Mattys était indéniablement un très bon élève, très appliqué, qui pourtant n'avait pas toujours été ainsi, bien au contraire. Il fut un temps où bien honnêtement, il n'en avait rien à faire de ses études et de tout ce qui s'en suivait. Pour lui l'avenir s'était pendant longtemps résumé à quelle fête il allait se rendre le soir-même, comment allait-il faire pour rentrer en douce dans son foyer, rien de plus. Seulement, une chose était sûre, son accident avait tout changé en lui. À commencer par sa façon de voir les choses. À la seconde même où il avait compris qu'il avait tout simplement eu beaucoup de chance de s'en sortir, il s'était dit qu'il se devait de profiter de la vie, elle le méritait après tout. Et si il ne le faisait pas pour lui, il se devait de le faire pour Addison, puisqu'il ne fallait pas oublier qu'elle, de son côté, n'avait pas eu autant de chance que le beau brun. Il s'en était longtemps voulu, c'était le cas de le dire. Pendant des mois, ça avait été de sa faute, puisqu'il était au volant. Et le procès que les parents d'Addison, qui étaient aussi ses parents adoptifs soit dit en passant, avait entamé contre lui n'avait rien arrangé, bien au contraire. Bien qu'il avait clamé haut et fort son innocence, au fond il n'en était pas aussi certain. Il est vrai que si la demoiselle n'avait pas mis ses mains sur le volant et n'avait pas tourné ce dernier, rien de tout ceci ne serait arrivé, mais tout de même. Il avait fallu un certain temps au jeune Dawkins pour réaliser tout ceci, et pendant ce temps, il n'avait pas fait son deuil. Hors de question pour lui de voir un psy, non, plutôt périr dans un nouvel accident de voiture oui ! Il était conscient qu'un psy n'était pas seulement fait pour les fous, seulement le jeune Iota considérait qu'il n'en avait pas besoin, qu'il s'en sortait très bien sans quelqu'un qui l'écouterait parler et analyserait chacune de ses phrases. Pour en parler, il préférait de loin évoquer le sujet avec quelques uns de ses amis, de préférence une personne qui comprenait parfaitement ce que cela pouvait faire, de perdre un être cher, de voir sa vie s'écrouler sous ses yeux sans être capable de faire quoi que ce soit pour l'en empêcher. C'est sans doute pourquoi il s'était senti si proche de sa présidente de confrérie pendant un temps. Elle savait ce qu'il avait traversé, puisque elle, de son côté, avait connu quelque chose de similaire, même si elle n'avait pas été présente dans cette fameuse voiture ce soir-là. Entre ces deux Iotas, tout avait plutôt mal commencé en réalité. Mattys avait malencontreusement trouvé une photo de celui qui était à présent l'ex de la jolie blonde, alors que ses affaires s'étaient tout simplement étalées sur le sol. Le beau brun avait simplement voulu donné un coup de main, et avait été un peu trop curieux ce soir là, puisqu'il lui avait bien évidemment demandé qui était ce jeune homme sur la photo. Après tout, il ne l'avait jamais vu ici, et à sa connaissance, Perdita était seule donc il était parfaitement en droit de se poser la question. Visiblement, pas à ses yeux puisque sa réponse avait été des plus houleuses. Il faut bien dire qu'au départ, le beau brun n'avait pas vraiment compris pourquoi, mais après une longue discussion, bien qu'il se sentait désolé pour elle, il était plutôt content d'avoir trouvé quelqu'un dont il était plutôt proche habituellement, qui avait tout simplement traversé le même genre d'épreuve que lui. C'était un peu, dans le fond, comme si les autres ne pouvaient pas comprendre ce qu'ils ressentaient face à cette histoire. Et Mattys qui avait habituellement tant de mal à parler de cette perte, ne pouvait qu'observer qu'avec Perdita, tout venait très naturellement en réalité. Aujourd'hui, c'était presque devenu normal à ses yeux de parler de tout ceci avec elle, bien que du côté de la jeune femme, c'était parfois plus difficile. En tout cas, une chose était sûre, ils pouvaient compter l'un sur l'autre, aussi surprenant que cela puisse être, considérant comment leur relation avait débuté. Autant dire que le jeune Dawkins savait à présent une chose, la demoiselle ne se laissait pas marcher sur les pieds, par qui que ce soit, et elle avait bien raison. Il évitait d'ailleurs de se mettre en travers de son chemin lorsqu'il la voyait en colère, juste histoire d'assurer ses arrières ! Il sourit en pensant à sa bêtise, alors qu'il venait d'entrer dans la maison de sa confrérie : les Iotas. Il tentait d'être un maximum présent ici, pour montrer qu'il voulait s’investir, mais aussi parce qu'à présent, au bout d'un an tout de même, il était plutôt pas mal intégré ici, à Berkeley. Ça n'avait pas été aussi difficile qu'il l'avait imaginé, et les Iotas n'étaient pas du genre fermés, bien au contraire, à part lorsqu'il s'agissait de compétition. Là tout le monde ne pensait qu'à sa pomme, et c'était tout à fait normal. Mattys était lui-même ainsi, alors il n'allait blâmer personne. Quoi qu'il en soit, lorsqu'il arriva dans le salon, il ne pu qu'apercevoir une chevelure blonde, et ce profil, il l'aurait sans doute reconnu entre mille. Il sourit, passant une main dans les cheveux de la blondinette, contournant alors le canapé sur lequel elle était déjà à moitié allongée. Visiblement, elle aussi était plutôt soulagée d'être en week-end. Ils devaient tous l'être. Finalement, il lui sourit, déplaçant quelque peu ses jambes afin de venir lui aussi prendre place sur ce canapé, gardant les jambes de la jeune femme sur lui. Ce n'était pas comme si ça le dérangeait après tout. « A quoi tu penses ? » Il n'était pas idiot, il avait bien remarqué qu'avant qu'il n'arrive, elle était totalement dans la lune, et il aurait bien aimé savoir pourquoi. Si bien évidemment, encore une fois, il n'était pas trop indiscret pour elle.

Mattys était bien loin d'imaginer qu'il pourrait trouver quelqu'un, ici, à Berkeley, qui était dans la même situation que lui, ou presque. Après son accident, il s'était surtout senti seul au monde, avait la fâcheuse impression que personne ne pouvait le comprendre, lui et la douleur qui s'était installée en lui, et ce pour un très long moment. Le fait que les parents d'Addison l'attaque en justice pour l'accident n'avait rien arrangé, bien au contraire à vrai dire. Il avait longtemps cru qu'ils avaient bien eu raison de faire ce genre de chose. Après tout, ils venaient de perdre leur fille, et Mattys était au volant. Il était aussi le seul à savoir ce qu'il c'était passé ce soir là, dans cette voiture. Finalement, avec un peu de recul il avait enfin compris que rien de tout cela n'était de sa faute. Ça avait été un long processus, c'était rien de le dire. Par conséquent, il était heureux d'avoir trouvé Perdita, même si tout n'avait pas démarré de la meilleure façon. Il était tout à fait normal qu'elle se soit emportée en voyant une photo de Matthew dans les mains du jeune Iota, mais elle n'avait pas fait les choses à moitié. Heureusement qu'elle s'était expliquée par la suite, parce qu'elle avait laissé le beau brun dans le flou pendant de longues minutes. Dans un sens, il la comprenait parfaitement. Lui aussi, au début, avait eu du mal à parler de l'accident, de la double perte à laquelle il avait dû faire face étant donné que Addison, à cette époque, était enceinte. Et puis peu à peu, avec le temps, il s'était ouvert, et bon sang ce que ça lui avait fait du bien ! Il avait toujours cru que c'était totalement idiot, que de toute façon, discuter de tout ceci ne ramènerait pas l'être aimé à la vie. Seulement à lui, ça lui avait fait un bien fou, et ça aussi c'était important. Après tout, il se devait de penser à lui aussi un peu. Il ne pouvait pas dire que c'était ce qu'elle aurait voulu, puisqu'il n'en savait trop rien, mais presque. Après tout, ils étaient jeunes à cette époque, avaient encore toute la vie devant eux, et aucun n'aurait imaginé que tout se termine aussi rapidement pour l'un d'entre eux. Voilà pourquoi ils n'avaient jamais jugé utile d'aborder ce genre de sujet. Finalement, ils auraient peut-être dû... De toute façon, il y avait tellement de sujets qu'ils n'avaient pas abordé tous les deux, tant que choses qu'ils n'avaient finalement pas eu le temps de faire alors qu'ils pensaient tous les deux l'avoir, ce temps. C'était horrible, mais dans un sens, il était plutôt content aujourd'hui de ne pas traverser ce genre d'épreuve seul, d'avoir quelqu'un qui le comprenait parfaitement puisque leur histoire était similaire. En apparence, Perdita et Mattys avaient l'air de s'en être parfaitement bien remis. Après tout, ils avaient bien souvent le sourire aux lèvres, insouciants, comme si il ne s'était jamais rien passé. C'était loin d'être le cas c'était certain. Seulement c'était tellement plus facile de laisser les autres à l'écart de tout ceci. Leur histoire commune avait donc contribué à les rapprocher même si c'était mal parti entre eux. Ils auraient pu se rapprocher d'autant plus, oublier cette peine ensemble, mais ça n'avait pas été le cas. Jamais le jeune Dawkins n'avait voulu prendre le risque de tout gâcher entre eux. Et puis surtout, ils étaient très bien ainsi, pourquoi toujours vouloir que les choses évoluent dans un sens ou dans un autre ? Ce qu'ils partageaient été précieux aux yeux du jeune homme. Peut-être que ce n'était pas réciproque du côté de la demoiselle. À vrai dire il n'en savait rien, et ne voulait même pas le savoir. Il n'était pas ici pour se poser un tas de question, mais bel et bien pour faire tout l'inverse. Un peu comme elle, il se laissait vivre au jour le jour, sans jamais se soucier du lendemain. Après tout, il n'était même pas sûr qu'il y en aurait un pour lui, alors pourquoi se prendre la tête exactement à ce sujet ? Il n'avait aucun projet pour la soirée, alors pour la vie future, ce n'était même pas la peine d'y penser. Au lieu de cela, il avait préféré aller se réfugier à la maison de confrérie des Iotas. Vendredi soir, il doutait vraiment qu'il y ait du monde la bas. Une bonne occasion pour se retrouver seul avec lui-même comme on le dit si bien. Mais finalement pas tant que cela. Quoi qu'il en soit, le fait de se retrouver avec Perdita pour la soirée n'était pas une si mauvaise chose, bien au contraire. Il y a quelques temps, elle lui aurait sans doute fait peur, mais tout ceci était révolu, ils avaient tout repris à zéro et ce n'était pas plus mal. Par conséquent, il n'hésita pas à déplacer les jambes de la demoiselle afin de les déposer sur lui alors qu'il venait de piquer une place sur le canapé de la confrérie. Il sourit à la réplique de la demoiselle. Il faut croire que c'était parfois difficile pour eux de rester sérieux. Finalement, après quelques secondes, elle lui tendit ses céréales, lui en proposant. Grande surprise. Mais puisqu'elle l'avait taquiné, c'était bien au tour du jeune étudiant, non? « Non merci. J'ai pas envie d'avoir les mêmes poignées d'amour que toi. » Bien évidemment, celles-ci étaient inexistantes. Si il osait, il pourrait dire qu'elle était parfaite telle qu'elle était. Si il osait seulement. Et si il en avait envie. Ce n'était pas pour maintenant en tout cas, vu comment elle avait décidé de le charrier. Il lui sourit de nouveau. À vrai dire, il ne racontait rien de spécial. Et puis de toute façon, faisant partie de la même confrérie, elle devait sans doute être au courant de tout, surtout qu'elle en était la présidente. « Tes jambes vont retourner d'où elles viennent, t'es au courant ? » Un franc sourire aux lèvres, il laissa ensuite échapper un léger rire. « Pas grand chose, la routine. Et toi ? » Autant commencer par les banalités, elle n'avait pas tord.

Venir s'installer ici alors que la jeune Perdita avait l'air d'être très bien seule n'était pas ce qui dérangeait le plus le beau brun. Après tout, il savait parfaitement qu'il ne la gênerait pas, et si par malheur c'était le cas, elle n'hésiterait pas une seule seconde à le lui faire savoir. Si le jeune homme avait pu remarquer une chose chez la demoiselle depuis la première seconde où elle avait ouvert la bouche, c'est qu'elle n'avait pas froid aux yeux, et surtout qu'elle n'avait pas sa langue dans sa poche, bien au contraire. Il aurait pu mal prendre ce fâcheux épisode sur lequel leur relation avait débuté, mais dans le fond, il la comprenait parfaitement. Il est vrai qu'il n'était plus aussi réticent qu'avant sur le sujet Addison, mais il l'avait été, bien plus qu'on ne pouvait l'imaginer aujourd'hui en le voyant. Il est clair qu'aujourd'hui il était heureux. De toute façon, il devait bien faire avec. Ce n'était pas pour autant qu'il l'oubliait non. Il ne pourrait sans doute jamais, et ce n'était pas ce qu'il voulait. Seulement il ne voulait garder en mémoire que les bons moments, et non les mauvais, même si il y en avait eu pas mal, c'était certain. Après tout, comme tous les couples, ils avaient tendance à se disputer, mais chez eux, c'était beaucoup trop fréquent, notamment à cause du fait qu'ils devaient en permanence se cacher. Il ne fallait pas oublier que les parents de la demoiselle avaient été ceux qui avaient adopté Mattys, il n'avait donc pas eu le droit à l'erreur à cette époque. Il ne voulait même pas se souvenir de la réaction du père lorsqu'il avait appris que sa fille, au moment de mourir, était enceinte du jeune Dawkins. Il grimaça rien qu'en y pensant en réalité. Il ne pouvait s'empêcher de se demander comment il avait pu être aussi bête, mais d'un autre côté, il ne pouvait s'empêcher aussi de penser qu'il avait sans doute tout perdu ce soir là. C'est vrai, ils étaient sur le point de fonder une famille tous les deux, et à cause d'une énième dispute, la jeune femme avait fait le mauvais choix et avait posé ses mains sur le volant. C'était étrange de se dire que sa doute dernière action avait été complètement idiote et irréfléchie. Si elle n'avait pas fait ce choix là, le beau brun ne serait peut-être pas ici. Non, c'était même certain. Ce qui lui avait donné le goût des études, ce qui lui avait donné envie de devenir quelqu'un de meilleur, c'était bel et bien cet accident. Sans cela, il ne serait vraiment pas l'homme qu'il était à cet instant précis. Un mal pour un bien était-il tenté de dire dans le fond. Sa vie s'était donc vue transformée, et il était persuadé qu'il en était de même pour la jolie blonde qu'il venait de rejoindre à cet instant précis. Une chose est sûre, ils n'avaient tous les deux pas eu des vies faciles, et Mattys était par conséquent plutôt content d'avoir trouvé quelqu'un à qui se confier, quelqu'un qui comprenait parfaitement ce qu'il ressentait et qui ne faisait donc pas semblant de le comprendre ou de compatir. Elle savait quel mal cela pouvait faire de perdre l'être aimé. Et ni elle, ni lui, ne souhaitait à quelqu'un de vivre cette expérience. Cependant, même tous les deux, de temps en temps, ils continuaient à faire comme si de rien n'était, juste pour se rappeler le bien que cela faisait de ne plus avoir de problèmes de la sorte. Et ça fonctionnait plutôt bien. L'un et l'autre entraient dans le jeu, car ça en était un. Ça permettait d'oublier leurs petits tracas, et ce n'était pas plus mal. Ainsi, il ne pu s'empêcher d'arquer un sourcil lorsque la jeune femme avait soulevé son haut afin de lui prouver qu'elle n'avait pas de poignées d'amour. Mattys n'avait besoin d'aucunes preuves. C'est vrai, il fallait être aveugle pour ne pas trouver Perdita à son goût, et le jeune Dawkins ne cachait pas que c'était le cas. Aussi, il était bien conscient que si elle avait des poignées d'amour, beaucoup en avait, mais lui aussi avait envie de la taquiner, tout comme elle ne cessait de le faire avec lui. En quelque sorte oui, il lui rendait la monnaie de sa pièce, et ça l'amusait pas mal. Il se racla donc la gorge, étouffant un rire. « Les miennes ? Tu rigoles, je suis parfait. Quoi que tu n'as jamais eu l'occasion de vérifier, c'est dommage pour toi. » Il était très mignon, et il lui arrivait d'en profiter, d'en jouer, mais aussi de s'en vanter, et c'est ce qu'il faisait actuellement avec la jeune femme. Dans un sens, oui, il était sérieux. Il n'avait pas la prétention de dire qu'il était parfait sur tous les points, il ne faisait que citer ce que certaines jeunes femmes avaient pu lui dire, tout simplement. Quoi qu'il en soit, il sourit franchement à la jeune femme lorsqu'elle lui dit qu'elle pourrait le tuer si elle le voulait vraiment. Il oserait faire beaucoup de choses, même sous la menace à vrai dire, surtout celle-ci, qui l'amusait plus qu'autre chose. « Mais non tu peux pas, tu m'aimes trop pour ça. » Il est vrai que ce n'était pas vraiment le genre de chose qu'ils aimaient tous les deux se dire. Pourquoi faire ? Ça crevait les yeux qu'ils s'appréciaient beaucoup, alors pourquoi perdre son temps avec des mots ? Et puis surtout, ce n'était pas vraiment leur genre, surtout pas après tout ce qu'ils avaient partagé. Ils étaient déjà assez vulnérables comme ça. Ils préféraient donc se taquiner, se lancer quelques horreurs à la figure juste pour plaisanter. Rares étaient les fois où ils avaient pris quelque chose de travers, pour la simple et bonne raison que Mattys en tout cas de son côté, ne disait rien de réel. Il ne cherchait pas à atteindre la demoiselle en descendant chacun de ses petits défauts. Non, il tentait de trouver des défauts qu'elle n'avait pas pour la taquiner là-dessus. Il était ainsi incapable de la blesser, et cette idée lui plaisait, car c'était bien la dernière chose qu'il souhaitait lui faire. « Rien. Tu ne peux pas rêver mieux que moi. » Elle n'oserait pas le contredire. C'était bien vrai après tout. Il la connaissait comme si il l'avait faite, ou presque, si ça avait été n'importe qui dans cette pièce, elle l'aurait sans doute envoyé bouler, mais là, ça n'avait pas été le cas. Et qu'importe si c'était vendredi soir et qu'il aurait pu sortir s'amuser, il était bien mieux ici, avec elle.

Il y a des choses qui ne s'expliquent pas. Le regard plongé dans celui de Mathys, je ne pouvais pas rêver mieux pour un vendredi soir. Après tout, ça changeait des sorties, des délires à deux francs mais aussi des gars lourds qu'on peut rencontrer en soirée. Là je n'avais pas à me plaindre, loin de là même. Puis, on ne va pas cracher dessus, il est plaisant à regarder et il sait à qui il a à faire lorsqu'il décide de s'imposer à mes côtés. J'aime son tempérament et sa personnalité, je dois l'avouer. Même si ça crève les yeux qu'on s'entend comme cul et chemise, il est plaisant aussi de laisser planer un peu d'électricité dans l'air. De cette manière, on fait face aussi à la réconciliation et c'est ce qu'il y a de plus plaisant, non.. Alors, on avait pris un malin plaisir à toujours se taquiner, rabaisser l'autre pour mieux se valorisé mais en restant dans le respectable et l'amusant. On n'est vraiment pas le genre de personne qui blesse pour le plaisir. Néanmoins, faut pas commencer à nous chercher car si on nous trouve, ils risquent d'en payer le prix fort. Malgré son première approche, on penserait que le jeune homme est un gentil. En prenant le temps de le connaitre, on se rend compte qu'il est véritablement quelqu'un de bien. Néanmoins, je ne suis pas du genre à le résumer simplement à ce mot " gentil " loin de moi, même l'idée. C'est quelqu'un de touchant, de persévérant et d'unique. Je pense même qu'il est mon dernier coup de coeur amical depuis le temps. Il y a des choses comme ça qu'on n'explique pas. Des personnes qu'on rencontre et à qui on s'attache particulièrement sans parfois avoir la raison. Sauf qu'ici, on sait la cause de notre rapprochement. On connait par quoi l'autre est passé et on comprend parfaitement. On est là quand l'autre en ressent le besoin et cela sans éprouver un retour en échange. On est vraiment complémentaire et semblable à la fois. C'est sans explication, une relation qui marche et que pour rien au moindre, je ne voudrais pas voir s'éteindre. Alors que nous prenons place dans le canapé, je dois avouer que se serait d'ailleurs une photo à faire, un instant à garder en tête. Car une grande partie de notre vie est une série d'images, elles passent près de nous comme les villes sur notre passage mais parfois un moment nous frappe lorsqu'il se produit et on sait que cet instant représente plus qu'une simple image passagère. On sait que ce moment chaque seconde durera éternellement et c'est cela que je voulais garder avec Matthys. Une relation qui dure jusqu'au bout. Toujours ensemble quoi qu'il arrive. Il avait marqué beaucoup de points et il comptait pour moi, c'était plus qu'une évidence tout ceci. C'est simplement lui et moi.

« Fait pas le timide et montre les moi, je ne crois que ce que je vois mon petit. » Tout en me relevant près de lui, je lui accordais ce beau sourire. Il aimait me charrier et j'aimais être ennuyer par ses soins. Il avait toujours le mot juste, la phrase qui change une journée. C'était vraiment tout ce qu'il me fallait quand mon moral filait au plus bas. De plus, lorsqu'il voyait que le bonheur me manquait, il n'était pas du genre à venir me questionner, me demander d'un million de façon différente ce qui n'allait pas. Il savait et ça rassurait. Alors il se contentait de me raconter connerie après connerie, ce qui avait le don de m'apporter du bonheur, de la joie à l'état pur. De plus, lorsqu'il utilisait sa modestie, il ne le faisait pas qu'à petite dose. Ce genre de chose est vraiment un trait qui le démarque des autres. Avec lui, je n'ai aucun soucis à être moi car je sais que son jugement ne sera jamais méchant. Et si un jour, il doit me dire quelque chose, je sais qu'il saura le faire avec tact. Enfin je l'espère sinon il risque encore de se ramasser mon sale caractère en pleine figure. Pas de détour possible, en pleine face et sans limitation de vitesse. « Tu sais qu'un jour, ta tête va explosée.. » ajoutais - je tout en laissant échapper mon petit rire. « tu devrais être plus prudent quand tu dis ce genre de chose. » Après tout, je tenais à lui et je ne voudrais le perdre juste parce qu'il dit souvent des choses qu'il ne mesure pas la réalité. Même si je pense que c'est sa façon d'avancer sans montrer ses faiblesses, j'aime aussi à quelques instants, le remettre en place. Allez savoir pourquoi j'attrape également ce stylo qui se trouve sur la table basse juste à côté. Je monte alors sur Matthys - comme sur un poney chaque jambe de chaque côté - C'est juste une manière de bien le bloquer, je précise avant que de mauvaises idées viennent se perdre dans celle du lecteur. Le coinçant des à présent, je tiens le seul bras que je n'ai pas pu bloquer sous ma jambe pour venir ensuite achever mon oeuvre. « Laisse toi faire, tu vas voir comme je suis douée. » Sans attendre, je profite des quelques minutes de répits qu'il me laisse pour venir poser sur son visage, une moustache et une paire de lunette. La classe. Je rigolais rien qu'à l'idée qu'il puisse se voir dans le miroir. Juste remarquer à quel point je l'avais rendu encore plus beau. Il essayait néanmoins de se débattre un peu mais je pense qu'il se maitrisait car d'un coup de bras, il pouvait me faire balancer de l'autre côté de la pièce. je terminais par lui faire une petite cicatrice sur la joue et une paire de sourcils en plus avant de lâcher.. « t'es vraiment canon, comme ça. Tu sais. » Me levant de lui, je l'observais et j'eus l'idée alors t'attraper direct mon portable. Je n'allais pas laissé ma chance de pouvoir garder ce moment en tête et en plus en photo. J'attrapais alors mon téléphone et essaye de trouver comment je pouvais faire une photo avec ce truc. Oui, je ne suis pas ce qu'il y a de plus douée dans la technologie et vu le peu de photo de que je prends avec mon engin, faut que j'arrive à m'y retrouver. Mais les secondes passent et je n'ai pas la moindre idée de quelle sera sa réaction. Une chose est claire pour moi, c'est l'euphorie complète.