Maël n'arrivait pas à croire qu'aujourd'hui il en était là. Là où il avait dis ne vouloir jamais être. Il ne se considérait pas officiellement en couple, mais en même temps, la pression qu'il avait sur les épaules lui prouvait bien que c'est ainsi qu'il devrait sans doute voir les choses. Il y était forcé. Il avait tout provoqué, et maintenant, il devait assumer les quelques choix qu'il avait dû faire, même si il avait l'impression d'avoir été dans les vapes durant ce temps. Il n'avait pas l'impression d'avoir vécu tout ça avec elle. Il n'arrivait même pas à comprendre comment ils en étaient arrivés là. Ce n'était pas ce qu'il avait toujours voulu, loin de là même, mais c'était arrivé, et le retour en arrière n'était pas envisageable. Il ne voulait pas donner raison aux personnes qui ne le pensaient pas capable d'assurer avec qui que ce soit. Même si elles avaient raison, le beau brun à la crête devait bien l'avouer. Mais en même temps, qu'est-ce qu'il y pouvait vraiment lui ? Rien, ou alors pas grand chose. Chacun est responsable de ses erreurs, et le jeune homme ne cherchait pas à les mettre sur le dos de quelqu'un d'autre. Il ne tentait pas de se disculper non plus, mais disons de voir les choses un peu plus positivement pour une fois. Oui, c'était sans doute la première fois qu'il tentait de faire cela. De quoi lui donner envie de sourire, mais dans le fond il n'en avait pas vraiment envie. Il savait qu'il ne faisait pas les choses bien, pour ne pas changer certes, mais tout de même. Holly était Holly, elle le resterait, mais en même temps, il ne pouvait pas oublier la promesse qu'il avait faite à Belammée. C'était sans doute la seule à le connaître un peu plus que tous les autres réunis. Ils s'entendaient vraiment bien tous les deux, ce qui avait étonné le jeune brun en premier. Peut-être que dans d'autres conditions, ce faux couple aurait pu être réel, mais là, l'étudiant n'en avait pas envie. Ce n'était pas ça qu'il voulait, ce n'était pas elle qu'il voulait. Voilà toute la différence. Ce n'était qu'un jeu, une pure vengeance, diabolique et puérile à la fois. Le jeune Lefevre ne pouvait pas cacher qu'il n'aimait pas cela, qu'il ne s'en amusait pas, et il aurait aimé que cela veuille dire autre chose à ses yeux histoire d'oublier la petite blonde, mais rien ne se passait jamais comme il le souhaitait. Pour une fois, c'était vraiment trop demandé que de faire comme il l'entendait ? Visiblement oui. Et il n'entendait plus sa tête non plus lui dire que tout ceci ne ressemblait qu'à une énorme erreur, qu'encore une fois, il ne faisait qu'aller dans le mûr. Pourtant, ce n'était pas faute d'avoir pris un peu de temps pour lui, mettre les choses à plats, mais le temps ne servait à rien. Il n'avait jamais servi et ne servirait jamais à rien. Sinon, ça se saurait probablement. Et puis, durant ces quelques semaines, il s'était contenté d'attendre, rien de plus, ce qui ne l'avait franchement pas avancé, loin de là. Au contraire, il avait l'impression de perdre des minutes vraiment précieuses avec elle, et ce sentiment n'était pas des plus agréable, c'était certain. Celui de faire un peu tout et n'importe quoi non plus. Il avait tenté de l'éviter toute la journée, et pourtant, puisqu'il s'était engagé auprès d'elle sur le fait de se rendre chez elle ce soir même, il se sentait quelque peu obligé de le faire. Il ne voulait pas lui poser un lapin, ce n'était pas vraiment le genre de chose qui se faisait, et même si le jeune Sigma n'était pas un adepte des bonnes manières, il en connaissait tout de même un minimum. Un minimum oui, car la soirée d'hier ne respectait en rien tout ceci. En jouant le faux couple avec la présidente de la confrérie, il avait espéré trouver quelques réponses à ses questions. Toute la journée il les avait attendu, évitant donc la jeune femme, mais sachant pertinemment qu'il ne pourrait pas faire cela éternellement, et qu'elle était déjà probablement au courant. En effet, déambuler dans les couloirs main dans la main avec l'autre jeune femme en espérant faire enrager son mari, ce n'était pas vraiment une bonne idée. Maël avait tout d'abord pris cela comme un échappatoire, mais ça n'en était pas un, loin de là. Et il se préparait déjà à l'idée qu'il allait sans doute devoir s'expliquer sur quelque chose qui à ses yeux n'était pas grave. En effet, puisque tout était faux, puisqu'aucun sentiment n'était en jeu avec Bela, ce n'était pas grave. Tout du moins, aux yeux de Lefevre. Il se doutait bien que pour les autres, ça ne devait pas ressembler à ça, et Spencer n'aurait certainement pas les mêmes conclusions que lui. En même temps, on ne voit que ce que l'on veut voir, et rien d'autre. On fait abstraction du reste. Cette règle était sans doute là depuis la nuit des temps. Et ce n'était peut-être pas plus mal. Pour Maël en tout cas, puisqu'il ne voyait pas le mal dans tout ça. Mais en revanche si jamais la jeune femme venait à être au courant, ils n'auraient peut-être pas la même vision des choses. Première dispute ? Cause de rupture ? Si il pouvait appeler ça comme ça bien évidemment. La rupture était un bien grand mot, surtout entre eux-deux. Et très franchement, le jeune brun n'avait pas envie de revivre ça, encore une fois. Tout se passait à chaque fois si rapidement. Son histoire avec Lou n'avait duré que quelques semaines, peut-être mois, en tout cas suffisamment pour qu'il s'attache autant à elle. On oublie jamais son premier amour dit-on. Maël était tout à fait incapable de se rappeler du prénom de la fille avec qui il avait connu sa première fois. Depuis, une longue liste était passée dans son lit, sans qu'il ne puisse mettre un nom sur tous les visages, sans qu'il ne puisse savoir précisément combien étaient ces femmes. Mais ces deux prénoms là resteront sans doute gravés dans sa mémoire, et ce pour un bon bout de temps. En attendant, il lui fallu un petit moment avant d'arriver devant chez la jeune femme, se demandant s'il devait vraiment sonner, frapper à cette porte, ou alors tout simplement partir, décommander, tout comme elle avait eu un imprévu la veille. Elle était bien placée pour savoir que cela pouvait arriver. Il resta quelques minutes là, l'épaule appuyé contre le mûr à sa droite, les yeux rivés sur le nom présent sur la petite sonnette juste devant ses yeux. Finalement, son index se dirigea vers celle-ci, et il appuya, une, puis deux fois, puis patienta. La patience n'était pas son fort. Ainsi, il avait pu, pendant ces quelques secondes, s'imaginer tourner le dos et partir. Elle aurait pu croire à une mauvaise blague des voisins tout simplement. Mais il n'avait pas bougé, non, il y avait sans doute mieux à faire là-dedans. Une blague de mauvais goût dans la tête, il sentit que ce n'était sans doute pas la meilleure approche lorsqu'il vis son visage. Moins enthousiaste que par texto à l'idée de le voir c'était certain. « C'est quoi cette tête ? » C'était bien la seule question qui lui traversait l'esprit pour le moment, même si il n'était pas certain de vouloir le savoir. Il pouvait s'attendre à tout. Sa famille qui était là, et Maël pourrait en conclure qu'ils n'auraient pas leur petit instant d'intimité. Un mort. Ou tout autre chose. Autre chose à part ce qu'il avait dans la tête, il l'espérait fortement. Une chose était certaine en tout cas, la soirée promettait.

Voilà une demi-heure que le future maman était rentrée chez elle où un calme plat régnait. Toute sa famille était partie voir Mary, une amie d'Holly qu'ils connaissaient depuis des années. Ils avaient tous désertés l'appartement de la blondinette et cela la fit sourire. Un peu de calme ne lui ferait pas de mal, loin de là, parce qu'elle en avait marre de faire comme si tout allait bien. Ce matin même, elle était arrivée à la faculté, sourire sur les lèvres après la bonne soirée qu'elle avait passé avec toute sa famille, l'après midi avec Maël. Elle était sur un petit nuage jusqu'à ce qu'elle entende l'impensable. Belammée et Charlie avaient rompu. La jeune femme avait été choquée de la nouvelle et avait eu dans l'intention de téléphoner à son ami de toujours. Il devait y avoir eu quelque chose de grave ou bien, ces deux là ne se supportaient déjà plus. Enfants, mariage, tout était surfait, surjoué pour la jeune femme, c'était trop vite, trop tôt mais ils semblaient être heureux... C'était donc un peu choquée qu'elle avait été prendre ses affaires à son casier et, au détour d'un couloir, elle avait vu ce que tout le monde avait prédit. Ils avaient donc tous eu raison et elle n'avait pas été foutue de se sauver du jeune homme. Elle n'avait pas été foutue de se contenir, d'aller voir ailleurs pour l'oublier. Non, elle avait préféré rester là, à penser au meilleur et voilà que le pire arrivait. Elle avait vu Maël main dans la main avec Belammée. Une envie de meurtre, voilà ce qu'elle avait ressenti en moins de deux secondes. Elle était passée du sourire radieux aux larmes au bord des yeux. Elle n'avait qu'une envie ; rentrer chez elle mais elle ne pouvait pas faire cela. Polly avait besoin d'elle puis elle devait voir sa meilleure amie après les cours. Elle avait déjà prévu tout son petit planning pensant que cette journée serait géniale après toutes les merveilleuses surprises de la veille... Cependant, tout cela venait de s'écrouler. La jeune femme c'était frayée un chemin jusqu'aux toilettes et tout le monde semblait être au courant. Tout le monde sauf elle. La nouvelle c'était répandue comme une traînée de poudre. Le beau brun était le sujet de conversation des jeunes femmes mais, pour une fois, Holly aurait voulu qu'il disparaisse de la planète. Elle aurait juste voulu qu'il disparaisse de son esprit, de sa tête. Elle aurait voulu se sentir libre et, surtout, ne pas avoir l'impression d'avoir été un jouet qu'on prend, qu'on jette et qu'on récupère après. Elle avait ce sentiment, le sentiment de la jeune femme qui avait été utilisé, la jeune femme dont on se moquait comme de l'an quarante. Holly n'y comprenait pu rien mais elle ne voulait pas chercher à comprendre. Elle ne savait pas ce qu'il se passait dans la tête du jeune homme, elle ne savait pas ce qu'ils étaient et ne voulait pas faire la jeune femme possessive. Elle ne voulait pas passer pour le boulet de service qui piquait sa crise à chaque instant. Toute la journée, elle avait fait comme si de rien n'était, elle avait arboré un sourire des plus radieux et n'avait rien dit à personne, même pas à Ayleen, sa meilleure amie. Elle avait été un robot toute la journée et lorsqu'elle franchit le pas de sa porte, elle lâcha son sac de cours et toute la rage qu'il y avait en elle. Les larmes commencèrent à couler. Elle ne pouvait plus contenir tout ce qu'elle ressentait et la jeune femme n'était pas des plus fortes en ce moment. Tout s'accumulait, tout s'enchainait et rien n'allait pour elle, du moins à ses yeux. La jeune femme laissait les larmes couler lorsqu'elle reçut un SMS. Maël qui viendrait la voir dans la soirée. Elle répondait positivement et joyeusement cela coulait de source même si elle ne savait pas comment elle avait réagir devant lui. La future maman se posa sur le canapé et tenta de se calmer. Ce n'était pas grave, ils n'étaient même pas vraiment un couple après tout. La seule chose que la jeune femme ne comprenait pas c'était le fait d'avoir choisi Bela. Pourquoi la jeune sigma qui était mariée et qui avait un fils alors qu'il y avait des centaines de jeunes femmes célibataires sans enfants dans l'université ? Les enfants ne l'effrayaient peut être pas tant que cela après tout avait-elle pensé... La jeune femme n'était franchement pas belle à voir, le mascara avait coulé et elle décida donc d'aller se démaquiller. Mieux valait ne pas avoir de mascara plutôt que de ressembler à un panda lorsque le beau français allez franchir la porte. Elle avait les yeux enflés lorsqu'elle entendit la sonnerie de la porte d'entrée retentir. Il était là et elle, elle ressemblait à la pire dépressive qu'elle n'avait jamais rencontré. La jeune femme n'était pas d'humeur et elle ne savait même pas si le laisser entrer était une bonne idée. Après tout, si tout allait bien avec Bela il n'avait qu'à aller chez elle. Des tas de choses et de remarques plus désobligeantes les unes que les autres lui passèrent par la tête pendant qu'elle descendait les quelques marches qui séparaient le premier du salon et autres pièces du rez-de-chaussée. La jeune femme poussa son sac du chemin et ouvrit la porte au jeune homme. Le beau et la bête pouvait être le nouveau film de Disney vu la mine -plutôt radieuse- du jeune homme et la tête de déprimée qu'avait la blondinette. Elle fit un mince sourire en entendant sa question et l'invita à entrer avant de fermer la porte derrière lui. La jeune femme le regardait dans les yeux et les larmes montaient, elle le savait. Il se pointait là, comme si rien n'était alors qu'il devait parfaitement se douter qu'elle savait tout. Holly était le genre de jeune femme qui savait tout sur tout, qui connaissait pas mal de chose sur tout le monde alors comment aurait-elle bien pu passer à côté de la nouvelle de l'année. Elle se mordit les lèvres et, d'une manière assez hésitante, la main droite de la jeune femme venait finir sa course contre la joue du jeune homme. Elle venait de le gifler et franchement, elle n'avait jamais pensé que cela arriverait mais -étrangement- cela lui fit un certain bien. « Cette tête c'est celle de la jeune femme qui a l'impression de se faire prendre pour une conne » Ses mots étaient secs et durs. Elle lui en voulait et il avait du le comprendre. La jeune femme regardait le jeune homme et elle se mordait les doigts de l'avoir giflé. Elle venait de faire quelque chose qu'elle n'avait jamais fait de sa vie et qu'elle ne recommencerait pas de si tôt. Elle se rapprocha timidement du jeune homme, en espérant qu'il n'allait pas faire marche arrière et disparaître pour de bon. Elle laissa glisser ses doigts sur la joue du beau français et murmura un léger « Désolée... » En le regardant droit dans les yeux. Un regard qui en disait beaucoup sur ce qu'elle ressentait intérieurement. De la haine, de la rage, une colère noire mais aussi une certaine forme de passion et d'amour. Holly regarda le jeune homme, n'osant pas bouger d'un cil. Elle se demandait bien ce qu'il allait pouvoir dire, ou faire, maintenant...

Guillaume Musso a écrit : « tu cesseras d'être déçu quand tu auras cessé d'espérer. » Ça Maël l'avait compris assez rapidement en réalité. Dès sa plus tendre enfance. Enfin, tendre n'était pas ce que l'on pouvait appeler le mot adéquat mais qu'importe. À partir du jour où il avait cessé d'espérer que ses parents pourraient changer de comportement tout d'abord envers lui, il n'avait plus connu la déception de ce côté là. Et à vrai dire aujourd'hui, il n'espérait plus grand chose de personne. À cause de cela, il en venait même à se demander comment il avait fait son compte pour devenir à ce point perfide. Les premières années de sa vie avaient été heureuses, il ne pouvait pas le nier. Jusqu'à l'âge de trois ans environ, au moment où il était encore un enfant unique, il n'avait manqué de rien. Et puis ensuite, sans qu'il n'y comprenne quoi que ce soit, tout s'était subitement dégradé. Aujourd'hui, il s'était bien évidemment fait à l'idée, et était devenu un tout autre être. Autre que celui qu'il aurait dû normalement devenir. Il ne regrettait rien non, ce n'était pas son genre. Disons qu'il se plaisait à imaginer, de temps en temps, où il en serait si tout n'avait pas mal tourné pour lui. En tout cas, le fait est qu'il n'espérait plus rien. Contrairement à Holly. Les contraires s'attirent dit-on. Et le jeune Lefevre n'était pas contre ce proverbe. Elle, d'après ce qu'il avait pu entendre à son sujet, avait toujours eu ce qu'elle souhaitait, ou presque. Et encore aujourd'hui, le fait qu'elle fonde certains espoirs au sujet du beau brun à la crête prouvait bien qu'elle n'avait pas encore fini d'espérer. Et c'était tant mieux pour elle au fond, le jeune Sigma l'enviait, vraiment. En tout cas, vu l'assurance qu'elle avait lorsqu'elle était aux côtés du beau français, elle lui prouvait bien qu'elle n'avait pas peur d'être déçue. Elle n'était même pas certaine qu'il en soit capable. Et pourtant si. Dans le fond, elle le connaissait pas mal. Lorsque le jeune homme avait trompé Lou, la jeune blonde avait littéralement assisté à la scène. Ensuite, lorsque Maël avait apprit que c'était elle qui l'avait tout simplement dénoncé, il lui avait balancé les pires horreurs à la figure, lui en avait carrément fait voir de toutes les couleurs. Désormais, toute cette histoire semblait lui passer au dessus. Elle n'avait pas oublier non, c'était tout simplement impossible, mais disons qu'elle portait sur lui un regard très différent de celui qu'elle avait sur lui il y a encore quelques semaines de cela. Et Maël aussi devait bien avouer qu'il la voyait différemment, tous les jours de plus en plus, et cela lui faisait peur. Il n'était absolument pas venu à Berkeley dans l'objectif de s'attacher à qui que ce soit. Il ne l'avait pas fait en France, il ne voyait vraiment pas pourquoi ça se passerait autrement à San Francisco. Et pourtant, il s'était permis de s'attacher, tout d'abord à Lou, et ensuite à la jeune Spencer. Bien évidemment, il avait tenté d'éviter de vivre tout ceci une deuxième fois, sachant pertinemment qu'il ne pourrait pas changer du jour au lendemain. Il ne le pouvait pas, et ne le voulait tout simplement pas. Il n'était pas un ange certes, et c'était peut-être bête à dire, mais il se plaisait ainsi. Et il ne plaisait pas qu'à lui puisqu'il était parvenu à séduire la jeune femme. Qui l'aurait cru. Sans doute les circonstances qui avaient fait que finalement, il n'avait pas eu envie de se résister, sans pour autant savoir que ça allait les mener ici. Maël avait été loin d'imaginer qu'il ressentirait toutes ces … choses envers elle. Non, à ses yeux, la première fois que leurs lèvres s'étaient touchées, que leurs deux corps n'avaient fait qu'un, elle n'était qu'un coup de plus, un nom de plus en bas de la longue liste qu'il avait déjà à son actif. Sauf que quelques semaines plus tard, elle demeurait toujours le dernier nom sur cette fameuse liste. En effet, il n'avait plus touché personne mis à part elle depuis, et il était le premier à s'en étonner. Bien évidemment, elle aurait pu se contenter de tout ceci, mais il fallait croire qu'elle était une éternelle insatisfaite, et qu'il lui en fallait toujours plus, surtout de la part du jeune homme. D'ailleurs, elle devait sans doute avoir l'impression de lui en avoir trop demandé, surtout en ce moment, surtout depuis que Maël avait osé se montrer en compagnie de Belammée, chose qui ne signifiait strictement rien à ses yeux, mais ça, la jeune blonde n'en savait rien. Le plus simple aurait été de la prévenir, et ensuite de faire avec son accord, ou sans. De toute façon, si elle pensait pouvoir lui dire quoi faire, elle se mettait le doigt dans l’œil. Mais le beau brun ne voulait pas tout faire foirer. Il n'était pas fan du couple Bela et Charlie, ils s'était tellement précipités à ses yeux. En tout cas, la jeune femme aurait bien fait fuir Lefevre si jamais il avait été à la place de l'autre homme. Mais elle était heureuse avec lui, et c'était le principal. Et il espérait bien ne pas faire tout ceci pour rien. Cela ne le dérangeait pas loin de là, il considérait cela un peu comme un échappatoire, quelque chose qui lui permettait de ne plus penser à Holly. Mais en même temps, même si il avait affirmé en compagnie de la jeune mariée que rien ni personne ne le retenait de son côté, il se rendait finalement compte que c'était faux. Tout simplement parce qu'aujourd'hui, il n'avait fait qu'une seule et unique chose, jouer au faux petit couple avec la jeune femme en espérant ne pas croiser la jeune Thêta. Ou alors en espérant que tout ceci ne lui fasse rien, mais pour ne rien cacher, le beau brun devait bien avouer que ce serait plutôt mauvais signe. Ainsi, ne sachant pas qu'elle était au courant, il s'était pointé chez elle la bouche en cœur, dans l'objectif de passer une bonne soirée avec elle. Espérant que cette fois-ci, elle allait mieux se passer que la précédente. À croire qu'encore une fois il allait être déçu puisqu'il se mettait à espérer, encore et encore. Et puis, l'expression de son visage en disait bel et bien long sur le reste de la soirée. Mais enfin, elle l'avait tout de même invité à rentrer alors qu'il n'était même plus certain de le vouloir. Il s'attendait au pire oui, mais pas à ce qui venait de se produire. La gifle avait été si forte que sa tête avait tout simplement pivoté vers la gauche. C'était la tête de celle qui avait l'impression de se faire prendre pour une conne donc ? Plus de doute, elle était bel et bien au courant de la petite histoire qui devait sans doute déjà avoir fait le tour de la confrérie du jeune brun au minimum. En tout cas, il s'était attendu à toutes les réactions de la jeune femme, rires, pleurs, rage, ironie, mais certainement pas une gifle. Lui avait peut-être été trop loin, mais elle aussi, il fallait bien qu'elle s'en rende compte. D'ailleurs, la prise de conscience ne mit pas longtemps avant de pointer le bout de son nez. Elle s'était donc doucement approchée de lui, allant doucement caresser sa joue, main que le jeune homme saisit pour la laisser retomber dans le vide. Non, il n'avait pas vraiment envie qu'elle le touche là. « Faut vraiment penser à te faire soigner. » Voilà tout ce qu'il avait pu lui faire remarquer. Il serra les dents si bien que cela se vit sur son visage. À vrai dire, il n'avait plus qu'une envie, partir. Humilié, et en quelque sorte émasculé, voilà un peu son état d'esprit actuel. Sauf que lui face à la porte d'entrée, elle le dos presque collé à celle-ci, ça n'allait pas être une partie de plaisir. « Pousse-toi. » Pas de s'il te plais non, il en avait complètement oublié les bonnes manières. Tout comme elle, il ne choisissait pas la bonne solution, mais bon, puisqu'elle pouvait se le permettre, lui aussi.

Holly se rendait compte que plus le temps avancé et plus elle était excessive dans ses gestes et paroles. Le stress de la grossesse, l'anniversaire de la mort de ses parents, la visite de ses oncles et tantes, Maël, l'approche des examens et tout ce qui allait avec la rendait exécrable et méchante. La jeune femme découvrait une nouvelle partie d'elle même qui l'effrayait. Elle ressentait chaque émotion puissance vingt et c'était ses interlocuteurs qui souffraient de cela. Réactions excessives, déplacées, blessantes faisaient parties du quotidien de la jeune femme et elle commençait à en avoir marre. Elle aimerait tellement retourner huit mois en arrière, ne jamais tomber enceinte, ne jamais briser le cœur de Swen et, surtout, ne jamais se faire avoir comme elle était entrain de se faire avoir. Holly ne voyait que le bon chez les gens. Elle n'arrivait pas à voir leur côté obscur, le côté qui devrait la faire fuir à vrai dire. Elle n'avait vu que le bon en Maël et voilà qu'elle commençait à le regretter, elle commençait à se demander quelle mouche l'avait piqué et pourquoi elle avait voulu croire en lui, pourquoi elle avait fondé ses espoirs sur lui alors qu'il l'avait prévenu. Et oui, le beau brun l'avait prévenu qu'il n'était pas fait pour elle, qu'il n'était pas quelqu'un de franchement stable et tout ce qui allait avec. Il l'avait prévenu et c'était surement cela qui lui faisait le plus de mal. Avoir été prévenu par le principal concerné et pourtant... Trop bonne trop conne surement, ou bien elle avait trop fondé d'espoir, elle avait trop pensé qu'il pourrait se ranger, qu'il pourrait faire un effort après ce qu'il lui avait dit. Un petit ami ? Vraiment, il n'en avait pas franchement l'étoffe vu le comportement qu'il avait. Tout était tellement étrange et excessif qu'elle en perdait ses moyens, qu'elle surjouait chaque sentiment joyeux pour cacher tout ce qu'elle ressentait, pour tout cacher. La jeune demoiselle savait très bien qu'elle ne tiendrait pas longtemps, qu'elle ne pourrait pas jouer la petite femme toute joyeuse, toute heureuse bien longtemps. Elle avait beau vouloir être forte, elle n'y arrivait pas, c'était au dessus de ses forces et, surtout, au dessus de ce qu'elle pouvait supporter. Sa colère n'avait d'ailleurs pas mit bien longtemps avant d'exploser. Le jeune homme avait à peine mit un pied chez elle qu'il se retrouvait déjà giflé. Elle n'avait pas pu contenir tout ce qu'elle ressentait et, plutôt que de fondre en larmes et qu'il ait pitié d'elle, elle préférait lui mettre une claque. Elle savait que ce n'était pas franchement l'attitude à adopter, que ce n'était même pas du tout conseiller mais tout la dépassait. Il arrivait devant elle comme si de rien n'était et elle devait tout laisser passer ? Elle aurait peut être du lui sauter au cou et le déshabiller sur place, histoire de tester la moquette épaisse du salon ? Elle ne savait pas franchement qu'elle aurait été l'attitude à adopter mais elle avait suivi ses hormones, ses sentiments et voilà où cela la menait ; droit dans le mur et le jeune français l'avait très mal prit. Cela était normal après tout mais il l'avait cherché. Voilà ce qu'Holly se répétait lorsqu'il lui dit cette phrase qu'elle n'aurait jamais pensé entendre sortir de la bouche du jeune homme. Comme quoi, tout arrivait, même l'impensable. La blondinette regardait le beau brun, celui avec qui elle rêvait de fonder un semblant de quelque chose, celui qu'elle rêvait d'embrasser encore et encore. Ses excuses avaient été vite dites et le jeune homme ne voulait rien entendre. Partir, il voulait partir mais elle, elle ne voulait pas. Elle voulait des explications et il devrait lui passer sur le corps pour pouvoir quitter l'appartement de la jeune femme. Elle ne comptait pas se laisser marcher dessus comme cela et il venait de lui faire mal au plus profond d'elle même. Comment pouvait-il lui dire d'aller se faire soigner alors que tout était de sa faute. La blondinette continuait d'entendre cette phrase au son plus qu'horrible... Il avait réagi avec son entre jambe plutôt qu'avec son cerveau, il devait donc en assumer les conséquences. « Me faire soigner ? Ah oui, excuse moi pour la gifle mon amour. C'est ça que je suis censée dire Maël ? Je suis censée m'excuser d'avoir giflé l'homme que j'ai cru hier lorsqu'il m'a dit qu'on devait vivre au jour le jour ? À moins que tu ais un jumeau que j'ai vu hier et qui m'a fait penser que je ne me retrouverais pas dans cet état de si tôt. » Holly savait très bien que Maël n'avait pas de jumeau, du moins elle le pensait mais avec tout ce qui se passait de nos jours... Holly avait bien retrouvé Savannah, sa jumelle après avoir vécu vingt et un an sans savoir qu'elle avait une jumelle quelque part dans le monde... Cependant, cela était bien trop gros pour que ce soit possible et réalisable. De plus, il fallait être sérieusement tordu pour envoyer son jumeau embrasser une autre jeune femme et tout ce qui allait avec. La jeune femme en avait gros sur le cœur et elle se colla un peu plus à la porte pour qu'il comprenne bien qu'elle ne se déplacerait pas. Elle le regardait droit dans les yeux et tentait de ne pas laisser paraître toute cette rage et cette tristesse. Mais qu'avait elle bien pu faire pour mériter cela ? Les images de Maël et Belammée main dans la main tournaient en boucle dans sa tête, comme si c'était un passage important de sa vie. Elle avait l'impression d'être obnubilait pas tout cela et, à vrai dire, c'était un peu le cas. La question qui lui brulait les lèvres était totalement légitime. Pourquoi elle. Cela la dépassait totalement et, n'étant pas du genre à passer par dix chemins, elle lança « Pourquoi elle Maël ? Pour Bela qui est mariée, qui a un gosse ? Tu comptais jongler entre elle et moi combien de temps au juste ? Je croyais que les gosses te freinaient pour ce qui aurait pu se passer entre nous deux ? Bordel Maël mais pourquoi tu me fais ça avec elle ? Elle a quoi de plus que moi ? Le ventre en moins, les cheveux roux/rouge et après ? » Son regard ne quittait les yeux du jeune homme et elle avait l'impression que ces mots sortaient machinalement. Comme si elle avait révisé cette scène pendant des heures, comme si elle avait déjà tout prévu. Enfin, même si cela touchait le ridicule et la crise de nerf, pour rien qui sait, la blondinette était assez fière d'elle. Elle était au bord de craquer mais elle était forte, elle ne craquait pas et, surtout, ne se mettait pas à pleurer bien que ses yeux lui piquaient depuis le moment où il était entré. La jeune femme ne bougeait pas d'un cil et elle ne lui laissa pas le temps de répondre « Je me doute que tu en as marre de mes quarante mille questions à la seconde mais dis moi, pourquoi elle maintenant ? T'es sûre que tout ce que tu as dis hier tu le pensais au moins ? » La jeune demoiselle sentait vraiment ses yeux s'embuaient. Elle sentait les larmes arrivaient, surtout s'il la remballait aussi méchamment qu'il l'avait fait. Elle ferma les yeux, se pinça les lèvres et inspira un bon coup. Elle avait besoin de réponses, de certitude et de calme. Avec Maël si possible, sinon elle ferait avec, ce n'était pas comme si elle avait réellement le choix.

Maël n'était pas la meilleure personne pour mettre en confiance quelqu'un. La preuve, il avait clairement dit à la jeune femme qu'il serait tout à fait capable de la faire souffrir. Et malgré les risques, elle avait quand même insisté. Et il n'allait pas s'en plaindre bien au contraire. Non au contraire, il en était le premier satisfait. Elle était bien l'une des seules à lui faire confiance à ce point, pour ne pas dire la seule. Et elle avait très certainement tort. Ce n'était pas faute de ne pas l'avoir prévenue, surtout qu'elle connaissait tout de même un peu le jeune Lefevre. En tout cas, elle avait eu plus que vent de sa réputation, parce qu'en ce qui concernait son passé, elle ignorait tout. Et c'était tant mieux, le beau brun à la crête ne voulait vraiment pas attirer la pitié ou quoi que ce soit. Pourtant, il savait bien que si tout ceci donnait réellement quelque chose, il serait bien forcé de lui faire part de quelques petites choses sur son passé, bien qu'il tentait par tous les moyens de l'oublier, et ce définitivement. À croire qu'il repoussait au maximum ce moment, parce qu'il savait pertinemment qu'à partir du moment où il allait commencer à parler de tout ceci, donc à se confier en quelque sorte, ça deviendrait déjà un peu plus sérieux que maintenant entre eux. Et pour ne pas mentir, cela l'effrayait. Dans un sens oui, avancer ne serait au final pas une mauvaise idée, mais l'engagement lui faisait une peur monstre. Alors il tentait de se raisonner du mieux qu'il pouvait. Après tout, ça ne pouvait pas lui causer énormément de tort, ça ne pouvait pas être si mal. Sauf si les choses tournaient à la catastrophe comme avec la seule et unique ex qu'il avait à son actif. Jamais il n'avait souhaité en arriver à ce stade avec l'autre blonde, et jamais il ne voulait reproduire ce qu'il lui avait fait subir, à qui que ce soit d'ailleurs. Il était certain que les gens pouvaient changer, mais pas aussi facilement. C'était beaucoup trop simple et il y avait obligatoirement une faille quelque part. Et cette faille ? Belammée. Bien qu'aux yeux du jeune brun elle n'en était pas vraiment une, puisque rien n'était réel entre eux. Cette idée l'avait amusé, et il s'était dit qu'il ne risquait absolument rien. Après tout, entre Holly et lui, il n'y avait pour le moment rien de bien sérieux. Il ne parvenait même pas à mettre de mots sur ce qu'il pouvait ressentir. La preuve qu'il n'était pas encore prêt. Mais visiblement, elle si. Elle n'attendait apparemment qu'une seule et unique chose, qu'une certaine phrase magique sorte de la bouche du beau brun à la crête, pour qu'elle puisse enfin pousser un soupire de soulagement. Mais pour être sûr et certain à deux cent pour cent de ce qu'il voulait, si c'était vraiment la jeune Spencer qu'il voulait, il devait en avoir la preuve. Bien sûr, il aurait pu aller voir ailleurs pour l'obtenir cette fameuse preuve, mais il ne l'avait pas fait. Par respect pour la blondinette sans doute, et il devait bien avouer que c'était déjà un grand pas en avant. Ainsi, cette histoire de faux couple tombait au bon moment. Bien sûr, le fait qu'il soit faux, ça personne n'en savait rien, mis à part les deux concernés, et Maël voulait que ça reste ainsi, pour que tout fonctionne, pour que le but qu'ils avaient en tête soit atteint, sans que rien y personne ne mette en péril ce fameux plan, qui n'était pas si fameux que cela aux yeux de la jeune blonde. Pour elle, Maël avait tenté de mettre son cœur à nu, comme il ne l'avait jamais fait. Ce n'était certes pas énorme, peut-être même pas assez à ses yeux, mais ce n'était absolument pas dans ses habitudes. C'était même totalement nouveau. Alors comment pouvait-elle imaginer une seule seconde que tout ce qu'il avait pu lui dire les fois précédentes, elle n'était pas la seule à l'avoir entendu ? Comment pouvait-elle s'imaginer que ça ne lui était pas réservé à elle et à elle seule ? Maël n'était coupable de rien. Il ne tentait pas de se disculper non car à ses yeux, il n'avait rien fait de mal. Tout ce qu'il avait tenté de faire pour une fois, c'était rendre service à une amie, et il fallait bien l'avouer aussi, joindre l'utile à l'agréable, car il aurait pu tomber sur pire personne que Belammée. Seulement ça, Holly n'était certainement pas prête à le comprendre. Non, elle n'avait envisagé aucune autre possibilité. Tout ce à quoi elle avait pensé, c'était la tromperie de la part du jeune brun. Il n'était pas un ange certes, mais tromper si rapidement ? C'est que vraiment il ne se passait rien d'important entre eux à ses yeux alors. Et ce n'était pas le cas. Non, il pensait tout le contraire. Alors oui, peut-être qu'il n'était pas prêt à rencontrer toute sa petite famille, c'est pourquoi il n'avait pas tenu à les accompagner hier soir, et qu'il avait préféré venir à un moment où il était sûr et certain qu'ils ne seraient que tous les deux. Il ne voulait pas se précipiter non, déjà qu'à ses yeux les choses allaient beaucoup trop vite. C'est vrai, il ne lui avait pas passé la bague au doigt après tout, et par conséquent, il ne comprenait vraiment pas pourquoi elle réagissait aussi excessivement. Elle l'avait giflé avant même de lui demander des explications. Si ça ce n'était pas excessif, il se demandait bien ce que ça pouvait être ! Et dire qu'il se plaisait imaginer quelque chose avec cette personne. Le fait qu'elle se permette de l'humilier de la sorte le faisait se poser certaines questions. Était-ce réellement ce qu'il voulait ? Il n'en était pas certain non. En tout cas, à ses yeux, lui n'avait pas commis d'erreur, elle si au contraire. Et dire qu'il ne voulait plus rien entendre était à ses yeux bien trop faible. Ainsi, lorsqu'elle devint du genre ironique, le beau brun se contenta d'abord de soupirer, un long soupire qui pouvait en dire long sur ce qu'il pensait. « Dis tout ce que tu veux, je m'en fiche. » Momentanément peut-être. En fait il n'en savait rien. Il n'était pas sonné au point de ne plus savoir ce qu'il voulait non, mais disons qu'il ne préférait rien dire de plus, au risque de dire des choses qu'il pourrait très certainement regretter par la suite. La raison prenait le dessus pour une fois, et pour le moment. Ce n'était pas certain qu'il reste ainsi toute la soirée, puisque visiblement, elle n'était pas décidée à le laisser partir. Par conséquent, le jeune brun se terra dans le silence quelques instants, la laissant lui poser ses questions toutes plus débiles les unes que les autres sans y répondre. Car oui, elles étaient vides de sens. Elle le connaissait au moins un minimum pour savoir qu'il n'aurait pas dit tout ce qu'il avait pu lui dire à d'autres, à moins qu'il avait réellement joué avec elle. Mais ce n'était pas le cas. Alors comme ça elle se doutait qu'il devait en avoir marre de ses questions ? Non, elle ne savait pas à quel point en réalité. Ainsi, après l'avoir écouter, et après quelques secondes encore de silence, le jeune brun laissa sa colère prendre le dessus. « T'as raison, j'en ai marre. C'est vrai, après tout, je ne t'ai jamais promis fidélité. » Pas explicitement oui, mais ça coulait de source en réalité. Pourtant, son seul but actuellement était de la blesser, pas comme elle l'avait fait non, pas physiquement, mais par les mots, pour qu'elle comprenne un peu ce que ça faisait. Et puis avec un peu de chance, elle se rendrait compte que tout ceci n'était qu'une erreur, ou alors elle se déciderait enfin à le laisser s'en aller. Mais en attendant qu'elle se décide, le jeune français soupira une nouvelle fois, avant de décider de s'asseoir en tailleur sur le sol, dos contre le mûr, en attendant de voir la suite. Parce qu'à vrai dire, il ne savait plus vraiment à quoi s'attendre actuellement. Tous les deux allaient beaucoup trop loin, que ce soit dans les gestes, ou dans les paroles. Au moins Maël s'en rendait compte, c'était déjà ça. Une chose était sûre, il ne pensait pas lui dire la vérité non. Il ne le pensait pas, mais après tout, tout pouvait arriver, ils en étaient bien la preuve.

Définitivement, rien ne se passait comme la jeune femme le voulait. Absolument rien ne suivait le petit planning qu'elle c'était fait lorsqu'elle était tombée enceinte. Il n'y avait pas grand chose à respecter pourtant. Juste éviter de se faire avoir et donc de souffrir. Il n'y avait que quelques mots en haut de sa fiche et elle n'avait pas été fichue de les respecter. La demoiselle se rendait de plus en plus compte qu'elle n'était pas franchement le genre de femme forte qui savait quoi faire de sa vie, qui respectait ce qu'elle disait. La mort de ses parents, sa grossesse ne lui avait pas forgé le caractère dont elle avait toujours rêvé. Elle était encore plus faible qu'avant et cela se voyait, se ressentait à chacun de ses gestes et mouvements, à chacune de ses paroles. Elle perdait les pieds et, sérieusement, elle n'allait pas se raisonner avec le temps. La blondinette avait toujours été le genre de demoiselle peut sûre d'elle mais qui croyait que les gens n'étaient pas fondamentalement méchant, elle ne pouvait pas le concevoir à vrai dire et cela n'était pas plus mal -la plus part du temps. Mais tout cela faisait qu'elle avait besoin d'être rassuré, qu'elle avait besoin d'entendre qu'elle n'avait pas tord, que les gens pouvaient changer dans la limite du raisonnable mais la chose dont elle avait le plus besoin, c'était des mots ou des gestes. Le genre de chose qui vous fait comprendre que vous n'êtes pas la paysanne du coin pour la personne devant vous mais plutôt celle à qui il tient. Maël avait d'abord rassuré la jeune Spencer pour aller lui jouer un tour plus tard. Il n'avait pas perdu de temps et la colère qu'elle évacuait, la gifle, les mots, ne représentaient qu'un centième de ce qu'elle pouvait ressentir intérieurement. Elle ne voulait pas qu'il parte et elle devait donc se contenir, ce qui ressemblait bien plus à la jeune femme que ces excédants de crise de jalousie et de colère. Eh oui, il ne fallait pas rêver non plus, c'était par jalousie qu'elle avait giflé Maël. Par jalousie parce qu'il semblait en préférer une autre à elle, parce qu'il semblait avoir déjà changé d'avis. Tout était franchement étrange et la jeune femme se demandait ce qu'il se passait. Elle avait agis et maintenant elle réfléchissait. Tout cela ne lui ressemblait tellement pas, elle avait l'impression de devenir une folle enragée et ce n'était pas bon signe. Il avait peut être raison en disant qu'elle ferait bien de se soigner. En avait-elle réellement besoin, cela elle en était pas sûre mais ce qu'elle venait de faire l'effrayait énormément. Elle n'était plus elle, elle ne se contrôlait plus et avait perdu son esprit rationnel. La jeune femme perdait vraiment le contrôle ces derniers temps et cela lui fichait la peur de sa vie. Comment pouvait-il réussir à la changer comme cela ? Il ne devait pas franchement s'en rendre compte mais le beau brun faisait changer la jolie blonde et surement pas dans le bon sens du terme. Le regardant, la future maman réfléchissait. Tout ça ne lui ressemblait pas, absolument et -étrangement- cela ne ressemblait pas à Maël. Elle tentait de ne pas se décomposer et elle réfléchissait, un peu trop tard c'était clair, mais elle réfléchissait. Elle retournait ses propres questions dans tous les sens possibles et inimaginables mais quelque chose clochait et elle s'en rendait compte maintenant. Ses questions étaient vide de sens, elle était vide, vidée et elle ne pouvait plus détacher son regard du jeune homme. Elle le regardait pendant qu'il se fichait totalement d'elle. Il ne l'avait pas forcé à se déplacer et préférait s'asseoir par terre, comme pour lui montrer qu'il ne ferait pas d'effort, qu'il était blessé mais n'allait pas, pour autant, lui rendre ce qu'elle lui avait fait. Enfin, pas physiquement, puisque les mots qui sortaient de la bouche du jeune homme avait un drôle d'effet sur la jeune thêta. Il ne lui avait jamais promis fidélité ? C'était vrai mais comment avait-il pu croire qu'Holly était le genre de femme à laisser son ''petit-ami'' allait batifoler ailleurs ? Elle ne savait plus quelle attitude adopter. Celle de la jeune femme qui s'excuse pour la gifle ou celle qui tient tête à la personne à qui elle pense secrètement depuis des jours ? Tout se mélangeait et son esprit de juriste commençait à être en route. Un silence de mort pesait dans l'appartement et elle ne supportait pas cela, absolument pas. Elle regardait le jeune homme de haut et réfléchissait rapidement. Il y avait un problème dans tout ce qui se passait. Un jour il lui disait qu'il tenait à elle -du moins c'est ce qu'elle en comprenait- et le lendemain, il allait voir ailleurs. Il avait un problème quelque part mais lequel ? Elle n'en savait rien et ce n'était pas Maël qui allait l'éclairer la dessus vu son caractère fort et la tête de mule qu'il était. Mais qu'avait-elle pu manquer ? Que c'était-il passé hier soir alors qu'elle était au restaurant ? Il avait été déboussolé de ce qu'il avait dit et avait préféré aller voir ailleurs ? Tout cela semblait tellement faux mais la jeune femme n'avait aucune preuve, elle ne pouvait pas l'accuser de trop de chose. Enfin, elle ne pouvait plus lui en envoyer plein la tête comme elle venait de le faire. « Non, tu ne m'as pas promis fidélité mais avec hier, ça coulait de source je pense. Enfin, je pense trop, je rêve trop je le sais bien. Mais tout ça me chiffonne, j'ai l'impression de passer à coté de quelque chose. D'avoir loupé un événement plus ou moins important te concernant, me concernant, nous concernant. Je ne te connais pas parfaitement mais j'ai du mal à croire qu'un jour tu dis blanc, le lendemain c'est noir. Enfin, j'en vois pas l'intérêt surtout... » Elle n'avait pas posé des dizaines de questions comme il y a quelques secondes mais son esprit avait mis de côté le pour, de l'autre le contre et, telle une future magistrate, elle avait compris que quelque chose clochait. Mais quoi ? Cela l'énervait. Elle n'était pas du genre à galérer des heures avant de trouver des réponses en temps normal. Que se passait-il donc ici ? Le stress et l'énervement avaient un sale effet sur la jeune femme. À chaque fois que son cœur battait plus vite -que ce soit pour des évènements joyeux ou moins- elle se sentait mal, elle avait un peu de mal à respirer. Sept mois qu'elle était enceinte et le moindre effort devenait de plus en plus pour la jeune demoiselle. Elle voyait très bien dans les traits du visage du beau brun à la crête qu'elle n'en avait pas fini de baver. Elle voyait totalement qu'il allait lui en faire voir de toutes les couleurs, elle l'avait blessé et, vu le caractère du jeune Lefevre, il allait tenter de se venger. La vengeance n'était pas le fort de la jeune femme, elle ne supportait pas cela pour tout dire mais bon, elle tentait de se convaincre qu'il n'était pas comme cela. Holly capta le regard assassin du jeune homme et dit « Je ne te demande de changer, de me promettre la lune. La seule et unique chose que je te demande c'est de m'éclairer. J'ai été excessive sur ce coup, je le sais mais j'ai mal. Tu sais que j'ai foutu mon cœur là dedans, j'y ai foutu mon cœur parce que je croyais en toi Maël. J'ai pas réfléchis quinze ans avant de t'accorder ma confiance parce que tu le mérites, vraiment. Mais regarde ce que tu me fais là. Tu m'avais prévenu, j'ai pas voulu te croire parce que j'en avais pas envie et j'ai du mal à comprendre comment on passe de hier après-midi à ça. » Elle le regarda d'où elle était et ferma les yeux. Elle se remettait amplement en cause mais est-ce qu'il le verrait de cet œil ? C'était moins gagné. « Je vais aller me poser sur le canapé parce que j'ai mal aux jambes là. Je ne vais pas fermer la porte à clé pour avaler cette dernière. Je suis peut être folle de toi et de jalousie aussi mais pas au point d'avaler une clé. » La jeune femme commença à se déplacer vers le canapé. Elle était de dos au jeune homme et dit « Je ne te demande pas de m'épouser, de me dire ces trois mots. Je te demande juste de savoir où tu veux aller. » Holly s'assit sur le canapé et ferma les yeux. S'il désirait partir, il le ferait mais sérieusement, elle espérait qu'il ne le ferait pas. « S'il te plait Maël... » avait-elle dit à voix basse, impossible à entendre si le jeune homme n'était pas à quelque mètres d'elle...

Maël était bien loin de se douter du pouvoir – s'il pouvait appeler ça ainsi – qu'il avait sur la jeune femme. En effet, tout comme lui, elle avait toujours été du genre sûre d'elle, ne possédant pas de failles et de faiblesses apparentes. Mais comme pour le beau brun à la crête, ce serait mentir si elle disait qu'il n'y en avait pas. Et le jeune Lefevre en faisait apparemment partie depuis quelques temps. Tout ce qu'ils vivaient tous les deux ces derniers temps n'avait absolument pas été recherché, bien au contraire. En effet, la personne qui se permettait de penser ce genre de chose était bien loin du compte. Et pour être totalement sincère, le jeune homme aurait préféré éviter tout ceci. Il ne fallait pas que la demoiselle le prenne personnellement non, même si il devait bien avouer qu'il n'y avait pas trente-six milles façons de prendre ce genre de chose, mais disons que le beau brun n'avait jamais été du genre à s'attacher. Et le fait qu'il puisse tenir un peu plus chaque jour à la jeune femme lui faisait peur. Terriblement peur, sans même exagérer un peu. C'était l'éternel dilemme de sa vie, s'attacher ou fuir. La seconde solution lui avait bel et bien traversé l'esprit, mais il était toujours là, la preuve que ce n'était pas une très bonne idée dans le fond. Et de toute façon, il aurait été où au juste ? Il n'avait pas la moindre envie de retourner en France non, et San Francisco était bel et bien le seul endroit où il s'était sentit vraiment bien dès le départ, même si comme partout, il avait eu le droit à ses hauts, comme à ses bas. En pensant aux bas il pensait notamment à Lou, car sans ça, tout avait été parfait, ou presque étant donné que la perfection n'est qu'illusion. En tout cas une chose était sûre, il n'avait jamais été question de perfection entre Holly et Maël, loin de là pour dire vrai. Tout ceci avait débuté d'une façon assez étrange, et le jeune français s'en souvenait comme si c'était hier. Une nouvelle dispute avait éclaté, et cette fois-ci, aucun des deux n'avaient fuis. Peut-être qu'ils auraient dû faire ceci bien avant, car le jeune Lefevre devait bien avouer qu'il avait passé un excellent moment en sa compagnie. Bien évidemment, il aurait préféré que les sentiments ne pointent pas le bout de leur nez et ne viennent pas tout gâcher, mais on ne peut pas toujours obtenir ce que l'on souhaite paraît-il alors... Maël avait donc fait avec pendant toute une longue semaine. Il avait retourné tout ceci des milliers et des milliers de fois dans son esprit sans parvenir à une réponse qui pourrait le satisfaire. Il ne voulait pas s'attacher à cette jeune femme, et pourtant, c'était bel et bien ce qui était en train de se passer, et le jeune brun avait été tout à fait incapable de refouler tout ceci bien longtemps. Et ça, ce n'était pas vraiment dans ses habitudes. Jamais il n'avait accordé plus d'importance que cela à la blondinette, jamais il ne l'avait imaginer en quelque sorte exceptionnelle, ayant quelque chose que les autres n'avaient pas et rêvaient d'avoir. Voilà qu'aujourd'hui, il la voyait différemment. Il l'avait tout d'abord vu comme un bon coup, mais plus les jours passaient, plus il ne pouvait se résoudre à continuer de penser qu'elle n'était que ça et rien de plus. Le temps lui avait d'ailleurs prouvé le contraire, elle n'était plus n'importe qui. Et Maël quant à lui, devenait peu à peu quelqu'un d'autre. Il s'adoucissait, devenait plus confiant, ayant tout de même peur de foncer droit dans le mûr et rien de plus. Ainsi, ce petit jeu avec Belammée lui avait permis de ne plus penser à ses peurs, ne plus penser au fait qu'il était en train de changer malgré lui, et que peut-être, il était prêt à se calmer un peu. Le calme avant la tempête dit-on, et il ne savait pas quand celle-ci allait exploser, ni même si c'était réellement ce qui allait se passer. Il ne l'espérait pas non, car cela voudrait dire qu'une nouvelle fois, il avait tout fait de travers. Mais il faut croire que c'était dans ses gênes, et qu'il ne pourrait jamais faire autrement. Au moins, il avait eu la décence de mettre en garde la jolie blonde sur ce qu'il était capable de lui faire, qu'il le veuille ou non. De toute façon, lorsqu'il reprenait ses esprits, il était toujours bien trop tard pour faire marche arrière. Pourtant là, avec la présidente de la confrérie à laquelle appartenait le jeune brun à la crête, il était conscient de ce qu'il faisait, et à ses yeux, ça ne pouvait pas lui causer le moindre tort. À ses yeux seulement, car la jeune Spencer voyait les choses bien différemment malheureusement. Une chose était certaine oui, le beau brun ne lui avait jamais promis fidélité, mais même lui était d'accord sur le fait que c'était tout à fait normal après tout ce qu'il avait pu lui dire, tout ce qu'il avait pu faire. Dans le cas contraire, il serait très certainement devenu dingue à l'idée qu'elle fricote avec un autre, bien que ça n'était pas dans sa nature. La jalousie était un sentiment qu'il n'avait que très peu éprouvé dans sa vie. Ce sentiment désagréable qui prouvait pourtant que les sentiments pour l'autre personne étaient bel et bien là, présents quoi qu'il arrive. Et il n'aurait jamais imaginé avoir ce genre de pensées pour la demoiselle, et pourtant c'était le cas. Il ne savait donc pas s'il devait s'en plaindre, ou s'en réjouir. Maintenant qu'ils avaient tous les deux dépassé le stade de la haine, Maël devait bien avouer qu'en temps normal, elle était un amour, même si ce soir, son comportement le ferait volontiers fuir. C'est d'ailleurs ce qu'il avait tenté de faire, en vain. Elle devait sans doute en avoir assez qu'il se défile, et c'était compréhensible. Seulement le fait est qu'elle en voulait toujours plus. On lui donnait la main, et elle souhaitait le bras tout entier. S'apprécier serait donc faible comme sentiment. Même du côté du jeune homme. Et pourtant, il ne comptait pas lui dire que tout ceci, il le faisait pour rendre service à Bela. Qu'ils n'étaient pas réellement ensemble, qu'il ne jonglait pas entre les deux comme elle l'avait si bien dit, et surtout, qu'elle n'avait strictement rien de plus qu'elle. Holly était reconnue pour être du genre gaffeuse, surtout en ce qui concernait Lefevre en fait, et il ne voulait pas prendre ce risque. Ainsi donc, il se contenta de se taire et de l'écouter une nouvelle fois. En effet, ce n'était pas qu'une impression, elle loupait bel et bien quelque chose, mais il ne pouvait pas lui en vouloir dans le fond. Et cette gifle, soit dit en passant, prouvait bien que dans le fond, elle tenait vraiment à lui. Alors oui, peut-être que ça aurait dû le faire un peu sourire, mais ça n'avait pas été le cas, et il ne pouvait pas faire autrement. Il était comme ça, un point c'est tout. Il resta donc assis sur le sol, que ce soit lorsqu'elle était devant lui, ou lorsqu'elle partit se réfugier dans le salon. Ça aurait pu durer des heures connaissant le caractère de cochon de Maël, mais après tout, ils avaient bien le droit de rêver d'une bien meilleure soirée tous les deux non ? Le beau brun devait même avouer que ça ne ressemblait pas vraiment à ce qu'il avait imaginé vu le texto qu'il lui avait envoyé quelques heures plus tôt. Non, ils en étaient très loin. Après quelques minutes, et un long soupire, le jeune français se releva. Il aurait très bien pu s'en aller, mais les paroles de la jeune femme raisonnait encore dans sa tête. Alors comme ça, elle aussi était folle de lui ? On retient toujours le plus important, et pourquoi s'en aller après ça très franchement ? À pas lents donc, le jeune brun vint se laisser tomber sur le canapé de la demoiselle, préservant encore quelques secondes ce silence aussi pesant qu'apaisant. Tout dépendait d'où on se plaçait après tout. « Ça va être comme ça à partir de maintenant ? Tu m'en mettras une à chaque fois que tu seras un peu jalouse ? » Parce qu'honnêtement, ce n'était absolument pas le genre de relation qu'il avait imaginé, et qu'il souhaitait vraiment. Car oui, il s'était imaginé bien des choses, ce qui en disait long sur ce qu'il voulait vraiment d'elle, et d'eux. « On voulait … Je sais que tu me crois pas, mais j'ai pas été voir ailleurs. » Avait-il dit, haussant les épaules. C'est vrai, pourquoi le croirait-elle après tout ? Tout était contre lui. Elle les avait vu, la rumeur avait très vite circulé et avait aussi été très rapidement confirmée. Comment lui faire confiance alors ? Tout simplement impossible oui. Il regarda un instant le plafond, avant de tourner son regard vers elle, qui avait toujours les yeux fermés. Il n'avait pas eu envie de céder, et pourtant, il était bien là à ses côtés. Il avait mis sa fierté de côté pour une fois, et ce n'était peut-être pas si mal.

Plus les jours avançaient et plus la jeune femme se préparait à tout ce qui allait suivre dans les deux derniers mois qui la mènerait à l'accouchement. Elle avait du prévoir une césarienne, au cas où. Cela l'effrayait pas mal, elle voulait accoucher naturellement et non pas se faire ouvrir le ventre pour sortir les deux bébés. C'était fou à dire mais la jeune femme voulait souffrir, elle voulait les sentir passer, elle voulait hurler et broyer la main de la personne qui sera à ses côtés. Ce n'était pas une vengeance qu'elle avait envers elle, elle ne voulait pas se venger d'être tombé enceinte du premier venu, elle voulait sentir cette douleur, le mal joli qu'on disait. Sa mère lui en avait tellement parlé, la douleur que la femme ressentait lorsqu'elle accouchait, qu'elle mettait au monde son enfant. Une douleur que l'on n'oubliait pas avec le temps mais qui était vite oublié sur le moment, pour pouvoir prendre son être cher dans les bras, pour pouvoir avoir un contact physique avec celui qu'on a porté pendant neuf mois. La jeune femme réfléchissait beaucoup dans ce sens, préparer le meilleur pour les deux petits monstres qui allaient pointer le bout de leur nez fin aout au grand maximum. Elle ne vivait déjà plus que pour eux comme une mère censée devait le faire, elle s'occupait d'eux à merveille et leur préparait le meilleur des cocons possibles. Elle réglait donc toutes ses affaires, une à une. Les lits, les jeux d'éveils, les habits. Tout prenait place petit à petit dans la future chambre des jumeaux et la jeune femme se plaisait à les chouchouter alors qu'ils n'étaient pas encore de ce monde. La gynécologue avait dit à la future maman qu'à cette âge, les enfants entendaient déjà pas mal de chose, ils s'habituaient au son de la voix de la mère qui résonnait et il montrait leur ''mécontentement'' quand mécontentement il y avait. Cela avait d'abord surpris la jeune femme puis elle c'était rendue compte que tout était vrai. Le petit footballeur qu'elle avait dans le ventre avait déjà fait des siennes et cette sensation était étrange, très étrange mais elle appréciait, elle devait l'avouer. La future maman appréciait ces contacts physiques fort peu agréables. Enfin, la jeune thêta faisait son maximum pour rendre l'univers des jumeaux le plus parfait possible. La perfection n'existait pas, elle le savait bien mais Holly faisait son maximum pour leur préparer quelque chose loin de la colère, des crises et de la souffrance. Tout semblait être parfait autour de la jeune femme jusqu'à ce qu'elle tombe sur Maël et Belammée en plein bonheur, enfin à quelque chose qui y ressemblait. Puis, il était venu la voir et pour se protéger, et protéger ses enfants, elle l'avait giflé, elle lui avait mis la gifle de sa vie, lui faisant comprendre qu'il avait dépassé les limites. La fidélité n'était pas le fort mais où était donc son but ? Holly avait du mal à comprendre tout cela et elle se mettait à réfléchir après coup. Elle n'avait pas cherché midi à quatorze heure, elle n'avait pas voulu lui demander des explications, elle avait préféré se protéger du mieux qu'elle pouvait même si c'était trop tard, bien trop tard. Il ne fallait pas se voiler la face, elle était folle de lui mais elle tentait de ne pas tout précipiter. Maël n'était pas comme Holly, il prenait son temps parce qu'il en avait. Tout cela était sérieusement tiré par les cheveux mais bon, son temps était compté. Si elle voulait profiter, se chercher et s'amuser, il lui restait deux mois. Après elle deviendrait la mère de famille qui devrait se contenir, arrêter de batifoler et être stable. De plus, elle n'aimait pas être perdu au milieu de nul part. Elle avait besoin de repère et ce n'était franchement pas comme cela qu'elle allait avoir des repères et s'en sortir. Elle commençait à réfléchir quand le jeune brun commençait littéralement à faire sa tête de mule. Il avait un fort caractère, sûrement forgé par son passé -la blondinette n'en savait encore rien, et il ne comptait pas lâcher l'affaire. Elle venait de lever la main sur lui et ce n'était pas franchement l'attitude à adopter. Des excuses mélangeaient à des questions sortaient de la bouche de la jeune femme. Elle loupait quelque chose mais quoi, elle n'en savait rien et cela la tracassait. Elle ne connaissait pas Maël si bien que cela et vu leur passé commun c'était.... logique. Ces deux là avaient passé plus de temps à se haïr, à en faire baver l'autre qu'autre chose. Elle n'avait jamais prêté plus attention que cela au jeune homme et voilà où elle en était. Elle c'était faite avoir avec son ex petit ami et l'histoire semblait se répéter. Elle ne voulait pas en baver et préférait marquer une limite avant que tout s'effondre. La jalousie et la peur se mêlaient assez facilement dans ce genre de situation. Elle ne désespérait pas, elle savait qu'il y avait du bon en Maël et, un jour ou l'autre, elle saurait ce qui c'était passé, enfin, ce n'était pas pour le moment. Tout ce qu'elle ressentait pouvait la rendre exécrable à souhait et le beau brun en payait les frais. Elle avait envie de faire un petit retour en arrière, se contrôler et lui faire passer une soirée de rêve. Pas un début de soirée où l'un décidait de bouder sur le sol pendant que l'autre changeait de salle. Holly aurait très bien pu se mettre assise par terre mais pour se relever, ça aurait été autre chose. Elle avait déblatéré un nombre incalculable de phrase et était partie un peu plus, se posant sur le canapé, fermant les yeux et espérant de toutes ses forces qu'il ne prendrait pas la porte. Elle lui avait laissé le choix de rester ou de partir et tout reposait sur ses épaules. Elle lui en demandait trop ? Ça c'était clair et net mais bon, la jeune femme ne pensait pas en demander tant que cela. Juste des preuves, des fichues preuves qu'elle ne devait pas le foutre dehors à coup de pied au cul. Des preuves qu'il tenait à elle parce que là, elle en doutait pas mal. Elle doutait surtout qu'il soit prêt à affronter tant de chose et pourtant, pourtant il n'avait pas fuit, il n'était pas parti et était assis à côté d'elle. Elle gardait les yeux fermés, comme si elle avait peur que ce ne soit qu'un mirage, qu'une illusion. Elle entendit la douce voix du jeune homme tout prêt d'elle et, rapidement, elle fut rassurée. Il lui en fallait peu, elle le savait mais après ce qu'elle venait de lui faire et de lui dire... Holly l'écoutait et sa première phrase la soulagea encore un peu plus. Il parlait de futur, une bonne chose pour la blondinette, les déceptions ne tuaient pas c'était définitif. Lorsqu'il énonça ne pas l'avoir trompé, la jeune femme eut un léger sourire. Est-ce qu'elle devait le croire ? Elle ne savait pas trop mais bon, son âme naïve ne voyait pas pourquoi il mentait... La jeune femme sentait un regard peser sur elle. Elle décida donc d'ouvrir les yeux après ces quelques secondes de repos, de répit où seuls son ouïe avait été en éveil. Elle tourna la tête et le regarda. Elle craquait littéralement pour lui c'était indéniable. La jeune australienne lui aurait bien sauté dessus mais non, elle devait se contrôler. « Je.. Non je vais pas aller t'en coller une à chaque fois... J'ai été excessive, je suis désolée, vraiment mais les mots ne sortaient pas... Fin je te promets que je ne te mettrais plus de gifle de si tôt... Je suis pas violente en temps normal tu sais... C'est plutôt l'inverse » La jeune femme se confondait dans ses excuses. Le jeune Sigma devait le savoir mais elle avait préféré lui dire. Elle n'avait jamais levé la main sur quelqu'un, elle ne supportait pas la violence et le mal alors bon, sa réaction l'avait un peu surprise -après coup. Holly n'osait pas bouger. Elle aurait bien posé sa main sur celle du jeune homme mais elle avait peur qu'il la dévisage, qu'il lui dise qu'elle arrête de changer de comportement comme de chemise... La jeune blonde baissa le regard et la tête « Je ne demande qu'à te croire Maël, vraiment. Mais tu aurais réagi comment si tu m'avais vu main dans la main avec quelqu'un d'autre ? » La jeune femme leva les yeux vers le jeune homme et le regarda dans les yeux « Je me doute que tu ne m'aurais pas giflé, enfin je l'espère, mais t'aurais fait celui qui s'en moque ? Celui qui continue sa route ? Franchement, je sais pas mais c'était trop pour moi. » Elle ne quittait pas le jeune homme des yeux, tentant de voir un regard qui pourrait la guider sur sa recherche de réponse. Holly doutait fortement que Maël aurait continué son chemin sans rien dire. Il aurait peut être été voir l'homme en question et lui aurait réglé son compte. Cette idée fit légèrement sourire la jeune femme mais elle camoufla rapidement ce rictus derrière une petite moue. « Mais, tu as dis ''on voulait'' ? Mais qui on ? Et puis, si tu ne veux pas de tout ça, dis le moi s'il te plait... Je n'ai pas envie d'apprendre par deux bêtas que l'homme que j'ai envie d'embrasser fricote avec une autre » Le début de la phrase du jeune homme l'avait fait tilter. On, mais ça on ?! Enfin, tout ce qu'elle lui disait, elle le pensait vraiment. Apprendre par deux blondes refaites que le jeune homme fricote avec une autre n'était pas la meilleure des choses...


[Désolée pour la musique ]

Maël savait parfaitement qu'Holly était totalement différente de lui. Ils ne recherchaient pas les mêmes choses, n'avaient absolument pas les mêmes attentes. Et le jeune brun venait à douter sur le fait qu'ils pourraient un jour être sur la même longueur d'onde. Il paraît que les contraires s'attirent. Et bien le beau brun à la crête ne pouvait pas le nier. Lui avait toujours été du genre à s'amuser de tout, il ne recherchait pas le sérieux, au contraire, ça avait le don de le faire prendre ses jambes à son cou. Qui plus est, il se fichait de tout, notamment de ses études. Il savait qu'il n'était pas fait pour cela, il n'allait pas se mentir plus longtemps. La demoiselle au contraire, aurait très bien pu être une Alpha plutôt qu'une Thêta. Et contrairement au jeune brun, elle recherchait à tout prix la stabilité. La seule fois où elle s'était permise de s'amuser un peu, de faire quelque chose d'interdit, puisqu'il ne fallait pas oublier qu'elle avait trompé son petit-ami de l'époque, c'était en compagnie du jeune Lefevre. Et finalement, tout bien réfléchis, vu où ils en étaient aujourd'hui, ce n'était probablement pas que de l'amusement. Peut-être attendaient-ils cela depuis un bon bout de temps, et c'est sans doute pourquoi ils s'étaient balancés tant d'horreur à la figure. Par frustration peut-être. En tout cas, c'était bête à dire, mais Maël aurait vraiment aimé que tout ceci en reste au stade de la coucherie. Bien sûr, il serait passé à côté de quelque chose à l'aspect fort, mais tout aurait été tellement plus simple. Le beau jeune homme avait toujours été du genre à choisir la simplicité, à ne pas se lancer dans quelque chose de beaucoup trop compliqué pour lui, de peur d'aller droit dans le mûr. Car oui, dans le fond ce n'était pas uniquement un manque d'envie, mais plutôt la peur, de ne pas être assez bien par exemple, ou de se faire trop d'illusions pour rien. Il avait mis tellement de temps avant de se remettre de l'enfance qu'il avait eu qu'il ne souhaitait plus prendre de risque. C'était trop lui demandé oui. Et pourtant, avec Holly, il retrouvait le peu de courage qu'il avait eu avec Lou, ce qui n'avait malheureusement pas duré très longtemps. Voilà sans doute pourquoi il ne voulait pas se lancer corps et âme dans une histoire qu'il pourrait faire foirer à tout moment, il en était presque certain. Le jour où il prendrait peur, le jour où rien n'ira comme il le souhaitait, il se contenterait d'aller voir ailleurs, de prendre la première fille qui passait devant lui pour la ramenait chez lui. Ce n'était actuellement pas ce qu'il voulait, bien au contraire, mais il ne pouvait pas prédire l'avenir. Surtout qu'il se connaissait maintenant bien, et qu'il savait de quoi il était capable, même des pires horreurs possibles et imaginables. Et ça, la jeune Spencer était en droit de le savoir. C'est pourquoi il l'avait lui-même mis en garde, en espérant qu'elle décide finalement de garder ses distances. C'était égoïste, mais c'était bien le genre de Maël ça. Donc dans un sens oui, c'était réellement ce qu'il voulait. Mais dans l'autre, il ne parvenait pas à se faire à l'idée qu'il avait voulu l'éloigner de lui. C'est vrai, tout ceci n'était pas parfait, ça ne ressemblait en rien au conte de fée que la jeune femme était en droit d'attendre, et pourtant, il était prêt à faire quelques efforts pour le moment. Des efforts qui, avec le temps, deviendront quelque chose de tout à fait naturel. Bien sûr, il ne pouvait pas en être certain, mais disons que c'était en bonne voie. Ainsi, après quelques minutes de réflexion, il comprenait finalement la réaction de la jeune femme, un peu trop excessive à son goût certes, mais il comprenait. Il lui avait littéralement vendu du rêve – s'il pouvait se permettre l'expression – et le fait qu'elle lui en veuille de lui avoir peut-être menti était quelque chose de tout à fait légitime. Surtout qu'elle ne pouvait plus se permettre de ne penser uniquement qu'à elle. Il ne fallait pas oublier que dans quelques mois, elle allait mettre au monde deux enfants. Et à vrai dire, tout ceci faisait probablement plus peur au jeune brun qu'à la blondinette. En effet, le fait qu'elle allait bientôt devenir mère de famille le freinait un peu. Par conséquent non, elle ne pouvait pas se permettre d'aller au rythme du beau brun, voilà sans doute pourquoi elle précipitait un peu les choses. Sauf que pour une fois, le jeune brun avait envie de faire les choses bien, non à la va vite pour foncer droit dans le mûr quelques semaines plus tard. Sa seule et unique expérience amoureuse se résumait un peu à ça aujourd'hui, et il ne voulait pas reproduire deux fois les mêmes erreurs. En même temps, avec Lou, il avait eu peur d'étouffer, et se sentait complètement prisonnier, alors qu'elle n'avait même pas d'enfant. Il n'osait même pas imaginer ce que ça pourrait donner à Holly dans quelques mois. Il n'y avait que les deux extrêmes comme solution : soit ça se passait très bien, soit au contraire ça se passait très mal. Hier après-midi, tout c'était plutôt bien présenté pour les deux jeunes gens, mais aujourd'hui, c'était tout l'inverse. À croire qu'ils n'avaient pas fini de jongler entre les deux encore. Mais en même temps, elle devait bien se douter qu'elle lui en demandait pour le moment un peu trop. Ça se lisait sur son visage qu'il n'était pas tout à fait prêt. Pourtant, il ne voulait pas prendre le risque de perdre quelque chose qui était probablement unique, de la perdre tout simplement. Il n'arrivait pas à se résoudre au fait que peut-être, au bout d'un moment, elle pourrait en avoir marre de ce mec indécis qui ne savait définitivement pas ce qu'il voulait. Ainsi, il se forçait à prendre des décisions rapidement. Elle n'était pas irréfléchies non, mais disons qu'il n'avait par conséquent pas pris le temps d'envisager d'autres possibilités. Un peu comme elle lorsqu'elle l'avait giflé, geste que lui avait plutôt du mal à cautionner. Alors au départ, il n'avait pas mis sa fierté de côté, ce n'était pas son genre, il s'était contenté du silence, et avait fini par s'asseoir par terre, dans l'entrée, alors que la jeune femme était partie se poser dans le canapé. Ce n'était pas vraiment la soirée de rêve. Ce n'était pas non plus celle à laquelle le beau brun s'était attendu, surtout pas avec tout ce qu'il c'était passé la veille. Mais bon, il faut croire que dans un sens, c'était un peu de sa faute. Seulement pour une fois, on ne pouvait pas lui en vouloir d'avoir fait quelque chose qu'il n'avait même pas été tenté de faire, autrement dit tromper et tricher, ses deux passes-temps favoris. Il est vrai que les apparences laissaient penser le contraire, mais après tout, ces dernières étaient bien souvent trompeuses. Bien évidemment, la jeune femme n'avait pas cherché à voir plus loin, et il ne pouvait pas lui en vouloir pour cela. C'est pourquoi il avait été la rejoindre, et avait ouvert la bouche pour la première fois depuis quelques minutes déjà. En tout cas, le fait qu'elle n'allait pas le gifler à chaque fois qu'elle se sentirait un peu jalouse était tout de même bon à savoir, et le jeune brun se contenta d'un léger sourire en guise de réponse, le premier de la soirée. Vint ensuite de nouvelles questions. Décidément, elle était vraiment douée pour cela, mais en même temps, elle n'avait pas tort du tout. Il est vrai que le jeune brun aurait très certainement mal réagit en voyant la jeune femme avec un autre, et il détestait ce sentiment qui ne lui ressemblait définitivement pas. Alors non, il n'aurait pas fait comme si de rien n'était, il en était parfaitement incapable. « Non. Parce que contrairement à ce que tu peux penser, je ne m'en moque pas. Et je déteste ça, t'imagines même pas à quel point. » En réalité, c'était plutôt par manque d'habitude qu'à cet instant précis, il manquait d'assurance. Chose qui ne lui était arrivée que très rarement dans sa vie. Mais une nouvelle fois, la jeune femme tenait à tout savoir. Il avait peut-être fait une erreur en commençant sa phrase ainsi, et la demoiselle n'avait pas manqué d'y faire attention. C'était peut-être le moment de faire diversion non, vu la suite de sa phrase. Il n'avait pas vraiment envie de lui expliquer le pourquoi du comment. Il ne voulait pas qu'elle sache ce qu'il se tramait entre lui et Belammée même si cela ne pouvait que la rassurer dans le fond. Après tout, il n'avait pas n'importe qui à ses côtés, il s'agissait d'Holly, et il devait bien avouer qu'il n'avait que très rarement rencontré aussi grande gaffeuse. Il tourna de nouveau la tête vers elle et lui adressa un petit sourire. « Alors embrasses-moi là. » C'est vrai, après tout, si elle en avait envie, pourquoi la refouler? « Si je suis là ce soir, c'est parce que c'est avec toi que j'ai envie de fricoter comme tu dis, pas avec une autre. » La nuit et le jour ces deux-là. Soit ils s'appréciaient, soit ils se détestaient, en tout cas, le beau brun devait avouer qu'il commençait à en avoir assez d'alterner entre les deux. Et pour l'instant il ne souhaitait qu'une seule et unique chose, qu'elle daigne enfin poser ses lèvres sur les siennes, car mine de rien, elles lui manquaient.