Sujet: macy is waitin' • esme&bela Lun 7 Mar - 18:41
Each friend represents a world in us, a world possibly not born until they arrive, and it is only by this meeting that a new world is born.
Aujourd'hui, j'avais laissé Sid à Charlie. Déjà, je devais voir Esme', ma sigma préférée. Je me souvenais encore comment je l'avais rencontré. C'était à une pause de dix heures et j'attendais devant la salle de musique, quand il venait de retaper. Et puis elle est arrivée, alors que je commençais à m'impatienter. « T'attends Charlie ? T'inquiètes pas, il parle avec le prof, il arrive. » Elle m'avait sourit et je l'avais remercier, lui demandant son prénom, un peu gênée. J'avais presque l'impression de faire la groupie. Je le connaissais depuis le début de l'année, un peu plus si l'on comptait les cours à double niveaux où j'avais pu déjà l'apercevoir. Depuis ces quelques mois, j'avais appris une chose, j'avais appris à la connaître. On parlait souvent après les cours, parce que Chaton est toujours le dernier, sauf au dernier cours, parce qu'il est pressé de sortir des bâtiments. Et au fil du temps, je passais aussi voir Esme', même quand Charlie était le premier dehors. Et comme toute amitié, on était juste sortie du campus, aller prendre un café en dehors et les trucs du genre. Et aujourd'hui, c'était les magasins. Je n'avais jamais été vraiment très friande de tout ça, mais bon, après la grossesse et avec l'été, je crois que j'étais en urgence vestimentaire. Et je voulais être accompagnée, malgré que j'aimais vraiment beaucoup mettre toutes les fringues de mon mari, j'avais toujours préféré les jupes et les robes qu'autre chose, des trucs dans lesquels je me sentais libre, en fait. Et encore plus maintenant que j'avais Sid dans les bras et non plus dans moi, je voulais recommencer à bouger comme avant. J'étais pas le genre de personne à vouloir rester éternellement dans un truc mauvais, non pas que la grossesse l'était juste que... je devais aller de l'avant, j'étais plus la femme enceinte, j'étais mère et pour le moment, ça se passait pas encore trop mal, les nuits se faisaient plus longues. Et puis plus le temps passait, plus je me sentais à l'aise avec tout ce truc. Ça marchait un peu comme la grossesse, on réalise, on fait des conneries, on s'excuse, on revient et on apprend à aimer le bout de chou. Et puis après, quand il grandira, ce sera une évolution qui ne cessera jamais et je n'espérais qu'une chose : avoir Charlie à mes côtés tout ce temps. Je partais donc ce matin le cœur léger, embrassant les deux hommes de ma vie. Je me faisais rire, quand même, parfois. Je pris la voiture avant d'allumer ma cigarette avant de dépasser le feu vert sur le route du centre commercial. Je descendais du véhicule tout en laissant mon mégot par terre, la jeune femme devait m'attendre. On était arrivées chez les Sigmas en même temps, d'ailleurs. C'est pour ça qu'elle me disait toujours quelque chose. Bela = boulet. Vraiment. Je la reconnaissais de dos et l'appelait, avant de l'enlacer. Je faisais souvent des câlins, pour la simple et bonne raison que ça faisait trop longtemps que je n'avais pas pu. « Emse d'amour, tu vas bien ? » Je la prie bras dessus, bras dessous, prête pour l'après-midi. « T'as une préférence par quel magasin commencer ? Oh, t'as des trucs spéciaux à prendre ? Je crois qu'il faut des T-shirts à Charlie... Enfin, on a le temps ! »
Aujourd’hui était une journée un peu spéciale, aujourd’hui la jeune Williams sortait faire les magasins avec l’une de ses amies mais, pas n’importe laquelle : Bela. Les deux jeunes femmes se connaissaient depuis près de deux ans maintenant et elles s’entendaient toujours aussi bien. C’est grâce à Charlie d’ailleurs qu’elles s’étaient connues, l’une étudiait avec lui, l’autre l’attendait à la sortie du cours, c’est ainsi qu’elles firent connaissance avant de devenir amies. Et comment ne pas le devenir ?! Elles faisaient partie de la même confrérie, Esme’ et Charlie suivaient les mêmes cours depuis maintenant trois ans alors…Les deux demoiselles avaient tout prévu : sortie entre filles, shopping, déjeuner, encore shopping puis un petit café et tout ça dans la bonne humeur. Pour la journée, Bela avait laissé son fils avec son père, un petit tête-à-tête entre garçons leur ferait le plus grand bien et puis, Bela avait besoin de vêtements.
Esmeralda était chez elle à se préparer, il faisait beau aujourd’hui, elle avait donc opté pour une robe légère avec un petit gilet assortit au cas où le temps se rafraichirait. Et c’est tout en s’habillant que ses pensées la ramenèrent à quelques mois auparavant quand Bela était encore enceinte de Sid, la future maman était sur un petit nuage, ça se voyait à son regard, à sa façon d’être, à tout. Bela était comblée comme l’avait été Esme quelques années auparavant. Ce dernier souvenir de son bonheur à elle lui serra le cœur et elle secoua la tête pour tenter d’oublier cette époque- là où elle était elle-même enceinte d’une petite fille. Elle se souvenait que Duncan avait été aux anges en apprenant la nouvelle, il aurait été un père formidable, elle en était sûre. Sarah. Ils s’étaient mis d’accord pour l’appeler Sarah, elle aurait eu trois ans aujourd’hui mais, la vie en avait décidé autrement. Les larmes se mirent à couler le long de ses joues sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte et ce n’est qu’au bout de quelques minutes qu’elle le remarqua. Elle se dirigea vers la salle de bain pour se mouiller le visage, elle devait arrêter de penser à ça, elle devait arrêter de se faire du mal inutilement, y repenser ne changerait rien et puis, elle devait se concentrer sur autre chose : le présent et cette journée. Elle allait passer une très bonne journée en compagnie d’une très bonne amie et ce n’était pas en arrivant en retard avec une tête de déterrée qu’elle y arriverait. Elle termina de se préparer en vitesse, prit sa voiture et se dirigea vers le centre commercial où elles devaient se retrouver.
Bela arriva quelques minutes à peine après Esme’ avant d’enlacer cette dernière qui répondit joyeusement à cette étreinte. C’était ce qui était bien avec Bela, toujours là pour faire des câlins à tout le monde, n’importe quand, ce qui n’était pas pour déplaire à la jolie grecque. « Bela chérie, je suis contente de te voir…Tu as l’air d’être en pleine forme. » Elles se séparèrent avant qu’Esme ne reprenne. « Ca va et toi ? Et tes hommes comment vont-ils ? »
Les deux Sigma commencèrent leur séance shopping en se dirigeant vers l’un des nombreux magasins tout en parlant. Esmeralda sourit aux paroles de son amie avant de lui répondre avec une voix qu’elle se voulait taquine. « Des T-shirt pour Charlie ou pour la femme de Charlie ? » Elle éclata de rire suiivit de près par Mme Silver puis elles se lancèrent un regard complice avant de continuer. « Tu sais moi, il me faut toujours quelque chose mais, on verra sur place ! »
J'adorais ces journées. J'adorais voir Esme' également, alors les deux combinés, cela ne pouvait rendre que tout ce moment vraiment génial. J'aimais bien voir du génial et de la magie partout, certains me pensaient trop naïve, trop heureuse ou des conneries du genre. Non, ça s'appelle de l'optimisme. Je ne dis pas que j'ai eu la vie dure, mais je sais d'où je viens et j'ai pas fait que des choses faciles. Pour moi, le passé était le passé, on devait le laisser là où il était. Un peu comme les haches de guerre indienne, que si on déterre, soudainement, tout devient maudit. Comme dans Boy A, quand le passé de Jack – vu qu'il n'est plus Éric – ressurgit et que tout le monde ne le juge que par ça. Esmeralda pouvait avoir tué quelqu'un il y a je ne sais combien de temps, je m'en fichais. Celle qu'elle était maintenant était celle que je connaissais. Bien sur, des gens arrivent à s'aimer toute leur vie, peu importe les épreuves. J'admirais ces gens là. Quand je serais grand-mère et que mes petits-enfants, si j'en ai, croient toucher du parchemin quand ils me prennent les mains et que j'ai encore cette même alliance au doigt, alors je serais fière. Je pensais à ces épouses, les veuves de guerre, qui n'arrivaient pas à se défaire. Je comprenais pourquoi, même si c'était du passé, personne ne leur as jamais dit que c'était fini. C'est peut-être ça l'horreur, ne pas avoir eu le temps de profiter et pas avoir eu le temps de dire au revoir. Plus jeune, ado, j'avais pensé que mourir vite et jeune était le meilleur moyen. Le plus rapide, donc celui qui faisait le moins mal. Et récemment, j'avais réfléchi. Si jamais Charlie avait un accident, je n'aimerais pas ne pas pouvoir lui dire une dernière connerie, pour le faire sourire, rendre ça moins tragique, même si c'est clair que ça me fouetterait en l'air.
Lorsque j'avais Esme' dans les bras, je me demandais comment ne pouvait-on pas l'aimer ? Cette fille me faisait un peu penser à Dakota, dans ce côté rayonnant qu'elles avaient toutes les deux. On se sentait illuminées de bonheur, comme si elles irradiaient et ça réchauffait le cœur bordel. Le malheur nous faisait certes perdre notre temps, mais sans lui, on ne verrait pas la beauté des bons moments. Celui là en était un. Quelque chose de simple et pourtant singulier. Je ne faisais pas vraiment les magasins très souvent, parce que je me distrayais vite, sans doute du à mon hyper activité. J'avais envie de faire des câlins à tout le monde depuis la naissance de Sid, sans doute parce que je pouvais le faire. Honnêtement, j'ai perdu du poids en accouchant : le poids du bébé, au moins. Ce que je suis drôle, haha. Esmeralda devait être l'une des personnes les plus adorables au monde, la preuve, elle disait déjà des compliments adorables. Je lui fit une bise sur la joue alors qu'elle relâchait mon étreinte. Je me mis à rire. « Je tiens le coup, c'est assez dur avec Sid qui fait pas ces nuits, mais je suis heureuse avec eux, c'est le principal. Et puis j'ai jamais eu trop besoin de sommeil, je dormirais plus tard, j'ai des gens merveilleux avec qui je dois restée éveillée, toi par exemple. Je ferais des siestes un autre jour, j'ai plus important à faire ! » Je lui décrochais un immense sourire, j'étais ravie d'être là. « Et toi, comment vas-tu ma belle ? Je suis si heureuse qu'on ait pu se voir. J'ai l'impression que cela fait une éternité. » Nous commençâmes déjà notre route à travers le centre commercial quand je ne pus réprimer un sourire. « Bah de toute façon, je mets ces T-shirts quand j'ai la flemme de trouver des trucs, alors je fais d'une pierre deux coups. » Je suivis son rire. J'adorais entendre rire les gens. J'aimais bien voir les gens heureux en fait. Mais je ne voulais pas qu'Esmeralda hésite si elle avait besoin de moi, jamais. Mais elle me connaissait depuis assez longtemps pour savoir tout ça. Je la regardais avant de rire, encore une fois. « De toute façon, ça fait toujours ça. Tu viens sans avoir l'intention d'acheter des fois et tu repars avec des milliers de sacs. C'est juste dingue, même les trucs inutiles, sur le coup, t'en as presque besoin. Sauf que chez toi, tu te forces à trouver une utilité, t'as presque honte. » Je ris en me souvenant des vieilleries qui devaient trainer à Miami. Avec le déménagement, j'avais fait un bon tri dans mes affaires, il faut le dire. « Et toi alors, qu'est-ce que tu racontes ? » Je pris un truc dans un rayon au hasard, lâchant « bon dieu, ce que c'est immonde ! » Toujours délicate, la Bela, hein.
Accueil 
