Loyan se réveilla tôt ce matin là avec en guise de bonjour un mal de crâne et de dos atroce. Il tenta de se remémorer les évènements de la veille, quelques scènes lui apparaissaient avec confusion. Mais il avait faim et rien ne pouvait plus l'empêcher de réfléchir dans un état pareil. Il fit craquer les articulations de ses mains, balança sa tête de gauche à droite de façon rapide ce qui fit craquer son cou. Puis il se leva, étendit les bras tel un crucifié et tout son dos craqua dans un bruit sourd. Il se dirigea vers la cuisine et fit chauffer de l'eau. Il se retourna soudain vers le reste de la pièce. Un magnifique créature dormait paisiblement sur son lit de camp. C'est alors que tous les évènements de la veille lui revinrent en tête. Le SMS collectif annonçant la soirée, le choix de ses vêtements, le début de la soirée, les verres enfilés, les baisers et les joints échangés, la musique toujours trop forte, cinq heures du matin : la fin de la soirée, la pauvre fille nommée Tall' un peu pommée, les quelques rires échangés, le taxi appelé malgré ses revenus et puis plus rien. Avait-il couché avec elle ?
* Réfléchis, si tu avais baisé avec cette meuf, tu n'aurais pas dormi sur ce bureau.*
Loyan pensa tout d'abord qu'il était un pauvre mec, incapable de s'amuser, une lopette. Pourquoi n'avait-il pas abusé d'elle ? Qu'est ce que ça pouvait foutre ? Ça aurait prouvé qu'il était un homme, un vrai. Un gros dur... Un connard. Loyan se rappela soudain les discours bassinants de sa mère sur le respect des femmes, finalement il était fier. Cette fille finirait peut être par tomber dans son lit mais pas dans un semi-coma éthylique. Ce serait trop moche, il ne serait même pas sur de prendre son pied. L'eau bouillait dans la bouilloire, il arrêta le feu et versa un peu de café dans sa cafetière italienne moka.
* Le café, ça n'a pas de prix. *
Et versa l'eau, l'arôme enivrant remonta à ses narines et il se servit une grande tasse de café brulant. Il ajouta deux sucres, rinça une petite cuillère et touilla amoureusement le liquide noir et sa mousse ambrée. Il prit une gorgée.
* Aujourd'hui, c'est dimanche *
Il attrapa sa boîte et soigna le roulage de son premier joint de la journée. Après une ou deux gorgées de café de plus, il l'alluma de son zippo. La fenêtre n'étant qu’entrouverte il alla l'ouvrir en grand et alluma un vieux ventilateur. Son joint s'étant éteint, il finit son café et marcha jusqu'à la boulangerie la plus proche. Il ramena une baguette de pain et acheta au boulanger de quoi faire quelques pancakes. Bien sur, Loyan avait toujours une bouteille de sirop d'érable dans ses affaires. Il adorait ça. En rentrant à la maison il prépara la pâte dont il connaissait la recette par cœur et fit cuire quelques pancakes tout en fumant son joint. La jeune fille sur le lit se mit à bouger, elle se retourna, puis ses jambes commencèrent à bouger. Elle allait se réveiller, Loyan le savait, il avait souvent regarder ses jeunes frères et sœurs dormir. Il prépara deux autres cafés et une assiette de pancake pour chacun. Il attendit un moment le réveil de la jeune fille en tirant sur le joint et en sirotant son café.
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