– Something to confess ; William & Evan

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– Something to confess ; William & Evan Clemence3

▬ Something To Confess
feat. William & Evan

Deux mois. Cela faisait deux mois depuis le nouvel an, c’est-à-dire depuis la dernière fois qu’Evan avait vu William. Depuis, par une chance inespérée, elle ne l’avait pas recroisé sur le campus – vu sa taille, ceci étant, cela n’était pas particulièrement surprenant. Ajouté à cela le fait qu’elle avait passé les deux dernières semaines dans sa chambre avec interdiction d’en sortir sur ordre du médecin, il était réellement plus que temps que tous deux aient une conversation. La Sigma savait qu’elle ne pourrait pas reculer plus longtemps cette discussion, il était déjà bien assez tard comme ça. Au rythme où cela allait, elle finirait par accoucher sans qu’il ne soit au courant ! Elle réfléchissait depuis des semaines au meilleur moyen d’avouer à William sa grossesse. Il fallait dire que ce n’était pas chose aisée : comment avouer à son ex qu’on est enceinte de lui & qu’en plus on compte garder le bébé ? La jeune femme avait déjà envisagé plusieurs possibilités avant de les rejeter une par une, soit de son initiative, soit après avoir écouté les conseils de ses amis. L’option de lui avouer par mail lui avait semblée alléchante, mais elle devait se rendre à l’évidence : c’était purement et simplement lâche. Et Evan était bien tout sauf lâche. Il lui apparut bien vite qu’elle n’aurait d’autre choix que de lui dire en face…et d’assumer la réaction du jeune homme. Elle s’était voilé la face durant pas mal de temps, prétextant qu’elle avait tellement de choses à faire que ce n’était pas le bon moment, mais le bon moment semblait être arrivé.

La jeune femme avait passé la nuit à cogiter, au point de ne presque pas fermer l’œil, mais au matin, elle était bel & bien décidée. Son obligation de rester couchée s’achevant, elle pouvait désormais goûter à nouveau aux joies de se promener librement sur le campus. Malgré tout, elle craignait la réaction des gens, les rumeurs se propageant très vite, elle n’aurait pas été surprise de voir des gens la dévisager, ou plus exactement son ventre, déjà au courant de sa grossesse. Elle restait chanceuse cependant, même après plus de trois mois de grossesse, son ventre n’avait presque pas augmenté de volume et elle se cachait derrière des vêtements un peu plus amples qu’à l’accoutumée sans toutefois que cela ne paraisse suspect. Pour l’heure, elle avait réussi à sortir de Berkeley sans que personne ne se soucie d’elle, ce qui était plutôt un bon point. Elle avait croisé de vagues connaissances qui l’avaient saluée tandis qu’elle se dirigeait vers le Discus Lake. Un peu plus tôt dans la journée, elle avait envoyé un sms à William – elle se bénissait d’avoir conservé son numéro dans son portable !

Citation :: William, il faut qu’on parle, c’est très important. Je serai au Discus Lake à 15h, rejoins-moi là bas. Evan.

Elle n’avait aucune certitude quand au fait qu’il soit là étant donné que le jeune homme ne lui avait pas répondu, mais elle se doutait bien qu’il viendrait. Elle avait bien précisé dans son message que c’était important et William la connaissait assez bien pour savoir qu’elle était sérieuse. Elle se trouvait à présent assise en face du lac. Par chance, l’endroit était quasiment désert, à l’exception de quelques personnes venues profiter d’un mince rayon de soleil hivernal. Elle ne pouvait s’empêcher de consulter son portable toutes les deux minutes. Aucun signe de William. Les minutes défilèrent et à 15h15, le ventre noué, elle supposa qu’il ne se donnerait même pas la peine de venir. Le maudissant intérieurement, elle commença à se lever, avec dans l’idée de retourner sur le campus. C’est à ce moment-là qu’elle le vit. L’ayant apparemment aperçue, il se dirigeait vers elle. Evan sentit son cœur s’accélérer, près à jaillir hors de sa poitrine. Tandis qu’il s’approchait d’elle, elle ne put que constater qu’il était toujours aussi attirant, avec sa démarche assurée contrastant avec la préoccupation qu’on pouvait lire sur son visage. Arrivé à sa hauteur, la Sigma prit la parole la première - après tout, c’était elle qui l’avait fait venir ici.

- Merci d’être venu.

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Son portable avait retentit pour la première fois de la journée. C'était Evan, encore. Elle disait devoir lui parler, que c'était important. William aurait aimé le faire bien avant, mais un sentiment de honte l'en empêchait, car, quelques mois plutôt, il avait vulgairement rompu avec cette fille, dont il était fou amoureux pour des raisons aberrantes. Son manager, informé de leur relation, avait contraint le jeune homme à l'a quitté, pour ne pas avoir à désappointer les fans de la rock star. Par amour, il aurait refusé, mais cela ne le concernait pas lui, mais plutôt le duo Carmichael qu'il formait avec sa soeur. Il avait alors fait son choix et espérait chaque jour oublier Evan, définitivement. Malheureusement, elle semblait se trouver partout. Même dans les conversations de certains étudiants... William, désabuser, préférait ce confiner dans sa chambre et attendre que le temps passe. C'était la première fois qu'il vivait une véritable rupture et rien ne lui faisait plus mal. D'habitude fier et nonchalant, il n'avait su tourné la page. Et, c'est d'ailleurs en recevant ce SMS qu'il y songea. Il avait conservé le numéro d'Evan, mauvaise chose et il se serait précipité au Discus Lake si son orgueil ne lui en avait pas interdit.

Adoptant une attitude des plus sereines, son visage, lui, était crispé et ses épaules tendues. Cela faisait plus deux mois qu'ils ne s'étaient pas ré-adresser la parole et William redoutait ce moment étant le principal responsable de toute cette mascarade. Indécis, il avait pris près de trois quarts d'heure à se décider, mais lui aussi devait des explications à Evan, en toute franchise. C'était d'un pas rapide qu'il était arrivé près du lac. William, jetant un regard aux alentours, se demandait bien pourquoi elle avait porté son choix sur cet endroit. Il faisait frisquet et rare sont ceux qui s'étaient risqués à passer la journée en ce lieu, malgré les quelques rayons de soleils qui perçaient les nuages grisé. Le jeune homme, les bras ballants, avait croisé Evan du regard, après l'avoir scruté de loin. Il s'approchait alors d'elle, inspirant une dernière fois. Sur pied, elle paraissait prête à partir et fut presque étonnée de le voir jaillir de nulle part.

- Merci d'être venu. Avait-elle dit, doucement. Elle pensait sûrement que William n'allait daigner se montrer. Après tout, il n'avait pas répondu à son message et était en retard de presque vingt minutes. Souriant nerveusement, il fuyait son regard et tentait de se relâcher. - Il fallait bien que l'on se voit un jour. Et il fallait bien qu'ils s'expliquent un jour.

Il l'a contemplait, voyant qu'elle n'avait guère changé malgré tout ce temps passer loin l'un de l'autre. Elle était toujours aussi belle, mais semblait extrêmement fatiguée, les yeux cernés. - Excuse-moi pour ce retard... Ajouta-t-il tout en s'installant sur l'un des bancs qui se trouvait là. Chambouler, il sortait un paquet de clope appartenant à l'un de ses colocataires de chambres et pris entre ses mains une cigarette, dans l'autre le briquet qu'il sortait de sa poche de pantalon. C'était peut-être la première fois qu'Evan voyait William fumer, car cela n'arrivait que très rarement. - T'en veux une ? Lui proposa-t-il, convaincu qu'elle accepterait étant une fumeuse inconditionnelle.

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« Pas de problème »

- Effectivement, il était temps… Merci pour la cigarette. Alors, quoi de neuf ?

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(Le nouveau William is in the place!)

William tira une longue bouffée de sa Winston. Il n'en appréciait pas beaucoup le goût - les rares fois où il lui arrivait de fumer, il préférait s'abonner aux Marlboro rouges, qu'il jugeait bien meilleures. Evan était tellement belle que ça lui en faisait mal au coeur - malgré ses cheveux en bataille, ses cernes et son teint pâle, malgré le fait qu'il ne soit pas censé la trouver belle, et qu'il doive à tout prix s'empêcher de penser à elle pour pouvoir l'oublier plus facilement. Il voyait bien qu'elle aussi était dans la même situation que lui - mais elle n'avait pas à se sentir coupable, et elle n'avait pas non plus à faire le même choix que lui. Evidemment, il n'était pas encore au courant de ce que la jeune fille s'apprêtait à lui dire, alors il jugeait que dans l'histoire, il était celui qui souffrait le plus, mais il allait bientôt voir tout son petit monde chamboulé. Lorsqu'elle lui demanda comment ça allait, il trouva tout à coup sa question bien insignifiante. Il savait parfaitement qu'elle ne lui avait pas donné rendez-vous uniquement pour bavarder autour d'une cigarette, de tout et n'importe quoi, comme de bons vieux amis qui viendraient de se retrouver, non. C'était pour autre chose, et il n'avait aucune idée de ce que ça pouvait être. Il avait pensé qu'elle allait peut-être lui demander des explications, ou qu'elle allait lui demander de se remettre ensemble - mais ce n'était pas son genre, surtout après la façon dont il l'avait lamentablement jetée. S'était-il passé quelque chose de sa grave de son côté? Peut-être était-ce sa famille, peut-être avait-elle des problèmes avec l'université... Il ne l'avait plus vue en cours depuis un bon bout de temps, déjà, même s'il avait tout de même l'impression de partout l'avoir avec lui. Peut-être risquait-elle l'expulsion, et peut-être voulait-elle lui demander conseil? Il espérait réellement que ce soit quelque chose dans ce goût-là, même s'il n'y croyait pas vraiment. Il se prit toutefois à son jeu, et répondit d'une voix calme:

- Rien de spécial, je fais aller.

Il se tut un instant, regardant sa cigarette se consumant entre son index et son majeur, remarquant par la même occasion que sa main tremblait contre son gré. Il leva ensuite les yeux vers elle, portant sur elle un regard partagé entre la compassion, l'anxiété et l'incompréhension.

- Et toi? Tu es sûre que tu vas bien? Tu n'as pas l'air dans ton assiette.

Et ce n'était qu'un euphémisme. Evan, comme il la connaissait, était une jeune fille indomptable, qui avait le don de vous remettre à votre place lorsque vous en aviez besoin. Il s'en rappelait d'ailleurs très bien étant donné que tous les deux n'arrivaient pas à se supporter au départ. Elle s'était bien évidemment radoucie avec lui, au fil du temps, et il se mit à culpabiliser à cette idée: peut-être n'auraient-ils jamais dû sortir ensemble... il lui aurait au moins épargné toute cette peine, et elle serai restée l'Evan que tout le monde connaissait. Il se sentait réellement désolé de la voir dans cet état, même s'il était loin de se douter de la vraie raison qui se cachait derrière tout ça. Il la prit par la main et lui embrassa les phalanges, les yeux baissés. Puis leurs regards se croisèrent et il dit:

- Tu me le dirais, si quelque chose n'allait pas, n'est-ce pas?

Il essaya d'ailleurs - en vain- de sonder son âme, mais elle ne laissait rien transparaître. Il attendit donc la réponse de la jeune fille, en tirant les dernières taffes de sa cigarette, dont le mégot alla s'écraser contre le tronc d'un arbre. Cela ne faisait pas tellement longtemps qu'il avait repris la clope. Il avait repris ses habitudes de fumeur à vrai dire à partir du moment où son manager avait commencé à insister pour les faire rompre, Evan et lui. Depuis, il n'arrivait pas réellement à s'en passer, taxant au besoin les cigarettes de ses confrères, lorsqu'il n'avait pas eu le temps de passer en acheter. Il avait aussi repris ses habitudes de coureur de jupons, couchant à droite et à gauche avec la première venue, souvent après s'être enfilé plusieurs verres de whiskey, mais il allait éviter de mentionner ce petit détail à Evan - elle n'avait certainement pas besoin de penser (à tort) qu'il était passé à autre chose alors que ce n'était pas réellement le cas. C'était sa manière à lui de réagir, lorsque tout partait en vrille: tout envoyer en l'air.

(bon, c'est pourrave, mais je me rattraperai au prochain – Something to confess ; William & Evan 828200

– Something to confess ; William & Evan 828200

)

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Il était rare de voir William nerveux comme il pouvait l’être à ce moment-là. Pour l’avoir fréquenté durant de longs mois, elle pouvait se vanter d’être l’une des rares personnes à pouvoir interpréter n’importe quelle expression sur son visage. Y compris lorsqu’il tentait de les masquer. Mais elle ne pouvait pas l’en blâmer, son message avait eu quelque chose d’un peu effrayant et elle se doutait pertinemment que le jeune homme était inquiet par ce qu’elle s’apprêtait à lui dire. Et on l’aurait été à moins. Vous n’apprenez pas tous les jours que vous allez être papa, encore moins quand vous n’êtes plus avec la mère… La plupart du temps, on apprend d’abord la nouvelle, ensuite on quitte la mère. Mais l’Epsilon & la Sigma ne faisaient jamais rien comme tout le monde, il fallait croire. Au fond, Evan ne pouvait s’empêcher d’avoir l’infime espoir que cette grossesse, bien que non désirée, soit ce qu’il faille aux deux pour se rabibocher. Cependant, mieux valait qu’elle n’en attende pas trop, d’après les rumeurs rapportées par toutes ses amies. Des rumeurs disant que William, lui, n’avait pas perdu de temps et avait repris ses bonnes vieilles habitudes de tombeur de ces dames. Lorsqu’elle avait entendu cela, il lui avait semblé que son cœur avait manqué un battement, même si elle s’était donné du mal pour ne rien laisser paraître. Après tout, elle ne pouvait pas lui reprocher, ils n’étaient plus ensemble depuis quelques mois, car le jeune homme avait rompu sous prétexte que la fidélité et lui faisaient deux. Elle qui avait pensé pouvoir le changer, elle s’était lourdement trompée. Cela lui faisait du mal, bien entendu, mais elle ne pouvait rien y faire. La réponse du jeune homme ne trahissait aucun de ses sentiments. Il faisait aller… rien d’étonnant, quoi d’autre aurait-il pu répondre ? Agacée par sa propre bêtise, elle préféra se taire. Elle fut néanmoins surprise du regard inquiet que lui lança le jeune homme, comme s’il s’intéressait réellement à ce qui pouvait lui arriver. Partagée entre l’amertume et appréhension, elle lui répondit doucement.

- Je vais bien, ne t’inquiète pas pour ça.

Bien sûr, lui devait penser qu’elle n’arrivait pas à passer au-dessus de leur relation, ce en quoi il n’aurait pas eu tort, loin s’en faut. Il ne devait pas imaginer une seule seconde ce qui lui arrivait. Malgré tout, la sollicitude de William toucha Evan, il semblait vraiment inquiet pour elle. Au moins il n’était pas redevenu le monstre d’égocentrisme qu’elle avait connu près d’un an auparavant, ou plutôt qu’elle pensait avoir connu un an auparavant. Elle sentit son propre cœur s’accélérer lorsqu’il prit sa main. Durant quelques secondes, elle se laissa bercer par ce sentiment familier, comme si ces quelques mois n’avaient été qu’un cauchemar dont elle s’apprêtait à se réveiller. Comme s’ils étaient encore ce couple joyeux et amoureux qu’ils avaient été. Lâchant prise sur le contrôle qu’elle exerçait sur elle d’ordinaire, elle sentait son cœur s’accélérer lorsqu’il baisa ses phalanges. Oui, rien ne semblait avoir changé. Rien, si ce n’était qu’ils n’étaient plus ensemble, que lui couchait avec n’importe quelle fille passant à portée de main, et qu’elle était enceinte et stupidement encore amoureuse de lui. Comment les gens autour d’elle faisaient-ils pour passer aussi rapidement au-dessus de tout ça ? Elle qui paraissait pourtant si froide, si insensible, se surprenait chaque jour un peu plus en constatant à quel point ses sentiments pouvaient avoir raison d’elle. Tentant de reprendre le contrôle, elle se contenta de fumer, l’air indifférent. La réponse de William l’amusa. Oui, bien sur, il était le premier qu’elle aurait voulu appeler lorsqu’elle se trouvait dans une situation difficile, et le dernier qu’elle appelait en réalité. Ce n’était même pas comme s’ils étaient restés amis. Non, ils ne s’adressaient que rarement la parole, tout deux feignant une profonde indifférence. Si du côté du jeune homme c’était probablement le cas, du sien, pas vraiment.

- Non je ne te le dirais pas. A moins de n’avoir pas d’autre choix et là, c’est le cas.

Elle s’était montrée un peu dure dans ses propos. Elle se radoucit quelque peu, être froide n’arrangerait pas les choses, bien au contraire.

- Ecoute, ce n’est pas facile, je sais très bien que tu avais probablement des tas de choses à faire plutôt que de venir me retrouver ici. Et crois-bien que j’ai hésité au moins un million de fois avant de te donner rendez-vous. J’ai attendu longtemps, mais à présent ça ne peut plus durer, et de toute façon tu finiras par le savoir d’une façon ou d’une autre, alors autant que je prenne les devants…

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