Un sac contenant tout ce qu’il fallait pour une soirée réussit : du maquillage a en faire exploser le sac, des affaires de rechanges pour le lendemain, tout un nécessaire de toilette, sa peluche Badou – un petit panda dont elle ne séparait pas pour dormir – interdiction de rigoler, attention les foutres que vous vous attirerez si vous critiquiez Badou, une petite nuisette histoire de passer la nuit en toute légèreté. Ne bavez déjà pas, il ne s’agit pas d’une soirée romantique suivit d’un show ultra sexy avec un homme, ou du moins mon homme. Depuis que Rafael était revenu, je planais totalement, je ne voyais heureux à quatre vingt deux ans, dans une maison de retraite et toujours aussi inséparable. Enfin aussi inséparable, dur de pouvoir dire ça, on se connait depuis que je sais marcher, et pourtant à cause de toutes ses conneries nous avons été séparé pendant quatre longues année et le revoilà à Berkeley. Tout ça pour dire que non, il ne s’agit pas une soirée à deux, mais une soirée à trois, trois filles où là, le qualificatif d’inséparable sera bien employé. Abby, Ebony et moi. Nous sommes toutes les trois assez différentes, bien qu’Ebony et moi fassent partie de la même confrérie, on a nos mystères, nos secrets bien à nous, et surtout des caractères bien marqués.
Quelques heures apparavent, j’avais reçu un message de l’Epsilon « soirée chez moi ce soir 19h, rien que nous trois, les enfants ne sont pas à la maison, profitons-en ! ». A peine le temps de répondre, qu’Ebony avait répondu au message « Je serai au rendez-vous, à ce soir les filles ». Je pu enfin répondre au message, comme si j’allais rater un événement pareil. Quoi ? Vous osez critiquer une soirée fille parce qu’on a toutes les trois plus de vingt ? Vous ne savez surtout pas ce que vous rater. Pourquoi rater un moment à se chouchouter, à ce faire belle, à ce raconter les derniers scoops de Britney Spears, des rumeurs sur les étudiants de Berkeley, ou encore des potins sur le dernier film sortie au cinéma ? J’attends vos arguments maintenant… Moi j’adorais ça, et je ne refusais pas un moment à passer avec mes moufettes. « Je serai là aussi ce soir, je ramène les pizzas mes chipettes. ». Ah bin oui c’était un élément essentiel aussi non ? Le temps d’une soirée, arrêté de penser à sa ligne et se faire plaisir, en même temps, en quoi avions-nous besoin de faire attention ? On a toutes les trois des corps de rêves, avec toute modestie bien sûr.
Je pris ma voiture est direction le Financial District, là où vivait Abby. Mais avant le petit saut à la pizzeria assez sympa dans le district. Je garais la voiture, et entra dedans sans faire attention à qui pouvait bien s’y trouver. A vrai dire ça m’importait peu en faite. Au comptoir, je commandais trois Grande Reine, après que l’homme m’ait regardé à trois fois, il se décida à me faire les pizzas, il avait besoin d’un justificatif pour me faire ses pizza ou quoi. Passons, après une quinzaine de minutes à attendre, je les avais enfin ces Reines, je payais et repris enfin la route pour aller chez Abby. J’espère ne rien avoir oublié : masque pour le visage, les cheveux, les vernis, les sets à manucures,… Je passais tout en revu dans ma tête et tout me semblait belle et bien là. N’empêche, il m’avait fallu un deuxième sac pour pouvoir y mettre mes clés, mon portable, mon agenda que je gardais en permanence avec moi, tout comme mon porte clé qui représente un « piment italien », ma petite merveille.
Petit problème, je tournais un peu en rond dans le Financial District. Avec tout ça, il avait fallu que je me perde ici. Un coup d’œil dans les rétroviseurs, pas de police dans les environs, je sortis le téléphone. « Allo Abby… Oui c’est Nana, tu devineras jamais, je devrais me faire teindre en blonde je te promets, je suis perdue ! » Je rigolais au téléphone, avais-je oublié de préciser que j’avais une mémoire de poisson ? Doris et moi nous nous fessons concurrence, non pas pour avoir Némo comme ami, mais pour celle qui aura la mémoire la plus courte. « Ok… J’ai un feu là c’est bon ? Et je prends de suite à droite... D’accord... Ahhh j’y suis ! A tout de suite !! » M’écriai-je au téléphone avant de raccrocher, avec toute la bonne humeur qu’il se doit. Finalement, il était dix neuf heures seize quand j’arrivais devant chez la belle. Je ne voyais pas la voiture d’Ebony en me garant. Je montais les quelques escaliers qui me séparait de la porte d’entrée de chez la belle et frappa à la porte. Abby m’ouvrit, avec son sourire des plus éclatant, j’avais pu entendre quelques rires avant d’entrée d’ouvrir cette porte. Finalement Nyny était déjà là. Super la soirée pouvait enfin commencer grâce à ma présence. Je fis la bise à Abby, et une fois dans son immense salon – et le mot était faible, si on compare à mon petit appartement d’étudiant que je partageais avec ma super sœur, et là c’était ironique – je fis de même à Nyny. « C’est bon Doris est là mes chéries pour une soirée de folie ! » Un petit rire fluet, je posais les pizzas sur la table basse, et mon sac avec toutes les affaires pour la soirée sur la table de la salle à manger. En faite, je retournais complètement mon sac, afin de sortir tous les produits, et mon petit panda tomba à terre. D’un saut, je le récupérais et passa ma main sur la peluche, comme si Abby n’avait pas fait le ménage depuis des décennies. Les deux filles me regardaient avec des yeux tout ronds, et sur le point de se prendre un fou rire. Dans le délire, je tendis mon petit panda comme dans le Roi Lion, sur la musique de « C’est l’histoire de la viiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie » et présente aux filles « Badou, l’homme de ma vie, l’homme de mes nuits ». Moi-même j’avais envie de rire de ma connerie, ce n’était pas tous les jours où ça pouvait arriver… Mon regard se tourna sur une chaise avec plusieurs tenues dessus. « Abby, Nyny, je vous en supplie, ne me dites pas que je vais devoir rentrer mes cuisses la dedans, la nuisette va exploser ! ». C’est qu’elle était osée comme tenue, mais tellement belle… J’espère qu’elle en avait plus en stock tout de même. La soirée promet d’être bonne.

Depuis qu'Ebony était arrivée à Berkeley, elle avait noué très peu de liens qu'elle pouvait qualifier de "forts". La plupart des personnes qu'elle avait côtoyée s'étaient montrées gentilles, attentionnées et lui avait même proposer de participer à certaines soirées. Pourtant - mise à part sa meilleure amie Nina - personne n'avait réellement su percer les mystères de la jolie mexicaine, ou du moins, c'est ce qu'elle croyait avant qu'elle ne fasse partie du trio des "inséparables" - ou les "sex&thecity" pour les intimes. Elena et Abby avaient accueillies à bras ouvert Ebony et avait su la mettre en totale confiance dès le début. Ebony les avaient rencontrées un peu par hasard dans l'enceinte de Berkeley et avait commencé naturellement à s'intégrer dans leurs virées shopping dont elles étaient les expertes. Depuis - d'où leur surnom - elles passaient le plus clair de leur temps ensemble et lorsqu'il s'agissait de mode, maquillage, soins de beauté, potins ou simplement pour rigoler et passer un bon moment, elles étaient toujours au rendez-vous ! C'était le cas de ce soir. Abby avait proposé aux deux jeunes femmes de venir passer une soirée pyjama chez elle en l'absence de ses enfants. Toute la panoplie nécessaire au bon déroulement d'une soirée portant le nom de "soirée pyjama" se trouvait dans le sac d'Ebony. N'ayant jamais vécu une telle relation avec qui que se soit auparavant, Ebony avait mis des heures à choisir quels accessoires ou vêtements prendre. Elle avait pensé à prendre son appareil photo, histoire de jouer aux mannequins le temps d'une soirée, mais elle se sentait ridicule de ne pas instinctivement savoir quoi apporter avec elle. Après-tout, Ebony n'avait jamais fait de soirées pyjamas et ce n'avait pas été vraiment sa faute.

Ce fut donc avec un enthousiasme hors-du-commun qu'Ebony se rendit chez Abby. Elle n'avait pas prit se voiture car, en réalité, celle-ci se trouvait en réparation et elle du faire comme tout bon citoyen : prendre le bus ! Avec un sens de l'orientation aussi développé que celui d'Ebony, la jeune femme n'eut aucun problème à trouver la demeure d'Abby. Son sac en main, elle s'approcha donc de la porte d'entrée et sonna. Abby vint lui ouvrir, un immense sourire aux lèvres. Il fallait avouer que pour Ebony, il avait été presque impossible de découvrir la cécité d'Abby la première fois qu'elle l'avait rencontrée et parfois, cela l'étonnait encore de voir à quel point Abby avait l'air de voir parfaitement bien. Bien-entendu, cela ne l'avait jamais gênée et puis, Ebony était une personne très compréhensive et compatissante lorsqu'il s'agissait de faire face à la "différence". C'est ainsi qu'Ebony se retrouva donc chez Abby où il faisait vraiment bon vivre. On pouvait sentir qu'une ambiance infantile régnait dans la maison, ce qui plaisait à la jeune femme, étant donné qu'elle n'avait jamais eu de petits frères, petites sœurs ou cousins et encore moins d'enfants. À vrais dire, elle éprouvait toujours de l'émotion lorsqu'elle rencontrait des enfants, puisque ceux-ci lui rappelaient son grand frère, décédé à seulement 12 ans.



Ebony à Abby : « Coucou ma belle ! Ta maison est superbe ! Où est-ce que je pose mes affaires ? »


Quelques minutes s'écoulèrent durant lesquelles Abby fit la présentation des lieux à Ebony, et alors que celle-ci racontait quelques anecdotes amusantes, la sonnerie retentit et Elena fit son apparition. C'était avec encore plus d'entrain que celle-ci débarqua chez Abby - avec l'air de connaitre parfaitement les lieux - et étala immédiatement ses affaires un peu partout. Ebony observait la scène avec amusement et se dit qu'Elena était vraiment la personne parfaite quand il s'agissait de passer un bon moment entre filles. Ceci se confirma dans la seconde qui suivit, étant donné que le doudou et dénommé Badou d'Elena, tomba aux pieds de celle-ci sous son plus grand ébahissement.



Elena aux deux filles : « Badou, l’homme de ma vie, l’homme de mes nuits »


Toutes les trois éclatèrent de rire en coeur et à peine leurs sourires diminués, Elena en rajouta de plus belle lorsqu'elle vit l'une des nuisettes qu'avait sortie Abby en prévision des essayages de ce soir !



Elena aux deux filles : « Abby, Nyny, je vous en supplie, ne me dites pas que je vais devoir rentrer mes cuisses la dedans, la nuisette va exploser ! »


Ebony ne pu s'empécher de rire à nouveau et s'éxclama à son tour :



Ebony à Elena : « Par-ce que tu crois que moi je vais rentrer là-dedans peut-être ? Et puis ne fais pas ta victime, regarde le corps que tu as ! »


La soirée s'annonçait plus que géniale et Ebony se sentait vraiment acceptée au sein de leur groupe et cela remplissait son coeur de joie. Les amitiés durables n'avaient jamais étés sont fort dans le passé, d'autant plus qu'elle avait souvent été humiliée ou abandonnée lâchement par ses soit-disant "amies". Aujourd'hui, Ebony était réellement comblée et c'est avec hâte qu'elle dit à ses amies :



Ebony aux deux filles : « Alors les filles, on les commencent ces essayages ?! »

Whoever said money can't buy happiness simply didn't know where to go shopping. Money is not the only answer, but it makes a difference.

Qui dit grand appartement, dit soirée pyjama du tonnerre de Zeus, l’un ne peut aller sans l’autre. Du moins, c’était exactement ce qu’Abbygail avait pensé alors qu’Aaron avait déserté la terre dorée pour se rendre à Chicago avec les enfants. La blondinette n’était certes pas du genre à rester des heures à se morfondre dans son coin, à écouter de la musique déprimante ou à se repaître d’un énorme livre en braille…Il lui fallait de la compagnie, il fallait que son environnement personnel soit peuplé par des rires, des cris, des réflexions typiquement féminines. Tout ceci lui avait manqué pendant près de neuf mois…Qui aurait pu se permettre d’enfiler une nuisette hyper sexy tout en ressemblant à une baleine échouée avec un tel ventre de femme enceinte ? Personne, et surtout pas Abbygail Vodianova. Elle avait attendu patiemment de retrouver sa forme olympique avant d’oser sortir ses frusques favorites. Au préalable, dans les quelques jours ayant suivi l’accouchement, elle s’était activement remis à la danse, et au sport en général. Finie, flemmardise et journées à ne rien faire tout en faisant attention à ne pas prendre vingt kilos sous le fallacieux prétexte que les jumeaux donnaient de nombreux coups de pieds…Abby avait reprit l’habitude de se lever vers les cinq heures du matin, de courir au moins deux heures histoire de se remettre en forme ; pendant la journée, elle s’occupait au mieux des enfants, avec l’aide de son majordome de toujours, Charles, et dès que celui-ci lui en donnait le feu vert, elle s’enfermait dans sa grande pièce placée au fond de l’appartement, mettait de la musique et dansait comme si sa vie en dépendait. Résultat ? En un rien de temps, elle avait retrouvé une ligne impeccable, que beaucoup lui aurait jalousée. Abby s’était rendu compte de l’efficacité de son entraînement lorsque la jalousie d’Aaron avait repris le dessus. Il suffisait qu’on la contemple avec un peu trop d’insistance, qu’on la siffle sur son passage et les bourre-pif étaient distribués. C’était flatteur, très flatteur ; et cela lui avait permis de se sentir prête à organiser LA soirée entre filles dont elle rêvait depuis des mois. Ni une ni deux, elle avait composé le numéro de ses deux acolytes préférées, spécialistes parmi les spécialistes pour les soirées de ce type…Le mot d’ordre ? La provocation, les discussions, le shopping à n’en plus finir, et tout ce qui pourrait leur passer par la tête. Abby avait vu les choses en grand : Non seulement elle avait fait des courses homériques, mais elle avait prévu suffisamment d’alcool et de nourriture pour couler le paquebot portant le nom du Titanic. « Ce soir, dix neuf-heures, les enfants ne sont pas là, profitez-en les filles ! » Une fois le texto envoyé, il suffisait d’être sublime pour noter l’ambiance. Abby choisit sa robe noire mettant en valeur ses courbes divines fraîchement retrouvées, et remit en forme l’appartement avec l’aide de Charles, afin que tout soit prêt pour la grande soirée. La blondinette avait même prévu la chambre d’ami, où il y avait deux lits, au cas où les demoiselles ne seraient pas en mesure de prendre le volant. Or de question de les mettre à la rue alors qu’elle avait largement la place de les accueillir ! Si elle ne se trompait pas, comme à chaque qu’Aaron se rendait chez sa famille à Chicago, il en avait pour au moins trois ou quatre jours. Les trois compères ne dérangeraient sûrement personne.

ABBY – « Nyny, tu poses tes affaires où tu veux ma belle, tu fais comme chez mémé hein ! Pas de chichis, on est les reines dans la place ! Oh, et mon appart’ est à votre disposition si vous voulez coucher là. Après quelques cocktails dans le nez, je crois que ce sera pas de refus, hein ? »

Il n’était pas question de s’alcooliser à tout va, mais elles n’avaient jamais refusé un bon cocktail préparé avec soin. La blondinette n’était pas russe pour rien, voyons ! Tout ce qui touchait à la vodka était son domaine de prédilection, autant que la danse. Cela dit, si Abby laissa échapper un large rire en imaginant Elena refaire la scène du Roi Lion avec « c’est l’histoiiiire de la viiiiiie », son panda Balou à la main, elle manqua de s’étrangler en avalant sa salive en entendant les complexes de ses deux acolytes face à la petite pile de nuisettes qu’elle avait soigneusement sorties de son gigantesque dressing. Et oui, qui dit russe friquée, qui dit dressing de la taille de l’état de Washington ! « Va falloir cacher les yeux à l’homme de ta vie, sinon, m’est avis qu’il va pas se priver pour se rincer l’œil, le coquinou ! » Même avec son accent russe à couper au couteau, Abby n’était pas la dernière pour tout ce qui touchait à la philosophie carambar ou au second degré par excellence. Mais pour l’instant, l’important, c’était le démarrage de leurs essayages. Elle prit la petite pile de nuisettes entre ses bras avant de les inviter à la suivre. Sans même se tromper une seule fois, la jolie russe reprit le chemin de son dressing, celui-ci défilant dans son esprit et l’empêchant de se cogner aux murs. Elle avait pris l’habitude de dissimuler habilement son handicap afin d’être considérée comme une personne tout à fait normale. Une fois n’est pas coutume, elle y était très bien parvenue jusqu’ici, car ni Elena ni Ebony ne semblait s’en être rendu compte. Une fois à l’intérieur de son gigantesque dressing, Abby déposa les nuisettes avec application sur un petit coin table, histoire de les garder sous le coude si elle voulait les essayer ultérieurement.

ABBY – « Voilà mon VRAI chez-moi. Ca en jette, hein ? J’ai sorti les nuisettes, mais y’a les robes de soirée, et autres joyeusetés…Je vous avais dit que j’avais un magasin chez moi, enfin ! Les essayages peuvent commencer, y’a une cabine dans le coin, trois miroirs, et ça tombe bien, si je me plante pas on est trois ! »

Il n’y avait pas de limite pour leur imagination débordante, étant donné qu’Abby devait être l’étudiante ayant le plus de vêtements luxueux de tout Berkeley. C’était une position qu’elle n’aurait laissée pour rien au monde. Cependant, la fortune de son mafieux de père n’y était strictement pour rien : Depuis qu’Abby avait hérité de sa mère, elle était richissime, et n’avait jamais eu besoin de l’argent sale de son géniteur. Loin d’elle l’envie de plonger dans quelque chose de louche…Et d’ailleurs, au moment même où elle s’apprêtait à présenter chaque tiroir, qui comportaient aussi des bijoux et autres accessoires tout à fait fascinants, son labrador lui donna un coup de museau contre la cuisse, délicatement, pour faire valoir sa présence sans brutalité. Laissant échapper un rire amusé, Abby s’agenouilla quelques minutes histoire de lui caresser la tête et de faire valoir qu’elle ne l’avait pas oublié, contrairement à ce qu’il semblait penser.

ABBY – « Après Balou, voici Coca, c’est lui l’homme de mes nuits…Tu m’excuses Nana si je fais pas la scène du Roi Lion ? Non parce qu’il pèse son poids blague dans le coin ! »

Tout en se relevant, son chien la talonnant de très près comme si elle courait un quelconque danger, Abby présenta son plus beau sourire. « Alors, on dévoile à quel point on est canons ? Parce que je vous fiche mon billet que vous rentrez dans ces nuisettes ! »

Un petit souci, un tracas, un problème, les femmes ont une solution imparable : prendre soin d’elle et ne plus penser à quoi que ce soit. Et oui, pour une fois que ce ne sont plus nous qui prenons soin de quelqu’un, au contraire, ce sont les autres qui prennent soin de nous, histoire d’inverser les rôles. Avec les Inséparables, c’était une autre histoire, ou presque. Quand l’une de nous avait du temps libre le temps d’un après midi, on prévenait les autres au cas où elles seraient libres pour passer du temps ensemble. Et là, ce fut ce soir, pour une soirée qui s’annonçait plus qu’ambiancé, quand on connait les caractères des demoiselles, t’autant plus que les jeunes femmes ne s’étaient pas vues depuis un bon moment maintenant. J’étais déjà venu chez Abby, comprenant le pourquoi de mon attitude plutôt à l’aise chez elle, mais alors moi et le sens de l’orientation ça fait deux, trois, dix ou autant que vous voulez, mais nous ne formeront jamais un. Voilà pourquoi je trouvais assez souvent le moyen d’être en retard, et ne me demandez pas de partir plus tôt, une bonne tenue ne se choisit pas en dix minutes.
Bref, passons, j’étais donc à peine arrivée et les fous rires étaient déjà au rendez-vous. Sacré Badou, même entourées de filles il n’est pas timide du tout celui là. Cette peluche me fessait toujours rire, j’avais l’impression que n’importe où je bougeais, il me regardait. Je devenais surement parano ou skizo aussi, j’en sais rien, mais une chose est sur, je ne dois pas être très net dans ma tête.
En regardant les tenues qu’Abby pouvait avoir, je me demandais encore qu’elle était mon rôle dans le genre « En tant que bonne styliste, je vais t’aider », parce que là, les tenues étaient toutes plus belles les une que les autre. Et toutes aussi sexy les unes que les autres. J’allais surement finir la soirée à demander à l’Epsilon de m’en prêter une ou deux à l’occasion d’une petite soirée où il fallait pimenter le tout avec une touche sexy, au point de ne plus se faire lâcher des yeux par celui avec lequel on est. Cessons de divaguer, les fantasmes ne sont pas à la carte de la soirée. Ou alors les filles m’ont caché plus de chose que je ne l’aurai cru. Badou était resté au salon en attendant. « Va falloir cacher les yeux à l’homme de ta vie, sinon, m’est avis qu’il ne va pas se priver pour se rincer l’œil, le coquinou ! » J’avais rigolé à sa réflexion, et je la suivais derrière Nyny, vers une autre pièce bien plus grande encore. Non mais hallucinant, la pièce recouvrait de vêtement, de bijoux, et de tout ce dont une femme peut rêver le plus au monde. J’étais dans mon élément plus que jamais, je n’aurai pas imaginé que la mode était autant dans l’esprit de la jeune maman. Subjugué, j’en aurai presque oublié que l’on était dans une soirée entre filles, et croyez moi que si j’avais pu, j’aurai surement tout essayé. Fashion Victim vous dites ? « Voilà mon VRAI chez-moi. Ca en jette, hein ? J’ai sorti les nuisettes, mais y’a les robes de soirée, et autres joyeusetés…Je vous avais dit que j’avais un magasin chez moi, enfin ! Les essayages peuvent commencer, y’a une cabine dans le coin, trois miroirs, et ça tombe bien, si je me plante pas on est trois ! » Je regardais Abby, et une envie de lui sauter dans les bras me prit. Mais bon, un peu de retenu, au final je sautillais comme une gosse sur place en regardant en alternance, Abby comme Nyny. « Si ça en jette, c’est juste parfait tu veux dire oui ! On va être des pures canons là dedans, je vous le dis moi les cocottes ! ».
Je disais ça mais, un peu apparevent, je doutais fortement de mon potentiel de séduction en croyant déchirer les nuisettes rien qu’en passant mon « train arrière » dedans. Ce que Nyny, ne tarda pas à me faire remarquer. « Parce que tu crois que moi je vais rentrer là-dedans peut-être ? Et puis ne fais pas ta victime, regarde le corps que tu as ! ». Les mains posaient sur les hanches, je fixais Nyny comme-ci elle avait dit la plus grosse bêtise du monde, avec un sourire en coin que je savais divinement bien faire. « Evidemment que tu vas rentrer dedans bêta, bon ok tu es une Sampi, mais vu que ta phrase n’est pas des plus intelligente, je te traite de bêta ». J’avais dit ça en rigolant bien sur, loin de moi l’idée de critiquer les Bêtas, bien que je n’avais pas beaucoup d’amies chez elle, je ne pouvais pas me permettre de critiquer leur intelligence, encore faut-il qu’il y en ait une a critiquer. « Le corps que j’ai ? Bon ok, je suis canon, mais je ne fais pas un 36 non plus. On va toute rentrer dedans, il y a bien des matières élastiques dedans non ? » Une fois de plus, j’avais dit que des bêtises, mais bon après tout, pourquoi pas, la vie est déjà assez compliqué pour en rajouter plus de malheurs, il fallait qu’on prenne le temps de vivre notre vie nous aussi.
Revenu, à l’instant présent et les yeux tout brillant, je mourrais d’envie de commencer les essayages, de voir un peu de quoi j’aurai l’air dans des robes surement hors de prix, je savais qu’Abby était une personne avec de grand moyen financier et tant mieux pour elle, si je pouvais en faire autant, je n’hésiterai pas deux secondes. Mais une dernière petite chose nous interpella, enfin petite chose, c’était tout de même un labrador. Il était absolument magnifique. « Après Badou, voici Coca, c’est lui l’homme de mes nuits…Tu m’excuses Nana si je ne fais pas la scène du Roi Lion ? Non parce qu’il pèse son poids blague dans le coin ! ». Je m’abaissais pour caressa Coca, et regarda Abby en rigolant. « Ah si, moi je veux voir comment tu vas t’y prendre avec une masse pareil ! Il n’a qu’à rester avec nous pour les essayer, s’il bave c’est que c’est bon signe non ?» Rigolais-je.
Devant l’excitation des filles à vouloir commencer les essayages, entre Nyny’ qui disait « Alors les filles, on les commence ces essayages ?! » et Abby « Alors, on dévoile à quel point on est canons ? Parce que je vous fiche mon billet que vous rentrez dans ces nuisettes ! », Je tenais de moins en moins. J’attrapais les filles par les bras, telle des « Bestah » prête à dévaliser des boutiques. « Allez les filles, fessons blanchir la Reine de Blanche-Neige, en lui montrant que Blanche-Neige n’est pas le plus belle du royaume ». Après le Roi Lion, Blanche-Neige, ça allait de mieux en mieux, apparemment, Dingo avait pris possession de moi. Je lâchais le bras des filles, et me dirigea directement vers les nuisettes, je voulais qu’Abby nous sorte ses billets comme si on était des strip-teaseuses de luxe. Il y en avait une sublime, rouge avec des fines bandes en dentelle noir dedans, absolument sexy. Je m’absentais quelques secondes dans la cabine d’essayage, quelques secondes vraiment trop longue car Nyny avait eu le temps d’aller chercher son appareil photo. Finalement, elle passait plutôt bien cette tenue. Je marchais comme une princesse jusque la glace, comme-ci je me la pétais plus haut que mon derrière et à faire des pauses à la con, pendant que Nyny mitraillait derrière. « Finalement, mes grosses fesses passent plutôt bien dans tes nuisettes Abby’, tu as vu ça ? ». Je parcourais mon corps pour lisser la nuisette le plus possible, je me trouvais vraiment pas mal quand même dedans. Je me tournais vers les filles.. « Allez à vous mes poulettes, et Nyny’, donne moi cette appareil s’il te plait ». Je lui fit un petit clin d’œil qui voulait surtout dire « Attend toi, tu vas voir ». En tant que bonne styliste, je voulais voir un peu une des robes ce qu’elle pouvait donner sur Abby. Abby était une jolie blonde, la peau assez blanche, et je voulais voir ce que la robe fessait sur sa peau. « Abby’, tu ne voudrais pas essayer la robe verte à dos nu dans ton armoire, je l’ai vu tout à l’heure, c’est une des premières en partant de la gauche ». En un tour de mouvement, je pouvais déjà me repérer les yeux fermés dans ce dressing tellement il était magique. Et pendant que les filles allaient se changer, je les attendais de pied ferme, prête à les fusiller de photo, toutes plus sexy et jolies les une que les autre.

Il fallait le dire, Ebony était une artiste bien plus qu'une styliste. Elle avait du goût, et elle le savait, mais dans le cas présent et lorsqu'elle se retrouvait en compagnie de ses deux inséparables, elle était de loin la moins bien habillée. De plus, étant indépendante financièrement, elle avait à sa charge toutes ses dépenses et donc, autant dire qu'elle ne roulait pas sur l'or et que les robes de soirées de luxes ne faisaient pas partie de sa garde-robe. Mais l'avantage était, qu'étant une artiste touche-à-tout, la jeune mexicaine avait un savoir de la photographie qui dépassait celui de ses deux amies et, par le fait, elle allait pouvoir sortir de cette soirée pyjama, des clichés à la hauteur de ceux que l'on voit dans les magasines de mode. C'est pourquoi, dès la première nuisette enfilée - divinement bien d'ailleurs - par Nana, Ebony mitrailla de flashs la jeune femme. Les photos rendaient bien car, il fallait l'avouer, Abby et Elena avait la carrure de véritables mannequins. Mais ce qui rendait les photos encore plus belles aux yeux d'Ebony, c'était bien évidemment le naturel et la simplicité qui s'en dégageait. On sentait vraiment qu'au fond, elles étaient toutes les trois là pour s'amuser et décompresser.

Lorsqu'Elena avait dit un peu plus tôt à Ebony qu'elle était une "Bêta" quant au fait de ne pas pouvoir rentrer dans la nuisette en question, elle avait su que celle-ci était sincère, mais pourtant Ebony n'avait pas toujours été aussi sûre d'elle-même. Il était vrais qu'elle était plutôt jolie en plus d'être mince et grande. Malgré tout, Ebony avait mis énormément de temps à s'accepter et surtout, elle n'était ni le genre de fille à avoir l'habitude de se faire complimenter, ni le genre à revendiquer son physique haut et fort. Mais depuis qu'elle avait rencontrée Abby et Nana, la jeune femme avait prit confiance en elle et s'était rendue compte qu'elle n'avait pas à se créer des problèmes ou des complexes, alors qu'il n'y avait pas lieu d'être. C'est ainsi - après avoir rencontré Coca et avoir rit devant l'enthousiasme que prenait celui-ci à coller Abby, après avoir écouté les comparaisons "Disney-iènnes" de Elena quant à nos beautés respectives et après que les essayages eurent commencés - que Nana prit l'appareil photo des mains de Ebony et que celle-ci fit quelque chose que jamais auparavant elle n'aurait fait : lâcher un instant son appareil pour se ruer sur une robe de soirée plus que sexy dans le but de l'essayer.



Ebony à Abby : « Mon dieu, je n'ai jamais vu autant de robes de soirées de toute ma vie ! Tu as un choix incroyable ! »


En effet, Ebony avait du mal à choisir. Finalement, elle se dit qu'avec son teint légèrement mate et ses cheveux noire de jais, quelque chose de blanc lui irait bien. C'est là que son regard fut attiré par une magnifique robe de cocktail blanche en satin, longue et à bustier. Elle s'imagina Abby la porter et elle se dit que jamais une pareille robe ne lui irait, et pourtant, jamais elle n'avait porté de robe qui donnait autant l'impression d'avoir été conçue pour elle. En sortant de la cabine, elle avait hâte de voir la réaction de ses deux amies. Elle ouvrit la porte et constata que Abby était toujours entrain d'enfiler la robe verte dont avait parlé Elena un peu plus tôt. Elle s'avança donc vers Nana et prit la pose face à l'objectif.



Ebony à Elena : « TADAAAM ! Et voilà de quoi j'ai l'air en robe de soirée, plutôt pas mal non ? »


Elle y ajouta un sourire ainsi qu'un clin d'oeil furtif et attendait la réaction de son amie tout en s'approchant d'elle, dans le but de se prendre toute les deux en photo.