Flash-Back

« Merde Salaun, faites attention un peu, ça vous changerait tiens ! Tiens, et aussi, arrêtez de vous mêler de la vie des autres, ça nous ferait à tous le plus grand bien, et en particulier à moi et à ma famille ! »
...

« Oh mais je pourrais vous accuser de tout et n'importe quoi au vu de toutes les conneries que vous pouvez faire depuis que vous avez quitté la France ! »
...

« C'est facile de juger les autres lorsqu'on ne possède pas toutes les cartes en main, n'est-ce pas Samuel ? Mais vous vous croyez plus fort parce qu'il semblerait que vous n'ayez rien à vous reprocher ? Mais qu'est-ce que vous croyez...tout le monde a des choses à se reprocher, et vous n'êtes certainement pas le dernier ! »
...

« Ça vous plait de me voir souffrir, n'est-ce pas ? Vous adorez ça en vérité ! Comme ce fameux jour où vous êtes arrivé à l'improviste chez moi, que vous m'avez prise dans vos bras ! Ça vous a plu ?! »
...

Fin Flash-Back

Samuel et Maria O’Berkeley avaient eu des mots durs l’un envers l’autre. Pourquoi ? A vrai dire Sam ne le savait même pas. Alors qu’il s’était retourné après parlés avec des élèves, il était rentré dans Maria et elle n’avait pas non plus fait attention apparemment. Seulement, elle avait commencé à lui crier dessus, comme ça, sans aucune raison apparente. Alors, il s’en était donné à cœur joie également. Seulement les propos de Maria lui revenaient en tête. Elle n’avait pas tort sur certaines choses, mais il ne voulait pas lui donner raison. Il avait beau reprendre tout ce qu’elle lui avait dit dans l’ordre, il ne comprenait pas certaines choses. Il ne voyant pas en quoi il se mêlait des affaires des autres. Il ne s’était jamais immiscé dans quoi que ce soit qui ne le concerne pas directement. Il ne voyait pas en quoi il avait fait des siennes dans les affaires et la vie de la jeune femme. Bon sur le coup des conneries faites depuis qu’il avait quitté la France, ça il pouvait le comprendre. Il avait eu une liaison avec une étudiante, il avait perdu son métier, il avait fait s’accumuler les factures et il faisait du strip tease. Il ne comprenait pas non plus pourquoi il aimait lui faire du mal. C’était même tout le contraire. Il appréciait vraiment la jeune femme et malgré tout ce qu’il avait dit, il l’aimait bien. Il la considérait vraiment comme une amie, mais finalement ça n’était plus du tout le cas. De plus, après tout ce qu’il avait dit, il l’avait embrassé pour la faire taire, mais pour ne pas non plus dire plus d’horreur et là il savait que son amitié était définitivement terminée.

Ce baiser était totalement stupide et il le savait parfaitement, seulement il l’avait fait et il ne pouvait pas revenir en arrière. Evidemment, il pouvait aller lui expliquer, mais il savait aussi que de son côté il ne ferait pas d’effort. Elle avait été claire, alors pour lui s’était terminé. Soupirant, Samuel regarda son piano. Il était assit devant depuis une heure, mais il n’arrivait pas à jouer. Après être partit, il était rentré chez lui directement et il pensait que jouer du piano l’aiderait, mais pas cette fois-ci. Se levant, il n’arrêtait pas de penser à tout ça. Il fallait qu’il trouve une façon d’arrêter ça, mais comment ? Allant faire un jogging, Samuel avait beau courir, rien n’y faisait. Rentrant chez lui, il alla prendre une douche. Assit sur son lit, une simple serviette autour de la taille, il se demandait ce qu’il allait bien pouvoir manger ce soir. Il n’était que 14h, mais il fallait qu’il pense à autre chose. Soupirant, il s’allongea sur son lit. Fermant les yeux, il essayait de penser à autre chose, quand il se souvint que le bal de promo était pour bientôt. Ouvrant les yeux, il se mit à sourire. Ulrika, c’était elle la solution à son problème. Elle était la seule qui lui permettait de voir ses journées haussées de couleurs et elle pourrait sans doute l’aider. De plus, avec l’altercation qu’il venait d’avoir avec Maria, il comptait bien partir cet été et aller enregistrer un album comme on le lui avait proposé. Alors, parler de ça avec Ulrika serait un plus, vu qu’elle connaissait beaucoup ce domaine. Passant un caleçon, un jean et un tee-shirt blanc, il alla mettre ses chaussures avant de foncer chez la jeune femme. Enfin foncer … Après avoir fermé la porte de sa maison et être entré dans sa voiture, il se rendait compte qu’il ne savait pas où habitait Ulrika. L’université ! Y allant, il fit en sorte de ne pas voir Maria et il alla au secrétariat. Expliquant à la secrétaire qu’il devait voir Ulrika pour des papiers importants pour l’année prochaine et à remplir rapidement, il pû avoir son adresse. Ce fut d’ailleurs bien plus facile qu’il ne l’avait pensé. Allant alors chez la jeune femme, il se gara devant le 714 Jewellery Street. Sortant de sa voiture et la fermant, il traversa la route pour aller sonner à la porte. Quand cette dernière s’ouvrit, il attendit bien que ça soit la violoniste et il la fixa dans les yeux.

J’ai besoin de m’envoyer en l’air et tu es la seule qui sait faire ça bien et dans les règles de l’art.

Rude journée pour Ulrika. De nombreuses répétitions et très peu de temps pour souffler. Elle eut beaucoup de peine à croire que le soir était enfin arrivé tant la journée lui avait semblé longue. Ce n’était pas tant le fait d’avoir joué durant des heures qui la fatiguait, mais plutôt le fait de devoirs passer d’innombrables coups de fil pour contenter toutes les personnes de l’orchestre. A croire qu’ils étaient encore plus portés sur les doléances et autres caprices qu’elle ne l’était de son côté. Ce n’était pas sans hâte qu’elle mit enfin un pied chez elle et pu prendre le temps de filer sous la douche, de se faire un en-cas roboratif et de se préparer pour l’étude des dernières partitions qui lui restait encore à explorer avant son prochain concert. En d’autres termes, elle s’apprêtait à passer une nuit blanche avec pour seul compagnon son violon, mais ses plans furent aussitôt perturbé par le fait que quelqu’un sonne à la porte d’entrée de son appartement privé. En guise de première réaction, Ulrika sursauta, sa concentration étant telle qu’elle avait comme quitté le monde des vivants pour celui de la musique, nettement plus spirituel. Sitôt après, elle s’était dirigée d’un pas presque assuré vers la porte d’entrée, qu’elle ouvrit pour découvrir le visage de Samuel avant d’arquer un sourcil face aux paroles incohérentes qu’il venait de lui envoyer en pleine figure. Disons simplement que son discours avait certainement beaucoup de sens à ses yeux, mais à ceux de la violoniste qui ne jurait que de notes de musique quelques minutes auparavant, la chose était nettement moins évidente. Elle ne mit pas trente secondes avant d’éclater de rire, se moquant volontairement de Samuel pour que sa libido baisse comme s’il avait subit une douche froide. « Bonsoir tout d’abord, ça le fait mieux, n’est-ce pas ? Entre avant qu’on te prenne pour un dingue échappé de l’asile. » Ulrika s’écarta de la porte d’entrée afin de lui laisser tout le loisir de pénétrer dans son environnement personnel. A aucun moment elle n’avait encore demandé comment il avait eu son adresse, alors qu’elle ne lui avait pas encore donnée. Elle comptait l’appeler prochainement, ou lui laisser un mot dans son casier afin qu’il l’ait pour le soir du bal, mais la chose n’était pas urgente au point qu’elle décide de s’y mettre dans la seconde. Bien au contraire. « Je peux savoir comment tu as eu mon adresse ? » Aucune brutalité, une simple question comme elle aurait pu en poser bien d’autres. « Puisque tu as besoin de te remettre, j’ai LA chose qu’il te faut. » Ulrika joua le jeu jusqu’au bout en esquissant un petit clin d’œil, pour finalement se diriger vers l’immense bar se trouvant au centre de son salon particulièrement ordonné. Il n’y avait que quatre partitions déposées sur la table basse, et son violon placé dans son écrin contre son canapé. La pièce était magnifique, du reste, surtout lorsque l’on était connaisseur et que l’on pouvait reconnaître le Stradivarius exposé dans un magnifique écrin contre le mur. Mais ce qui intéressait sûrement Samuel, c’est ce que l’ardente brunette avait en tête au juste. Rien de bien funeste et encore moins quelque chose ayant une connotation sexuelle, loin s’en faut : Elle s’était juste appliquée à lui servir un grand verre de soda, orné d’une rondelle de citron et de glace pilée dont elle s’était occupée un peu plus tôt dans la soirée. Elle ne revint vers lui qu’une fois la présentation terminée, lui déposant le verre accompagné d’un dessous sur la table basse. « Château Pepsi ! Désolée, Coca-Cola en rupture de stock, ce sera pour une prochaine fois… » Ulrika s’assit ensuite en face de lui, sur un fauteuil couleur écru particulièrement confortable, avant de lui sourire de manière presque amicale. « Bon, maintenant si tu me racontais l’urgence incommensurablement urgente ? »

Se changer les idées et parvenir à partir loin de son quotidien noir … seule Ulrika pouvait l’aider à y parvenir. C’est pour ça qu’il avait été jusqu’à l’université pour avoir son adresse et une fois face à elle, il lui parla directement de sexe. Après tout autant être direct avec elle, ça ne servait à rien de lui mentir. Déjà qu’il s’était dit qu’il ne la reverrait pas avant le bal. En effet, elle l’avait invité au début du mois à un concert qu’elle donnait et en l’honneur de son anniversaire, elle lui avait fait ce cadeau. Il avait été surprit, mais après leur entrevue, il avait décidé de ne pas la voir avant le bal. Seulement voilà, aujourd’hui, il avait besoin d’elle. C’était tellement con de penser et se dire ça qu’il se demandait comment elle pouvait l’aider, mais après tout, le sexe était une solution comme une autre. En l’entendant rire, il se demanda si elle n’allait pas directement lui claquer la porte au nez, mais bizarrement non. Elle le laissa entrer chez lui et il ne se fit pas prier. Regardant autour de lui, il devait avouer que c’était luxueux. En même temps, elle avait largement les moyens de se payer ce genre d’endroit, mais tout de même, il était assez surprit. Ecoutant alors la jeune femme, il tourna la tête vers elle.

La secrétaire de l’université a gobé le fait que tu n’avais pas remplit tous tes papiers pour la rentrée prochaine. Du coup il fallait faire au plus vite et je me suis dévoué pour venir directement chez toi, pour te les faire signer.

Puis, l’entendant dire qu’elle avait la chose qui lui fallait, il fronça un sourcil et haussa l’autre. Près à dire quelque chose en rapport avec les propos qu’il avait tenu quand elle avait ouvert la porte, il fut surprit de la voir se diriger vers le bar. Hum, apparemment pas de sexe pour lui. Qu’est-ce qui pourrait bien être meilleur que ça franchement ? La laissant faire, il regarda à nouveau autour de lui, avant que son regard ne soit attiré par les partitions et le violon. Avançant vers le salon, il entendit Ulrika parler à nouveau. L’écoutant, il ne pû s’empêcher d’esquisser un sourire.

Merci.

Assit, Samuel écouta à nouveau Ulrika parler et il soupira. A vrai dire, il n’avait pas envie de parler de ses problèmes.

Un Stradivarius ?

Il but une gorgée de sa boisson et regarda la jeune femme.

Mon fils a un Neolin.

En effet, Antoine avait toujours été très attiré par la musique, comme son père et il avait choisit le violon. Sam, lui en avait déjà joué, mais vraiment un tout petit peu. Il préférait le piano qu’il maitrisait beaucoup plus. Mais le violon n’était pas pour lui déplaire. Fixant la jeune femme, il comprit que malgré sa tentative de parler violons, elle voulait savoir la vérité sur sa venue chez elle.

Je suis allé à l’université pour vider mon casier et prendre toutes mes affaires, pour les ramener chez moi le temps des vacances. J’ai croisé des étudiants avec qui j’ai parlé et en partant, j’ai bousculé Maria O’Berkeley qui s’est mise à me crier dessus sans raison. Finalement on s’est emporté tout les deux et nous avons dit des choses qui ont dépassés nos pensées, avant que je …

Soupirant, il se passa les mains sur le visage.

Avant que je l’embrasse pour l’empêcher d’ajouter quoi que ce soit.

Attrapant son verre, il en but une bonne gorgée et reposa le verre avant de soupirer à nouveau.

Malgré tout ça je la considère encore comme une amie alors que je ne devrais pas et je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi je l’ai embrassé alors que je ne ressens absolument rien pour elle.

Bizarrement, Ulrika n’aurait jamais pu imaginer que Samuel reconnaîtrait la marque de son violon fétiche, instrument qu’elle n’utilisait qu’en de très rares occasions et qui avait une valeur sentimentale particulière. Elle ne parlait jamais des circonstances durant lesquelles elle avait acquis ce véritable objet d’art…En parler reviendrait à dire qu’elle pourrait devenir humaine l’espace de quelques instants, pleurer et faire tomber le masque de cruauté et de cynisme qu’elle mettait habituellement contre son beau visage métissé. Elle n’était pas encore suffisamment intime avec Samuel pour qu’elle lui raconte qu’elle n’avait jamais connu ses parents, ceux-ci l’ayant confiée à celle qui était sa mère adoptive aujourd’hui, avec pour seul objet d’eux ce stradivarius. Ulrika l’avait toujours exposé dans chaque chambre luxueuse qu’elle avait occupée, et il jonchait désormais l’un des murs principaux de son gigantesque loft. Pourtant, elle ne disait que rarement un mot dessus. C’était son petit jardin secret, la cerise de son gâteau dissimulé et dont elle n’avait pas la moindre envie d’évoquer les attraits pour l’instant. « Tu as un fils violoniste ? Une grande qualité. En effet, c’est bien un Stradivarius. Le bijou de tous les bijoux. » Ulrika n’en dit pas plus. Elle savait que Samuel saurait sûrement lire entre les lignes et embrayer sur tout à fait autre chose. Depuis qu’ils se connaissaient, ils incarnaient la parfaite image du chat et de la souris, sans jamais parvenir à déterminer qui était le chasseur et la proie…Mais ils savaient également où étaient les limites de l’autre. A aucun moment ils n’étaient allés trop loin, même lorsque leur guerre avait ouvertement été déclarée en pleine salle de cours du professeur. Aussi, Ulrika se contenta de l’écouter durant les quelques minutes qui suivirent, buvant en quelque sorte ses paroles, s’attardant sur chaque mot jusqu’à ce qu’elle manque de s’étrangler en avalant sa salive. Il avait embrassé Maria O’Berkeley, la directrice de l’université ?! C’était tellement soudain et inattendu que la demoiselle demeura braquée sur cette donnée en particulier. Le fait qu’il prétende après ne rien ressentir pour elle ne fut même pas assimilé par le cerveau de la demoiselle, et c’est à peine si elle se contrôla en serrant violemment ses poings. En un mot, Ulrika était en train de crever de jalousie. Si quelqu’un avait pointé le doigt sur ce fait pourtant indiscutable, l’ardente brunette aurait certainement tout nié en bloc. Seulement voilà, elle ne pouvait s’empêcher de fulminer de rage à la simple idée de savoir Samuel en train d’embrasser quelqu’un d’autre. Il n’était pourtant pas sa propriété, ils ne s’étaient promis aucun mont ni aucune merveille, mais Ulrika ne s’attendait pas à ce qu’il fasse étalage d’un tel évènement. Sans doute aurait-elle préféré qu’il se taise et la laisse imaginer qu’il ne venait que vers elle pour obtenir un peu d’attention…Ulrika se fourvoyait, et l’apprendre lui fit grand mal. C’était la première fois qu’elle recevait un tel coup de massue en pleine figure, et cette sensation était on ne peut plus désagréable. Pour un peu, elle aurait volontiers disparut dans un trou de souris afin de ne surtout pas avoir à avouer ce qui lui semblait être un sentiment de jalousie. « Tu devrais réfléchir avant d’agir, souvent, ça évite les erreurs de ce genre. Sérieusement, Samuel ! » Son ton était tellement sec et abrupt qu’elle s’en surprit elle-même. C’était une chance qu’elle ait un contrôle redoutablement impressionnant sur ses sentiments, sans quoi, elle n’aurait jamais pu se mettre à sourire juste après afin de cacher la vérité. Elle croisa ses mains ensemble avant de renchérir, sur un ton plus délicat : « Tu peux m’expliquer en quoi ce baiser a bien pu te pousser à vouloir t’envoyer en l’air juste après avec moi ? Ca pourrait devenir vexant... » La violoniste n’était pas totalement dupe. Elle se doutait bien qu’il devait apprécier sa compagnie, donnée sans condition et sans fioriture, sans quoi, ce ne serait pas vers elle qu’il se serait tourné. Mais quelque part, elle aussi avait besoin de l’entendre. « Tu peux rester là cette nuit si tu le désires, au fait. Il y a de la place ici, et ça t’empêchera d’aller jouer les serial kisseur. »

Le piano était l’instrument fétiche de Samuel et il avait vu qu’il y en avait un également chez Ulrika. Evidemment l’envie d’en jouer était présente, mais il ne se permettrait pas de le faire. Il savait lui que si une personne touchait à son piano, cette personne périrait dans les flammes de l’enfer. Non, ça n’était pas trop, c’était exactement la vérité pure et simple. Toucher à ses instruments de musique et surtout à son piano s’était se condamner à mort. Souriant à l’air surprit de la jeune femme, il la fixa dans les yeux. Il ne répondit pas verbalement, mais hocha la tête positivement. Puis, il expliqua à la jeune femme le pourquoi de sa visite. Elle venait de le lui demander et bizarrement, il ne voyait pas pourquoi il ne dirait rien et encore moins pourquoi il cacherait quoi que ce soit. Il parla donc de sa dispute avec Maria et surtout du fait qu’il l’avait embrassé pour la faire taire et pour rien d’autre. Il fut surprit alors du ton que la jeune femme employa et il fronça les sourcils. Il l’a vu alors assez tendu et il ne comprit pas le pourquoi de ce comportement. Il avait dit quelque chose de mal ? Bon d’accord, elle venait de lui faire comprendre qu’il aurait dû réfléchir au lieu d’agir.

Tu ne disais pas ça quand nous étions sous la même douche.

Il se mit à sourire en coin. En effet, elle lui avait dit qu’il parlait et qu’il pensait trop et qu’il devait agir plus. Sur ce coup là, elle ne pouvait pas dire qu’il avait mal fait les choses. Seulement à cet instant précis, il ne pensa pas une seule seconde que ça puisse toucher l’étudiante. Après tout, comme elle le pensait si bien, ils ne s’étaient rien promit. De plus avec son boulot au club de strip tease lui faisait embrassé un grand nombre de femmes et il couchait également avec elles, alors où était le problème ? Ulrika se doutait bien de tout ça, donc Samuel ne voyait pas pourquoi elle réagissait aussi durement, mais il n’en tint pas compte plus longtemps et il écouta la jeune femme parler. Fixant Ulrika, il ne dit rien sur le moment, mais il continua tout de même de l’écouter avant de répondre, très sérieusement.

Ca ne doit pas te vexer, ça serait même le contraire. Après cette dispute et ce baiser totalement stupide, je n’arrivais pas à me calmer et je savais que toi tu y parviendrais.

Fronçant les sourcils, il baissa les yeux quelques secondes. Puis, les levant vers la jeune femme, il se reprit et soupira doucement.

Ca te dérangerais que je joue les serial kisseur ?

Souriant, il continua de la fixer dans les yeux.

En tout cas je ne sais pas ce qui m’a prit et ça fait de moi un connard finit, mais bon ça ne changera pas de d’habitude.

Soupirant, il se passa les mains sur le visage. Son humeur n’était plus aussi joyeuse que quelques secondes auparavant quand il taquinait la jeune femme.

Merci pour ta proposition, mais il vaut mieux que je rentre et puis tu sembles avoir pas mal de travail.

Cependant sa proposition de rester était tentante et en se levant du canapé, son regard accrocha le piano. Finalement, il ne demanda pas la permission à la jeune femme et il alla s’installer face à l’instrument. Fixant les touches, il commença à jouer, doucement et finalement, il se mit à chanter.



Cette chanson était tout ce qu’il ressentait depuis un certain temps et la chanter lui faisait prendre conscience qu’il avait besoin d’aide. Il n’avait personne sur qui compter, même pas ses enfants. Antoine était totalement indépendant, il n’avait que rarement besoin de lui et Lucie passait plus de temps avec sa mère. Alors il était véritablement seul et sa vie en France lui manquait horriblement. Là-bas, il avait était souvent malheureux, mais il ne pouvait s’empêcher de penser aux moments heureux et il ne voulait retenir que ça. Seulement avec cette chanson, il finit par appuyer sur la dernière touche et il fronça les sourcils.

Je veux bien rester chez toi ce soir.

Il se rendait compte qu’en effet malgré le fait de s’humilier, de s’envoyer balader, Ulrika était son seul repère et quelque part même s’il en était heureux, ça lui fichait la trouille.

« Mais moi c’est différent. C’est mon quotidien d’être insupportable. » Effectivement, Ulrika ne s’était pas plains du comportement de Samuel lors de leur douche commune, et encore heureux ! Mais là ce n’était pas la même chose. Ce baiser, il ne l’avait pas partagé avec elle mais avec Maria, cette directrice dont tout le monde chantait les louanges et qui visiblement avait des travers on ne peut plus humains. La jalousie de la jolie allemande n’allait pas jusqu’à la faire haïr cette femme plus âgée qu’elle, au contraire, mais elle ne pouvait s’empêcher de l’envier : Elle avait reçu ce « cadeau » et ce même sans l’avoir désiré au préalable. Ulrika, il avait fallut qu’elle bataille presque comme une folle pour attirer l’attention de Samuel. En définitive, les rôles étaient considérables alternés et il n’y avait plus de vengeance qui tienne, à moins que l’on prenne pour exemple le fait qu’elle l’ait pratiquement obligé à l’accompagner au bal de fin d’année. Ulrika était prête à lui rétorquer autre chose lorsqu’il lui avoua que c’était vers elle qu’il était venu pour calmer ce trouble, cette colère et cette détresse qui était la sienne. A aucun moment elle n’avait vue la chose sous cet angle : Au départ, il avait frappé à sa porte, l’avait dérangée en plein entraînement musical pour mieux lui demander de s’épuiser en couchant avec lui…Belle alternative, n’est-ce pas ? Mais c’était un coup à se rendre compte qu’elle était tout aussi incapable que lui de voir plus loin que le bout de son nez. Elle finit donc par laisser échapper un petit rire, surtout après la question qu’il venait de lui poser, avant d’ajouter d’un ton amusé : « Dommage, je ne suis pas Maria…Bête hein ? Tu ne peux donc pas jouer les serial kisseurs. Sinon, ce serait tricher. » Mais Ulrika perdit brusquement son sourire lorsqu’elle sentit à nouveau la détresse de Samuel revenir au galop. C’était ce sentiment odieux qui l’empêchait d’avancer et d’accepter une proposition tout ce qu’il y a de plus honnête : Passer la nuit ici plutôt que de broyer du noir dans son coin, n’était-ce pas plus intelligent ? Au lieu de cela, il prenait une fausse bonne raison, celle du travail de la jolie violoniste, travail qu’elle pourrait tout aussi bien terminer le lendemain matin, pour la simple et bonne raison qu’elle était sur le point de terminer. Quelque part, cela lui faisait mal au cœur de ne pas avoir pu le détendre de manière plus véridique. Par principe, elle n’avait aucunement l’intention de coucher avec lui…Le faire reviendrait à dire qu’elle n’était rien d’autre qu’un passe temps pour lui, un corps parmi tant d’autres sans pouvoir aller jusqu’au bout de sa réflexion : Ulrika souhaitait savoir s’il y avait quelque chose de réel entre eux. Ne serait-ce qu’une petite étincelle pour laquelle il lui faudrait batailler et s’ouvrir. Et oui…La volcanique brunette n’était plus cette vengeresse revêtant un manteau de Diane, mais plutôt une jeune demoiselle sans arrêt esseulée souhaitant plus que tout trouver un rien de stabilité, quitte à ce que cette joie ne lui soit accordée que de manière temporaire. « Quel changement d’avis radical ! » s’exclama-t-elle après avoir été émue bien davantage que ce qu’elle pensait au départ. Au lieu de dire de manière explicite qu’elle était ravie qu’il accepte finalement sa proposition, Ulrika s’était simplement exclamée, avant de s’avancer et de laisser une larme couler le long de sa joue. C’était bien la première fois qu’elle se permettait d’être aussi humaine, surtout en présence de Samuel. Il était nettement plus confortable et simple qu’elle reste cette femme froide, glaciale même, à qui l’on ne s’attache pas, que l’on hait facilement ou que l’on adule au contraire, sans jamais connaître la vraie identité de son âme. Ulrika n’osa pas toucher Samuel, évidemment…Peut-être était-il trop tôt pour s’accorder de grandes effusions sentimentales, mais cette expression douce qu’elle affichait, dénuée de toute pitié, était bien la preuve qu’elle ne se fichait pas de ce qu’il pouvait bien ressentir, et que le message qu’il avait fait passer dans cette chanson merveilleuse qu’il venait de chanter n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde. « Tu n’es pas vraiment tout seul. C’est une maigre consolation c’est vrai, mais moi je ne m’en fiche pas. » Alors qu’elle avait décidé de ne surtout pas faire d’effusion qu’elle n’aurait pas pu contrôler, Ulrika s’approcha peu à peu afin de le prendre tendrement dans ses bras. Un changement si radical que cela aurait pu donner le tournis à n’importe qui…Et, sans un mot de plus, Ulrika s’empara de ses mains pour le conduire à sa chambre. Aucune arrière pensée, juste la preuve accompagnant ses dires : Elle ne s’en moquait pas le moins du monde, et tandis qu’elle l’incitait à s’allonger avec elle, Ulrika poursuivit son étreinte. Elle s’approcha peu à peu afin qu’il puisse blottir sa tête contre sa poitrine, et ainsi dormir rassuré, comme protégé, au rythme des battements de son cœur. « Je ne m’en fiche pas. » Le travail pouvait bien attendre. Pour la première fois de sa vie, Ulrika avait l’impression d’être utile à autre chose et que la musique passait au second plan.

Souriant simplement aux propos de la jeune femme, il n’ajouta rien. Il devait bien avouer qu’elle pouvait être insupportable, mais quelque part il aimait ça. Même s’il était plus souvent irrité par la jeune femme, il aimait passer du temps avec elle. Pour preuve, il était là aujourd’hui, tout simplement parce qu’il avait une totale confiance en elle, chose dont il avait vraiment peur. Ca faisait très longtemps qu’il n’avait plus compté sur personne et quand il l’avait fait, il avait été déçu. Alors, aujourd’hui, il tentait de se dire qu’avec Ulrika ça serait pareil. Mais au fond de son esprit, il avait cette part de lui qui pensait qu’il pouvait lui faire confiance. Avouant donc à la jeune femme qu’il était venu la voir pour finalement autre chose que le sexe, il tenta de changer de sujet, partant sur l’humour et il esquissa un sourire aux propos de la violoniste.

Dommage.

Faisant une moue triste, il refusa finalement l’offre de la jeune femme qui était de rester là cette nuit. Seulement, alors qu’il se levait, il alla vers le piano. Commençant à jouer et chanter, il fit raisonner la dernière note, mais n’osa pas tourner la tête vers la jeune femme. Il accepta cependant de rester avec elle ce soir et il ne dit absolument rien à ses propos. A vrai dire, il avait pensé qu’elle l’aurait fichue dehors, mais ça ne fut pas le cas. Ce fut même d’ailleurs tout le contraire. Entendant des bruits de pas, il resta la tête baissée vers les touches du piano et il écouta les propos de la jeune femme. Fronçant les sourcils, il fut surprit parce qu’il venait d’entendre, mais il n’osa toujours pas la regarder. Mais le pire fut sans doute quand elle le prit dans ses bras. Alors là, il ne savait pas du tout comment réagir. Il ne s’était pas crispé et il ne l’avait pas repoussé. Il avait juste apprécié l’étreinte de la jeune femme. Sentant les mains de la jeune femme sur les siennes, il releva finalement les yeux et la vit qui se retournait. La suivant, il comprit où ils allaient et il se demanda si c’était vraiment une bonne idée. Se laissant tout de même faire, il la regarda et vit qu’une larme avait coulé sur sa joue. Il ne dit rien à cela et se laissa à nouveau faire. Se retrouvant allongé, il soupira d’aise quand la jeune femme le laissa venir contre elle. Passant un bras autour d’elle, il resta là et ferma les yeux. Il se demandait comment il en était arrivé à se retrouver aussi mal. Lui qui avait pensé toucher le fond quand Caroll l’avait laissé tomber. Finalement aujourd’hui c’était encore pire. Il se mettait tout seul dans de drôles de situation dans lesquelles il n’arrivait pas se défaire. Ouvrant les yeux, il se redressa un peu et fixa la jeune femme dans les yeux. Posant sa main sur la joue de la jeune femme, il y passa son pouce pour enlever la larme, mais surtout la trace qu’avait laissé cette dernière.

Merci.

La fixant encore quelques secondes, il hésita à dire autre chose. Mais, il préféra se taire et il reposa sa tête sur la poitrine de la jeune femme. Fermant à nouveau les yeux, il se laissa aller à écouter les battements du cœur de sa partenaire, avant de finalement s’endormir paisiblement. Ca faisait bien longtemps qu’il n’avait pas passé une nuit tranquille. Une nuit sans rêves et sans cauchemars. Une nuit simple et il soupira doucement. Ouvrant les yeux, il bailla et soupira à nouveau. C’est alors qu’il se rendit compte qu’il n’était pas dans sa chambre. Fronçant les sourcils, il regarda autour de lui avant de tourner la tête et de voir Ulrika. A côté de lui ? Non, contre lui. Il se souvint alors de ce qui s’était passé la veille et il fixa la jeune femme. Elle avait été là pour lui et elle n’avait rien demandé en échange. Esquissant un sourire, il resta la regarder. Il savait qu’il pourrait jouer les indifférents et ça serait bien plus simple, mais il n’en avait pas envie. Enfin ça c’était dans son esprit, parce que quand il vit Ulrika se réveiller dans ses bras et le fixer, il sourit.

Je savais que tu ne pouvais pas te passer de mon corps.

Bravo, bien joué Samuel. Il savait lui-même qu’elle avait été agréable avec lui et qu’il aurait plutôt dû la remercier à nouveau, mais il avait cette tendance à se renfermer, encore plus quand une personne qu’il apprécie vraiment reste près de lui.

Une nuit paisible…Cela faisait bien longtemps aussi qu’Ulrika ne s’était plus endormie sans craindre de faire des cauchemars atroces. Sans doute la présence de Samuel y était-elle pour beaucoup, car elle ne se réveilla pas une fois et ne poussa pas le moindre hurlement. Ulrika était pratiquement prête à dire qu’il s’agissait là de son premier sommeil paisible depuis des années, mais alors qu’elle ouvrait un œil encore endormi et fit face à Samuel, elle ne pu s’empêcher de déchanter très légèrement : La réflexion qu’il lui fit au réveil ne pu l’empêcher de grimacer. Oh, elle savait que ce ne serait pas simple entre eux, surtout après cet accès de douceur soudain et inattendu. Ulrika n’avait en rien prémédité ce qui s’était passé…Cela s’était passé, point final. Elle arqua donc un sourcil, tout en se relevant et en s’étirant avec aise sur son lit. « T’es vraiment pas croyable ! » Aucune réelle violence dans ses propos, et ce bien qu’elle se permit de lever les yeux au ciel. Certes, elle ne s’était pas attendue à ce qu’il lui apporte le petit déjeuner au lit avec une rose rouge pour couronner le tout…Mais de là à faire preuve d’ironie dans un moment pareil, c’était proprement décourageant ! Elle soupira donc violemment avant de passer nerveusement une main contre sa nuque. S’il ne l’avait pas « agressée » de la sorte au réveil, sans doute Ulrika aurait-elle était de bien meilleure humeur…Mais s’il y avait bien quelque chose qu’elle ne pouvait supporter, c’était d’être ainsi traitée alors qu’elle lui avait tout de même offert une nuit paisible on ne peut plus méritée. « On ne t’as jamais dit que tu étais un handicapé du sentiment quand tu t’y mettais ? » Ce n’était pas son genre de faire preuve d’une franchise aussi brutale en la matière, mais il l’avait bien cherché. Ulrika n’hésita pas à se lever de son lit, tout en s’étirant encore, murmurant entre ses dents qu’elle avait bien besoin d’un café. A aucun moment elle ne lui demanda quoi que ce soit en échange, ou en guise de réparation…Avait-elle soudainement changé de comportement ou avait-elle toujours été ainsi, en cachant ses véritables réflexes ? Nul ne saurait le dire, hormis elle. Mais bien qu’elle ait été à la hauteur de sa réputation de lady la veille au soir, Ulrika ne prononça pas le moindre mot en quittant la chambre et en se dirigeant vers la cuisine pour se préparer le fameux café dont son organisme avait tant besoin pour se réveiller. Ce n’était qu’après avoir préparé ce qui s’appelait un plateau de roi qu’elle se rendit à nouveau dans la chambre, l’air presque sévère. « Assis ! » Il était hors de question qu’il quitte cet appartement tant qu’elle n’aurait pas eu certaines explications. Ulrika était comme n’importe quel être humain au monde, elle avait parfois besoin qu’on lui mette les points sur les i afin de tourner d’éventuelles pages et de pouvoir ainsi avancer. Elle tendit cependant, au préalable, une tasse remplie de café ainsi qu’un petit sucrier avant de proposer croissants, pains au chocolat et autres douceurs qu’elle avait achetées la veille sans savoir qu’elle allait recevoir du monde. Si elle s’écoutait, Ulrika ne mangerait jamais et ne goûterait que les nourritures intellectuelles, pour peu que celles-ci aient un rapport avec son violon bien aimé…Mais Samuel était présent, et forcément, les efforts allaient avec. « Pourquoi être venu à moi et freiner juste après les quatre fers ? On a dormit ensemble, voilà tout. Je ne vois pas où est le problème. » Ulrika haussa les épaules d’un air purement absent avant de prendre une longue gorgée de café bien chaud. La présence du liquide caféiné dans sa gorge lui fit un bien indescriptible, surtout après avoir été crispée par la remarque de Samuel. « C’est pas comme si je t’avais demandé en mariage ou que je t’avais énoncé que j'allais te donner un héritier, non ? Pourquoi faire preuve d’ironie alors ? Tu sais très bien que si j’avais voulu te faire sournoisement payer quelque chose, tu serais déjà à terre. Je n’ai pas pour habitude d’attendre et en générale, la vengeance est un plat qui se mange bouillant chez moi. Quelles sont tes craintes alors ? Tu penses que je vais te mordre, te massacrer ? Tu côtoies peut-être des midinettes n’ayant pas d’autres ambitions dans leurs vies mais j’ai passé l’âge, ne t’en déplaises. Je ne suis pas n’importe quelle femme, ou du moins c’est ce qu’il me semble. Et, évidemment…Si tu me compares à l’autre étudiante, ça ne va pas le faire du tout ! Je ne suis pas elle, et je ne veux pas l’être. Pourquoi ne pas accepter de que de temps en temps, quelqu’un ait envie de te tendre la main juste parce que ça lui fait plaisir ? Tu m’as bien entendue. Je n’ai pas de regret, malgré tout ce qu’on a souvent pris le soin de s’envoyer en pleine poire. Si ça te mets mal à l’aise, et bien la porte est grande ouverte…Mais je ne te connais pas de vraie raison de partir. Si tu es seul, au moins au temps que moi, la compagnie devrait t’attirer même si celle-ci est pénible, arrogante et très fortement orgueilleuse quand elle s’y met. Nul n’est parfait non ? Allez, bois ça va te détendre. Il ne faut pas être constipé comme ça. »

Un simple « bonjour » aurait sana aucun doute était mieux vu que sa remarque. Seulement il n’y parvenait pas et il préférait encore l’éloigner de lui. Déjà qu’il était dangereux pour lui-même alors il imaginait que c’était pire pour les autres. Il avait pourtant son sourire en coin et il le perdit bien vite. A vrai dire dès qu’elle se décolla de lui. Il se rendit encore plus compte qu’il n’aurait pas dû lui dire ça, mais ça avait été plus fort que lui. Pas d’attachement, c’était ce qu’il voulait, même s’il n’avait qu’une envie, c’était d’embrasser la jeune femme et de lui dire à quel point elle était importante à ses yeux. Seulement, il ne pouvait pas faire et dire ça. Il préféra donc se taire et ne fit que la regarder. Elle s’étirait tranquillement et il se renferma alors quand elle reprit la parole. Il fronça les sourcils et baissa les yeux. Elle touchait à chaque fois juste et ça lui faisait encore plus peur. Comment pouvait-elle toucher juste à chaque fois. Soupirant doucement, il la regarda sortir de la chambre. Il resta allongé et passa un bras sous sa tête. Que devait-il faire ? Sûrement pas des excuses, ça il ne sentait pas prêt à le faire. Fixant le plafond, il essayait de trouver quelle serait la meilleure chose à faire, mais il ne trouvait pas. Pas d’excuse, donc il ferait mieux de partir tout de suite. Il n’avait même pas vu que les minutes avaient filées et alors qu’il se mettait debout, il vit Ulrika entrer à nouveau dans la chambre et lui ordonner de s’asseoir. Sans chercher à comprendre, il le fit sur le champ. Il se retrouva d’ailleurs surprit de l’avoir fait aussi rapidement. Pourtant, il ne dit rien et sentit l’odeur du café. Tournant la tête, il regarda le plateau qu’elle avait préparé et il s’allongea à nouveau sur le lit. Prenant alors la tasse de café qu’elle lui tendait, il ne dit rien et en but une gorgée. Il n’avait pas besoin de sucre. Il préférait son café noir et sans sucre. D’ailleurs celui qu’il était en train de boire était bon.

Seulement, il sentit qu’il eu du mal à passer avec la phrase que venait de prononcer la jeune femme. Ne sachant pas quoi répondre, il l’écouta à nouveau parler et là ce fut pire que tout pour lui. Bon d’accord, heureusement pas de mariage, ni d’héritier. D’ailleurs à son âge, il n’avait plus envie de penser à aucun des deux. Le mariage il l’avait eu une fois, avec la mère d’Antoine. Seulement, il avait perdue sa femme et il avait alors pensé que l’idée du mariage n’était pus la bienvenue dans sa vie. Pour l’héritier, il n’avait jamais imaginé avoir un autre enfant. Il avait Antoine, Lucie, Nelligan, Ambre et Abby. Deux garçons, deux filles, parfait pour lui et il n’en demandait pas plus. De plus il ne se voyait pas avoir un autre enfant, parce que quand le gamin aurait la vingtaine, lui en aurait soixante dix et il ne se voyait pas du jouer les pères avec un adolescent de vingt ans qui lui ferait ravaler son dentier. L’écoutant, il ne fit que regarder son café. Il le tourna dans sa tasse, sans parler et il en but une gorgée avant de lever les yeux vers elle.

Tu l’as dit toi-même, tu n’es pas n’importe quelle femme.

Fixant l’étudiante dans les yeux, il soupira doucement. En effet, elle n’était pas n’importe qui et cette peur surgissait à nouveau en lui. Il n’arrivait plus à la regarder et buvant à nouveau de son café, il vit une armoire.

Tu as trouvé ta tenue pour le bal ?

Relevant doucement les yeux vers la jeune femme, il voulait lui faire comprendre qu’il ne voulait pas parler de ce qui venait de se passer. En plus, parler du bal pourrait peut-être les détendre, en tout cas, il espérait que ça le détendrait lui, parce que là il se sentait réellement mal à l’aise.