Il était tout bonnement impossible, voire naïf, d’espérer ôter une idée de la tête de la flamboyante Maya. En effet, lorsque celle-ci avait effectivement une idée à l’esprit, elle pouvait difficilement l’avoir ailleurs, et surtout dans pas les doigts de pied. C’est pourquoi, alors que la plupart des élèves de l’université de Berkeley s’apprêtaient à rentrer au chaud chez eux, après une après-midi consacrée à leurs activités, leurs dissertations à faire et autres partiels à réviser, Maya se rendait spécifiquement à l’université, alors qu’elle n’y avait aucun cours de prévu, afin de croiser la route de quelqu’un en particulier. Ce quelqu’un ? C’était Callum. Ils ne partageaient aucun cours ensemble, ne se connaissaient que de vue et n’avait rien à voir en commun à priori. Pourtant, elle ne serait venue parler à personne d’autre en cette fin de journée pluvieuse, à la limite de la dépression. Exprès, elle s’était déplacée de son job habituel au musée jusqu’à Berkeley, alors que rien ne l’y obligeait, dans l’unique but de proposer une collaboration avec Callum. N’importe qui d’autre aurait eu honte d’attaquer bi en tête quelqu’un de cette manière, mais il ne fallait pas oublier que le ridicule n’avait jamais tué personne…Et que Maya n’était pas timide pour trois sous. Elle se dirigea donc à l’intérieur du hall d’entrée, qu’elle traversa, et ne s’arrêta qu’à la sortie de celui-ci avant de sortir une feuille de son sac en bandoulière : Elle y avait noté le plan possible où trouver Callum en solitaire. Maya n’était pas timide, certes, mais elle n’était pas idiote : S’il se trouvait en galante compagnie à ce moment là, elle n’allait certes pas débarquer comme un cheveu sur la soupe et s’octroyer la certitude de se taper la honte de sa vie ! Elle contourna donc la foule, passa devant les casiers pour mieux se retrouver à l’entrée du parc extérieur de Berkeley, où Callum avait souvent ses habitudes. Et dire qu’elle avait dû demander à pas moins de dix élèves de la même promotion que lui pour obtenir quelques informations bateaux…Elle avait même dû promettre un striptease gratuit à l’un des élèves pour l’avoir mieux renseignée que les précédents interrogés ! Mais le fait est qu’elle tomba relativement facilement sur le jeune homme, seul à l’ombre d’un arbre, attendant probablement que la pluie battante ne cesse ou qu’un orage ne se déclare pas…A vrai dire, elle ne connaissait rien de ses habitudes, de ses goûts et de ses manies, car ce n’était pas le propos de sa venue. Maya n’était pas coutumière des agissements n’ayant pas de sens pour elle…

MAYA – « Hey toi ! Je sais, tu ne t’attends pas à me voir mais avant que tu ne prennes la poudre d’escampette, j’ai un marché à te proposer. Si tu veux que ta vie ait plus de piquant, pourquoi ne participerais-tu pas à un show avec moi ? »

Telle était l’idée de la jeune femme : Inciter l’un des élèves les plus sexy de l’université, de son point de vue, à partager le show avec elle afin d’augmenter la clientèle. De cette façon, Maya serait toujours en mesure de charmer la gente masculine, et Callum avait toutes ses chances pour venir à bout des réticences de la gente féminine vis-à-vis du club. C’était ça, son plan. Maya ne voulait plus être la cinquième roue du carrosse en continuant à avoir honte de ce qu’elle faisait à longueur de temps…Elle voulait, sans forcément s’investir pendant des heures et des heures, avoir une importance plus capitale et, ainsi, une paye plus importante. C’était l’unique raison la poussant à se mettre à nu pour demander cette ultime faveur à Callum…Tout en sachant qu’il n’était pas question une seconde qu’elle paye de sa personne.

MAYA – « Tu seras payé et sous contrat, évidemment. Il suffit juste que tu bosses en collaboration avec moi sur un show assez osé. Tu as tout à y gagner, rien à y perdre ! D’autant que c’est moi qui chorégraphie tout…Donc tu peux être sûr que je ne vais pas te faire faire n’importe quoi. T’inquiètes, c’est sûr. La boîte est connue, de toute façon tu la connais ! T’es partant ? »

Pour un peu, elle était prête à lui faire signer le contrat tout de suite, et ce sans se douter une seconde qu’il puisse la prendre pour une dingue échappée de l’asile. Aux yeux de Maya, sûrement plus naïfs que ceux de Callum, l’offre était en or…Pourquoi diable aurait-elle pensé tomber de haut ?

Le calme, l’envie d’être seul. Aujourd’hui Callum en avait plus que besoin. Ca faisait plusieurs jours qu’il était arrivé à Berkeley et qu’il découvrait l’université et la ville. Il commençait à se sentir à l’aise sur le camus. De plus, ses colocataires, Elena, Acideen et Eirik étaient tout ce qu’il y a d’agréable. Ils l’avaient beaucoup aidés pour se repérer et il devait avouer qu’il était tombé sur des bons vivants et des personnes pleines de vie. Il avait déjà fait la rencontre d’Eirik, l’année dernière en Italie. Ca lui faisait donc plaisir de le revoir, même si c’était lui qui n’avait plus donné de nouvel au norvégien. Bref, un bon début à Berkeley. La veille au soir, Callum était allé chez ses grands-parents. Ses derniers, anglais, comme lui étaient venus eux aussi vivre ici. Ils sont vraiment les seules personnes que le jeune homme respecte réellement. Il les aime énormément et ce sont eux qui l’ont élevé. Alors, après avoir dîné et parlés, il avait été se coucher. Puis, ce matin, il avait apprécié de sentir l’odeur du chocolat chaud. Sa grand-mère était géniale pour la cuisine. Un vrai cordon bleu et il devait avouer qu’il adorait venir manger avec eux. En même temps, elle faisait toujours ce qu’il aimait quand c’était le cas, c’était donc encore mieux. Se levant tranquillement, il alla prendre son petit déjeuner, tout en papotant avec ses grands-parents.

Une fois qu’il eu finit de manger, il partit prendre sa douche. Puis, une fois propre, ce fut au tour de l’armoire d’être ouverte. Il avait encore une partie de ses vêtements chez eux et de temps en temps il refaisait un stock, appréciant que sa grand-mère fasse la lessive. Enfin en tout cas qu’elle prête sa machine à laver. Avec un caleçon, un jean noir et une chemise blanche, Callum était près. Enfilant ses chaussures de ville noire, il partit à l’hôpital. Il avait des choses à faire là-bas. Il n’avait pas de cours avant l’après-midi, du coup il pouvait être tranquille. Evidemment, à l’hôpital, il faisait du rangement et du classement, mais il s’habillait tout de même proprement. Commençant donc son travail, il passa deux heures là-bas, avant de retourner par chez ses grands-parents. Se changeant, il garda son jean et opta pour un tee-shirt blanc. Attrapant son sac de cours, il fila alors en ville. Il alla voir son ou plutôt sa psy. Cette dernière le suivait depuis son arrivée en ville. Avec tout ce que Callum avait vécu ces derniers temps, il avait eu besoin de parler et il avait trouvé une bonne psy. Passant une heure à parler, il fila ensuite à Berkeley. Là-bas, il partit à la bibliothèque. Il avait des livres à rendre et il en prit d’autres. Puis, il entendit son portable sonner. Sortant des bâtiments, il partit vers un endroit de tranquillité près d’un arbre. Il s’agissait de sa psy, il avait oublié de prendre un nouveau rendez-vous, du coup elle voulait savoir quand il serait libre. Donnant quelques dates en avance, il raccrocha et soupira doucement. Parler lui faisait du bien, même si ça n’était pas simple de parler du suicide de son père ou du fait qu’il n’ait jamais connu sa mère.

Mais, il n’eu pas le temps d’y penser énormément, vu qu’on lui parlait. Tournant la tête vers la personne, il fronça les sourcils, n’étant pas sûr de comprendre. Un show ? Pour le coup Callum se demandait de quoi Maya pouvait bien lui parler. D’ailleurs, pourquoi lui parlait-elle ? Callum avait un boulot au musée où la jeune femme travaille. Il fait du ménage là-bas, il l’a donc croisé parfois. Autrement, il ne la voit pas du tout. Evidemment, il a le fait qu’elle lui résiste qui le fait toujours sourire. Ce concentrant à nouveau sur elle, il l’écouta donc parler et soupira doucement. Seulement, il se rendit alors compte de quoi elle parlait.

Attend, tu veux que je danse dans un club avec toi ? Ne me dis pas que c’est pour le club de strip-tease ?

Fixant la jeune femme, il attendit une réponse qui serait qu’elle dansait ailleurs. Non parce que là il se demandait vraiment pourquoi elle lui demandait ça.

Maya n’avait aucune envie de plaisanter, ou même de sourire. Le fait est qu’elle était très sérieuse, et qu’il lui sauverait la mise si d’aventure il acceptait de mener à bien ce projet de show en duo comme elle le lui proposait. Qui disait show spécial, disait paye spéciale. Callum n’en n’avait pas la moindre idée, mais la jolie blonde était actuellement dans une situation financière des plus délicates. Faire des écarts était proprement prohibé, et c’était à peine si elle était en mesure de manger tous les jours tant ses factures d’hôpital étaient fréquentes et salées. Ce n’était pas une situation pour une étudiante aussi prometteuse que Maya…Évidemment, elle aurait très bien pu tomber dans la facilité la plus totale en demandant un pécule régulier à son père, mais quelque chose lui disait que c’était une manœuvre aussi inutile qu’une perte de temps. Si son géniteur adoptif ne s’était pas manifesté jusqu’à maintenant et n’avait pas cru bon de lancer des recherches afin de la retrouver, pourquoi diable essayer de lui demander de aide ? Maya n’était guère habituée à effectuer des actes n’ayant pas de sens, et celui-ci n’en n’avait aucun à ses yeux. Au-delà de sa fierté, Maya avait l’impression d’avoir forcé son abandon, et c’était probablement le regret lui tiraillant le plus les entrailles. A croire que, côté relations humaines, elle savait très bien faire le vide autour d’elle et ce sans forcément le chercher ou le vouloir au départ. Pourtant, c’était la vérité. Elle en était réduite à mendier l’aide d’un jeune étudiant en médecine qu’elle ne connaissait que peu finalement afin de pouvoir se sortir de la panade financière dans laquelle elle se trouvait. Pathétique, n’est-ce pas ?

MAYA – « Bien sûr que c’est pour le club, quelle question ! Pour quoi d’autre j’aurais demandé ton aide, réfléchis !? »

Ils ne se côtoyaient pas, ne connaissaient pratiquement rien l’un de l’autre et contrairement aux apparences, Maya n’était pas une demoiselle intéressée. Elle ne lui aurait jamais demandé un service sous le fallacieux prétexte qu’il était excessivement attirant physiquement et qu’ils pouvaient très bien avoir de nombreux points communs. Il ne s’agissait là que d’une collaboration professionnelle, au cours de laquelle Callum allait être payé le même prix que Maya…Il n’y avait ni entourloupe, ni cachotterie, c’était aussi clair que de l’eau de roche et la jolie blonde tenait fermement à ce que cela reste ainsi.

MAYA – « Tu seras payé deux mille dollars par soirée, le contrat sera signé par ma patronne et toi-même. Tu commencerais dans une petite semaine, le temps que l’on mette au point les enchaînements…Pas d’entourloupe, juste une collaboration. Faut pas chercher midi à quinze heures trente ! »

Maya esquissa une petite moue convaincue, accompagnée d’un sourire on ne peut plus charmeur afin que sa décision soit très légèrement influencée. Il fallait dire que la demoiselle n’avait pas que cela de programmé sur son agenda pour ce soir, et si elle ne regardait pas sa montre afin de ne pas paraître impolie, cela ne l’empêchait pas d’être résolument pressée : En effet, dans la soirée, elle devait se pointer en renfort au musée dans le cadre d’une soirée de gala. Non pas qu’elle soit vraiment possédée par l’irrépressible envie de porter une robe moulante et bien trop légère face aux températures de saison, ainsi que des chaussures à talons qui ne manquerait certainement pas de lui faire un mal de chien aux pieds, mais elle n’avait pas le choix. Il n’y avait pas à se poser de question, il fallait qu’elle le fasse, voilà tout. C’était comme convaincre Callum, il s’agissait, en quelque sorte, d’une question de survie.

MAYA – « Tu as un exceptionnel petit cul, qu’est-ce qu’il te faut comme preuve supplémentaire pour que tu acceptes ? »

Terrain glissant. Maya n’avait mesuré qu’après coup la portée de ses paroles, et pour sûr, elle connaissait Callum sur le sujet, il n’allait pas manquer de saisir cette magnifique perche tendue. Bah, tant que cela lui garantissait sa participation sans pour autant devoir passer à la casserole, quelle importance ?

Faire des choses insensées et complètement folles, Callum en avait déjà faites. Il n’était pas du genre à avoir froid aux yeux, mais il y a certaines choses auxquelles il n’avait pas du tout réfléchit et qui devaient sans doute ne pas être sur la liste des choses qu’il avait envie de faire dans sa vie. Avec son arrivée plus que voyante et ses propos, Callum comprit bien vite que Maya semblait avoir besoin de lui. Ils ne se connaissaient que très peu, alors pourquoi vouloir faire un show avec lui. De plus, n’étant pas certain de ce qu’elle voulait réellement, il préféra poser la question. Restant donc la fixer, attendant son verdict, il soupira. Bon d’accord, elle était franche, mais ça n’était pas ça le problème. Callum était un étudiant brillant qui voulait juste finir ses études pour devenir médecin, pas pour finir avec des billets dans un string ou dans un quelconque sous vêtements, parce que des femmes en furies auraient été comblées par une danse qu’il aurait pu faire. Ca c’était ors de question. Ouvrant de grands yeux au tarif que la jeune femme lui annonça, l’anglais finit par froncer les sourcils. Une telle somme juste pour une danse ? Etait-ce aussi facile ? Avec une telle somme, il devait avouer qu’elle resterait bien confortablement dans son portefeuille. Après tout, pourquoi ne pas dire oui ? Non, il ne fallait pas. Il n’allait pas se rabaisser à ça …si ? Ecoutant alors la jeune femme reprendre la parole, un grand sourire arriva sur le visage du jeune homme.

J’aime les compliments, continues.

Gardant son sourire, il fixa la jeune femme.

Tu crois vraiment que je vais apprécier d’avoir des femmes qui bavent sur moi et qui viennent glisser des billets dans mes sous-vêtements ? Je pense que non.

Se redressant, il ne savait même pas pourquoi il restait là. Il lui suffisait de dire non et de s’en aller. Après tout, à part le fait que Maya ne lui parle pas plus qu’avant, il ne voyait pas ce qu’il avait à perdre.

Tu pourrais cependant avoir mon « exceptionnel petit cul » pour toi seul, mais tu n’en veux pas, alors je te dis également non. Tu trouveras quelqu’un d’autre, je n’en doute pas une seule seconde.

Souriant, il tapota l’épaule de la jeune femme, avant de se décider à partir. Après tout, il pouvait bien y aller, il ne voyait pas la jeune femme trouver un argument choc pour le faire changer d’avis.

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Maya ne pu décemment s’empêcher d’arquer un sourcil face aux propos, presque insultants, de Callum. Pourquoi diable remettait-il sur le tapis le fait qu’elle lui ait dit non ? A ses yeux, il n’y avait pas de quoi épiloguer et encore moins se sentir vexé. Elle lui offrait une formidable occasion de se mettre un petit pécule de côté, chose qui n’était pas négligeable pour peu qu’il ait un prêt étudiant sur le dos, mais il semblait décidé à jouer les mijaurées en refusant catégoriquement de se mouiller, surtout en sa compagnie. Fort bien. Maya n’allait certainement pas lui courir après, mais plutôt changer de tactique : Puisqu’il s’obstinait à lui dire non et à prendre la poudre d’escampette, Maya allait devoir passer au plan B. Croire qu’elle allait simplement lui demander gentiment sans penser une seconde à un plan de rechange relevait tout bonnement de la haute naïveté. Maya n’avait pas attendu la trinité pour quitter Berkeley à l’aide de sa voiture et prendre la route de la caserne de pompiers. C’était le seul endroit au monde où elle pourrait trouver de l’aide et le moyen de faire flancher la défense de Callum définitivement. D’autant qu’elle connaissait plusieurs personnes dans ladite caserne, et ce pour deux raisons : La première, c’est que l’un d’entre eux lui avait déjà sauvé la vie alors qu’elle faisait un grave arrêt respiratoire. La deuxième, parce que l’un des pompiers avait déjà fait appel à ses services dans le cadre de l’enterrement de vie de garçon de son meilleur ami. En somme, Maya était loin d’être en terrain inconnu et elle savait exactement à qui s’adresser. En moins de dix secondes, on l’accueillit avec une telle chaleur qu’elle balaya l’espace de quelques instants ce petit masque d’impassibilité qu’elle avait précédemment placé contre ses traits, avant de reprendre un air légèrement plus sérieux lorsqu’on lui demanda quelle était la raison de son illustre visite. Le second du chef de caserne ne manqua pas d’éclater de rire avant de tapoter l’épaule de Maya et de lui promettre qu’ils allaient s’y mettre tous pour convaincre ce petit con de Callum…Et je ne fais que citer les dires plutôt crus de nos chers pompiers. La chance voulut que le jeune homme soit de « service » pour deux heures aujourd’hui, aussi, Maya espérait qu’il ne tarderait pas à rappliquer…Car en attendant, elle fut contrainte d’effectuer une petite danse en compagnie de plusieurs pompiers, on ne peut plus intéressés par ce manque cruel de pudeur. Maya s’en moquait…C’était mécanique. Cela dit, lorsque Callum honora enfin la caserne de sa présence, il fut évident qu’elle stoppa temporairement ses mouvements : Et pour cause, plusieurs collègues lui sautèrent presque sur le poil afin de lui balancer des « faut que t’acceptes d’aider cette charmante demoiselle » ou encore des « ça ne peut que te faire du bien » ou bien des « comment tu peux refuser de danser avec une bombe pareille ? ». Quoi qu’il en soit, les collègues furent fidèles à cette promesse qu’ils avaient faite à Maya : Pour mettre le paquet dans le but de le convaincre, il le mettait !

MAYA – « Toujours aussi peu décidé à bosser avec moi sur ce projet ? »

Maya avait fini par s’approcher, alors que les collègues de Callum étaient temporairement retournés à leurs propres occupations, et ce les bras croisés et le sourcil levé. Elle souriait. Il n’était pas dit que sa défense allait longtemps rester intacte, surtout maintenant qu’elle avait pris à parti la plupart de ses collègues. C’était cruel et complètement calculé, d’accord. Mais si c’était efficace, pourquoi s’en priver ? Après tout, personne n’était blessé dans l’histoire.

MAYA – « Pour info, c’est mécanique ce genre de danse. Alors, ouais, effectivement on va fantasmer sur toi…Mais t’es un mec, ça devrait te flatter ! Et puis au secours, rien à voir avec toi et moi. C’est du business, et je ne te « veux » pas, au risque de me répéter. Change de disque. »

Tout en haussant les épaules, Maya trahissait une certaine lassitude dans ses actes : Elle en avait assez de devoir dire non face aux propositions incessantes des uns et des autres. C’était déjà insupportable à son boulot au club, si d’aventure Callum augmentait ce genre de pique, il était certain que leur collaboration allait être rock’n’roll. Très étrangement, cela ne l’effrayait pas, au contraire. C’était un challenge en soit, d’autant que Callum était probablement l’élève le plus hot de Berkeley qu’elle connaissait…Elle savait faire abstraction de tout le reste pour ne songer qu’à l’esthétique du show, elle, au moins. Ce fut pourquoi elle n’eut aucune peine à sauter du coq à l’âne, balayant ses propres émotions pour se concentrer sur ce qui l’intéressait uniquement : Le fait qu’il accepte.

MAYA – « Si tu aimes les compliments et être caressé dans le sens du poil, faut le mériter. Épate-moi et j’te rassure de suite, on va t’idolâtrer…Dans ton job de pompier aussi à ce que j’ai compris, ils étaient tous à fond. Ne jamais oublier que parfois, la fin justifie les moyens…Tu ne pensais tout de même pas que j’allais m’arrêter à ta réponse négative ? J’adore chercher la p’tite bête. Surtout quand je suis convaincue d’avoir raison, et c’est le cas. Tu as tout à y gagner, crois-moi. »

Et dire qu’elle refusait d’entendre parler de sexe et qu’elle devenait affreusement prude dès que cela touchait ses sentiments personnels…A croire qu’elle avait réussi l’exploit de mettre ce job et ses actions dégradantes au club dans une sorte de case, et qu’elle séparait sa vie personnelle ainsi que tout ce qui la touchait de cette fameuse case. Il n’y avait plus qu’à convaincre Callum de faire pareil ! Et dire qu’elle avait naïvement pensé que ce serait chose aisée…Elle l’avait sûrement très, très mal jaugé et il allait falloir qu’elle révise ses positions et ses analyses d’urgence. Sans quoi, il allait la mener par le bout du nez si d’aventure il acceptait la collaboration !

Refusant poliment la demande de la jeune femme, Callum prit ses affaires et partit. Il avait d’autres choses à faire aujourd’hui. Bref, une fois qu’il eu fait tout ce qu’il avait à faire, il alla dans sa chambre. Personne, il serait donc un peu tranquille pour remplir de la paperasse. En effet, il avait pas mal de choses à faire. Les études faisaient qu’il avait de plus en plus de devoirs. Evidemment, il savait aussi faire des pauses, mais il préférait toujours faire ses devoirs à l’avance pour ne pas prendre de retard et surtout pour avoir du temps à lui par la suite. Plus il finissait ses devoirs en avance et mieux c’était selon lui. Finissant donc le premier devoir, il regarda son portable et soupira. Bon, il fallait qu’il parte maintenant s’il ne voulait pas être en retard. Rangeant ses affaires, il prit son sac avec des affaires de rechange et partit en moto, pour la caserne de pompier. Etant volontaire, normalement, il n’allait là-bas que si on l’appelait pour une urgence, mais aujourd’hui, il avait accepté de donner un coup de main, vu que certaines personnes n’étaient pas là. Une fois garé, il descendit de sa moto et il eu à peine le temps de mettre un pied dans la caserne, qu’il vit ses collègues arriver vers lui. Le premier passa son bras autour de ses épaules et se rapprocha de lui, pendant que les autres le regardaient en souriant. Ecoutant alors ce qu’ils lui disaient, il fronça les sourcils. Mais de quoi parlaient-ils ? C’est alors qu’ils lui montraient Maya qui se trouvait un peu plus loin. Elle avait osé ? Apparemment oui, ce qui fit serrer les dents au jeune homme. Ecoutant ensuite la jeune femme parler, il ne dit rien et encaissa d’abord le fait que ses propres collègues étaient au courant. Il savait donc désormais que les bruits allaient vite courir et ça, il n’aimait pas du tout.

Une fois tout le monde dispersés, il ne dit toujours rien et ne fit qu’écouter la jeune femme. L’écoutant parler, il resta silencieux, seulement, il se décida à bouger. Lui faisant signe de la suivre, il devait aller dans les vestiaires pour se changer. C’est d’ailleurs ce qu’il fit. Une fois dans la bonne pièce, il alla vers son casier. Puis, ouvrant son casier, il sortit ses affaires qu’il posa sur le banc derrière lui. Il ruminait toujours le fait qu’elle soit venue jusqu’ici. Manquait plus qu’elle aille voir ses grands-parents, alors là ça serait encore pire. D’ailleurs, il pensa à eux et au fait que s’ils apprenaient qu’il dansait dans un club, ça allait les achever. Ils avaient déjà assez eu de problème avec le père de Callum, pas besoin d’en rajouter. Enlevant son tee-shirt, il le mit dans son casier, se retrouvant torse nu. Il se fichait pas mal que la jeune femme soit là à côté de lui, mais il soupira et s’assit sur le banc.

C’est déloyal.

Enfin, il parlait, mais ça n’était pas particulièrement constructif. Alors, il tourna la tête vers la jeune femme.

Je m’en fiche qu’on m’idolâtre. Ce que je veux, c’est finir mes études, devenir médecin et avoir de l’argent de côté pour la suite. Ce que je ne veux pas c’est que mes grands-parents soient au courant de ce que je fais.

Se levant du banc, il attrapa dans son casier ses vêtements.

Je sais que beaucoup d’enseignants et d’étudiants vont dans ce club, alors pourquoi est-ce que je voudrais qu’ils me voient me dévêtir.

A l’idée que certains enseignants puissent lui glisser des billets le fit frissonner. Puis, il commença à enlever son pantalon tout en soupirant.

J’ai bien comprit que je n’avais pas le choix et que tu ne me lâcherais pas tant que je ne dirais pas oui. Seulement, pourquoi m’avoir choisit moi ? Tu as bien d’autres garçons sur le campus et on ne se connaît absolument pas.

Ca c’était la question qu’il se posait à l’instant et il attendrait d’avoir une réponse pour savoir s’il dirait enfin oui.

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Déloyal ? Non, calculé, sans plus. Tout était une question de nuance, dans la vie. Cela dit, s’il s’attendait à ce qu’elle crie leur collaboration à travers toute la ville, il se plantait le doigt dans l’œil bien profond jusqu’aux doigts de pieds. Maya avait au moins autant à perdre que lui sur ce coup là, si ce n’est plus. Seuls ses grands-parents étaient à craindre semble-t-il, alors que la jolie blonde craignait que son chirurgien ne s’en mêle, ainsi que Cheyenne, sa nouvelle mère de cœur, sans oublier son patron de conservateur au musée d’histoire de San Francisco. Autant de monde qui devait rester dans l’ignorance et qui pouvaient, en soi, constituer un excellent argument face aux réticences diverses de Callum. Techniquement parlant, elle avait tout à fait conscience de l’immense service qu’elle lui demandait, ainsi que des risques qu’il pouvait prendre à accepter pareil marché, mais il allait être royalement payé et ne pas tirer le moindre désagrément de pareille collaboration : Ce show était spécial. Par conséquent, personne n’allait les toucher ni leur glisser des billets dans leurs éventuels vêtements de scène…Sa patronne avait mené ce projet de main de maître jusqu’ici, en instaurant une sorte de quête en plein milieu du show. Cela lui permettait notamment de s’en mettre plus dans la fouille, et d’engager davantage de monde pour exécuter des shows toujours plus impressionnants. C’était un nouvel avantage que Maya ne pouvait que mettre en avant, pour la simple et bonne raison que de son côté aussi, le fait de se faire toucher par autrui, surtout par des pervers, très peu pour elle. Qu’elle reste un objet de désir et qu’on ne vienne surtout pas lui faire part des fantasmes des uns et des autres à propos d’elle !

« Deux petites minutes si tu veux bien : Autant que ce soit clair entre nous dès le départ, je n’ai pas plus envie d’être cataloguée comme une fille légère qui enlève ses fringues parce qu’on claque des doigts. Aussi, je n’ai aucune raison valable de faire ta pub à travers la ville, non mais tu m’as prise pour qui ? Je n’ai pas plus envie que toi que ça se sache. Je t’ai proposé ce marché parce qu’il est intéressant, pour toi comme pour moi, pas pour faire office de future star du porno…Mélange pas tout ! Ici, le pervers c’est toi c’est pas moi si tu permets. »

Autant mettre les points sur les i et les barres sur les t d’entrée de jeu, si d’aventure ils devaient travailler ensemble. Maya estimait avoir largement passé l’âge de se laisser marcher sur les pieds, et en tant que japonaise de naissance, sa façon de concevoir la vie était certainement très différente de Callum…Mais quelle importance ? Ils n’avaient pas nécessairement à s’entendre pour collaborer. L’important, c’était que n’importe qui les pensent sur le point de passer à l’acte, point final. Ce n’était qu’un jeu, un monde factice fait de paillettes et de fantasmes, rien de plus et rien de moins. Maya n’avait pas la prétention de détenir la vérité pour autant, ni même d’être la meilleure dans ce domaine. Tout ce qui lui importait, de son côté, c’était la possibilité à payer ses factures. En soit, faire ce métier était on ne peut plus méritoire.

« Personne ne te touchera, puisqu’une quête est faite en plein milieu du show. Évidemment, ma patronne va s’en foutre plein les fouilles sur notre dos, mais on s’en tamponne ! On est payés, et bien payés, je ne vois pas où est le problème. Quant au fait de te choisir toi, bah, c’est très simple…Tu n’as pas froid aux yeux et d’après ce que j’ai compris l’expérience n’est pas un problème, y compris dans ce domaine. Et contrairement à ce que tu voudrais me faire croire, j’suis sûre que tu adores être adulé, aimé et désiré. Qui n’aime pas ? Fais pas ta mijaurée, ça ne marche pas avec moi, tu es trop évident comme mec. »

Ce n’était pas une critique, juste une constatation. Dès lors qu’il avait voulu l’obtenir et passer une nuit avec elle, son désir pour Maya avait été aussi évident que le nez au milieu de son joli minois. Elle ne pouvait pas l’en blâmer, mais elle avait tout fait pour refroidir ses ardeurs…Tout en espérant que cette collaboration ne les réveille pas. Le plus extraordinaire, c’est que Maya n’avait aucun mal à enlever ses vêtements tellement c’était devenu mécanique et qu’elle savait faire abstraction…

« Et t’as mis en plein dans le mille : Je ne pars pas d’ici sans avoir eu une réponse positive, car tu as tout à y gagner, au même titre que moi. Quant à tes collègues…Une lap dance et ils se la boucleront jusqu’à la saint glinglin, tu peux me faire confiance. Je les connais bien les lascars. »

Il n’y avait pas que ses grands-parents qui ne devaient pas savoir. A vrai dire, si à l’hôpital tout le monde le savait, il ne pourrait plus travailler là-bas. Même s’il ne faisait que du rangement et du classement, on lui avait dit qu’il pourrait avoir un poste de stagiaire et plus tard, pourquoi pas d’étudiant en médecine et d’interne. Il se disait que le directeur du musée non plus ne serait pas content. Evidemment Callum y travaillait le soir après la fermeture, mais quand même ! Alors, oui il y avait aussi plusieurs personnes qui ne devaient pas savoir. Mais il s’inquiétait surtout pour ses grands-parents. Il était leur seul petit fils et comme ils disaient souvent leur seul fierté. Alors les décevoir était quelque chose qu’il ne voulait surtout pas. S’ils savaient ce qu’il pourrait faire dans ce club, non ça Callum ne se le pardonnerait pas. Ecoutant alors la jeune femme, il fronça les sourcils en la regardant. Ouvrant la bouche quand elle le traite de pervers, il la referma ce rendant compte que ça n’était pas faux.

Je ne suis pas un pervers, j’aime les belles choses, c’est différent.

C’est ça, enfonces-toi encore plus Callum, c’est parfait. Oui, bon il n’avait pas à se justifier de toute façon. Alors, toujours torse nu et désormais en caleçon, il était en train de se changer, tout en écoutant les propos de la jeune femme. Elle savait parler bien et surtout dire les choses clairement, ce qui dans cette situation, était plus qu’agréable. Attrapant alors un autre tee-shirt, il le passa. Puis, il attrapa un bas de pantalon pour le protéger des flammes s’il devait aller sur le terrain. Puis, attrapant le reste de son uniforme, il le passa. Passant d’abord les jambes, il fit bien coller son uniforme à sa peau.

S’il y a une quête, ça va, c’est déjà mieux. Etre adulé, aimé et désiré ça n’est pas mon truc. Mais que je vois que je plais, ça c’est beaucoup plus attrayant.

Une fois les bretelles en place, il regarda dans son casier, pour en sortir son casque qu’il posa sur le banc. Mettant son sac dans le casier, il ferma la porte et se retourna vers la jeune femme. Il ne la regarda pas, parce qu’il continuait de fermer ses vêtements. Laissant le haut de son uniforme tomber sur ses hanches, il vérifia que tout était en place.

Je danse avec toi, je me déshabille un peu et je prends mon argent, c’est bien ça ?

Il voulait être sûr qu’il n’aurait que ça à faire. Il n’avait pas encore dit oui, il voulait d’abord être sûr qu’il n’aurait pas de truc tordu à faire.

Je ne coucherai pas avec les clients pour de l’argent.

maya & callum ▬ That boy drank all that magnolia wine. • He met Marmalade down in old Moulin Rouge struttin' her stuff on the street. She said, hello, hey Joe, you wanna give it a go? mocha chocalata ya ya, creole Lady Marmalade ;; without condition, give me your last dance

Arquer un sourcil. Maya n’était guère habituée aux compliments, mais il était particulièrement difficile pour elle de les apprécier lorsque ceux-ci étaient donnés avec une idée précise derrière la tête. Elle ne lui demandait certes pas d’aide pour que ses pulsions passées ne reviennent à la charge, au contraire. Si elle faisait appel à lui, c’était uniquement parce qu’elle le pensait plus compétent que bien d’autres, et qu’elle estimait qu’ils pouvaient former un duo du tonnerre. Le succès était presque garantit avec lui, d’autant qu’il avait sûrement une imagination qu’elle n’avait pas et n’aurait jamais en matière de séduction. En somme, elle ne voyait pas plus de raisons de s’enflammer que de poser des dizaines de questions en la faisant ainsi répéter ce qu’elle avait déjà dit. Ce fut sans doute pourquoi elle finit par croiser les bras, signe d’impatience, avant de lever les yeux au ciel lorsqu’il se déshabilla littéralement devant elle, sans l’ombre d’une gêne. Pour quelqu’un qui craignait pour son futur, il semblait bien négligeant vis-à-vis de la personne devant qui il se déshabillait, bien que ce soit avant tout dans le but de mettre son uniforme de pompier. Non pas que Maya soit gênée, bien au contraire, mais elle trouvait cela bien moins mécanique et sans importance que lorsqu’elle se trouvait effectivement dans le club. Comme quoi, l’environnement prenait une part importante dans sa façon de voir les choses et de les appréhender dans l’avenir…

« Tu m’écoutes quand j’te parle ? Évidemment, tu danses avec moi, tu fais un striptease mais prévu dans le show, c'est-à-dire que ce sera avant tout suggéré, tu prends ton blé et tu reviens le lendemain. C’est bon t’as imprimé ou il faut que je te l’écrive ? Non parce qu’avec toi je m’attends à tout, pour un futur médecin t’es pas vif ! »

Ce n’était pas forcément très agréable de la part de Maya de le traiter ainsi, mais il l’avait cherché. Après tout, il avait fini par la mettre mal à l’aise à se déshabiller en toute impunité alors qu’ils étaient en pleine conversation. Ce n’était en rien comparable avec ce qu’elle faisait, elle, au sein du club, cinq soirs par semaine. Il y avait un décor spécifique, des costumes, une ambiance tout à fait différence. Là, c’était un peu leur masque de la vie de tous les jours qu’ils mettaient en scène au sein des casiers de la caserne de pompiers de la ville. Par conséquent, il était tout à fait logique qu’elle n’ait pas envie de mélanger les torchons et les serviettes, ce qui reviendrait à dire qu’elle était la fille légère qu’elle paraissait être au club, chose qui n’était absolument pas vraie.

« Face à toi j’ai vraiment l’impression d’être une pute et je t’avoue qu’il n’y a pas plus désagréable comme sensation… ! »

Cette phrase ne laissait rien présager de bon quant à la suite de leur discussion. Il ne fut donc pas très étonnant que Maya ne s’avance vers Callum et n’empoigner les bretelles de la tenue du jeune homme pour créer une proximité entre leurs deux corps. Loin d’elle l’envie d’avoir la moindre arrière pensée, ce geste était plutôt fait pour qu’il imprime bien ce qu’elle s’apprêtait à lui dire…Et quelque chose lui disait qu’effectivement, il allait enregistrer le message efficacement cette fois.

Je ne suis pas une pute, je ne couche pas pour de l’argent et il me semble que tu es bien placé pour le savoir ! En revanche, toi qui fait à moitié ta mijaurée pour te dessaper pour un bon paquet de billet, tu n’as eu aucun problème à enlever tes sapes devant moi alors que j’aurais très bien pu te photographier et faire effectivement courir de vilaines rumeurs sur ton compte…Un conseil : Ne joue pas au plus fin avec moi et arrête tes sous entendus à la noix ! Soit tu acceptes le job et à ce moment là on va s’entendre, soit tu dis non et j’irais proposer à quelqu’un de plus professionnel que toi qui aura vraiment l’intention de bouger son cul quand on lui demandera ! »

Maya, en colère ? Même pas ! Elle lâcha aussitôt Callum avant d’arquer un sourcil de défi. Dans le pire des cas, il allait l’envoyer bouler…Et elle chercherait ailleurs. Ne jamais oublier qu’elle savait très bien être une matrice à plan B.