Cela faisait plus de dix heures que j’étais assis dans ce fichu avion, en première classe bien entendu mais pas des plus confortables pour autant. L’hôtesse, comprenant assez rapidement ma panique dans les avions n’avait pas arrêté de venir me trouver pour me demander si tout allait bien ou encore si j’avais besoin de quelque chose à boire. En rentrant dans l’engin, j’avais pourtant pris un calmant, pensant qu’il me permettrait de garder mon calme lors des différentes secousses de l’appareil mais il n’eut pas vraiment d’effet, ou alors, il lest estompa seulement la moindre. J’avais commandé plusieurs martinis qui allaient sûrement me coûter une bonne somme d’argent mais c’était loin d’être un souci pour moi qui gagne des millions de dollars par mois. J’avais pourtant demandé s’il était possible que je fasse le voyage par voie de la mer mais Madame Hildebrand, ma patronne, n’avait rien voulu entendre. Elle voulait que je sois rapidement à San Francisco pour essayer le costume qu’elle m’avait fait sur mesure et qu’elle souhaitait me voir porté lors du gala de demain soir. Je n’avais vraiment pas envie d’y aller mais ma présence était obligatoire. Apparemment, ça aurait du être Heavynne au côté de sa mère mais, celle-ci ne pouvant se libérer de l’emprise de la Sorbonne, avait finalement demandé à sa mère de me choisir à sa place. Merci Heavy’ ! J’avais d’ailleurs été très surpris que Madame Hildebrand ne se démène pas d’avantage pour que sa fille vienne à cette soirée de gala, elle qui pourtant à une emprise la plus totale sur sa fille et qui peut presque lui faire faire n’importe quoi en utilisant sa force ou le chantage, oui, j’étais réellement surpris. Peut-être que la « crise » que j’avais piqué en pleins publique il y a de ça plusieurs mois pour faire comprendre à Madame Hildebrand qu’elle a tord de traiter sa fille ainsi avait finalement porté ses fruits. Peu importe, de toute façon, j’étais fier des paroles qui étaient sorties de ma bouche lors de ce défilé et qui en avait choqué plus d’un. De toute manière, je ne suis pas reconnu pour être la personne la plus gentille et qui garde sa langue dans sa poche.

Il était vingt-trois heures quand mon avion arriva enfin à destination. Cela me fit plaisir de pouvoir à nouveau parler en anglais. J’adore la langue française, c’est certains et si je suis partit pour cet échange, c’est avant tout pour me perfectionner dans cette langue si fluide et magnifique au sonore. J’avais d’ailleurs été très surpris de constater que mes connaissances m’avaient énormément servis et que j’étais beaucoup plus doué de ce que je pensais. En effet, dès mon arrivée, je n’avais pas eu de peine à tenir une conversation avec une personne de langue française. Il faut dire que mes différents voyages dans le monde m’ont apporté beaucoup, entre autre ceux que j’ai eu l’occasion de faire avec ma mère il y a plusieurs années quand je vivais encore chez elle, en France. Parfois, lorsque je me baladais dans les différentes rues de Paris, j’avais l’impression de me sentir chez moi, parce que je connaissais cet endroit depuis bien longtemps. La dernière fois que j’avais mis les pieds en France, c’était il y a presque une année. Quand j’avais invité Heavynne a venir passer Noël avec moi. Je lui avais fait la surprise dont elle ne s’attendait pas. Partir pour l’Europe et fêter un vrai Noël sous les flocons de neige. Des souvenirs magnifiques…

Une fois mes baguages dans ma voiture, je m’installai sur le siège conducteur et enclenchai le contact de la voiture. A cette période de l’année, il faisait froid pour être en Californie et pourtant, j’avais chaud. Il faut croire que la température est réellement différente entre l’Europe et les Etats-Unis. Je n’eus même pas besoin d’allumer le chauffage ce qui m’étonna moi-même. Ma voiture était restée au parking depuis mon départ et j’étais ravi de voir qu’elle était encore intacte. Il y a plusieurs mois je me l’étais faite volée par trois agresseurs qui, au passage m’avaient frappé, me cassant une côte, m’ouvrant l’arcade sourcilière gauche et tirant une balle dans le ventre de ma meilleure amie Brianna. Une grosse frayeur qui me donne encore les frissons aujourd’hui quand j’y repense. Heureusement, on a finalement retrouvé ma voiture et les personnes qui nous ont agressées. A vrai dire, je m’en suis chargé en engageant les meilleurs.
Je roulais depuis plusieurs minutes, me dirigeant vers Sunset Disctrict, le quartier où je vis. Il n’y avait quasiment personne sur les routes, c’était tout simplement agréable pour rouler. Désormais, je me trouvais dans le quartier de Richemond District et soudain, mon téléphone sonna. Il était posé sur le siège passager alors je me tournai pour le récupérer tout en m’arrêtant au feu rouge devant moi. C’était un message de Madame Hildebrand me prévenant de mon programme de demain et me demandant si j’étais bel et bien arrivé. J’étais en train de lui répondre et puis, il me sembla que le feu devant moi changea au vert c’est pourquoi j’appuyai doucement sur l’accélérateur. A peine quelques instants plus tard, j’entendis un gros bruit devant moi, sur mon capot, je freinai instantanément et c’est là que je m’aperçu que le feu n’avait en réalité pas changé. C’était l’éclairage du restaurant d’à côté qui projetait des lumières vertes. Je me précipité hors de la voiture, voyant une jeune femme parterre en train de se relever. Apparemment, elle n’était pas trop blessée. Je me penchai pour l’aider à se lever.

▬ « Merde ! Je suis désolé, vous allez bien ? »

Cela faisait maintenant un mois et demi que j'avais mis de côté ma vie de pseudo actrice pour différentes raisons, la première pour me consacrer pleinement à mes études de stylisme et donc à ma première passion qu'est la mode et ensuite parce que ma mère était devenue un véritable tyran. Elle l'était déjà depuis que je suis petite pourtant elle avait changé, elle était plus dure et plus exigeante avec moi pourtant je faisais en sorte de lui plaire et d'être la meilleure pour qu'elle soit fière de moi. Pourtant j'avais l'impression d'être une moins que rien à ses yeux et que jamais je ne pourrais arriver à être aussi populaire qu'elle en tant qu'actrice. Je dois avouer que j'arrivai à la croire pourtant j'étais loin d'être nul bien au contraire vue les rôles qu'on m'offrait. D'ailleurs le dernier rôle que l'ont m'a offert était sûrement l'un des plus importants et ma mère l'a bien compris puisque jour et nuit elle était là pour moi autant pour m'aider que pour me critiquer jusqu'au jour où ses paroles ont dépassé l'inimaginable. Je n'avais pu l'impression d'être sa fille, mais une banale inconnue qu'elle méprise. Ces paroles m'ont tellement blessé que j'ai tenté de mettre fin à mes jours, bien heureusement cette tentative n'aboutit pas et c'est seulement aujourd'hui que je me rends compte que c'était un geste stupide et irréversible. Depuis j'avais ces deux cicatrices à mes poignets qui me prouvent chaque jour qui passe que j'ai failli faire la plus grosse erreur de ma vie. J'ai donc fuit ma mère, New York et mes souvenirs pour revenir à une vie banale d'étudiante en 2ème année de stylisme. Cela faisait donc un mois et demi que j'étais là, à Berkeley et je dois bien avouer que je m'y plais. J'ai rencontré quelques personnes formidables et d'autres largement moins puis pour ceux qui me connaissent mon caractère n'est pas facile à accepter et c'est d'ailleurs pour ça que j'ai un tas d'ennemis incalculable. Il faut croire que mon côté effrontée et prétentieuse ne plait pas, dommage car c'est ma façon de vivre.

En me levant ce matin, je mettais longuement préparer ce qui avait eu le don d'énerver mes deux colocataires avec qui j'avais prévu d'aller boire un café avant de partir traîner sur le campus. Parfois ma vie d'actrice me manque, je n'avais jamais le temps de m'ennuyer il fallait toujours que je sois quelques parts quand ce n'était pas au maquillage c'était devant la caméra. Aujourd'hui malheureusement elle me manquait, je n'avais quasiment rien à faire de la journée et il fallait que je trouve une occupation sinon j'allais finir par faire une crise de nerf. Ma matinée se rythma donc par une sortie avec mes colocataires puis un déjeuner, quant à l'après-midi ce sera shopping avec Emily l'une de mes rares amies que j'ai rencontrés à New York lors d'une photoshoot pour une pub et avec qui je me suis très vite bien entendu. Elle est un peu comme mon double, mais en blonde. Après plusieurs heures de marche interminable dans les magasins on avait fini par trouver refuge sur un banc. Ni l'une ni l'autre n'avions trouvés d'occupation pour la soirée, c'est donc machinalement que je lui proposai une sortie dans un bar très connu et bien évidemment elle ne refusa pas.

Il était vingt et une heure lorsque nous entrions dans ce bar et très rapidement nous avons commandé de l'alcool, même si j'avais décidé de me limiter à trois quatre verres afin de ne pas rouler sous la table ce soir Emily et moi nous amusions bien. On a alors commencé par se lancer des défis totalement stupides comme celle qui rentrera avec un garçon ce soir devra rendre n'importe quel service à l'autre, sûre de mes atouts j'avais accepté et je dois dire que j'aurais pu gagner. Seulement Emily m'avait déjà devancé et elle semblait avoir un garçon en poche déjà, je ne pus que me résigner et m'avouer vaincu. Elle partit donc du bar en compagnie de ce garçon après deux heures passer avec lui et moi au bar, malheureusement je me retrouvai seule et je dois avouer que si j'avais su j'aurai refusé ce pari stupide. Voyant l'heure, je paya mes consommations et pris la direction de la sortie. Je devais à présent rentrer à pied jusqu'à ma chambre et avec cette nuit noire je dois bien avouer que je n'étais pas très rassuré, mais quand bien même il était hors de question que je paie un taxi pourrie. Je préférai marcher et puis au moins cela me musclera les jambes même si je n'en ai pas réellement besoin. Marcher n'était même pas le plus embêtant c'était ce froid qui régnait depuis plusieurs jours sur San Francisco moi qui ai toujours aimé la chaleur et le soleil je n'étais pas gâté. Après quelques pas, je reçus un message d'Emily se vantant de sa conquête du soir et me disant de prendre mon temps pour rentrer... de toute manière je ne serais pas dans ma chambre avant un très long moment puis qui sait je trouverai peut-être refuge chez une amie habitant moins loin. Je répondis rapidement à Emily avant de regarder pour traverser, les rues étaient vide, il n'y avait qu'une seule voiture qui semblait être arrêté à un feu, j'en profita alors pour traverser, mais aller savoir pour quelle raison la voiture avança et me bouscula légèrement ce qui me fit perdre l'équilibre. C'est comme ça qu'en une fraction de seconde j'étais tombé sur les fesses laissant tomber mon portable par terre, bien entendu il y a plus de peur que de mal pour preuve la seule blessure que je ressentis fut l'égratignure sur ma main droit avec laquelle j'avais tenté de me rattraper. Malheureusement pour ce conducteur stupide et aveugle il avait révélé ma colère et je ne comptais pas lui faire de cadeau. D'ailleurs tout en marmonnant toute seule contre cette personne j'entendis les premières paroles de celle et sans même les écouter je commençai à m'énerver pourtant cette personne était penchée pour m'aider.

« C'est pas possible ! Vous ne pouvez pas faire attention... »

Je pris alors la main de cette personne qui se baladait devant mon visage, puis je me relevai. J'époussetai alors mon pantalon qui m'avait coûté une fortune en espérant qu'il ne serait pas déchiré pour ensuite relever la tête et voir enfin le visage de la personne qui avait failli me renverser. C'est à ce moment-là que mon souffle fut coupé... j'y croyais pas j'avais en face de moi une très vieille connaissance : Thomas. Ma stupeur due se voir sur mon visage et ma colère s'effaça en un claquement de doigt.

« J'y crois pas ! Thomas ! »

Je lui sauta alors au cou, c'était tout moi j'agissais avant de réfléchir. Il n'avait pas changé, toujours aussi beau et toujours aussi tête en l'air. Quoi qu'il en soit, la mésaventure qui venait de m'arriver fut vite oubliée, j'étais à présent emprise par ces retrouvailles. D'ordinaire je suis rancunière, j'aurais eu des raisons de lui en vouloir et pourtant non.

« Qu'est-ce que tu fais là ? »

D’ordinaire, je suis pourtant quelqu’un de très vigilent au volant. Pour tout vous dire, je n’ai encore jamais eu d’accident. En même temps, c’est vrai, je dois fortement admettre qu’il m’arrive très rarement de prendre le volant. La plupart du temps, je fais mes différents voyages à bord de ma limousine, d’un taxi ou alors en avion. Venant tout d’abord d’une famille très riche de la Californie, forcément, j’ai tout de suite baigné dans cette vie pleine de richesse et d’avantages. Ensuite, le fait que je sois devenu une star mondialement connu n’a fait qu’augmenter ce mode de vie en y ajoutant les strass et les paillettes. C’est un monde qui ne me dérange pas, bien au contraire j’adore être sous les feux des projecteurs et être regarder de tout le monde. Cela ne date pas seulement de ma petite virée à New York qui m’a permis de devenir une grande célébrité. Oh que non, depuis mon plus jeune âge je mets tout en œuvre pour être celui que toutes les filles regardent et celui que tous les autres hommes jalousent. J’adore ça. Il y a en moi cette petite partie qui veut plaire et l’autre qui veut dégoûter, repousser les gens. Car si ma popularité est désormais très haute, personne ne passe à coté de ce que l’on dit de moi dans les magasines people. D’après eux, je suis ce qu’on appelle un briseur de cœur. Soit dit entre nous, je ne me prends pas pour ce genre de personne dont on me qualifie dans la presse. La raison étant que je n’ai pas été en couple beaucoup de fois. J’ai eu environ quatre petites amies dans ma vie. Sans compter celles que j’ai eues à la maternelle, je n’y vois pas vraiment l’intérêt en même temps. Autant dire que c’est loin d’être beaucoup et que, jusqu’à preuve du contraire, j’ai brisé le cœur seulement à l’une d’entre elles en la trompant à plusieurs reprises. Je me considère plutôt comme un coureur de jupons et un séducteur inné, voilà tout. Cependant, aujourd’hui, cette vie là est terminé pour moi puisque je suis en couple avec Heavynne et j’ai de forts sentiments pour elle, chose qui ne m’est encore jamais réellement arrivé, pas à ce point en tout cas. Sûrement parce que notre relation est loin d’être parfaite. Il y a à tout moment des rebondissements, sans compter qu’elle doit restée top secrète. De l’adrénaline, de l’action, du romantisme et des câlins : voilà un peu près le résumé. J’aime cette relation que je partage avec elle, tout simplement.

A cet instant, quand j’ai légèrement percuté cette jeune femme qui s’apprêtait à traverser la route, mes pensées n’étaient même pas occupées par Heavynne mais plutôt par sa mère, qui m’envoyait déjà mon programme de demain. D’accord, j’étais heureux de revenir à Berkeley, retrouver mes marques, mais si c’était pour me harceler dès mon arrivée, je sentais que le galla de demain n’allait pas être aussi enrichissant qu’elle ne l’avait prévu. Parce que ce qu’il faut savoir, c’est que dans ce milieu, tout est toujours calculé dans les moindres détails. Ma conduite l’est aussi d’habitude mais là, allez savoir pourquoi, peut-être à cause du vol en avion qui avait duré une dizaine d’heures, je n’avais pas réellement fait attention et j’avais appuyé sur l’accélérateur. Au même moment, il y avait cette jeune femme qui traversait la route. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine, ayant peur d’avoir blessé gravement quelqu’un alors je sortis instantanément de ma voiture pour vérifier les dégâts. Je fus très heureux de constater que la jeune femme ne semblait pas blesser. Je le compris tout de suite à sa façon de me parler sur un ton très énervé, chose que je pouvais bien évidemment comprendre. Mon mode d’éducation m’obligea à m’accroupir près d’elle et à l’aider à se relever. Elle prit d’ailleurs ma main puis vérifia les dégâts et apparemment, il semblerait que mise à part une légère égratignure à sa main, elle se portait parfaitement bien. En tout cas, suffisamment pour être perchée sur des hauts talons de douze centimètres de hauteur.

Puis, je la regardai enfin droit en face, puisque jusqu’à présent elle n’avait pas voulu me regarder droit dans les yeux, étant probablement trop énervée pour se préoccuper de mon physique. Lorsque je la vis, je fus très surpris. Cette fille que je venais de renverser, je la connaissais. Parfaitement bien même et celle-ci me reconnu instantanément. Elle me sauta au coup et je la laissai faire la prenant moi aussi dans mes bras, tout en restant assez silencieux, étant très surpris. Après tout, nous nous étions quittés dans des circonstances assez étranges si je puis dire. Parce qu’en réalité, c’était moi qui était partit, sans rien lui dire, du jour au lendemain j’avais fait mes valises et j’avais quitté New York. Je ne lui avais plus jamais redonné de mes nouvelles, comme pour l’effacer de ma vie alors qu’en réalité je l’appréciais énormément et qu’elle et moi avions aussi partagé une histoire. Une histoire plutôt montée de toutes pièces pour plaire aux téléspectateurs étant donné qu’elle a été ma partenaire dans mon dernier film Western.

▬ « Shanya ? Euh et bien je rentrais chez moi là. Mais toi, qu’est-ce que tu fais là ? T’es pas censé être à New York ? »

J’étais heureux de la trouver ici, c’est certains, mais j’étais aussi un peu embêté. Je ne savais pas trop comment elle avait pris mon départ et comment les producteurs du film l’avaient pris. Au fond, quand j’ai quitté New York, je me fichais pas mal de leur avis, car au fond, je n’avais plus rien à faire là-bas, les scénarios que l’on continuait à me proposer étaient tous plus stupides et ennuyants les uns que les autres. Je devais dingue de ne plus pouvoir faire quelque chose de mes journées c’est pourquoi sur un coup de tête, j’avais de retourner chez moi. Je me rappelai ensuite que sa main était écorchée et qu’elle saignait légèrement.

▬ « Tu t’es blessée. Viens monte je vais te trouver un médecin. »