La nuit était tombé depuis peu sur San Francisco, faute à l'hiver, le froid glacial s'était emparé de la ville. Patiemment le jeune homme attendait dans le salon, assis dans un des fauteuils, d'ici quelques minutes Lia serait là devant sa porte comme il le lui avait demander. L'attitude et le caractère de Thomas ne le rendait pas forcément très évident à vivre, il en était bien conscient, et était aussi bien conscient du fait que Lia puisse en avoir marre... Mais lui aussi en avait assez, assez de voir cette histoire trainer, être attaché à une même fille pendant un peu plus d'un an lui était très peu familier, bien qu'au début on n'aurait pas vraiment pu parler d'attachement compte tenue du fait que leur histoire n'était qu'une histoire de cul, bien que fort agréable il n'y avait aucun attachement, aucun sentiment. Aujourd'hui les choses avaient changé, après en avoir parler à quelques rares amis, Thomas en était venu au fait que les choses avaient bien changer parce qu'il avait bien commis l'erreur de sa vie, se laisser attendrir par le beau sourire de la demoiselle, et craquer son regard de braise... Le français éprouvait aujourd'hui de vrais sentiments pour elle, chose inconnu pour lui, chose qu'il aurait nettement plus apprécier si seulement ces sentiments étaient partagés, si seulement il avait pu l'approcher, la toucher, l'apprécier, l'aimer librement. Pour une première, celle ci était loin d'être agréable, tout ce qu'il en avait entendu dire s'avérait pour son cas être totalement faux, on lui aurait mentis ? L'amour ne transporte pas les gens sur un petit nuage, oh non, l'amour fait souffrir, et se voir repousser comme semblait le faire Lia malgré elle sans doute, était plus douloureux que tout ce qu'il avait pu subir depuis la séparation de ses parents. Et puis tout était flou, tout était bizarre, au fond Thomas ne désirais qu'une chose que toutes ces sensations, tous ces sentiments nouveaux disparaissent, car il avait toujours cette impression au fond que elle et lui n'était pas fait pour être ensemble, cette terrible peur de l'engagement, cette hantise tenace de la déception. Ce soir Lia viendrait le voir, il la saluerait comme il aurait salué une simple amie, il l'inviterait à entrer, ils s'installeraient dans le salon comme de simple ami, ils mettraient les choses à plat, et mettraient surtout un terme à ce manège qui finalement le faisait plus souffrir que le faire se sentir bien. Et il reprendrait sa vie ordinaire comme s'il n'était jamais rien arriver, comme s'il n'avait rien éprouver pour la jeune femme, ce ne devait pas être si difficile à faire... de l'oublier. A trop penser, Thomas n'avait pas réaliser le temps passer assis dans ce fauteuil en pleine méditation, cela faisait quasiment deux heures qu'il était rester en plein silence, le regard souvent vide comme endormis les yeux ouvert, c'était fatiguant de méditer sur ses sentiments, et c'était surtout une très belle prise de tête. N'ayant pas vu le temps passé, il n'avait pas non plus réaliser que la nuit était tombé, qu'il était maintenant 19h59 et qu'il était rester plongé dans le noir quasi complet depuis un moment. Ses yeux resté si longtemps dans la pénombre eurent beaucoup de mal à apprécier la lumière qu'il venait d'allumer à l'aide de la télécommande, les agressaient pas la même occasion qu'elle redonnait un peu de vie à cette appartement froid.

Aussitôt, Thomas se redressa, direction l'ordinateur qu'il brancha rapidement sur sa chaine hifi. Le jeune français démarra une playlist de musique plutôt douce, reposante et calme, ce dont il avait besoin en vue du rendez-vous qu'il finalement appréhendait. Lia n'était pas du genre à être en retard, du moins ce soir si elle l'était cela voulait simplement dire qu'elle souhaitait le faire mijoter un peu plus avant « le rendez-vous ». Lui en voulait-elle pour son attitude de ce matin ? Le dernier regard qu'il lui avait lancer, lui avait permis de voir sa réaction. La jeune femme n'avait pas décroché un peu, restée bouche bée, il n'en revenait surement pas de son changement d'attitude. Peut-être le dirait-on lunatique, oh oui, toujours est-il qu'au moins Lia aura su l'apprécier -ou non- sous toute ses facettes. Elle lui en voulait surement, d'ailleurs durant toutes la matinée, ses cours magistraux ne l'ayant pas captiver, il s'en était vraiment voulu de pas avoir su maitriser son excès, on pouvait parler de véritable excès oui, de caprice. Comment serait-elle ce soir ? Si douce et compréhensive que ce matin, ou bien aussi dure qu'elle avait pu l'être à Paris, deux mois plus tôt ? Ce qu'il espérait tout de fois, c'est qu'à l'issu de leur nouvelle rencontre, il en serait finis pour lui de penser voire d'espérer, une quelconque histoire avec elle. Qu'elle lui fasse mal qui à l'en dégouté pour le voir s'éloigner, oh oui... La haine était surement le meilleur remède à l'amour ! Il soupira longuement, c'était horrible à la fois de se dire qu'il n'avait encore jusque là aimer, et surtout tenir un discours pareil pour une première fois... c'était dégueulasse, peut-être n'était-il sans doute pas encore prêt pour ces choses là ? Encore trop immature pour vivre cette histoire qui cependant il l'espérait s'approchait un peu plus... Au fond il le savait, Lia était surement la bonne oui, celle qui souhaitait aimer, aimer tant et tant qu'il en mourrait pour elle. Mais pas aujourd'hui, ni pas demain... Dans longtemps surement....

La sonnerie de la porte retentit. La voilà, elle était là et à l'heure. Quittant des yeux l'écran de son ordinateur qu'il ne fixait déjà plus vraiment, Thomas reportait doucement son attention sur sa porte d'entrée. Elle était dernière cette porte, Lia. Après un léger temps d'hésitation, Thomas se bougea enfin. Il traversa à grande enjambée le salon puis l'entrée, abaissant ensuite lentement la poignée de la dite porte, il découvrit Lia comme pour la première fois, le regard illuminé et pétillant, elle était radieuse... « -Bonsoir Lia... », ouvrant un peu plus la porte pour la laisser entrer, il lui indiqua le salon. Ils auraient toute la soirée, voire la nuit pour s'expliquer, pourvu seulement qu'il ne craque pas. Elle était si belle, et douce..

Durant tout le long de la journée, Thomas n'avait cessé d'imaginer à ce à quoi pourrait ressembler la soirée qu'ils allaient passé ensemble. Si le jeune français avait bien prit la peine d'inviter sa camarade chez lui en début de soirée, il espérait bien pouvoir profiter ensemble de cette soirée en guise de retrouvailles... ils avaient tant de chose à se dire après tout, cela prendrait beaucoup de temps, et puis qui sait peut-être que la soirée se prolongerait... Chassant ses idées quelque peu déplacés, presque gêné d'oser imaginer ce genre de chose vis-à-vis d'elle, Lia, le jeune homme partit se fondre dans la masse de travail qu'il avait à rattraper, ceci lui occuperait l'esprit un bon moment jusqu'à sa venue au moins, et l'empêcherait de penser à « autre chose ». C'était peut-être étonnant de sa part oui, même surprenant, voire impensable, Thomas se surprenait lui-même de se montrer si respectueux envers la jeune femme. Elle pouvait d'ailleurs l'en remercier presque d'avoir autant d'estime pour elle -non, ce n'était pas pousser comme réflexion-, mais il se sentait pousser à la mettre sur ce piédestal : Lia n'était une femme comme les autres.


Lorsqu'il eut ouvert la porte, Thomas s'était efforcé d'être le plus accueillant et chaleureux possible malgré cette espèce de boule qu'il avait au ventre, lui tordant les entrailles. Lui adressant un charmant sourire, en oubliant cette sensation étrange, il restait cependant très préoccupé, cela ce voyait-il sur son visage ? Pour tout avouer, le Français ne voulait tout simplement pas à admettre que cette soirée il la redoutait vraiment. Oui, cette soirée serait décisive et permettrait de décider de la tournure que prendrait leur relation ensuite... Il était évident qu'entre Lia et Thomas, il y avait quelque chose qui pourrait mûrir, grandir et évoluer avec le temps, s'ils avaient cette volonté de laisser le temps faire les choses, seule celle-ci était encore à estimer. Pour sa part, Thomas était très curieux d'en connaître plus sur ce chemin qu'il espérait prendre, ce chemin qu'il espérait surtout emprunter avec elle si elle en avait envie, en avait surtout la volonté puisqu'il était évident aussi que ce chemin serait sûrement tortueux, escarpé, parfois presque impraticable, mais s'ils le voulaient vraiment... ils le pourraient. Cet après-midi de rattrapage s'était avéré être en fin de compte un bilan de la « situation ». A peine l'avait-elle saluer brièvement d'ailleurs -il ne pouvait s'empêcher de le faire remarquer par une légère moue-, Lia s'était aussitôt empressée de poursuivre en s'excusant généreusement d'être « accompagner ». En effet, la jeune femme s'était bien gardée de le tenir au courant de ce petit détail avant de venir. Derrière les jambes de Lia un petit bout de chou se tenait caché, lui faisait-il peur ? Et puis, qu'avait-il à le regarder ainsi ? C'en était presque gênant à dire vrai. Finalement, ses prières ne seraient pas exhausser ce soir, il se doutait bien que la présence du petit Shown nuirait assurément à la tournure qu'aurait pu prendre la soirée. Obnubiler par cette petite chose aux bonnes joues toutes rose, qui serait étroitement la jambe de sa maman entre ses petits bras, Thomas était resté silencieux, curieux mais surtout très méfiant. Il se surprit même à jalouser le petit bonhomme de se tenir si proche de... Lia. Ridicule, tout à fait ridicule, n'importe quoi. Remarquant le silence qui s'était installé, il prit conscience du fait que c'était sûrement à lui de parler maintenant, il fallait répondre quelque chose... n'importe quoi, mais quelque chose. « -Tu veux boire quelque chose? », dit-il précipitamment en relevant son visage vers sa camarade, question un peu bancale sachant que cette dernière n'eut pas encore prit le temps de poser bagage ni d'ôter son vêtement et celui du garçonnet. Lui faisait signe d'entrer dans le salon, il tentait tout en la fixant longuement de remettre en autre les bribes de conversation qu'il avait vaguement perçut lors de son affrontement de regard avec le petit Shown. Ah voilà, ça lui revenait. « -Oui, oui, non... Ne t'en fais pas, ça ne me dérange aucunement que ton petit.... gars soit là ce soir ! Il n'y a pas de soucis, tu pourras l'installer dans ma chambre pour dormir,. Il n'y a aucun problème ! », assura-t-il en lui accordant un très large sourire... peut-être un peu forcé, il devait bien l'avouer, mais pour dire vrai les enfants n'avait jamais été sa tasse de thé, plus loin ils étaient et mieux il se portait, mais ce petit était celui de Lia après tout, il devait surement être plus supportable que ce qui avait pu croiser sur son chemin... ce fût du moins ce qu'il espérait de tout cœur.
En prenant place dans le salon, tandis que lui s'installait dans l'un des fauteuils, Thomas ne pu s'empêcher d'observer de nouveau le petit bouchon. Alors comme ça c'était lui le fils de Lia. Il ignorait ce qui pouvait l'expliquer, mais il y avait bien en lui quelque trait physique de sa mère en effet... et puis la façon qu'il avait de fixer le français, il avait surement hérité aussi de tempérament de feux de sa mère aussi... Mon dieu comme cela était rassurant .. ! Répondant au regard sévère du petit, à presque en oublier la maman qui se trouvait entre eux, Thomas se mit alors à imaginer ce à quoi pouvait bien penser le petit Shown à cet instant là pour qu'il semble lui en vouloir sans même le connaître. Il ne fallait pas oublier que les enfants avaient beaucoup trop d'imagination parfois, serait-il rassurer s'il lui confiait que sa maman et lui ne coucheraient pas ensemble ce soir puisqu'il était là ? Sale gosse.

Bien qu'un silence gênant se soit installé dans le salon, Thomas ne réagit pas trop absorbé par autre chose. Qui osait prétendre que le Français était un excellent hôte de toute façon, passer le pas de sa porte c'était accepté le fait qu'il puisse sur un coup de tête les abandonné presque aussitôt après leur arrivé. Il était surprenant, se surprenant en tout cas lui-même par ses attitudes parfois, comme à ce moment précis... Lui qui avait trépigner toute la journée pour cette soirée avec cette fille, voilà qu'il trouvait un plus intérêt pour son fils que pour elle. Lia cependant rompit le contact lorsqu'elle se leva pour finir par tendre au gamin un biberon à la substance indéterminée... était-ce de la soupe ? Elle fit signe ensuite au jeune homme de la suivre, tous deux se dirigèrent alors vers la cuisine, où il s'adossa au plan de travail face à elle, les mains dans les poches, l'air non-chalant... La jeune femme repartit alors dans de nouvelles excuses, il hocha la tête, c'était inutile de continuer, c'était fait, c'était fait. Et puis il lui avait déjà assurer que cela ne le dérangeait pas ,tant qu'il ne leur reste pas dans les pattes. La jeune femme enchaina alors sur un sujet plus délicat, leur rencontre ce matin. Thomas râcla sa gorge. Pourquoi avait-il réagit ainsi ? Excellente question... Avant de trouver ses mots et surtout trouver comment détourner le sujet -s'il pouvait gagner un peu de temps jusqu'à trouver lui-même la réponse à la question, c'était toujours bon-.
« -J'ai bien compris pour Shown, j'ai de toute façon toujours penser que tu prenais toujours les bonnes décisions, pour ce soir il est clair que je préfère te voir chez moi avec ton petit monstre au regard tueur, plutôt que tu déclines mon invitation.. », il marqua un temps de pause, contrairement au moment où Lia avait passer la porte de l'appartement, Thomas avait perdu tout sourire, ne sachant lui-même pas comment expliquer cela. Il fixait dorénavant le sol, son regard flou et perdu, le visage légèrement durci du fait qu'un tas de préoccupation se bousculaient dans sa tête, le jeune homme reprit: « -Et puis de toute façon comme tu l'as dis il ira se coucher bientôt donc nous pourrons alors avoir cette conversation plus tard, si cela ne te dérange pas... Maintenant j'aimerais retourné au salon si cela ne t'ennuie pas. Ça m'embêterait beaucoup de te demander de payer le pressing si le monstre aux mains collantes tâches mes dessus de canapé. ». Bien qu'au fond oui cela l'embêterait d'avoir de la soupe répandue partout dans le salon, il ne doutait pas du fait cependant que Shown était un petit garçon propre et un minimum respectueux donc qu'il n'oserait pas faire ça -il l'espérait du moins très fort!-, et puis ces petits noms qu'il lui attribuait n'était là que pour taquiner la jeune mère espérant la détendre un peu, elle semblait préoccupé ou bien juste très tendue. Mais il n'eut pas le temps d'en dire plus, d'en dire moins, Lia s'était volatisée sans qu'il ne le remarque, peut-être même n'avait-elle pas entendu ce qu'il venait dire. Lia finit par revenir dans la cuisine, visiblement non elle ne l'avait pas entendu puisqu'elle ne réagit pas. Binh voyons, voilà que le petit monstre s'était endormis sur le canapé... Soupirant -intérieurement, Thomas ne voulait aucunement blesser la maman-, l'étudiant s'était redressé, quittant la pièce en silence. Après avoir récupérer un petit plaide polaire qui se trouvait sur son lit, il ne repassa par la cuisine, se dirigeant ainsi directement dans le salon.
Là, recroquevillé sur lui-même tel un matou en pleine sieste, dormait paisiblement le fils de Lia. Au fond, Shown devait être gentil, avec une mère comme Lia la question ne se posait même pas, ce devait être juste difficile en effet de voir sa mère fréquenté d'autre homme que son père, lui-même avait connu ça et était bien placé pour dire qu'il l'avait plutôt mal vécu.. S'agenouillant près du gamin, Thomas l'observait de plus près. C'était comme une observation scientifique, comme s'il découvrait pour la première fois ce genre d'être vivant - était-ce vraiment humain au fond, hein? Telle est la question ! -. Oui Thomas était curieux, curieux au fond de connaître ce petit, un léger sourire apparut sur son visage finalement lorsqu'ils sont endormis, ils ne sont pas si terrible, ils sont même... mignon ? C'était idiot, RI-DI-CU-LE ! Il se foutait de ce gamin aux mains collantes, c'était sa maman qu'il convoitait. Effaçant son visage quasi attendrit, il entreprit recouvrir le petit du plaide en tentant d'être le plus discret possible. Doucement le français déposait le plaide sur lui, le remontant bien sur ses épaules, jusqu'au cou même, il ne fallait pas qu'il attrape froid... parce qu'un gamin malade c'est encore plus chiant ! Une fois qu'il l'eut border, il alla fermer les rideaux pour ne que la lumière extérieur ne le réveille, il finit par tamisé la lumière doucement, les enfants ont souvent peur du noir, non ? Remonta un peu le chauffage.. les plaides ça glisse facilement au sol... Puis à pas de loup, il sortit de la pièce en prenant bien soin de laisser la porte entrouverte … juste au cas où. Satisfait d'être rester assez discret pour ne pas l'avoir réveiller, Thomas s'était enfin tourner vers la cuisine, à l'encadrement de la porte se tenait Lia, une expression étrange sur le visage, il détourna la tête, son visage s'était de nouveau durci. Il ne pouvait plus reculer maintenant, Shown le seul obstacle qui leur empêchait d'avoir cette Dite conversation s'était assoupi.. Quand faut, y aller, faut y aller.
« -Allons dans la chambre, ce sera déjà plus confortable que la cuisine.. », il s'y était glissé le premier sans attendre une quelconque approbation de la part de son invité, il l'attendit cependant à la porte pour la refermer juste derrière elle … là encore il prendrait le soin de la laisser entrouverte.

A son grand soulagement, Lia se montrait coopérative, après tout jusqu'ici le français s'était montré très indulgent et n'avait pas hésité à prendre les devants en allant border le gamin -même s'il dormait déjà, cette tâche était plus que risquée !-. Une fois la porte poussée, Thomas s'était tourné vers la jeune femme qui assise au bord de son lit comme pour l'informer du fait que ce soir elle n'irait surement pas plus loin que le bord de ce dit lit, ce qui déjà était dangereux... cependant, son regard plus qu'équivoque le mit en doute, ses yeux semblait en parfaite contradiction avec son attitude... Décidément, Lia aimait caché son jeu. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent ? Elle avait pourtant raison, il était grand temps de poser les points sur le i, de remettre les choses à plat s'ils souhaitaient aller plus loin... ? « -Pourquoi est-ce à moi de commencer ? », grommela-t-il en détournant son visage du sien. Il finit finalement pas céder, de toute façon il fallait bien que l'un d'eux se lance, et la galanterie oblige... Thomas s'adossa au mur face à l'étudiante, puis il se mit à la fixer intensément cherchant ses mots et surtout ce par quoi il commencerait. Leur accrochage en France était la cause de tout cela et le sujet de ce « léger » différent était bien Shown. A dire vrai, Thomas ne se souvenait plus vraiment de la cause de leur dispute, oui Shown, mais comment le sujet « Shown » avait-il débarqué au milieu de la conversation ?

« -Puis-je dire pour commencer que je regrette sincèrement qu'on en soit arriver là ? C'est vrai, c'est idiot tout se passait si bien avant, quand on était en France. On ne pensait à rien d'autre qu'à l'instant présent et à s'amuser surtout... Tu étais moins sérieuse, tu te laissais aller. Aucunes responsabilités, tu me répondras. Non pas que je n'aime pas te voir sérieuse, au contraire c'est excitant une femme qui sait gérer les situations et te connaissant aussi plus intimement, je sais que tu ne l'es pas toujours sérieuse... », le regard plonger dans le vide, quelques souvenirs de leur idylle dans son pays natal lui resurgirent, il ne pu réprimer un sourire malicieux. Ses yeux se reposèrent cependant sur elle et son visage de jolie poupée blonde : « -Cependant j'ai bêtement pris peur... C'est idiot. C'était une aventure d'un jour, qui a durer plus longtemps que je ne l'avais prévus. Pour tout t'avouer, j'ai vraiment aimé tous ces moments que j'ai passé avec toi. ». Le moment des confessions étaient venu, il fallait qu'il lui avouent... ses pensées renfermées, ses sentiments réprimés, ses occasions manquées, ses désirs cachés, ses volontés jamais réalisées. Et mieux que la soulager de connaître enfin le fin mot de l'histoire, il se sentirait le cœur plus léger il le savait, cela qui sait débloquerait peut-être aussi la situation pour eux deux. Bien que cette perspective l'enchantait d'avance, il ne parvenait plus à retrouver un sourire apaisé. Cherchant de nouveau à réunir ses idées, Thomas passa sa langue sur la lèvre, il angoissait à l'idée de tout lui dévoiler... comment réagirait-elle ? Il poursuivit cependant, il sourire en coin plus désabusé qu'amusé.
« -Qu'une histoire de c*l, de « b*ise » pour passer le temps les jours de pluie, n'est-ce pas ? D'ailleurs on se le répétait souvent en se marrant, on ne cherchait qu'à s'amuser oui, qu'à jouir du plaisir d'être jeune et surtout qu'à satisfaire notre libido. Seulement on a continué se fréquenter et autrement que pour se donner du plaisir mutuellement. Grossière erreur entre sexfriend ? Peut-être... 'Sais pas. Et puis j'ai finis par autant apprécier les moments passés dans ton lit que ces journées assis sur l'herbe dans un parc à simplement discuter. Sur le coup, je n'ai pas vraiment réaliser, ou peut-être me voilais-je la face simplement... mais je le savais au fond de moi que plus j'apprenais à te connaître, plus je tenais à toi c'était évident, et surtout plus j'éprouvais à ton égard de la tendresse, de... l'Amour ? », on pouvait lire comme de l'incompréhension sur son visage, le mot Amour l'irritait vraiment ? Il semblait surtout surpris du constat qu'il faisait de la situation. « -Je t'avoue n'avoir jamais réellement ressentis de l'amour pour une de mes petites amies auparavant. Vis à vis de ma meilleure amie oui c'est évident ! Amour fraternel certes, mais c'est quelque chose de très fort et j'arrive à me rendre compte ce qu'est vraiment aimer à travers ma relation avec elle... Je tenais à toi c'était indiscutable, et ce à un tel stade que j'ai bien voulu croire que je ressentais pour toi de l'amour, et c'était bien différent de celui que j'éprouve pour mon amie... C'était l'amour que j'aurais sûrement du ressentir pour mes ancienne petites amies, mais il s'est avéré que c'était pour toi que finalement je le ressentais. Toi une simple amie. Je pensais que cela m'effraierais, mais pas du tout, j'étais d'ailleurs très heureux de le ressentir enfin. Je m'étais presque fait une raison, je me croyais frigide à tout amour, mais finalement non. Et puis il y a eu ce soir. Je me sentait prêt à le partager avec toi, mais ce soir là tu m'as pour la première fois parlé de Shown... », Thomas marqua un nouveau temps de pose, il ne la quitta pourtant pas des yeux, venant s'assoir près d'elle sur le lit, le français reprit en grimaçant, le regard maintenant dans le vide, ricanant de temps à autre, toutes ses confessions le fit se sentir ridicule. « -Ouais j'ai eu peur... Finalement, je ne me sentais pas prêt à me lancer dans une histoire dans laquelle j'aurais dès le début été dépassé, dans le sens tu avais un enfant... C'est idiot parce que tu m'aurais peut-être rejeté au final et puis même si tu m'aurais accepté, je n'aurais pas dû être le « papa » de Shown oui, mais je n'ai même pas chercher à savoir au fond, je n'ai même pas été curieux de voir ce que ça aurait donné... Toujours est-il que sans comprendre non plus sur le coup, je me suis emporté contre toi sans explication et j'en suis sincèrement désolé. Au final l'Amour aura eu raison de moi... j'ai manqué de cran et d'audace pour t'en parler... jusqu'à ce soir ».

Effectivement, il se sentait plus léger... Faute avouer à moitié pardonner comme le disait le dicton français, n'est-ce pas ? Il craignait cependant sa réaction, elle ne pourrait pas lui en vouloir tout de même... parler de ses sentiments était une chose qu'il n'avait encore jamais fait autrement qu'avec Margot. Peut-être ne réaliserait-elle pas la chose, cependant cela voulait bien dire toute la confiance qu'il lui accordait.. Et qu'en était-il d'aujourd'hui ? Peut-être ne l'avait-elle pas remarquer, mais il avait prit soin d'user du début jusqu'à la fin -ou presque-, de l'imparfait quand il était question de ses sentiments pour elle... Passerait-elle par dessus ce détail si insignifiant en soit ? Doucement, Thomas saisit dans la sienne la main douce et tiède de Lia.