Lorsqu’on dit que l’amour arrive sans crier gare. Stasya et Callen en faisaient les frais. Comment auraient-ils pu deviner où tout cela les mènerait ? Lors de leur première rencontre, ils étaient pareils : vouloir tout simplement une aventure, sans lendemain. La deuxième fois se passa identiquement, sauf pour la fin de la soirée où ça dégénéra. Ils auraient pu le deviner à ce moment là, que tout cela n’avait été que pur théâtre pour eux deux. Mais auraient-ils pu réellement deviner que l’autre ressentait la même chose ? Qu’ils s’étaient comportés de la même sorte juste à cause de la même peur qui les hantait ? Et bien que ce soit Callen qui ait été le plus horrible avec Stasya, ils s’étaient retrouvés sur ce toit, elle l’avait pardonné, et voilà qu’ils se retrouvaient prêts à remettre ça. Mais différemment, oh que oui, ça allait l’être : différent. Pourrait-on parler d’amour ? Et pourquoi tous les deux qui évitent mutuellement ce sentiment y sont confrontés alors que bien d’autres personnes souhaitent le connaitre ? La vie peut très bien être faite, tout comme le contraire. En ce moment, tout était à l’envers. Est-il possible que toute la haine qu’ils ont pu avoir à l’encontre de l’autre se soit transformé en affection, voire même en de l’amour ? Et puis, pourquoi autant de questions autour d’eux, de leur relation, sentiments, peurs. Ils vont tout simplement remettre ça, couché ensemble avec tendresse, pourquoi en faire une affaire d’état soviétique ? Pourquoi faire comme si Callen n’allait plus être la même personne le lendemain ? Surement car ça risque d’arriver, tout simplement ! Notre Mechiovski est ainsi. Ce soir, il est totalement sous son charme et la veut rien que pour lui, la savoir sous son charme aussi. Toute une magie. Cette magie risque de disparaitre le lendemain. C’est ce qui fait le charme de leur histoire, non ? Cette espèce d’aventure où ils ne savent jamais où ils vont atterrir, comment. Le goût du risque, on peut dire qu’ils l’ont. Il avait envie d’elle, mais loin de là l’idée de penser qu’il puisse la vouloir comme les deux dernières fois. Il la voulait autrement. Il la voulait amoureusement, il voulait lui faire l’amour comme, peut-être, on ne lui avait jamais fait. Il ne voulait pas lui faire non plus l’amour comme il avait pu le faire à son ex, ça serait trop méchant pour elle, elle n’était pas cette espèce de pute que peut être son ex. Elle était bien loin d’être son ex et c’est surement pour cela qu’il l’appréciait autant et qu’il ne lui voulait que du bien. Il voulait aussi se faire pardonner, pour toutes les malheureuses paroles qu’il a pu avoir à son égard pendant cette dernière semaine. Il souhaitait aussi lui faire découvrir de nouveaux sentiments, frissons, et de nouvelles parcelles de son propre corps qu’elle ne connaissait pas encore. C’est vrai que cela fait beaucoup de choses, beaucoup trop même, mais que voulez-vous ? Le jeune homme est ainsi lorsqu’il aime une femme. Enfin ! Oui. Il se l’avouait. Dans sa tête ça fit une espèce de déclic lorsqu’elle toucher ses lèvres avec ses doigts. Ce sont de simples touchers, et pourtant. Ce simple toucher lui fit voir la réalité en face, il l’aimait, et bien sûr ça lui fit peur. Le frisson qu’il eut n’était pas du au moment, mais plus à la peur qu’il avait. Cette peur de l’amour, d’aimer à nouveau une jolie russe. Bien sur qu’il avait peur de refaire la même erreur. Stasya ne pouvait pas se taper son père, ça c’était certain, mais tout de même. Il ne voulait pas revivre la même chose, la même horreur qu’il avait pu vivre auparavant. Il se laissa embrasser de nouveau, mais ce n’était presque plus la même chose. Toute la magie avait déjà disparu, bien trop tôt. Allait-il redevenir ce salaud ? Qu’allait-il pouvoir lui faire ? Gentiment, et encore aussi délicatement qu’il avait pu l’être, il la déshabilla totalement. Il lui parsema tout le corps de baisers, comme s’il y laissait son adn, son odeur. C’était son territoire, et il allait revenir. Mais pour ce soir, s’en était fini. D’un seul coup, comme si la raison lui était revenue il se leva, et sans le vouloir, il toucha la blessure de la jeune fille. Elle poussa un léger gémissement, non pas de plaisir mais bien de douleur. Redevenant Callen, il lui dit, méchamment, il faut dire ce qu’il en est, hein. « Et puis merde quoi, arrête de faire celle qui a mal, ça fait chier à la fin. Puis je suis sur que tu n’as pas si mal que ça. » Peu importe s’il le faisait exprès ou non, il se mit à appuyer fortement, trop fort, sur cette blessure. Avait-il perdu la tête ? Non ! Il venait tout simplement de la retrouver. La voir souffrir comme ça, le fit sourire et tout en rigolant il prit ses vêtements et sortit de la pièce en lui lançant un « Adios ma belle ! » Il claqua la porte. Très bon jeu d’acteur. Il avait réussi à séparer ses sentiments, gardé en lui que ceux qu’il souhaite avoir en lui, et ne pas faire attention à l’amour qu’il peut porter à cette très jolie princesse blonde. La chambre fut la scène, les couloirs les coulisses. A peine sortie de la chambre, il ne se préoccupa même pas de se rhabiller, il se laissa tout simplement glisser contre le mur. Il ne pensait pas que Stasya puisse sortir, il n’avait donc pas à s’en faire pour la revoir dans la soirée. L’amour revenait en lui, et il se cacha la tête derrière ses vêtements qu’il n’avait pas encore enfilés. Ne pas croire qu’il pleurait. Laisser couler des larmes deux fois dans la même soirée, pas possible venant de ce très beau Delta. Impossible même. Et pourtant, il faut croire que rien n’est impossible, tout est possible, ou peut le devenir.

Stasya ne pensait plus à rien, elle avait déposé son regard clair dans celui de Callen et ne pouvait s'en détacher. Elle le regardait, le touchait, avait ce jolie p'tit sourire sur le coin de ses lèvres, elle se sentait bien, vraiment bien. Une sensation qu'elle n'avait pas ressentit depuis un bon bout de temps maintenant. Que lui arrivait-il? Que lui faisait-il? Pourquoi un seul homme pouvait lui faire tant d'effet? A ce moment précis, alors qu'ils échangeaient un moment de pur tendresse, la jeune femme se disait qu'elle pourrait devenir complétement accroc à ce beau russe si elle ne se retenait. Elle se connaissait, elle n'aimait pas tomber amoureuse. Elle aime l'amour sans hésitation mais ce sentiment avait le don de la rendre aveugle, l'expression était vraiment justifiée avec elle, et combien de fois son meilleur ami, Augusto, s'était pris la tête en voyant sa jolie russe devenir toute naïve parce qu'elle était amoureuse d'un mec. Ce sentiment était un cadeau du ciel, certainement le plus beau mais aussi le plus dangereux. Elle en avait peur mais ne voulait pas y penser durant ce moment qui avait déjà dispersé de la magie un peu partout dans la pièce. Le jeune homme allait voir cette jolie blonde comme elle n'avait jamais été auparavant avec lui, beaucoup plus attentionnée et ouverte. Elle n'avait envie de retenir quoique ce soit, elle voulait lui montrer l'attachement réel qu'elle avait pour lui car elle savait que c'était réciproque. Le fait qu'il soit si doux avec elle la surprenait, elle aimait ce côté-là chez lui, cela lui donnait envie de vivre ce moment à fond. Elle savait que le lendemain matin ne serait pas pareil alors autant profiter de cette nuit passée avec lui, elle s'offrait à elle et ne semblait pas pouvoir s'assombrir. La jolie blonde s'amusa doucement à toucher ses lèvres de son index, c'était un p'tit geste d'attention mais qui était souvent le bienvenue dans ce genre de moment où tu veux faire bien les choses. Elle lui montrait un peu d'affection, elle ne se jetait pas littéralement à son cou, non, elle l'avait déjà fais auparavant. Stasya se laissa faire par la suite lorsque Callen lui retira avec délicatesse ses sous-vêtements. Aucune gêne apparente, il l'avait vu maintenant plusieurs fois complétement nue, et elle n'était pas de celle qui était des plus pudique. Les baisers qu'il lui déposa sur tout son corps étaient vraiment agréable, elle aimait sentir ses lèvres chaudes venir se poser sur sa peau. Mais la magie du moment se fissura, tout d'abord, légèrement lorsqu'il toucha sa blessure alors qu'il se levait. La jeune femme ne put retenir un léger gémissement, elle aurait voulu pourtant mais l'effet de surprise avait gagné sur sa volonté. Le moment magique se brisa alors complétement lorsqu'il vint s'énerver contre elle. La jeune russe était totalement interloquée, Callen venait de changer du tout au tout et là ça la déstabilisée complétement. Ses sourcils étaient légèrement froncés, dans son regard on pouvait y discerner de l’incompréhension, et sa bouche était légèrement entrouverte. La douleur put alors se lire sur son visage lorsque le jeune homme vint appuyer sur sa blessure, son corps s'était refermé, et une larme vit même couler toute seul sur sa joue droite à cause de la souffrance qu'il lui infligeait. Arrête Callen, tu me fais mal! Lui déclara t-elle tout en essayant de le repousser en se faisant un peu plus mal, celui-ci était en train de sourire, même de rire en voyant la jeune femme dans cet état. Il prit alors rapidement ses vêtements avant de claquer la porte tout en lui lançant un 'adios ma belle!'. Stasya ne pouvant retenir sa colère, sa rage, sa tristesse, attrapa le premier objet qui lui vint en main, là il s'agissait d'une p'tite radio, et l'envoya de toutes ses forces contre la porte. Après ce geste, la jeune russe s'effondra littéralement sur son lit, rabattant son draps sur elle, elle ne pouvait alors s'arrêter de pleurer. Plusieurs sentiments la submergeaient comme la colère, l’incompréhension, la douleur, la tristesse, .. Comment avait-il put être tout d'un coup si cruel avec elle? Pourquoi? Pourquoi redevenir cet homme qu'elle n'appréciait pas? Et maintenant encore moins. Elle se posait tout un tas de questions, étant complétement perdue. Elle s'en voulait de lui avoir pardonné, elle s'en voulait d'avoir été aussi conne, de l'avoir laissé rentrer dans sa chambre, d'avoir cru que la nuit pouvait être magique, d'avoir cru qu'elle pouvait se donner à lui sans en souffrir. Lui qui disait ressentir quelque chose pour elle, comment pouvait-il alors lui faire du mal? Stasya avait mal à sa blessure, mais la plus grosse douleur était celle dans son cœur..


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