Je devais avouer que ces derniers temps, depuis que j'avais passé l'épisode de mon accident de voiture puis celui de l'hôpital, je me sentais assez différent. J'étais pas vraiment le genre de personne à changer du tout au tout à partir du moment où il commence à sortir avec une fille, ca n'avait jamais vraiment été le cas, que ce soit avec Maxime ou avec Rowan pour les plus récentes, même si actuellement, aucune de ces deux là ne pourrait en témoigner, l'une étant parti je ne sais où et l'autre étant décédé. Non, j'avais pas changé en sortant avec elle, j'avais pas arrêté d'aller voir ailleurs si l'herbe y était plus verte et je n'avais pas non plus arrêté de boire ou de fumer. Non, je n'avais jamais été ce genre de personnes, qui ne restent pas lui même rien que pour les beaux yeux d'une demoiselle. Même si ceux de Vraona étaient magnifiques. Comme le reste en fait. Je suis ni romantique, ni niais, ni même très gentil ; et à vrai dire, si c'était comme cela qu'elle me connaissait, et que c'était comme cela qu'elle avait décidé d'être ma petite amie, une vraie petite amie ; pourquoi irais-je devenir le petit ami idéal ? Ca n'avait aucun sens, enfin, je crois. Tout cela pour dire que l'en restant moi même, depuis ces épisodes difficiles, je me sentais comme quelqu'un d'autre. Je pourrais pas dire que j'étais heureux parce que ma soeur me manquait et que le décès d'Holly m'avait foutu un gros coup au moral, mais elles voudraient toutes deux que j'avance, sans elles malheureusement. C'est ce que je devais faire, j'imagine. Et avec une personne à mes côtés, ce serait moins difficile d'avancer dans ma vie.

Il fallait dire que depuis que les médecins de l'hôpital general de San Francisco m'avaient laissé sortir, mes nuits étaient loins d'être très très longues. Parce que mademoiselle ma petite amie la gamma, et bien, elles étaient loin de vouloir que l'on soit le couple le plus chaste et catholique de l'université, loin de là. Ainsi, je tombais dans les bras de Morphée souvent aux alentours de deux ou trois heures du matin, mais bon, c'était pour la bonne cause. Pour Vraona, je pense et je l'ai toujours clamé que je ferais n'importe quoi. Du truc le plus inutile à la plus rare violence. Ses désirs n'étaient pas des ordres, mais je ne me voyais pas vraiment lui refuser quelque chose. Lorsqu'elle passait la nuit dans la villa que je partageais avec Leevah, à mes côtés, et que ces lèvres venaient embrasser mon cou, je savais très bien ce que cela signifiait et je n'étais pas homme à dire que j'étais trop fatigué. Je n'étais jamais trop fatigué pour cette activité, qui me faisait perdre environ trois cent soixante calories parait-il. Cela faisait surement des années que je n'avais pas passé de nuits paisibles, et j'arrivais maintenant à en aligner plusieurs d'affilée, lorsque j'arrivais à la convaincre de coucher sous mes draps. Je m'endormais après elle, toujours, sans exception ; et je la regardais dormir, apaisé. Et au réveil, c'était la même chose, exactement. Ma main passait dans ses cheveux bruns avant que je n'embrasse son front. Ce n'était pas un rituel, ou une habitude ; c'était juste quelque chose que je faisais parce que j'avais envie de le faire.

Cela pouvait paraître bizarre -même si cela ne me semblait pas si hors du commun que ça- mais mon meilleur ami n'était autre que le cousin de ma petite amie. Je le connaissais depuis ma période delta où on passait pas mal de temps ensemble, accentué par le fait que j'étais très proche de Vraona et que je l'avais été aussi avec sa soeur, Stiyzanna. Et je savais que ces derniers temps pour le delta, ca allait pas très fort. Il n'avait pas voulu m'en dire beaucoup plus mais j'avais senti à sa voix au téléphone que ca n'allait pas fort. J'étais pas le genre de personne à étaler ma vie ou ce que je ressentais parce que ca n'était pas mon éducation, je n'avais jamais rien dit à mes parents qui se contre-foutaient de moi et je n'avais jamais voulu tourmenter ma soeur avec mes tas de problèmes, elle en avait déja bien assez pour elle seule. Donc je gardais tout pour moi, bien enfoui dans ma tête. La seule personne à qui j'avais un jour raconter ma vie, c'était Vraona. Vingt heures, DNA Lounge. Niko and Key. J'arrivais pile à l'heure, chose très rare, j'avais toujours eu l'art de me faire attendre, et arrêtais ma Dodge Viper devant avant de donner mes clés et un pourboire à un mec. J'entrais et vis la tête blonde du russe au bar, je me dirigeais vers lui et remarquais qu'il ne m'avait pas attendu pour boire. Il avait pris un peu d'avance, même si ce soir, je comptais pas essayer de tester mes limites. Je fis signe au barman de me servir mais de rien ramener pour mon acolyte. T'aurais quand même pu m'attendre pour commencer à boire. Puis, t'as pas l'air d'être à ta première. C'était pas son genre de boire pour boire, je commencais à le connaître pas mal quand même. T'es sur que ca va toi ?