what is wrong with being crazy, man ?

Il valait mieux m'avoir en photo que chez soi, les soirs de season final. Maman l'avait bien compris depuis que mon amour des séries américaines avait été multiplié par dix durant mon séjour d'un an en france. Le fait de ne pas pouvoir regarder mes séries en direct, mais de devoir attendre le lendemain pour les regarder en streaming m'avait rendue folle et encore plus accro. Tout le monde sait que l'on aime toujours davantage les choses qui nous sont arrachées. Mes douze mois en france avaient été une pure torture, et à mon retour, j'avais obligé tous les soirs mes parents à regarder les nouveaux épisodes de mes séries préférées, à leur plus grand damn. Mais au fur et à mesure, ils s'étaient pris au jeu, devenant de vrais ados comme moi devant la télé, à pester, crier, et pleurer. J'avais réussi un tour de force, et je n'en étais pas peu fière. Malheureusement, j'étais toujours la plus folle de nous tous lorsque les fins de saison arrivaient, et bien qu'ils partagent mon amour, ils avaient encore du mal à comprendre mes réactions souvent excessives devant la télé. D'ailleurs, à l'université, je faisais attention à ce que personne ne soit dans les parages lors des diffusions. J'avais de quoi passer pour une folle et ruiner ma réputation pour encore quelques années, si quelqu'un découvrait ma folie. Mon ex petit-ami et sa chanson à la con avaient déjà rouillé par mal mon fil vert, alors mieux valait faire profil bas et cacher mes faiblesses, les gens me prenaient déjà assez pour une folle comme ça. Certes, la plupart des gens n'avaient pas fait le lien entre la dylan du grand et célèbre ezra jenkins et moi. J'aurais été dans un sacré merdier, si ça avait été le cas. J'avais déjà peur que cet incident compromette une potentielle carrière professionnelle en tant que médecin, malgré mes résultats excellents, alors si en plus, mon addiction était dévoilée au grand jour.. Mon avenir serait sûrement fait d'hibernation et de voyages réguliers pour qu'on ne me retrouve pas.

Et voilà, c'était terminé. Les dernières images, la dernière musique. Je venais de pleurer toutes les larmes de mon corps, puis de crier ma joie à tous les objets de ma chambre universitaire. Comme d'habitude. Je ne m'en remettrais pas avant quelques heures, je le savais, je me connaissais bien. Il fallait maintenant que je me fasse à l'idée que teen wolf, sans aucun doute dans mon top three des meilleures séries du monde, n'allait pas revenir avant une bonne année sur nos écrans. Là, c'était le moment le plus dur. Comme le deuil, vous voyez. La tristesse, la colère, le besoin de vengeance, la peur, et finalement, après quelques semaines, l'acceptation. Difficile, mais possible. Je savais que peu de gens comprenaient ça, et c'était bien dommage, puisque je me sentais bien seule à berkeley sur ce sujet. Je me regardai dans le miroir. J'avais le visage d'une pauvre idiote, mon maquillage avait coulé un peu trop, et je ressemblais à une fille de cinq ans à qui on a arraché un chiot. Hallelujah. Je filai vers la fenêtre et l'ouvrai en grand. Il y avait encore du monde dehors à cette heure-ci, et je décidai donc de prendre l'air dans le parc pour me remettre de mes émotions. Je me remaquillai en un rien de temps et me promis d'appeler ma mère en rentrant. Dans le couloir, c'était le calme parfait. Certes, nous étions chez les alphas, mais tout de même. Peut-être était-ce parce que nous étions dimanche soir, et que tous s'étaient couchés tôt pour attaquer la semaine de la meilleure manière qui soit. Enfin, c'était souvent l'image qu'on donnait aux alphas. J'étais loin d'être une poule, moi. Je descendis les marches de la résidence, et croisai les bras devant ma poitrine, comme pour me protéger de la douce brise qui rafraichissait l'atmosphère. Je replaçai une mèche derrière mon oreille en parcourant le chemin des grecs, m'enfonçant un peu dans la pénombre. Je jetai un coup d'œil à l'heure sur mon portable, avant de piquer un sprint pour me vider de toutes les émotions qui me rendaient complètement out of everything. Je finis essoufflée, assise sur l'un des bancs du parc. Au loin, je voyais certains se balader sur le chemin des grecs, et je détournai la tête pour observer les lumières de la ville à travers les arbres.

Parfois, je me disais que ma vie serait bien plus drôle si j'étais dans une série. D'accord, il y avait des drames, des morts mais.. la plupart des histoires d'amour finissaient bien, et il était rare que quelqu'un finisse seul. Je n'étais pas seule, à berkeley, et je le savais mais.. Je n'avais pas encore d'attaches profondes ici, même après tant de temps dans le coin. Peut-être était-ce de ma faute, à moi qui avais peur de m'attacher à quelqu'un qui serait susceptible d'écrire de nouveau une chanson horrible sur moi. C'était idiot, mais malgré tout, cette chanson avait bien changé mon comportement vis-à-vis des autres. J'avais l'impression qu'au fond, personne ne pourrait me connaître et m'aimer vraiment sans que ça tourne mal et finisse par m'enfoncer. Alors que je croisai de nouveau les bras devant moi, j'entendis quelqu'un approcher. eh merde, on peut jamais avoir du temps pour s'apitoyer sur son sort tout seul, ici ?

what is wrong with being crazy ? ▬ pv. dylan Dear Diary, today will be different. It has to be. I will smile, and it will be believable. My smile will say, “I’m fine, thank you. Yes, I feel much better.” I will no longer be the sad little girl that lost her parents. I will start fresh, be someone new. It’s the only way I’ll make it through. • VAMPIRE DIARIES

Puisque la vie ne tient qu'à un fil, je vais vivre à en crever. Parfois le ciel est bleu, parfois il veut nous éblouir rien qu'à lever notre regard vers lui. C'est en ces moments qu'il nous fait une sorte de promesse, la promesse que demain, tout ira mieux ! On se laissait glisser et goûter ainsi, cette dite vie. Elle est injuste, c'est ce que la plupart disent. Bon, il faut avouer que certains s'y plaisent énormément mais j'ai entendu plus de gens se plaindre que se réjouir de leur existence ! Néanmoins il faut être reconnaissant et accepter problèmes et tragédies car le bonheur n'est pas quelque chose de naturel. On ne naît ni heureux ni sachant être heureux, ça s'apprend ! Pour trouver une solution à nos problèmes, il nous faudra d'abord y résister et y faire face. Rien n'est impossible ! Bon d'accord, quelques choses ne sont pas impossibles ... Je n'ai encore vu personne marcher sur l'eau ou voler, ce qui est impossible. Tout ce qu'il fallait savoir, à mon avis, c'était que parfois nos esprits créaient des limites pour dire de certaines choses inconcevables alors que c'est totalement faux ! « Dis donc, aujourd'hui mes pensées papillonnent ...» , pensais-je , « Mes intentions ne sont pas mauvaises pour autant. » La vie est donc un voyage, on peut la représenter ainsi. D'ailleurs ce n'est pas la seule représentation que l'on peut faire, mais je croyais bien que c'était la meilleure étant donné qu'elle partageait le bon du mauvais. On disait donc que la vie était un voyage, certaines personnes connaissent des séjours/destinations paradisiaques avec tout ce qu'il y a de plus beau dans cet univers ! Une destination où elles ne connaîtront plus la souffrance et ne se souviendront plus de rien qui puisse les replonger dans leurs regrets et leurs confusions passés. D'autres par contre, se retrouvent dans un lieu dénué de paix, un lieu où la misère, la souffrance et la douleur règnent. Bien évidemment, peu importe les destinations que nous prenons, on atterrira tous au même endroit, ce sera le seul point commun. Autre chose ! Au cours du voyage, chacun de nous emporte avec lui des choses qu'il devra utiliser. Pour certains, ces choses représentent un obstacle, sans vraiment le savoir, ils s'entraînent eux même dans une destination qui ne ferait plaisir à personne, pour d'autres, ces choses seront très utiles et ça ne leur posera aucun problème ! Quand je suis venue à Berkeley, je pensais à changer. Enfin ce que je veux dire c'est plutôt que je VOULAIS changer. Les majuscules sont souvent utiles ... Je me posais plein de questions quand mon beau père m'avait proposé ceci. Je me posais des question du genre « Que vais-je faire de ma vie ? » , « Rester ici ne serait pas mieux, pour me venger ? » , « Que vais-je devenir ? ». Je n'avais pas trop le temps pour réfléchir et c'était assez difficile de ne pas hésiter entre le fait de se venger et de se faire une nouvelle vie "normale" ! Finalement j'ai pu me décider. Ma mère aurait choisi la même chose, à ma place. Elle voulait mon bien et je devais lui faire plaisir, c'était la moindre des choses ! En arrivant ici, je voulais changer. D'ailleurs, l'envie de rencontrer de nouvelles personnes, de nouvelles cultures, de nouvelles habitudes s'était emparée de moi, totalement ! Quitter la Russie s'est vite transformé en "la meilleure décision de ma vie" en quelques secondes. Là bas, j'étais sûre de continuer à vivre une routine insupportable, à accumuler les remords et à m’apitoyer encore et toujours sur mon sort de jeune fille trahie par sa propre existence. J'ai essayé quand même, de tout oublier ... Et je suis fière de moi, je suis arrivée à me relever et je suis prête à tout faire pour que l'on soit fiers de moi !

J'admirais le ciel bleu. J'aimais le contempler. Grâce à lui, tant de pensées m'ont traversé l'esprit. Ceci m'inspire, la nature m'inspire. Ma muse. La réalité nous rattrape très rapidement, mais que dire, c'était malgré tout impressionnant ! La chaleur de cet après midi commençait peu à peu à s'estomper, tant mieux ! J'avais passé ma journée à faire ce que je faisais de mieux : dessiner, comme à chaque fois d'ailleurs ! C'était un dimanche et je n'avais presque rien à faire - à part dessiner -. Je transformai mes songes en dessins, différents les uns des autres, ça me permettait de profiter pleinement de mon temps libre et ça ne me dérangeait point. Après m'être inspirée et avoir trouvé ma muse dans les pars de Berkeley, je me dirige directement vers ma voiture pour en prendre quelques affaires mais je me suis très vite retrouvée au beau milieu de la ville. Ça m'arrivait de temps en temps ... De minces rayons de soleils entraient par la fenêtre entrouverte de la Roadster, j'en profitais tout en me promenant dans la ville, rien que pour jeter un coup d'oeil à ce qu'il se passait ... San Francisco est décidément une ville magnifique, bien différente de Moscou, ou encore de Londres. Elle respirait la joie de vivre et on appréciait presque le fait d'y être ! En ces instants j'avais l'impression de me perdre dans mon esprit, ça n'influençait en aucun cas ma conduite sur la route et je faisais bien attention, mais bon ! Je ne m’attardais pas trop longtemps dans mon voyage, pourtant, il faisait déjà nuit quand je fus de retour à l'Université. Ce que le temps filait, assez vite ! Je pris mes sacs de la voiture ( j'en ai profité de mon temps libre de la veille pour acheter quelques trucs que j'ai laissé dans la voiture, à force d'être tête en l'air ) et je me dirigeai directement vers la maison de ma confrérie, celle des SIGMA. Ayant posé mes affaires dans ma chambre, je retourne dehors. Je pense avoir exagéré, je ne sais pas, j'en ai le sentiment ! Je marchai d'un pas vif, avec l'incommensurable envie de me poser sur un banc ou sur l'herbe du Parc, un peu revenir au début de ma journée mais avec une ambiance plus noircie par le défilement du temps. Sur place, j'arrivai à percevoir une silhouette, bien loin de moi, sur un banc. J'avais immédiatement conclu que je n'étais peut être pas le seule à vouloir faire un tour par ici, plutôt sympathique ! Je ne pense d'ailleurs pas connaître cette jeune fille car oui, en me rapprochant j'avais remarqué sa chevelure blonde, enfin ce n'était pas vraiment le détail qui avait défini cela mais ... bref ! J'avançai jusqu'à arriver là où la jeune fille était assise. Je ne savais point pourquoi j'ai choisi ce banc, il y en avait bien d'autres ... Moi qui aimait être seule commençait à aimer de la compagnie. D'accord, j'accepte ça, là je n'avais pas trop le choix et je ne pouvais retourner en arrière étant donné que la jeune femme avait, apparemment, remarqué ma présence. J'espérai, pourtant, ne pas déranger ! C'était bien le cas, je crois. Je m'étais contentée de m'asseoir à côté d'elle en attendant une quelconque réplique d'elle.