Le surf. Quoi de plus merveilleux ? Pas grand-chose aux yeux de Dylan, ça c’était une chose certaine. La brunette ne vivait presque que pour ça. Autant dire que la priver du surf n’était pas une chose à faire. Ses « parents » ou les fake comme elle les appelait dans ses moments de colère, en avaient fait les frais lorsqu’ils avaient décidés de la priver de surf. Ils avaient refusé de voir la vérité et ainsi avaient fini par laisser leur fille tomber dans l’anorexie. Elle avait fini par en sortir en partant pour Berkeley et en retrouvant le surf. Même si ce n’était que de temps en temps lorsqu’elle avait un jour de congé, c’était suffisant pour la demoiselle.
Décider d’arrêter médecine et de faire un cursus combiné surf / psycho était peut-être la meilleure décision qu’ait prise Dylan ces dernières années. Elle s’était sentie renaître grâce à cela, et reprenait même goût aux études, ce qui n’était pas peu dire.
De ce fait, elle passait quelques après midi par semaine dans le sud de la californie pour s’entrainer au surf avec un professeur spécialisée dans les cursus combinés.
Parfois elle y avait rencontré de supers personnes avec qui elle s’entendait très bien, d’autres un peu moins car un peu trop lourdes à son goût.
Aujourd’hui ce fut l’un de ces jours où elle rencontrait un mec qui voulait se la jouer gros dur et qui en fait, se rater complètement sur les vagues.
Enfin bref. Tout ça pour dire que Dylan n’était pas dans un de ces meilleurs jours, et pourtant, il valait mieux pour elle qu’elle soit de bonne humeur car elle devait prendre un café avec Selah, et déjà que cette dernière était timide, elle n’avait pas envie de la faire fuir !

Selah et Dylan c’était une amitié… Atypique. Ce n’était pas basé sur des fringues, ou sur le dernier truc à la mode, ou les mecs ou même la confrérie auquel elles appartenaient. Non non c’était autre chose. C’était leur amour pour une ville, celle de naissance de Selah, Liverpool. La blondinette aimait beaucoup sa ville à ce qu’avait cru comprendre Dylan et c’est ce qui les avait rapproché. Car oui, Dylan était une fan de cette ville. Au départ de cette passion, le foot. En effet, la brunette est une grande fan de foot. Dylan pouvait remercier ses parents de l’avoir élever comme un garçon manqué.
Et comme de par hasard, l’équipe préférée de Dylan se trouvait être Liverpool. Alors de fil en aiguille, les deux jeunes filles en sont venues à parler de cette ville. Car, plus qu’une simple équipe de foot, Liverpool était une ville que Dylan rêvait de visiter, et avoir une personne connaissant si bien cette ville était une aubaine pour Dylan.
Alors régulièrement, Selah et Dylan se rencontraient pour parler de la ville qu’elle avait en commun et Dylan essayait de rendre Selah un peu moins timide.

Dylan arriva donc au hard rock café avec quelques minutes de retard et trouva Selah devant l’entrée du café, les écouteurs dans les oreilles et perdue dans sa musique. Dylan se figea devant elle et lui fit un petit coucou qui la fit sursauter.

_ « Hello darling ! Tu vas bien ?! »

Ce n’était peut-être pas une amitié fusionnelle entre elles, mais au moins l’une et l’autre avaient trouvé ce qu’elles avaient longtemps cherché chez une amie sans pouvoir le trouver. Ce n’était peut-être pas la plus parfaite des amitiés, mais ça convenait à Dylan qui sait pertinemment que de toute façon, les amitiés parfaites n’existent pas.

Les deux amies rentrèrent dans le hard rock café et s’installèrent dans la file d’attente pour se prendre leur boisson. Pour Dylan ce serait un bon café crème, histoire de se réveiller, car le surf en cours était bien plus épuisant que Dylan aurait pu l’imaginer.

_ « Alors comment se sont passé tes cours aujourd’hui ? Enfin si tu as eu cours évidemment »
Déclara Dylan en rigolant !

Il était vrai que la plupart des étudiants n’avait pas forcément cours tous les jours, ce qui était le cas de Dylan, d’où sa remarque...

Selah ou la femme qui a le chic pour vouloir se mettre dans des situations embarrassantes. Embarrassantes plus ou moins, aujourd’hui elle avait décidée avec Dylan de prendre un café dans un de ses fameux cafés dans le centre de San Francisco et elle se demandait bien de quoi elles allaient parler. La jeune femme y pensait déjà. Habituellement, elle ne parlait que de Liverpool, les deux femmes étaient amoureuses de cette ville. L’une y était née dans le cas de Sel et dans le cas de Dylan, elle y adorait principalement l’équipe de football. Selah aimait bien en parler, cela la rapprochait de ses parents et de ses cours de théâtre avec son professeur favori. Avant de penser à ce que la jeune femme pourrait bien dire à Dylan, il fallait qu’elle se pomponne afin de faire bonne impression devant celle-ci et les autres. Ne sait-on jamais Dylan pourrait peut-être venir avec sa bande d’ami ? Du moins, c’est ce que Selah espérait. Mais, elle ne souhaitait pas l’espérer trop fort sinon cela deviendra irréalisable comme habituellement.

Une tenue ? Et voici Selah qui se met dans tout ses états à chaque fois qu’elle mettait le nez dans un de ses placards, un des placards était si petit que les habits étaient tout entassés et froissés, ça ne valait même pas la peine de se pencher vers celui-là, ce serait une peine de temps à moins qu’elle se décide à toucher un jour à un fer à repasser. Mais ce jour, ce n’était décidemment pas aujourd’hui. Fallait-il penser à mettre une petite robe sympa si au cas où elle se rendait avec Dylan en soirée ? Ou bien viser quelque chose de simple tout en étant classe. Selah avait le cerveau en compote, c’était ses rêves qui lui donnaient cette sensation d’être lente et non les soirées. –Pour une personne normale, c’est les soirées de chaque soir qu’il l’endort, pas moi. Je suis véritablement anormale.- Les pensées de Selah sont jamais la bienvenue, elle avait des pensées de petit démons, qui la détruisaient jour après jour. A vrai dire, ça ne l’avait pas fait avancée dans son choix d’habit. Elle prit des cintres où des habits y étaient accrochés et la balança dans tous les sens. Autant dire que dans la pièce, ça volait dans tous les sens, il ne fallait personne dans les parages. Finalement, après être passée par l’étape de la jupe tailleur noir accompagné d’une petite chemise blanche à froufrou sur le devant, elle opta pour une tenue chic assez simple : pantalon slim jean brut, la fameuse chemisette blanche (celle qu’elle avait essayée avec sa jupe) et des bottines d’un ton camel qui rappelait la ceinture. Bien entendu, comme chaque chemise, elle devait les rentrer dans son jean pour un style plus strict et plus sûr d’elle. Selah, dans son élan, prit le temps de jeter un coup d’œil à son smartphone, il affichait déjà 16H22. –Tu as à peine des amis, il manquerait plus que tu les fasses attendre, dépêche toi Selah, dépêche toi ! Bordel.- Elle devait s’activer un peu plus. Elle prit son petit miroir de poche le posa sur son petit bureau, attrapa en vitesse sa palette de maquillage, son crayon, ses pinceaux et toute la panoplie qui lui fallait. Là encore, il y eut un obstacle. –Mais ça sert à rien que je me maquille, je ne vais pas à un défilé de mode !- Une fois de plus, Selah ne s’écoutait pas et mit un peu d’eye liner sur sa paupière, ça lui donnait l’air un peu plus réveillée. Elle laissa ses cheveux détachés. La jeune femme vérifia qu’elle eut bien tout pris dans son sac à main : maquillage, miroir de poche, portefeuille, smartphone, iPod, etc. Tout y était, du moins c’est ce qu’elle pensait. Elle claqua la porte et s’aventura dans les rues de San Francisco.

Après quelques pas dans les rues de la ville où Selah étudiait, la jeune femme sortit son iPod et ses écouteurs de son magnifique sac qu’elle venait d’acheter peu de temps auparavant. Elle changea une multitude de fois de piste avant de tomber sur une célèbre chanson de Damian Marley. Sa musicalité l’apaisait, elle marmonnait des paroles de cette chanson sur le chemin. Un instant, elle s’arrêta de chanter. Soudainement, tout son corps s’arrêta brutalement. –Mais je suis bête, j’ai oubliée mon portefeuille !- Rapidement, elle vérifia, le portefeuille était là mais pas l’argent. La jeune femme rangea si rapidement ses écouteurs qu’elle bouscula une personne âgée dans la rue : « Excusez moi, vous avez rien ? […] Je suis pressée, pardon ! » Elle entendait au loin le vieux monsieur mécontent et les passants qui faisaient des oh et des ah à chaque fois qu’elle passait à côté d’eux surement à cause de sa vitesse. Arrivée chez elle, elle se jeta dans un petit tiroir de sa table de nuit et prit de quoi acheter et peut-être offrir une boisson à Dylan. Essoufflée, pour revenir sur ses pas, elle préféra marcher d’un pas rapide. Son smartphone se mit à sonner, c’était une alarme. Selah l’avait programmée pour ne pas être en retard. Vraisemblablement, elle y était. La jeune femme se mit à courir avant de se jeter sur la clenche de la porte du Hard Rock Café. Sel n’avait pas eu le temps de réfléchir de quoi les jeunes femmes pourraient parler, cela la stressait. Puis pour la stresser un peu plus, Dylan n’était pas encore là. Pour oublier sa solitude, Selah décida de se remettre devant l’entrée du café avec ses écouteurs pour faire mine qu’elle venait d’arriver au cas où Dylan se manifestait.
La jeune femme que Selah attendait la fit sursauter. Sel n’était, en fin de compte, pas si rassurée de voir Dylan arrivée. La question du –Qu’est ce que je lui dis ?- se posait. Après les premières paroles de Dylan, la jeune femme essaya de prendre confiance en elle. Ce n’était pas si dur de répondre à une question ou à une phrase, il suffisait d’exprimer son opinion… Encore faut-il avoir une opinion et savoir la développer ? Pour Selah, c’était plus dur que ses devoirs de lycéennes. Finalement, elle répondit brièvement :

« Ça va, je viens juste d’arriver ! »

Sur ce coup, la jeune femme avait un peu menti. Elle ne voulait pas paraître comme une femme stressée enfin surtout, pressée. Oui, elle s’ennuyait chez elle, jour comme nuit. Que ce soit chez elle ou ailleurs. Quand elle était en présence d’un autre individu, cela changeait, c’était sympa. Selah remarqua que Dylan s’efforçait de lui faire la conversation, surement car Dyl’ commençait à connaître la jeune femme. Malheureusement, Sel n’aimait pas trop le sujet engagé par Dylan. En plus celle-ci riait après avoir enchaînée ses paroles, elle ne comprit pas.

« Je n’ai pas eu cours aujourd’hui... Tu as eu cours toi ? »

La femme voulut se donner un air étonné mais ça n’avait pas marchée, elle s’était un peu trop forcée. Elle espéra que Dylan ne le remarquera pas.

« On va s’asseoir à une table ? Mes jambes fatiguent à rester debout à discuter. »

Dylan répondit à Selah positivement et proposa de s’installer en terrasse. La jeune femme trouva cette idée cool, il faisait beau temps dehors. Le soleil était beaucoup présent en ce moment à San Francisco et cela remontait le moral de la jeune femme qui s’asseyait avec son amie en terrasse du Hard Rock Café. En attendant que Dylan propose un nouveau sujet de conversation, Sel préféra regarder les passants dans la rue.

Dylan ne pouvait pas ne pas voir que Selah était stressée. Mais après tout, c’était souvent le cas lors de leur rencontre. Dylan n’avait jamais compris d’où venait le malaise de la blondinette. Parfois, elle se demandait si ce n’était pas elle qui la mettait mal à l’aise à lui poser toutes ces questions sur sa ville natale, sans penser à lui parler d’autre chose. Peut-être qu’au bout d’un moment, Selah se sentait dépassée et en savait plus quoi raconter à Dylan sur Liverpool… C’était d’ailleurs l’un des soucis de Dylan. Elle ne savait jamais ce que pensait Selah, et cela la rendait inconfortable car du coup, elle ne savait pas si elle ennuyait son amie ou pas. Et comme cette dernière était très timide, il ne fait aucun doute qu’elle n’aurait rien dit si Dylan l’ennuyait.
Mais Selah d’une certaine manière, était comme ça avec tout le monde d’après ce que Dylan avait compris, sa timidité lui jouait quelques mauvais tours, et Dylan s’en était rendue compte en observant Selah avec d’autres personnes…
Toujours est-il que la jeune Dylan était contente de voir Selah et que passer du temps avec elle resterait malgré tous ses doutes, un bon moment.
Rapidement, la blondinette rassura Dylan en lui disant qu’elle venait tout juste d’arriver, ce qui rassura la brunette, qui pensait être totalement en retard.
Dylan avait enchainé sur les cours, mais elle vit que Selah n’était pas très confortable à l’idée de parler des cours. Du coup, Dylan comprit qu’il lui faudrait bien vite changer de sujet.

_ « J’ai eu un cours de surf, si t’en est que l’on puisse appeler cela un cours. C’est tellement un bonheur pour moi de surfer que j’ai du mal à considérer cela comme un cours. »

Selah proposa à Dylan d’aller s’assoir à une table maintenant qu’elles avaient leur commande. Il était vrai que la jeune blondinette semblait essoufflée, mais Dylan n’en fit rien.

_ « Oui oui tu as raison ! »

Les jeunes filles prirent une table en extérieur, vu le beau temps qui régnait dehors. Elles s’installèrent donc, et commencèrent à regarder les gens passés dans le rue.
Dylan trouvait d’ailleurs cela reposant, et même parfois amusant. Dylan intérieurement aimait critiquer –pas forcément dans le mauvais sens – la tenue des gens, et s’en inspirait pour ses propres tenues, bien que Dylan ne soit pas tellement du genre à suivre la mode. Elle n’avait jamais trouvé ça très palpitant d’avoir le DERNIER vêtement Chanel à la mode. Et puis, il fallait l’avouer, parfois ce type de vêtement était à vomir. Ceux qui suivaient la mode devaient vraiment choisir avec goût leur vêtement parce que sinon, leur tenue n’était pas la plus réussie.

En regardant les passants, Dylan remarqua un couple qui se disputait –mais pas la petite dispute hein, la bonne grosse dispute que tout le monde voit et entend-. Au départ, Dylan ne fit pas attention, mais au fur et à mesure, elle remarqua qu’elle connaissait ces gens là. Elle les avait vu à l’université plus d’une fois, et se rappela que ce n’était pas la première fois qu’elle les voyait se disputer.
Elle s’aperçut que Selah les avait remarquer aussi mais qu’elle n’en disait rien.

_ « Je n’ai jamais compris comment les gens pouvait décemment s’afficher de cette manière. »

Dylan n’avait jamais eu à se comporter de la sorte, même quand elle s’était séparée de son copain en Australie, ou encore de ses autres petits amis à Berkeley –bien qu’ils aient eu moins d’importance pour elle que son premier amour-. Elle trouvait cela d’une futilité et d’une arrogance de penser que les gens avaient besoin de savoir toutes leur histoire.. Certes, parfois Dylan trouvait cela marrant de les voir se disputer. Mais au bout d’un moment, cela devenait un petit peu agaçant.
Hors, le couple qui était entrain de se disputer faisait partie de ceux qui étaient agaçants. On n’entendait toute leur histoire à des kilomètres à la ronde et à les entendre se disputer, le sujet était d’une futilité incroyable. Le jeune homme avait osé dire qu’il n’appréciait pas la tenue de sa petite amie et celle-ci lui faisait maintenant un scandale. Qui criait après son petit ami devant tout le monde pour si peu ?

Après une longue observation des individus qui passaient dans la rue, Selah fixa la jeune brune qui se tenait assise en face d’elle. Cette dernière avait parlé de surf, Sel adorerait en faire mais elle n’osa pas demander à Dylan de l’emmener une fois, peut-être, faire un tour sur les vagues. Pendant sa jeunesse, la jeune femme voulait prendre des cours de surf aux Pays de Galles comme à Whitesands ou Aberdaron mais ça faisait des kilomètres. Enfin, c’était une des excuses que lui avait donné ses parents lorsque que Selah en fit la demande. En vérité, W. et K. ses parents, trouvaient cela dangereux. Bien souvent, ils s’imaginaient le pire, la jeune femme venait à penser que c’était de la faute de ses parents si elle était anormal, ça la dégoute d’imaginer que son père et sa mère n’ont pensés qu’à eux. Maintenant, Sel porte sa timidité sur ses petites épaules. Malgré cela, il ne fallait pas oublier qu’elle devait aussi beaucoup à ses parents. A force de moins les voir, la jeune femme finirait-elle comme elle le souhaite ? A vrai dire, elle s’imaginait un peu peste, elle voulait être comme toutes ses reines des bals de promos, prétentieuse et écraser les gens. Pourquoi ? Tout simplement, parce que peu de personnes sont venus vers elle alors que beaucoup savait que Selah était timide.

Depuis quelques jours, beaucoup de choses répugnaient la jeune femme : ses parents, ces passants, ces étudiants et elle-même. Elle voulait tous les épater, oublier ce qu’elle était. Mais bon sang, quand est ce que ce jour arriverait, pensa-t-elle. Le jour de gloire serait merveilleux, en plus de ce jour de gloire, il faudrait qu’elle décroche un job dans la Politique dans quelques années et tout serait parfait. Selon elle, ce temps était encore bien lointain. C’était encore que la préparation, vous n’avez encore rien vu de Selah. Qui l’a connait réellement ?

La jeune femme voyant que sa voisine de table regardait les passants aussi. Selah ne savait pas si elle les regardait méchamment ou non, la jeune brune ne devait pas se rendre compte de l’expression que dégageait son visage lorsque regardait cette femme qui marchait. Elle n’avait rien de spécial, elle n’avait rien que pour elle en réalité. Les individus défilaient encore et encore. Il y avait une fillette avec sa mère qui n’avait pas l’air de se préoccuper de sa petite mal élevée. Puis, un couple qui se disputait. Etonnamment, la jeune femme était contente de voir des amoureux se disputaient, ouais. Elle jalousait tous les couples qui s’embrassaient à longueur de temps, qui se faisaient des câlins et qui se racontaient leurs petites anecdotes de la journée. Elle n’avait jamais connu ça. La vie était trop courte, il fallait qu’elle profite. Selah avait déjà perdu 20 ans de sa vie. Dylan l’interpella en parlant de ce jeune couple qui provenait souvent de l’université de Berkeley.

« En s’engueulant tu veux dire ? Enfin, tu me parles du couple ? »

Selah était dans les nuages et ne captait pas trop ce que Dylan venait de lui dire. Elle chercha quoi répondre, elle continua de regarder les individus autour d’elle en se demandait de qui Dylan parlait-elle. Pour se rattraper, la jeune femme entama :

« Enfin si c’est de tout ses gens que tu parles, ils ressemblent à rien. Puis ce couple, il ferait bien de se lâcher au lieu de nous étaler leurs querelles d’amoureux transits. »

Selah, la jeune femme voulait s’excuser, elle n’avait pas l’habitude de juger les personnes rapidement sans les connaître mais elle ne pouvait pas s’empêcher de dégager la réalité. Ces gens étaient donc pitoyables selon elle. Cependant la jeune femme préféra s’excuser auprès de Dylan, peut-être qu’elle connaissait l’un d’entre eux, peut-être pas. Il valait mieux qu’elle s’excuse au lieu de se faire mettre dans le sac des gens qui jugent comme ça. Selah guetta son smartphone et sirota la boisson qu’elle avait commandé peu de temps auparavant.

Apparemment, Selah aimait bien regarder les pensants aussi. En même temps, Dylan trouvait tellement cela… relaxant, et amusant en même temps. Des fois, Dylan s’amusait à critiquer le look des gens. Même si cela pouvait sembler méchant – et il fallait l’avouer, parfois ça pouvait l’être – dans certains cas, ça ne l’était pas, c’était juste qu’il fallait être honnête, porter une jupe liberty, avec un tee shirt vert pomme, des chaussures roses, et un chapeau bleu. Avouons le, c’était une tenue digne d’un clown, et toute personne - même mère Theresa – aurait obligatoirement rigolé devant une telle tenue.
Enfin toujours est-il que le couple était encore entrain de se disputer, et quand en parlant, Dylan avait attiré l’œil de Selah devant eux. En même temps, la plupart des personnes assises à la terrasse du hard rock café s’était mise à regarder le couple entrain de s’égosillait.
Selah demanda à Dylan si celle-ci lui parlait bien du couple entrain de se disputer, ce à quoi, Dylan acquiesça.
Selah rajouta alors qu’au lieu de se disputer, ils devraient se laisser tomber, plutôt que de taper un scandale comme ça. Mais rapidement, elle se reprit et s’excusa d’avoir dit de telles choses.

_ « Non, tu n’as pas à t’excuser ! Tu as le droit de dire ce que tu veux !! »

Dylan ne comprenait pas pourquoi la demoiselle s’excusait de cette manière. Elle n’avait rien dit de mal, hormis ce qu’elle pensait. Et tout le monde avait le droit de dire ce qu’il pense, c’est le droit de tout à chacun.
Enfin, Dylan le voyait comme ça. Elle n’était pas une sampi pour rien. Après tout, les sampi sont les peace & love de l’université, ce qui acceptent que les gens puissent dire ce qu’ils veulent, pensent ce qu’ils veulent, et face ce qu’ils veulent –ou presque -.
C’était d’ailleurs ce qui avait décidé Dylan à rentrer chez les Sampi. L’aspect calme et l’idée que chacun puisse dire ce qu’il veut sans penser être juger, étaient les principales qualités que la fraternité des Sampi avait, et que Dylan avait tant apprécié.
Il était donc certain que Dylan possédait certaines de ces qualités pour pouvoir intégrer cette fraternité.

_ « Tu sais, avec moi tu as le droit de dire tout ce que tu penses. Je n’ai pas à te juger, ni à juger ce que tu dis et ce que tu penses. »

Dylan n’aimait pas savoir que Selah ne se sentait pas assez en confiance avec elle pour pouvoir lui dire ce qu’elle pensait, sans avoir peur d’être juger. Selon Dylan, entre amies, il ne devrait pas y avoir de secret, tout devrait être simple, évident, sans avoir peur du regard de l’autre. Comme dans un couple en somme.
Du moins, cela c’était la vision de Dylan, et elle espérait que Selah partageait le même point de vue qu’elle, de manière à ce qu’elle soit sur la même longueur d’onde. Mais tout cela, ce n’était que des détails. Elle verrait bien en fonction de ce que lui répondrait Selah.

Dylan regarda son téléphone, et remarqua qu’elle avait eu un message de Joan, lui demandant si elle voudrait bien la voir dans la soirée. Elle avait peut-être un coup de blues, ou peut-être quelque chose à lui raconter. Dylan n’en savait rien, mais toujours est-il qu’il lui tardait de voir celle qu’elle considérait comme sa sœur de cœur. Peut-être celle-ci s’était enfin décidé à parler à son frère, et lui avouer qu’elle connaissait toute la vérité, et qu’elle était venue à Berkeley pour le retrouver, et rattraper toutes ses années perdues avec lui.
Dylan lui répondrait plus tard, à un moment plus propice. Elle ne voulait pas faire penser à Selah qu’elle s’ennuyait, ce qui aurait été terrible pour la blondinette.