« How could this be done by such a smiling sweetheart. Oh and your sweet and pretty face in such an ugly way. Something so beautiful that everytime I look inside. » push it

« Et je peux mettre un nom sur ce joli visage ? » Et voilà. Toujours les mêmes phrases. Toujours les mêmes expressions. La technique de séduction de Nikolaï était bien trop prévisible. Il leur disait quelques mots doux, elles agissaient bêtement les cils, puis le reste se déroulait trop facilement. Le jeune Delta les manipulait et il pouvait obtenir tout ce qu'il désirait par un simple regard qui en disait long ou par son sourire ravageur. Ça en devenait presque lassant. Presque, je dis, car le résultat était toujours différent. Des crises de larmes aux crises d'hystérie, le russe avait assisté à toutes les sortes de scène de ménage. Comme celle qui avait fondu en pleurs parce qu'elle croyait enfin avoir trouvé l'homme qui lui fallait, ou comme celle qui avait fourni dans la vaisselle en porcelaine dans le but de lui montrer à quel point elle se sentait humiliée. On pourrait croire à une pièce de théâtre dont Nikolaï serait le personnage principal. Les mêmes scènes se répètent, les mêmes répliques, les mêmes didascalies. Mais le public serait toujours surpris par la chute finale, qui n'accentuerait que le côté comique de la situation. Nikolaï pourrait jouer à la perfection dans la comédie Dom Juan dans le rôle du personnage éponyme, car tous deux se ressemblent. Lassés de ce qu'ils ont déjà et tentés par ce qu'ils n'ont pas -encore-, ils font des promesses dans le vent, des promesses qu'ils savent d'avance qu'ils ne tiendront pas. Pourtant, ils les font, ces promesses, et ils continueront de les faire, sans même penser à ce que peuvent ressentir celles qui partageront bientôt leur lit. Ils se foutent pas mal des représailles à vrai dire, puisque, tout ce qui leur importe, c'est l'assouvissement de leurs désirs et leur fierté -devrais je dire égo- qui ne cesse de gonfler. Tout comme Dom Juan, Nikolaï mourra avalé par les enfers. Pas pour une histoire de croyance, mais bien pour une histoire de tromperies et de mensonges.

« Moi, c'est Ashley. » Ashley, Brittany, Emily, quelle importance. D'ici quelques minutes, Nikolaï aura déjà oublié son prénom. Cette attitude est peut-être détestable, voire même exécrable, mais le russe n'a jamais dit qu'il changerait un jour ou l'autre. Il les considère toutes comme de vulgaires objets, que l'on saisi pendant quelques temps puis qu'on jette le lendemain, car il n'y a plus de plaisir à redécouvrir ce que l'on a déjà "testé". Et puis, il y aura toujours de belles femmes, partout dans le monde. Comment Nikolaï pourrait se stabiliser si il se sent attiré par d'autres bout de chair ? Et puis, ne dit-on pas que le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder ? C'était une philosophie de vie que Niko affectionnait particulièrement. Ils étaient donc là, tout deux, l'étudiante adossée au casier, Niko l'encerclant de ses mains. Leur visage était à quelques centimètres l'un de l'autre. Il lui faisait des compliments, ceux que l'on aime entendre. Pas les "t'es vaginalement pénétrable" qui donnent juste envie de s'enfuir loin. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le Delta sait mettre un peu de tact dans ses techniques de drague. Même si ses paroles ne sont pas toujours pensées, on remarque bien qu'il n'est pas un de ces crétins que l'on croise à chaque coin de rue. La brunette face à lui lui était désormais entièrement dévouée. Elle rigolait bêtement à chaque fois qu'il disait un mot, elle rougissait dès qu'il élargissait un grand sourire. Leurs visages n'étaient désormais plus qu'à quelques millimètres. La jeune fille pouvait sentir son souffle caresser son visage. Elle frémissait. Nikolaï tenait la situation entre ses mains. Il savait exactement ce qu'il allait faire. Il allait approcher ses lèvres de celles d'Ashley, mais il se rétracterait à la dernière seconde. Il lui sortirait l'excuse comme quoi il ne veut pas précipiter les choses, comme quoi il ne veut pas qu'elle croit que ce n'est qu'une histoire de sexe. Foutaises. Mais la fille lui assurant qu'elle ne pensera jamais ça, le russe pourra enfin l'embrasser. La suite devenait alors un jeu d'enfant.

Mais avant toute mise en œuvre de son plan, Nikolaï jeta un œil à gauche puis à droite. C'était l'interclasse, les couloirs étaient bondés d'étudiants à la recherche de leurs casiers pour leur prochain cours, mais Niko cherchait du regard la présence d'une personne particulière : une petite blonde aux yeux verts qui répond au nom de Dina. Ces derniers temps, celle-ci s'amusait à intervenir lorsque le Delta s'apprêtait à conclure avec une fille. Elle trouvait ça divertissant, lui ne voyait pas les choses de la même manière. Une fois rassuré de ne pas voir de tête blonde à l'horizon, le danger étant écarté, il posa ses lèvres sur celles de l'étudiante qui n'attendait que ça.

« Détester. voilà ma solution.
Aimer c'est bancale, c'est instable, il y a un risque de dépendance.
Mon cœur a arrêté d'aimer il y a bien longtemps, c'est plus simple comme ça…
Si cette organe ne bat pas, vous ne rougissez pas, n‘agissez pas bêtement guidé par l‘adrénaline… sans accroche, sans attirance, rien ne prédestine les heures de souffrance.
Lorsque vous détestez quelqu‘un, vous avez le contrôle, la seule chose que vous risquez c'est de détester encore plus, c'est tout. Ou d’être détesté encore plus mais vous vous en foutez !
L'équation ne se prouve pas dans le cas inverse, aimer c'est risquer de ne plus l'être, d'aimer moins, risquer d‘être dépendant, c'est une perte de temps... »


Lorsqu’enfin la sonnerie retentit, la jeune blonde cru à une libération. Le week-end approchait et Dina avait passé la semaine à réviser et à apprendre par cœur l’histoire des sciences politiques, la géopolitique, le droit… Ce Vendredi soir sonnait comme un véritable bonheur et elle en profiterait.
Elle ramassa ses affaires, les plaça dans son sac et finit par le fermer puis sortit de cours.

Il était à peu près 15h à San Francisco et les couloirs étaient remplis d’étudiants pressés de pouvoir finir cette semaine. Des amas de Berkeléens marchaient sans se soucier des autres.
Dina croisa quelques connaissances, elle les salua et se rendit au plus vite à son casier. Elle l’ouvrit rapidement, mis ses affaires dedans et garda un cahier contre sa poitrine.

Quand elle se retourna, la scène qu’elle vit la fit sourire Nikolaï tentant encore d’attraper une pauvre innocente dans ses filets. Dina et le jeune russe s’étaient rencontrés lors d’une soirée DELTA et avait fini par coucher ensemble, sans pour autant s’attacher à lui, ils avaient développé une sorte de complicité qu’elle ne s’expliquait pas vraiment.

Il y arriverait, pour sur, d’abord parce qu’il était doué pour ça, il fallait l’avouer, la première fois qu’il l’avait, elle aurait presque cru et ensuite parce que la dite jeune fille, Ashley était une proie facile, Dina l’avait déjà vu se dandiner plus d’une fois aux soirées des EPSILONS.
Il n’y avait rien d’amusant à réussir à mettre la jolie brune dans son lit. Ça n’était pas du jeu, c’était un simple entrainement. Le travail était mâché.

La jeune blonde attendit qu’il finisse de l’embrasser et arriva près d’eux, elle prit son air le plus innocent « Mon ange ! Je te cherchais partout… » elle l’embrassa rapidement puis regarda Ashley « Devine qui a réserver une maison dans les Hamptons pour fêter nos 8 longs mois d‘amour ? »

Ashley regarda quelques secondes Nikolaï légèrement déconcertée et Dina ne lui porta aucune attention « je crois que je vais vous laisser… »

La blonde dévisagea la brune en lui offrant un visage froid « c’est ça… fais donc… » Elle la regarda partir en souriant et se tourna vers Nikolaï qui ne semblait pas apprécier cette troisième interruption dans sa « vie sociale » « Roh ça va, ne me regarde pas comme ça… t’aurais eu le temps de voir les boutons qu’elle a dans le dos, tu m’aurais remercié » dit-elle en reculant.


 « Détester, voilà ma solution. »

Et voilà, elle avait recommencé. C'était un petit jeu où elle prenait un malin plaisir à faire fuir toutes les prétendantes de Nikolaï. Le pire, c'est qu'elle avait une technique infaillible : celle de se faire passer pour la petite-amie. Si il y a bien quelque chose qui peut faire repousser les étudiantes du campus, c'est un mec casé. Et puis, depuis quand un Delta serait en couple ? Ils ne sont pas censés être des coureurs de jupons, des séducteurs acharnés et avides de nouvelles conquêtes ? Ce ne sont pas des hommes au cœur dur qui s'amusent à compter le nombre d'étudiantes qu'ils ont mis dans leur lit ? Enfin bref, la récente et nouvelle activité favorite de Dina ne pouvait que ternir sa réputation et ce même si la Beta n'était certainement pas la dernière personne que l'on choisirait pour s'afficher avec. Il faut se l'avouer, Dina, c'est la jolie petite blonde qui fait tourner tous les regards vers elle lorsqu'elle passe dans les couloirs. Elle possède de nombreux atouts qui ne laisserait personne indifférent. Mais non. L'amour, c'est pour les faibles. Du moins, c'est ce que pense le russe. Aimer quelqu'un, ça veut dire être dépendant de cette personne et c'est une chose qu'il se refuse. Il a déjà été assez dépendant de sa famille étant jeune alors aujourd'hui, il veut prendre sa revanche et montrer qu'il peut très bien compter sur lui et sur lui seul. Il n'a pas besoin de l'"amour" qui n'apporte qu'encore plus de soucis. Voilà. Aimer, c'est juste un moyen de se choper des migraines. Mais lorsque la personne que vous pensiez aimer finit par vous briser le cœur, ce n'est pas un simple médicament qui vous fera disparaître la souffrance. C'est pourquoi Nikolaï n'a jamais voulu prendre le risque. Il vit aujourd'hui sans attache. Sans lien fort. Et il en vaut mieux ainsi.

Lorsqu'il vit surgir Dina alors qu'il détachait ses lèvres de la brunette face à lui, il poussa d'abord un soupir. Non pas un soupir d'exaspération, mais plutôt un soupir de lassitude. Il savait très bien que Dina était du genre casse-couilles, c'était d'ailleurs très souvent le sujet de leurs incessantes disputes. Car oui, leur relation était animée par d'inévitables guerres sur des sujets parfois très futiles. Mais ils étaient comme ça. Tout deux ayant de fortes personnalités, ils ne voulaient jamais laisser gagner l'autre, de peur de voir leur égo érafler. C'était telle une explosion volcanique, où chacun crachait son venin, mais il n'y avait jamais de fin. Ils en arrivaient même parfois à oublier le pourquoi de leur dispute, et puis ils se mettaient alors à rire. Ça se passait toujours de la même manière. Entre éclats de rire et regards noirs, ils ne savaient pas eux-même comment définir cette relation. Cependant, ils ne pouvaient pas se passer l'un de l'autre. Ils avaient beau se critiquer l'un et l'autre, ils avaient développé une certaine attache. Une attache qu'ils n'avaient pas estimé. Une attache qui s'était immiscé entre eux deux alors qu'ils ne s'y attendaient pas le moins du monde. C'était même contraire aux principes de Nikolaï. Mais il n'y pouvait rien contre l'inévitable. Il fixa la Beta, la fusillant d'un regard qui lui reprochait d'avoir fait fuir ses plans du soir. Il se fichait pas mal qu'il s'agisse d'une fille facile ou qu'elle ne fasse une éruption de boutons dans le dos (quoique ...), le fait est qu'il n'avait pas l'intention de passer sa soirée seul. Mais il semblerait bien que la blonde n'était pas du même avis.

« Dina, je t'ai jamais dit que t'étais une emmerdeuse ? Qu'est-ce que je vais faire ce soir, maintenant ? »

Il appuya son épaule contre le casier, puis tourna la tête vers le causeur de trouble. Elle, le regardait, un large sourire dessiné sur ses lèvres, comme si elle était fière de ce qu'elle venait d'accomplir. Nikolaï soupira derechef et la fixa de ses yeux verts, l'air de se demander ce qu'il pourrait bien faire d'elle. Le russe ne s'était jamais posé la question par rapport à ce qui poussait Dina à agir de la sorte. Certes, pour l'emmerder, ça, il n'y avait pas de doute. Peut-être par jalousie ? Non, impossible, cette fille est une insensible. Sûrement histoire de se venger, elle avait sans doute entendu Nikolaï proférer des rumeurs sur elle à tous les garçons populaires du campus. En effet, le Delta avait échangé quelques anecdotes, fausses ou non, avec ses confrères au sujet de la belle blonde. A charge de revanche. C'est pour ça qu'il ne tenait pas rigueur de ses intrusions dans ses plans drague, du moins pas longtemps. Il laissa donc échapper un léger rire devant la frimousse satisfaite de son amie. Il croisa les bras puis, d'un air amusé cette fois-ci, lui dit :

« Au fait, rassure-moi. Tu n'as pas vraiment réservé aux Hamptons, si ? »

Lorsqu'elle vit Ashley s'éloignait avec ce petit air de déception sur le visage, Dina se dit qu'elle avait parfaitement accompli sa mission.
Finalement, souriante elle se tourna vers le beau Delta et lui offrit ce sourire de gamine fière d'elle. Généralement, quand il la voyait, il finissait par sourire et c'est ce qu'il fit, effaçant de son visage cet air de lassitude.

La jeune blonde savait très bien qu'elle jouait avec le feu en tentant chaque fois qu'elle le pouvait de briser ces tentatives de séduction. Nikolaï avec un fort caractère et il était tout à fait capable de faire un scandale pour ce jeu autant qu'il était capable d'en rire et de le trouver amusant.
A cet instant, Dina avait eu de la chance, il ne semblait pas lui en vouloir vraiment.

Elle rit doucement en l'entendant dire qu'elle était une emmerdeuse.
Elle avait parfaitement conscience de ça, il n'avait pas vraiment besoin de lui dire... Personne en réalité n'avait besoin de dire à Dina qu'elle était une emmerdeuse.
C'était plutôt flagrant... La jeune blonde était loin d'avoir ce caractère facile à vivre et arrangeant qu'était censé avoir les jeunes filles bonnes à marier de son genre, elle se servait des gens comme de jouets, était beaucoup trop franche (voire blessante) avec tout le monde, elle ne pensait qu'a son petit bonheur et ne souriait que si elle en avait envie.

Elle avait instauré ce jeu égoîstement, sans penser aux conséquences qu'il pourrait avoir dans sa vie et savait parfaitement qu'elle n'aimerait pas que Nikolaï joue au même jeu lorsqu'elle cherchait l'homme avec lequel elle allait finir la nuit.

Elle repondit à son sourire par un sourire identique et passa une main dans ses cheveux "je t'aurais bien proposé de passer la soirée avec moi mais il semble que Mademoiselle Ashley Wilkinson t'intéresse plus que moi et ma pauvre plastique..." dit-elle en tournant sur elle-même.

Lorsque Dina et Nikolaï s'entendait à merveille, les soirées étaient parfaites, leur complicité était à son plus haut niveau, il savait parfaitement comment faire plaisir à l'autre, avaient été élévés avec des valeurs identiques, Nikolaï était un vrai gentleman et un bon parti lorsqu'il s'agissait de rejoindre le lit de Dina. Il y avait en chacun d'eux ce tempérament de feu qui leur permettait soit de passer un moment inoubliable, soit de vivre les pires moments de leur vie. Dina n'appréciait jamais personne plus qu'elle ne le devait, elle voyait chaque hommes qui finissait dans son lit comme un divertissement au même titre qu'une épisode de Grey's Anatomy avec un pot de nutella... ils possédaient son corps mais jamais son âme.

Nikolï était un peu différent, elle ne l'aurait jamais avoué mais elle appréciait sa compagnie et ne se sentait jamais obligé de se servir de son corps pour rendre l'instant plus intéressant.

"Oh biensur que j'ai réservé dans les Hamptons, seulement tu n'es pas invité" finit-elle par avouer en souriant. Elle s'approcha doucement de lui "bon alors, c'est d'accord pour ce soir ?"

A vrai dire, leur relation était devenue tellement compliquée qu'elle ne savait s'ils allaient passer une simple soirée entre amis, proférant insultes et commérages sur chaques personnes de BCU, s'ils allaient passer la nuit à s'envoyer en l'air sans même s'adresser la parole excepté pour un verre de vin ou si la soirée finirait dans les cris, comme souvent car incapable de se contrôler l'un face à l'autre.

Nikolaï avait pris l'habitude de s'emparer d'une fille et de ne plus lui adresser la parole une fois qu'il avait eu ce qu'il voulait, Dina lui avait déjà offert. Pourquoi était-il encore là ?