Sujet: et soudain tout le monde me manque ✰ rosina Dim 4 Sep - 0:32
“ et soudain tout le monde me manque ”
Tu détruis tout et après tu piétines le reste • Tu sais, il m’arrive parfois de rêver que je vole. Je commence par courir très très très vite, comme si j’étais surhumaine. Et le terrain devient de plus en plus rocailleux et pentu. A la fin je cours si vite que mes pieds touchent même plus le sol. Et je flotte. C’est fantastique comme sensation. Fantastique. J’suis libre, en sécurité. Et puis je me rends compte que je suis complètement seule. Et après je me réveille. ; rosina
Assise devant les bureaux de l'administration, Nina tenait dans sa main un mot signé de sa main. L'assistante de direction était venue la voir cinq minutes plus tôt pour lui annoncer que l'administration du secrétariat ne tarderait pas à la faire entrer. La blonde s'était contentée d'hocher la tête, avant de prendre place dans un siège que lui montrait la secrétaire. Deux jours auparavant, la jeune fille avait reçu l'appel de son frère ainé, Mickael, lui annonçant combien leur mère était malade, là-bas, en Irlande. Il n'avait pas su lui avouer que son père avait été incapable de l'appeler par lui même pour le lui annoncer. Il avait fallu des intermédiaires, comme toujours. Le fait que son père la détestait n'avait jamais vraiment atteint Nina, pas irrémédiablement. Elle pensait rarement à lui, à eux, là-bas. Peut-être ça n'avait pas été le cas pendant ses années lycée, lorsqu'elle fut accueillie par la famille d'Alanna, sa cousine. Ces gens là parlaient beaucoup de l'ancienne vie de Nina, sans vouloir lui faire du mal. D'ailleurs elle ne leur en avait jamais voulu d'avoir essayés de la faire changer d'avis. Ils s'était comporté comme une famille pour elle, elle ne le niait pas. Pourtant la famille n'avait plus grand sens pour la sigma depuis un moment. Depuis ce que Rosie lui avait fait.
FLASHBACK « Stella est une petite conne prétentieuse. » La petite blonde leva de grands yeux ronds vers sa cousine. Rosie aussi, semblait choquée par ses propres propos. Toutes les deux assises en tailleur face à face dans le jardin des Blackstone, Nina et Rosie faisait l’une de leurs petites séances papotages de la semaine. Les deux petites filles de seulement dix ans étaient plus liées que Nina ne pouvait l’être avec sa propre soeur jumelle. C’était différent avec Rosie. Elle était marrante, et puis tout le monde les trouvait cool ensemble. Les deux éclatèrent de rire en même temps, tombant dans les bras l’une de l’autre. Les deux têtes blondes étaient aussi proches qu’on pouvait l’être, malgré les problèmes que rencontraient la famille de Nina à ce moment là. La petite savait son grand frère de trois ans son ainé dans un sale état, dans sa chambre. Elle le savait malade. À l’agonie. « Au fait, ils savent ce qu’il a Tommy ? » « Ils disent que c’est une pnaumanie. » Rosie acquiesça immédiatement, comme si ce mot avait un quelconque sens pour elle. Elles se sourirent mutuellement, complices. Rosie était bien plus que sa simple cousine. Elle en avait d’autres, des cousines, mais celle-là, c’était la meilleure. Comme des soeurs. « Vous faites quoi ? » Se retournant, Nina aperçut Lily venir dans leur direction. Immédiatement, elle lâcha la main de Rosie, souriant à sa jumelle. « Rien, on discute. » Le silence qui suivit ces paroles parut durer une éternité. Lily hochait la tête, souriante. Mais Nina savait très bien que c’était une façade, et que le soir venu, au départ de Ros’, elle reprocherait à Nina son manque d’attention pour elle. Nina sourit plus largement, comme pour assurer à sa soeur qu’elle comptait plus que leur cousine. Heureuse de la voir tourner les talons, Nina se retourna vers Rosie en soupirant. « Tu sais ce qu’on devrait faire ? On devrait emmener Tommy en balade ! Ca se trouve après il se sentira mieux et il aura plus sa pnimonie ! » On est pas sérieux quand on a dix ans. Et alors que Nina assurait à sa cousine que c’était une idée plus que géniale et qu’elle partait chercher leur vélos en élaborant un plan pour enlever le frère de Nina, celle-ci ne se doutait pas le moins du monde que ce jour resterait le pire de sa vie.
Clignant des yeux quelques fois, Nina revint à la réalité, ses pensées interrompues par la porte qui venait de s’ouvrir devant elle. Elle vit l’administratrice du secrétariat serrer la main à une blonde que Nina aurait reconnue entre mille. Rosie. Sentant son coeur se serrer, Nina intercepta son regard. « Je suis à vous tout de suite mademoiselle Blackstone. » Elle vit la vieille femme retourner dans son bureau, laissant l’irlandaise face à celle qui fut pour elle une cousine exemplaire. A présent, elle la regardait comme une fille quelconque. Elle n’était plus la Rosie qui avait tellement comptée. Elle aussi avait finit par briser le seul lien qui rattachait Nina à sa famille. Et elle avait finit par la laisser, comme les autres.
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Sujet: Re: et soudain tout le monde me manque ✰ rosina Mer 21 Sep - 19:33
rosina ▬ at the end of the day, i still love you.
C'était désormais officiel : tout avait changé. Depuis ce midi, j'étais une Da Pitruzzela. La procédure pour changer de nom avait été compliquée et assez longue, mais elle n'avait pas été vaine, et savoir qu'à présent, je pouvais recommencer me comblait de bonheur. Il y avait peu de choses dans ma vie de Blackwood que je regrettais, sauf le tennis, et Nina. Ma cousine merveilleuse, avec laquelle j'avais grandi. J'ai toujours avoué la chance que j'avais de l'avoir, quand bien même j'avais décidé de repousser ma famille d'enfance. Elle était bien la seule, avec Lily désormais, que je voulais garder dans mon entourage. Vous savez, se séparer de quelqu'un avec qui vous avez grandi, c'est horrible. C'est comme si on vous arrachait une partie du cœur, comme si on vous amputait d'un membre. C'est un manque constant, et je l'avais déjà vécu. Lorsque Nina avait choisi de partir pour San Francisco, j'avais été anéantie, mais elle ne l'avait jamais su. Je ne lui avais pas dit, sans savoir si c'était par fierté ou par rancœur. Quand elle avait débarrassé le plancher, et que j'avais trouvé sa chambre vide, je m'étais effondrée. J'avais toujours eu besoin d'elle, toujours, et le fait qu'elle s'en aille, sans même me proposer de venir avec elle, je l'avais ressenti comme une trahison. Mais tout s'était envolé quand je l'avais retrouvée par hasard à Berkeley, parce que le bonheur de la retrouver était plus fort que tout, et que ce nouveau continent nous offrait la possibilité de tout reprendre, mais du bon pied. Aujourd'hui, je devais me rendre aux bureaux d'administration pour changer tous les papiers, effacer ce qui avait fait de moi une Blackwood au plan administratif. C'était comme si la boucle se bouclait définitivement. Je devais m'y montrer aux heures d'ouverture, parce que la procédure était particulièrement urgente, et les secrétaires en avaient déjà été informées. Apparemment je n'étais pas la première à qui cela arrivait. Peut-être l'université de Berkeley était-elle un endroit de retrouvailles, que tout le monde le savait sans le dire.
• FLASH-BACK ON •
Je gambadais dans le jardin des Blackwood avec insouciance. Mes cheveux blonds volaient au vent tandis que je chantais une chanson de Disney. J'étais obnubilée, obsédée par La Petite Sirène 2 en ce moment, alors je me prenais pour une sirène, je jouais avec les poissons. J'entendis Nina arriver comme une fusée derrière moi. "Rosiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie" cria t-elle en courant dans mes bras. C'était toujours comme ça qu'elle arrivait. C'était comme un rituel, une habitude que nous avions désormais. Je lui fis un bisou sur la joue et lui pris la main. Traversant le jardin, je la fis courir jusqu'à la nappe que j'avais installée quelques minutes plus tôt. Maman m'avait donné deux pommes et des verres de jus de fruit. Elle ne voulait pas que je mange des biscuits ou des petits gâteaux comme la plupart des enfants, elle disait que si je le faisais, j'allais mal jouer au tennis. Mais Nina était la meilleure, et à chaque goûter, elle m'amenait les petits biscuits fourrés à la vanille que j'aimais tant. "Maman veut que je rentre dans un quart d'heure, parce que je dois aller à mon cours d'équitation." Je baissai les yeux. "Mais on se verra après ?", dit ma chère blondinette. Tout le monde nous confondait à l'école. On était tout le temps ensemble, et beaucoup pensaient qu'on était des jumelles, et m'appelaient Nina dans la cour. ça ne me dérangeait pas, parce que desfois, j'enviais terriblement Nina. Elle avait du temps pour elle, elle pouvait lire les livres qu'elle voulait, elle n'avait pas à apprendre une autre langue que la nôtre après les cours. "Nan, je ne peux pas, j'ai mon cours de français. Et puis maman ne voudra pas que je sorte après, il sera trop tard." Je vis Nina soupirer. "C'est pas drôle." Elle avait raison, mais je n'avais pas le choix. J'aurais préféré rester avec elle et regarder un Disney comme on le faisait le dimanche, mais c'était mercredi, et maman ne voulait pas. "Mais tu sais ce qui est drôle ? J'ai entendu papa dire que je suis presque comme un vol. Je n'ai aucune idée de ce que ça veut dire, mais je crois que ça veut dire que je suis comme un oiseau. Je ressemble à un oiseau tu trouves ?" Elle haussa les épaules en guise de réponse, accompagnant son geste d'une mimique exprimant son ignorance. J'étais un oiseau. Alors je pouvais voler, c'est ça ?
• FLASH-BACK OFF •
Mrs. Stonage avait tout réglé en un clin d’œil. Comme si ce changement de nom n'était rien, comme s'il n'avait aucune incidence sur ma vie. J'avais signé des papiers, re-rempli une tonne de choses dans mon dossier, mais tout était passé si vite que cela me paraissait irréel. En entrant dans la pièce, j'avais eu l'impression que mon cœur et mon corps tout entier tentaient de me retenir. Comme si le fait de devenir une Da Pitruzzela aux yeux du monde était affreux, inhumain. Et pourtant, j'avais passé des jours à peser le pour et le contre, et j'avais des tas d'arguments en faveur du pour. I am a total mess, pensai-je, avant de sortir du bureau, serrant la main à la femme qui avait finalisé tout un projet, qui avait tourné une page sans le savoir. Lorsque je me retournai, mon cœur fit un bond, et je sentis une force écraser ma poitrine, m'empêcher de respirer normalement. Nina, ma Nina. Comment ai-je pu te faire ça ? Je sais que ce n'est pas bon, et que tu me hais, mais il faut que tu comprennes. Ne supportant pas la distance physique et émotionnelle qui s'instaura entre nous lorsque nos regards se croisèrent, je m’avançai vers elle, le regard humidifié par ce sentiment entre la honte et la peur. Je m'accroupis devant elle, posant une main sur l'un de ses genoux. "Nin'.." commençai-je. "Ne me rejette pas, je t'en supplie." baissant le regard, je rassemblai mes cheveux, comme si cela allait m'aider à trouver les bons mots. "Je t'aime et t'aimerais toujours plus que quiconque. " Je savais pertinemment qu'elle repousserait tout ce que j'aurais à lui offrir. Quand bien même elle savait que je l'aimais indéfiniment.
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