découvrir, j'habite ici désormais ». Je discernais sans trop de mal pendant quelques secondes le sentiment d'incompréhension qui passa dans les yeux de la jeune femme avant qu'elle ne reprenne soutenance. Cette lueur ne dura que quelques secondes mais je su la lire. Je connaissais Evan par cœur, mieux que je ne me connaissais moi-même probablement. Et c'était réciproque. La jeune femme avait toujours su lire en moi comme dans un libre ouvert. C'était ce qui avait toujours fait la force de notre couple. Couple qui ne demeurait plus depuis un bon moment déjà. Et je doutais de sa reformation un jour. J'y avais cru pendant une période. Même lorsqu'elle était avec Plastic j'y avais cru. Plus que n'importe qui. Mais mes espoirs s'étaient effrondrés quand elle était partie. Et je doutais qu'ils ne reviennent un jour. « Et si ça te plait pas, c'est la même chose. Je ne remercierais jamais assez Esméralda pour tout ce qu'elle a fait pour moi quand tu es partie. Elle est devenue une véritable amie pour moi, quand j'étais mort d'inquiétude de ne pouvoir te joindre ». Au moins la couleur était annoncée. Je ne comptais pas renier mon amitié avec Esméralda sous prétexte qu'Evan était de retour. Et je ne comptais pas non plus cacher cette amitié. Ma colocataire était devenue quelqu'un d'important pour moi, qu'Evan soit au courant pouvait être la moindre des choses que ça s'arrêtait là. Qu'elle en soit ravie ou non, à vrai dire, ça ne m'importait que peu. Les absents ont toujours tort, c'est bien connu.
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MessageSujet: Re: «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan EmptyVen 27 Jan - 19:56

Serre-moi encore, serre-moi plus fort, jusqu'à étouffer de toi.



Il paraissait qu’Evan avait les qualités de ses défauts. Pourtant, là tout de suite, elle avait plutôt l’impression du contraire. Elle qui se targuait d’être toujours très fière et de ne presque jamais s’excuser, elle en venait presque à regretter de ne pas être un tantinet moins fière. Bien évidemment qu’elle savait à quel point ce qu’elle avait fait était grave, bien évidemment qu’elle le regrettait, et que si elle avait pu revenir en arrière, son choix aurait été différent, bien évidemment que ses sentiments pour William, malgré la haine qu’elle pouvait lire sur son visage, étaient toujours aussi présents, et toujours aussi intenses. Mais pour rien au monde elle n’aurait été prête à l’admettre ouvertement, à dire qu’elle s’était trompée, qu’elle regrettait. L’admettre, ça aurait été admettre également qu’elle était faible, faillible même, qu’elle n’était pas aussi forte que tout ce qu’elle avait bien pu dire, et qu’elle n’était qu’humaine, et faisait des erreurs. C’était un aveu qu’elle n’était pas encore prête à faire, désirant plus que tout rester forte face aux obstacles devant elle, sans jamais ne se laisser aller au moindre soupçon de faiblesse. Pour beaucoup de personnes, Evan resterait toujours cette fille insubmersible, avec les épaules assez larges pour soutenir la terre entière, elle, son fils, ses histoires de cœur, ses amis, sans jamais faillir une seule fois. Pour beaucoup de personnes, Evan, c’était la fille de confiance par excellence qui avait certes un nombre de défauts incalculable mais qui accordait une immense importance à certaines valeurs qui pour d’autres n’auraient été que facultatives : loyauté, fidélité, écoute, par exemple. Bien trop mâture pour son jeune âge, elle avait toujours donné l’impression qu’elle resterait toujours forte, sans jamais se laisser aller, sans jamais se plaindre, ni pleurer, ni admettre un jour qu’elle avait des faiblesses, comme tout le monde. Et ce masque si parfaitement créé et vêtu depuis des années, ce masque composé de toutes pièces pour se protéger de la cruauté du monde, s’était fissuré, depuis plusieurs mois déjà. Et tout était lié à William. C’était lui qui la rendait faible, aussi peu sûre d’elle-même, elle qui n’avait jamais caché ne pas douter d’elle, il la rendait faible et elle ne supportait pas cela. Tout s’était accéléré l’année précédente, le retour de l’Epsilon, sa relation avec Florence, sa propre relation avec Plastic, la mort du père de William, les médicaments, Andréa malade, son accident de voiture, ses jours dans le coma, ses semaines, ses mois dans un fauteuil roulant, incertaine d’être un jour capable de retrouver l’usage complet de ses jambes, la demande en mariage de William, la mort de Catahleen, la rupture avec Plastic. Son départ n’avait été que l’accumulation de toutes ces fissures qui avaient finies par percer son masque de fille forte. Lorsque l’on a passé près de 15 ans de sa vie à ne jamais se laisser aller, on finit par croire que l’on est indestructible. Et puis un jour on se réveille, avec la seule envie de pleurer en réalisant qu’on ne l’est pas, qu’on souffre, et qu’on ne peut pas supporter la terre entière sans jamais craquer occasionnellement. Elle n’avait même pas décidé de revenir à Berkeley, c’était Manon qui l’y avait plus ou moins forcée. Et elle avait eu raison de le faire. Après tout, on peut passer des mois à tenter de se reconstruire, si l’on ne règle pas ses problèmes une bonne fois pour toutes, ils ne partent jamais. C’était pour cela qu’elle était revenue. Après avoir pris la fuite comme une lâche, son dernier soupçon de force envolé, elle avait du se rendre à l’évidence qu’au lieu de les résoudre, elle fuyait les problèmes, retardant l’échéance du moment où elle devrait les gérer. Et puis sa mère était morte, la décidant à revenir pour de bon à Berkeley et redevenir cette fille que beaucoup admiraient, qui savaient mener de front sa vie d’étudiante, sa vie de femme et sa vie de mère. Un chemin long et compliqué, dont elle n’avait même pas fait le quart. Et le retour de William retardait plus encore cela.

Evan l’écouta déverser sa colère, sa haine, son dégoût, en sachant très bien qu’elle le méritait. Mais elle ne faillit pas, pas une seule fois, ne lâchant jamais des yeux le regard de son interlocuteur, continuant à afficher cet air hautain qui lui était si caractéristique, comme si rien de ce qu’il disait n’avait d’importance. Extérieurement, elle était l’exemple parfait de cette fille qui n’avait jamais peur de rien. Intérieurement, son cœur se brisait en mille morceaux chaque fois que William ouvrait la bouche pour lui asséner de nouvelles horreurs en plein visage. Une fois qu’il eût fini, elle continua à l’observer, sans rien dire, son attention se fixant parfois sur Andrea, tandis qu’elle tentait d’accuser le coup. Après tout, elle l’avait entièrement mérité, elle ne disait pas le contraire. Mais malgré tous les problèmes qu’avaient connus leur couple, une seule chose était restée évidente tout du long. Ils s’aimaient. Ils s’aimaient et ne savaient pas faire autrement que de s’aimer. Et s’ils étaient incapables d’être ensemble, ils l’étaient encore plus d’être séparés. Et pourtant, aujourd’hui, quelque chose avait changé. Quelque chose qui était bien plus dur à encaisser que tout ce qu’elle avait traversé l’année précédente. Ses sentiments à lui avaient changés. Il ne la regardait plus avec la même expression, même lorsqu’il était en colère contre elle, même lorsqu’il lui criait dessus pendant leurs disputes, à aucun moment il ne lui avait lancé le regard qu’il venait de lui lancer maintenant. Un regard empli de dégoût, de mépris, sans aucune trace d’amour. Ses yeux à elle trahissaient sa lassitude. Elle était fatiguée, fatiguée de ce couple qui n’allait nulle part, fatiguée de prétendre être forte lorsqu’elle n’en pensait pas moins, fatiguée de toutes ces heures de sommeil en moins, passées à réfléchir, à essayer de comprendre pourquoi elle avait fait ça. Elle était fatiguée, plus que ça même, épuisée. Et à deux doigts de craquer. A deux doigts seulement, et pourtant elle ne le fit pas, tentant de reprendre contenance, tant bien que mal. « Tu as vraiment une si basse opinion de moi pour penser que je laisserais mon fils mourir ? J’ai beaucoup de défauts, mais j’ai toujours été une mère exemplaire, et tu le sais parfaitement. » Elle avait senti ce besoin vital, maternel, de dire mon fils, plutôt que notre fils. Un besoin de se protéger. Après tout, elle l’avait porté pendant neuf mois et avait toujours été là, du début à la fin, et William ne pouvait certainement pas en dire autant. « Vas-y, t’as raison, crie, défoule-toi, mets-toi en colère, frappe-moi-même si t’en as envie. Tu sais quoi ? J’ai appris beaucoup de choses avec notre relation, notamment le fait qu’on ne revient pas en arrière. Je comprends que tu sois furieux contre moi, mais tu n’as aucune leçon à me donner, et j’espère que t’en as bien conscience. 7 mois d’efforts pour se rattraper ne valent rien, tu m’entends, RIEN par rapport à tout ce que j’ai toujours fait pour Andréa. On ne comble pas 1 an et demi de vie avec 7 mois de présence. Je t’interdis de me juger, tu n’as absolument aucune idée de ce que j’ai pu vivre pour que j’en arrive là. Contrairement à toi, je ne suis pas partie tourner un film et faire mes trucs de star pendant que mon ex copine essayait de jongler entre ses études et son gosse. Alors toi, encore moins que les autres, je t’interdis de me juger, garde tous tes commentaires pour toi William, t’es le moins bien placé pour me faire la morale sur ce que j’ai fait. Ton fils t’a manqué ? Parfait. Comme tu le vois il est là et en très bonne santé. Le reste n’a aucune importance. Venant de la part du gars qui a laissé sa copine en plan deux fois, tu n’as aucune leçon à me donner. » Ton venimeux, regard glacial, elle avait l’impression qu’elle ne s’arrêterait pas. Sa voix était de plus en plus forte à mesure qu’elle enchaînait les arguments. Des mois et des mois d’incompréhension et de souffrance transparaissaient dans ses paroles. Elle finit par se taire néanmoins, quelques secondes, le temps de reprendre son souffle et de se calmer légèrement, son regard toujours aussi peu amène planté dans celui de l’Epsilon. « Je suis désolée, William. Et je le pense sincèrement, crois-le ou non, je suis désolée d’avoir fait ce que j’ai fait, sur un coup de tête. Mais tu sais quoi, à voir ta réaction, je finis par me dire que c’est peut-être pas plus mal que je l’ai fait. Ton gosse parti, tu vas prendre du bon temps en tournant un court-métrage. Bravo. Quel comportement digne d’un père. Tu sais, dans le cas inverse, j’aurais remué CIEL ET TERRE pour vous retrouver, j’aurais été prête à dépenser une fortune pour engager un privé. Et malgré tout tu aurais envie que je continue à croire que t’es prêt à faire passer ta famille avant ta carrière ? J’ai pas besoin d’inverser les rôles William. T’as jamais été un père digne de ce nom et si j’ai fait beaucoup d’erreurs, je peux au moins me targuer d’avoir toujours été une bonne mère ». Elle avait sorti l’argument infaillible, ressortant un à un les erreurs commises par l’Epsilon tout au long de leur relation, ses erreurs ainsi que ses peurs à elle. Peur de le voir partir, qu’il l’abandonne encore. Elle savait qu’en lui répondant cela, elle prenait le risque de déclencher une fureur telle qu’elle n’en avait jamais connu mais c’était lui ou elle. Et il était hors de question qu’elle admette officiellement ses propres torts, alors ressortir ceux de William lui paraissait être une bien meilleure solution. Les défauts de ses qualités. En plein dans le mille. Elle marqua un temps d’arrêt lorsque William lui annonça qu’il habitait ici. Elle s’était attendue à beaucoup de choses mais pas à ça, certainement pas à ça. « Tu QUOI ? » fit-elle, d’un ton choqué, surpris. Alors c’était ça. C’était ça, ce truc qu’Esméralda lui cachait depuis tout ce temps. Qu’elle avait sympathisé avec l’ex de sa meilleure amie, celui-là même qu’elle avait critiqué un nombre incalculable de fois pour avoir fait autant de mal à Evan. On croirait rêver. « Et bien je vois que j’ai encore un bon nombre d’amis dignes de confiance. Ma meilleure amie et mon ex. Bien. C’est beau. » Et pourtant, il lui disait n’être que son ami. Mais elle le connaissait par cœur et son regard le trahissait. Il y avait autre chose, elle en était persuadée, et elle n’aurait aucun souci à l’insinuer. « Et moi qui pensais pouvoir te dire que j’étais encore amoureuse de toi, que j’étais désolée et que je ferais tout pour qu’on surmonte ça et que tout redevienne comme avant, comme au début. Sacrée baffe en plein visage. Certains diraient que je l’ai mérité, après tout, je suis partie comme une voleuse. Mais personne ne sait toute l’histoire et personne ne sait ce par quoi je suis passée. Ou plutôt si, tout le monde le sait mais personne ne peut le comprendre à moins de l’avoir vécu. Quand je pense qu’il y a quelques mois tu me demandais en mariage. Là c’est toi qui me dégoûte William. » Et la gifle partit avant même qu’elle n’ait pu la retenir, c’était plus fort qu’elle. « On récolte ce que l’on sème. »
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MessageSujet: Re: «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan EmptyVen 27 Jan - 22:07

T’es cap toi de faire pleurer une fille le jour de son mariage, de rire quand t’es malheureux, de te taire pendant dix ans ? Dis moi, t’es cap’ ?



Evan et moi, dès que nous nous retrouvions dans la même pièce, ne pouvions nous empêcher de nos envoyer toutes les horreurs possibles et inimaginables à la figure. Ca avait toujours fonctionné comme cela entre elle et moi, depuis que je l'avais quitté une deuxième fois sans la prévenir et restant silencieux de longs mois. On ne savait pas s'aimer sans se déchirer. Ou quand nous étions prêt à nous pardonner, des obstacles se mettaient toujours au travers de notre chemin. Digne d'une des plus belle tragédie de notre époque, j'aurais pu en être fier si toute cette mascarade ne me fondait pas le cœur. J'aurais aimé pouvoir être amoureux d'Evan sans que cela nous nuise. J'aurais aimé qu'on soit un couple comme les autres, ordinaires, voir banal. Mais peut-être que c'était cela qui faisait la force de notre couple. La passion qui nous dévorait nous détruisait, et on ne pouvait rien y faire. « C'est pas ce que j'ai voulu dire, et tu le sais très bien ». Des retrouvailles comme on en avait l'habitude. Froides, cassantes et sans aucunes onces de soulagement. Nous ne pouvions pas nous parler sans nous aboyer dessus ou se reprocher tout un tas de choses. Et si d'ordinaire, j'étais l'objet de tous les maux, le fautif et le salaud de l'histoire, cette fois-ci, le vent semblait avoir tourné. Même si Evan ne l'entendait pas de cette oreille. Comme à son habitude, elle préférait tout me mettre sur le dos. Ben oui, ça semblait tellement plus facile que d'avouer ses propres torts. « Putain mais je te trouve bien culotté de me remettre tout ça dans la gueule. Combien de temps tu vas encore me reprocher toutes mes fautes que j'ai tenté de racheté, pendant des semaines hein. Tu comptes me le faire payer encore pendant des années c'est ça. Non mais dis le moi tout de suite, parce que j'en ai marre de débattre pour ces sujets stériles, je pensais que t'avais un minimum compris que j'avais toujours tout regretté. Je pensais même que tu avais fini par me pardonner avec le temps. Mais à priori encore une fois je me trompe. J'ai plus l'impression de te reconnaître Evan, et c'est bien triste. T'es même pas capable d'admettre tes propres fautes, ça fait pitié. Tu préfères encore une fois remuer le passé et être totalement injuste avec moi qu'avouer que pour une fois tu t'es trompée et tu as mal agis. Parce que oui tu as mal agis. Si tu voulais plus me voir, tu pouvais au moins m'appeler pour me donner des nouvelles d'Andréa. C'était la moindres des choses merde ». Les mains commençant à trembler, j'avais peur de ne plus arriver à me controler. Evan me connaissait par cœur et elle savait exactement où frapper pour faire mal, quels mots utiliser pour me faire craquer. J'aurais voulu garder un minimum de contenance que je n'aurais pas pu. « Et arrête de comparer ce que je t'ai fais à ce que tu m'as fait. J'ai toujours avoué mes erreurs Evan, toujours et je pense avoir assez prouvé que je m'en voulais. T'es d'une mauvaise foi, c'est extraordinaire. C'est sur que ça t'arrangeait quand c'était moi le salaud de service. Tu avais quelqu'un à blâmer, à maudire et tu avais toutes les raisons du monde de m'engueuler, sauf que cette fois-ci les rôles sont échangés Evan, et t'as personne à blâmer puisque c'est toi qui est à blâmer. Alors arrête de me remettre tout les torts dessus, parce que ça ne marchera pas cette fois-ci. Moi j'ai ma conscience pour moi. Je t'ai tout expliqué, je me suis excusé un nombre inimaginable de fois, si t'as pas envie d'en tenir compte et de toujours ressasser les mêmes choses, à ta guise, moi j'en ai ma claque de toujours me justifier sur les mêmes choses ».

Je la laissais s'énerver comme je venais de le faire quelques secondes plus tôt. Je crois que nous ne nous étions encore jamais regardé d'une telle manière. De la haine pouvait être clairement lu dans nos yeux. Plus aucunes traces de compassions, de joie de se revoir, aucunes traces d'amour, plus rien. Je me sentais comme vide. Je n'entendais que ma rancune qui résonnait dans tout mon être et tentait de s'exprimer tant bien que mal, étouffée par les reproches de la jeune femme. L'impression de non-retour que semblait connaître notre couple m'effrayait. Je m'en rendais compte pour la première depuis quelques minutes. Une page semblait se tourner. En plus de la colère, de la lassitude s'installait. Toujours les mêmes reproches, toujours les mêmes accusations. J'étais las de tout cela et elle ne se rendait pas compte qu'à force, j'allais vraiment finir par baisser les bras et l'abandonner, une bonne fois pour toutes. Plus aucune communication saine circulait entre nous. On se déchirait mutuellement et nous allions finir par en crever, un jour ou l'autre. « Et en effet, je n'ai aucunes idées de ce que tu as pu vivre puisque tu m'en as jamais rien dit. Et ce n'était pas faute de savoir comment tu allais et d'essayer de te récupérer, m'enfin tu étais bien trop occupée avec ton petit ami du moment pour t'intéresser ne serait-ce qu'une seconde à la demande que je t'avais faite. J'étais prêt à faire n'importe quoi pour toi Evan. Tu m'aurais dit ce qui allait pas, on serait partis tous les trois. On aurait pu avoir notre vraie vie de famille, on aurait pu se marier, mais tu as préféré l'option de la fuite, je sais j'ai connu ça, mais ne me blâme pas de n'avoir pas su t'aider, parce que tu ne m'en as jamais donné les moyens » déclarais-je. Un problème de notre couple, encore une fois. On ne se disait plus rien. Plus de confidences, que des non-dits et des trahisons rythmaient notre entente. Evan était sans cesse sur la défensive, tournant tout à son avantage. Si j'aurais pu acquiescé en la laissant penser ce dont elle souhaitait, sur ce point, j'exigeais de me défendre. Je détestais quand elle osait affirmer des choses dont elle n'avait pas la moindre idée, pour encore une fois m'accuser de tous les maux. « Je t'interdis d'énoncer des affabulations. Tu ne sais rien sur ce que j'ai enduré quand tu n'étais pas là. Tu ne sais rien sur les intentions que j'ai eu. Tu ne sais rien parce que tu n'étais pas là. J'ai pas dormi pendant des nuits, je t'ai cherchée partout, j'ai contacté tout ceux que je connaissais et dont tu m'avais déjà parlé. J'ai tenté de contacter ta famille, j'ai appelé tous les hôpitaux de la ville et des alentours, tous les hôtels, les auberges de jeunesse, les aéroports, personne ne t'avait vu, personne n'a su me dire où tu étais partie. J'ai soudoyé le doyen pour savoir ce que tu lui avais dit quand tu lui avais annoncé ton départ de Berkeley. J'ai vu un psychiatre pendant quelques semaines et c'est lui qui m'a poussé à accepter ce court-métrage. J'attendais de l'avoir fini pour tenter de te retrouver quelque part sur cette terre et tu ne peux pas juger quelque chose dont tu ne savais rien. J'ai tout fait pour te retrouver. Et quand j'ai compris que tu ne reviendrais pas, tu ne peux pas savoir comme mon monde s'est effondré. J'étais anéanti et si tu penses que je te dis tout cela pour m’apitoyer ou te faire culpabiliser, tu as tort. Mais je ne te laisserais pas affirmer que je n'ai rien fait, parce que ce n'est pas vrai ».

Evidemment, je m'étais douté qu'Evan n'aurait pas sauté de joie en apprenant ma colocation avec sa meilleure amie. Mais pourtant la réalité en était là désormais. Esméralda demeurait une très bonne amie désormais et il était hors de question que je coupe tous contacts avec elle juste pour faire plaisir à mon ex petite amie. Evan n'avait jamais eu de pouvoir le choix de mes amis et ça n'allait pas changer aujourd'hui. Que cela lui plaise ou non. « Avant que tu ne t'imagines n'importe quoi, il n'y à rien entre Esméralda et moi » lui affirmais-je, contrecarrant ses sous-entendus que j'avais entendu sans même qu'elle n'ait besoin de les prononcer. Je pouvais deviner ce qu'elle allait me sortir juste en me regardant. Evan et moi, nous n'avions jamais eu besoin de mots pour nous comprendre. Toujours fusionnels, toujours complémentaires, en dehors de ma jumelle et de Seextine, Evan était une des seules à me connaître aussi bien et à deviner la moindre de mes pensées sans que j'ai besoin de les prononcer à voix haute. Combien de fois nous en étions contentés à seulement quelques regards pour nous dire les choses. J'accusais la gifle, la laisser se décharger de sa colère. Je ne bronchais pas, gardant ma tête baissée quelques secondes avant de la regarder à nouveau et de reprendre la parole. « Tu te fous de moi j'espère. Je te dis qu'il n'y à rien entre elle et moi et qu'il n'y aura rien et tu me gifles. Encore une fois tu préfères t'écouter toi et agir comme bon te semble plutôt que d'écouter ce que j'ai à te dire. Ben très bien. J'en ai marre d'être le larbin de service, le genre toutou qui attend d'être excusé. Si tu étais vraiment amoureuse de moi comme tu le dis si bien, tu ne me traiterais pas de la sorte. Et tu me croirais quand je te dis que je n'ai aucuns sentiments pour Esméralda. Il a juste été une aide formidable quand tu n'étais pas là, la première qui m'a aidée et vers qui je me suis tourné quand je te cherchais, parce que je savais très bien que vous étiez très proches et qu'avec un peu de chance, tu lui aurais parlé de ton départ. Mais à priori, même à ta meilleure amie tu n'as pas jugé bon d'en parler et elle aussi s'est inquiétée pour toi. Donc oui on s'est rapprochés dans notre douleur, mais ça s'arrête là ». Je fis une pause avant de poursuivre, plus calmement. « Tant que tu ne me diras pas les raisons de ton départ, c'est sur que je ne pourrais pas te comprendre, ni tenter de le faire. Et pourtant, dieu sait que j'aurais aimé le faire. J'aurais pu t'aider Evan, on aurait pu traverser tout cela ensemble comme un véritable couple. Parce que je suis fou amoureux de toi. Et que je le serais sans doute pour toujours ». Je suis fou amoureux de toi. L'emploi du présent n'était pas anodin. Je me rapprochais doucement d'elle, mon ton ayant baissé. Nos visages à quelques millimètres l'un de l'autre, j'osais déposer mes lèvres sur les siennes, pour lui déposer un baiser à la fois doux et passionné. Comme une morsure que je lui infligeais. « Tu te rappelles quand tu m'avais dit que je ne serais jamais cap de te faire du mal volontairement. Ben tu vois, cap » lui murmurais-je ensuite, d'un ton sec et cassant. « J'ai menti tout à l'heure. J'ai enterré tous mes sentiments à ton égard quand j'ai compris que tu ne reviendrais sans doute jamais. Tu peux me gifler à nouveau maintenant, au pire celle-là, je l'aurais clairement mérité ». Un léger sourire au coin des lèvres, je ne me reconnaissais pas. Son lot de reproches et sa mauvaise foi avait eu raison du William compréhensif. Elle voulait jouer avec moi et m'infliger de tous les maux, on allait jouer. Game on Evan, que le meilleur gagne.
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MessageSujet: Re: «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan EmptySam 28 Jan - 20:30

Evan ne savait plus quoi faire. Ou plutôt si, elle le savait très bien, mais craignait de le faire. La solution la plus simple aurait été d’avouer toute la vérité, et d’espérer que William la pardonne. Mais son goût de l’indépendance faisait qu’elle n’osait pas. Elle ne voulait pas être dépendante de sa réponse. Et que se passerait-il si elle lui disait et qu’en retour il se contentait de l’envoyer promener ? – ce qui, honnêtement, ne l’aurait pas surprise plus que ça. La Sigma n’était pas certaine de pouvoir supporter qu’il lui dise ne plus l’aimer. Elle avait investi tellement de temps et tellement d’elle-même, malgré tous les bas de leur relation, qu’elle se sentait incapable de passe un jour à autre chose. Depuis deux ans, aussi niais que cela ait pu sembler, elle savait que ce serait lui, William ou personne d’autre. Et cette certitude semblait voler en éclat, minute après minute. Ca, ajouté au fait qu’Evan ne supporterait pas de se mettre à nu pour que son cœur soit plus piétiné qu’il ne l’était déjà. Alors elle hésitait et en attendant, encaissait les remarques de William les unes après les autres, faisant preuve du summum de l’indifférence lorsqu’en réalité elle se sentait plus brisée que jamais. J’ai l’impression de ne plus te connaître… Elle non plus ne se reconnaissait plus. Elle se mettait à agir comme ces gens qu’elle critiquait, qui préféraient la lâcheté à l’honnêteté, qui étaient incapables de reconnaitre leurs torts. Elle devenait ces personnes qu’elle haïssait tellement, et c’était effrayant. A bout de nerfs, elle se mit à hausser le ton, se moquant complètement que tout le bâtiment puisse l’entendre. « C’est ce que tu crois, que je suis incapable d’admettre mes torts ? Rien que de m’excuser d’être partie m’écorche la bouche, et tu le sais très bien. J’ai dit que je regrettais et je le pense, mais on ne change pas le passé. Alors oui, je préfère encore dire que tout ça c’est de ta faute plutôt que de me rabaisser à m’excuser auprès de quelqu’un qui a fait pareil. Juste parce que j’ai fini par m’habituer au fait que tu sois avec moi ne veut pas dire que j’ai oublié le mal que tu m’as fait, et j’espère que t’en as bien conscience. Un prêté pour un rendu, encore que mon départ, contrairement à mon retour, n’a jamais rien eu à voir avec toi. Je n’ai donné de nouvelles à personne, parce que c’était trop tard. Tu crois vraiment qu’on peut se casser comme une voleuse à l’autre bout du monde et envoyer des nouvelles à ses proches ? J’avais honte William, c’est ça que tu veux entendre ? J’avais honte, et j’ai toujours honte d’avoir fait ce que j’ai fait, j’en suis mortifiée, et j’y pense sans arrêt, ça m’empêche même de dormir. Mais au bout de 4 mois que je suis revenue, il est grand temps que je passe à autre chose et que j’aille de l’avant sinon je vais devenir folle. On ne revient pas en arrière et t’es bien placé pour le savoir. » Les larmes perlaient mais ne coulaient pas. Pleurer devant lui, bien qu’elle l’eût déjà fait, restait un aveu de faiblesse. L’armure se craquelait, mais toutefois pas suffisamment pour qu’elle en soit réduite à cela. « Evidemment que ça m’arrangeait, j’adorais pouvoir refoutre tous les malheurs du monde sur toi William » répondit-elle, sarcastique, un semblant de sourire moqueur aux lèvres. « T’as toujours admis tes erreurs ? Mais encore heureux. Tu penses vraiment que c’est suffisant ? Tu pourras toujours t’excuser que ça ne changera rien au fait que tu nous as abandonnés, ton fils & moi. Deux fois. Comparé à ça, mes propres erreurs me semblent bien minimes. Mais qu’est-ce que tu crois ? Que je ne m’en veux pas ? Bon sang mais je suis pas un monstre de glace, tu le sais très bien, tout comme tu sais que je m’en veux comme jamais, et que ça a probablement été la pire connerie de ma vie. Mais ça ne veut pas dire que tu peux m’assaillir de reproches, lorsqu’on voit ce que toi tu as fait. »

Durant des mois, la seule personne avec laquelle Evan avait échangé, c’était Manon, et encore, parce que cette dernière l’hébergeait. Autrement, elle aurait été parfaitement capable de n’avoir aucun contact avec qui que ce soit. Comme les gens qui s’enfoncent dans leur mensonge, la Sigma s’était enfoncée dans la honte. Elle avait culpabilisé, et les fous rires partagés avec la Iota ne lui avaient jamais fait oublié qu’elle avait laissé sa famille, son amour et ses amis derrière elle sans même se retourner. Mais comment expliquer ça à quelqu’un qui avait vécu de près son départ sans pouvoir rien y faire. Et voilà que William remettait le sujet de Plastic sur le tapis. Allons-y, après tout, on n’était plus à ça près, puisque l’heure était aux règlements de compte et que William avait pour une fois la possibilité de déverser sa colère sur elle directement, plutôt que par des moyens détournés, il aurait été bête de se priver d’une telle occasion. « Tu veux savoir le plus drôle de l’histoire ? T’as pas eu le temps de l’apprendre, mais j’ai rompu avec Plastic le soir du bal de promo. Pour toi. Parce que je ne pouvais pas continuer à espérer avoir des sentiments pour quelqu’un d’autre que pour toi. J’étais sur le point de venir te voir le lendemain pour accepter ta demande en mariage. Oui, si tout s’était passé comme prévu, à l’heure actuelle on serait probablement mariés. Le rapport avec le reste ? C’est exactement notre problème, c’est jamais le bon moment. On fait des conneries, ou les autres en font pour nous et on laisse passer nos chances, sans arrêt. On n’aurait pas pu être une famille, pas avant un long moment, et encore moins deux ou trois mois après ton retour. J’étais déjà incapable de te pardonner, tu penses vraiment que j’aurais pu te choisir comme confident pour te raconter les malheurs d’Evan alors que t’en étais la source principale ? Bien sûr que non » asséna-t-elle, toujours aussi froide. Et elle le pensait. C’était entre autre à cause de lui que ces derniers mois avaient été aussi difficiles, comment aurait-elle pu lui dire ce qui n’allait pas, lorsque ce qui n’allait pas, c’était eux. Evan écouta William raconter tous les moyens qu’il avait mis en œuvre pour la retrouver et s’en sentit d’autant plus coupable. Son but n’était peut-être pas celui-là, mais en tout cas cela fonctionnait bien, car la Sigma se sentait plus mal que jamais. « Tu as raison sur un point. Je n’étais pas là. Et toi non plus. Si tu crois que mes mois d’exil ont été faciles, que je me suis amusée comme une dingue et compagnie, tu te trompes. Sur toute la ligne, même. Ca a été tout sauf des vacances. » Savoir qu’il était possible que quelque chose se passe entre Esméralda et lui la rendait malade. Malade de jalousie. Même avec Florence ce n’était rien comparé à la haine qu’elle éprouvait à présent. Et pourtant, il continuait de se défendre, prétendant qu’elle n’était qu’une amie. A d’autres. Elle le connaissait par cœur, probablement mieux qu’elle ne se connaissait elle-même. Sa colocation avec la Sigma n’avait rien d’anodine et Evan le soupçonnait même de chercher à vouloir lui faire le plus de mal possible, ce qui n’aurait rien eu d’étonnant.

A peine le temps de finir ses explications qu’il l’embrassait. Un geste qui la prit au dépourvu tant elle ne s’y attendait pas, surtout après la gifle qu’elle lui avait envoyée. Et puis ses paroles retentirent, froides, amères, la laissant le souffle coupé, incapable de savoir ce qu’elle pouvait bien répondre. De toute façon, la seule chose à laquelle elle arrivait à penser, c’était ce baiser, doux et passionné, qui la laissait penser que peut-être, peut-être, elle se trompait et que tout n’était pas complètement fini après tout. Un geste contrecarré par sa façon de l’accompagner, éprouvant presque du plaisir à lui faire du mal. Electrisée par ce baiser, bien qu’annonciateur d’un futur désastre, elle ne put résister et en voulut plus, l’embrassant comme elle ne l’avait plus fait depuis des années, comme si sa propre vie en dépendait. Peut-être était-ce le cas, après tout. Mais William sembla rester impassible, la glaçant. « Là c’est toi que je ne reconnais plus. On a fait beaucoup de choses, mais on ne s’est jamais dit de telles horreurs à la figure et on ne s’est jamais comportés comme ça l’un avec l’autre. Même quand tu es revenu après des mois d’absence je n’ai jamais été aussi dure que toi avec moi. Mais tu veux savoir toute l’histoire, de A à Z, tout ce qui s’est passé ? Très bien. Après seulement tu pourras décider si cela a de l’importance à tes yeux et si ça peut justifier mon départ. » Evan partit s’asseoir sur le canapé d’Esméralda, prête à se confier comme elle ne l’avait pas depuis un long moment. « L’élément déclencheur, c’était Catahleen. Tu le sais probablement, mais elle s’est faite tuée le soir du bal de promo, et quand je l’ai appris j’avais déjà rompu avec Plastic. Je me sentais légère, j’avais retrouvé mes jambes même si ce n’était pas encore ça, et j’étais enfin prête à venir faire ce que j’aurais du faire dès le début. Et puis c’est tombé comme un coup de massue et je n’ai pas pu gérer. Entre ton retour, Andréa, Florence, Plastic, mon accident de voiture, mon fauteuil roulant, ta demande en mariage et puis ça, c’était trop, je ne pouvais plus continuer à prétendre que tout allait bien et que je pouvais tout gérer toute seule. Je l’ai prétendu pendant des mois et des mois, comme si j’ étais suffisamment forte pour n’avoir besoin de personne, alors que c’était faux. Le pire, ça a été le fauteuil roulant. Tu n’as pas idée de ce que ça fait, d’être condamnée à rester assise sur une chaise, prisonnière dans ton propre corps, incapable de faire des gestes qui sont pourtant tellement faciles. Je devenais folle. Même avec votre aide, je devenais folle. Et juste au moment où tout revenait en ordre, ma meilleure amie qui se fait tuer. Je me suis sentie coupable, alors que je n’y étais pour rien, mais si je n’avais pas été obnubilée par ma propre petite personne j’aurais peut-être pu faire quelque chose. Alors j’ai pensé que le plus simple serait encore que je parte, faire le point, me retrouver seule pendant quelques semaines. Et les semaines se sont transformées en mois, je n’avais pas envie de rentrer pour faire face à ce que j’avais laissé derrière moi. Et puis ma mère est morte, et ça ne m’a rien fait. J’étais comme incapable de ressentir la moindre émotion. Ma mère, ma propre mère, venait de mourir et ça m’était égal. Ca ne pouvait plus continuer ainsi et Manon voulait rentrer aussi à Berkeley, et m’a convaincue de revenir avec elle. Et quand je suis rentrée, tout avait changé. Je n’ai pas perdu que toi avec mon départ. J’ai tout perdu et je regrette d’autant plus d’être partie. Mais j’avais juste besoin de m’échapper, de me reconstruire sereinement loin des problèmes ici. Faut croire que c’est pas la plus brillante de mes idées. Je suis désolée William. Si tu ne me crois pas...et bien c’est ton choix mais je le suis, réellement. Je sais que je n’ai pas choisi la bonne solution et je regrette. Mais c’était tellement tentant, tellement simple, de partir sans regarder en arrière. Je suis certaine que tu peux parfaitement comprendre ça…»



désolée je mettrai la mise en page plus tard, j'ai juste le temps de poster ma réponse. :plop:
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MessageSujet: Re: «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan EmptyLun 30 Jan - 23:32

Je lui aurais volontiers pardonné son orgueil si elle n’avait pas blessé le mien




Notre couple ne s’était encore jamais trouvé dans cette situation. J’avais toujours été celui à blâmer, celui qui partait et revenait quelques mois plus tard. J’avais toujours eu à m’excuser à moi, à tout faire pour qu’Evan me pardonne. J’avais toujours joué au con, enfreint toutes les limites qu’on s’était toujours fixé, brisé toutes les promesses que je m’étais toujours évertué à lui faire. Sans fois j’avais imaginé mille et un discours pour qu’elle me pardonne une nouvelle fois, sans jamais oser penser qu’un jour, elle arrêterait complètement de me pardonner. Un scénario totalement inimaginable pour moi. Evan ne pouvait vivre sans moi et je ne pouvais vivre sans elle. C’était elle et moi, et personne d’autres. Alors penser qu’un jour elle me repousserait, m’intimant de partir et de ne jamais revenir, je ne pouvais le concevoir. Nous étions rien l’un sans l’autre. Même lorsque nous nous efforcions de nous haïr, l’amour reprenait toujours le dessus, qu’on le choisisse ou non. Et surtout qu’on le veuille ou non. Oui, j’avais toujours été celui en tort, sans penser qu’un jour, la roue tournerait. Sans penser qu’Evan pourrait endosser ce rôle un jour-là. Car il ne m’était jamais venu à l’idée que la jeune femme puisse partir un jour sans rien me dire, comme elle l’avait fait quelques mois plus tôt. On m’aurait annoncé celui au mois de mai que j’en aurais ri au nez de mon informateur. Evan quittant tout et partant à l’autre bout du monde, de surcroit avec Andréa ? Impossible. « Oui je suis bien placé pour le savoir, comme tu ne cesses si bien de me le rappeler sans arrêt. Parce qu’évidemment qui suis-je pour te reprocher d’être partie comme ça, qui suis-je pour te faire la morale et t’en vouloir, hein qui suis-je à part le salaud de service qui n’a su que faire cela, par le passé, fuir et encre fuir. Ah oui, c’est sur qu’avec toi je ne risque pas d’oublier toutes les erreurs que j’ai pu commettre dans le passé, ça c’est certain. Tu n’as donné de nouvelles à personne, mais je ne suis pas personne. J’aurais au moins aimé savoir comment allait mon fils, c’était quand même la moindre des choses et si tu n’osais pas m’appeler, tu aurais au moins pu m’envoyer un mail ou juste un texto je ne sais pas moi. On ne peut pas dire qu’à notre époque, on manque de technologie variée » ripostais avec sarcasme, comme elle savait si bien le faire. Fini le William gentil qui se repend encore et toujours de ses fautes. Je ne pouvais accepter ce qu'Evan avait fait. Pendant ses mois d'absence, je m'étais imaginé jour et nuit ces retrouvailles. Et dans aucuns de mes scénarios, l'option embrassades n'avait figurée. J'avais tout imaginé, ignorant ses appels, la laissant courir derrière, m'affichant aux bras d'une autre pour bien lui faire comprendre que je ne comptais pas lui pardonner de si tôt. Histoire de bien lui faire du mal aussi. Mais je ne m'étais pas imaginé que ces retrouvailles débouleraient si tôt et de cette manière-là, sans que je n'ai eu le temps de m'y préparer, sans que je ne les ai vu venir, sans pouvoir les anticiper. « Si tu pouvais arrêter avec ce petit ton sarcastique, ça m’arrangerait. Au pire, si ça te plait pas de me parler, je ne t’ai jamais demandé à venir ici aujourd’hui ». Je la regardais, le visage crispé, la colère bouillonnant en mon être. Je n'avais qu'une seule envie, lui claquer cette foutue porte au nez. Son sourire forcé et son ton sarcastique me sortaient par les trous de nez, clairement. Elle était en tort et elle osait encore se pavaner devant moi. Du grand Evan, à toujours penser avoir parfaitement raison, dans n'importe quelles circonstances. « Et allez, c’est reparti pour un tour. Le méchant William qui aura toujours fait pire de toute façon. Le méchant William qui n’a pas le droit de t’en vouloir parce que c’est tellement plus affreux ce qu’il a fait. Oh pis oui DEUX fois en plus ». J’insistais bien sur le deux, pour bien lui faire comprendre mon exaspération. « Le méchant William qui est bien placé pour parler hein. Oui excuse moi Evan, tu as parfaitement raison, maintenant je vais fermer ma gueule puisque de toute façon, toutes tes erreurs paraitront toujours plus petites comparées aux miennes et que tu trouveras toujours un moyen pour ME faire culpabiliser dans les situations où TU es en tort ». Me, tu, exagérément accentué, encore et toujours, pour mettre plus d’impacts à mes mots. J’en avais marre d’entendre toujours la même rengaine, les mêmes reproches. Je m’étais assez remis en question, assez excusé. La culpabilité m’avait elle aussi assez dévorée pour en remettre une couche aujourd’hui. Evan savait toujours parfaitement retourner la situation à son avantage, elle me le prouvait encore aujourd’hui. Quoique je dise, quoique je fasse, tout allait toujours être de ma faute et tout allait toujours être ramené à mon passé. C’était en gros ferme ta gueule avant de juger, parce que t’as fait pire. Non, je n’avais pas fait pire. Je n’avais jamais privé Evan de son fils et je ne le ferais jamais. J’étais toujours parti seul et jamais je n’aurais osé lui infliger telle douleur.

J'accusais avec tant bien que mal toutes ces révélations. Je tentais de me garder soutenance, les bras croisés sur le torse, les sourcils froncés, pour ne pas montrer mon trouble. Non je n'étais pas au courant qu'elle avait rompu avec Plastic ce soir-là. Et encore moins qu'elle comptait répondre par l'affirmative à ma demande en mariage. Encore une fois, la réalité me revenait en pleine gueule. Comme elle l'affirmait, nous ne cessions de nous louper. Mauvais timing dans notre couple. Florence, puis Plastic, puis la mort de mon père et puis la mort de sa meilleure amie. Tant d'embûches que croisait notre chemin. « Oui comme tu dis, ce n'est jamais le bon moment pour nous. Et je commence à croire que ça ne le sera jamais. Ah bah oui bien sur j'aurais du me douter que j'étais la cause principale de ton mal-être. Et commence pas à me riposter le contraire, c'est exactement ce que tu viens d'affirmer ». Ma voix se brisa légèrement, je baissais les yeux, enfouissant mes mains dans mes poches de jean. Cette vérité me rendait triste. Parce que j'étais toujours fou amoureux de cette fille sans savoir si un jour nous arriverions à nous remettre ensemble sans continuer à se détruire et se déchirer mutuellement. Willevan, c'était pire qu'une véritable tragédie grecque. Et cette relation me bouffait plus la vie qu'elle ne me l'enchantait. J'entendais ma sœur me criait qu'il fallait que je tourne la page une bonne fois pour toutes. Oui mais voilà, c'était pas si facile que cela d'oublier une femme comme Evan. Encore moins sachant qu'elle serait sans doute la seule femme que j'aimerais de ma vie. « J’ai jamais affirmé que ça avait été un voyage de plaisances pour toi. Pour que tu partes comme une voleuse comme cela, je me doutais qu’il avait du se passer quelque chose. Mais j’aurais juste aimé savoir quoi et être informé de ce départ. Je nous pensais suffisamment proches. Enfin pas forcément proches mais disons que je pensais que mes départs précipités nous avaient appris au moins une chose, enfin surtout à toi. Ne fais jamais aux autres ce que tu n’aimes pas qu’on te fasse, ce n’était pas toi qui me disait cela. Je pensais ne pas être n’importe qui pour être tenu dans l’ignorance comme cela, mais je me suis trompé. Je m’étais encore trompé lorsque j’avais naïvement pensé que tu me faisais confiance ». Je ne cessais de me tromper au sujet de la jeune femme. La douce impression de ne plus la connaître comme aux premiers jours s'infiltraient dans mon esprit depuis plusieurs mois maintenant. Et ce qu'elle avait fait fin juin ne cessait de me conforter dans cette idée.

Notre relation prenait ce soir un nouveau tournant. Pour la première fois depuis des mois, je voulais lui faire du mal intentionnellement. Je jouais avec les mots, avec ses nerfs et avec ses sentiments. J'affirmais que je ne l'aimais plus pour la faire réagir, alors que mon cœur lui criait de ne pas le lâcher. Elle m'embrassa. D'un baiser passionné. S'accrochant à moi, comme si une main lointaine l'attirait vers les ténèbres et qu'elle se forçait à rester près de moi pour ne pas se faire réduire en cendres. Et moi, je ne réagissai pas. Je la laissai faire, sans bouger. C'était trop facile de revenir ainsi, de dire deux, trois belles paroles, de balancer quelques reproches en pensant que tout s'arrangerait. Non, c'était beaucoup trop facile. « J’ai changé depuis ton départ, c’est tout. J’ai compris certaines choses, grâce ou à cause de toi, je ne sais pas vraiment quel mot est le plus approprié. J'ai bien été pris pour un con pendant des semaines, maintenant j'en ai marre c'est tout. On a un sérieux problème tous les deux Evan. On ne sait pas être ensemble. Tôt ou tard, l'un de nous finira par partir, pour toujours. Parce que ça a toujours été comme ça entre nous. Et ton départ me l'a encore prouvé une nouvelle fois. Je ne crois plus en nous. Je ne crois plus en un avenir futur pour notre couple. On a tout détruit, j'ai tout détruit » déchirement de la voix dans ces dernières paroles. Elles m'arrachaient clairement la gueule et le cœur pourtant elles étaient indispensables. Une voix au fond de moi me criait que tout cela n'était que balivernes. Qu'Evan serait toujours la femme de sa vie et que je resterais à jamais le sien. Mais aujourd'hui, j'avais du mal à croire tout cela. Après des mois à lui courir après, sans succès, sans une onde d'amélioration entre nous, mon optimiste légendaire s'était tu quelques semaines plus tôt. Lorsque que la réalité s'était imposée face à moi. Elle ne reviendra plus. C'est fini. Tout est fini. Je n'y croyais plus. Plus d'espoir. Je devais me résoudre à fermer la page sur l'époque Willevan, chose la plus difficile qu'on m'ait demandé de faire jusqu'à aujourd'hui. Et j'étais prêt à tourner la page, mais c'était la page qui ne voulait pas se tourner. La réalité en était ainsi. « Et je suis désolé d'être si froid, mais je n'arrive pas à me réjouir de ton retour ». Ca, c'était fait. Clair, net et précis. Je n'avais pas imaginé devoir dire de tels mots un jour. Et Evan réagit enfin. Je la suivis du regard, s'asseyant sur le canapé d'Esméralda. Refermant la porte derrière elle, j'allais m'asseoir à ses côtés pour écouter ce qu'elle avait à me déclarer. Les coudes sur les genoux, menton soulevé par mes mains, le buste en avant, je fixais un point imaginaire devant moi, écoutant Evan, mais n'osant pas lever son regard vers elle. J'attendais qu'elle eut fini. Qu'elle eut enfin tout déballer. Un léger silence se laissa porter une fois ses paroles achevées et avant que je ne brise la glace. « Je te l'ai dis suffisamment de fois que tu ne pouvais pas tout gérer toute seule. J'aurais pu t'aider Evan. On aura pu affronter tout cela ensemble si tu m'en avais donné les moyens et si tu m'avais ouvert complètement ton cœur. Comme tu me le fais si bien remarquer, je suis très bien placé pour savoir que fuir ne résout en rien les problèmes que nous laissons derrière soi. Et je pensais vraiment que s'il y avait bien une chose importante à retenir de notre couple, c'était bien ça. A croire qu'on est condamnés à répéter sans cesse les mêmes erreurs. Sans cesse les mêmes scénarios. Et je suis fatigué. Fatigué ». Je tournais la tête vers Evan, le visage las. Petit sourire triste, avec une tendance nostalgique, je la contemplais comme je ne l'avais pas fait depuis longtemps. Et mon cœur tambourina contre ma poitrine. J'attrapais sa main, délicatement posée sur sa cuisse, la serrant dans la mienne. Fermant les yeux, j'appréciais la quiétude du moment et l'intimité qui s'y installait. Puis instinctivement, mon visage s'approcha du sien et nos lèvres se frôlèrent. « Ne dis rien, pas maintenant, on l'a bien mérité après tout ». Ma main se posa sur son visage et mes lèvres emprisonnèrent définitivement les siennes. Toutes mes barrières tombaient, pour ce moment si particulier.
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MessageSujet: Re: «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan EmptyMar 7 Fév - 18:25

I tried to give you up, but I'm addicted.


William parvenait à la faire se sentir encore plus coupable qu’elle ne l’était déjà. Quand d’autres lui faisaient des reproches sur ce départ précipité, elle s’en moquait, après tout, qui étaient-ils pour la juger, elle était partie pour une bonne, voire meme plusieurs bonnes raisons et ils pouvaient bien garder leurs commentaires, elle se fichait éperdument de ce qu’ils pouvaient penser. La seule opinion dont elle se souciait était celle du principal concerné en face d’elle. Et si elle s’était toujours doutée qu’il ne l’accueillerait pas à bras ouverts, en revanche, elle ne pensait pas qu’il serait aussi dur avec elle. Certes, elle avait toujours autant de mal à admettre ses torts mais elle les avait admis, plus ou moins, à demi-mots, parce que c’était sa façon de faire. Et aussi parce qu’après tout, ce qu’elle disait, elle le pensait. Elle pouvait comprendre mieux que personne ce qu’il ressentait pour l’avoir vécu, deux fois et malheureusement pour leur couple, elle ne lui avait jamais vraiment pardonné. Elle avait essayé, pourtant, mais ses tentatives se soldaient à chaque fois par un échec. Evan craignait peu de choses, mais en tete de sa liste, la peur d’etre abandonnée ne l’avait jamais quittée. Chaque départ était une nouvelle trahison pour celle dont la vie avait été peuplée de laches. Alors c’était certain, elle avait probablement commis la pire des erreurs en partant à l’autre bout du monde mais de toutes les personnes qu’elle connaissait, William était bien le dernier à pouvoir la juger sur un tel acte. Après tout, peut-etre que s’il n’était jamais parti, elle non plus ne l’aurait pas fait, et peut-etre qu’ils seraient toujours restés ensemble, formant une heureuse famille, tous les trois. Mariés, peut-etre meme un deuxième enfant, qui savait, mais ils n’en seraient pas là, à s’envoyer reproche sur reproche d’un ton aussi glacial et insensible. Alors oui, c’était peut-etre un peu de sa faute à elle, mais lui était loin d’etre tout blanc. « Oui William, oui je te le reprocherai toujours, tout comme toi tu me reprocheras toujours ça, la vie est ainsi faite, je n’y peux rien moi si je n’arrive pas à passer outre tes abandons à répétition ! Tout ça ne serait jamais arrivé si… » Si tu n’étais pas parti en premier lieu. Elle n’acheva pas sa phrase. A quoi bon de toute façon, son message était bien passé, plusieurs fois, il avait bien compris qu’il ne trouverait jamais grace auprès d’elle, malgré tout son amour et malgré toutes ses tentatives à lui pour se rattraper. De tous ses défauts, sa rancune était sans aucun doute l’un des pires, mais c’était ainsi, elle n’y pouvait rien et n’allait certainement pas s’excuser d’avoir du mal à oublier qu’elle avait du élever son fils seule pendant plusieurs mois. « Si je suis partie loin de tout le monde, c’était pour une raison. Et oui, tu n’es pas tout le monde, mais tu fais partie de cette raison qui m’a fait partir, que ça te plaise ou non, alors non, navrée, mais je ne pouvais pas te donner de nouvelles. Et pour te dire quoi ? Salut, je suis partie en France, j’ai pris ton fils par la meme occasion et je ne sais pas si je vais revenir un jour à Berkeley, bonnes vacances ? Je ne pouvais pas te donner de nouvelles…non, pardon, je ne voulais pas te donner de nouvelles. Et je ne regrette pas de ne pas l’avoir fait, si tu veux tout savoir. » Si elle l’avait fait, nul doute que William aurait remué ciel et terre pour la retrouver en France, et une confrontation était tout ce qu’elle redoutait, meme si elle devait arriver tot ou tard. Ces mois passés entre Lyon et Paris avaient été l’occasion de se vider l’esprit, de passer à autre chose, quel aurait été l’intérêt si tout lui rappelait ce qu’elle avait fait exprès de quitter ? Evan leva les yeux au ciel, exaspérée par les remarques de son ancien petit ami. Son ton sarcastique, c’était vraiment ça le problème ?! Désolée pour lui, mais c’était le seul ton qu’elle connaissait et qu’elle maitrisait, et c’était aussi sa seule protection contre les reproches à profusion de William. « Parfait, puisque ce n’est pas pour toi que je suis venue. Je peux repartir sans problème si c’est ce que tu veux, ça me convient très bien. » fit-elle d’un ton froid et sans réplique. Elle jeta un regard à Andrea, un peu plus loin dans la pièce, qui les regardait tous les deux d’un air perplexe, de ses grands yeux identiques à ceux de son père. Une dispute devant lui était la dernière chose qu’elle voulait, mais elle ne semblait pas vraiment avoir le choix. « Arrete, ARRETE ! Stop, tais-toi, je ne veux pas écouter un mot de plus. Tu ne comprends que ce que tu as envie de comprendre, je n’ai jamais voulu minimiser MES fautes en utilisant TES fautes, je suis juste factuelle. Toi de toutes les personnes au monde est la plus à-meme de comprendre et de pardonner, parce que, que cela te plaise ou non, tu l’as fait, deux fois, je n’y peux rien si c’est la vérité, si c’est arrivé, je ne m’en sers pas d’un prétexte, j’ai besoin d’un minimum de compréhension et tu agis comme si toi tu n’avais jamais rien eu à te reprocher. » acheva-t-elle, à bout de souffle.

People who are meant to be will always find their way back together. Evan commençait à mettre sérieusement en doute cette affirmation tant il lui semblait de moins en moins probable que cela finisse par arriver. Elle détourna le regard, de toute façon incapable de soutenir le sien, et se mordit l’intérieur de la joue pour s’enjoindre au calme. A quoi bon s’énerver de toute façon, tous deux étaient dans une impasse dont il semblait impossible de s’extirper. « Je commence à le croire aussi » répondit-elle, d’un ton blasé, presque indifférent. Elle n’avait jamais voulu croire qu’ils puissent ne pas finir ensemble un jour, mais au final, ils étaient tout aussi incapables d’etre ensemble que d’etre séparés, et leur relation virait à la destruction mutuelle. Quel était l’intérêt de tout ça ? « Pourquoi riposter ? C’est la pure vérité, William. Depuis que t’es revenu, ma vie est une succession de problèmes, et c’est peut-etre dur à entendre mais je le pense. Je ne dis pas que c’est de ta faute ou que tu y peux quelque chose, juste que depuis que t’es de retour dans ma vie, rien ne va plus. C’était peut-etre dur de gérer un nourrisson et des études avec le père absent, mais c’était beaucoup moins difficile que de t’avoir auprès de moi tout le temps, de vouloir etre avec toi et de ne jamais pouvoir. Ca me détruit. Partir, c’est la seule solution que j’ai trouvée, à défaut d’etre la meilleure. » Sa voix était moins dure, marquant simplement la lassitude de ces longs mois. Pourquoi est-ce qu’il fallait toujours que tout tourne au drame avec eux, qu’ils se compliquent la vie comme ça ? Il suffisait qu’il lui pardonne, et ils reviendraient ensemble, et ils seraient heureux, et tout s’arrangerait. Mais non, une fois de plus, ils préféraient l’option des problèmes, tant qu’à faire, c’était bien plus intéressant. A eux deux, ils rendaient bien pales les Blair et Chuck et autres Romeo et Juliette des séries télés. A tel point que c’était à se demander si les scénaristes ne s’inspiraient pas directement d’eux. Mais tout ce qu’Evan désirait, c’était mettre un point final à tout ça, d’une façon ou d’une autre. « Faut croire que j’ai du mal à retenir la leçon. Je n’en ai meme pas parlé à mes meilleurs amis, quelles étaient les chances que je t’en parle à toi ? Ce n’était pas un problème de confiance. Je suis partie sur un coup de tete, tu penses vraiment que j’ai pensé à tout ça en partant ? ou meme que j’ai réfléchi aux possibles conséquences ? Non, c’est le principe du coup de tete. Rien à voir avec un manque de confiance, tu sais très bien que tu l’as toujours eue et l’a encore. » rétorqua-t-elle. Leur discussion commençait à sérieusement tourner en rond, à cause de leur incapacité à passer au-dessus de certaines choses. Et c’était bien là le problème de leur couple, ou de ce qu’il en restait. Ils ne s’aimaient jamais autant que séparément, du moins était-ce ce qu’ils se plaisaient à croire, parce qu’après tout, ils s’aimeraient probablement autant en étant ensemble, une bonne fois pour toutes. Arreter de se courir après, et enfin revenir à une relation plus saine, c’était tout ce dont ils avaient besoin. « Je t’accorde au moins ça, t’as changé. Et vraiment pas dans le bon sens. Mais j’imagine que je suis la seule à blamer, après tout, d’avoir cru que tu resterais toujours aussi transi et qu’orgueilleuse comme je le suis, je n’aurais qu’à faire un claquement de doigts pour te récupérer. A force de jouer à ce genre de jeu on finit par perdre, faut croire. Si tu ne crois plus à notre couple, alors à quoi sert-il de s’engueuler, sous les yeux de notre fils ? S’il n’y a plus rien à récupérer de nous alors autant que je parte maintenant, il n’y a aucun intérêt à m’attarder plus longtemps. » S’ils en étaient au point de redevenir des inconnus l’un pour l’autre, elle n’avait plus aucune raison de se justifier et ne souhaitait pas le faire. Elle ne voulait pas de son pardon si ça ne menait à rien après, et l’embrasser pour la rejeter juste après explicitait assez bien la décision de William. Elle eut un sourire froid à sa remarque avant de répliquer, tout aussi froidement « Bien, maintenant tu peux comprendre ce que ça m’a fait de te voir revenir il y a un an. Alors ne t’avise plus de me reprocher de ne pas te pardonner. »

En quelques minutes, la Sigma était passée de la colère aux confessions, expliquant enfin toutes les raisons de son départ. Peu les connaissaient. Excepté Manon et Camille elle n’en avait parlé à personne, pas meme à Esméralda. « Mais je ne suis pas comme toi. Si ça ne te pose aucun problème de montrer tes faiblesses, moi ça me pose problème de montrer les miennes. C’est comme ça, on n’a pas le meme caractère et je ne sais pas faire autrement que de tout gérer par moi-meme. Jusqu’à présent ça n’avait jamais été un problème, mais maintenant je me dis que j’aurais mieux fait de m’ouvrir plus tot, au lieu de tout garder pour moi. Tu crois que ça ne me fatigue pas, moi ? On tourne en rond depuis des mois, je suis lassée, je suis fatiguée, tout comme toi. J’ai juste envie de retrouver ce qu’on avait avant, de te retrouver toi, d’arreter les chamailleries, on vaut bien mieux que ça et tu le sais aussi bien que moi. » acheva-t-elle tandis que la main de William venait prendre la sienne. Elle se laissa faire, savourant un contact perdu depuis bien trop longtemps. Elle aurait voulu que ce moment ne se finisse jamais, plus encore lorsqu’il l’embrassa, cette fois sans la rejeter. Il ne cherchait pas à la blesser, juste à retrouver quelque chose, n’importe quoi, qui ne ressemble pas à de l’amertume ou de la colère. Et elle ne pouvait que le comprendre. Elle lui rendit son baiser, avant d’y mettre fin, peut-etre plus brusquement qu’elle ne l’aurait voulu. « Non. Je ne veux pas de ça, je veux une relation, une vraie, je veux qu’on se retrouve définitivement et à ce moment-là, nous embrasser me semblera parfaitement juste. Pour l’instant, ça ressemble plus à baiser d’au revoir qu’un baiser de retrouvailles et il en est hors de question. Alors prends tout le temps qu’il te faudra, ou ne me pardonne pas si t’en es incapable. Mais si tu l’es, et que tu veux la meme chose que moi, tu sauras où me trouver. Pour l’heure, mieux vaut probablement que j’y aille. »

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MessageSujet: Re: «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan «.your world would be easier if I didn't come back.»;; william&evan EmptySam 11 Fév - 17:57

Aucune récompense éternelle ne viendra nous pardonner d'avoir gâché l'aube



J'avais comme l'impression que la conversation tournait en rond. Comme notre couple en fait. Depuis deux ans et demi qu'on se courrait après, qu'on se cherchait, sans jamais parvenir à se trouver. C'était le jeu du chat à la souris, en plus long et plus destructeur. On ne parvenait pas à passer au-delà de nos propres fautes et des fautes de l'autre. On se reprochait sans cesse les mêmes choses, sans parvenir à trouver de compromis ni de concessions. Nous avions chacun nos caractères plus ou moins explosifs. Dans le genre je ne mâche pas mes mots, Evan était la première. Et dans le genre je balance tout ce que je pense, j’excellais en la matière. Chacune de nos rencontres se transformaient en véritable plaidoirie tentant chacun de faire face aux accusations de l'autre. Et forcément, tout cela finissait en disputes sans que nous ne puissions rien régler dans l'entente. Se battre, encore et toujours, tel était devenu notre histoire. « Si je n'étais pas parti le premier oui oui je sais, j'ai déjà entendu ça. Et t'ai-je avoué que je n'arriverais jamais à te pardonner ton départ précipité ? Je ne crois pas non. Ca me prendra sûrement du temps, mais un jour j'arriverai à passer outre. Du moins je l'espère ». Et oui je l'espérais vraiment. De plus, j'étais conscient de ne pas pouvoir l'oublier et d'être contraint de lui pardonner. Enfin contraint n'était sans doute pas le mot approprié mais du moins, je savais que notre histoire allait devenir plus forte que toute cette rancune accumulée. Je me connaissais et lorsque cela concernait la jeune femme, je demeurais un homme faible. Evan avait toujours été mon talon d'achille, celle pour qui j'étais prêt à faire n'importe quoi, celle qui me faisait toujours craquer. En s'attaquant à elle, beaucoup avaient connaissance du mal qu'ils m'infligeraient aussi. La détruire, c'était clairement me détruire aussi. « Je ne te demandais pas spécialement de faire l'hypocrite, mais j'aurais au moins aimé savoir comment allait mon fils. C'était la moindre des choses quand même tu ne trouves pas ? Enfin à priori, on ne doit pas avoir la même vision des choses ». Je ne regrette pas de ne pas l'avoir fait, allez bim William, mange toi ça dans la face. J'accusai ses paroles. Bordel que ce que ça faisait du mal d'entendre cela. Pourtant je connaissais Evan par cœur. Et ce qu'elle me disait ne m'étonnait guère. Mais les avouer à voix haute était autre chose que de les imaginer. La réalité me volait en pleine gueule comme on prendra un boomerang à pleine vitesse dans le nez. Que pouvais-je vraiment répondre à tout cela ? Qu'avais-je à lui dire. Elle n'avait pas voulu me redonner des nouvelles, soit, de toute façon le mal avait été fait et connaissant le caractère de la jeune femme, je n'aurais pu la faire changer d'avis et parvenir à la retrouver. Elle aurait tout mis en œuvre pour que cela soit possible. Elle avait tout mis en œuvre pour ne pas que je puisse le faire. Quand elle était partie, je n'avais eu aucunes idées dans quel endroit de la planète elle avait bien pu se cacher. Personne n'avait pu me dire où elle était allée. Personne. Et j'avais bien du finir par me faire une raison. Elle ne reviendrait pas. Si elle ne me donnait pas de nouvelles, c'était qu'elle ne voulait plus me voir. Alors elle ne reviendrait pas. J'avais finir par faire une croix sur elle et sur la possibilité de revoir mon fils. Et là maintenant elle était là, devant moi. « Je n'ai jamais dit que je n'avais rien à me reprocher. Bien sur que je sais que j'ai toujours agis comme un abruti quand il s'agissait de toi et je le regrette tous les jours. Et effectivement je suis le mieux placé pour te comprendre sur ce coup-là. Sauf que je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à comprendre justement qu'en ayant l'exemple que je t'ai fourni, tu fasses la même chose alors que tu sais à quel point ça fait mal. Mais bon, au moins on peut dire que ça m'a vraiment servi de leçon, même si je suis en colère contre toi » finis-je par admettre. On pouvait me blâmer de tous les maux, mais je savais reconnaître les torts quand il le fallait. Je n'avais jamais caché que ce que j'avais fait endurer à Evan quelques mois auparavant ne méritait pas quelques blâmes. Je ne m'étais jamais vanté d'avoir toujours fait les choses comme il fallait qu'elles soient faites car tout cela n'était que pur pipot. Bien sur que j'en avais fait des conneries. Evidemment je n'aurais jamais du quitter Evan et repartir en tournée, sachant qu'elle était enceinte. Je n'aurais pas non plus du lui cacher les véritables raisons de mon départ comme j'aurais du lui donner des nouvelles. J'avais toujours eu pleinement conscience de mes erreurs avec la jeune femme. A vrai dire, je n'avais jamais vraiment su comment m'y prendre avec elle. J'étais trop jeune et immature pour arriver à concilier vie professionnelle et vie privée. Trop passionné pour choisir l'amour plutôt que ma carrière de comédien. Mais pourtant ce choix j'avais fini par l'effectuer. Peut-être un peu trop tard certes, mais j'avais fini par le faire. J'avais tout quitté et tout plaqué pour Evan et Andréa. Et même si pendant les premiers mois de la vie de mon fils, je n'avais pas été un père exemplaire, mes tentatives de me rattraper par la suite n'avaient pas été vaines.

« Donc tu dis clairement que ton plus gros problème, c'est moi ? En gros je te gâche la vie et limite faudrait mieux que je me recasse c'est ça ? Non parce que dis-le et demain tu ne me vois plus ». Je prenais ses paroles comme un énorme coup de massue sur la tête. La conversation s'enfonçait de plus en plus. Et si au début, j'étais en colère contre Evan, elle arrivait à renverser la situation. Comme si tout n'était toujours que de ma faute. Je restais ferme dans mes propos, ne voulant faire entrevoir la peine qu'elle m'infligeait. Je possédais encore un minimum de fierté. « Je crois que c'est les pires paroles que tu aies eu à me balancer dans la gueule. Parce que tu vois moi, même notre histoire est compliquée, même si nos relations sont conflictuelles, ben tu restes la plus belle partie de mon histoire. Ma vie n'est pas simple, nos conflits n'arrangent rien, mais je sais que moi sans toi, je ne pourrais vivre » prononcai-je en baissant la voix. Il était clair que je en voyais pas ma vie sans elle. Deux ans et demi qu'elle était au cœur de tous mes tourments, qu'elle dirigeait ma vie, indirectement. J'avais tout quitté pour elle, et je n'aurais pas fait ce genre de sacrifice pour n'importe qui. Elle n'était pas n'importe qui, seulement la femme de ma vie. « C'est certain que je n'ai pas changé dans le bon sens. Tout cela m'a endurci je crois. Je ne vois plus les choses de la même manière. Et surtout comme tu le dis, je ne suis plus le gars à ramper après sa copine pour se faire pardonner. Je t'ai couru assez longtemps après, à toi de courir à présent ». Les bases étaient posées. J'estimais avoir assez racheté mes fautes. J'avais bien fait le gentil toutou des mois durant, je ne comptais pas renouveler l'expérience. J'en avais laissé trop de fierté, d'amour-propre, trop de ma personne. Et ce n'était pas bon du tout. Elle m'avait rendu faible, et je détestais ce sentiment de soumission qui m'avait tant habité, par sa faute. « Parce qu'on en avait besoin de cette discussion, il fallait que l'on parle de tout ça. Et c'est vrai, j'ai du mal à croire que à possible renouveau entre nous mais d'un autre côté, soyons honnêtes envers nous-mêmes, personnellement je sais que tu resteras à jamais la mère de mon fils et la seule femme que je n'ai jamais aimé. Et ça ne changera jamais. Je crois qu'on sera toujours liés d'une façon ou d'une autre, à commencer par ce petit bonhomme qui grandit à une vitesse folle ». Je posai mes yeux sur Andréa, qui me ressemblait comme deux gouttes. Il avait mes yeux et ses mimiques ressemblaient étrangement aux miennes. « Mon cœur tient à jamais Evan » ajoutai-je une dernière fois. Qu'elle comprenne que je n'aimerai jamais quelqu'un d'autres comme je pouvais l'aimer elle. Car oui, sous toute cette rancune et cette amertume se cachait de l'amour, un peu trop passionnel. Evidemment que oui je l'aimais encore et toujours. « Oui j'ai compris le message merci ». Un peu plus froidement, je coupai court à cette conversation.

Nous étions désormais assis côte à côte et pour la première fois depuis des mois, Evan s'était enfin confiée à moi. Un nouveau pas de fait ? Surement. Bien qu'il ne règlerait pas tous les problèmes en un claquement de doigts. Mais c'était déjà un pas de fait l'un envers l'autre. Enfin surtout d'Evan vers moi, car connaissant la jeune femme, je me doutais que ces confessions lui coûtaient beaucoup. Comme il m'avait beaucoup coûté qu'elle ne me parle plus. « Au moins tu le reconnais, c'est déjà ça. Et bien sur que je le sais qu'on vaut bien plus que ça. Moi non plus je n'en peux plus de cette situation. On est dans une impasse. Et c'est soit on fait demi-tour, soit on reste comme maintenant mais on peut dire adieu à toutes hypothèses de réconciliation. Et je crois que pour le bien de notre fils, il est de notre devoir d'arranger les choses. Je sais qu'on peut le faire. Il faut juste qu'on arrive à passer au-dessus de certaines choses. Qu'on arrive à mettre de côté les erreurs du passé pour se focaliser sur notre futur. Je sais qu'on en est capable Evan. On est William et Evan quand même, Willevan, meant to be, tu te rappelles.. » lâchai-je d'une demi-voix, un petit sourire naissant du bout des lèvres. Oui tu t'en rappelles. Combien de fois nous l'étions nous murmuré à l'oreille, pendant les premiers mois de notre relation. Meant to be. Cette époque me semblait appartenir à une autre décennie. « Tu as raison, excuse-moi je n'ai pas été très fin. Et oui, il vaut mieux que tu partes pour l'heure. Je vais arriver à te pardonner, je le sais, il me faut juste quelques temps, et tout rentrera dans l'ordre, je te le promets ». Je me reculai quelques peu d'elle. J'avais encore failli tout faire foirer. Pourtant, j'en avais eu envie de ce baiser. Très envie même. Je la regardai se lever, récupérer ses affaires et Andréa. Je m'approchai d'eux pour embrasser mon fils. « Allez mon ange, on se revoit dans la semaine. Papa t'aime très fort ». La porte se referma sur le dos d'Evan s'éloignant. Et moi, j'étais complètement paumé.
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