Juliette et Maxyne.

Il était terriblement tard lorsque Juliette avait fermé les yeux hier soir. Ces derniers étaient fatigués de lire encore et encore des pages entières de cours assez invraisemblables; du moins à la longue. Bien qu'elle était assez une forcené de travail par nature; miss Saint Remy gardait un profond soulagement lorsqu'elle se sentit partir dans les bras de Morphée. Le moment où elle avait conscience qu'elle s'endormait et celui où elle tombait dans un profond sommeil; l'avait toujours intrigué; comme si elle aurait voulu tout contrôler; voir même; ne jamais dormir du tout. Il est vrai que la jeune femme tentait bien de profiter de quelques soirées pour se rendre dans les fêtes où certainement seuls les autres confréries étaient conviés. Néanmoins, elle avait cette accroche soudaine; ces temps assez illusoires mais essentiels où elle lâchait son bouquin de cours pour aller s'amuser avec d'autres étudiants. Ces soirées avaient toutes les mêmes fins. A vrai dire; la jeune femme tombait dans les bras d'un charmant jeune homme, passait une nuit tendre avec ce dernier; avant de se réveiller le lendemain;, totalement déboussolée. Il n'avait rien d'autre qui la faisait autant frissonner; bien qu'elle ne devait pas garder un seul semblant de ces soirées en tête durant la journée. Ce matin même; Juliette s'était réveillée avec un mal de crâne épouvantable. Elle n'avait pourtant pas fait la fête; puisqu'elle avait travaillé presque toute la nuit. Le manque de sommeil qu'elle avait dû accumulé ces derniers jours justifièrent presque momentanément ce maux de tête persistant. La jeune ALPHA se hâta d'aller s'habiller et de se préparer. Ce ne fût que quelques minutes après avoir vérifié que tous ses cours se trouvaient dans son sac qu'elle se souvint soudainement qu'elle ne commençait que beaucoup plus tard dans la journée. Ah, il avait été décidément trop difficile de réellement se réveiller ce matin. D'un geste vif mais assez désespérant; Juliette prit certains livres de son sac pour les sortir; comme elle n'avait pas cours ce matin. Elle ne pouvait pas aller se recoucher; il était bien trop tard maintenant qu'elle s'était lavé, habillé et en quelque sorte; "réveillé". Comme elle ne voyait aucun alpha et qu'elle ne souhaitait en aucun cas croiser Aymeric qu'elle n'aimait que très peu; elle décida de se rendre à San Francisco. Après tout, rien de tel qu'un bon petit café pour arriver à se réveiller et revoir quelques points de sa leçon principale de l'après midi. Suite à un trajet quelque peu hasardeux et assez long; Juliette se trouva à proximité d'un Starbucks Coffee. Elle aimait ce genre d'endroit; simple mais tout de même luxueux; tranquille mais conviviale. Elle ne pensait pas tomber sur quelqu'un qu'elle connaissait mais il y avait beaucoup de monde. Trop de monde sûrement puisqu'elle ne trouva qu'une seule et unique place; à la table où s'était installé une étudiante de Berkeley; une blonde aux cheveux frisés. Juliette l'avait aperçut quelques fois, bien qu'elle ne connaissait absolument rien d'elle. Avec beaucoup de souplesse et un ton qu'elle voulait agréable; elle lui demanda gentiment :

« Je peux m'assoir à la table ? Il n'y a pas de place ailleurs. »

Elle accompagna son affirmation d'un sourire, quelque peu prononcé mais elle était décidément,encore dans les vapes.

© Gloomyhell

Jeudi soir ! Encore une journée et se serait le week-end. Bien que j'adore ce que je fais, je dois admettre que chaque semaine, j'attends la venue du week-end avec impatience. Pas parce que je n'ai pas envie d'aller en cours, non, bien au contraire, c'est même avec plaisir que je me rends à chacune de mes heures de cours. Si je suis impatiente de voir le week-end arriver, c'est uniquement parce que cela me permet de faire la grasse matinée, j'ai toujours été une grosse dormeuse, et étant donné que je sors pratiquement tous les soirs, on ne peut pas vraiment dire que je dorme beaucoup la semaine. Mon planning du jeudi soir était tout prêt, après être rentrée de cours, je partirai nager quelques heures avant de rentrer et travailler un peu, j'ai beau être une grande fêtarde, je tiens tout de même à réussir mes études ! Mais alors que je rentrais de la piscine, je reçus un coup de téléphone.

« Hey Maxou ! Il y a une fête ce soir, ça te dit de venir ? Alcool et herbe à volonté, je te certifie qu'on va bien s'amuser ! »

Il s'agissait d'une de mes camarades Sampi, l'idée était plutôt tentante, mais il fallait que je sois un peu sérieuse pour une fois, je jetai un coup d'œil vers mon bureau où étaient éparpillés plusieurs livres sur l'histoire de la photographie. Je soupirai avant de répondre à mon amie.

« Bon, passe moi l'adresse, je me prépare et j'arrive. »

Mon amie était vraisemblablement enjouée d'entendre ma réponse. Il était vingt-trois heures et je commençai les cours à dix heures le lendemain, encore une nuit avec très peu de sommeil. Je ne pris pas la peine de me sécher les cheveux, on verra bien ce que cela donnera. Vêtue d'une jupe noire et d'un débardeur rouge, j'enfilai mes converses et pris une veste, au cas où il ferait froid. Je quittai alors mon appartement pour me rendre sur le lieu de la fête. La soirée s'est passée à merveille, comme d'habitude, j'ai bu et fumé un peu plus que je ne l'aurais du. J'ai fini la nuit dans le lit d'un beau jeune homme, alors que je m'apprêtai à quitter son appartement, j'ai vu qu'il était déjà six heures du matin. Il était clair que je n'allais pas rentrer et me coucher à une telle heure, je décidai de passer à mon appartement pour prendre une douche et me changer, avant d'aller boire un café bien corsé pour me donner les forces de tenir toute la journée. Une heure trente plus tard, je quittai mon appart' vêtue d'un jean et d'un T-shirt bleu électrique, j'avais emporté mes affaires de cours, car je comptai me rendre à la fac directement après être allée boire un café.

Je me rendis alors au Starbucks le plus proche, comme je m'y attendais, il était plein à craquer. Fort heureusement je parvins à trouver une table de libre. J'étais à moitié dans le col-tard, les effets de l'alcool et de l'herbe ne s'étaient pas encore totalement estompés. Alors que je buvais tranquillement mon Cappuccino, une douce voix me sortit de mes pensées. Je relevai la tête pour poser mes yeux sur une jeune femme que j'avais eu l'occasion de voir à plusieurs reprises, elle était également étudiante à Berkeley, cependant, je n'avais jamais eu l'opportunité de discuter avec elle. Elle m'adressa un radieux sourire en me demandant si elle pouvait s'assoir à ma table. En effet, il n'y avait plus de place de libre nul part, je lui adressai à mon tour mon plus beau sourire et lui répondis d'un ton aimable.

« Mais je t'en prie, un peu de compagnie ne me fera pas de mal. Au fait, je m'appelle Maxyne, il me semble que tu es étudiante à Berkeley, je me trompe ? »

La perspicacité de la jeune femme blonde que Juliette ne connaissait que très peu relevait d'une certaine admiration. Juliette, bien que toujours aussi endormie; avouait que de voir un si radieux sourire rempli de sollicitude lui faisait prendre la matinée du bon côté; elle qui avait si mal au crâne encore à l'intérieur du Starbucks. Il faut dire qu'elle ne trouvait pas ces fichus médicaments qui apaiseraient son mal si persistant. Doucement, elle tira la chaise en arrière pour s'assoir en face de la jeune femme qui avait l'air tout aussi préoccupée; perdue dans ses pensées. Juliette ouvrit son sac en grand et plongea sa tête dedans pour dénicher la petite boîte de comprimés miracle. Elle avait envie de rire intérieurement car la position dans laquelle elle se trouvait n'était guère confortable et paraissait tout sauf normale. Les autres personnes présentes dans le Starbucks devait se jouer d'elle; rire d'elle mais la jeune alpha s'en fichait. Aujourd'hui, elle devait commencer une matinée assez jouissive ou tout du moins sereine. La question que lui avait posé la jeune femme lui revint en mémoire alors que enfin; elle venait de trouver sa boîte de médicaments. Elle la sortit aussi furtivement que rapidement; en manquant de l'ouvrir en pleine volée. Elle posa la boîte sur la table et prit un médicament avant d'indiquer à un des serveurs qu'il lui apporte un cappucino. Bon, avec le monde; son café arriverait sûrement tard mais tant pis; la jeune femme pensait d'ores et déjà à autre chose. Cette fille... il était clair qu'elle l'avait déjà vue, elle ne se souvenait pas exactement où mais elle aussi avait l'air de l'avoir reconnu. Elle essayait de trier dans ses anciens souvenirs où elle avait bien dû la croiser mais tant pis, cela lui reviendrait bien. Le serveur apporta le café plus rapidement qu'elle ne l'avait imaginé et elle commença à en avaler une gorgée; introduisant son apaisement pour le mal de tête. Comme elle se trouvait dans une bonne disposition pour communiquer, elle répondit alors à la jeune femme, toujours avec un sourire marqué :

« Bonjour Maxyne. Ah, oui c'est drôle, moi aussi je suis étudiante à Berkeley! Je suis dans la maison des ALPHA, spécialisée dans les Lettres Modernes et je viens de France. Et toi ? »

Juliette voyait bien la situation que la jeune femme devait se trouver dans une maison assez simple et débordante d'énergie et peut être que le fait qu'elle lui réponde viendrait éclairer se souvenirs et savoir avec qui elle l'avait vu.