the great escape
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▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto..

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MessageSujet: ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. EmptyDim 30 Oct - 15:20



▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞
« No one knew your name or cared at school, everybody knows that kids are cruel. You went from troubled teen and became a beauty queen, I got mixed up somewhere in between. Now I'm losing my mind. My mind is missing, presumed lost, now I'm losing my mind, don't want you back no matter what. Everybody wants to know your name now baby, all I want to do is to forget. Everybody wants to know your name now angel, all I want to do is to forget. You took me in and shook me up inside, you got the stuff, the stuff that drives me wild. You wanted headlines; you wanted bright lights, I was just your cheap and easy ride. She's cool, she's cruel, and that's how you fall under the spell of a goodtime girl. »



    Le jour avait décliné sur la belle Californie, l’œillade jetée sur sa montre Fendi venait d’apprendre à Cadence que six heures de l’après-midi étaient passées. Pourtant, une chaleur humide stagnait malgré le mois de septembre fraîchement entamé. Cadence Marie Levy-Carcenac venait tout juste d’apparaître sur le riche continent, vaste terre promise et elle en avait déjà la nausée. Non pas que l’idée de vivre le rêve américain ne lui déplaisait mais elle avait besoin d’un temps pour s’acclimater, prendre ses repères et par la même occasion, prendre possession des lieux. Ses lunettes Prada isolant en partie son visage sans défaut des rayons du soleil, Cadence affichait son sempiternel sourire ravageur, ses sandales Ash Miami pointés vers la mini Cooper SD qu’elle était sur le point d’acquérir. Elle saisit le stylo chrome que lui tendait un vendeur aux cheveux poivre et sel et recouvrit le papier de son élégante écriture fine. Alors que l’homme aux cheveux poudrés lui remettait les clefs, une musique contemporaine prit possession du silence. De sa main libre, la jeune française saisit son cellulaire et le porta à son oreille. « Gaulthier. » salua-t-elle. Elle venait de quitter leur faste villa voilà une heure mais elle semblait déjà lui manquer. « J’ai une surprise pour toi, cette année les Levy-Carcenac fêteront noël prématurément ! ». Un sourire enjoué se colla sur son visage de porcelaine, rien n’était plus onéreux qu’un cadeau offert par un Levy-Carcenac, onéreux et empoisonné. Elle jeta les yeux au ciel devant l’impatience de son frère. « Moi aussi j’ai un cadeau à délivrer ce soir, prends ton mal en patience et trouve toi d’autres joujoux, c’est pas les poupées qui manquent à Berkeley. ».  Elle raccrocha et surprit le vendeur à la cravate verte criarde la contempler d’un air interdit. Elle ne savait pas si un simple commerçant parvenait à saisir la subtilité de ses métaphores mais elle lui rétorqua tout sourire et dissimulant son agacement. « J’adore l’esprit de noël. ». Son interlocuteur muet lui sourit, des étoiles nichés dans le creux des yeux. Cadence agita gentiment la main devant son nez pour le sortir de sa torpeur et lui indiqua le véhicule du bout du doigt. Malgré la difficulté dont il fut prit pour détacher son regard de sa crinière blonde, Lary ou Carl, quelque fut son nom, lui remit enfin le porte clef gris acier que Cadence arracha sèchement de ses mains tellement il était insupportable.
    Ce début de soirée commençait sous d’assez bons auspices, alors que les pneus glissaient sous l’asphalte, Cadence songeait au menton fraîchement rasé de Augusto et à ses irrésistibles yeux en amande qui dégageaient une certaine rancœur quand ils se déposaient sur sa silhouette. Une lueur malicieuse illumina son regard, pourquoi aimait-elle tant tourmenter l’esprit de ce dernier un peu plus que les autres ? Parce que leur cœur avait été façonné dans la même argile, réfractaires, ils étaient du même acabit et chacune de leur rencontre s’organisait d’incidents en bonne et due forme. Loin de l’ennuyer, la nouvelle version de Napoléon l’amusait au possible, elle se souvenait encore de la belle époque où la belle paire d’égoïste qu’ils formaient s’entendait à merveille. A chaque fois que les prunelles chaudes d’Augusto la cherchaient du regard, son cœur s’affolait dans sa poitrine, il constituait sa plus grande faiblesse et elle aurait pu lui accorder la moindre de ses requêtes. Fort heureusement, ce temps était révolu, l’assurance de Cadence n’avait cessé d’accroître et accorder des faveurs à untel n’était pas à l’ordre du jour. Trop fière d’avoir été une obsession pour le Da Volpedo pendant quelque temps, Cadence avait voulu pousser le vice jusqu’au bout et tester toute l’emprise qu’elle possédait sur son admirateur. La petite humiliation publique qu’elle avait soigneusement orchestré à la dernière minute, avait irrité la bête comme jamais et depuis la fascination mutuelle avait fait place à l’hostilité. Ses yeux se posèrent sur le feu rouge, la jeune iota fit sembla de ne pas l’apercevoir et enfonça l’accélérateur de plus belle. Les derniers kilomètres rapidement avalés par le véhicule flambant neuf, elle se gara à deux pas du 1475 Lombard Street et accorda un dernier regard à son reflet divin. Ses talons rencontrèrent ensuite le bitume et sa folle escapade se termina par le claquement sourd de la portière argent.

    La demeure était d’une allure respectable, pour n’importe quel passant, son aspect général criait le mot « riche » mais pour Cadence, le mot modeste aurait été plus adéquate. Habituée aux vieux châteaux français et aux maisons secondaires semblables à des palais, la plupart des autres maisons lui paraissait vulgaire. Elle leva son index fin vers la sonnette, maigre instrument qui allait annoncer à Augusto que sa marseillaise préférée était de retour. A peine avait-elle redescendue la main que la porte s’ouvrit sur une carrure qu’elle ne connaissait que trop bien. Cette familière peau bronzée et ce torse puissant qu’elle avait déjà eu l’occasion de toucher. Cadence sourit à l’air effaré de Augusto, elle en aurait parié son dernier sac Louis Vuitton édition limité, que le bel italien n’avait pas épousé l’idée d’une telle visite quand il avait émergé des bras de Morphée au petit matin. « Pardon. ». Cadence s’avança lentement à l’intérieur de la villa, obligeant le propriétaire à reculer de quelques mètres, et en prenant soin de ponctuer chaque pas par le merveilleux bruit de ses talons. Sans avoir été invitée à passer la porte, la belle blonde prenait d’ores et déjà ses aises, scrutant les murs blancs cassés et le mobilier neuf et coûteux. Un sourire amusé naquit au bord de ses lèvres, elle devinait que Augusto lui lançait actuellement le regard le plus méprisant dont il était capable et provoquer autant de passion chez lui, même après toutes ces années, continuer à la satisfaire. Ses prunelles se posèrent sur un fauteuil de cuir noir et elle s’y laissa délicatement tomber. Tandis qu’elle croisait les jambes, elle promena à nouveau son regard sur la mâchoire carrée hâlée. « Mais installe toi, je t’en prie. », dit-elle sur un ton de défi. Ses fines lèvres roses pâles se retroussèrent sur des quenottes aussi blanches que la craie. Elle vit l’epsilon haussait les sourcils, si dans un premier temps il paraissait décontenancé, la vanité, l’arrogance et l’impitoyable cruauté qu’il incarnait referaient bientôt surface. « C’est si minuscule ici.. elle n’est pas facile la vie étudiante… » soupira-t-elle pour le provoquer encore un peu plus. Feignant de se désintéresser de son hôte, elle caressait les bras de cuir de son trône avant de reprendre d’un ton faussement enthousiaste. « Mais passons, je suis venue requérir les services de mon guide préféré ! ». Cadence s’était levé d’un bond et poursuivait son inspection des lieux  de sa démarche gracieuse qui avantageait considérablement ses courbes. Sa silhouette se découpait dans une ravissante tenue estivale. Au fond de la pièce, la statue d’un homme clairement obèse et vêtu d’un unique drap en soie lui fit un clin d’œil. Cadence laissa échapper un rire, elle se tourna vers le méditerranéen et entonna de sa voix impérieuse. « Souvenirs, souvenirs, bienvenue chez le célèbre Gusto, alias le musée des horreurs. ». Elle concentra son regard viride sur l’apparence de grand monarque qu’Augusto dégageait tout naturellement. « Tu attends le déluge ? Allez, cesse de m’admirer et prends tes affaires Volpedo, on sort. ». Elle ponctua sa phrase par un claquement de langue sans appel et un regard blasé avant d’embrasser de nouveau le fauteuil, le temps que son casse croûte ambulant rassemble ses effets personnels.  
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Augusto P. Da Volpedo
there's no place like berkeley
Augusto P. Da Volpedo
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MessageSujet: Re: ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. EmptySam 5 Nov - 18:33


▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. Tumblr_lu6u2cIhXl1qgqyeio1_500



    Installé dans l’un des sofas moelleux qui trônait dans l’un des salons de la confrérie de l’élite, un verre à la main, mon visage tourné vers la fenêtre. Je regardais le soleil qui descendait doucement pour laisser la nuit faire son apparition tandis que ma jeune sœur ne cessait de piailler à propos d’un sujet qui ne m’intéressait guère. A vrai dire, j’étais bien trop arrogant pour m’inquiéter des problèmes quotidiens des autres. Néanmoins, par respect pour Camélia, je l’écoutais. Tout du moins, j’entendais sa voix tandis que je rêvassais à La tigresse rouge qui – je l’espérais – m’attendait bien sagement à la villa. Un peu d’amusement ce soir ne me dérangerait pas. La journée s’était étirée en longueur sans rythme ni piquant. Alors jouer avec la sensuelle Constance La Tour Dubois ne pouvait que m’encourager à prendre au plus vite mes jambes à mon cou pour la rejoindre prestement. Quelle délicieuse fin de journée en perspective. « Augusto ! Tu m’aideras, n’est-ce pas ? » La voix impérieuse de l’autre Epsilon face à moi me ramena bien vite et d’une façon assez brutale sur terre. Ses sourcils s’étaient haussés et elle attendait visiblement ma réponse. Positive de préférence si je ne m’abuse. Détachant mon regard de l’extérieur, je levais la main droite pour apaiser l’agacement de Cam et je répondis avec fermeté. « Evidemment. Qui d’autre que moi pourrait le faire. » L’aider en quoi, je n’en avais pas la moindre idée mais ma remarque parut lui plaire car elle esquissa un sourire satisfait. Parfait, son problème semblait régler et j’allais pouvoir plier bagages dans les minutes à venir pour rentrer chez moi. Avisant un plateau en argent sur une table basse, j’y déposais mon verre encore à moitié rempli. Avec la souplesse d’un félin, je me suis levé de mon siège et je plantai un baiser sonore sur le front de la deuxième Pelizza Da Volpedo. Pour moi, ce geste signifiait la fin de notre entretien. Elle dut le comprendre rapidement car elle laissa échapper un léger soupir exaspéré. Il en faut bien plus pour me faire culpabiliser. « Bonne soirée, on se voit demain. » Lâchais-je en guise d’au revoir. Avant qu’elle ne puisse rétorquer la moindre syllabe, je m’élançais vers la porte que je claquais fortement avant de quitter définitivement le pavillon des mauves après avoir pris le temps de saluer vaguement quelqu’uns de mes compères. Je savais pertinemment que Camélia aurait souhaité que je reste plus longtemps. Son tempérament de feu l’empêchait d’avoir énormément d’ami(e)s et parfois, elle s’ennuyait le soir sans moi. Or, même si j’appréciais énormément ma sœur, il était hors de question que je sacrifie ma vie sociale pour elle. Avoir de l’affection pour un membre de sa famille oui, mais le faire passer avant tout, jamais de la vie. Je me mis au volant de mon cabriolet et c’est à la vitesse de l’éclair que je conduisis avec hâte pour retrouver ma friandise préférée. Dès mon arrivée au domicile, je sus qu’elle était absente. Crap. Avisant un bout de papier qui trônait sur l’immense table de notre cuisine, je lus de son écriture fine et arrondie qu’elle était en rendez-vous pour une bonne partie de la soirée encore. Réunion qui concernait les prochains matchs de ses rouges. Décidément ses foutus iota n’en finissaient pas de me pourrir la vie. Il aurait été tellement plus simple que cette chère La Tour Dubois se décide enfin à les larguer sans ménagement pour rejoindre ceux qui régnait : A savoir ma propre confrérie. En tant que président, mon ravissement serait sans égal et elle pouvait d’ores et déjà être certaine que l’accueil serait à la hauteur de ses espérances. Irrité, ma main se crispa sur la feuille de papier qui se chiffonna sous l’effet de la colère. D’un geste empreint d’autorité, je la jetais dans la poubelle avant de sortir de la cuisine pour aller prendre une douche. Je n’étais pas du genre patient et attendre n’était vraiment pas ma qualité principale. J’allais appeler Kurt et deux – trois autres hommes virils de Berkeley pour que nous sortions dans San Francisco profiter de notre jeunesse. Et lorsque je rentrerai à la villa heureux, je m’offrirais le luxe d’assumer un sourire angélique devant la présidente Iota. Merveilleux moment en perspective. Je venais de monter trois marches pour me rendre à l’étage quand j’entendis soudain la sonnette de la porte d’entrée retentir. Sans savoir de qui il s’agissait, je maudissais déjà celui ou celle qui venait d’interrompre le déroulement quasi parfait de ma future soirée. Etant seul, je ne pouvais déléguer cette incommodante tâche qu’est d’ouvrir la porte. S’offrir les services d’un majordome : Futur investissement ici c’est décidé. Affichant une mine sérieuse voire même austère, j’ouvris la porte … Pour tomber sur Cadence Marie Lévy-Carcenac. Tous mes muscles se contractèrent et d’austère, je pris le soin de passer à glacial. Un dixième de seconde. C’est le temps qu’il avait fallu pour qu’elle me ruine ma soirée. Comme quoi j’avais bien raison : Cette fille n’est bonne qu’à empoisonner la vie de tous ceux qu’elle approche.

    M’interposant entre elle et la villa, elle ne tarda pas forcer le passage pour pénétrer dans ma demeure. Bon sang, qu’est-ce qu’elle fichait ici ? Venir ici était sans aucun doute, une unième provocation de sa part. Son pardon résonnait dans ma tête comme un affront que je ne pouvais supporter. D’un ton froid, je lui faisais remarque avec une sècheresse nullement dissimulée. « Pourquoi utiliser un mot d’excuse alors que ton but est de me faire sortir de mes gonds. En plus d’être une garce, tu es hypocrite. Rien pour plaire. » Le regard à la fois furibond et méprisant, je ne me gênais pas pour être grossier avec elle. Cette fille méritait tout sauf mon respect. Ce qui est un fort mauvais présage pour elle. Elle s’avançait le long du couloir comme si elle était chez elle : avec une assurance et une prestance à toute épreuve. Je l’observais et cet aplomb m’horripilait au plus haut point. Si je devais comparer Cadence à quelqu’un sur cette terre, nul doute qu’il s’agirait de Sandro. Je les détestais au moins autant l’un que l’autre. Même race, celle de la vermine. Une sous race destinée à m’en faire voir de toutes les couleurs et ce durant une période indéterminée. Je la suivis jusqu’au salon et c’est sous mon regard malveillant qu’elle s’installa dans le canapé. Prends tes aises ma jolie parce que dans dix minutes, tu seras à la porte de cette villa. Pour toujours. Sans possibilité de revenir alors profite tant que tu le peux encore. Sa proposition pour que je m’assieds également me fit froncer des sourcils. Comme si j’avais des ordres à recevoir de sa part. On se croirait en plein rêve. Par défi, je restais debout et mes bras se croisèrent sur ma poitrine pendant que je la toisais avec une méchanceté non feinte. Son sarcasme sur la vie étudiante de plus en plus chère tomba à plat car je ne pris pas le temps de répondre. Je n’allais pas me rabaisser pour ses jolis yeux. A vrai dire, seule m’importait sa venue. « Qu’est-ce que tu fais ici et que veux-tu ? » A peine, ces mots avaient franchis le seuil de mes lèvres que je compris le pourquoi du comment. Lui servir de guide, était-elle réellement sérieuse ? Pensait-elle vraiment que j’allais passer outre l’humiliation qu’elle m’avait fait vivre pour jouer le gentil garçon qui lui montre les moindres recoins de la ville et de l’université de San Francisco ? Oh mon dieu, fais en sorte que je garde un semblant de patience car si je perds mon calme, je ne réponds plus de rien. Et ce sera aux risques et périls de la blondinette. Je tiquais à l’entente d’un mot : admirer. Un rire puissant et totalement ironique se fit entendre dans la pièce. Le mien. « Arrête de croire que tu es le centre du monde Cady. » J’avais utilisais ce surnom qu’elle détestait tant avec une légèreté effrontée. De quoi l’énerver un peu à son tour. Après tout, l’échauffement des nerfs doit aller dans les deux sens sinon c’est d’un ennui mortel. Je n’avais pas d’affaires personnelles à prendre. Je venais tout juste d’arriver. Les clefs de ma voiture se trouver encore dans la poche arrière de mon jean et mon portefeuille qui contenait permis et compagnie se situait dans la boîte à gant. Néanmoins, j’attendis que mademoiselle daigne reprendre sa place au centre du canapé pour m’avancer jusqu’à elle. D’un mouvement vif, je pris l’un de ses bras et d’une poigne puissante, je lui tirais le bras pour le faire lever. J’avais été tout sauf doux. J’avais ressentis ses muscles se raidirent et un sourire de bonheur s’installa sur mon visage si parfait. Le sien par contre avait perdu de sa superbe car son sourire avait quelque peu disparu. Awesome, de quoi me mettre de bonne humeur. Enserrant un peu plus mes doigts autour de son bras, je marchais tout en l’obligeant à suivre mon rythme. Je martyrisais sa peau en espérant fortement que la trace de mes doigts y soit durant quelques jours. Qu’elle se souvienne à chaque fois qu’elle se regarderait dans le miroir que l’on n’importune pas Augusto Pelizza Da Volpedo. « Cesse d’être aussi lente et avance. Si tu n’es pas capable de marcher avec des talons, mets des ballerines la prochaine fois qu’il te prendra l’envie de venir m’emmerder. » Claquant la porte d’entrée avec vigueur, je poursuivis mon chemin sans la lâcher. Qu’elle crie grâce et qu’elle me supplie de défaire mon étreinte afin que son sang puisse circuler normalement. Je n’attendais que ça : Ecouter la jeune femme m’avouer qu’elle voulait que j’arrête. Mon sadisme atteignait son paroxysme avec elle. Cadence avait osé jouer avec moi une fois dans sa vie. Aujourd’hui, elle le payerait au centuple. Peu importe les conséquences, ses états d’âmes me laissaient aussi froid que le marbre. Une fois que nous sommes arrivés auprès de mon cabriolet, je l’emmenais du côté passager et j’ouvris en grand la portière. Sans bienveillance, je la poussais pour qu’elle entre au plus vite dedans. Et au passage qu’elle se fasse mal. Toujours adorable le Gusto, c’est bien connu. « Allez princesse, en voiture. Sinon le prince charmant que je suis va partir en te laissant sur le trottoir. » Affirmais-je en dévoilant un rictus de profond mépris. Sans attendant une quelconque réplique qui ne servirait à rien, je partis du côté conducteur pour m’installer. Puis je partis sur les chapeaux de roues. J’avais une rage intérieure tellement immense qu’il fallait bien qu’elle ressorte. La vitesse m’aidait à la canaliser. Que Cadence ait peur ou non à cause du compteur qui s’affolait me passer bien au-dessus de la tête. Dans mes souvenirs, il me semble que la jolie française avait toujours aimé vivre entouré par le danger. Ce soir elle serait servie. Ainsi soit-il.

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MessageSujet: Re: ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. EmptyVen 11 Nov - 18:41



▚ “Let me jump in your game.” ▞
« Hello, I love you, won,t you tell me your name? Hello, I love you, let me jump in your game. She,s walking down the street, blind to every eye she meets. Do you think you'll be the guy to make the queen of the angels sigh? Hello, I love you, won,t you tell me your name? Hello, I love you, let me jump in your game. She holds her head so high, like a statue in the sky. Her arms are wicked, and her legs are long, when she moves my brain screams out this song ! Sidewalk crouches at her feet like a dog that begs for something sweet. Do you hope to make her see, you fool? Do you hope to pluck this dusky jewel? Hello, Hello, Hello, Hello, Hello, Hello, Hello, I want you. Hello, I need my baby. Hello, Hello, Hello, Hello !. »



    FLASHBACK ON

    Une lumière éblouissante éclairait avec fatuité les tableaux anciens recouvrant les murs blancs craie de la demeure Pelizza. Cadence gravissait les marches soigneusement en compagnie de sa mère qui s’empressa de saluer chaleureusement madame Da Volpedo. La jeune fille ressentait un sentiment d’exaltation, ses yeux cherchaient avec empressement la familière carrure de statue grecque mais ne rencontrèrent que les sourires aimables des majordomes et femmes de chambre. Elle alla embrasser la maîtresse de maison et perdit son sourire quand elle aperçut Camélia serrer la main de Gaulthier. Une rivalité s’était rapidement glissée entre les deux femmes et la vue d’une seule des mèches brunes de Camélia donnait la nausée à Cadence. Elle pencha gracieusement la tête vers sa rivale en guise de salut et détourna promptement le regard vers le vieil homme italien, figure célèbre de la haute société et homme d’ordinaire sévère, qui l’inonda d’un sourire. Les deux fossettes de Cadence lui renvoyèrent son sourire et elle s’avança à sa rencontre. Les discussions allaient de bout en train jusqu’à ce que Levy-Carcenac père entraîna les hommes jusqu’au salon à cigare et leurs épouses prirent place dans le salon de thé adjacent. Cadence n’avait pas suivi le mouvement, s’assoir en face de Camélia sur un fauteuil au haut dossier bleu turquoise et engager une conversation faussement enjouée avec l’italienne serait d’un ennui mortel. Ses sandales à talon Guiseppe Zanotti l’avaient conduite jusqu’aux jardins baignés par la faible lueur des réverbères. Des roses rouges et blanches bornaient l’allée principale et de l’eau coulait des flèches de plusieurs angelots disposés en cercle autour d’une gigantesque fontaine. Cadence avait l’intention de s’en approcher quand une main dégagea sa nuque des longues boucles soyeuses blondes qui s’échappaient de son serre-tête doré. Un sourire spontané vint se nicher sur son visage radieux. « Gusto. », prononça-t-elle avec amusement. Elle se tourna vers lui et quitta lentement son étreinte. Immédiatement, ses yeux émeraudes se posèrent sur le classique sourire séducteur du Casanova. Elle sentit le rose lui monter aux joues mais ne laissa toutefois rien paraître de son trouble. Si au préalable, elle avait considéré Augusto comme une simple distraction, elle avait fini par revoir ses calculs après l’hospitalisation de Sandro, quand elle avait réalisé que le bel Augusto n’était pas uniquement une faiblesse, mais aussi un proche loyal. Avec quelques paroles, il l’avait élevée au statut de confidente et par la même occasion, il lui avait accordé sa confiance. Cadence revint brusquement à la réalité au contact de l’index d’Augusto caressant sa joue. Ce fut qu’à cet instant précis qu’elle remarqua l’intensité du regard de ce dernier. Voyant l’ambiance réduite à une niaise comédie romantique, elle jugea bon de le provoquer une énième fois. « Le vilain petit canard connait-il enfin des jours meilleurs ? ». Ses lèvres s’étirèrent en un sourire moqueur et les yeux d’Augusto furent gagnés par la frustration. Soudain, au lieu d’éprouver le malin plaisir habituel, Cadence s’en voulut et toute joie disparut de son visage. « Ce n’est pas ce que je voulais dire, excuse-moi. ». Elle se retourna, se préparant à rejoindre le petit comité qui s’apprêtait sûrement à passer à table quand la main puissante d’Augusto l’arrêta. « Le vilain petit canard réclame par-dessus tout sa bouchée de pain. ». Cadence ne put dissimuler son rire alors que Augusto la projetait dans ses bras. Elle observait avec ravissement sa tête de dieu grec s’avançait vers la sienne, ses lèvres pourpres flirtaient avec les siennes jusqu’à ce qu’une voix impérieuse les rappelle à l’ordre et fasse redresser Augusto comme si il avait été piqué sur l’instant. « On passe à table. ». Le ton était froid, sec et sans appel. Les prunelles de Cadence lancèrent des éclairs en direction de la silhouette de Camélia qui se découpait dans l’embrasure de la porte-fenêtre. Augusto sourit avec amusement. « On arrive ! ». Il avait le ferme désir de prolonger le petit moment mais sa sœur se fit plus insistante. « Papa te demande maintenant Augusto. ». Cadence ressentit la main de ce dernier se relâcher à son grand désagrément, elle aurait voulu qu’il envoie Camélia sur les roses, au sens littéral du terme et reste l’embrasser jusqu’à l’aube mais cela était malheureusement impossible. Il lui lança un regard d’excuse avec un dernier sourire en prime avant de s’éclipser derrière le dos de sa sœur. Celle-ci sourirait victorieusement, et Cadence se sentit contrainte de riposter. « Alors, ça se concrétise avec Gaulthier ? Enfin, tu sais que c’est une cause perdue n’est-ce pas ? ». Elle vit les lèvres de son interlocutrice se pincer d’agacement et une pointe de joie explosa en elle. Cadence se tenait maintenant au niveau de la porte fenêtre et la lumière intérieure illuminait le visage frustré de Camélia. La belle blonde sourit franchement et prit un air faussement désolé pour sa camarade. « Je pourrais te retourner ta remarque. ». La française se stoppa net et sursauta légèrement, elle se retourna un peu trop brusquement vers la grande brune, trahissant ainsi que la Da Volpedo avait touché une corde sensible. Cadence se reprit pourtant bien vite, tachant de reprendre un ton maîtrisé et dénué d’émotions. « Qu’est-ce que tu veux dire ? ». Finit de prendre des pincettes, Cadence en avait assez de voir Camélia se pavanait devant elle comme une petite fille de quatre ans, trop gâtée à noël à l’inverse de ses comparses. « Il va se marier, il te l’a dit je suppose.. Alberiga Emma Zanazzo, tu la connais déjà, sa famille possède la moitié du sud de l’Italie. ». Le sang de Cadence se glaça, elle avait l’horrible impression que Camélia s’était emparé de son cœur et le piétinait à coups de talon aiguille Prada. Des larmes lui piquaient les yeux et elle employait tous les efforts dont elle était capable pour retenir ces traîtresses. « Oh.. il ne te l’avait pas dit apparemment, sacré cachotier ce Gusto. ». Cadence haussa les épaules d’une manière indifférente, ce banal geste lui avait paru irréalisable mais elle le fit à la perfection. Le couloir qui menait à la salle à manger résonna sous les talons de Camélia. Les yeux de son bourreau détournés, Cadence s’autorisa à porter la main à son ventre et reprendre un souffle régulier en suivant Camélia à travers le long corridor. Elle ne pouvait pas se laisser abattre, même pas pour un Augusto Da Volpedo, elle n’avait pas été élevée ainsi, elle avait été élevée comme une Levy-Carcenac. Les deux femmes pénétrèrent dans la pièce maîtresse de la maison. Des meubles riches et anciens remplissaient la pièce, une longue table était dressée, pouvant accueillir jusqu’à une vingtaine d’invités pour les petites occasions et une nappe blanche, aux armoiries de la famille, la recouvrait. Tous ses pairs été d’ores et déjà installés, les deux frères jumeaux se faisaient faces, séparés par leur père, assis en bout de table. Le père de Cadence avait pris place entre Sandro et sa femme, puis venait Gaulthier, Francesca, et respectivement face à eux, une chaise vide et madame Da Volpedo. Camélia se hâta de s’assoir face à Gaulthier ne laissant guère le choix à Cadence. La jeune française rejoignit les convives, soigneusement placée entre Augusto et sa mère. Elle sentit que les yeux de l’italien cherchaient les siens mais lire à nouveau le mensonge d’Augusto dans ce regard qui se voulait si tendre lui était insupportable. Une dizaine de serviteurs tournoyaient entre les tables, bouteilles de vin coûteuses à la main et cloches fumantes renfermant les premiers mets de la soirée. Comme d’accoutumée, monsieur Da Volpedo remettait son sujet préféré sur le tapis, la tension entre ses deux uniques fils. « Tu vois Charles, tu en as de la chance, Marie et Gaulthier sont unis comme les deux doigts d’une main ! Alors que Augusto n’a même pas daigné à aller voir Sandro à l’hôpital, si je n’avais pas froid aux yeux, je m’aventurerais à dire que Dieu m’a donné deux crétins de fils. Mais je n’oserais pas, pensez-vous bien. »Il accorda un regard noir à chacun de ses fils, restés silencieux. Cadence sentit la main d’Augusto se refermer discrètement sur la sienne. Un frisson la parcourut à ce contact, elle savait que par ce geste Augusto recherchait la présence d’une alliée, quelqu’un qui comprenait la conséquence de chaque parole blessante de son père et un soutien, étrangement, elle se sentit pousser des ailes. « Oh, mais il y a été. ». Tous les regards se braquèrent vers elle en un seul mouvement, grand instant de gloire à la Levy-Carcenac, du sang allait être versé. Augusto trop stupéfait, avait oublié d’ôter sa main et Cadence s’en chargea pour lui, retirant froidement la sienne. « Tu ne leur as pas dit Augusto ? », dit-elle avec étonnement. Tout le monde était suspendu à ses lèvres et l’effarement se lisait clairement sur le visage de son voisin de table. Ne voulant pas les torturer plus longtemps, Cadence reprit d’un ton détaché. « D’après ce que l’on m’a expliqué, il allait se présenter à la chambre de son frère mais son égo a été blessé par … ». La jolie blonde n’eut pas l’occasion de finir son speech, l’italien s’était levé d’un bond, furibond devant le regard mesquin de Sandro. « Tais-toi Cadence ! ». Sa voix puissante avait retentit dans toute la pièce, arrachant un cri de surprise à madame Levy-Carcenac et entraînant la colère de son père. Après un paquet de réprimandes, Augusto avait quitté la salle, tombé en disgrâce, Sandro avait avalé la moitié des chocolats disposés sur un plateau d’argent se délectant du spectacle, madame Da Volpedo se confondait en excuse devant Cadence et sa mère tandis que les deux pères de famille étaient plongés dans une profonde discussion. Si Cadence n’avait pas était ainsi aveuglée par la nouvelle haine qu’elle ressentait, elle se serait aperçue que Camélia sautait pratiquement à pieds joints, trop heureuse de s’être jouer de la française. La visite des Levy-Carcenac fut écourtée, mais les familles se quittèrent comme si rien de tout ce tohu-bohu n’était arrivé. Revenue à l’hôtel, Cadence se réfugia dans sa chambre sans plus attendre, toujours souffrante de cette blessure béante qui était celle de la trahison. La jeune femme s’assit sur le petit tabouret dressé devant sa coiffeuse et ses prunelles se perdirent dans la contemplation du miroir. « Qu’est-ce qui t’a pris ? ». Cadence sursauta. A travers le miroir, elle put voir le visage de son frère. Gaulthier se tenait au centre de la pièce, les bras croisés, partagé entre l’amusement et la perplexité. Cadence poussa un soupir exaspéré. « Personne ne blesse un Levy-Carcenac, je ne te l’apprends pas, maintenant laisse-moi Gaulthier. ». Son double quitta la pièce, d’abord hésitant, mais le regard persuasif de Cadence finit par avoir raison de lui, la porte se referma et Cadence se retrouva seule, ressentant exactement tout le contraire des petites explosions de joie qui l’animaient en début de soirée.

    FLASHBACK OFF

    Quatre ans après avoir semé la discorde chez les Pelizza Da Volpedo, la magnifique française était de retour. Sa délicieuse petite tête d’ange masquant à la perfection la cruauté de son esprit vif. Ce fut sans surprise qu’elle découvrit que le fier italien n’avait toujours pas passé l’éponge, d’ailleurs la passerait-il un jour ? Cadence souriait doucement, fière d’elle-même et de son petit effet. Alors qu’elle s’était avancée dans le terrier du charismatique epsilon, le bon Gusto n’avait pas tard à lui cracher ses habituelles injures au visage. D’explosives retrouvailles en perspective, exactement comme elle les aimait. La iota se tourna vers lui, faisant tournoyer ses soyeuses boucles blondes au bout de ses doigts fins, apparaissant encore plus agaçante que jamais. Arquant un sourcil dans sa direction, elle rétorqua d’une voix traînante. « Démasquée, good job Scherlock, tu auras vite fait le tour de mon personnage. ». Cadence pencha la tête doucement, comme si elle cherchait un meilleur angle pour observer la bête tournait en rond dans sa cage. « Tu veux un bon point ? ». Le ton était cette fois-ci sec, aussi froid que celui de son interlocuteur, traduisant avec quelle grande méchanceté elle se foutait de sa gueule. Si son apparence ne laissait présager rien de bon, Cadence éprouvait un énorme sentiment de satisfaction, pour elle tout ceci était un jeu, et jouer avec les règles de son hôte ferait d’elle une invitée sans reproche. Elle ramena ses talons sous elle, ne faisant preuve d’aucune précaution comme si elle avait payé le fauteuil. Elle sourit face à l’ignorance d’Augusto, prenant son temps pour répondre, elle passa son index à la couleur satiné sur la table basse, comme si elle faisait une inspection des lieux et juger le propriétaire. « Devine Augusto, devine.. Ses yeux n’avaient toujours pas quittés la table et un nouveau sourire apparut sur ses lèvres en raison de la blague qui venait de se former dans sa tête. Augusto en soubrette, elle fronça le nez et se débarrassa de l’image cauchemardesque aussi vite qu’elle était apparu. Cadence garda cette idée pour elle, ne voulant pas lui faciliter la tâche pour halloween. Elle porta ensuite la main devant sa bouche, feignant de réprimer un bâillement avant de reprendre. « Je suis sûre qu’en remuant bien la petite noix qui te sert de cerveau tu pourrais faire des miracles. ». Sourire impeccable, elle attendait la sentence. Le Da Volpedo devait bouillonner comme jamais et ne se fit pas attendre bien longtemps. Alors que Cadence commençait à trouver le fauteuil à son goût, Augusto la saisit fermement et l’obligea à se hisser sur ses deux jambes. Cadence était outrée, il n’allait tout de même pas la jeter dehors et lui claquer la porte au nez. Pendant qu’il l’entraînait dans son sillage, Augusto reprit la parole, mettant fin à ses craintes, non il n’oserait pas. Cadence, regagna en assurance et se mit à marcher au rythme de son persécuteur, n’importe qui, passant dans la rue à cette heure, aurait pensé que les deux individus s’affrontaient à la course à pied. « Ne sois pas pressé Augus, on a toute la nuit devant nous. Et encore bien d’autres, Los Angeles est mon nouveau chez moi. ». Petite revanche pour le Cady de tout à l’heure. Elle était Cadence Marie Levy-Carcenac, lançait lui un boomerang et il ne manquera pas de revenir vous percuter de plein fouet. Ils s’approchèrent du cabriolet de luxe et Augusto s’empressa de lui ouvrir la portière. « Quelle galanterie.. ». L’epsilon la poussa sans cérémonie à l’intérieur du véhicule, ne se faisant pas prier pour lui pincer le bras au passage. « D’ac-cord. ». Elle observa Augusto faire le tour de la voiture est venir s’installer aux commandes tout sourire. « Je rêve ou tu m’as pincé ? Ton père aurait envoyé le prince charmant au coin Pelizza. A propos, qu’elle sera notre première visite ? ». Elle ignora le regard glaçait de son conducteur, trop concentrée à regarder ses dents blanches dans le rétroviseur. « Bon, tu le mets en route ton bolide ou j’ai gagné la corvée de t’apprendre à conduire ? ». Tais-toi Cadence, tais-toi, à peine avait-elle finit de cracher son venin, que l’italien avait écrasé le champignon. La iota ne parvenait même plus à distinguer les lampadaires extérieurs et l’asphalte était avalé sous les roues du monstre. L’adrénaline se mélangeait à la panique, Cadence n’avait qu’une envie, qu’il arrête cette virée d’enfer. Ses yeux grandirent face au compteur qui ne cessait de gagner des kilomètres par heure en plus. Le mal de la route, elle voyait déjà les gros titres des journaux du lendemain, « Deux héritiers finissent tragiquement au fond d’un fossé », « La française Levy-Carcenac a succombée ! ». Oh my ! Elle tourna lentement la tête vers le fou du volant, qui au contraire d’elle, semblait plus détendu. «Ensemble jusqu’à la toute fin, n’est-ce pas Gusto ? A cette allure, on se retrouvera plus tôt que prévu devant les portes de l’enfer. », dit-elle sarcastique. Mais ses paroles n’eurent pas l’effet espéré, l’aiguille continuait sa course et dansait avec le danger. « Allez ! Plus vite Pelizza, c’est tout ce que tu as dans le bide ? Je pensais avoir été clair, fais de cette soirée un moment inoubliable. ». Tentative pitoyable, elle savait qu’il ne ralentirait pas, même si cela ressemblait à un ordre, mais jamais elle n’avouerait que la peur lui tiraillait l’esprit, plutôt mourir.

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Augusto P. Da Volpedo
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MessageSujet: Re: ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. EmptyDim 13 Nov - 0:34


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    Chacun de nous le sait « La haine fait couler beaucoup d'encre ... Loin d'être innocente, elle laisse derrière son passage blessures et conséquences ... » La haine que Cadence et moi nous vouons mutuellement était sans nom. Du moins, en ce qui me concerne. Elle devait certainement faire partie de mon top 5 des personnes à maltraiter dès que l’occasion se présente. Et ce soir, elle se présentait fraîche comme une rose et resplendissante comme un rayon de soleil sur le pas de ma porte. Son sourire aurait illuminé tout homme … Sauf moi. Si elle s’attendait à un accueil, elle dut être bien déçue car elle reçut tout le contraire. Toutefois, ma technique de froideur ne l’émotionna pas outre mesure car la française s’appropria mon chez moi comme si elle était une invitée de marque. Elle allait devoir rapidement se mettre dans sa jolie caboche qu’elle était tout sauf la bienvenue ici. Qu’elle aille parader comme une princesse ailleurs que sous mon nez. Sinon, la migraine ne tarderait pas à m’envahir. Je la contemplais, elle et son manège si bien rôdé. Ce n’est pas ainsi qu’elle prendrait le contrôle et que je perdrai mes moyens. Foi d’Augusto. Haussant doucement mes épaules, comme fatigué par sa question rhétorique, je répondis du tac au tac. « Un bon point non, que tu déguerpisses avant que je te jette moi-même dehors, oui. » L’amabilité à l’italienne. Elle l’avait peut-être oublié mais je n’étais – et je ne le suis toujours pas – homme à me laisser marcher dessus. Qu’elle prenne les autres pour des moins que rien si l’envie lui chantait mais avec moi, elle tomberait sur un os. Toujours posté face à elle, la mâchoire contractée, ma crispation se faisait ressentir à tous points de vue. Une dizaine de minutes plus tard, je l’entraînais dans mon sillage hors de la villa. J’étais passé outre ses piques mordantes malgré l’envie qui me tenaillait d’écraser sa jolie petite tête contre n’importe quoi. A l’entente du « Gugus » ironique qu’elle prononça, je ne répondis points. Seuls mes doigts détruisirent un peu plus la peau de son bras. C’est fou comme le fait d’infliger une douleur physique à Cadence était reposant. Cet acte me rendrait presque serein. Néanmoins, elle avait raison sur un sujet : La nuit ne faisait que commencer et avec ce que je lui réservais, elle n’était pas prête de l’oublier. Une fois installé, elle reprit de plus belle la joute verbale. Avant de partir aussi précipitamment, j’aurai dû réfléchir trente secondes et prendre un ruban adhésif avec moi, juste pour avoir l’occasion de la faire taire, ne serait-ce que le temps du trajet. Ce serait toujours ça de gagné. Attrapant son bras, je fis mine de l’observer avec attention. « Une pinçure, où ça ? » Questionnais-je faussement innocent. Puis mes doigts la pincèrent fortement, de manière à ce qu’elle ait un bleu sur le bras sur le lendemain. « Ah oui, effectivement. Ce n’est pas joli, joli. » Contraction de mes lèvres en une grimace sadique. Alors Cadence, toujours aussi heureuse d’être venue aux Etats-Unis pour retrouver ce bon vieux tonton Gusto ? Je ne parierai pas là-dessus. Elle énonça la phrase de trop. A vouloir se la jouer provocatrice, elle en payerait les pots cassés. Et c’est ainsi que le cabriolet partit à toute vitesse sur les larges routes américaines. Les yeux rivés sur la route, je ne l’écoutais que d’une oreille peu attentive. Cependant sa remarque sur notre arrivée en Enfer plus vite que prévu me fit largement sourire. Sa phrase était d’une simplicité enfantine à analyser : Cadence craignait pour sa vie. Miss parfaite à toutes heures du jour et de la nuit n’était qu’une petite froussarde dès que le compteur s’affolait un tant soit peu. Du pain béni pour moi qui ne demandait que cela. L’effrayer de manière à ce qu’elle disparaisse de ma vue et de ma vie pour les décennies à venir. Avec nonchalance, je répondis brièvement. « J’ai déjà ma place de réservée auprès de Lucifer. » Elle par contre n’avait pas l’étoffe d’être un futur bras droit de Satan. Trop sensible pour cela, elle venait de le démontrer à l’instant même. Et sa pitoyable tentative de provocation le prouva sur le champ. Riant aux éclats comme si l’on venait de me raconter la dernière vanne à la mode, je me moquais ouvertement d’elle et de sa stupidité de blonde. Ce n’est pas avec Lévy-Carcenac que les préjugés sur la blonde universelle voleraient en mille morceaux. Au contraire, elle ne faisait que les renforcer. Mon regard quitta le goudron pour se poser sur son visage aux traits angéliques et c’est avec un rictus mauvais que j’affirmais goguenard. « Tes désirs sont des ordres. » Et sans perdre une seconde, mon pied droit écrasa encore un peu plus la pédale de l’accélérateur. Nous nous retrouvâmes collés à nos sièges à cause de l’accélération mais je ne lâchais pas pour autant son regard. Qu’elle hurle de terreur. Qu’elle se mette à pleurer comme une pauvre gamine terrorisée à l’idée de devoir marcher dans le noir. Qu’elle crie comme une hystérique. Je connaissais la route par cœur et je savais à la perfection les virages et les lignes droites qui se dessinaient. Nous étions en pleine ligne continue mais un virage serré arriverait d’ici peu. Trois … Je levais un sourire moqueur pour la persuader que l’enfer allait nous accueillir d’ici peu. Deux … Un cri, un gémissement, une plainte, allez Cadence, remue-toi, je ne vais pas attendre toute ma vie non plus. Un … accroche-toi à ta ceinture mon ange, tu vas avoir le tournis. Je tournais brusquement la tête et avec une agilité parfaite, je pris le virage et un crissement de pneus se fit tout de même entendre. Toutefois l’adhérence des pneus sur la route étant bonne, le ressenti fut minime. Je m’amusais comme un vrai gosse et c’est sur un ton léger que Cadence put entendre ma voix. « Ne vomis pas sur le siège s’il te plait, il est en cuir. Au pire arrange-toi pour que tout tombe sur tes vêtements. » Un véritable connard, voilà ce que j’étais. A son of a bitch comme le disent si bien ceux qui veulent insulter. Je ralentis un peu à notre entrée dans les rues de San Francisco. Je savais très bien où je voulais aller mais Cadence, elle l’ignorait de bout en blanc. Lui révéler ce que j’avais en tête aurait gâché tout le plaisir. Nous arrivâmes bientôt à destination. Une ruelle plus ou moins bien éclairée. Des femmes en tenue légère, maquillées comme des voitures volées, un air de vulgarité peint sur le visage. Sans émotion, je coupais le contact et j’annonçais avec entrain. « Terminus, tout le monde descend. Surtout toi en fait. » Mes dents d’une blancheur éclatantes scintillèrent dans la pénombre et pour prévenir tout tentative de fuite, je pris le soin de prendre les clefs de mon cabriolet avant de descendre rapidement. Sifflotant comme si de rien n’était, j’ouvris la portière de Cadence pour la tirer avec vigueur hors de la voiture. Puis je me dirigeais en la maintenant fermement vers deux – trois péripatéticiennes qui nous regardait bizarrement. La française se doutait-elle de ce que je lui réservais ? Rien n’est moins sûr. Pensait-elle que j’organisais un threesome. Là encore, mauvais réponse. Sourire enjôleur de jeune premier coincé sur mes lèvres, je pris ma voix la plus caressante. « Salut les filles, nouvelle recrue pour la soirée. Elle a un caractère de chien mais adopte se faire dompter … De n’importe quelle manière. » Clin d’œil appuyé pour bien me faire comprendre à l’encontre de ces femmes du trottoir. L’une d’elle gloussa sans retenue. Je sentais que cette chère Cadence regrettait à présent son idée de venir me déranger pour que je joue le guide. Pourtant, depuis le temps qu’elle me connaissait, elle savait bien que j’avais la rancune tenace et dès qu’il s’agissait de vengeance, ma perversité était sans bornes. Déposant un baiser innocent sur la joue de Cadence, je murmurais simplement. « Amuse-toi bien, je viendrai te chercher à l’aube … Si tu es toujours là. » Après ces quelques mots remplis de réconfort, je la jetais comme les autres prostituées. Puis je partis comme une fusée jusqu’à mon cabriolet et démarrai sur les chapeaux de roues. Mon plaisir ultime aurait été de la voir courir après la voiture comme une tarée en gesticulant avec frénésie. Au bout de la rue, je tournais à droite, pour bien lui montrer que je repartais chez moi et que je la laissais se débrouiller toute seule. Comme une grande fille. La réalité était bien évidemment tout autre. Une fois l’angle passé, je me garais et j’allais me poster pour observer la blondinette. Voir sa réaction face à une telle situation. Ce devait bien être la première fois de sa vie qu’une personne lui faisait subir pareil outrage. Sans état d’âme, je jetais un coup d’œil à ma montre : Encore dix voire quinze minutes et je retournerai la chercher. L’imaginer, mine déconfite et yeux brillants à ma vue, me fit ricaner méchamment. Pour la peine, je prendrai quelques clichés. Juste au cas où elle souhaiterait se venger. J’aurai des preuves compromettantes sur elle. Que la française ne l’oublie jamais : J’ai toujours deux coups d’avance sur mes adversaires, question de prudence. Cadence allait apprendre une règle essentielle ce soir : Humilier Augusto Pelizza Da Volpedo devant sa famille était passible de peine de mort. Chanceuse qu’elle était, j’étais dans un bon jour. Elle n’aurait le droit qu’à un petit moment d’horreur.
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MessageSujet: Re: ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. EmptyLun 14 Nov - 18:23



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« Mirror Mirror on the wall, How could I be such a fool? Mirror Mirror I can't see myself no more. Breathe, breathe in. Welcome to a town called Original Sin. Breathe, breathe out. Easy getting in, it ain't easy getting out. Cry, out loud, if you're in for penny, you're in for a pound. Don't, don't pause, you're just another sad case, another lost cause. Mirror Mirror on the wall, How could I be such a fool ? Mirror Mirror I can't see myself no more. A little mistake, and that's how you caught me, running around with little miss naughty. A little mistake, Am I seeing double? I see in your eyes you're gonna be trouble, you're gonna be trouuuble. Breathe, breathe In, if only you could see all the trouble I'm in. Breathe, breathe Out, another house of cards comes tumbling down. Mirror Mirror on the wall, How could I be such a fool ? »



    Cadence avait franchi le seuil de la demeure d’Augusto avec tout ce qu’il fallait pour faire une entrée remarquée, mais elle ne savait pas que sa sortie en serait tout aussi fracassante. Assise dans le cabriolet du maître de maison, la lumière intérieure éclairait son visage sculptural où elle affichait un sourire arrogant, bien trop contente d’elle-même pour avoir mis le bel italien dans une colère sans précédent. Mais son sourire s’éteignit trop vite quand une douleur lancinante lui parcourut le bras. Elle lança un regard noir au petit garnement de vingt ans avant de lui répliquer sèchement. « Très mature et très viril en plus de ça, mais je m’abaisserai pas à ton niveau. ». Que nenni, dès qu’elle en aurait l’occasion, elle ferait trébucher l’epsilon sur son talon Guiseppe Zannoti et sa jolie gueule rencontrerait le béton. Mais l’occasion se présenterait quand ils descendront du cabriolet rageur qui s’était approprié les routes californiennes. La panique grandissait, la pire sensation du monde à l’origine d’un tournis inégalable, mais il en aurait fallu encore plus pour l’abattre. Pourtant, Cadence pouvait observer la grande faucheuse se moquait ouvertement d’eux sur le bord de la chaussée de droite et les trois parques sur la chaussée de gauche, s’échangeant, toutes excitées, leur unique œil pour se délecter du spectacle, ciseau en main prêt à se refermer sur un fil. Elle sourit à la réponse de Augusto, évidemment et dans une loge VIP en prime, où avait-il acheté son billet, à l’aéroport de LAX ? « Tu as une trop grande estime de toi-même Gusto, il y a plus méchant que toi sur terre, comparé à eux tu n’es que True Heart Bear dans les bisounours. ». Et non Augusto, tu ne rêves pas, c’est bien le petit obèse tout rose. Sans grande surprise, Augusto l’écouta au mot et se mit à défier les lois de la gravité. Elle s’en voulut à elle-même d’avoir oublié qu’il la connaissait si bien, il n’était pas aussi facile à duper qu’un débutant au poker et les années avaient levé bien des mystères. Ses yeux jade plongés dans les siens, Cadence défiait son regard, le visage impassible, passée maîtresse dans l’art de déguiser ses émotions. Avant d’entamer cette joute du regard, la française avait pris conscience du virage qui arrivait à une vitesse affolante, mais les bras de la faucheuse indifféraient l’italien, préférant plutôt contempler la magnifique jeune femme se tenant sur son siège passager. L’admirable blonde serra les dents, il bluffait, elle en aurait mis sa main à couper. Le sourire moqueur d’Augusto lui donna un teint légèrement plus livide mais elle se força à rester stoïque. Le virage n’était plus qu’à quelques mètres quand elle prit la parole d’un ton sérieux. « Quand tu auras finit de me reluquer, tu pourras peut-être regarder la route. ». Elle lui jeta un regard dédaigneux et ils tournèrent la tête d’un même mouvement. Le cabriolet prit le virage à toute allure et Augusto causait de sa voix enjouée. La marseillaise roula des yeux, ce geste était devenu un tic en compagnie de l’epsilon. « Bien sûr, je vais te faire cette faveur, comme si j’en avais quelque chose à faire de ta foutue voiture, sans vouloir t’offenser. » La promenade se poursuivait dans les rues de San Francisco, inconnues encore pour Cadence et elle ne manqua pas de repérer quelques boutiques à grande enseigne. Puis, le paysage devint plus fade, les quartiers moins propres et les boutiques dénuées d’intérêt. Les habitations plus modestes et la peinture urbaine qui habillait les murs lui étaient douloureux à regarder et elle se demanda si un groupe d’infortunés n’allaient pas les assaillir pour voler le véhicule de luxe. Pendant que ses prunelles olive passer en revue la vitrine d’un magasin bon marché, Cadence remarqua un groupe de femme en bas résille et grossièrement apprêtées, de leurs bottes blanches en cuir jusqu’à leurs ongles rouge vif carrés. « Sérieusement ? », s’étonna-t-elle, un sourcil arqué à l’attention de son chauffeur improvisé. Voyant ses commissures s’étiraient vers le ciel, elle choisit de le provoquer encore et lui ôter son petit air supérieur. « T’arrives même plus à coucher avec des filles sans les payer, so sad. » Mais rien n’y fit, le Da Volpedo était bien trop fier de son esprit de génie et Cadence observa silencieusement son petit manège. Il l’extirpa de la voiture et ils se dirigèrent vers le troupeau de courtisanes. Les bras croisés, Cadence Levy-Carcenac observait la scène en sourdine, agacée par les piètres talents d’acteur de son compagnon jusqu’à recevoir l’un de ces baisers sur la joue. Avalant une réplique sanglante, elle le regarda tourner les talons avant de l’interpeller froidement. « Pelizza reste ici. », dit-elle sur un ton lassé tandis qu’elle le regardait courir comme un gamin de cinq ans vers une boulangerie. Qu’il était exaspérant, d’une part parce qu’il ne cessait jamais de se la jouer adolescent rebelle et d’une autre, parce qu’il la prenait pour une petite fille sans défense que l’on pouvait effrayer aussi facilement que de casser des œufs. Un sourire calculateur venait de s’inviter sur son visage parfaitement divin alors que la voiture disparaissait après un virage. Pour qu’elle idiote née de la dernière pluie la prenait-il ? La française ne doutait pas une seconde que l’italien se planquerait lâchement derrière une benne à ordure et se délecterait du spectacle, où était le plaisir sinon. L’aristocratique blonde adopta volontairement une mine déconfite et s’assit sur un banc à proximité comme une condamnée, incapable de trouver une simple solution, comme celle d’appeler son frère, pour se sortir du traquenard malveillant, orchestré de manière sadique par le vaillant Augusto. Un homme d’une trentaine d’années s’approchait déjà vers elle, légèrement timide sur les bords, un malaise sans égal se lisait sur son visage. Parfait, un nouveau client, il allait être servit. « Bon-bonsoir, je peux vous emmener ? ». Les yeux bleu pâle du jeune homme la fixaient et un demi-sourire gêné s’était figé sur sa figure bronzée en attente d’une réponse. De loin, il pouvait paraitre élégant avec ses jolies bouclettes blondes qui encadraient son visage, mais ses narines palpitaient d’un air grotesque et une profonde entaille lui barrait le menton. « Avec joie, traînez-moi jusqu’à votre voiture. ». La proposition avait été faite tout naturellement et Cadence affichait un sourire aimable, battant lentement des cils devant le visage incrédule du jeune homme manquant d’assurance. Avant qu’il ne lui réponde quoi que ce soit, la Levy-Carcenac prit les devants, leur économisant un temps précieux. « Dépêchez-vous, mes pieds ont assez frôlés ce trottoir pour le restant de ma vie. ». Cadence ouvrit rapidement son sac et s’adressa aux filles plus loin sans les regarder dans les yeux et ne pas éveiller les soupçons de l’epsilon qui devait s’esclaffer un peu plus loin. « Et vous, les… filles. ». Elle les gratifia du sourire amical, fortement usité en période de galas et bals de charité. « Vous crierez au secours pendant que le gentil monsieur m’escorte brutalement vers son véhicule.. Elle avait bien insisté sur les derniers mots prononcés, montant son plan avec brio et en moins de temps qu’il n’avait fallu à Augusto pour déguerpir. La iota avait posé discrètement et hors de vue sur le banc des billets de vingt dollars, récompense promise pour ses nouveaux pions avant de se saisir d’une bombe lacrymogène en un même mouvement. « Action. ». Telle la réalisatrice du prochain engouement hollywoodien, la française avait lancé l’ordre avec une autorité impressionnante. L’homme aux grands yeux bleus se saisit de la bombe férocement, la claquant sur le sol avec courroux et attrapa le poignet de la blonde, la forçant à suivre son rythme accéléré comme Augusto l’avait affectueusement fait moins d’une heure auparavant. Cadence se débattait comme elle le pouvait jusqu’à ce que son ravisseur ne lui bloque les poings et la jette sur le siège passager avec une assurance surprenante. Les femmes au rouge à lèvre vermillon crièrent comme elle leur avait demandé et la voiture démarra au quart de tour. L’histoire s’était déroulée sans aucun bémol, le pauvre Augusto devait se faire un sang d’encre, peut-être se maudissait-il pour la première fois de sa pitoyable vie pendant qu’il se précipitait à sa voiture et démarrait le moteur en tout hâte pour les rattraper. « Et si il ne nous suivait pas ? ». La nouvelle connaissance de Cadence venait de mettre fin aux songeries victorieuses de cette dernière, à sa grande exaspération. Elle leva les yeux au ciel puis décida que lui répondre était la moindre des choses. « M’emmener dans un endroit insolite, m’abandonner dans un quartier insalubre, assister à mon propre kidnapping et ne pas bouger le petit doigt. Bien sûr qu’il va nous suivre, comment affronterait-il les regards de nos parents autrement. ». Cadence vérifia son reflet dans le rétroviseur, apercevant même les deux cornes qui avaient naquit sur sa tête, avec la certitude qu’il n’en existait pas deux comme elle.« Fascinant ! », reprit son interlocuteur, les yeux habitaient par une admiration non dissimulée. Le sourire de Cadence s’intensifia encore plus quand elle vit le beau cabriolet arrivé à toute allure derrière eux, réglé comme une horloge. « Pourquoi.. ». La française avait déjà deviné la question qui allait poindre. « Parce qu’il est aussi sot qu’il n’est beau. ». Cette réponse mit fin à la conversation, il avait beau être bien serviable mais elle le considérait comme un meuble et les meubles ne parlaient pas. « Vous allez pouvoir vous arrêter là. ». Le beau diable qu’elle était, avait désigné d’un mouvement de tête gracieux un bâtiment au hasard où l’acte final allait pouvoir se dérouler. Son playmobil descendit et marcha d’un pas furieux jusqu’à sa portière avant de l’empoigner à l’aide de ses deux mains rêches. Comédienne dans l’âme, l’astucieuse iota prit un ton suppliant, capable d’émouvoir le plus insensible. « Je peux vous donner la somme que vous voulez, laissez-moi partir, vous me faites mal.. ». Sa voix se brisa, jamais personne n’avait vu Cadence aussi fragile, son regard apeuré brillait du même éclat que celui d’un enfant et ses lèvres rose pâle tremblaient faiblement. Tout public aurait été révolté par cette attaque injuste, comme une jolie fleur qui se faisait écrasée par un tracteur ou un jeune chiot que l’on abandonne sur la route. « Oui, c’est d’ailleurs pour ça que tu faisais le trottoir. ». Une vraie larme roula sur la joue de la française, elle paraissait si innocente que l’on pouvait la comparer à un ange. Cadence se cacha alors le visage et l’homme comprit qu’il devait alors lever la main, son geste fut stoppé par un célèbre italien, un populaire epsilon qui venait de se faire piéger comme un débutant.
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Augusto P. Da Volpedo
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MessageSujet: Re: ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. EmptySam 3 Déc - 18:19


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    « Peu importe à quel point on est résistant. Un traumatisme laisse toujours une cicatrice. Ça nous suit chez nous, ça change nos vies. Les traumas perturbent tout le monde mais c’est peut-être le but. La douleur, la peur et tout le reste. Peut-être que traverser tout ça, c’est ce qui nous fait aller de l’avant, ce qui nous pousse. Peut- être qu’on doit être un peu amoché avant d’être à la hauteur. » Revoir Cadence me faisait revivre le traumatisme de l’humiliation publique qu’elle m’avait fait subir alors que je l’appréciais réellement. Elle avait bafoué ma confiance et mon affection pour elle rien que pour le plaisir de me rabaisser devant ma famille. Je n’avais jamais compris ce qui l’avait poussé à devenir une mégère l’espace d’une phrase mais une chose était certaine : Grâce à elle, aujourd’hui, je ne me laissais plus aller à des confidences qui pourraient se révéler désastreuses pour ma petite personne. Se faire avoir une fois, d’accord mais pas deux. Elle était dans la même case que mon frère : La case des indésirables. Peut-être qu’elle ne le savait pas encore mais elle ne tarderait pas à le concevoir après la petite surprise que je lui réservais. « Un bisounours … » Répétais-je un brin pensif comme si j’analysais la possibilité d’en être un. A vrai dire, c’était tout réfléchit. Un sourire ironique se peignit sur mes traits et illumina mon visage. « Et toi, tu n’es qu’une pauvre rêveuse qui croit que tout le monde est gentil, tout le monde est beau. » Finis-je par dire plus durement. Je n’avais jamais eu le tempérament d’un bisounours et après le coup qu’elle m’avait fait, il pleuvrait des lingots d’or avant que je n’en devienne un. Foi de Pelizza Da Volpedo. Elle voulait paraître forte, au-dessus de tout mais je parvins à déceler une faille – certes minime – mais qui me conforta dans mon choix d’accélérer un peu plus : Une légère contraction au niveau de sa mâchoire. Blondie girl serrait-elle des dents, de peur que je nous envoie délibérément dans le décor ? Qu’elle se rassure : Je tenais trop à ma vie pour côtoyer le danger sans le maîtriser. Je parcourais cette route pratiquement tous les jours et je pouvais dire les yeux fermés le nombre de virages qu’il y avait. Mais ça, elle ne le savait pas. Je dois avouer que ce détail donnait une saveur supplémentaire à la situation que je jugeais ironique. Ses joues auparavant rosies par la provocation, s’étaient blanchies sous l’effet de la peur. Au bout d’un moment, qui aurait pu semblait être une éternité, je consentis enfin à replace mon regard sur la route. Sa réflexion grinçante ne me fit pas grand effet. Toutefois, je lui répondis par pure courtoisie. « Je te reluquais car je comptais le nombre d’imperfections sur ton visage. C’est fou, je n’avais jamais remarqué qu’il y en avait autant. » Allez hop, ça c’est fait comme dirait l’autre. Affaire suivante. Affaire qui se déroula dans un quartier mal famé. Je souhaitais que Cadence ne veuille plus jamais me revoir après cette soirée alors, il fallait frapper un grand coup pour que j’en sois débarrassé à vie. Sans lui demander son avis, je l’abandonnais sans autre forme de procès auprès des prostitués de la rue. Elle avait son sac à main avec elle. Il lui serait donc aisé d’appeler une boniche au secours pour que l’on vienne la chercher. Vexée comme pas possible, elle s’empresserait de m’envoyer au diable pour téléphone sans pour autant chercher à me revoir. Tout était planifié. Un stratagème qui n’avait pas de faille. Or, un grain de sable vint saboter ma machination si bien huilée : Un client qui l’emmena avec lui. Je n’étais pas très loin de la scène et j’avais pu remarquer les épaules tombantes de l’homme, sa carrure de gringalet notoire et des mains qui s’étaient tortillaient au moment d’interpeler Cadence. Autrement dit : un homme sans caractère pour ne pas être plus vulgaire. Toutefois la scène était magnifiquement bien jouée. Si je ne connaissais pas aussi bien la française, j’aurais pu me laisser prendre à son piège. Mais Cadence n’avait pas opposé une révolte assez ferme à mon goût pour que cela soit complètement crédible. Je suivis la voiture des yeux avant de sauter dans la mienne : Et voilà que maintenant, je jouais le rôle de baby-sitter. Elle me donnait des envies de meurtre celle-là.

    Appuyant avec une brusquerie non feinte sur la pédale de frein, je mis le point mort avant d’arrêter le contact de mon cabriolet. J’arrivais juste au moment où elle était censée se faire défigurer par ce soi-disant fou. Si ça ne tenait qu’à moi, je l’aurai bien laissé pourrir dans cette situation mais en voyant la main de son complice se lever en l’air, je ne pus que le retenir en roulant des yeux toutefois. Ma main vint s’abattre sur son épaule plus que frêle et d’un geste vif, l’homme fut projeté en arrière sans ménagement. Il n’eut pas le droit à un micro seconde d’attention de ma part. Mes yeux furibonds se posèrent immédiatement sur Cadence dont les yeux étaient rougis à cause des pseudos larmes qu’elle avait versé. Elle pensait avoir gagné la partie mais c’était bien mal me connaître. M’inquiéter pour elle, n’était réellement pas dans mes projets et elle allait devoir se l’ancrer dans le crâne très vite. Je ne m’improviserai pas superman à longueur de temps, juste pour son bon plaisir. Je la remis rapidement sur pied en posant l’attrapant sans délicatesse aucune. Mes doigts broyèrent sa chair et c’est d’une voix grondante que je pris la parole. « Stupide tu m’entends ! Stupide blondasse française qui ne se préoccupe que de son égo au lieu de sa sécurité ! » Lorsque le flot de paroles avait jailli de ma bouche, j’avais – au même moment – commencé à la secouer comme un prunier. Elle pouvait désormais dire adieu à sa chevelure impeccable. Des mèches virevoltaient dans tous les sens mais c’était bien là, le dernier de mes soucis. Cette fille était tout bonnement inconsciente et elle avait besoin qu’on lui remette un peu de plomb dans la cervelle. Il faut dire aussi que durant une minute, une angoisse m’avait assailli : Et si elle était tombée sur un pauvre dégénéré ? A voir le pauvre garçon qui devait sortir tout droit des jupes de sa mère, il y avait peu de chance pour que ce soit le cas mais le risque zéro est impossible. Alors oui, l’anxiété m’avait gagné un bref instant. Cependant, il ne fallait pas s’attendre à ce que je l’avoue la bouche en cœur. Plutôt me faire rouler dessus que d’admettre une pareille honte. Sans la prévenir, je la lâchais aussi brusquement que je l’avais secoué. Fou de rage, je repris de plus belle. « Si j’étais vraiment parti, tu aurais fait quoi ? Si ce mec s’était révélé être un psychopathe, tu aurais ri ? Epargne-moi le couple du « je savais que tu étais resté » parce que je suis déjà assez énervé comme cela. Tu te crois supérieure Cadence mais tu es juste pathétique. » Je venais de lui cracher ses mots au visage avec un mépris évident. Pour la blesser. La faire réagir. Je me doutais que c’était un peu une peine perdue d’avance mais qui ne tente rien n’a rien. Par la suite, je me mis à la pousser pour l’emmener vers la voiture afin que nous puissions repartir d’ici peu. Nous n’avions plus rien à faire dans ce lieu et je n’avais aucune envie de m’attarder. « En voiture. Et pas un mot sinon je te laisse aux mains de ton chevalier servant. » Enonçais-je d’une vois assez forte pour que le larbin de mademoiselle Lévy-Carcenac entende. Ce dernier rougit violemment et je répondis par un vague rictus sardonique. Je claquais la porte de mon cabriolet côté passager avant de me rendre face à l’homme. Comme je l’avais imaginais, il n’était pas un mauvais bougre. Juste beaucoup trop naïf. Se faire embarquer par une jolie blondinette devait mettre un peu de piment de sa vie. Et ce soir, il avait vu l’occasion de s’amuser un peu. Manque de bol, il tombait sur moi. Sèchement, je lui dis sur un ton péremptoire. « Va dans un bar, en boîte, fais-toi des amis au lieu de te faire embobiner comme un puceau pour te retrouver au milieu d’un conflit. Et garde cette vérité en tête : Faire confiance à une femme, c’est provoquer sa propre perte. » Ô cruelle affirmation qui ne pourrait sûrement pas être réfutée par Cadence si elle avait eu le loisir de pouvoir m’entendre. Je fourrais dans ses mains, un billet de cent dollars pour sa joli prestation de comédien de seconde zone et sans perdre plus de temps avec ce microbe, je montais dans ma voiture et démarrais sans parler à la passagère. Mon silence dura cinq bonnes minutes. Seule la radio en fond sonore faisait office de bruit. Sinon, nous aurions pu entendre une mouche voler dans l’habitacle. « Je te ramène chez toi, où résides-tu ? » Question on ne peut plus simple et qui avait une signification très claire : la fin de la soirée venait d’arriver. Pour ma part, je n’avais pas dans l’idée de passer plus de temps avec Cadence. Contente ou pas, c’était la même chose.

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MessageSujet: Re: ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. EmptyMer 28 Déc - 18:26



Little Red Riding Hood VS The Big Bad Wolf

Angel with devil's horns ..<< « Tire la chevillette, la bobinette cherra. » Le petit Chaperon rouge tira la chevillette, et la porte s'ouvrit. Le loup, la voyant entrer, lui dit en se cachant dans le lit sous la couverture : « Mets la galette et le petit pot de beurre sur la huche, et viens te coucher avec moi. » Le petit Chaperon rouge se déshabille, et va se mettre dans le lit, où elle fut bien étonnée de voir comment sa mère-grand était faite en son déshabillé. Elle lui dit : « Ma mère-grand, que vous avez de grands bras ! — C'est pour mieux t'embrasser, ma fille. — Ma mère-grand, que vous avez de grandes jambes ! — C'est pour mieux courir, mon enfant. — Ma mère-grand, que vous avez de grandes oreilles ! — C'est pour mieux écouter, mon enfant. — Ma mère-grand, que vous avez de grands yeux ! — C'est pour mieux voir, mon enfant. — Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents ! — C'est pour mieux te manger. » >>.. Augusto&Cadence Give them pleasure - the same pleasure they have when they wake up from a nightmare.
Alfred Hitchcock


    Une princesse européenne que toutes les jeunes américaines rêvaient d’être, vêtue des armoiries Levy-Carcenac et habitante d’un domaine dont le charme et la beauté titillaient la jalousie des gens aisés, comme un conte de fée qui ne s’arrêtait jamais. Cependant, ce monde féérique dans lequel se reposait la française présentait de nombreuses failles, se dérobant des yeux les plus naïfs. Il suffisait juste de survoler la douceur de son visage au timbre rosé, un fasciés conseillant de s’envoler et décrocher la lune, mais à l’instant où les ailes se déployaient, elles étaient aussitôt brûlées à jamais. Un monde où tout le monde est beau et tout le monde gentil, hélas mère nature n’était pas aussi bonne et en tête de peloton, on avait sacré Cadence comme une jeune femme dépourvut de tout sentimentalisme et dont l’égocentrisme avait atteint son paroxysme. Même si le peuple se mourrait, elle ne cessait pas d’écraser son échine de ses talons de cristal. Rêveuse ? Pas le moins du monde. Sa vie avait beau ressembler quelques fois au conte de Perrault, la créature aux yeux jaunes et à la crinière grise charbonnée n’en avait pas fait une bouchée et ce n’était pas faute d’essayer. Ces temps-ci, la bête revêtait les traits de l’idéal italien, exécrable et arrogant au possible. La iota laissa couler les paroles froides de son interlocuteur, elle pouvait se vanter de le connaître assez bien, distant, fier et ne servant que ses propres intérêts, le portrait était vite dressé, pas un bisounours en soit, ses dires de tout à l’heure avaient été bercés d’une douce ironie. La pluie de compliments continua de tomber sur le dédale de la route goudronnée, l’epsilon débitait ses douceurs, testant la résistance des pneus face à l’asphalte qui disparaissait à toute allure sous les roues du cabriolet. Mais au lieu de la révolter, provoquer des cris, exciter son incertitude concernant son apparence, il débloqua juste un sourire compatissant sa bêtise, à d’autres Augusto. « C’est sûrement l’affection que tu me portais qui t’a laissé pour aveugle. ». Ses commissures s’éloignèrent l’une de l’autre, élargissant son éternel sourire hautain, véritable bourreau, à lui seul il agaçait les esprits les plus sages. Non pas qu’elle soit nostalgique, elle voulait juste souligner la période où le bon Augusto Pelizza Da Volpedo l’avait appréciée, l’époque où la courtoisie avait été de mise et dont il n’avait pas fait abstraction pour lui plaire. Elle devinait que ce souvenir encore tiède révoltait ses pensées et sentait prématurément le regard ténébreux de sa vieille connaissance la foudroyer depuis le siège conducteur. Voilà qui ébranlerait sa fierté, lui rappeler la couleur de l’herbe menthe sur laquelle il la poursuivait, sourire aux lèvres, pendant une sereine partie de rugby ou encore les regards aguicheurs échangés à travers la foule dense des gens bien nés, se pressant devant les tableaux des plus talentueux. De surcroît, ses paupières se firent lourdes et elle le gratifia d’un regard enjôleur à travers ses longs cils, de quoi lui octroyer une grimace de plus et satisfaire son quota de goguenardise. A ce moment-là, encore ignorante du généreux bonus qui allait s’y ajouter en vue de ce qui se préparait.

    Petite scène de kidnapping improvisée, de fil en aiguille nous arrivions au moment crucial de l’histoire. Le héros, un italien à l’égo démesuré, certes acteur de seconde zone mais taillé dans la pierre pour attiser l’intérêt des spectatrices, venu secourir la jolie blonde prisonnière du méchant monsieur. Ce qui avait débutait par une soirée anodine, témoin de retrouvailles chaleureuses s’était mutée en une mascarade burlesque, digne de deux adolescents immatures essayant de tromper leur ennui. Dès que la main robuste s’abattit sur l’épaule de son ravisseur, la française put constater insensiblement les yeux, du pauvre client qu’il était, s’agrandirent de peur avant qu’il ne disparaisse de son paysage, propulsé dans les airs par le nouvel élu des studios Warner Bros. Le regard fragile de la iota osa rencontrer le regard emporté de son sauveur, prête à lui faire payer au centuple son abandon. Il ne fallut pas plus d’une seconde à Cadence pour voir qu’Augusto ne s’était pas laissé berner comme elle l’avait désiré. Constat fait, l’amateur qu’elle avait payé était loin de posséder la carrure de Sylvester Stallone, son regard semblait comme enfiévré par ses traits, retenus par ses gestes timides de fils à maman. Non ! Il n’allait pas non plus se mettre à pleurer l’imbécile, cherchant un quelconque soutien dans les yeux de la française, elle mit fin à son échange d’un battement de cil implacable. Ses pieds décollèrent soudainement du sol, en fait, tout son corps c’était envolé dans la nuit noire et le vent nocturne lui mordait la peau, ou plutôt les doigts de l’italien qui venait de l’assister dans son redressement sans qu’elle ne lui demande ses bonnes grâces. La mâchoire crispée, Cadence le regardait avec mépris avant de se dégageait de son emprise brutale, ne manqua pas de le faire aussi rudement que possible et entretenir sa colère. Mission réussie Pelizza, elle en avait marre, les remarques cinglantes, la promenade en bolide, la virée chez les prostituées, son manque de délicatesse et voilà qu’il grondait comme le tonnerre à présent. Il arrivait à l’agacer tout autant, sauf que son raisonnement comportait une erreur de calcul, quand les choses ne se présentaient pas sous ses yeux comme elle l’avait dessinée et que l’on suscitait son courroux, il ne fallait pas s’attendre à gagner la paix. What goes around comes around. Alors qu’elle se remettait de ses blessures, la colère du tonton Gusto était arrivé à son summum, ignorant le tintouin qu’elle avait effectué pour se dégager de son emprise, il reposa ses mains à l’endroit précis où il les avait laissé un instant auparavant et intensifia sa douleur. La terre semblait hurler sous ses pieds, son corps propulsé d’avant en arrière et ses mèches dorés se rabattant sur son visage scandalisé. Ce n’était pas possible, une vraie manie chez lui de prendre les gens pour des maracasses ou des bouteilles de jus d’orange fermées. Ses talons s’immobilisèrent enfin et elle le regarda furieuse. « Et c’est toi qui vient me parler d’égo, donnes-moi une leçon de bonté aussi, on aura fait le tour et ça me fera une belle jambe. ». Elle n’avait pas haussé le ton, ni tapé contre son torse ses poings fins s’obstinant à vouloir lui faire mal. Au contraire, elle paraissait calme, sa voix était portée par son sarcasme habituel et seuls ses yeux trahissaient son humeur colérique. Sa nouvelle coiffure, réalisée par les bons soins d’Augusto donnait une dimension encore plus inquiétante à ce calme insolite. Elle laissait le sentiment qu’elle prenait cette petite aventure à la légère, après tout, elle savait comment l’énerver. Il en rajouta une couche, essayant de réveillait son esprit de fille en sucre, lui faire prendre conscience des réalités, l’extraire de son monde de bisounours pour reprendre l’expression mais il ne réussit à lui arracher qu’un rire cristallin à peine caché. Les bras croisés, elle se demandait si il n’allait pas finir par se ruer sur elle et lui faire vraiment mal, il y avait de quoi devant sa posture provocatrice, Cadence dans toute sa splendeur. « Et si l’on commençait par se poser les bonnes questions... Si tu ne m’avais pas emmené dans cet endroit insalubre ? Si tu ne m’avais pas vendu pour rien afin que je fasse le trottoir ? ». Elle ne riait plus à présent, qu’il ne s’inquiétait pas pour cela, elle n’était pas ignorante des risques qui les entouraient, elle n’était pas née de la dernière averse. Si ils étaient ici l’un devant l’autre, énervés à s’en faire mal, crachant leur venin devant un inconnu comme un couple d’enfants pourris gâtés ne sachant pas quoi faire pour pimenter une vie dorée il y avait une raison, et cette raison s’appelait Augusto. Fautif, coupable, continuant à plaider naïvement devant l’évidence et remettant la faute sur la tête blonde qui avait juste demandé à visiter la ville. En une nuit, elle en avait vu de toutes les couleurs, toutes sauf celles qu’elle voulait réellement voir. « C’est bien ce que tu as fait non ? Réfléchis de temps à autres Gusto, dans le fond c’est toi qui es pathétique. ». Au timbre de sa voix, Cadence paraissait touchée, déçue, une femme blessée par la cruauté de son égal masculin, une vraie actrice dans l’âme en somme. Bien sûr, elle était désireuse de vengeance, plus les minutes lui échappaient et plus elle avait envie de mettre de la distance entre le brun ténébreux et elle. Mais son numéro ne dura pas bien longtemps, reprenant du poil de la bête, elle laissa planer sa menace dans l’air glacial de l’obscurité. « J’imagine bien la tête du papa Pelizza quand il apprendra dans quel genre de business son fils prodigue s’est embarqué. ». Ouupla, point sensible. Elle l’observait innocemment, une lueur maligne dans le regard. La française était tenace, tout comme lui, l’idée de poser le genou à terre lui était insoutenable, elle ne faisait pas dans la dentelle et frappait jusqu’à gagner par ko. Pas la seule à avoir hérité de ce caractère compétitif, avec Augusto, elle menait un combat un peu plus acharné, telle l’Hydre, à peine il lui coupait une tête qu’une autre repoussait et réciproquement. Le voilà qui la poussait vers le cabriolet. Serrant les dents, Cadence se demandait pourquoi elle n’avait pas emmené un fauteuil roulant avec elle si il tenait tant à la pousser partout, l’aider à monter en voiture, à descendre de voiture, à marcher dans la rue, à tenir debout sur ses deux gambettes, elle n’était pas paralysée au pire et elle savait que ce n’était pas par bonté de cœur. Prolongeant son silence, elle répondit à sa sollicitation par un regard appuyé et monta en voiture sans faire d’histoire, s’épargnant une nouvelle dispute en prime. Et encore une fois, il l’aider à fermer la portière. Cadence roula des yeux et regarda son reflet dans le rétroviseur. La fille qui se dessinait dans la glace ressemblait vaguement à la Cadence du début de la soirée, décoiffée, vêtements froissés, elle arborait à présent un côté sauvage qui lui plaisait assez. Vaniteuse, elle persistait et elle signait, souriant à son reflet, et feignant l’agacement à sa beauté naturelle. Sa contemplation fut troublée par une voix grave émanant à quelques mètres. Cadence tourna son regard kaki vers les deux hommes qui à présent se faisaient la causette. Mon dieu pinçait là, elle rêvait. Il venait de se faire sauvagement brutaliser et le voilà, le regard craintif, petit sourire amical devant son persécuteur, il était encore plus sombre crétin qu’elle ne le pensait. La dernière phrase de l’italien lui arracha un sourire narquois, c’était donc ça la philosophie du légendaire Augusto mais en l’appliquant aux mots, on ne pouvait que récolter les mêmes fruits, on respirait enfermé dans un cercle vicieux. Discernant parmi la pénombre la couleur du billet vert, Cadence accorda un dernier clin d’oeil à sa paumée de marionnette, il aura fait sa journée. Le chevalier servant grimpa en voiture, confiné dans son silence, il se mit à arpenter les routes environnantes. Non plus avide de parler, Cadence posa sa tête contre la vitre froide, regardant le paysage de son nouveau continent danser devant ses prunelles fatiguées. Elle reconnut le bruit de fond diffusé par la radio du cabriolet. On a bridge across the Severn on a Saturday night, Susie meets the man of her dreaaams. Toutefois l’envie de chanter ne se présenta pas, enfermés dans leur silence, paralysés par la fraîcheur de la nuit, la glace avait pris le temps de s’installer et Cadence ne comptais pas aller chercher son pic à glace. Au bout de cinq minutes qui paraissaient s’être étendues et étirées sur une demi-heure, l’epsilon brisa le silence, chassant le sommeil qui s’était presque emparé de son corps inerte. « 1475 Fillmore Street Western San Francisco. », dit-elle sur un ton neutre, contente que la soirée cauchemardesque prenne fin et de pouvoir s’enfoncer dans ses draps pour les quelques heures restantes à voir Morphée. Elle ne rajouta rien de plus, préférant pour compagnie le calme et le bercement de la voiture, maintenant que le feu de folie, point culminant de la soirée s’était éteint, elle ne comptait pas le rallumer, basculant dans une torpeur seconde jusqu’à l’arrivée au bercail. Les roues se stoppèrent sur le gravier annonçant sa nouvelle demeure, titanesque, prétentieuse, injuste pour plus des trois quart du monde entier, home sweet home. Mais Cadence n’eut même pas l’occasion de s’en apercevoir, aveugle devant la somptueuse maison, elle s’était endormie.
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Augusto P. Da Volpedo
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Augusto P. Da Volpedo
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MessageSujet: Re: ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. EmptyDim 8 Jan - 19:24


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    Sens du mot tuer : Provoquer la mort de. Synonyme de ce même mot : abattre, achever, assassiner, buter, crever, décapiter, décimer, descendre, écraser, égorger, empoisonner, exécuter, exténuer, exterminer, faire, fatiguer, faucher, flinguer, foudroyer, fusiller, guillotiner, immoler, lapider, liquider, lyncher, massacrer, occire, refroidir, saigner, trucider. Tel était mon état d’esprit en ce moment même. Je m’énervais généralement vivement mais en compagnie de Cadence, je battais les records. Elle n’avait qu’à articuler un simple mot pour que des envies de meurtres surgissent au plus profond de moi-même. Certaines femmes se font désirer dès la minute où elles ouvrent la bouche. Avec elle, c’était le contraire. Plus elle parlait, plus on mourait d’envie de la faire taire. Par tous moyens. Je me maudissais de l’avoir embarqué avec moi pour une virée. Me retrouver confiner dans cet espace clos qu’était ma voiture était tout sauf une bonne idée. J’aurai dû la chasser de chez moi, un coup de pied dans les fesses pour qu’elle déguerpisse au trot et j’aurai retrouvé ma sérénité. Peu importe qu’elle aille pleurnicher auprès de mon père ou pas. Il ne se serait jamais déplacé à San Francisco pour enguirlander son fils. Au pire, il m’aurait houspillé en me téléphonant. Rien de bien tragique. Mais non, j’avais joué mon caïd et nous étions maintenant coincé pour les prochaines heures ensemble. Autant dire que mon humeur s’en ressentait considérablement. Surtout que dans le genre « j’aime bien te provoquer pour voir au bout de combien de minutes tu exploses », La Lévy-Carcenac était une pro. Ou plutôt devrais-je dire une chieuse de premier ordre. Je refusais que mes yeux se posent à nouveau sur elle. Cadence ne savait que trop bien rétorquer. Cependant lui laisser avoir le dernier mot n’était pas dans mes intentions. Lui laisser clore une conversation à sa guise … Non, jamais. Ce serait comme admettre à demi-mots qu’elle avait raison. Et c’était bien au-dessus de mes forces. « Tu m’as rendu la vue le jour où ma sympathie pour toi s’est envolée. D’ailleurs, je te dois une fière chandelle. Au bout d’un moment, tu seras devenue sans saveur à mes yeux. » Autrement dit, totalement inintéressante. J’avais employé le terme sympathique pour ne pas reprendre celui d’affection. L’affection est un sentiment plus important que la simple sympathique. Et si jamais Cadence s’imaginait qu’elle avait eu le droit à plus, elle vivait en pleine utopie.

    La tuer ne faisait plus parti de mon plan désormais. Non avant de passer à cette extrémité aussi radicale, je souhaitais à présent la torturer jusqu’à ce qu’elle me demande grâce. Parce que mademoiselle venait de se faire « enlever » sous mes yeux. Machination merveilleusement orchestrée de sa part, toutefois je n’étais pas complètement dupe. Eh oui, ma grande, je ne suis pas né de la dernière pluie. Cependant, il n’était pas question qu’elle embarque dans la voiture de je ne sais qui et qu’il lui arrive je ne sais quoi. Parce que je sentais par avance que si l’un de ses ongles manucurés venait à se casser misérablement, elle me rejetterait la faute dessus sans aucune pitié. Alors je pris en chasse la voiture de l’abruti de première qui s’était appliqué à jouer cette mascarade. Arf’, il ne perdait rien pour attendre celui-ci. Mais d’accord, je préférais secouer les brettelles de la française auparavant. Tellement plus jouissif. C’est d’ailleurs ce que je fis dès que je bondis hors de la voiture. Sa chaire était meurtrie ? Ses muscles endoloris ? Awesome, mon bonheur était total.
    Se poser les bonnes questions. Ah madame était joueuse et elle voulait que l’on se pose les bonnes questions. Très bien, si c’était réellement ce qu’elle souhaitait qu’il en soit ainsi. Je ne pris pas la peine de répondre à ces deux interrogations tellement ces dernières me paraissaient insipides. Elle m’offrait dans une bonté sans égale le rôle du grand méchant loup ? Grand bien lui fasse, je n’avais aucun problème à endosser la panoplie. Mais qu’elle ose me porter responsable de tous ses malheurs de la soirée … Là, ça en était trop. « Qui est venu ce soir pour me provoquer ? Qui s’amuse à jouer avec les nerfs de l’autre ? Qui Cadence ? QUI ? » Le son de ma voix avait sensiblement augmenté. Il fallait que dans sa petite tête de blondasse sans cervelle s’ancre une terrible vérité : Si sa manie de jouer avec moi ne l’avait pas poussé à frapper à ma porte ce soir, elle n’en serait pas là. Parce que moi, jamais je n’aurai cherché à la revoir. Jamais. Elle ne représentait rien. Plus rien. Alors oui, le fait de la faire passer pour une prostituée avait germé dans mon esprit. Néanmoins, qu’elle avoue au moins ce fait inéluctable : sans attaque de sa part, il n’y aurait pas eu d’agression en retour. « Oh l’éternel chantage avec le père. Change de disque parce qu’à force, il va s’user. » Note à moi-même : Appeler mon père le plus vite possible pour lui annoncer que Cadence à trouver un autre guide et qu’elle ne souhaite plus que je l’aide. Il n’irait jamais vérifier la source de mon information. Laissant apparaître un sourire cynique, je repris la parole pour cette fois-ci prendre l’avantage. Chacun son tour mon ange. « Et j’ai quelques photos de toi en train de papoter avec des prostituées … Donc ce sera ta parole contre la mienne. Je pense que papa et maman Lévy-Carcenac ne seraient pas très heureux si je leur apprenais que j’ai surpris leur fille chérie dans une rue aussi mal famée. Non le coup du « je me suis perdue et je demandais mon chemin » ne marchera pas avec eux. » Et boum, autre chose à rajouter Cadence chérie ? Oui, qu’elle ne se méprenne pas, je suis perfide. Fier de ma petite prestation, je ne fis plus aucun commentaire. Je lui laissais le loisir d’assimiler la nouvelle. Et je me délectais par avance d’envoyer les dites photos aux parents tout en imaginant leur réaction outrée. Finalement, ma compagne croyait avoir le dessus mais j’avais toujours plus d’un tour dans mon sac, c’est bien connu. Un Pelizza Da Volpedo se bat jusqu’à la mort. Il ne connait pas le sens du mot défaite. Après mon monologue, direction la voiture pour elle comme pour moi. Game over, tout le monde à la maison.

    1475 Fillmore Street Western San Francisco. Parfait, elle n’avait pas rechigné à me donner le numéro et le nom de sa rue. D’ici une petite demi-heure à peine – si la circulation n’était pas trop mauvaise – je serai dépassé à vie de la française. Ce n’est pas que cela m’enchantait … Cela me rendait euphorique. Ravi de pouvoir enfin passer le reste de ma soirée comme je le souhaitais, c’est avec légèreté que je me mis à accélérer. Oui, écourter le plus possible le temps que nous passions ensemble était vital. Pour elle comme pour moi. Nos retrouvailles avaient duré bien assez longtemps à mon goût, il était plus que temps qu’elles se terminent au plus vite. Sinon, l’un de nous deux serait capable de tuer l’autre juste pour pouvoir démontrer sa supériorité naturelle et indéniable. Et me connaissant, je n’hésiterais pas deux minutes à tortiller le cou de la blondinette si elle osait me faire un autre tour pendable. M’emmurant dans un silence totalement voulu, je pus constater comme une bénédiction que la jeune femme ne cherchait pas à engager une nouvelle bataille verbale qui se terminerait de façon dramatique. Bon point pour elle. Qu’elle se fasse la plus minuscule possible jusqu’au moment où la voiture s’arrêtait au pas de sa porte. Ravi d’avoir la paix, mes doigts jouèrent avec les boutons de la radio jusqu’au moment où une musique douce se fit entendre. Elle enveloppa rapidement l’habitacle et c’est avec cette mélodie reposante en sourdine que je fis avaler à mon bolide les kilomètres. La soirée ayant été des plus riches en émotions, je sentais à présent le contrecoup. Les phrases des autres voitures avaient tendance à me brûler les yeux et ma façon de conduite était beaucoup plus lente qu’à l’aller. Il me fallut à peine vingt petite minutes pour dénicher l’antre de la française. C’est à ce moment-là que la voix de l’animateur radio se fit entendre entre deux chansons. « Flash spécial : Une panthère s’est échappée du Zoo de la ville en fin d’après-midi et elle serait actuelle du côté de Western San Francisco. Il est recommandé aux riverains de rester chez eux. Du moins, le temps que les autorités mettent la main sur le félin. » Un rire moqueur me monta à la gorge. Qu’est-ce que c’était que cette ânerie ? Les dirigeants du Zoo de San Francisco étaient tout de même assez intelligents et responsables pour ne pas laisser une telle bête s’enfuir dans les rues. Décidément, de nos jours, on ne savait plus quoi inventer pour grappiller des auditeurs. Je tournais mon visage vers Cadence, trouvant bizarre qu’elle ne réagisse pas plus à cette annonce. Après tout, son quartier venait clairement d’être désigné et d’être mis en quarantaine jusqu’à nouvelle ordre. A ma grande surprise, je la découvris plongée dans les bras de Morphée bien loin de toute panthère. Durant une fraction de sourire, un léger sourire nostalgique flotta au coin de mes lèvres. Quand elle dormait et qu’elle ne m’envoyait aucune vacherie, j’arrivais à retrouver l’ancienne Cadence avec qui je m’entendais si bien. Dommage qu’elle ne s’assoupisse pas souvent. Effleurant du bout des doigts son visage, je revins brusquement à la réalité. Cette ange blond qui se trouvait dans mon cabriolet avait accessoirement ruiné ma soirée et ruiné ma réputation quelques années auparavant. Il n’y avait pas lieu d’être nostalgique. Ce serait totalement déplacé. Elle n’était qu’une sorcière. Une mauvaise herbe que je devais arracher afin qu’elle ne s’immisce de nouveau dans ma vie. Ouste Lévy-Carcenac, tu n’es plus qu’un fantôme du passé. Un délicieux fantôme certes mais un fantôme tout de même à extraire au plus vite. Pinçant généreusement sa joue entre mon index et mon pouce, je la fis se réveiller grâce à ce geste peu sympathique. Le véritable tonton Gusto salaud et mauvais à souhait venait de refaire son apparition. « Terminus, tu descends et tu vas ronfler ailleurs que dans ma voiture. » M’exclamais-je sur un ton railleur. Pour bien lui prouver que je ne souhaitais plus l’avoir dans mes pattes, mes doigts appuyèrent sur le cran de sécurité afin de la ceinture se détache. Puis sans tarder, je bondis hors du véhicule avant d’en faire le tour au pas de charge. Me débarrasser d’elle pour éviter que les souvenirs de notre passé commun ne ressurgisse comme par malheur. Une fois rentré chez moi, je me promis de boire un grand verre de cognac avant d’aller me coucher afin que ses traits fins et parfaitement dessinés s’évanouissent de mes pensées. J’ouvris la portière côté passager et pour la énième fois de la soirée, je lui tirais le bras pour qu’elle se dépêche un peu de sortir. Je n’avais pas que cela à faire. Galant jusqu’au bout, je me décidais à l’escorter jusqu’au bout. D’un pas vif, je m’engageais dans l’allée obscure quand un grognement se fit entendre. Ah non, qu’elle ne commence pas à ronchonner sinon ma patience volerait en éclats dans moins de cinq secondes. Je me mis à la fixer tout en lui faisant les gros yeux. Comme un père qui dispute sa peste de fille capricieuse en un seul regard. Un nouveau grognement résonna dans la nuit. Cette fois-ci, j’avais une certitude : Cadence n’en était pas à l’origine car ses lèvres n’avaient pas bougé. Mais qu’est-ce que … Mes yeux s’agrandirent et je ne pus parler le temps de reprendre calmement mes esprits. « Une panthère … » Murmurais-je à voix basse. Tellement basse que mon chuchotement n’avait peut-être pas été perçu par la jeune femme. Le mec de la radio n’avait pas totalement tort … Une bestiole carnivore était bel et bien en liberté et elle ne devait pas se trouver bien loin de nous. J’étais on ne peut plus sérieux et elle devait bien s’imaginer que je ne blaguerai pas dans une situation aussi grave. Là, il n’était plus question de la laisser poireauter dix pauvres minutes sur un trottoir entourée de prostituées. Là, il s’agissait d’une question de vie ou de mort. De notre vie ou de notre mort. « Sans geste brusque, sors les clés de ta demeure, marche doucement et enferme-toi à l’intérieur avant d’appeler les secours. Il s’agit d’une panthère, Ils l’ont dit à la radio tout à l’heure. De mon côté, je vais partir vers la voiture et siffler de manière à ce qu’elle ne fasse pas attention à toi. » Les instructions étaient claires, nettes et précises. Sans possibilité de contre ordre. Pitié, qu’elle ne fasse pas sa pimbêche ou sa rebelle. Si elle ne voulait pas être dévorée en guise de repas nocturne, elle se devait de m’obéir. De toute façon, je ne lui laissais foncièrement pas le choix. Elle exécutait un point c’est tout. Déjà que je mettais ma vie en danger pour sauver la sienne … J’étais trop bon car Cadence mériterait de se faire déchiqueter comme un vulgaire morceau de viande. M’enfin, j’avais beau la détester en la mettant sur un pied d’égalité avec Sandro, je ne me voyais pas la jeter dans la gueule du loup pour sauver ma peau. En l’instant présent, je dirais plutôt dans la gueule dans la panthère. J’avais beau être un monstre sans cœur et sans âme, il faut croire qu’il me restait encore une conscience. Mes doigts étaient toujours accrochés au bras de la française. Je les fis lentement descendre pour qu’il attrape sa main que je pressais fortement. « Cadence, regarde-moi. Tu es prête ? » D’accord, elle venait tout juste de se réveiller, d’accord elle ne paraissait pas comprendre l’urgence de la situation mais il fallait qu’elle fasse entrer ses quelques neurones en contact tout de suite parce que nous n’avions pas toute la nuit devant nous. L’animal n’avait pas encore bougé mais dieu seul sait jusqu’à quand la panthère resterait dans son coin. Elle pouvait bondir d’une minute à l’autre et là, nos chances pour s’en sortir étaient plus que minimes. Alors que diable un peu de courage. Les français sont reconnus pour être un peuple de barbares composé de valeureux guerriers. Il était temps qu’elle le prouve et qu’elle fasse honneur à ses origines.

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MessageSujet: Re: ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. ▚ “The devil's voice is sweet to hear.” ▞ ..Cadence&Augusto.. EmptyMar 10 Jan - 22:41




Blondes make the best victims. They're like virgin snow that shows up the bloody footprints.




    C’était beaucoup plus fort qu’elle, un sentiment contre lequel elle ne faisait pas le poids, une émotion qui la contrôlait et la poussait à exécuter les pires choses qui soient. L’âme noire, quand une belle tête de vainqueur se dessinait dans son paysage, elle n’était pas prête de la gommer, mais plutôt lui redonner de la couleur. Une couleur rouge, témoin d’une ire débordante devant sa moue malicieuse tandis qu’elle capturait chaque moment de son chef d’œuvre. Deux possibilités s’offraient aux passants ne connaissant que sa silhouette propulsée par ses talons hauts, l’admiration ou l’irritation provoquée par sa démarche assujettissante. Pour les plus intimes, des options similaires s’offraient à eux, soit on adorait ses belles boucles blondes, soit on détestait sa prétention excessive, se félicitant d’avoir été épargné par un tel violent élan de vanité mais désireux de lui voler son identité. Tout paraissait tellement plus facile dans la peau de la Levy-Carcenac, parfaite sur toutes les coutures sans être lisse, vulnérable et ennuyante à endormir. Elle possédait aussi cette force de caractère, insoupçonnée derrière son apparence de jeune enfant, mais il était bien connu que qui s’y frottait s’y piquait. Brillante, sportive, cultivée, rusée, belle, ambitieuse, riche, mais aussi cruelle, sarcastique, agaçante, insensible, menteuse, arnaqueuse et puérile. De nombreuses qualités aussitôt compensées par les défauts idéals, le juste milieu en somme. Contrairement à la créature italienne, Cadence n’avait jamais fermé le livre qui renfermait leur histoire, un volume énorme qui contenait des années de récits et auquel elle comptait assurément rajouter de nouveaux chapitres. Cependant, la chose qui accordait de l’humour à cet ouvrage était qu’il ne ressemblait à aucune autre histoire. Bien loin des « and they lived happily ever after », le mythe avait commencé sous d’excellents auspices, là où les autres aventures se trouvaient contrariées par des éléments extérieurs, avant de prendre une toute autre tournure. Une simple erreur, un plaisir mesquin à assouvir, une vengeance injustifiée, une pulsion maniaque, chaque spectateur de la soirée ultime avait une version différente. A présent, l’écrivain se jouait de ses personnages, les réunissant à nouveau sous les mêmes nuages. Mais la jeune française était d’un mécanisme on ne peut plus compliquer, difficile à comprendre et dont l’acharnement ne portait pas ses fruits, bien au contraire. Une machine dont les secrets resteraient posés sur le papier à l’encre indélébile à tout jamais. Machine, ce mot grinçait aux oreilles, brutal pour cette angelot blond, pourtant, il lui sied à merveille. Son cœur n’était qu’une pompe au service du diable, maintenant sa douce merveille en vie et son acolyte paressait façonné du même bout de chair. Elle l’étudia, mutine, n’avalant aucune de ses paroles. Au fond d’elle-même, elle avait la certitude que si elle s’était habillée de lunettes à rayon X, tout ce qu’elle pourrait contempler serait les blessures encore ouvertes de l’epsilon, des entailles traumatisant sa fierté légendaire, trop profondes pour être pardonner un jour prochain. Si lui, avait appris à lire un Ley-Carcenac, il aurait pu démasquer le fou rire intérieur qui vibrait ses entrailles, en une nuit, elle lui avait tout ôté, le laissant à poil. Son secret, son amitié ambiguë pour son démon blond, son calme et une grosse part de sa fierté. Elle l’avait juste couvert d’un bout de tissu pour qu’il n’attrape pas froid, l’humiliation. Elle sourit à la lune dans une énième provocation. « Si tu le penses. Mais maintenant on ne connaîtra jamais le fin mot de l’histoire. », déclara-t-elle d’un ton détaché, presque peiné par un suspense insoutenable et un mystère sur lequel on ne lèvera jamais le voile. Il pouvait chanter les fadaises qu’il souhaitait, elle ne s’attendait pas à quelques gentillesses de sa part, ni à s’installer près de lui au coin du feu et feuilleter un album photo de leurs souvenirs. Nul crime n’était plus poussé que blesser l’ego masculin et plus grande épreuve il n’y avait pas que de le guérir. Elle resterait ce rêve agité, plus vrai que nature, dont il était désireux de se débarrasser. L’ennui était que sa vision des choses à elle n’était pas idem et cette fin ne lui convenait guère. Elle voulait un épilogue.

    Embarquée pour le kidnapping flegmatique de l’année, elle laissait son regard se promenait sur le goudron, enfermée dans un silence de réflexion. La voie était dégagée, la voiture filait vite, une symphonie caressant ses tympans aurait comblé cette promenade nocturne mais elle ne se permit pas d’en faire la requête. Son ravisseur aurait alors pris ses aises, se pensant invité à la saouler de paroles futiles et quémandant à se lier d’une quelconque façon avec cette princesse française dont la chair épousait son siège en cuir. Assurément le moment le plus excitant d’une vie misérable, où l’amour, la cool attitude et des amis ignorant les noms attribués aux planètes étaient aux abonnés absents. Ses pensées étaient perturbées par son regard insistant, ses iris sprinteuses, un coup se baladant sur la route avant de courir vers son visage parfait sans qu’un panneau stop n’arrête son manège. Le jeune garçon l’a mis un peu mal à l’aise, non qu’elle plaigne sa sottise face à la beauté d’une femme, mais elle se demandait s’il n’était pas un grand fan de ces comédies pour ado qui consistait à traquer la fille de ses rêves. De plus, son visage lui était étrangement familier, peut-être l’avait-elle déjà vu sur Berkeley. Avant qu’elle ne puisse approfondir ses interrogations, l’intrigue s’accéléra et c’est un Gusto des plus furibonds qui sorti de la nuit noire d’une attitude justicière. Batman criait-il sur Vicky Vale une fois échappée des griffes du Joker ? Elle n’en n’avait pas souvenir. Tandis qu’il brusquait son ouïe, lui paralysant presque l’audition, elle fit tous les efforts dont elle était capable pour se contenir de ne pas jeter ses pupilles vers les étoiles. Si l’envie lui prenait de continuer à jouer à question pour un champion, il remonterait les années jusqu’à leurs quinze printemps et elle n’était pas sûre d’accéder à la finale. « Le père Noël. Tu sais ce gros bonhomme rouge à la barbe blanche et aux bottes de femme. Il est juste derrière toi, plié en quatre et se payant la tête du Da Volpedo avec Tornade et Danseur. », railla-t-elle, n’ayant que foutre de son courroux et de sa voix mélodieuse pour un sourd. Elle était faite de poussière de fée, avec sa petite frimousse méditerranéenne têtue, on croyait nager en plein rêve. Elle était la bergère qui allait le rendre chèvre, de toys story soit dit en passant, une bergère mignonne qui rendait fou les cowboys. Celui qui possédait le lasso au moment même, qui frappait dans tous les sens aveuglement et sans réfléchir n’était autre que ce très cher Augusto, what a surprise. Elle le regardait une lueur d’amusement dans le regard, était-ce son orgueil qui discutait à sa place ou le vaillant epsilon n’appréhendait plus le terrible italien qui lui avait donné la vie. Il était la version romaine du père de la Levy-Carcenac, Cadence connaissait la notice des grands hommes influents et leurs réactions n’engendraient plus aucune surprise, pourtant, elle continuait à obéir comme si elle jouait encore à la poupée, le seul moyen d’obtenir du père L.-C. ce qu’elle désirait. Elle ne doutait pas qu’il patinait dans la même situation qu’elle et ne parlons même pas de la mama italienne. «J’en ai tout une tour Augusto, c’est comme les premiers amants, chaque disque est remplaçable. », annonça-t-elle sur un ton badin. Elle était loin d’avoir tiré toutes ses munitions, et un gilet par balle en bonne et due forme ne serait pas du luxe. Son annonce lui fit l’effet d’une douche glacée, figeant chaque molécule de son corps, elle souffrait en silence, voulant échapper à la cascade d’eau. Mais bien vite, les gouttes devinrent tièdes, puis chaudes, elles se prêtèrent à la température idéale. « Ouuh, calmons nos esprits fourbes un instant veux-tu ? Ne le fais pas s’il te plaît, je te le demande. Tu imagines la tête des Carcenac quand ils verront mes jolies boucles dorées dans cette ruelle pleine de professionnelles. Gusto, je t’en supplie, je disparaîtrai de ta vie. ». Elle baissa la tête de découragement, ponctuant sa tragédie. Sa lamentation aurait même pu provoquer l’émoi des arbres qui les entouraient, mais de là à attendrir le cœur de pierre de son guide qui la connaissait comme son livre préférée, la question était discutable. « Tut tut tut ! Et tu te crois crédible en plus, je ne te connaissais pas cette passion pour la photographie. Je t’imaginais surtout derrière l’objectif.. ». Elle le couva délicieusement du regard, autorisant ses prunelles à caresser ses épaules moulées comme si elle n’était plus du tout fâchée après lui. Retour en arrière, son regard éliminait les dernières années écoulaient et les ramenait à une époque délicieusement familière. « Malheureusement, mon père serait né de la dernière ondée pour oser croire que sa fille chérie abandonne la voie de l’art pour se prêter à une autre moins glorieuse. Tandis que ma mère, tu la connais bien, toujours à croire que ce petit monde de brute lui veut du mal et qu’il essaie de piéger sa malheureuse fille à des fins misérables, non dignes d’un homme. D’un homme tel que toi au passage. Efface-les, conserve-les et mets –les dans des cadres, j’en n’ai que faire Augusto. ». Sa petite tirade finie, elle le gratifia d’un regard victorieux. Insuffisant, le mot de la situation, il fallait ménager beaucoup plus d’efforts pour faire tomber la blonde en disgrâce. Il songeait sûrement que sa famille paniquait au moindre cliché alors qu’elle avait des choses beaucoup plus horribles à dissimuler aux yeux du monde. Les Levy-Carcenac n’étaient pas uniquement riches, leur fortune n’était pas tombée du ciel pendant que les hommes regardaient TF1 le dimanche matin et les dames faisaient la grâce matinée chaque jour que le bon Dieu fasse. Ils étaient des manipulateurs à l’état pur, les uns autant que les autres, des génies du mal.
    C’était reparti pour les montagnes russes, virages serrés, accélération soudaine, sensations fortes, étaient prévus au programme. Choses que redoutait effroyablement Cadence en posant son talon sur la moquette de la voiture, au moins le périple prenait fin.

    Le soleil frôlait le zénith et tous les nuages brillaient de leur absence. Ses deux ballerines grises rangées au pied de l’arbre, la jeune femme blonde s’aventurait sur le gazon menthe qui s’étendait à perte de vue. Un sentiment inexplicable prit soudainement possession de ses moyens, bientôt, elle tourbillonnait sur elle-même, rendant sa crinière sauvage. Des rires enveloppèrent sa robe pâle découpée dans un tissu léger. L’impression que les collines rirent avec elle de son bonheur. L’euphorie s’intensifia, la rendant presque hystérique. Puis soudain, ses jambes se dérobèrent, s’allongeant sur le matelas vert. Il lui manquait quelque chose, elle le sentait. Son installation improvisée ne trouvait pas le confort, puis enfin, le désagrément fut apaisé. Une fleur lui caressa la joue, façonnant un nouveau sourire ravie mais la fleur devint épine et une sensation de pincement s’en fit ressentir. La voix sans appel avait été décryptée comme un bourdonnement par son esprit endormi. Inconsciemment, elle amena la main à sa joue en feu et le métal de la ceinture manqua de lui percuter son visage. Puis ce fut son corps qui quitta la chaleur du véhicule sans son aval. Même quand elle était innocente de fatigue, il ne pouvait pas la laisser en paix. Comme un maître muni de sa règle en bois et continuant à taper coûte que coûte sur ses pauvres doigts malgré les bonnes réponses. « Lâche-moi, tu m’énerves. », dit-elle d’une voix agacée. Feignant être sourd, son escorte n’eut aucune réaction, il continuait à l’entraîner comme un automate dans l’allée, ses pupilles obnubilées par la porte blanche derrière laquelle elle disparaitrait. Pour toujours. Il le pensait tellement fort que les lettres pouvaient être peintes en rouge sur l’une des baies vitrées. Un grognement hurla à son oreille. Temps de réaction de l’epsilon : très long. Il avait enfin fini par l’entendre et éprouvait son mécontentement. Cependant, elle en fit abstraction, continuant à marcher et rêvant de son lit douillet. Toujours fixant ladite porte, elle sentit son regard noir la transperçait comme si elle avait tenu un propos des moins nobles. Grognement bis. Elle roula ses pupilles au ciel, s’il voulait attirer son attention, de bêtes paroles auraient suffi. Elle plongea son regard dans le sien, comme une invitation au combat, mais toute assurance s’envola quand l’expression de son adversaire fut capturée par ses prunelles. Figée, elle fixait ses lèvres bougeaient sans émettre le son grincheux habituel, comme un poisson hors de l’eau, elles étaient silencieusement agitées et sa voix venait de rendre l’âme. Elle était perdue, les sourcils de l’italien, d’ordinaire froncés, enlaçaient la racine de ses cheveux, agités par la surprise, et l’arrogance flottante dans ses yeux s’était envolée. Augusto lui faisait peur, absent, il ne lui accordait aucune attention, bien trop suscité par un sentiment qui avoisiner la panique. Cadence balaya les environs de sa chevelure blonde, cherchant la personne ou la chose qui la rendait transparente aux yeux de son interlocuteur mais l’objet de ses recherches demeurait invisible. Rien n’avait changé, les pelouses étaient toujours entretenues au centimètre près et toutes les voitures dormaient à l’endroit habituel. La sortant de son inspection, il reprit la parole vivement. Cadence le regarda médusée, par quel bourdon s’était-il fait piquer, ses paroles n’avaient ni queue ni tête ni corps. Il essayait une énième fois de se venger, de lui faire payer la note salé du plus détestable repas de sa vie. La mèche ne prendrait pas, elle était à une vingtaine de mètres de son antre et elle n’allait pas lui donner le loisir de mettre sa farce à exécution. Endolorissant sa main, il la ménagea de plus belle et elle planta son regard dans le sien. « Je ne crois plus aux contes de fée, ni à la fée des dents, pourtant, ces histoires me semblent beaucoup plus crédibles que ta panthère en liberté. Laisse-moi maintenant, retourne à ton royaume et permets-moi de rejoindre le mien. ». Phrase à peine finie, un nouveau rugissement se fit entendre, cette fois-ci plus claire. Le cœur au bord des lèvres, son corps se ratatina sur lui-même, la rendant aussi frêle que possible. Son sang se glaça pendant que son esprit fut emprisonné par un siphon qui désirait la noyer. Elle avait oublié chaque parole qu’il s’était évertué à prononcer quelques minutes auparavant. La seule chose qui harcelait son esprit était la séparation annoncée et sa folie délirante à vouloir attirer la panthère jusqu’à lui. Cette fois-ci, ce fut elle qui lui emprisonna la main avec une force insoupçonnée. « N’y va pas, tu ne peux pas risquer ta vie pour moi .. ». Sa voix se brisa, elle avait beau le maudire, elle se refusait de le laisser partir à l’aventure au cœur de l’obscurité. Etrangement, il ne l’indifférait pas autant qu’elle le songeait. « On va tous les deux tranquillement avancer vers la porte, tu me suis Augusto ? ». Elle le dévisageait apeurée, laissant glisser ses mains fines de part et d’autre de la figure du bellâtre. S’acharnant à capter toute son attention et le dissuader d’effectuer pareille entreprise. Doucement, elle l’amena vers la porte d’entrée, aucune panthère à l’horizon, ils avaient le temps de se barricader et rester sains et saufs. Cadence plongea la main dans son sac, sa main de porcelaine rencontra son cellulaire, puis son portefeuille, un tube de rouge à lèvre, une barrette, mais pas de clefs. Elle voyait l’epsilon s’impatientait tandis qu’elle se faisait plus frénétique. La vérité tomba aussi violemment qu’un caillou dans l’eau, elle les avait perdues. « Elles sont pas là ! Elles devraient pourtant, où est-ce qu’elles sont ? », une once de désespoir s’invita dans le ton de sa voix. Elle s’apprêtait à vider son sac sur le sol quand ses yeux rencontrèrent une silhouette aussi noire que le ciel, au bas de l’allée, le monstre avançait vers eux.

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