Treize heures. Après une bonne grasse matinée, la jeune professeur de littérature sortit de son lit pour passer à la douche. Depuis qu'Elysia-Grace était arrivée à San Francisco, elle n'avait pas fait grand chose, elle n'avait pas fait de boutiques, elle n'était pas beaucoup sortit et avait plus profitait du soleil grâce à son balcon qu'autre chose. Elle n'était pas bien dans sa peau, elle ne sentait pas très à l'aise de revenir ici après près de trois ans d'absence. Elle était partie comme une voleuse, elle avait pris la poudre d'escampette suite au viol qu'elle avait subit il y a quelques années de cela. Trois longues années qu'elle avait été victime de ce viol qui lui avait détruit la vie, et celle de son cher et tendre mari par la même occasion. Elle avait eu de ses nouvelles grâce à sa meilleure amie, Lauralynn, mais c'était tout. Pas de photos, pas de sons, pas de vidéos. Rien. Juste le souvenir du sourire de son mari et de son fils qui n'avait que deux mois lorsque sa mère a quitté le domicile conjugale. Elle avait perdu trois ans de sa vie et elle ne savait pas ce que James avait bien pu raconter sur son compte à ton fils. « Maman nous a quitté, elle est morte » « Maman est malade, elle est à l'hôpital » Des centaines de scénarios étaient passés par le cerveau de la jolie brune et elle ne voulait plus y penser. Elle était revenue ici pour rattraper le temps perdu mais c'était très mal parti, vraiment très mal. La jeune brune ne se sentait pas à l'aise ici, elle se sentait de trop et à peine arrivé, elle hésitait franchement à retourner chez sa grand-mère à Cancun. Être femme de ménage n'était franchement pas la vie dont rêvait une femme de vingt six ans mais c'était sûrement mieux que de ne plus dormir de la nuit, d'avoir cette envie inexplicable de boire encore et toujours, de se bourrer la gueule et de finir inanimée dans la bouche dégout. L'idée lui passait d'ailleurs par la tête et c'est pour cela qu'elle mit l'eau froide, comme pour la réveiller, comme pour lui faire un électrochoc et la remettre sur le droit chemin. Elle ne pouvait pas foirer sa vie une seconde fois. Dieu lui avait donné une seconde chance le soir où elle avait eu un grave accident de la route et elle ne devait pas décevoir les forces suprêmes. Chaque jour, lorsqu'elle était à Cancun, elle priait avec sa grand-mère et elle semblait comme persuadée que cela l'avait aidé. Force suprême ou pas, la vie passée de la jeune femme commençait littéralement à refaire surface et cela ne lui plaisait pas. À peine de retour dans la vie de Berkeley qu'elle avait croisé un élève dans un bar, un certain Ezra et il l'avait reconnu, il avait reconnu les traits de visage de la photo qui était apparue dans le journal Mexicain. Il y a quelques années de cela, Elysia-Grace a eu un accident de la route et son taux d'alcoolémie fut mis en cause avant qu'elle soit innocentée par le défaut de la voiture du passager décédé. Elle avait fait la une des journaux et c'était là qu'elle avait décidé d'arrêter de boire et de se prendre en moins. Elle avait foutu sa vie en l'air et peut être qu'elle aurait pu éviter le décès d'un jeune homme de vingt six ans -à l'époque elle en avait vingt trois et demi- si elle n'avait pas abusé de la bouteille de Vodka. Elle s'en voulait toujours mais avait réussi à refaire sa vie, à avancer, à cacher ce drame jusqu'à ce que cet élève, cet Alpha découvre sa face cachée. Depuis, une certaine ambigüité et drague continuelle planaient entre eux. Les alphas avaient bien changé depuis l'époque où elle avait fréquenté cette confrérie. Et oui, notre chère professeur avait passé quatre ans chez les Alphas, un an chez les Omégas et elle avait eu son diplôme et ce, haut la main. Enfin, la jeune femme enfila un short en jeans et un haut gris clair. Aujourd'hui, elle avait décidé d'aller quelque peu marcher mais aussi prendre l'air. Les deux aller ensemble et pour profiter à fond de ses derniers jours avant la rentrée scolaire, elle avait décidé d'aller visiter le Twin Peak, seule comme toujours. Quelques minutes après avoir quitté l'appartement, pris deux trois bouteilles d'eau fraiche dans une glacière ainsi que deux trois petits gâteaux secs, la jeune et jolie professeur de la faculté de Berkeley monta dans sa voiture et se dirigea vers les deux collines de la vie. Redécouvrir San Francisco, SON San Francisco était vraiment bénéfique pour la jeune femme. Elle se sentait revivre et ce n'était pas plus mal que ça, mais alors pas du tout. Arrivant au lieu dit, elle se parqua près d'une voiture déjà présente. La chaleur était franchement élevée et le peu de voiture présente montrait bien que la colline serait vide, ou presque. Montant les marches creusaient dans la pierre, Elysia-Grace arriva au sommet au bout de plusieurs minutes de montée. Cela ne la gênait pas, elle qui voulait reprendre le sport, c'était une bonne façon de recommencer à se muscler les cuisses et les mollets. La jeune femme pensait se retrouver seule mais à peine arrivée en haut qu'elle vit un jeune homme de dos. La colline était bien assez large pour permettre à deux personnes d'être au même endroit sans être collé l'un à l'autre. Elysia-Grace n'était vraiment pas très sociable, surtout depuis qu'elle avait croisé Ezra. Moins elle parlait, mieux elle se sentait à vrai dire, sauf à son psychologue. S'asseyant sur une petite pierre à l'ombre, elle regardait droit devant elle, elle regardait dans le vide et se demandait bien où pouvait habiter son cher et tendre. Entendant des bruits de pas non loin de là, elle se dit que peut être que la personne allait partir mais non, cette dernière s'arrêta prêt d'elle et s'assit à côté d'elle. Non mais, il n'y avait qu'une pierre à l'ombre ou bien ? Cela agaçait fortement la belle brune et elle allait bientôt réprimander la personne lorsqu'elle reconnut Ezra. Merde, il était donc partout où elle allait ?! Plongeant à nouveau son regard dans le vide, elle dit « C'est qu'on se croise souvent ces derniers dites moi... » Elle l'avait vouvoyé, comme pour faire de lui son égal, bien qu'elle n'hésiterait pas à le tutoyer et à jouer de ses charmes pour qu'il garde le secret de la belle très profond. Elle avait peur d'être démasqué, c'était normal non ?

La jeune femme n'avait jamais pensé que sa vie ressemblerait à un tel bordel lorsqu'elle reviendrait à San Francisco. Elle se voyait reprendre contact avec son mari et son fils mais non, elle se voyait traîné en justice pour divorcer. Elle ne voulait pas divorcer mais pourtant, James avait raison et elle avait tord. Elle n'avait pas voulu rester avec son mari, elle ne lui avait pas expliqué ce qui c'était passé ce jour là, ce petit jour de Septembre où elle avait été sauvagement agressée puis violée. Elle avait préféré prendre la poudre d'escampette et se reconstruire ailleurs. Lâche, voilà ce qu'était la jeune brune bien qu'elle avait longuement pensé que c'était pour les aider, pour ne pas leur faire du mal aux deux hommes de sa vie. Ronald avait maintenant trois ans et cela faisait autant de temps qu'il n'avait pas vu sa mère. La nouvelle professeur de littérature avait besoin de s'aérer l'esprit et plutôt que d'aller courir et de peut être croiser Estéban, elle préféra aller marcher. S'aérer l'esprit, prendre une grande bouffée d'air et être prête pour demain, et être prête pour aller faire face à l'avocat qu'était Me Stevenson. Elle se voyait déjà entrain d'exploser de rage, de colère mais aussi de honte et franchement, cette image lui faisait peur. Elle avait fait beaucoup de chemin depuis son alcoolisme et ses folies nocturnes qui avaient couté la vie à un homme. Elle avait été innocenté de l'affaire mais elle continuait toujours à penser que c'était sa faute, absolument sa faute et franchement, porter la mort de quelqu'un sur les épaules, ce n'était franchement pas agréable mais alors pas du tout. Personne ne connaissait son casier judiciaire à part cet élève, Ezra W-Canterburry. Il l'avait reconnu et depuis, elle avait cette peur qu'il dévoile tout à l'administration. La professeur anciennement alcoolique qui avait tué un homme, ça ferait une sacré promotion à Berkeley. Berkeley était l'échappatoire de la jeune brune et elle espérait qu'avoir fait partie pendant quatre ans des Alphas attendrirait le jeune homme, au pire elle avait d'autres ressources, des ressources physiques par exemple. Se jouer de son physique n'était franchement pas le style de la jeune professeur mais bon, si elle en était réduite à cela pour garder son plus lourd secret bien enfoui, elle était prête à n'importe quoi. Oui, vous avez bien entendu, n'importe quoi. Sauf tuer Ezra, il ne fallait pas abuser non plus ! Prête à tout ou presque finalement. Gravissant les flancs de la colline, la jeune femme respirait l'air pure qu'il y avait ici. La nature était quelque chose que la jeune femme aimait beaucoup, il n'y avait pas plus reposant à ses yeux et c'était sûrement pour cela que le Mexique lui manquait déjà. Trois ans là haut et débarquer ici, le changement était flagrant et plus ou moins plaisant. Se posant à l'ombre, la jolie brune reconnut Ezra, ce fameux Ezra non loin de là, à quelques mètres à vrai dire et lorsqu'il se posa à côté de lui, son cœur rata un battement. Non, elle n'était pas folle amoureuse de lui, il avait son charme mais elle était amoureuse de son mari, elle avait juste peur qu'il se lance sur la pente des révélations et ça, franchement, la jeune maman n'y était pas prête mais alors pas du tout. Souriant lorsqu'il lui demanda comment elle allait, elle répondit « Bien bien et toi Ezra ? Prêt pour la rentrée » Question con, bien entendu qu'il était prêt pour la rentrée, c'était un alpha, un bleu pâle qui aimait travailler et qui -même s'il sortait plus ou moins- s'en sortait toujours. C'était ça avoir la classe d'un Alpha, bosser et profiter. Être le meilleur sans passer sa vie à bader devant son ordinateur ou son livre de cours. La belle brune regarda le jeune élève et lui dit « Que viens-tu faire ici ? Besoin de rester loin de son neveu ? » Elle lui fit un clin d'oeil. Bien entendu qu'elle en savait des choses la belle professeur de vingt six ans. Elle n'était pas là depuis longtemps mais elle avait eu droit de regarder les dossiers des élèves et elle avait bien étudié les dossiers Silver et Canterburry. Mieux valait tout savoir plutôt que de se retrouve face à face avec son pire ennemi. Enfin, la jeune professeur avait vu un certain congés maternité dans le dossier de la jumelle d'Ezra et forcément, qui dit maternité dit bébé, peut être qu'elle ne l'avait pas gardé mais soit, mieux valait tâter le terrain. La chaleur tapait sur sa petite tête de brune et elle ouvrit donc sa petite glacière. Elle partait toujours avec des prévisions, mieux valait prévenir que guérir, comme lui avait toujours dit sa grand mère. Une question trottait dans la tête de la jeune Worker, elle proposa une bouteille d'eau au jeune Alpha et dit « Je vais passer pour la prof curieuse mais après tout si je suis la plus belle des profs de litté, je peux bien me le permettre non ? » Elle lui fit un franc sourire et but une gorgée de son eau puis arracha l'étiquette de la bouteille, un tic qu'elle n'avait jamais réussi à soigner. « Pourquoi avoir choisi les alphas ? Je ne fais pas la flic de sortie mais je demande si le mythe des alphas à changer depuis que j'ai quitté cette confrérie il y a bien longtemps. » Bon, il y avait pas si longtemps que cela, il y a quatre ans pour tout dire. Elysia-Grace avait entendu que certains professeur pouvait s'engager au près d'une confrérie, non pas comme doyen mais comme aide, comme un mentor à qui se référait. Elysia-Grace hésitait encore dans son choix, peut être que le jeune homme allait l'aider dans son choix...

Lorsqu'Elysia-Grace entendit que le jeune homme était prêt pour la rentrée, elle fit un léger sourire. Oui la rentrée, le moment où tous les élèves reprennent le cours normal de leur vie. Le moment où tout le monde se replonge plus ou moins dans ses cours, le moment où les devoirs commencent à arriver, à tomber et à faire des heureux -rares sont ils- mais aussi des malheureux. Bosser des heures sur une dissertation n'était pas un plaisir pour tout le monde, ça c'était une fatalité et c'est d'ailleurs pour cela que la jeune femme ne donnerait pas trop de boulot à ses élèves. Pas trop mais elle n'allait pas non plus les laisser sans rien faire. Il fallait prendre sa vie en main un jour ou l'autre et la jeune professeur avait -en quelque sorte- envie que ses élèves galèrent un peu, comme elle avait galéré il y a plusieurs années lorsqu'elle faisait partie de la confrérie des Alphas puis des Omégas. Une dissertation tous les quinze jours mais avec un sujet tellement tordu qu'il l'en faudrait du temps pour la faire et avoir une note convenable. La jeune Worker savait très bien que tout le monde n'avait pas la même capacité de concentration et de travail mais cela ne la gênait pas, elle foutrait tout le monde dans le même sac et comptait bien se faire respecter dès le début de ses cours. La jeune femme était plus ou moins forte mais une chose était claire, nette et précise, aucune élève digne de ce nom ne la ferait flancher, crier ou, pire, éclater en sanglot en plein milieu de son cours. Elle espérait donc que les cousins de James n'allaient pas intégrer sa classe parce que là, ce serait définitivement le début de la fin. Enfin, elle se sentait prête pour la rentrée des classes et savait plus ou moins qui elle aurait en cours. Elle avait déjà examiné toutes les fiches scolaires des élèves pour savoir leur niveau, les anciennes remarques et tout ce qui en découle. D'ailleurs, elle en avait grandement profité pour regarder la fiche scolaire d'Ezra. Pourquoi ? Pour assurer ses arrières aussi. Le poste de professeur lui donnait accès à des tas de dossier et elle avait tout regardé, curieuse et préventive comme elle était. Elle c'était faite avoir une fois par quelqu'un qu'elle n'aurait jamais soupçonné et maintenant, elle se méfiait de tout, surtout des personnes qui connaissaient une partie de son secret. Des personnes comme Ezra pour tout dire. Le jeune brun était cultivé, très cultivé et il avait lu les nouvelles mexicaines, il avait vu ce qu'elle avait fait, du moins ce dans quoi elle était impliquée, et maintenant, elle devait couvrir ses arrières. Elle ne voyait pas le jeune alpha tout balancer comme cela, cela ne lui apporterait rien mais il fallait admettre qu'elle n'était pas des plus confiantes. C'est pour cela qu'elle le questionnait un peu, histoire de savoir où elle avait. Pour savoir si elle était tombée sur un Alpha, un vrai ou alors un abruti fini qui avait des capacités pour retenir les choses plus facilement que les autres. Et franchement, Elysia-Grace pensait qu'elle aurait pu tomber sur pire jeune homme pour lui tenir compagnie, de un, mais Ezra semblait être un homme posé qui n'allait pas chercher les embrouilles toutes les deux minutes. L'écoutant, elle sourit légèrement. S'occuper de son neveu, il aimait ça. Un homme à enfant sûrement, comme son mari qui s'occupait toujours de leur fils et qui avait toujours été proche des petits, prêts à embêter autrui pour les faire rire. Le rire d'un enfant était quelque chose de purificateur pour certain et Elysia-Grace faisait partie de ces personnes. « Il paraît oui... Mais ce n'est pas un endroit à fréquenter la nuit. Y a pas mal de choses étranges par ici une fois que la nuit tombe. Enfin, on nous racontait ça à la faculté pour ne pas faire de fête ici, la chute est vite fait et pour s'en sortir, c'est pas gagner. » Elle lui fit un léger sourire, une fois encore et continua « Elle a besoin de calme et de liberté peut être. » Ce n'était pas peut être, c'était même sûre. Une femme avait besoin de sa liberté, surtout si elle avait l'habitude de faire ce qu'elle voulait, enfin ce n'était que l'avis de la jeune professeur. Elle avait eu besoin d'espace après avoir été violée et même si les circonstances n'étaient pas les mêmes, peut être que... Enfin, la professeur de littérature préféra ne pas se creuser le cerveau pour rien et profita entièrement du fait qu'il la complimente pour en savoir plus pour lui. Pourquoi les Alphas puisqu'il étudiait la musique ? La jeune femme c'était toujours demandée pourquoi on étudiait la musique, il y avait bien assez d'artistes comme ça sur la planète et il était très dure d'en faire son métier, ça c'était sûre. Écoutant Ezra, elle regardait le paysage que lui offrait le Twin Peaks « Et puis les Alphas sont une très bonne confrérie. Tout le monde fait son maximum pour éviter les problèmes et j'en garde de très bon souvenirs. À l'époque, les Sigmas étaient un peu les moutons noirs à abattre. Certains sont aussi doué en musique, ou même en tout autre art, que je le suis, en gros, ça vole pas très haut ! » tout le monde n'était pas voué à être chanteur, danseur, peintre ou je ne sais pas quoi mais certaines persistaient, comme s'ils croyaient au miracle, ce qui exaspérait la nouvelle professeur de l'école. Elle avait eu pas mal d'altercation avec les Oranges lorsqu'elle faisait encore partie des étudiants de la faculté et cela lui avait laissé un goût amer en bouche « En tout cas, tu seras aussi bien chez l'un comme chez l'autre mais je l'avoue, j'ai une préférence pour les bleus pâles. L'administration n'a pas changé les couleurs au moins ? » Les couleurs de confrérie étaient quelque chose d'importants pour ceux qui les intégraient. Il y avait les bleus pâles, les verts pommes, les oranges et les rouges par exemple. Si vous dénommiez une confrérie par sa couleur, votre interlocuteur savait de qui vous parliez, c'était quelque chose qui traversait le temps. Elysia-Grace avait été une bleu pâle puis une jaune, donc une Oméga. Les couleurs soleils -ou couleur pipi- qu'on les surnommait. Cela lui rappelait tellement de souvenir et niveau souvenir, elle n'avait pas fini puisqu'Ezra semblait être prêt pour une journée confession, ce qui refroidit légèrement la professeur de littérature. « Parler de moi ? Hum, il n'y a pas grand chose de bien intéressant à savoir tu sais. J'ai toujours vécu à San Francisco, toujours été passionnée de littérature et j'ai fait cinq années à Berkeley. Quatre chez les Alphas et une chez les Omégas. J'en étais la présidente de confrérie il y a trois ans et c'était plutôt cool, je l'avoue. Organiser des soirées à thèmes, faire son maximum pour tenter d'introduire de l'alcool dans les chambres sans se faire renvoyer. Un job à plein temps ! Mais les temps ont changé, je suis partie vivre au Mexique trois ans et me revoilà prête à conquérir Berkeley. » Court résumé de sa vie, très court à vrai dire. Elle avait bien évidemment évité la partie où elle c'était mariée sur la plage, la partie où elle avait accouché et celle où elle avait été violée. Ce n'était pas le genre de chose dont elle parlait, il n'y avait qu'Alcide qui était au courant et simplement parce qu'il avait été son psychologue avant qu'elle s'enfuit. Regardant Ezra elle lança « Ca fait classe d'avoir fait quatre ans chez les Alphas hein, je devrais être votre mascotte » Elle lui fit un clin d'oeil avant de dire « Et toi, Ezra, qu'as tu à m'apprendre de croustillant sur ta vie ? D'après ton dossier scolaire, tu n'as pas fait ta première année à Berkeley. Attention, le prof de musique est encore plus curieux que moi et il risque de te poser la question devant tout le monde. » Ahah, il était aussi le petit nouveau, ce qui fit sourire la belle brune. Elle n'était pas la seule à faire ses premiers pas dans l'école en ce début d'année scolaire deux mille onze, deux mille douze. Ne pas se sentir seule était quelque chose qu'elle appréciait beaucoup, merci Ezra chou.

Avec tout ce qu'avait vécu la jeune professeur dans sa vie, sa rencontre avec Ezra était une des seule chose positive qui arrivait depuis bien longtemps. Bon, il y avait un problème, il en savait beaucoup trop et elle avait peur que le jeune homme parle trop, ce qui semblait être son style. Comme le disait un proverbe, les secrets ne sont protégés que si une des deux personne est morte. La jeune Nichols-Bass ne voulait pas mourir -sinon elle se serait suicidé il y a bien longtemps de cela- et c'était donc au jeune Alpha de passer l'arme à gauche. Lorsqu'elle pensa à cela, elle eut un léger sourire sur son visage mais le dissimula rapidement. Elle ne se voyait pas pousser le beau brun dans le vide mais elle serait bien tentée par lui demander de parler un peu moins vite parce qu'elle était entrain de perdre le fil de la conversation et ce n'était sûrement pas bon pour elle, ou pour lui. Fronçant les sourcils, elle l'écoutait débiter quinze mille mots à la minute et comprit quelques brides de son raisonnement. Inspirant un bon coup, elle dit « A mon avis, une consommation trop importante d'alcool à cette hauteur et avec cette chute vertigineuse, pas besoin d'avoir fait médecine pour savoir ce qu'il va se passer » La jeune femme avait failli finir dans le fossé à de nombreuses reprises lorsqu'elle avait atterri au Mexique. C'était sa grand mère -qui avait à peine trente ans de plus qu'elle- qui venait la chercher, qui venait chercher sa petite fille complètement défoncée, prête à mettre le pied en avant et à finir sa chute trente mètres plus bas. La jolie brune avait eu pas mal de pensée noire pendant ses années au Mexique. Comment vivre après un viol, après avoir passé quelques jours en prison et surtout, après avoir fait croire à son mari qu'il était le pire de tous. La jeune brune n'avait pas reparlé à son mari depuis trois ans mais rien qu'à l'idée qu'elle allait bientôt devoir le côtoyer, elle avait envie de vomir tellement elle se sentait mal. Un petit sourire apparut sur son visage et elle dit « Effectivement, un vrai moulin à parole mais ce n'est pas désagréable.. » Allez c'était partit pour les compliments sans en être. Elle se rattrapa et dit « Au moins ça évite les gros blancs bien pesants qui mettent tout le monde mal à l'aise » Oui, bonne excuse alors qu'elle avait plutôt eut envie de dire que ce n'était pas désagréable qu'il parle parce qu'il avait -de un- quelque chose à dire mais aussi qu'il était assez intéressant comme jeune homme. Elysia-Grace n'avait pas des pensées mal placées -même si elle le trouvait tout de même craquant- mais elle essayait de le mettre en confiance tout en laissant planer une certaine drague, quelque chose qui pourrait faire croire au jeune homme qu'il intéressait fortement sa professeur. Les relations professeurs/élèves étaient formellement interdites et la jeune brune avait autre chose à penser qu'à aller se pavaner au bras d'un élève de cinq ans de moins qu'elle. Cette conclusion la fit d'ailleurs frissonner, il était drôlement jeune et elle drôlement vieille -oupas. La jeune femme ria légèrement lorsque le jeune élève avoua que leur présidente de confrérie était pas mal. Une certaine La Tour Dubois, sûrement une famille de la haute société vu le nom composé. Elle écoutait tout ce qu'Ezra était entrain de dire et lança « Une présidente de confrérie jolie pour les Alphas ? Ça ne devrait pas exister voyons ! Il ne faut pas vous détourner de votre but suprême ; être l'élite de Berkeley » Elle se tourna légèrement vers lui et lui fit un clin d'oeil. L'élite de Berkeley ou pas, les élèves étaient tous les mêmes et à leur page il était normal de les voir parler de ce genre de chose, et de les pratiquer bien entendu. Elle aussi était passée par là et dieu sait qu'elle avait fait craquer les lattes de son lit une bonne paire de fois avec son petit ami -et mari- de l'époque. « Nooon, ils maitrisent tous quelque chose on va dire mais pour entrer en licence de chant ou de musique, il ne suffit de le vouloir. Bon après, on se fait recaler mais j'aurais très bien pu m'inscrire en licence de chant et aller chez les Sigmas et louper mon année. Je chante bien sous la douche, parce que le bruit de l'eau couvre ma voix en fait » La jeune femme ria légèrement. Oui, juste sous la douche parce que sinon, c'était une horreur et elle pouvait faire venir la pluie en moins de dix secondes. Même cinq secondes en fait. La jeune femme n'était que pour deux choses, la littérature et faire l'amour mais ça, Ezra ne le saurait sûrement jamais. Elle ne pouvait pas le prôner d'une fois haute et forte parce qu'il fallait avouer qu'il avait un certain charme et qu'elle n'avait pas touché à un homme -ni à une femme- depuis trois ans. Tentation, tentation... Elle eut un léger sourire lorsqu'il lui avoua que les bleus pâles avaient toujours cette couleur. Elle qui avait été si fière de porter ses couleurs pendant quatre longues années. Parler de son passé était douloureux mais lorsqu'elle en avait parlé au beau brun, cela ne lui avait pas fait si mal que ça. Étrangement, elle se rendait compte que tout ce qui c'était passé avant son viol n'était pas que d'horrible souvenirs à oublier, loin de là même. Elle écouta tout ce qu'il avait a dire et franchement, lui faire visiter la ville ne serait pas une mauvaise idée. Bon, elle lui ferait plus visiter le musée, le Parc Presidio qui était l'un des plus beau de la ville ou bien encore la Marina qu'un bar ou un club de strip teas. L'idée ne lui déplaisait pas, vraiment pas, cela lui permettrait d'avoir un contact avec la ville, un nouveau contact bien différent. Lorsqu'il lui dit qu'elle devait faire ramener du monde elle éclata de rire et posa sa main sur l'épaule du jeune homme. Le regardant droit dans les yeux elle dit, avec un petit rire dans la voix tout en essayant de se calmer, « Pour la visite de la ville, il n'y a aucun problème, ça ne me dérange pas du tout, San Francisco est une belle ville donc bon... Un grand voyageur ? Le Mexique est magnifique, surtout les côtes à vrai dire parce que les petites villes et la pauvreté, c'est moins ça. Il n'y a pas à être désolé Ezra. Je n'ai pas fait venir beaucoup de monde en tout cas, une Oméga mariée c'était le top de l'extase. Mais c'était une bonne expérience et si c'était à refaire, j'irai faire une année de plus chez les Omégas » La professeur de littérature avait fait des tas d'expériences chez les Omégas, certaines plus catholiques que d'autres. Après tout, on n'avait qu'une vie et elle en avait profité pendant sa dernière année d'étude et sa dernière année de vie en quelque sorte. Elle avait souvent pensé que c'était sa réputation chez les Omégas qui lui avait valu de se faire violer au milieu de nul part. Les personnes qui l'avaient détruit ce jour là n'étaient pas familières pour la belle brune mais elle les avait déjà croisé quelque part. Où, elle ne s'en souvenait plus... Ayant fait son indiscrète avec le jeune homme, elle tenta de se concentrer sur lui, reposant sa main sur la pierre et tentant de sortir ces images horribles de sa tête. Il en avait vécu des choses, vraiment beaucoup et cela faisait peut être son charme. Il n'était pas très âgé mais il devait avoir du plomb dans la tête comme on disait. « Une tournée, ça doit être génial ! Quand j'étais petite je rêvais d'être une grande star de la chanson et de parcourir le monde, manque de bol j'ai vite du oublier ce rêve. Mais félicitations, c'est vraiment quelque chose de génial » Elle tentait de se contenir mais là, elle l'enviait énormément. Faire le tour du monde tout en faisant ce que l'on aime c'est vraiment génial, elle n'en doutait pas une seule seconde. La dernière phrase d'Ezra fit disparaître rapidement toute son euphorie. « Mais si ta famille sait où tu es, c'est le plus important. Ils doivent bien se douter que tu es ici, non ? » Ezra avait agis comme Elysia-Grace trois ans plus tôt. Elle était partie sans rien dire, il avait fait de même. Bon, pas pour les mêmes raisons ça c'était clair, net et précis. La jeune professeur était vraiment fasciné par le jeune homme. Un alpha, sexy, intelligent, musicien ou chanteur et qui avait parcouru le monde... A ce moment là, elle aurait bien aimé avoir cinq ou six ans de plus ou alors ne pas être professeur à Berkeley. Après tout, si elle n'avait été qu'une simple habitante de la ville elle aurait très bien pu l'embrasser comme ça, là, maintenant, tout de suite, mais elle avait bien trop de déontologie pour cela. Lorsqu'il lui dit qu'elle était vraiment très belle, la jeune femme se mordilla la langue pour ne rien laisser paraître. Non Elysia, ne craque pas c'est un élève. Voilà ce que son ange gardien lui disait pendant que son petit diable lui disait de craquer, qu'elle n'avait pas pris ses fonctions encore et qu'elle pouvait bien se permettre un léger baiser. Le premier depuis trois ans. Ezra était le premier à la faire ''craquer'' après trois ans sans aucun contact avec un homme. Si elle avait été plus vieille, elle se serait dit qu'elle aurait pu être sa mère mais non, il n'y avait que cinq petites années qui les séparaient. Balbutiant légèrement, elle dit « Merci c'est... C'est gentil Ezra... Tu peux me tutoyer tu sais. Je ne suis pas ta professeur donc pas la peine de faire tout dans les grandes pompes » Non, non elle ne l'incitait pas à se pencher légèrement vers elle dans sa phrase. Le jeune Alpha avait quelque peu la tête baissée et elle se pencha pour être plus ou moins à sa hauteur. « Tu as vu un monstre pour baisser la tête ou ? Ah non, tu regrettes ce que tu viens de dire. En tout cas, t'es le premier homme depuis trois ans qui me dit quelque chose dans ce style... » Elle espérait fortement qu'il n'allait pas lui poser des questions sur son mari. Se redressant et voyant que le jeune brun n'en faisait pas de même, elle se tourna légèrement, passant une jambe à droite de la pierre sur laquelle elle était assise, et l'autre à gauche, et dit « Tu es pas mal aussi tu sais Ezra. T'as un sacré regard et sourire aussi. » La jeune femme le regardait toujours. Elle n'allait pas lui dire ''ehoh le jeunot tu m'embrasses ou merde?'' Elle attendait qu'il relève la tête pour lui sourire, elle attendait...

Le mythe du professeur et de l'élève avait longtemps fait rire la jeune femme. Comment pouvait on aller coucher avec son élève, un jeunot qui avait peut être huit ans de moins que ça ? Les femmes cougar, ce n'était franchement pas le délire de la jeune femme et encore moins le fait d'aller copuler avec un jeune élève, surtout avec tout ce qui lui tombait au coin du visage. Cependant, la jeune femme devait avouer que sa relation avec Ezra était étrange, un peu trop sûrement et que cela frôlait tout ce qu'elle avait toujours détesté. Des baffes qu'on devrait lui coller parce qu'elle frôlait le ridicule et risquait de mettre sa carrière en jeu pour un jeune homme au regard de feu. La jeune femme avait l'impression d'avoir été comme ensorcelé par le petite brun et cela n'était sûrement pas une très bonne chose. Enfin, elle ne pouvait pas le planter ici et autant profiter de la douce compagnie qu'il y avait. Elle serait folle de partir et puis, elle n'avait rien d'autres à faire alors comme ça, elle n'aurait aucun remord, oh que non. De plus, elle savait se contrôler alors comme ça, aucun risque ou presque. Ils discutaient de les chutes, de ce que la ville disait lorsqu'elle était plus jeune. Eh oui, elle avait vécu ici pendant un bon bout de temps avant de partir. « C'est morbide ça Ezra. Mais ouai, autant faire son testament avant, histoire qu'on respecte tes dernières volontés. » Il était morbide, elle était morbide. La jeune femme avait longuement pensé à la mort et elle avait déjà fait un testament qui était resté à Cancun avec son ancienne vie. Elle ne voulait plus penser à toutes ces choses négatives et elle voulait avancer, ce qu'elle tentait tant bien que mal de faire. Souriant aux phrases d'Ezra, elle dit « Je n'aime pas les blancs non plus alors c'est plutôt cool que tu parles. C'était un compliment donc prends le comme tel, c'était le buit mais je suis pas douée en compliment à vrai dire... » Ca pour ne pas être douée en compliment, elle ne l'était pas. Une vraie empotée qui tentait de complimenter mais blessait plus qu'autre chose. Le jeune Alpha avait dit que cela pouvait être négatif et la jeune femme voyait bien de quoi il parlait. Le pire, c'était de parler quand il ne le fallait pas, quand le calme et le silence était de mise. La jeune Nichols-Bass était ce genre de femme à gaffer toutes les cinq minutes et elle était fière que ce ne soit pas arriver pour le moment, un exploit ! Enfin, elle faisait bien pire que gaffer, elle était littéralement entrain de draguer le jeune homme mais elle usait de tas de subterfuges pour qu'il n'y voit que du feu. À vrai dire, elle n'avait pas dragué un seul homme, ni une seule femme, depuis bien des années. Elle n'avait même jamais dragué personne puisque son premier petit ami était devenu son mari et bientôt son ex mari. C'est fou comme à vingt six ans on pouvait vouloir redevenir la minette qu'on avait été. Cela la faisait doucement sourire, tout comme le fait que le jeune homme ne réagissait pas plus que cela à ses quelques avances. Soit il n'y voyait rien, soit cela lui plaisait. Peut être un mélange des deux après tout, elle ne pouvait pas savoir mais pas du tout. Ezra semblait très porté sur les jeunes femmes et cela la fit doucement sourire, et rire intérieurement. Des tas de chose avaient changé dans la vie de la jeune femme, dans la vie tout court mais en ce qui concernait les hommes, ils étaient toujours les mêmes. Toujours autant à vouloir regarder les plus belles femmes, à vouloir les draguer et les mettre dans leur lit. Une fatalité ? Non l'homme était comme ça, il était né pour procréer alors soit. Elle éclata de rire lorsqu'il dit qu'il ne voulait pas venir dans sa douche pour l'entendre chanter. La jeune femme eut un sacré fou rire qu'elle mit un sacré bout de temps à calmer il fallait l'avouer. Elle inspira un bon coup et souffla lentement pour se calmer, pour retrouver son calme serein et plat qu'elle avait d'habitude « J'espère bien que tu ne vas pas t'inviter sous ma douche. Ma colocataire ne comprendrait plus ce qui se passe dans ma petite bête de brune. Un jour peut être, à une soirée karaoké ou je ne sais pas quoi mais là, comme ça, jamais. Sinon, le ciel va nous tomber sur la tête et franchement, ça sans façon. » Elle était une casserole de base et avait profité de cette demande à chanter pour proposer -plus ou moins- une autre sortie. Bon, peut être que cette fois ils sortiraient à plusieurs, avec Esmeralda et peut être quelqu'un d'autre, histoire de faire moins louche... Parce qu'il fallait avouer que si un élève ou pire, la directrice, arrivait la maintenant tout de suite, ils devraient s'expliquer et vu que la jeune américano-mexicaine était nulle en mensonge. Elle était entrain de franchir des tas de limites qu'elle c'était fixée il y a bien longtemps, elle n'était pas franchement fière d'elle. Pendant trois ans elle avait tenu loin des hommes, loin de ce genre de situations étranges, et là, paf, elle tombait dans le piège. Elysia-Grace, baffe toi. Sa conscience la menaçait de se casser une jambe mais non, elle continuait sur ce chemin pentu. Elle lui avait proposé de lui faire visiter la ville, elle avait sous entendu une soirée karaoké donc ensemble. Aïe aïe aïe, elle était mal partie mais bon, elle ne pouvait plus faire demi tour et ne le voulait pas. « Et puis, c'est une belle ville, il n'y a pas à dire là dessus. Franchement, tu fais un bon choix de rester ici, vraiment. » La jeune femme n'avait pas visité autant de ville que le jeune homme mais une chose était sûre, San Francisco était une des plus belle que la jeune femme avait fréquenté. De l'entendre dire qu'il avait vu de beaux paysages et d'autres choses la faisait doucement sourire. C'est vrai que voyager était une chose importante pour s'ouvrir à de nouveaux horizons, pour s'ouvrir au monde tout simplement. Les nouvelles cultures, les monuments, les traditions changeaient tout le temps, c'était vraiment quelque chose de magique et Elysia-Grace tentait de vivre cela par la lecture. C'était une façon comme une autre de voyager après tout. La famille ne semblait pas être le sujet favoris du jeune Alpha. Ils n'étaient pas très différents sur certains points quand on y pensait. Elle aussi n'aimait pas parler de sa famille avec les problèmes avec son mari et le décès de ses parents. Voilà huit ans qu'ils étaient morts mais c'était toujours trop frais pour la jeune femme. « Tant que tu ne coupes pas les ponts c'est le plus important. Je ne vais pas creuser, je te le dis tout de suite mais des parents et de la famille, on en a pas à tord la rigaud alors attention monsieur Widdleton-Canterburry. » Elle en savait quelques choses et elle aurait bien changé des choses si elle avait pu il y a une dizaine d'année. Maintenant tout était trop tard et elle n'avait plus que ses yeux pour pleurer pour tout dire. Les deux jeunes -oui, elle n'était pas si vieille que cela- discutèrent quelque peu et partirent dans les compliments. La jeune brune n'était pas douée pour cela et pourtant, ce qu'elle avait dit venait d'avoir un effet sur Ezra puisque quelques secondes plus tard, il avait sa main sur la joue de la jeune professeur. Reculer, se lever, partir en courant ? Quelle était donc l'attitude à adopter dans ce cas ? Elle n'eut pas le temps de dire ouf qu'il posa délicatement ses lèvres sur les siennes. Lorsqu'il se retira à quelques millimètres d'elle, elle ne savait pas quoi faire. Là, elle avait envie de l'embrasser encore une fois pour voir si elle ressentait encore ces petits papillons dans le bas du ventre. L'embrasser c'était le mal, Elysia-Grace était le mal. En moins de douze secondes, elle c'était rapprochée de lui et l'avait embrassé à nouveau, un peu plus sensuellement, comme une femme, une vraie quoi. Elle faisait tout ce qu'elle n'avait jamais voulu faire mais elle ne pouvait s'arrêter là, elle n'en avait pas envie après tout. Peut être qu'elle avait besoin de ça, de se sentir désirer pour reprendre du poil de la bête, personne ne pouvait savoir. Elle coupa le baiser et regarda Ezra droit dans les yeux. Son regard était étrange. On pouvait y voir un mélange d'envie de recommencer, encore et encore mais aussi une honte qu'on voyait à des centaines de kilomètres. Bien évidemment, elle ouvrit la bouche mais aucun mot de franchement audible sortit de sa bouche. « Je... Fin.. C'est mal, c'est interdit mais... » Elle fit un léger sourire au beau brun et ajouta « Je suis de celle qui sont attirées par le danger et l'interdit... » Elle laissa glisser sa main le long de la joue du jeune homme et dit « Et toi Ezra ? » Elle lui fit un petit sourire et espérait qu'il avait la même envie qu'elle à ce moment précis sinon, elle n'aurait plus qu'à l'éviter comme la peste pendant six mois, ou plus peut être.