La jeune femme n'était plus très sûre de ce qu'elle voulait, de ce qu'elle désirait à vrai dire. Plus le temps passait et plus elle se demandait si elle faisait vraiment les meilleurs choix pour sa vie, pour elle à vrai dire. Elle semblait quelque déboussolée et cela c'était remarqué dans ses gestes, un peu maladroit. Holly ne savait plus trop ce qu'elle voulait, enfin, elle le savait mais elle ne savait pas la façon dont elle le voulait. La jeune blonde avait toujours voulu une famille, des enfants, un mari et tout ce qui allait avec. Elle avait toujours pensé que sa vie serait un peu comme celle de tout le monde, qu'elle se fondrait dans la masse etc. Manque de bol pour elle, rien ne se passait comme cela. Elle allait se retrouver mère, mère célibataire peut être. Rien n'était comme elle l'avait pensé et c'était là qu'on voyait que la vie n'était pas comme on le voulait. Elle n'avait jamais voulu tout cela, se retrouver si indécise alors qu'elle montrait le contraire. Holly n'était plus elle même et elle flippait énormément à l'intérieur, elle avait besoin de quelqu'un pour la soutenir et contre toute attente, la personne qui semblait être là pour elle était Maël. Peu de gens l'appréciait et on lui déconseillait de trop s'attacher au jeune sigma. La plus part de ses amis déconseillaient le jeune homme à la blondinette comme s'il représentait la peste, la dépression ou quelque chose de fort peu négatif pour la jeune thêta et ses deux futurs bébés. Elle ne savait plus quoi penser, tout se mélangeait dans sa tête et elle repensait à tout, à ce qui l'amenait ici à avoir les lèvres collées à celles du beau brun. Elle réfléchissait et pensait à ce début de dispute dans les toilettes de la faculté. Il l'avait blessé en disant qu'elle lui avait fait mal, elle savait que c'était faux mais le jeune brun avait appuyé là où il ne fallait pas. Leur guéguerre avait duré un bon moment pour la jeune femme, peut être pas tant que cela si on y pensait réellement mais pour elle, c'était bien trop long. Elle n'avait jamais compris ce qu'elle ressentait à l'égard du jeune français. De la haine ? De l'amour ? Aucune idée. Elle ne savait même pas si le désir qu'elle ressentait au moment même n'était pas là depuis longtemps, depuis le premier échange avec la Sorbonne. Maël n'était pas moche à regarder -loin de là même- et personne ne pouvait dire que l'amour et le physique étaient liés. Elle ne savait pas trop ce qui c'était passé dans sa tête il y a quinze jours de cela, comment ils en étaient arrivés à ça. À ce bordel sentimental qu'elle pouvait facilement comparer à du sable mouvant. Bouger débouchait sur deux options : s'enfoncer encore un peu plus ou réussir à sortir un centimètre de son corps de ce sable qui l'engloutissait un peu plus. Bien évidemment, il n'y avait pas de sable ici, mais c'était le doute et l'amour qu'elle commençait à éprouver qui l'engloutissait un peu plus chaque seconde. Elle allait passé dans un autre monde, un monde déjà trop connu pour elle. Elle ne voulait pas revivre ce qu'elle avait vécu précédemment, elle rêvait de quelque chose de simple, de doux et de calme... bizarrement, même si elle arrivait toujours à défendre le jeune brun, elle savait très bien qu'il n'était pas encore question de douceur, de calme et de tout ce qui allait avec. Il était connu pour être un coureur de jupon n'en faisant qu'à sa tête et comme il venait de le dire, la personne qui le changerait n'était pas encore née. Cette phrase était comme un pic en plein cœur pour la jeune femme. Elle se doutait qu'il n'allait pas lui dire qu'il allait changer pour elle, elle ne le voulait même pas à vrai, enfin pas complétement mais bon. Elle ne savait plus ce qu'elle voulait c'était définitif. Une famille et c'est tout. Elle avait, d'ailleurs, encore pas mal de chose à régler pour ses deux futurs enfants. La tapisserie de la chambre, les lits, les vêtements, les jeux d'éveil pour plus tard, les doudous, les sucettes, biberons, couche, lotion pour le corps, talc, body, pyjama, chauffe biberon etc. Elle pensa même qu'elle n'avait même pas prévenu sa famille en Australie qu'elle était enceinte. Elle n'avait même pas prévenu la famille qui l'avait -en quelque sorte- élevé qu'elle allait donner la vie... Holly avait pas mal de chose à rattraper, à changer et à régler. Chaque problème en son temps, comme on dit et là le problème était Maël. Comment faire comprendre au jeune homme qu'elle avait besoin de lui, qu'elle avait besoin qu'il soit là pour elle pour ce qui allait arriver. Elle allait arriver à ses cinq mois et ce n'était pas le moment de lui promettre la lune pour aller la jeter deux semaines après parce qu'il ne se sentait pas capable de faire partie de la vie de deux bambins et de leur mère. Il avait peut être peur d'aimer ces deux enfants qui ne sont pas les siens. Tout était possible et la future maman se posait des milliards de question, tout en discutant avec le jeune homme qui la taquinait à lui dire qu'elle lui sautait dessus à chaque fois qu'ils se voyaient. Le désir, voilà tout. Elle le désirait comme elle n'avait jamais désiré personne et le problème était peut être là. Les hormones la poussaient à faire des choses qu'elle n'aurait jamais fait en temps normal, trop timide et légèrement pudique pour le faire. « Non tu n'es pas le seul dans ce cas. Mais ça ne semble pas te déplaire... Enfin, pas tant que cela » La blondinette disait cela avec un petit sourire. Elle ne pouvait pas nier qu'elle avait du désir pour le beau brun. Cela se voyait comme le nez au milieu du visage, cela se voyait dans son regard et dans ses gestes. Même ses paroles à vrai dire puisque sa meilleure amie avait très bien remarqué qu'il y avait quelque chose et ce, à des milliers kilomètres de distance. Le désir était bien trop présent et elle ne pouvait pas franchement se contrôler. Manque de chance, il y avait toujours un élément perturbateur et aujourd'hui, les grands perturbateurs étaient Aylis et Lewis. Holly avait l'impression qu'ils avaient fait des leurs juste pour qu'elle arrête de coucher à tout va avec le beau brun, comme s'ils étaient ses anges gardiens. Eh oui, la jeune femme avait des réflexions un peu tiré par les cheveux ! Un bon nombre de pensée -plus ridicule les une que les autres- lui passait par la tête, à ses risques et périls... Enfin, elle demanda au jeune homme s'il avait vraiment pensé qu'ils n'étaient pas fait l'un pour l'autre et la réponse du beau brun fit quelque chose à la petite blondinette. Elle le regardait, avec un léger sourire même si ça lui faisait mal. Elle ne devait rien paraître et s'il voulait jouer à celui qui se mettait des barrières, elle ferait de même. Elle savait très bien contrôler son visage même si c'était un peu plus difficile ces derniers temps. Rien ne choqua réellement la blondinette dans ce que dis le jeune brun, sauf sur le point de devenir un beau père. « J'en sais rien. Je pense pas que tu sois si mauvais que tu veux te dépeindre. Tu tentes toujours de me mettre en garde contre toi, comme si tu allais me détruire. Je ne sais même pas ce qui va se passer dans cinq minutes, comment veux-tu que je sache si tu seras un bon père, enfin beau-père. Une chose pour laquelle je suis sûre, si je suis là, main dans la main avec toi, c'est que j'y crois un minimum. Que je crois que te tu sous estimes un peu trop, ou c'est moi qui te surestimes. Enfin, une chose est sûre, si je suis là Maël, à parler de ça, c'est que je ne base pas mes pensées sur un château de carte. T'es tombé une fois amoureux, ça c'est mal passé. J'ai tenté l'expérience deux fois, je me suis ramassée deux fois. Alors j'aimerai bien que tu ne te remplisses pas de préjugés, de pensées négatives avant de savoir vraiment ce que tu veux. Parce qu'en fait, la question n'est pas est-ce que je te vois devenir père mais plutôt est-ce que tu te vois devenir papa. Tu te vois te lever la nuit parce qu'ils ont faim, leur faire prendre leur bain, les changer. Je suis sûre qu'avec un peu de volonté tu pourrais le faire et tu serais un beau papa génial mais pour l'être, il faut le vouloir » Elle venait de sortir un monologue, comme à son habitude mais ce qu'elle voulait c'était tout remettre à l'heure. Elle voulait lui faire comprendre que ce n'était pas à elle de lui dire s'il ferait un bon père ou pas. C'était lui qui était en cause ici, c'était à lui de prendre les décisions -plus qu'importantes- pour sa vie future. C'était à lui et seulement à lui de faire ce qu'il voulait de sa vie. Lorsqu'ils furent debout, l'un contre l'autre, elle lui fit un petit sourire. Elle savait qu'elle ne l'avait pas franchement aider avec sa réponse, elle n'avait pas répondu à sa question mais bon, la personne qui le ferait changer n'était pas née, il devait donc se débrouiller par lui même. Elle sourit et posa ses lèvres sur celles du jeune homme lorsqu'il lui dit qu'il pouvait vivre au jour le jour « Ca me semble une bonne idée ça... » Elle embrassa le jeune brun à nouveau et son portable se mit à retentir au même moment. Bien évidemment, aujourd'hui c'était son portable qui faisait des sienne, après les jumeaux. Elle lui fit un petit sourire gêné et raccrocha au nez de son -futur- interlocuteur. Quelques secondes après, le portable sonna à nouveau et elle souffla, lançant un léger « Désolée.. » avait de voir que l'appel provenait du portable de sa tante qui habite en Australie. Elle fit des gros yeux et décrocha rapidement. « Salut Tata. [...] Oui non, je suis dehors là. […] Non je ne suis pas seule Tata. […] Ah, Mary vous a dit que j'étais enceinte... Bah ça fait quatre mois déjà, mais je voulais pas vous le dire avant d'être sûre, de pas faire de fausse couche ou autre... […] Oui, oui des jumeaux. Une fille et un garçon […] Comment ça ?! Mais qu'est-ce que vous faites à San Francisco là ?! […] Mais vous auriez pu me prévenir avant, j'ai rien à la maison pour manger ce soir et puis, j'ai pas la place pour vous héberger à dix.. […] Ok tata, bah je t'envoie mon adresse par Sms et je vous retrouve là bas dans une demi heure. Oui on ira au restaurant ce soir […] Non Tata, je ne suis pas avec le père des jumeaux là, je suis plus avec lui du tout même, on a rompu y a quelque temps. […] Pourquoi ? Parce que je ne l'aimais pas et que j'ai des sentiments pour quelqu'un d'autre » Holly fit une mine désolée à Maël, marchant un peu avec lui, main dans la main, alors qu'elle avait son portable collait à l'autre oreille. « Dis à Katy que je lui expliquerais ça ce soir, je sais très bien qu'elle meurt d'envie d'apprendre que sa cousine préférée est comme elle. […] Oui Tata, tu comprends vite. […] Ok je lui propose ça de suite. Va chercher tes bagages avec tout le monde maintenant. […] Moi aussi Tata. » La jeune femme raccrocha et elle se sentait vraiment mal à l'aise. Les deux jeunes marchaient un peu et la jeune femme enfonça son fichu portable dans son sac « C'était ma Tante Cassandre. C'est la sœur de mon père et une partie de ma famille vient de débarquer à l'aéroport, pour me faire la surprise... Enfin, je sais bien qu'ils sont là pour autre chose. Ca va fait cinq ans... » Une larme coula le long de la joue de la jeune femme et elle l'essuya rapidement « Enfin, je dois rentrer quoi... Elle m'a demandé de te dire de venir si tu voulais... Tu fais comme tu veux, je sais que c'est pas du jour le jour de rencontrer une partie de ma famille mais bon... Ca te gène si je garde ta chemise Maël ? Je pense que demain ils vont aller voir Mary, une amie d'enfance, et donc je serai seule... on peut tenter de vivre au jour le jour autour d'un diner demain ? Je suis vraiment désolée mais faut que j'y aille, c'est le bordel chez moi et voilà que dix personnes que je n'ai pas vu depuis un an débarque dans une heure... » La jeune femme posa sa main sur la joue du jeune homme. Elle l'embrassa, ne le laissant pas le temps de répondre. Elle posa son front collé au sien et dit « Envoie moi un SMS pour me dire si tu viens ce soir au restaurant... ou si tu viens demain soir chez moi... » La blondinette posa à nouveau ses lèvres sur celles du beau brun et se dépêcha de se diriger vers sa voiture. Elle monta rapidement dedans, envoya un SMS à Maël « Désolée... » et démarra. Direction le nord de San Francisco !

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