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it's a new day, and i'm feeling good. feat alban.

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MessageSujet: it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. EmptyMer 16 Mar - 20:46

it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. Erin5

    Il arrive un jour où il faut passer à autre chose. Il faut oublier les mauvais souvenirs venant du passé pour avancer, et grandir dans la vie. A ce qu'il paraît. Et puis ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort. On s'évertuait à me répéter cela maintes et maintes fois sans qu'une seule fois, le message se soit réellement ancré dans mon esprit. Aujourd'hui encore, je vivais de mon passé, je vivais dans mon passé en fait. Je n'arrivais pas à faire en sorte de tirer un trait sur celui-ci pour profiter pleinement de ma vie. C'était hors de question. Ce qui ne m'avait pas tuée, ne m'avait pas rendue plus forte. Bien au contraire. J'étais devenue la fille pitoyable que j'étais aujourd'hui. A ne penser qu'à sa mort causée si stupidement, à ne pas réussir à me sortir de l'esprit son si parfait visage. Il avait été le seul homme que j'avais aimé, et à l'époque je n'étais qu'une adolescente. Je n'étais même pas certaine d'avoir beaucoup évolué dans mon esprit, simplement en taille, et encore. Depuis, sans doute par respect pour lui, je ne m'étais permise aucun sentiment envers aucune personne. Au fond, je n'avais que vingt ans, je trouvais cela normal de ne pas tomber amoureuse et de profiter de ma jeunesse qui me filait petit à petit entre les doigts. C'était une excuse. Une pauvre excuse à laquelle je croyais dur comme fer parce que ça me permettait de vivre. Qu'est-ce qu'on était prêt à faire, nous les hommes, pour cela ? Tout. J'en étais la preuve vivante.

    Allongée sur mon lit, je pensais inlassablement à lui. C'était fou à quel point, il pouvait monopoliser toute mon attention. En fait, cela était le cas surtout depuis que j'avais croisé un homme sur le campus qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Ca avait tellement choquant pour moi que je m'étais simplement écroulée par terre comme une malade. Le manque de nourriture ajouté à un trop plein d'émotions, et voilà le résultat. Je tentais d'oublier cette rencontre du mieux que je pouvais, et pour cela je me remémorais chaque instant que j'avais passé avec mon ex défunt. Ces journées à se découvrir mentalement et physiquement. Ces soirées que je passais à boire et fumer tandis qu'il me surveillait discrètement. Et puis, il avait juste disparu. Comme par enchantement. Son sourire avait juste cessé d'être, ses murmures au creux de mon oreille s'étaient évaporés, ses caresses sur mon corps s'étaient stoppées. J'en rêvais encore la nuit tellement tout cela m'avait marquée. Je n'étais pourtant pas une sentimentale dans l'âme, mais cette partie de ma vie m'avait fortement ébranlée, je favorisais donc les bons souvenirs plutôt que les mauvais. Je rêvassais donc tranquillement, à une vie meilleure, planant très légèrement suite à la ligne que je m'étais faite quelques temps auparavant. Il fallait bien l'avouer, la drogue détendait atrocement, et nous faisait oublier nos pires moments. Voilà sans doute pourquoi j'étais devenue si accro à cela. L'heure du déjeuner pointait le bout de son nez, et j'entendais les étudiants Omégas qui se trouvaient là se précipiter dans les escaliers pour dévaliser le frigo. Aucune crainte avec moi qui ne me nourrissait que très peu, si ce n'était pas du tout. Il n'était pas encore l'heure de festoyer comme nous le faisions habituellement, pour le moment, soit on décuvait suite à notre soirée de la veille, allongés dans nos lits, soit on décuvait de la soirée de la veille en écoutant un professeur ennuyeux à mourir nous parler d'un sempiternel sujet des plus soporifiques. Moi, j'avais choisi la première option, m'octroyant des pauses dans mes journées de cours. Cette journée serait donc une longue pause dans mon année de cours. C'est ce que je croyais jusqu'à ce que j'entende ma porte de chambre s'ouvrir.

    J'écrasai rapidement ma Marlboro Light dans mon cendrier et vêtue d'une simple chemise, je me levai de mon lit pour me diriger vers l'auteur de ce bruit qui m'avait extirpée de mes pensées si agréables. Et c'est là que je tombai sur lui. Mes yeux s'ouvrirent en grand, surprise de le rencontrer dans ma piaule. D'ailleurs qu'est-ce qu'il foutait là, avec ses valises ? Croyait-il réellement qu'il allait emménager dans ma chambre ? Il pouvait rêver. Et c'est là que dans mon esprit, un message me frappa soudainement. J'avais été prévenue qu'un colocataire arriverait aujourd'hui. Un prénommé Alban. Je ne savais simplement pas que ce même Alban était celui qui m'avait fait tomber dans les pommes la première fois que je l'avais vu. Encore aujourd'hui, si proche de lui, je ne pouvais qu'admettre que la ressemblance était bouleversante. Il avait son visage si atypique qui lui donnait tout son charme, son sourire en coin tellement charmant. J'avais envie de lui arracher la gueule parce qu'il se ramenait comme une fleur, et me faisait du mal sans le savoir. Je croisai mes bras sous ma poitrine, tentant de me réveiller de ce mauvais rêve. Ce ne pouvait pas être vrai, il ne pouvait pas venir partager ma chambre. Ca allait être intenable jusqu'à ce que je me flingue de trop le voir. J'étais tiraillée par deux envies : le gifler et l'embrasser. L'un parce qu'il me volait mes beaux souvenirs, l'autre parce qu'il me rappelait mes beaux souvenirs. Je ne fis aucun de ces deux gestes. Je me pinçai juste légèrement avant de me racler la gorge pour tenter de faire disparaître la gêne qui s'était sans aucun doute dessinée sur mon visage. Je ne voulais pas de lui ici. Je préférais être seule plutôt que de vivre aux côtés d'un homme qui avait les mêmes traits que celui que j'avais aimé. Mon regard le détailla de haut en bas, histoire de trouver un trait chez lui qui me montrerait qu'au fond, il ne lui ressemblait pas tant que ça. Je pouvais toujours rêver. Physiquement, ils étaient identiques. Vlastimir aurait ressemblé à cela s'il avait pu vieillir. Comme un jumeau caché. Finalement, je finis par lâcher les mots qui n'avaient qu'une envie : s'extirper de ma bouche. « Qu'est-ce que tu fous là ? » Je le savais, mais je voulais l'entendre dire que j'avais tord. Qu'il s'était simplement trompé de chambre et qu'il s'excusait du dérangement. D'accord, ce n'était pas la meilleure façon d'accueillir quelqu'un avec qui on allait vivre le restant de l'année, mais je ne pouvais m'en empêcher. C'était juste au dessus de mes forces d'avaler cette nouvelle. Je réfléchissais déjà à prétexter une allergie à je ne sais trop quoi qu'il pouvait avoir pour qu'il dégage de ma chambre et qu'il me laisse rêver tranquillement. Il allait sans doute le prendre mal, sachant qu'il ne savait même pas pourquoi je réagissais ainsi depuis que je l'avais rencontré la première fois. Au fond, je ne voulais même pas qu'il le sache parce que je devrais raconter ma vie, et je ne le souhaitais aucunement. Il suffisait qu'il disparaisse de ma vie, et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

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MessageSujet: Re: it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. EmptyJeu 17 Mar - 0:09

it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. 2ql6a3c

    Depuis plusieurs années déjà, je suis en croisade. Contre mes parents. Et dans cette croisade contre mes parents, je suis toujours à la recherche de moyens pour les rendre dingues. Et plus ils sont furieux, plus je m’amuse, plus ça me distrait et plus je suis heureux. A bien y regarder, je suis plutôt simple comme garçon, je suis l’éternel ennuyé de service, le gars capable de foutre le bordel dans une soirée simplement pour arrêter de m’ennuyer comme un rat mort, et mettre un peu d’ambiance. Et comme je suis l’archétype de l’homme parfait, en apparence, tout le monde s’en fout et me traite comme un dieu vivant. Ca, c’était chez moi, à Monaco, là où j’avais le contrôle de toutes les situations. Oui, absolument toutes les situations, même ce soir où je m’étais fait arrêté par les flics, en possession de cocaïne, vestige d’une énième soirée en boîte où de toute façon je m’étais fait chier à mourir. C’était une distraction comme une autre, la cocaïne, et au moins, pendant quelques minutes, je parvenais à oublier que je n’avais aucun but dans la vie, au grand dam de mes parents. Soit. J’avais pensé qu’après ce fâcheux incident et le fait que je sois parti à la Sorbonne, ils me foutraient la paix. Que nenni. Je m’étais rendu compte au bout de quelques mois, par ma perspicacité légendaire – humour – que ma délicieuse lèche-bottes de petite sœur faisait un compte-rendu détaillé à mes parents sur ma vie, mes fréquentations, mes dépenses, mes soirées. J’avais l’impression d’être fliqué, pire qu’un gosse, avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête : me couper les vivres. Car la condition sinéquanone à cette évasion parisienne était celle-là, tant que je ne faisais rien pour me faire remarquer, j’avais de l’argent, au moindre faux pas, ma carte bleue m’était retirée. Ce qui signifiait travailler. Ce qui était bien entendu inconcevable pour moi, habituée dès l’enfance à vivre avec une cuillère en or massif dans la bouche, cuillère que l’on ne pouvait décemment pas me retirer. J’étais un enfant de la haute, on ne bosse pas, on vit de la rente de ses parents. C’était normal pour tout le monde, sauf pour Juliette – ma sœur, donc – qui elle voulait gagner honnêtement sa vie et avait réussi à me faire passer pour le vilain petit canard de la famille. J’étais donc fliqué par la frangine et même mon départ à Berkeley n’avait rien changé. Plus d’un an après, je savais que j’étais encore sous cette menace permanente.

    Devoir rendre des comptes à mes parents, à l’âge vénérable de vingt-deux ans, était plus proche de l’abomination que d’autre chose pour moi. Alors j’avais décidé que je ne ferai pas de faux pas, mais que je leur pourrirai subtilement la vie, en enchaînant les conneries somme toute pas dramatiques, mais suffisamment pour leur faire hérisser le poil. Dernière en date ? Le changement de confrérie. Mes parents avaient été ravis d’entendre l’éloge faite par Juliette sur ma confrérie d’origine. Delta. Ca devait probablement bien sonner à leurs yeux, Delta. Beau, riche, puissant, coureur de jupons (ce que je ne pris pas la peine de mentionner, bien entendu), la confrérie faite pour moi. J’étais écroulé de rire rien qu’à l’idée de visualiser leur réaction en apprenant que je venais de me tirer pour rejoindre les Omégas, les plus gros fêtards du campus, confrérie moins prestigieuse pour la noble famille des Saint-Rémy, mais bien plus valorisante pour mon égo surdimensionné. Une soirée n’était pas réussie si je n’y participais pas, principe de base. Mieux, si j’organisais moi-même les soirées, il n’y avait qu’un pourcent de chance pour que celle-ci soit naze. Probabilité mince, donc. Je m’assurai donc de rester l’une des personnes les plus en vues de l’université, dans une confrérie qui rendrait dingue mes parents, tout bénef’ pour moi. Et c’était ainsi que je me retrouvais à faire mes adieux à mon colocataire et meilleur ami, pour rejoindre une nouvelle chambre, dans un nouveau bâtiment, bagages monogrammés à la main. J’avais vaguement entendu dire que je partagerais ma chambre avec une fille – oui, chez les Omégas, la mixité ne posait apparemment aucun problème, me ramenant ainsi à l’époque bénie des Omicrons, cette confrérie réservée aux membres de l’échange avec la Sorbonne, où ma colocataire se trouvait être Constance, la fille probablement la plus délurée de tout Berkeley, ou presque. Autant dire que cohabiter en présence d’une divine créature n’était pas franchement un problème pour moi, plutôt un don du ciel. Du moins le pensais-je. Jusqu’à ce que je me retrouve devant la porte de ma nouvelle chambre, que j’ouvrai nonchalamment. Puisque j’allais passer les prochains mois ici, autant que je commence à prendre les bonnes habitudes, telles entrer sans frapper, ce qui à l’époque où mon colocataire était un mec ne posait aucun problème. Tirant ma valise d’une main, j’avançai sur le pas de la porte. Ma colocataire se trouvait déjà là, vêtue d’une simple chemise. Dieu que je pourrais me faire à cette idée rapidement. Je la détaillai rapidement d’un regard. Grande, mince, blonde, plutôt mignonne. Et qui dardait sur moi un regard noir. « Qu'est-ce que tu fous là ? ». Je marquai un moment d’arrêt, frappé par l’atroce réalité. Merde. A tous les coups j’avais couché avec elle un soir de beuverie et je l’avais jetée le lendemain matin. Pourtant son visage ne me revenait pas – et même avec trois grammes dans le sang, j’avais la mémoire des visages, surtout ceux de ce genre. Alors non, il y avait forcément une explication toute autre que je ne voyais tout simplement pas. Narquois – mon état habituel, donc – je reculai de quelques pas, juste assez pour voir le numéro inscrit sur la porte en chêne, histoire de vérifier que je ne m’étais pas trompé. Avec un rictus à son attention, je répliquai, à peine plus poliment. « Je ne sais pas, j’emménage, au hasard ? » Pitié petit dieu, si tu existes, fais que je ne sois pas tombé sur une hystérique de plus, j’ai eu mon compte, merci bien. Elle continuait à me toiser, de haut en bas, à tel point que ça en devenait indécent. Je fis de même, l’observant de mon regard dédaigneux, celui auquel avaient le droit à peu près toutes les personnes de mon entourage. Je m’adressai de nouveau à elle. « Et j’imagine que tu dois être la folle furieuse qui me sers de colocataire ? C’est marrant, je t’imaginais un poil plus défoncée, un poil moins hargneuse. Alban, enchanté ». Mon enchanté sonnait faux, comme à peu près toutes les paroles qui sortaient de ma bouche. « Maintenant si ça ne te dérange pas, je voudrais bien passer et prendre possession de ma nouvelle chambre ». Pourquoi me donner la peine d’être gentil ? Je n’étais pas gentil. C’était une de mes caractéristiques essentielles, enfoiré de première, à peine plus poli que nécessaire et ce, malgré une éducation soignée et des goûts raffinés. Qu’elle me dévisage, en soi, n’était pas particulièrement choquant, je faisais à peu près le même effet à toutes les filles. Mais qu’on m’adresse un regard aussi noir lorsque je rencontre une personne pour la première fois, c’était une grande nouveauté. Ouais, ça allait me changer, de plus avoir Estevan comme colocataire et de me taper une timbrée comme nouvelle coloc’.
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MessageSujet: Re: it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. EmptyDim 27 Mar - 16:20

    Je lisais dans ses yeux qu'il ne se souvenait pas du jour où je l'avais croisé pour la première fois, à croire qu'il avait l'habitude de voir des demoiselles s'évanouir devant son joli minois. Moi c'était pour une raison toute autre que je ne lui avais pas expliquée. J'avais juste sauté du lit de l'infirmerie sur lequel on m'avait emmenée par je ne sais quel moyen, et je m'étais barrée, effrayée, le mot était faible, par cette rencontre que j'aurais voulu éviter. Et aujourd'hui, le voilà avec ses valises dans mon entrée. Je rêvais, c'était obligé. Ou je devais être maudite pour enchaîner malchance sur malchance. Comment était-ce seulement possible que deux hommes se ressemblent autant sur la même planète ? Un scientifique m'aurait sans doute expliquée cela en deux temps trois mouvements, mais cela n'aurait pas suffi à retirer l'incompréhension qui luisait dans mon regard. J'aurais voulu me rapprocher pour l'observer sous toutes les coupes possibles, et ainsi découvrir la faille du déguisement, ou je ne sais trop quoi. Il fallait bien que je me convaincs que ce visage allait changer dans peu de temps histoire de me rassurer sur le fait que je n'allais pas dormir près d'un homme aussi ressemblant. Je ne pouvais m'empêcher de le détailler d'un regard noir, de quelle autre façon aurais-je dû le regarder ? Sans doute de façon accueillante comme toutes demoiselles ravies de partager sa chambre avec un jeune homme comme lui. Dans un autre contexte, je l'aurais sans doute été, chaleureuse je veux dire. Le problème c'est qu'il y avait une ombre au tableau, et pas des plus négligeables. Alors non, je n'allais pas être chaleureuse, loin de là. Je pourrais devenir pour lui un vrai cauchemar juste pour lui pourrir la vie et qu'il dégage le plus rapidement possible de ma chambre. Pourquoi avais-je demandé un colocataire alors que je me sentais très bien toute seule dans cette pièce. J'étais devenue folle, ce devait être ça. J'avais pendant un instant perdu le contrôle de mon cerveau et voilà qu'aujourd'hui, je m'en mordais les doigts. Et je ne pouvais m'empêcher de le jauger, parce qu'au fond je savais qu'à part la ressemblance physique, il ne devait avoir aucun point commun avec Vlastimir. Enfin ça, ça restait à prouver, et pour cela il fallait donc que j'apprenne à le connaître. C'était juste hors de question, je voulais tout simplement retourner à mon ancienne vie, dont il ne faisait absolument pas partie.

    Je l'avais agressé, ni plus ni moins. C'était sorti avec une simplicité enfantine de ma bouche. Mes bras croisés sous ma poitrine, je l'observai vérifier le numéro de ma chambre, tout en priant pour qu'il s'esclaffe en disant que ce n'était pas cette chambre. Ainsi, j'aurais pu respirer de nouveau, mais ça n'arriva pas. Il fit un brin d'humour, et j'eux la certitude qu'il n'arrivait pas à poser sur mon visage une quelconque précédente rencontre. J'aurais pu vite la lui rappeler en trois mots, mais je préférai me taire pour le moment, sans doute parce que j'avais le souffle coupé depuis qu'il avait pénétré dans mon domaine. « Je ne sais pas, j’emménage, au hasard ? Et j’imagine que tu dois être la folle furieuse qui me sers de colocataire ? C’est marrant, je t’imaginais un poil plus défoncée, un poil moins hargneuse. Alban, enchanté. » Je perçus bien vite son ton dédaigneux, et j'esquissai bien vite un sourire plein de mépris. Il allait falloir qu'il change l'idée qu'il avait de sa colocataire, parce que, même si habituellement j'étais comme il décrivait la quasi totalité des omegas, avec lui je serais bien différente. Pas parce qu'il ne méritait pas ma gentillesse, mais simplement parce que je ne pouvais accepter de me ressasser tout le temps des souvenirs que je tentais d'oublier. Alors, s'il fallait être méchante pour qu'il passe le moins de temps dans cette chambre, je le ferais, c'était aussi simple que cela. Je finis par hausser les épaules tout en mimant un rictus compatissant. « Désolée, mais mauvaise pioche. Thea, mais malheureusement je ne vais pas pouvoir te dire que je suis enchantée. Je pense que tu l'auras deviné seul. » Je disais les choses comme elles étaient, surtout que mon regard sur lui aurait trahi mes pensées si je lui avais menti. Cependant, il lui aurait suffi de fouiller pendant deux minutes dans ma - notre - chambre, et il aurait bien vite deviné que naturellement j'étais plus défoncée qu'aujourd'hui. D'ailleurs, il allait sûrement l'apercevoir bien vite.

    .« Maintenant si ça ne te dérange pas, je voudrais bien passer et prendre possession de ma nouvelle chambre. » Le problème c'est qu'en effet, cela me dérangeait, mais je devais passer outre parce que je savais pertinemment qu'il se foutait royalement du fait que sa présence n'était pas désirée. Ses mots ne me plaisaient guère. Il ne pouvait prendre possession de rien dans ce lieu, à part son lit que j'avais pris soin de ne pas toucher depuis mon arrivée. Je n'étais même pas certaine qu'il lui reste de la place dans les placards, mais j'allais devoir être conciliante et lui en offrir un peu, surtout que vu la taille de sa valise, il ne devait sans doute pas venir de la campagne. Je finis par me décaler pour le laisser passer, et finalement j'allai fermer la porte afin que toute la confrérie ne constate pas à quel point je pouvais être chamboulée de l'avoir dans ma chambre. J'étais certaine que si je proposais à une de mes consœurs de prendre ma place, elle n'hésiterait pas une seule seconde. Malheureusement, je doutais que cela plaise à l'administration, ou même aux présidents de la confrérie qui allaient se faire un plaisir de vite me remettre à ma place. Alors, il allait devoir assumer la hargneuse, et moi le fantôme du passé. On était tous les deux dans une merde sans nom. En l'ignorant, j'allai reprendre ma place sur mon lit et d'un signe de la tête, je lui indiquai le sien. J'avais presque envie de m'habiller rapidement pour fuir de cet endroit, mais je préférais rester pour vérifier ses premiers gestes, histoire qu'il ne se croit pas chez lui en virant toutes mes fringues des placards. C'était sans doute puérile de ma part, mais il aurait sûrement fait la même chose à ma place. Je m'installai en tailleur, et je ne cessai de le fixer, tout en me demandant s'il allait réussir à me "reconnaître" un jour. Peut-être qu'au fond, il ne valait mieux pas, parce que s'il se souvenait que je m'étais évanouie devant lui, il n'allait cesser de me questionner sur la raison de cette chute. Et je ne me voyais pas de lui parler de cela. Pas à un inconnu. Déjà que je n'abordais ce sujet avec quasiment personne. Lui, il pouvait toujours rêver ! Sa silhouette mince et élancée me rappela bien des souvenirs qui ne me firent pas si mal que cela, en même temps, ce dont je me rappelai n'avait rien pour me faire souffrir. Malgré moi, ma tête se pencha légèrement sur le côté, sans décrocher mon regard de lui. Je crois que je ne pouvais pas, c'était magnétique, comme un aimant. Parce que j'avais beau faire tout ce que je pouvais, je n'arrivais pas à me le sortir de l'esprit, alors le "voir" en chair et en os devant moi, c'était comme un rêve qui se réalisait enfin. Mais peut-être valait-il mieux que celui-ci se dissipe aussi vite qu'il était arrivé, pour ma santé mentale. Parce que vivre près e lui, dormir près de lui, ça allait être tout sauf bon pour moi. A moins que je parvienne à trouver quelque chose pour me dire qu'il ne ressemblait en rien en Vlastimir. Pour cela, il allait falloir que je le cerne sans doute un peu plus. Pour le moment, c'était tout simplement hors de question car au-dessus de mes forces. « Tu comptes rester longtemps ici, ou c'est juste un essai ? » Ce n'était pas méchant, je m'informais juste sur celui avec qui je partageais désormais ma chambre. Bientôt, j'allais mettre en place un plan pour l'éviter le plus possible, donc passer dans ma chambre lorsqu'il n'y serait pas.

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MessageSujet: Re: it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. EmptyLun 28 Mar - 11:11

    J’avoue que je n’avais pas imaginé une seule seconde qu’une colocation puisse mal se passer. Entre Constance et Estevan, disons que côté colocs de choc j’avais été servi. Mais là bizarrement, la blonde en face de moi ne semblait pas franchement du même calibre. Elle me lançait un regard incendiaire et j’avais beau cherché au plus profond de ma mémoire, rien à faire, je n’arrivais pas à resituer son visage. Pourtant elle était mignonne, vraiment mignonne, mais vu le nombre de filles appétissantes que comptait Berkeley, il n’aurait pas été étonnant que je passe à côté d’une. La seule chose dont j’étais certain à l’heure actuelle, c’est que je n’avais pas couché avec, parce que ça, définitivement, je m’en serai souvenu. D’où pouvait-on bien se connaître, et surtout qu’est-ce que j’avais bien pu lui faire pour qu’elle me lance ce genre de regard tout sauf amène ? J’hésitais à lui poser la question, en fait, de toute façon j’aurai probablement des dizaines voire des centaines d’occasion de le faire par la suite. Oui, car je ne suis pas du genre à me laisser abattre, encore moins par ce genre de situation. Rien ne m’empêchait de demander une autre chambre, histoire d’être tranquille et de ne pas avoir à la supporter pendant les mois voire les années à venir, absolument rien. Mais j’étais du genre à aimer relever les défis, et plus ils étaient compliqués et tordus, plus ça me plaisait. Elle ne pouvait pas me sacquer, dès le premier regard ? Parfait, ce serait encore plus marrant d’essayer de sympathiser avec elle et surtout de réussir. Car un Saint-Rémy ne connaissait pas l’échec, c’était un peu le mantra de notre famille. Et puis au pire si on ne sympathisait pas, on finirait par apprendre à vivre l’un avec l’autre en s’évitant le plus possible, encore que me connaissant, j’étais persuadé de trouver tous les moyens possibles pour qu’on soit toujours au même endroit au même moment, histoire de l’agacer encore un peu plus, tout en prenant soin d’être toujours à bonne distance d’objets contondant qu’elle aurait la bonne idée de me balancer à la figure.

    Pomper l’air de mon entourage, c’est mon truc, j’ai vraiment le talent pour ça, et puis en plus ça passe le temps. Du coup, c’est un domaine dans lequel j’excelle, comme peuvent en témoigner tous mes amis, ainsi que ma famille. Par exemple, en sachant qu’Estevan ne supportait pas le désordre, je prenais un malin plaisir à semer mes affaires un peu partout dans la pièce, histoire qu’il pique une crise et que je me mette à rire comme un môme qui aurait fait le truc le plus drôle du monde et à me voir rire comme ça, forcément il faisait de même et ça finissait en fou rire général. Etrangement, il me paraissait peu probable qu’avec elle ça se passe de la même façon, a priori pas de fou rire en vue, à mon grand regret. Une colocation mixte avec une fille comme elle, c’est un peu le fantasme inavoué de la majorité des hommes normalement constitués, majorité à laquelle je ne fais pas exception d’ailleurs, mais là, ça virait surtout au cauchemar. Rien qu’en se présentant, elle me fit bien comprendre qu’on n’allait pas faire ami-ami. Merveilleux. « Désolée, mais mauvaise pioche. Thea, mais malheureusement je ne vais pas pouvoir te dire que je suis enchantée. Je pense que tu l'auras deviné seul. » J’étais tenté de lui demander si par hasard elle n’était pas dans la mauvaise période du mois, ce qui aurait pu expliquer qu’elle se montre aussi désagréable mais j’avais l’horrible impression qu’avec elle, c’était comme ça tous les jours. J’aurai pu me montrer aimable avec elle, faire preuve d’un peu de bonne volonté, essayer de sympathiser malgré tout, mais ce n’est pas dans ma personnalité, de faire preuve de bonne volonté. Lui accordant le même regard dédaigneux que précédemment, ma réponse était teintée d’ironie. « Non, c’est drôle, j’avais pas vraiment deviné, vu ton regard, j’avais plutôt la sensation que t’hésitais à me sauter dessus, un cœur brisé en 30 secondes, tu fais fort ».

    Elle finit, probablement bien malgré elle, par me laisser entrer dans ce qui serait ma nouvelle chambre. Bon, pas très différente de l’ancienne, deux lits, une armoire, deux bureaux, et une porte qui donnait probablement sur la salle de bain. Théa s’était assise en tailleur sur son propre lit, espionnant le moindre fait et geste de ma part, des fois que j’aurai l’idée de déplacer ses affaires. Ce qui arriverait forcément, vu que ma valise était pleine à craquer de vêtements, gadgets et compagnie et que je n’avais pas particulièrement l’habitude de laisser mes affaires à même le sol. Je sentais son regard peser sur moi mais je fis tout pour l’ignorer. Je commençai à m’installer, lentement, mais surement, que ça lui plaise ou pas, en déballant mes affaires. Tout était parfaitement trié, habitude du maniaque que j’étais, ne supportant pas que les choses traînent partout. La seule chose qui me faisait peur, à l’heure actuelle, c’était qu’elle essaye de m’étrangler dans mon sommeil, ce qui, j’en suis sûr, serait tout à fait son genre, le genre d’une psychopathe timbrée qui fixe les gens quand eux ne la reconnaisse pas. « Tu comptes rester longtemps ici, ou c'est juste un essai ? » Je lâchai un petit rire moqueur. Si jusqu’à présent je n’avais pas compris qu’elle ne voulait pas de moi dans sa chambre, au moins maintenant c’était clair. Et c’était marrant, de la voir espérer que je puisse partir le plus rapidement possible, excepté que mes nerfs sont d’acier et qu’elle craquera avant moi, donc que je suis effectivement bien parti pour rester. Ce que je ne manquais pas de lui dire. « Oh non, je compte bien rester, je voudrais pas te faire de la peine en partant si tôt. Désolé Cruella, je suis là pour un bon bout de temps ».

    Quelques minutes passèrent, minutes durant lesquels je m’efforçai de ranger mes affaires sans me soucier de son regard encore dardé sur moi. Bon, j’avais l’habitude qu’on me dévisage, mais là ça devenait vraiment gênant. D’autant qu’en général, c’était plutôt des regards d’envie, de filles qui rêvent que je leur accorde un peu d’attention, ce qui ne se produit jamais car ce n’est pas mon genre, mais j’ai rarement vu une fille me regarder aussi fixement mais avec une lueur de colère dans les yeux. Au bout d’un moment, il ne m’était plus vraiment possible de rester sans rien dire, et j’ouvris à nouveau les hostilités. « Ca t’embêterait d’arrêter de me reluquer ? Parce que là ça devient franchement chiant. Alors ou t’as un truc à me dire, notamment le pourquoi du comment tu me dévisages comme ça, comme si on se connaissait, ou tu ranges tes yeux ailleurs, tu seras gentille ». Je ne pris même pas la peine de lui faire face pour lui dire ça, ce qui augmentait un peu plus encore le ton dédaigneux avec lequel je m’étais adressé à elle. Prends ça, Blondie. Parce que si elle faisait bien la colérique, moi je faisais bien le je m’en foutiste, donc plus elle me prendrait la tête, plus je serai arrogant. J’ai l’habitude de gérer les colériques, ça fait 22 ans que je supporte ma chieuse de petite sœur et ses crises, donc je pense être plutôt habilité à gérer ce genre de situations. Je continuais de déballer mes affaires et cette fois-ci, me dirigeai vers le placard pour ranger mes fringues. Je constatai sans surprise qu’il n’y avait pas un endroit de libre pour les y ranger. Elle espérait peut-être qu’en voyant qu’il n’y avait pas de place, je prenne la fuite, mais loupé, ça ne marche pas. « On voit que t’as pas de colocataire.. Qu’est-ce qui se passe, personne voulait de la tarée comme coloc’ du coup on me bizute en me foutant avec toi ? » Cette fois-ci je me tournai vers elle et la fixai, comme elle l’avait fait. Etre un Oméga allait vraiment être fun.

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MessageSujet: Re: it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. EmptyMar 12 Avr - 17:55

    Mon comportement ne me ressemblait pas vraiment, il était vrai que j’étais du genre à me foutre du monde entier, et à détester tout le monde, mais je les ignorais plus que je le confrontais. Avec Alban, c’était différent, parce que je l’avais face à moi, et surtout il me cherchait. Sans doute, parce qu’il ne savait pas vraiment pour quelles raisons j’avais une dent contre lui, il était donc logique qu’il m’agresse autant que je le faisais. J’aurais peut-être dû m’y prendre différemment à son arrivée. Simplement partir, ou plus radical, l’ignorer purement. Une chose que je savais plutôt bien faire. Mais, avec lui, j’avais été prise aux tripes, sauvagement et surtout par surprise. J’étais juste tombée sur lui comme la première fois, et je n’avais eu qu’une envie vomir tous mes souvenirs et ma souffrance sur le sol. Pourtant, je n’en avais rien fait, j’avais ravalé ma tristesse et je l’avais transformée en haine. J’étais certaine que s’il ne lui ressemblait pas tant, je me serais bien entendue avec lui. Il était un omega, nous avions forcément des choses en commun. Mais celle-ci, son visage, son physique, sa ressemblance, ne me convenait pas du tout. C’était au-dessus de mes forces de l’assumer. Alors cracher mon venin sur lui avait été la solution la plus facile que j’avais trouvée. Et celle qui soulageait le plus également. J’avais juste à laisser échapper légèrement ma colère contre moi-même et contre ceux qui n’avaient pas réussi à l’empêcher de sauter, et ça venait tout naturellement. Je passais sans doute pour un monstre sans aucune éducation, mais pour l’instant je m’en fichais bien. Et j’appréhendais le moment où il se souviendrait de moi, le moment où j’allais lui révéler. Parce que je sentais, comme une intuition, que lorsqu’il le saurait, il n’en finirait pas de me pomper l’air avec le pourquoi de mon malaise et de ma colère. Et j’avais tout, sauf envie d’en parler. Encore moins à un gars comme lui, qui ne s’intéressait sûrement qu’à sa petite personne. Pas que ce soit un défaut, nous étions tous un peu comme ça, mais cela ne facilitait pas, ou même empêchait, les bavardages sur les ressentis de chacun. Déjà qu’habituellement, m’épandre sur mes sentiments et émotions étaient choses difficiles, mais alors, ça l’était encore plus quand il s’agissait d’aborder mon passé à un jeune homme qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à une personne de mon passé.

    « Non, c’est drôle, j’avais pas vraiment deviné, vu ton regard, j’avais plutôt la sensation que t’hésitais à me sauter dessus, un cœur brisé en 30 secondes, tu fais fort » La guerre semblait être lancée, et apparemment, que le meilleur gagne. Je ne me sentais pas l’âme d’une guerrière. J’étais juste fatiguée, éreintée, et je n’avais qu’une envie quitter cette pièce, ou alors qu’il la quitte pour que cette tension palpable, qui était de ma faute, puisse s’évaporer, disparaître, et ne jamais revenir. Mais cela semblait peine perdue. Nous nous jaugions du regard, presque prêts à s’entretuer par des mots. J’avais le don pour mettre une ambiance de plomb sans vraiment le désirer. Je me laissais trop guider par ce que je ressentais. Si tel n’avait pas été le cas, j’aurais été accueillante comme pas deux, et Alban se serait immédiatement senti comme chez lui. Mais je ne savais guère faire abstraction de mes émotions. Il fallait donc se coltiner mes sautes d’humeur à chaque fois qu’elles me prenaient, et il se rendrait bien compte que cela était très loin d’être rare. « Si j’avais eu dans l’idée de te sauter dessus, ça aurait sans doute été pour te tuer, ou alors, simplement te renvoyer d’où tu viens. Les personnes de ton acabit ne m’intéressent pas. » Mensonge éhontée. Pire que ça même. Et dans ma tête, je priais Vlastimir de me pardonner de cet affront à son encontre. Mes mots signifiaient quelque chose, mon regard en montrait le total opposé. S’il ne s’était pas prénommé Alban, si je n’attendais pas réellement quelqu’un pour emménager dans ma chambre, j’aurais cru à un rêve et je lui aurais sauté dessus sans attendre, pour combler les années passées en son absence. Mais j’avais vite été rappelée à la réalité, et ma déception se lisait sur mes traits alors que je fermais la porte de ma chambre. Porte qui aurait pu être une très bonne échappatoire.

    Je n’arrivais pas à éviter de le fixer de mon regard perçant, même si cela se trouvait être déplacé. Mais il devait sûrement avoir l’habitude de se faire reluquer par les demoiselles. Même si leur regard devait être différent du mien. J’analysais chaque moindre geste, chaque moindre mimique, tentant de trouver une faille dans cette ressemblance. Une faille sur laquelle je parviendrais à m’appuyer pour me sortir de mes songes les plus anciens. Je n’en trouvais malheureusement aucune. J’étais déjà prête à contacter Flavia pour lui annoncer qu’elle aurait bientôt une nouvelle amie à loger en ma personne. Mais je ne me voyais pas lui laisser entièrement ma chambre. Cela signifierait sa victoire. Victoire à propos de quoi finalement ? Je ne le savais pas moi-même, car je ne jouais pas à celui qui serait le plus embêtant entre nous deux. Même s’il avait l’air si certain de gagner. Ma question n’avait pas pour but de l’énerver, ou quoi que ce soit, je voulais simplement savoir pendant combien de temps il allait falloir que je déserte ma chambre. « Oh non, je compte bien rester, je voudrais pas te faire de la peine en partant si tôt. Désolé Cruella, je suis là pour un bon bout de temps » Pour toute réponse, je levai les yeux au ciel, dans un signe de prière à un être supérieur qui aurait pu me sortir de ce pétrin. En tout cas, les moments en sa compagnie risquaient d’être plus intenses que ceux que je pensais avoir avec mon colocataire. Les personnes responsables de l’administration des chambres risquaient de bien vite regretter leur choix. Et elles n’étaient pas les seules, puisqu’avoir posé ma candidature semblait être un choix très critiquable de ma vie. Si vraiment, je voyais que je n’y arrivais pas, alors je penserais peut-être à aller me plaindre à Keven, qui, peut-être, ferait quelque chose en ma faveur.

    .« Ca t’embêterait d’arrêter de me reluquer ? Parce que là ça devient franchement chiant. Alors ou t’as un truc à me dire, notamment le pourquoi du comment tu me dévisages comme ça, comme si on se connaissait, ou tu ranges tes yeux ailleurs, tu seras gentille » Il semblait avoir perdu son sang-froid suite aux regards lourds que je lui portais, sans aucune gêne. Je me doutais bien que c’était dérangeant, mais je ne pouvais m’en empêcher, c’était simplement au-dessus de mes forces. « Non, tu as raison, on ne se connaît pas. » Je finis par arrêter de le fixer, même si je luttais vivement contre ma volonté. Je posai mon regard sur ce qui se trouvait devant moi, sans y porter un véritable intérêt. Il fallait que j’arrête, tout simplement parce que je me faisais du mal toute seule. Vu qu’il était dans mon champ de vision, je le vis s’avancer vers mon placard, et un léger sourire se posa sur mes lèvres lorsque je le vis découvrir qu’il n’y avait pas de place pour lui ici. En même temps, j’avais complètement oublié que quelqu’un emménageait dans ma chambre aujourd’hui, alors lui ou un autre n’aurait pas trouvé de place ici. De nouveau, Alban prit le parole pour me faire une remarque, compte tenu du fait que pas un centimètre n’était libre. .« On voit que t’as pas de colocataire.. Qu’est-ce qui se passe, personne voulait de la tarée comme coloc’ du coup on me bizute en me foutant avec toi ? » Je me permis de légèrement rire. Il ne me connaissait réellement pas, alors je pouvais tout aussi lui laisser penser que j’étais cette fille qu’il décrivait. Au fond, je m’en foutais éperdument. « Dans le mille. Non, désolée de te décevoir, ce serait trop facile si c’était juste ton bizutage. Crois-moi, c’est bien plus subtil. » Et je lui offris un grand sourire, avant de finalement me lever pour disons, l’aider quelque peu. Je dû donc m’approcher de lui pour retirer certains de mes vêtements. Et lorsque ma main effleura la sienne, ce fut l’électro choc. Je la retirai avec une vitesse que je ne me connaissais pas, avant de finalement le regarder en biais pour voir s’il avait vu mon geste, tout sauf discret. Pendant une fraction de secondes, j’avais imaginé toutes les situations possibles si seulement il n’avait pas été Alban. La douleur suintait par tous les pores de ma peau, et pourtant, je m’évertuais à mimer un calme qui ne me caractérisait vraiment as. Je me raclai légèrement la gorge, avant de faire comme si de rien était, tout en gardant une distance raisonnable entre nos deux corps. J’empilai donc mes habits, jusqu’à ce que la moitié de l’armoire lui soit offerte, et je finis par hausser les épaules en lui disant simplement « Cela te suffit ? » La gêne occasionnée par notre contact se faisait sans doute sentir, mais je préférais ne pas y accorder de l’importance, pour qu’il n’en accorde pas non plus. Plus vite il aurait déballé ses affaires, plus vite il partirait à la découverte de son nouveau chez lui. En tout cas, c’est ce que j’espérais.

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MessageSujet: Re: it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. EmptySam 16 Avr - 21:25

    J’aime bien jouer au petit con. Disons que c’est un domaine dans lequel j’ai de l’expérience et dans lequel je me révèle particulièrement doué, tout comme dans l’art de donner des envies de meurtre à tout mon entourage, volontairement ou pas. Ca doit probablement être génétique, aussi chiant que ma mère. Toujours est-il qu’en général, plus on me provoquait, plus je prenais un malin plaisir à répondre de telle sorte que l’on soit partagé entre l’envie de me donner des baffes et l’envie de me sauter dessus. Disons que c’est le genre de technique qui marche à chaque fois. Ca doit plaire aux filles, de passer pour l’arrogant narcissique. Excepté que chez moi ce n’est pas forcément passer pour mais plutôt l’être jusqu’aux os. Avec ma nouvelle et délicieuse colocataire, disons qu’elle doit encore être dans la partie « baffe » plutôt que celle de me sauter dessus et j’avoue que moi-même de mon côté la perspective de dormir dans la même chambre qu’elle ne m’emballe franchement pas. Je pourrais tout à fait demander un changement de chambre, mais faire ce genre de requête à peine arrivé me ferait probablement mal voir de l’ensemble de ma nouvelle confrérie. Ce n’est donc pas vraiment une option, ce qui veut dire que je vais devoir subir les foudres d’une timbrée pour une raison que je ne connais pas. Ma curiosité me poussait à savoir ce que j’avais bien pu faire pour mériter ça car même si je suis le premier des enfoirés, ce genre de réaction n’est pas la première que l’on a en me voyant habituellement. Non, en général c’est plutôt « canon. Arrogant mais canon ». True story. Ce qui titille ma curiosité. Mais je suis quelqu’un de fier, par nature, autant dire que la ranger pour lui demander ce qui cloche chez elle n’est pas non plus une option. Par conséquent, je suis condamné à m’en prendre plein la gueule sans avoir encore rien fait. Donc j’ai décidé d’utiliser une troisième option, la rendre dingue. Jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus de moi ou qu’elle se décide à parler et dire ce qui ne va pas. Et j’étais prêt à prendre autant de temps que nécessaire pour y parvenir. Les journées en sa compagnie allaient être longues. Très longues. Mais puisqu’il devait en être ainsi. Et voilà qu’elle relançait les hostilités. La pauvre ne devait pas vraiment savoir que je n’étais pas du genre à me laisser intimider par ce genre de remarques. « Si j’avais eu dans l’idée de te sauter dessus, ça aurait sans doute été pour te tuer, ou alors, simplement te renvoyer d’où tu viens. Les personnes de ton acabit ne m’intéressent pas. » Je haussai les yeux au ciel. Pitié. J’intéressais tout le monde. Ce n’était même pas de la vanité, c’était la pure et simple vérité. Je ne le faisais même pas exprès, et toute personne saine d’esprit qui me connaissait n’aurait décemment pu être intéressée par moi tant je suis insupportable, mais quelqu’un qui me rencontre pour la première fois, surtout une fille dans son genre, ne pas être intéressée par moi ? A d’autres. « Terrifiant. » je haussai à nouveau les yeux au ciel, sarcastique. « Oh allez, sois gentille, sors ton arme de sous ton lit et décharge là. J’ai pas envie de mourir cette nuit. » L’espace de quelques secondes, l’idée saugrenue qu’elle puisse effectivement avoir une arme sous son lit me fit sourire. « On ne t’a jamais dit que ce n’était pas beau de mentir ? Les belles paroles c’est une chose, mais ton corps m’en dit une toute autre ». Je lui adressai un sourire en coin, le genre de sourire moqueur, arrogant, mais néanmoins amusé. J’avais un don pour savoir lorsqu’on me mentait, plus encore plus repérer les filles intéressées. Et elle en faisait définitivement partie, même si elle semblait décidée à n’en rien montrer. Peine perdue avec moi, mais ce n’était pas comme si elle pouvait le savoir.

    Je n’aime pas que l’on me fixe. C’est quelque chose qui m’insupporte depuis toujours et le fait que ma colocataire ne se prive pas pour me dévisager m’exaspérait. En règle générale, je m’amusais à lancer une réplique cinglante à la pauvre fille qui me reluquait et Théa ne fit pas exception à la règle. Un moyen de défense comme un autre. Bon il faut dire qu’on ne me dévisage pas de la même façon qu’elle le fait, d’ordinaire. C’est plutôt le genre de regard qui dit « s’il te plaît prends moi contre un mur » et auquel je n’adresse aucun intérêt. Elle, c’était plutôt le genre de regard qui disait « un faux pas et j’empale ta tête sur un piquet pour décorer la chambre », mêlé à de la curiosité. Ce qui me ramena tout droit à ma question où est-ce que j’ai bien pu la voir. Si quelques minutes plus tôt son visage ne me disait pas grand-chose, à présent, peut-être parce que j’avais eu le loisir de l’observer au moins trente bonnes secondes, je finissais par penser que son visage ne m’était pas totalement inconnu, mais impossible de le resituer. « Non, tu as raison, on ne se connaît pas. » Une nouvelle fois, son regard et ses mots se trahissaient. Elle avait définitivement l’air de me connaître, quoiqu’elle en dise. Je hochai lentement la tête, ne prenant pas la peine de masquer ma perplexité. « Tu mates souvent les gens que tu ne connais pas de la même façon que tu le fais avec moi ? Non parce que sinon on ne se demande pas pourquoi t’as pas de coloc’, ils ont du tous être terrorisé par ton regard de folle tordue ». Je ne faisais pas exprès d’être méchant et mon ton n’était pas réellement agressif, mais j’avais un peu de mal à répondre normalement aux gens, sans une pointe de sarcasme ou de méchanceté. J’aurais pu penser que le fait qu’elle ne m’ait pas fait de place dans son placard était volontaire, puisqu’elle semblait d’emblée ne pas me porter dans son cœur, mais ma raison prit le dessus, elle ne savait pas avec qui elle aurait le plaisir de partager sa chambre, par conséquent, peut-être que ce n’était qu’une coïncidence. Le genre de coïncidence qui tombait à point nommé. Je ne m’attendais absolument pas à ce qu’elle fasse le moindre effort pour m’aider et m’étais résolu à déplacer méthodiquement ses affaires, comprenez, à les balancer par terre si besoin pour me faire de la place dans cette foutue armoire. « Dans le mille. Non, désolée de te décevoir, ce serait trop facile si c’était juste ton bizutage. Crois-moi, c’est bien plus subtil. » Son sourire sonnait à peu près aussi faux que tout le reste chez elle. J’aurais vraiment préféré que ça soit un bizutage un peu tordu de la part des Omégas mais malheureusement je savais que ce n’était pas le cas. Dans un geste qui me surprit franchement, elle se décida à venir me faire de la place avant que je n’ai pu commencer à jeter ses affaires à même le sol. Bien, parfait. Ca nous éviterait peut-être une nouvelle volée de répliques cinglantes, encore que j’en doutais quelque peu.« Si tu le dis, Blondie. La subtilité n’a pourtant pas l’air d’être ton fort mais enfin, ce n’est pas comme si j’en avais quelque chose à faire ».

    Elle était en train de retirer quelques vêtements lorsque nos mains s’effleurèrent. Ce fut rapide, et si elle ne l’avait pas retirée aussi vite, je n’y aurais même pas prêté attention à vrai dire. Mais le fait qu’elle me donne l’impression de s’être brûlé la main me fit réagir. Bien, maintenant je savais comment j’allais m’y prendre pour la rendre complètement folle. J’avais déjà envisagé pas mal de possibilités, dans le rayon de blagues potaches en tout genre, comme remplacer son dentifrice par du savon, mettre un seau d’eau glacée au dessus de la porte, mais là, j’avais trouvé encore mieux. « Cela te suffit ? » Je hochai la tête, plutôt satisfait. Une moitié de placard. Ce n’était pas ce que j’avais espéré mais enfin, avec elle j’aurais eu tendance à penser que c’était plutôt mieux que rien. « J’imagine que ça ira ». L’un de mes nombreux tee-shirts étant encore dans ma valise, je me penchai pour le récupérer. Et je m’arrangeai pour la frôler, plus longuement cette fois, le temps de poser ce tee-shirt de mon côté. Je la sentis se raidir, ce qui m’amusa plus encore. Et bah dites donc, plutôt sensible la psychopathe. Me dégageant d’elle, de telle sorte que plus aucune partie de ma peau ne la touche, frôle ou ce que vous voudrez, je me dirigeai vers la salle de bains, décidé à y ranger mes affaires de toilette. J’avais presque atteint la porte que je me retournai vers elle. « Au fait, je ne t’ai pas dit ? Je dors nu. Complètement. J’espère que ça ne pose pas de problèmes ». Je lui adressai un clin d’œil moqueur. Ce n’était pas vrai, évidemment, mais ça elle n’était pas censé le savoir et rien que d’imaginer sa réaction en m’entendant dire ça, je m'en réjouissais d’avance.
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MessageSujet: Re: it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. EmptyMar 19 Avr - 19:23

    J’allais craquer, c’était à savoir. Vite, et rapidement. Mes nerfs allaient lâcher, c’était obligatoire. Je n’étais pas du genre impatient dans la vie, mais il y avait quelques situations, comme celle-ci, qui parvenaient à me déstabiliser et à me faire changer de caractère du tout au tout. J’avais envie de lui arracher son sourire satisfait de sa sale gueule, certes attirante mais tellement arrogante. J’en étais presque à regretter d’avoir vécu mon adolescence avec Vlastimir, sans celle-ci, je l’aurais accueilli des plus normalement. On serait peut-être à rire légèrement. Mais non, on en était très loin. Je n’étais même pas certaine qu’un jour, on en arriverait là. En même temps, j’aurais tellement l’impression de rejeter et trahir l’homme que j’avais aimé, en m’entendant bien avec un homme qui lui ressemblait tant. Alors j’allais faire une règle de ne pas l’aimer, ou au moins l’ignorer et ne lui porter aucun franc intérêt. Même si c’est ce que je faisais à l’instant. Mais c’était le premier jour, j’étais encore sous le choc, il suffisait de me laisser un temps d’adaptation, et cela deviendrait une seconde nature de faire comme s’il n’était pas là à respirer l’air dont j’avais besoin pour vivre. Enfin, c’est ce que j’espérais du plus profond de mon cœur. Et s’il était disons gentil, ou au moins compréhensif, j’espérais qu’il m’aide à se faire le plus absent possible, même si, en l’observant, je me disais franchement que tel n’allait pas être le cas. Il allait faire de ma vie un cauchemar, pire qu’elle ne l’était déjà. Je lisais dans son regard sa perversion, et elle était évidemment tombée sur moi, comme un cadeau venant du ciel. Et je n’avais pas intérêt à me plaindre, mes consœurs allaient me répéter que je n’imaginais pas la chance que j’avais de dormir si près d’un homme comme lui, de pouvoir le voir tous les matins à mon réveil, de sentir son odeur répandue dans ma chambre, et mes confrères, et bien, ils allaient simplement me rire au nez en disant qu’il devait être un bon partenaire sexuel ou au moins de fête. Bref, des commentaires inutiles, tout sauf constructifs, qui ne m’aideraient en aucun cas à supporter sa présence, ou le faire virer de chez moi. Peut-être que si je lui trouvais une nouvelle colocataire totalement regardable, il allait accepter de s’en aller. Mais j’en doutais fortement, ça se voyait dans sa façon de marcher, de regarder, d’être. Il semblait détestable à souhait. Et j’étais sa nouvelle cible. Pour le meilleur et pour le pire. « Terrifiant. Oh allez, sois gentille, sors ton arme de sous ton lit et décharge là. J’ai pas envie de mourir cette nuit. » J’aurais tellement aimé en avoir une, bien que je n’étais pas certaine d’être capable de m’en servir, pas tant au niveau de la manière, mais tuer quelqu’un, même d’aussi insupportable que lui, n’était pas possible. « On ne t’a jamais dit que ce n’était pas beau de mentir ? Les belles paroles c’est une chose, mais ton corps m’en dit une toute autre » Mes yeux changèrent bien vite de direction alors que mes joues se teintèrent d’un léger rose, il était logique qu’il lise ainsi en moi, tout mon corps était tourné vers lui, attiré par lui. Pas tant parce qu’il était Alban ou parce qu’il avait un beau corps, mais parce qu’il avait son corps. Et c’était cela qui faisait une grande différence. Evidemment, si je n’avais pas connu Vlastimir, j’aurais sans doute sorti mon jeu de séductrice, mais là, le contexte était tout autre et ne s’y prêtait vraiment pas. « Une autre chose que ma mère a oublié dans mon éducation. » Je haussai les épaules dans un geste mimant le désespoir.

    Quand j’y réfléchissais, ma mère avait oublié de m’apprendre beaucoup de choses. En fait, m’avait-elle ne serait-ce qu’appris une chose ? Je n’en étais pas certaine. Elle ne se souciait que très peu de ma santé, la preuve, elle se fichait bien que je sois dépressive, anorexique ou droguée, du moment que je faisais semblant d’aller bien et que je lui foutais la paix. C’était tout ce qu’elle souhaitait. Et si un jour, j’avais dans l’intention de lui rendre visite, à elle et mon père, j’avais dans l’obligation de faire bonne figure auprès de ses amis, sourire, être polie, et le reste ne la dérangeait pas tant que je m’en occupais dans ma chambre. C’était sans doute cette façon d’être qui m’empêchait aujourd’hui d’avoir envie de fonder une vraie famille et d’avoir de vrais sentiments. Parce que tôt ou tard, on s’engluait dans le mensonge et l’hypocrisie, et au fond, même si je ne le montrais guère, je détestais cela, faire semblant. La preuve encore aujourd’hui, je n’arrivais à cacher mon désarroi face à la situation ni même ma curiosité à son égard, et pourtant, je niais toute connaissance de sa personne. Je me demandais si j’aurais réagi de la même façon en ne l’ayant pas croisé la première fois, je soupçonnais que la réponse aurait été positive, ou bien, je serais tombée dans les pommes tout simplement après avoir fait une crise d’angoisse. Parce qu’on ne voyait pas si souvent son ex défunt se balader les valises à la main, prêt à s’installer dans votre chambre. Et par ex défunt, j’entendais évidemment sosie de l’ex défunt. « Tu mates souvent les gens que tu ne connais pas de la même façon que tu le fais avec moi ? Non parce que sinon on ne se demande pas pourquoi t’as pas de coloc’, ils ont du tous être terrorisé par ton regard de folle tordue » C’est qu’il avait le sens de l’humour ce jeune homme, dans une autre vie, on aurait été amis. Dommage, nous étions dans la réalité. Et dans celle-ci, je ne faisais pas ami-ami avec des personnes comme lui, hautaines et arrogantes. « A l’instant où on se parle, je crois qu’il n’y a que toi qui te demande pourquoi je n’ai pas de colocataire, tu vois. » Et voilà que je me levais pour daigner lui faire un peu de place dans mon armoire, c’était soit ça, soit j’allais regrouper mes fringues en feu dans la nuit, avec Alban et son rire démoniaque à côté. « Si tu le dis, Blondie. La subtilité n’a pourtant pas l’air d’être ton fort mais enfin, ce n’est pas comme si j’en avais quelque chose à faire » Etait-ce moi qu’il appelait Blondie ? J’en étais presque à m’arrêter net, mais si je faisais des efforts, peut-être allait-il aussi en faire de son côté. L’espoir fait vivre, il paraît.

    Je regrettais déjà ce geste imprudent et irréfléchi de ma part. Si j’avais fait semblant de ne pas sentir ce frisson parcourir tout mon corps, alors ça aurait été parfait. Mais voilà que je lui donnais une nouvelle preuve d’un quelconque sentiment le concernant. Et c’était une erreur. Mais je n’avais pu m’en empêcher. Sentir la chaleur de sa peau contre la mienne, sentir la douceur de sa peau, et voilà que surgissaient par milliers des souvenirs de mon adolescence. Et pour qu’ils cessent de refluer dans mon esprit, il ne me restait qu’une chose à faire, rompre le contact. Il avait senti ma tension, je le savais, pourtant, j’entamais les banalités en le questionnant sur la place que je lui avais laissée pour ses affaires. « J’imagine que ça ira » Je hochai la tête, sans bouger d’un pouce, tout en l’observant aller chercher un tee-shirt, me demandant ce qui se passait dans son esprit tordu. Et c’est là que je le sentis encore. Parcourir tout mon corps, me donner la chair de poule. Je fermai mes paupières, tentant de faire abstraction de ce trouble qui pourtant me trahissait. Et je n’y parvenais pas. Sans même le regarder, je savais qu’il l’avait fait exprès. Et j’avais réellement envie de lui cracher dessus rien que pour son sadisme. Pourtant, je me retenais, sans doute trop occupée à me concentrer sur la jouissance que me donnaient mes souvenirs. Je ne devrais pas faire cela, profiter, mais c’était tout simplement au-dessus de mes forces. Et c’est grâce à son recul que je revins à la réalité. Mes yeux s’ouvrirent et je le fusillai du regard rapidement. Il semblait guilleret, fier de son geste, bien que je ne pouvais pas lire sur son visage car il était dos à moi, se dirigeant vers ma salle de bains. « Au fait, je ne t’ai pas dit ? Je dors nu. Complètement. J’espère que ça ne pose pas de problèmes » J’avais envie de lui arracher la gueule, de lui retirer son clin d’œil et son sourire de sa sale face. Pourtant, je me retenais, presque malgré moi. A quoi bon hurler de rage ? J’étais certaine que cela allait plus l’amuser qu’autre chose, alors il fallait la jouer sympathique. Cependant, je sentis mes joues rougirent de nouveau, et je levai vaguement les yeux au ciel, priant une fois de plus pour que tout cela soit une plaisanterie. Finalement, après quelques secondes de flottement, je me repris et bientôt un sourire amusé et détendu vint se dessiner sur mes lèvres. « Tu m’en diras tant ! Eh bien, j’ai hâte d’être à cette nuit. Je ne donnerais ma place pour rien au monde. » Et bizarrement, mon ton sonnait vrai, comme si j’avais réussi à me convaincre moi-même que j’en avais envie, alors qu’au fond l’idée de revoir ce corps porté par quelqu’un d’autre nu me révulsait. Je crois que la meilleure chose était de rentrer dans son jeu, et je pouvais m’avérer très forte dans ce domaine-là. Be careful guys, game is on.

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MessageSujet: Re: it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. it's a new day, and i'm feeling good. feat alban. EmptyVen 22 Avr - 23:35

    Ma charmante interlocutrice aurait pu se contenter de me faire très clairement comprendre que je n’étais pas le bienvenu, nous en serions restés là, à simplement nous balancer quelques piques de temps en temps et nous ignorer royalement le reste du temps. Oui elle aurait pu mais au lieu de cela, elle me donnait des idées particulièrement intéressantes pour animer un peu notre vie en colocation. Je suis un joueur, c’est normal chez moi de trouver les failles des autres, de les exploiter et de m’en amuser. Et en général il est inutile de résister puisque je prends un malin plaisir à continuer jusqu’à rendre dingue mon entourage. Elle avait l’air de vouloir tout sauf ma présence ? Parfait, je ferais en sorte d’être là à chaque moment de la journée où elle pourrait revenir à la chambre, prêt à me divertir. C’est ça l’ennui d’être un gosse de riche, à force de tout avoir rien qu’en claquant des doigts, on finit par manquer de distractions. Du coup je passe mon temps à en rechercher de nouvelles, filles, fêtes, alcool, drogues à l’occasion, mais pomper l’air des autres reste mon passe-temps favori. Théa avait l’air plutôt coriace comme fille, pas du genre à se laisser faire, et c’était là tout l’intérêt, plus elle s’énerverait contre moi et plus ça me ferait marrer. Je ne me souciais pas vraiment de me faire apprécier, en fait je ne me souciais pas vraiment de grand-chose, et si elle n’avait pas mis un point d’honneur à me faire comprendre qu’elle ne m’aimerait pas dès le premier regard, je l’aurai laissée tranquille, essayant simplement de la mettre dans mon lit parce que, soyons honnêtes, il aurait été un crime d’avoir deux personnes comme nous partageant la même chambre sans qu’il ne se passe rien. J’avais déjà laissé passé l’occasion avec Constance, je n’avais pas particulièrement envie de laisser passer une deuxième possibilité. Mais ma nouvelle colocataire au contraire semblait vouloir transmettre un message très précis : plutôt mourir que d’être à moins de deux mètres de toi – ce qui risque d’être difficile dans une chambre d’une quinzaine de mètres carrés. Evidemment, la faire tourner en bourrique finirait par me lasser, à un moment ou à un autre, mais en attendant, je venais de faire d’elle mon nouveau jouet de prédilection. Pauvre d’elle. « Une autre chose que ma mère a oublié dans mon éducation. » Je lui adressai un sourire en coin, plus moqueur qu’amusé. « Apparemment elle a oublié pas mal de choses dans ton éducation. Le sourire, la politesse, l’honnêteté … je pense à bien d’autres choses encore, mais la correction m’impose de me taire ».

    Oui car cela peut sembler étrange, venant de quelqu’un comme moi, généralement considéré comme un enfoiré de première, et ce à juste titre, mais j’ai été élevé selon certaines règles par une famille très riche, très bourgeoise, et très tradi. C’est aussi ça qui marche avec les filles, le côté gentleman bad boy, impeccable d’extérieur, salaud à l’intérieur. J’ai beau ne pas porter ma famille dans mon cœur, disons que d’être aussi bien éduqué s’est montré plutôt utile ces dernières années, comme lorsque mon père m’a fait sortir de garde à vue, par exemple. Mais passons. La curiosité me poussait à en savoir plus. Vilain défaut, de ce que j’en savais, mais c’était ainsi, plus les minutes passaient et plus je finissais par croire qu’elle ne m’était pas aussi inconnue que cela. Des filles comme elle, j’en ai rencontré une multitude dans ma vie, et je me souviens de peu d’entre elles, mais mes études à Berkeley n’ayant commencé que depuis un an et demi, je pouvais encore prétendre me rappeler de tous les visages que j’y avais rencontrés. Je finissais par me demander si je l’avais réellement déjà vue, ou si à force de vouloir m’en persuader, je me montais la tête tout seul comme un grand. Mais qu’importait, après tout, le savoir ne m’amènerait pas à grand-chose. « A l’instant où on se parle, je crois qu’il n’y a que toi qui te demande pourquoi je n’ai pas de colocataire, tu vois. » Sa remarque lui valut de ma part un autre sourire sarcastique – en fait je crois que c’était le seul sourire sincère que je savais faire. Forcément, le fait qu’elle n’ait pas de colocataire dans une chambre faite pour deux avait de quoi me faire me poser des questions. Pour ce que j’en savais, rares étaient les privilégiés à ne pas en avoir, encore que personnellement partager mon espace de vie avec quelqu’un était rarement une expérience déplaisante. En près d’un an de colocation avec Estevan, par exemple, j’avais vécu des moments plutôt funs, comme la fois où il avait eu le plaisir de se réveiller avec de magnifiques dessins un peu partout sur le visage, vestige d’une soirée beuverie pourtant rare chez les Deltas. « Forcément, puisque toi tu dois savoir pourquoi tu n’en as pas. Avais pas. Je préfère simplement me montrer méfiant ». Je partais du principe que si elle n’en avait pas, c’était parce qu’il y avait un truc pas très normal chez elle, et la perspective qu’il y ait tout simplement eu assez de place pour qu’elle n’en ait pas besoin ne me venait pas forcément à l’esprit, du moins pas en première position en tout cas.

    Savoir qu’elle pouvait réagir aussi violemment rien qu’au contact de nos deux peaux m’arracha un sourire. Et bien au moins j’avais trouvé son talon d’Achille, en un temps record d’ailleurs. Ce qui me poussa à m’interroger sur les motifs de sa réaction. J’ai pour habitude de faire pas mal d’effet aux filles, volontairement ou pas, et j’ai déjà vu des filles avoir une réaction un peu étrange en ma présence, mais bouger brusquement comme si elle venait de recevoir une décharge électrique, c’était une grande première. Comme ça, au moins, dès qu’elle me prendrait un peu trop la tête, je pourrais en un rien de temps la calmer. Pratique, efficace, tout ce que j’aime. Elle devait probablement se douter que ce n’était pas un hasard que je me sois penché contre elle vu le regard peu amène qu’elle me lança, ce qui m’amusa plus encore. Au moins elle était perspicace. De ma démarche nonchalante, je me dirigeai vers la salle de bains. Bien évidemment, je ne m’attendais absolument pas à ce qu’il y ait le moindre centimètre de place pour mes affaires mais ce n’était pas un souci, de la place, j’en trouverai, quitte à virer ses affaires à elle. Oui, je sais me montrer envahissant quand je le veux. Ma remarque eut l’effet escompté. « Tu m’en diras tant ! Eh bien, j’ai hâte d’être à cette nuit. Je ne donnerais ma place pour rien au monde. » Moi-même je n’aurais pas su dire si c’était du sarcasme ou si elle était sérieuse, mais vu les échanges que nous avions eu jusqu’à présent, j’étais à peu près certain que sa réponse était plus ironique qu’autre chose. « Tu ne mesures pas la chance que tu as. Des dizaines de filles se damneraient pour être à ta place » fis-je sur un ton amusé depuis la salle de bains. En réalité, je ne plaisantais qu’à moitié, parce qu’effectivement des tas de filles auraient bien voulu avoir ce plaisir là, même si cela ne voulait pas dire que c’était réciproque. Loin de moi l’idée d’être égocentrique voire narcissique – encore que – mais il fallait se rendre à l’évidence, j’avais à peu près autant la côté ici qu’à la Sorbonne ou même à Monaco. Tandis que je tentais de me trouver de la place sur la petite étagère au dessus du lavabo, je repensais très sérieusement à cette histoire de la connaître. Ok, j’admets que ça m’intéressait peut-être de savoir pourquoi ce visage avait l’air familier sans l’être réellement. Je réfléchissais à tous les endroits où j’avais pu me trouver ces derniers temps. Pas en cours, ça j’en étais certain. Ca aurait pu être éventuellement à une soirée, et avec un taux d’alcoolémie élevé je ne me serais qu’à moitié souvenu d’elle. Probable oui. Je réfléchissais toujours aux hypothèses possibles en sortant de la salle de bains. Je croisai le regard plutôt glacial de ma colocataire, et je fus frappé par l’évidence. « Au fait, ça me revient maintenant. Tu t’es bien remise de ton petit malaise ? J’avoue que ce n’est pas la première fois qu’on s’évanouit quand j’entre dans la pièce, mais en général on n’a pas l’air paniquée, quand ça arrive ». Je haussai un sourcil, amusé. Elle pensait s’en tirer à bon compte ? Manque de chance pour elle, j’avais pour habitude d’obtenir les réponses que je voulais quand je les voulais.
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