Pacey-Danyaël était fier d’avoir percé dans le vaste monde du cinéma. Bon certes il n’était pas à spécial grand acteur bien célèbre. Et ne pensait même pas avoir de fans en toute honnêteté. Le jeune Workers n’avait pas choisi ce métier pour être connu aux yeux de tous. Non lui, contrairement à la majorité des célébrités, il faisait tout pour préserver sa vie intime et privée. Depuis près de six ans qu’il est dans ce milieu-là, jusqu’à présent Pacey n’avait pas encore vu de biographie qui retraçait sa vie en long, en large et en travers. Le jeune homme ne pouvait pas comprendre comment des gens pouvaient être hystériques au point de vouloir pourrir la vie des personnes qu’ils disaient chérir plus que tout au monde. Le nouvel enseignant en arts du film de Berkeley Californian University ne supporterait pas que le monde entier découvre son passé. Son petit jardin secret, il n’y avait que lui seul qui en avait accès. La seule qui avait réussi à percer légèrement cette horrible carapace en fer forgée était une jeune femme que Pacey avait rencontrée il y a plusieurs années de cela. Cette demoiselle fut la seule qui avait réussi à ouvrir le cœur du garçon. Elle était la seule à connaitre son véritable caractère, à savoir pour le décès d’Annaëlle, les deux expulsions en famille d’accueil et surtout les recherches de l’ancien étudiant concernant ce père qu’il ne connaissait pas. En fait cette fille savait pratiquement tout sur lui. A la seule exception des sentiments amoureux qu’il éprouvait pour elle à l’époque. Et qu’il éprouve toujours à ce jour. Pacey ne dormait pas une seule nuit sans avoir entre les mains la petite peluche qu’elle lui avait donnée. Ce petit poupon en forme de chien était comme qui dirait le doudou du jeune homme. A chaque fois que Pacey le regardait, il se remémorait cette adolescente gravement malade qu’il avait connue à l’hôpital de Napa. Elève dans une université située au sud de la Californie et entièrement dédiée à la magie du cinéma, Pacey devait faire un reportage sur les pathologies graves. C’était un sujet qui lui tenait extrêmement à cœur car sa maman a succombé à l’une d’entre elles alors qu’il était encore qu’un enfant. Enfin bref ! Le Workers aimait montrer aux gens une image de lui entièrement fausse. Très bon acteur, il leur faisait croire qu’il n’était qu’un séducteur adorant les soirées branchées. Sexe drogue et alcool étaient de la partie. Bref toutes les conneries autres aussi que l’on pouvait entendre sur les personnes célèbres. Qu’il avait une immense maison climatisée avec piscine chauffée… Si seulement le monde savait la vérité… Danyaël était tout sauf ce qu’il prétendait être. De temps en temps un paparazzi arrivait à prendre des photos de lui mais jamais rien de bien intéressant. Pacey-Danyaël qui faisait ses courses au supermarché de quartier. Pacey-Danyaël au téléphone. Pacey-Danyaël… Et blablabla et blablabla… Non mais qu’est ce qu’on s’en tape franchement des faits et gestes de l’acteur ? Il n’était qu’un humain parmi tant d’autres ! Sa vie était la sienne. Et tout ce qu’il voulait, c’était qu’il lui fiche la paix ! A force de n’avoir aucune nouvelle croustillante à se mettre sous la dent, les journalistes avaient décidé de le laisser tranquille. A chaque sortie de films dont il avait joué dedans ou/et qu’il avait réalisé, Danyaël n’accordait qu’une seule interview. Toute question qui dépassait l’ordre du professionnel comme du style « êtes-vous toujours célibataire ? » ou autre curiosité du style sur son intimité, l’acteur n’y répondait pas. Cela lui était même arrivé plus d’une fois de laisser la bande de vautours en plan en stoppant net l’interrogatoire et en partant sur un simple « prochain rendez-vous à la sortie du [ nom du nouveau film ], merci de m’avoir écouté, au revoir bisous ».

Aujourd’hui sortait en DVD un film où Pacey-Danyaël n’avait qu’un rôle secondaire. Dedans il n’était que le meilleur ami de la vedette du film. Et en tout et pour tout on ne l’apercevait qu’à peine cinq minutes à tout cassé sur une heure quarante de bande. Quelle ne fut pas la surprise de l’enseignant lorsque, quand il bouscula un client du supermarché, ce dernier lui fit des compliments sur ce fameux DVD que Danyaël lui remit en mains propres avec un léger sourire. C’était fou comment ça lui faisait bizarre de voir un jeune homme acheter un de ses films. Et d’autant plus que cet homme en question semblait déjà connaitre le long métrage.

Pacey : " – Oh ! Euh… Merci… Vous… “

C’était la première fois que Pacey-Danyaël se retrouvait face à ce genre de situation. Déstabilisé, il en avait même perdu ses mots.

Pacey : " – Vous l’avez déjà vu ? “

Le Workers finissait de ramasser ses propres commissions à terre. Et c’est là qu’il s’aperçut qu’un pot de yaourts s’était cassé. Evidemment il était déjà trop tard. Pacey s’en était déjà mis sur son pantalon. L’air désolé car il n’avait pas trop de temps de retourner dans sa famille d’accueil pour se changer avant d’aller travailler, il fouilla dans ses poches mais ne trouvait pas ce qu’il voulait.

Pacey : " – Excusez-moi, vous n’auriez pas un mouchoir s’il vous plait ? “

Demanda t il poliment à son « fan ».

Bien évidemment que Pacey-Danyaël n’était pas du tout le style d’homme qui prétendait être afin que les magazines people lui fichent la paix. Si tel aurait été le cas, premièrement, le jeune acteur aurait très mal pris la bousculade du client du supermarché et secundo il lui aurait très certainement mis son poing dans la jolie petite gueule d’ange de l’autre. Il se serait pris pour « Monsieur » en prenant l’autre de haut. Hors il ne s’était rien passé de tel. Bien au contraire, le plus âgé de deux hommes gardait un calme olympien et se voulait même réconfortant en souriant pour rassurer l’autre.

Pacey : " – Mais non ne vous inquiétez donc pas, cela va aller. Je me changerai en arrivant à l’université et puis c’est tout. Il me semble que j’ai des habits de rechange dans mon casier. Et puis ne vous en faites pas pour mon pantalon, ce soir il ira voir son amie la machine à laver. “

Pacey-Danyaël alla tenter jusqu’à la carte de la plaisanterie pour détendre l’atmosphère. Chose n’étant pas trop gagnée à l’avance. Le client qui avait un petit accent anglais posa une question à son « idole ». Ce qui gênait légèrement l’acteur réalisateur. Le Workers se rendit compte qu’il ne connaissait même pas l’identité du client responsable de la tache sur son pantalon et ce dernier le connaissait un minimum.

Pacey : " – Il y a mieux certes, mais il y a pire aussi comme ville. Il faut apprendre à se dépayser un peu de temps en temps. Faire un break avec le public je dirais… “

Le jeune homme tourna autour du pot pour la réponse que l’autre attendait avec patience. Pacey-Danyaël ne voulait pas dire qu’il avait atterri ici pour des raisons personnelles. Cela était bien trop intime pour se dévoiler comme ça à un parfait inconnu. D’autant plus que le Workers n’était pas du genre à raconter sa vie privée à n’importe qui. La confiance étant quelque chose qui se mérite.

Pacey : " – Puisses je vous demander comment vous vous appelez ? “

L’acteur ramassa le yaourt sur son pantalon. Heureusement pour lui, il y avait une poubelle située à peine à deux mètres de l’ « accident ». Et une fontaine d’eau juste à côté. Pour dire de nettoyer un minimum la tache, le jeune homme humidifia légèrement un autre mouchoir et le frotta le blanc. Avec un peu de chance, un yaourt nature sur un jean blanc, ça ne se verrait pas trop. Enfin le problème allait vite se régler. Pacey ôta son gilet et le mit autour de sa taille. La tache était cachée en partie. Sur le tee shirt de ce dernier, il y avait le logo de Berkeley en petit sur le devant en haut à gauche du vêtement. Si Aaron avait fait attention lorsque son interlocuteur avait parlé d’université, il pouvait y faire un lien. Maintenant il restait à deviner si l’acteur était au campus juste pour histoire de reprendre ses études ou s’il y travaillait. En sachant que les annonces pour les postes enseignants, il fallait être inscrit sur un site internet spécial pour y accéder. Et si Danyaël avait réussi à avoir cette annonce, c’était au autre grâce à un ami de Las Vegas.