L’avantage d’être une Zeta Beta était entre autre celui de pouvoir participer à toutes les fêtes les plus folles du Campus. C’était ce genre de soirées qui me confortait dans mon choix qu’avait été d’intégrer cette sororité. J’étais en ce moment même chez les Delta, où tout était prétexte à organiser une soirée et donc à boire, fumer, danser et draguer sans modération ; on pouvait d’ailleurs le remarquer rien qu’en jaugeant l’état d’ébriété de chaque personne qui se trouvait soit affalé sur un canapé les yeux dans le vide, soit allongé sur le sol cherchant désespérément les toilettes des yeux, soit étalé sur les marches d’escaliers. Oui, rien dans cette soirée ne différait de celles auxquelles j’avais pu me rendre auparavant. Pourtant, la musique et l’alcool avaient beau y faire, je ne me sentais guère mieux. J’avais décidé au départ de passer une soirée devant l’écran plasma HD de la confrérie à regarder Grey’s Anatomy ou même Quatre filles et un jean, quitte à jouer dans le désespéré mais les filles avaient absolument tenu à m’emmener à cette fête qui d’après elle s’averrait « géante » et qui allait me remonter le moral. Sauf que résultat du jour, je savais à présent qu’une salle remplie de testostérones et de boissons alcoolisées n’atténuaient pas le sentiment de trahison qu’une fille pouvait ressentir lorsque la moitié du campus avait vu son copain peloter une autre fille. Je finissais cette pensée en vidant l’intégralité de mon verre pour la énième fois et m’affalait un peu plus sur mon fauteuil. Que faisait-il en ce moment-même ? Peut-être qu’il finissait ce qu’il n’avait pas pu terminer avec cette fille lorsqu’ils avaient été surpris ? Je savais pertinemment qu’il était en train de me tromper, et il le savait aussi mais pourtant, je restai avec lui. Pourquoi ? Peut-être pour ne pas avoir à affronter la dure réalité du célibat ? Peut-être pour me poser dans une relation, aussi bête soit-elle et ne plus tergiverser ? Peut-être parce que j’étais amoureuse de lui ? Autant de questions sans réponses. Il me faisait mal mais je ne faisais rien pour l’en empêcher, au moins je savais que notre relation n’était pas faîte pour durer et c’était un poids de moins sur mes frêles épaules. Je jetai un nouveau coup d’œil désespéré à mon téléphone, le temps n’avançait pas très vite lorsque l’on n’était seule et déprimée c’était le moins que l’on puisse dire. Au moins, mes sœurs Beta pensaient un peu à moi, j’avais quelques appels manqués de certaines d’entre elles et même si cela pouvait paraître idiot, le soutien de mes sœurs me remontait quelque peu le moral. Elles devaient se demander où est-ce que j’étais passée. Je l’avoue, j’avais fuis lorsque je l’avais vu danser collé-serré avec une deuxième année et j’étais venue me réfugier ici. Au deuxième étage, dans cette petite salle des trophées. Bien sûr, il avait fallu que j’ouvre la fenêtre avant de pouvoir respirer convenablement mais maintenant ça allait un peu mieux. Pas un chat ne venait ici. D’ailleurs je n’y serais jamais rentrée non plus si Cameron ne me l’avait pas faîte découvrir il y a de cela plusieurs mois (qui me paraissaient être des années lumières). Cameron c’était mon ex. Il adorait cette salle, je ne sais pas vraiment ce qu’il lui trouvait mais à l’époque où l’on était ensemble, on y passait beaucoup de temps. En fait, avec sa chambre c’étaient les deux endroits où les gens avaient le plus de chance nous retrouver. Chaque fois qu’il n’allait pas bien ou qu’il avait besoin de tranquillité, je le trouvais là. Ou plus précisément sur le toit. Il suffisait d’ouvrir la fenêtre et on y était. Je suppose que j’ai gardé son habitude aujourd’hui encore.