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| Sujet: « Mes amis. Mes amours. Mes emmerdes. » Pv. Dim 23 Oct - 10:17 | |
| Une journée banale, épuisante. Non si différente de la précédente. Comme chaque jour elle s’était levée à la même heure, avait à peu près enchaîné le même rituel quotidien. La routine l’avait gagné depuis quelques temps à présent, et il n’était pas toujours facile pour elle d’en sortir. Elle n’avait pas donné de cours à l’université aujourd’hui, cloîtrée dans son cabinet à méditer entre deux patients plus ou moins calmes. L’un d’eux avait attiré son attention. On le lui avait ’confié’ parce qu’il était sujet à des crises incontrôlables, à des trous de mémoires inexplicables. Elle devait l’aider à gérer un traumatisme poignant qui avait eut lieu dans sa vie peu de temps auparavant. Un cas triste en soi, dramatique, mais néanmoins intéressant pour la professionnelle qu’elle était.
Au dehors, le froid de fin octobre régnait déjà sur la ville. Les journées devenaient de plus en plus courtes, la nuit gagnant chaque jour un peu plus de terrain sur la luminosité du jour. Il n’était pas si tard, tout juste vingt heures. Nous étions un vendredi soir. Déambulant dans la cuisine de son appartenant en fredonnant un air qui passait à la radio, son pieds tapait la mesure de temps à autre, ainsi que ses hanches. En même temps, elle s’évertuait à remuer un plat qui mijotait depuis quelques temps. Occupée, l’attention accaparée, ce n’est que lorsqu’un jeune garçon entre dans la cuisine, s’asseyant sur un tabouret en hauteur, les coudes sur la table en bois qu’elle daigna changer de sujet de préoccupation.
« Alors ta journée ? » demanda la jeune Maman alors que le garçon semblait désespéré de voir sa mère de si bonne humeur. Il la regarda avec intensité, l’obligeant à lui répondre par un regard interrogateur. « Maman … Est -ce que t’es heureuse ? » lui demanda-t-il alors, sans se démonter, apparemment très sérieux.
Le cœur d’Yseult fit un bond dans sa poitrine. Son sourire avait disparut, laissant place à un air surpris qu’il lui fut difficile de dissimuler. Pourquoi diable n’arrêtait-il pas de se poser des questions incongrues depuis quelques temps ? Elle ne savait jamais comment répondre. Lui dire que oui ? Qu’elle était aux anges, planant sur un petit nuage duveteux ? Non, il n’était pas aveugle au point de ne pas avoir qu’elle lui mentirait. Pourtant en soi elle n’avait pas à se plaindre. Elle réussissait professionnellement, avait un fils adorable qui ne lui créait jamais aucun problème et qui revenait de l’école avec des notes brillantes … Que demander de plus ? Maintenant c’est vrai, elle n’avait personne pour combler le vide qui sommeillait dans son cœur. Elle pouvait aimer mais n’avait pas la certitude que quelqu’un puisse l’aimer à sa juste valeur en retour. Le voulait-elle cependant ? Non … Elle n’était pas certaine. Pas avec tout cela impliquerait.
« Bien sur ! Qu’est-ce qui te fait dire le contraire ? » lui répondit-elle alors finalement, allant s’assoir à ses côtés. « Bah … T’as pas de petit ami. » Ah. C’était donc ça. Elle étouffa un rire en se pinçant les lèvres. Il avait vraiment des préoccupations singulières depuis quelques temps, à croire que les hormones lui jouaient des tours, ou alors … Qu’il était observateur. « Mais ce n’est pas grave ça tu sais … Et puis, j’ai un petit homme dans ma vie. Le plus robuste que je connaisse. Je ne voudrais en changer pour rien au monde. » lui dit-elle avant de lui offrir un sourire taquin adorable. « Ouais, moi je vais m’occuper de toi tu vas voir. » lui dit-il, l’air fier, avant d’entourer son cou de ses bras. L’émotion et la tendresse gagnèrent la jeune maman, en même temps que la culpabilité et la douleur qui la taraudait depuis quelques temps. Elle se trouvait face à un dilemme difficile, et ne savait comment elle réussirait à s’en sortir. « Au fait ! Duncan et Vanessa doivent venir tout à l’heure, ils passeront sans doutes la soirée ici. Tu seras gentil avec Vanessa hein ? Elle est petite encore. » l’informa-t-elle, espérant que cela ne le dérangerait pas. Dans son souvenir, il appréciait la petite fille, la qualifiait même de petite poupée maligne. Elle n’avait jamais eut de problème jusqu’ici. « C’est cool ! J’aime bien Duncan, il est sympa. » « Tu sais que si tu as des problèmes, des questions de garçon à poser, tu peux aller le voir … Il se fera un plaisir de te répondre. » « Ouais, je sais. » eut-il comme réponse nonchalante, avant de descendre de son tabouret et de s’exiler dans sa chambre.
Une dizaine de minutes plus tard, on sonnait à la porte. Yseult ôta son tablier, le jeta sur le plan de travail et se dirigea vers la porte d’entrée. Là, sur le seuil, elle découvrit son ami, ainsi que sa petite fille. Un sourire ravi illumina les traits de la jeune femme, alors qu’elle les invitait à entrer d’un geste simple de main.
« Bonsoir vous deux. » dit-elle avec douceur. Ses lèvres se déposèrent furtivement sur la joue de Duncan. Elle eut un sourire. Et puis ses genoux se plièrent alors qu’elle se baissait à la hauteur de la jeune Vanessa. « Coucou toi. Tu es belle comme un cœur tu sais. » Et puis elle ajouta dans un murmure. « Si tu veux aller voir Charlie il est dans sa chambre, je crois qu’il sera content de te voir. » Et puis, alors que la petite file, après avoir eut le consentement de son père, partait rejoindre son camarade de jeu, Yseult se redressa et porta son regard sur Duncan. « Comment tu vas toi ? Je t’offre quelque chose à boire ? … » dit-elle se dirigeant dans la cuisine en l’invitant à la suivre s’il en avait envie. |
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| Sujet: Re: « Mes amis. Mes amours. Mes emmerdes. » Pv. Mer 18 Jan - 17:20 | |
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