Le soleil n'était pas levé depuis un long moment, mais j'étais déjà debout, étonnant n'est-ce pas ? En fait, j'étais supposé avoir un cours, seulement, en ouvrant mon ordinateur portable afin de prendre mes mails, j'ai eu la bonne, ou mauvaise surprise de constater que j'en avais reçu un de la part de l'université. Ce qui au premier abord m'avais bien intrigué. Je l'avais donc ouvert, rien de plus logique après tout. Question de ne pas laisser mes scénarios angoissants se créer dans ma jolie petite tête. Je fus grandement soulagée de m’apercevoir qu’il ne s’agissait qu’un message général envoyé à tout les étudiants de l’école. Un rappel de la grève qui régnait au sein du personnel de l’école.

Dans un soupir de soulagement, je me levai et entrepris de remplir mettre mes bouquins portant sur l’histoire de la mode dans un grand sac de toile en bandoulière. Je stoppai mon mouvement et regardai autour de moi, non mais qu’est-ce que je fais là. Quelle idiote ! S’il y a grève, il n’y a pas cours ! Ce que je peux être tête en l’air parfois, n’est-ce pas?! Ahhh, mais quelle imbécile, debout aux aurores (bon j’exagère un peu, mais quand même) pour absolument aucune raison. Je détestais la grève. Non mais eh!

Je laissai tomber sur ma chaise d’ordinateur et d’un clic rouvrit mon ordinateur qui s’était mit en veille automatiquement. Je me laissai choir dans mon lit et regarder mon plafond. Espérant naïvement me rendormir, mais soyons honnête, essayer de trouver le sommeil quand on était aussi éveillée, c’était une mission impossible.

Quelques minutes s’écoulèrent en silence, quand soudainement, un bruit provenant de l’ordinateur dérangea le silence apaisant qui régnait dans ma chambre. Je roulai sur moi-même et une fois sur le ventre, étirai ma tête afin de voir ce qui avait pu causer cette perturbation sonore me sortant sans préavis de mes pensées. Un mail, j’avais reçu un mail. Peut-être était-ce un message cosmique envoyé par le ciel souhaitant me sortir de la léthargie et m’activer un peu en cette journée ensoleillée. Qui sait !

Je me levai et m’approché et ouvrit ma boîte de courrier électronique. C’était un message de ma mère. Étonnant, c’était bien rare qu’elle aille le temps de m’écrire, après tout, elle travaillait presque en tout temps. J’ouvris le courriel qui avait pour titre : un petit coucou à ma petite puce. Et bien, un élan d’affection surprenant. Qu’est-ce qu’elle veut ? Je l’aime ma maman, mais ce n’est pas dans son habitude d’avoir du temps pour ce genre de truc.

Salut ma chérie,
Comment vas-tu? Bien j’espère ! En tout cas, moi je vais particulièrement bien ! J’ai rencontré quelqu’un ! J’espère que tu en as fait autant, aucune mère ne voudrait avoir pour enfant une vielle fille après tout ! ahaha ! M’enfin, nous avons pensé aller jouer au golf lorsque tu viendrais faire un tour durant tes vacances! Je sais que tu n’en as jamais fais, et je ne voudrais pas que tu fasses des bêtises, maladroite comme tu es ! Donc, pense à apprendre à jouer avant de venir faire un tour à la maison!

- Ta maman qui t’aime xx

Je roulai les yeux, elle était bizarre ma maman ces temps-ci ! C’est une femme extraordinaire, mais je n’ai jamais vraiment créé de lien mère-fille avec elle mise à part dans le cadre de son travail. En tant que femme, c’était un modèle, mais en tant que mère, c’était autre chose. M’enfin bref, n’en parlons plus! Apprendre à jouer au golf, quelle galère. C’est pas que j’aime pas les sports, mais pas du tout, c’est plutôt que je suis un désastre ambulant! J’aimerais être une giga pro, sisi, seulement, je n’ai aucune dextérité en tout ce qui attrait à une habilité sportive, mise à part la marche, et peut-être le jogging, et encore !

Mais bon, quand y fallait y aller, y fallait y aller ! Principe simple, mais dans de tel cas si difficile à mettre en action! Je me levai et troquai mes pantalons en jean couleur sable pour une légère pair de short en toile brune pâle et une camisole blanche un peu décolleté, mais pas trop, très ouverte sous les épaules, laissant un peu voir mon soutien gorge vert kaki en dentelle. Je rentrai le vêtement dans mes shorts et enfilai une ceinture brune tressée et des espadrilles brunes et blanches. Fin prête, j’attrapai ma sacoche, un sac de toile en bandoulière couleur crème imprimé de peace couleur moka.

Bon et bien, quand on est habillé, on est prêt à partir non? Je sortis sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller ma colocataire et allai au starbuck coffee m’acheter un petit café vanille française et un muffin aux fruits, rien de mieux pour commencer la journée ! Je me dirigeai ensuite vers l’arrêt de bus, car, même si j’en avais largement les moyens, je préférais prendre l’autocar. Peut-être cela parait-il stupide à vos yeux, mais c’était selon moi plus écologique. Je n’eus pas à attendre très longtemps, une fois dans le bus à destination du club de golf le plus prêt, je dégustai mes emplettes.

Une fois arrivé au centre de golf, j’allai me louer des clubs et filai sur le terrain. On me proposa un professeur pour me montrai les bases, mais je souris et dis d’un air supérieure que j’étais autodidacte. M’enfin… ce ne devait pas être bien difficile jouer au golf, suffisait de viser les trous et de frapper la balle! Une fois sur le terrain, j’observai les autres personnes jouer et lorsque je crue avoir compris le principe, je posai ma balle sur l’espèce de ‘’porte-balle’’ puis me préparer à frapper, adoptant une position qui me paraissait très professionnelle. (mais qui ne devait pas l’être du tout, mais c’est un détail!)

Je pris mon élan et BANG ! Je frappai la balle qui fila aussitôt, tel un météore. Mais… elle ne partit pas du tout dans la bonne direction. Je suivis la direction de la balle et … ahhh… zut… Un jeune homme un peu plus loin eu la chance de la recevoir en plein dans le front, la galère ! J’accouru et m’agenouillai à ses côtés, il avait l’air vachement dans les vapes. Je me mordis la lèvre inférieure, signe de ma culpabilité et leva sa tête de ma main droite afin de passer ma sacoche sous celle-ci avec ma main gauche. Un peu de confort après un sale coup dans la gueule, ce n’est jamais de trop n’est-ce pas …?

« oh mon dieu, je suis désolée, je suis vraiment un désastre, une catastrophe ambulante, je m’excuse, oh mon dieu ! Est-ce que vous allez bien? Vous m’entendez? »

Je tendis ma main et lui montrai mes cinq doigts.

« Vous voyez combien de doigts???? »

Je regardai toujours le jeune homme ayant l'air vachement secoué étendu sur le sol, la tête posé sur mon sac à main, attendant un mouvement, des paroles. Je jetai un vif coup d'oeil aux alentours, quelques curieux nous observaient d'un regard semi-moqueur, semi-anxieux. Alors que d'autre n'avait même pas remarqué l'incident qui s'était produit à, à peine, quelques mètres d'eux. Bon, c'était bien une preuve que ce n'était pas tout le monde qui était observateur. M'enfin, je reportai mon attention sur le garçon mal en point gisant sur l'asphalte chauffé par le soleil. Je lui demandai combien de mes doigts il voyait en tendant ma main bien ouverte au dessus de ses yeux.

Il dit d'un ton moqueur de m'inscrire au plus grand tournoi de golf du pays si à la base c'était son front que je visais. J'éclatais honteusement de rire, je me sentais si idiote. Je retiendrais cet épisode périlleux de ma vie la prochaine fois que ma mère m'encouragera à aller pratiquer un sport quelconque pour lui faire plaisir. J'étais un danger public, une vrai catastrophe sur un terrain de golf, cet inconnu allongé devant moi en était bien la preuve. Quelques secondes plus tard, il répondit à ma question en disant qu'il ne voyait pas très bien, mais que si je n'avais jamais eu d'accident, je devrais en avoir cinq par mains. Réponse logique. Je riais encore un peu et rebaissai ma main. En y repensant un peu, ce n'était pas une question à laquelle on pouvait s'attendre à une mauvaise réponse à moins d'avoir, comme il l'avais spécifié, eu un accident ayant eu pour conséquence la perte d'un ou plusieurs doigts. En tout cas, s'il avait du mal à voir et une belle bosse au milieu du front, il gardait son humour.

Il me demanda soudainement, sur un ton toujours blagueur, si je venais souvent par ici, je riais de bon coeur. Il me prenait par surprise avec cette question sortie de nulle par, dans une telle situation je ne m'attendais pas à ces réactions de sa part, mais j'en étais plutôt soulagée. Je répondis d'un ton tout aussi moqueur que le sien :

« Je suppose que non, sinon cet incident ne serait probablement pas arrivé, à moins que j'aie fais exprès de vous envoyer cette balle dans le front pour une raison complètement farfelu comme d'avoir une raison de vous parlez, ce qui serait vraiment étrange et inquiétant. Au fait, je m'appelle Charlotte, Charlotte Baxter. »

Je lui tendis ma main et l'aider à se relever, passant un bras sous ses épaules, ramassai mon sac, puis l'aida à marcher jusqu'à l'une des tables cocktail situer un peu plus loin, sur une terrasse devant le restaurant du golf. Je lui tirai une chaise et l'aida à y prendre place et posai ma besace sur la chaise devant lui puis allai au comptoir et expliquai la situation tout en demandant un sac de glace pour ce cher inconnu que j'avais si brutalement frappé par accident. Je remerciai la serveuse puis retourner à la table et lui donnai les glaçons en m'asseyant face à lui.

« J'espère que vous ne m'en voulez pas trop ! » Dis-je un sourire gênée illuminant mon visage.