♥ « Mon unique amour a jailli de mon unique haine, je l’ai connu trop tard et vu trop tôt sans le connaître vraiment, prodigieux amour auquel je viens de naître qui m’impose d’aimer un ennemi détesté ... • Si l’amour est dur avec toi, sois dur avec lui ; perce l’amour qui te perce et possède le. • Ô Roméo ! Roméo ! Pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom ; ou, si tu ne le veux pas, jure de m’aimer, et je ne serai plus une Capulet. » ••• Puisque la haine ne cessera jamais avec la haine, la haine cessera avec l'amour.

En se levant ce matin-là, Guillaume avait pu constater que le ciel était aussi noir qu'aurait pu être le cœur d'un homme rongé par la tristesse, la pluie s'écrasait contre les fenêtres de son appartement et allait remplir les gouttières en contre bas. Heureusement pour lui il n'avait que deux ou trois heures de cours aujourd'hui, mais il avait également pas mal de boulot à terminer si il ne voulait pas les rendre en retard, il devrait donc probablement passé son après-midi à la bibliothèque du campus. Cela n'avait jamais été dans ses habitudes de se plonger autant dans ses études, mais depuis son arrivée ici même, à Berkeley, son comportement avait quelque peu changé, en bien heureusement. Peut-être avait t'il prit conscience que son avenir en dépendait, où alors il aimait tout simplement ce qu'il faisait. En tout cas une chose qui n'avait malheureusement pas changé c'est qu'il était sans arrêt à la bourre, n'allez pas me demander pourquoi, je n'en ai aucune idée. C'est avec près d'un quart d'heure de retard, quelques feux grillé et de la flotte plein les cheveux qu'il arriva finalement en cours. Faisant un signe d'excuse à son professeur il se précipita à sa place.

C'est seulement quelques heures plus tard que nous retrouvons notre jeune homme plongé dans un bouquin qui contenait un nombre incalculable de page. Il y avait très peu de personnes en ce temple des intellos aujourd'hui, s'en était même surprenant, Guillaume avait pu trouver une table pour lui tout seul, ce qui était chose rare durant les heures de cours. Malheureusement le temps n'avait pas changé et la pluie continuait de s'écraser contre les vitres, provoquant un bruit qui pouvait devenir vite soulant, heureusement pour lui ce matin-là il avait attrapé son casque et son i-pod avant de décamper de chez lui aussi vite que Flash Gordon. À présent il fallait se concentrer sur un devoir qui lui cassait la tête depuis déjà quelques jours, un dossier sur la littérature française, bien que cela soit ses origines il n'y avait surement pas plus chiant. Malgré que ses études soient portées sur le design' il suivait quand même certaine matière facultative qu'il avait lui-même choisie, tout ça pour garder un niveau stable, une erreur à mon avis vu le niveau demander, mais il s'accrochait quand même. Attrapant une feuille blanche il se mit à rédiger ce qui lui passait par la tête et tout ce dont il se rappelait après avoir lu quelques-uns des longs chapitres du livre encore ouvert en plein milieux de la table. Ce devoir allait lui donner du fil à retorde, il avait épuisé toute sa matière grise, il ne savait plus quoi écrire et le volume qui se trouvait devant lui avait également fini par épuiser son stock de réponse, il fallait donc aller en chercher un autre, qui pourrait si possible l'aider un maximum. Attrapant le lourd ouvrage il se décida à aller arpenter les longs rayons dont était pourvue cette bibliothèque. Guillaume, malgré sa flemmardise prononcée, avait toujours aimé serpenter entre les étagères, laissant ses doigts courir le long des livres rangés par ordre alphabétique. Son auteur préférer ? Shakespeare. Où alors Hugo ça dépend des jours et de son humeur. Alors qu'il n'était encore qu'un enfant qui ne devait pas être plus que trois pommes, son père qui était encore le grand conservateur du plus huppé des châteaux français, Versailles, l'avait emmené dans un endroit qu'il n'a jamais pu oublier, la bibliothèque personnelle du plus grand roi de France, vous voyez de qui je veux parler, aller réfléchissez, vous allez trouver. Bien sûr interdiction de toucher, à part avec les yeux, mais cette pièce pas plus grande qu'une chambre à coucher l'avait marqué et depuis les livres le fascine, lui permettent de s'évader quelques instants, de pouvoir vivre une aventure, d'être quelqu'un d'autre.

Et c'est après avoir arpenté plusieurs rayons que Guillaume fini par tomber dans celui qu'il cherchait, la même où il pourrait peut-être trouver de l'aide dans un bouquin pour son devoir, devoir qu'il devait rendre dans moins d'une semaine et qu'il devait donc finir au plus vite. Laissant son regard se poser sur chaque reliure, il essayait de déchiffrer derrière un titre à là vertical ce qui pouvait bien se cacher derrière ces couvertures rougies avec le temps. Finalement c'est arrivé au milieu de l'étagère qu'il fini par dénicher l'ouvrage qui pourrait surement le sortir du pétrin dans lequel il était, tendant sa main pour l'attraper, il sentit à la place d'une couverture de livre, une main chaude, quelqu'un venait d'attraper le livre qu'il convoitait. Laissant sa main là où elle était, il détourna son regard pour le laisser tomber vers un visage qu'il connaissait à présent que trop bien. « Hammersmith, toujours là où on ne l'attend pas. » Guillaume fini par laisser retomber sa main le long de son corps, laissant le champ libre à la jolie brune de retirer l'ouvrage de l'étagère, il avait tellement été absorbé par le faite de trouver le livre qu'il voulait, qu'il n'avait pas fait attention à ce qui se passait en face de lui. C'était fou comment ces deux-là avaient la manie de se retrouver totalement par hasard et dans des endroits de l'université particulièrement ordinaire. « Je suppose que tu comptes prendre ce livre ? » Un doigt fixé vers le volume il n'attendait plus qu'une réponse, même si il se doutait déjà de celle-ci.

Clap, clap, clap. Le bruit de la pluie s’écrasant tout contre la fenêtre de ma chambre me réveilla alors que Morphée essayait de me garder dans ses bras. Roulant en boule sur le côté droit, j’ouvris difficilement les yeux. Une nouvelle journée remplie de révisions et de recherches à gogo m’attendait. Oui, en bonne alpha que je suis, je pense étude dès mon réveil. Surtout en cette période de pré examens. Etant une grande ambitieuse, il n’est même pas envisageable un seul instant pour moi de rater l’une de mes matières. C’est juste impensable. Et c’est sur cette note très sérieuse que je me suis levée. L’appartement semblait très calme mais une fois arrivée dans le couloir, j’entendis le son de la télévision. Je mis rapidement tout mon petit-déjeuner sur un plateau et je partis rejoindre l’un de mes colocataires. Il s’agissait de Plum qui regardait avec assiduité une série où l’argent, le sexe et la trahison étaient les maîtres mots. Une fois assise à ses côtés, j’ai déposé un léger baiser sur sa joue avant de me plonger dans l’univers impitoyable à travers lequel les protagonistes évoluaient. Toutefois, mes études me revinrent en tête au bout d’une dizaine de minutes et je suis allée m’enfermer dans la salle de bain pour me préparer. Une heure plus tard à peine, je partais en direction de la bibliothèque universitaire pour travailler, armée de mon parapluie prête à braver les intempéries de ce jour. C’est légèrement décoiffée à cause du vent qui accompagnait l’eau qui tombait avec abondance que je suis parvenue jusqu’au temple sacré pour tout alpha qui se respecte et qui souhaite réunir un minimum ses études. Comparé à ce que je m’étais attendue, la bibliothèque n’était que faiblement remplie. Je pus sans problème m’installer à une table au fond, caché derrière les gros étalages remplis de livres de domaines variés. J’avais tout préparé : Un fluo d’une couleur pour tel chapitre, un autre pour le chapitre suivant … Plus méticuleuse et consciencieuse, vous ne trouverez pas. Et oui, j’aimais énormément colorier mes cours, il s’agissait d’un moyen mémo technique comme un autre après tout. Les écouteurs dans les oreilles, une mélodie douce, un rien mélancolique se fit entendre et c’est ainsi que je me mis à travailler une bonne partie de la matinée. Pour le déjeuner, je ne pris pas le temps de me rendre au restaurant universitaire. Mon choix s’arrêta sur un sandwich que j’ai acheté dans un distributeur près de la bibliothèque. Pas question de ressortir tout de suite vu le temps. Je n’avais pas la moindre envie de quitter cet endroit douillet pour affronter l’espèce de tempête pluvieuse dehors. Puis je repartis de plus belle à ma place. Je m’étais tellement étalée que l’on aurait pu croire que nous étions au moins trois à partager la même table. Enfin, peu importe. Je ne comptais pas la partager avec qui que ce soit. Alors que j’étais plongée en plein dans mes notes de littérature française, je voulus approfondir le tout et me voilà en train d’errer parmi les différents rayons. Du regard, je cherche THE ouvrage. Celui qui pourra renseigner et satisfaire ma curiosité. Après une bonne quinzaine de minutes de recherches intensives, je parvins enfin à la dénicher. Au moment où ma main vint se poser sur la couverture, la musique qui me berçait depuis le matin s’éteignit. Surprise, mes yeux se baissèrent afin de trouver le pourquoi du comment. Et c’est exactement à cet instant précis que je ressentis une chaleur sur ma main. En tournant le visage, je reconnus immédiatement les traits de Guillaume Lefebvre. Il ne manquait plus que lui tiens. Il ouvrit la bouche et je fis tomber mon écouteur droit histoire d’entendre ce qu’il avait à me dire. Comme je m’en doutais … Encore une gentillesse de sa part. Hammersmith … Même pas capable de prononcer mon prénom. Ne prenant pas peur -eh oui, pour une fois- je répondis. « Bonjour Guillaume, comment vas-tu ? Oh moi, je vais très bien merci de t’en soucier. » Mon ton oscillait dangereusement entre moquerie et aigreur. Il avait le don de me foutre en rogne avec son air sûr de lui et ses phrases toutes faites. Lorsqu’il enleva sa main de sur la main, je me surpris à le remercier mentalement. Je n’étais pas très fan des contacts physiques et encore moi des contacts physiques avec lui. Je pris le livre avant de le caler contre moi, prête à le défendre bec et ongles si jamais il essayait de me l’arracher des mains. Sa question quelque peu étrange plana sans réponse durant une fraction de seconde. Juste le temps que je savoure cette mini victoire sur lui. « En effet, j’en ai besoin et je le prends. » Il n’y avait plus se dire au revoir avec un sourire on ne peut plus faux et après cela, chacun de nous deux pourrions repartir comme si rien ne s’était passé. Je fus la première à bouger. Après un léger mouvement de tête, je lui ai tourné le dos en m’éloignant … Avant d’être prise de remords. « Si jamais tu en as besoin aussi, viens t’installer à ma table. » Je ne m’étais pas retournée pour lui parler mais je me doutais bien qu’il avait parfaitement bien entendu ma proposition. Finalement, je pris congé de lui en repartant à ma table, me doutant qu’il viendrait à son tour si ce livre était précieux à ses yeux. Mon regard se fixa sur les fenêtres : La pluie ruisselait toujours. Je n’avais désormais plus de musique car la batterie de mon ipod était hs et d’ici quelques minutes, ce cher Guillaume allait certainement entrer dans mon champ de vision. Magnifique journée, vraiment.

♥ « Mon unique amour a jailli de mon unique haine, je l’ai connu trop tard et vu trop tôt sans le connaître vraiment, prodigieux amour auquel je viens de naître qui m’impose d’aimer un ennemi détesté ... • Si l’amour est dur avec toi, sois dur avec lui ; perce l’amour qui te perce et possède le. • Ô Roméo ! Roméo ! Pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom ; ou, si tu ne le veux pas, jure de m’aimer, et je ne serai plus une Capulet. » ••• Puisque la haine ne cessera jamais avec la haine, la haine cessera avec l'amour.

De l'attraction à la répulsion, de la haine à l'amour, de l'angoisse du péché au plaisir de la chaire, des sentiments tout aussi différent qu'attirant. On pourrait considérer qu'il n'y a qu'une simple barrière à franchir pour passer d'un état à l'autre, après tout ne sont t-ils pas si proches ? Mais il est souvent bien difficile de soulever le loquet et de pousser ce portail blanc pour enfin s'ouvrir à l'autre et s'enliser dans ses bras. Bien que ce que l'on peu ressentir sois fort, il est dans la nature humaine de se protéger, de se préserver et de rester là où l'on se sent bien, entourer et aimer, pourquoi tenter le diable alors que l'on est très bien comme ça ? On pourrait imaginer de nombreuses réponses, mais très peu, voir aucunes ni répondrait exactement. Seul le coeur peut en décider. Donc quoi qu'on en dise, le dernier mot lui reviendra et comme des pantins nous suivrons la destiné qu'il a décidé de tracer pour nous, peut-être se trompe t'il, qu'il se goure totalement, mais il a peut-être également raison, que finalement il n'est pas si bête que ça. Guillaume quand à lui n'était pas douer en ce qui concernait cette matière, il était souvent très peu disposé à se confier à quiconque, pire même encore, à laisser éclater ses émotions. Un défaut qu'il avait appris à apprivoiser dès son plus jeune âge. Il lui était, comme tout le monde, déjà arrivé d'éclater en sanglot quand cela n'allait pas, de péter littéralement un câble et de se briser le point contre le mur de sa chambre, mais aller le dire à quelqu'un, jamais, une chose inconcevable à ses yeux. La pluie semblait ne pas vouloir s'arrêter et continuait à s'écraser encore et toujours contre les baies vitrées de la bibliothèque, ce qui provoquait un bruit de fond assez désagréable. C'était un phénomène des plus rares par ici, surtout avec l'approche de l'été. Encore en France il était habitué à voir un mois de mai pas très ensoleiller, mais ici en Californie ou le beau temps devait régner toute l'année ... publicité mensongère.

Mesquinerie et moquerie était les maîtres mots qui pouvaient caractériser au mieux Catahleen, il se ressentait à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche pour s'adresser à Guillaume. Faut dire qu'entre eux la balance oscillait pas mal. Leur première rencontre remontait au début de l'année scolaire, Guillaume venait à peine d'arriver à Berkeley et c'est dans un bureau pas plus grand qu'un placard que toute une scène digne des plus grandes pièces de théâtre s'est déroulé. Il se souvenait encore de la réaction de la jolie brune quand il lui était passé juste devant, c'était la première fois qu'il avait vu une personne s'énerver autant dans une langue qu'il ne maîtrisait pas encore tout à fait. En y repensant c'était extrêmement comique, surtout quand lui-même avait commencé à s'emporter dans sa langue maternelle, c'était tellement plus facile, malheureusement elle avait compris quelques mots. Et ceux-ci n'était que leur premier face-à-face, car il n'y en a pas eu qu'un, c'était un affrontement perpétuelle, même si au fond il ne la détestait pas, à son gout c'était plutôt un amusement, une bonne chose à faire lorsqu'on s'ennuie. Laissant retomber son bras le long de son corps, il comprit qu'il allait en prendre pour son grade, pourquoi autant de haine dans ce monde cruel ? Bon et bien au vu de la tournure que prenaient les choses, il lui faudrait surement chercher un autre ouvrage, pas chose aisé quand on savait qu'une jeune brune venait de prendre le meilleur bouquin. « Est-ce une invitation ? » Fixant le dos de Catahleen il se surprit à sourire et à se demander ce qu'elle pouvait bien manigancer. Sachant qu'il ne pourrait trouver mieux que le livre qu'elle avait sous le bras, il n'avait d'autre choix que de faire autrement. La regardant filer, il fît à son tour marche arrière pour allez chercher ses affaires, l'après-midi promettait d'être d'enfer.

Ce n'est qu'au bout de dix minutes qu'il quitta la table qu'il avait occupée pour rejoindre la fille qui l'aimait le moins de l'université, belle perspective. « Désolé de mettre fait attendre, j'espère que t'as proposition tiens toujours ? » Déposant son sac sur la table, il s'assit en face de la jolie brune qui était plongé dans un bouquin qui à première vu était écrit en français. Au moins il ne serait pas trop dépaysé dans ce devoir qui lui posait tant de problèmes. « Si t'as besoin d'un coup de main, je pense pouvoir t'aider. » Même s'il n'était pas réellement la pour ça, peut-être qu'ils pourraient faire un donnant, donnant, ce qui serait extrêmement pratique. Même s'ils n'étaient pas les meilleurs amis du monde ils étaient tout deux bloqué à la bibliothèque, la pluie ruisselant toujours contre les carreaux. « Je sais que ça n'a pas toujours été la super entente entre nous deux, mais on pourrait faire un petit effort non ? » Il n'avait pas employé le ton qu'il prenait habituellement pour s'adresser à elle, cette fois cela n'avait rien de cynique, juste une proposition, après tout ils avaient quasiment le même âge, ils pourraient au moins faire une trêve, même si c'était juste pour cette fois-ci.