Le monde est à nos pieds (PV Heavy)

Invité

21h30...il était seulement 21h30 et la fête avait déjà commencé, ou plutôt ne s'était pas pas encore achevée depuis son lancement en matinée. L'événement à célébrer ? L'arrivée de toute une gamme de français venus directement de la Sorbonne à Paris, autant dire pas n'importe quoi. Depuis quelques jours, on les croisait facilement à Berkeley et autant dire que ces nouveaux venus ne passaient pas inaperçus. En effet, leur style ainsi que leur façon de parler étaient discutés par quasiment tous les étudiants, y compris par ceux qui habituellement restaient dans l'ombre. Pourtant, n'allez pas croire qu'ils étaient ringards et coincés pour autant, au contraire, ils étaient bien plus ouverts que ce qu'ils laissaient entendre et leur mode vestimentaire était tout sauf classique, il était juste plus « chic ». Las Vegas pour les étudiants de Berkeley n'étaient pas quelque chose de nouveau étant donné que la plupart y avaient déjà goûté, mais pour les français cela représentait le summum de la fête et c'est pourquoi, tout naturellement, les organisations étudiantes avaient organisée cette folle virée au milieu du désert. Le pari était gagné, les visiteurs étaient comblés et les californiens repoussaient quelques examens, tout le monde était comblé..ou presque. Oui, car au bar de cet hôtel, le garçon qui s'y trouvait semblait avoir déjà fait la fête tout seul et pas pour célébrer un « échange culturel ». Il avait déjà bien bu, cela sautait aux yeux, il n'y avait qu'à voir son regard vide tourné en direction..de rien. Boire pour oublier ses malheurs ? Une solution que beaucoup employaient et Havier Jack Doner n'était pas l'exception à la règle, du moins pas ce soir. Ceux qui le connaissaient savaient à que pointl ce jeune garçon intelligent et réservé détestait faire des excès en tout genre, mais à quel point aussi il était blasé de tout en ce moment. La raison ? Voyons, tout le monde la connaissait, elle avait fait la une des magasines à scandale. La mère de Havier, haut gradé dans l'armée s'apprêtait à prendre comme époux en deuxième noce le très connu Hildebrandt. Jusque là, l'affaire était plus que banale, là ou cela se compliquait c'était au niveau de la relation entre Havier et sa mère. L'étudiant n'avait jamais supporté le divorce de ses parents et avait décidé de prendre le parti de son père en s'éloignant de sa mère: la preuve, il était en France, elle aux Etats-Unis. Depuis, la relation qu'il entretenait avec sa famille maternelle était plus que conflictuelle. Lui qui était de nature calme n'hésitait pas à semer le trouble dès qu'une réunion de famille pointait le bout de son nez. Havier était principalement venu à Berkeley pour renouer avec sa sœur qu'il n'avait pas vu depuis un long moment, non pas que cet échange culturel ne l'interessait pas,mais ce n'était pas sa priorité. Malheureusement, il avait été pris dans cet immense engrenage que l'on appelle famille et il avait été obligé d'accepter l'invitation au mariage de sa mère. Comprenez bien par là que le gratin de la haute société s'en fichait s'il était présent ou non, mais cela faisait mauvais genre dans la presse et Havier avait horreur de cela, il avait des principes qu'il tenait à respecter. L'hypocrisie en faisait-elle partie ? Dans ce le cas présent, absolument. Puis, il le faisait aussi pour faire plaisir à sœur, qui semblait bien plus enjouée que lui à l'idée de cette union. Être obligé d'y assister était comparable à de la torture psychologique pour Havier, mais il préférait noyer sa colère dans l'alcool plutôt que de le montrer à travers des grandes scènes plus théâtrales qu'autre chose.N'oublions pas que l'on parlait d'Havier Jack Downer, l'introverti tout sauf sûr de lui.

Bref, Havier avait joué le jeu dans un premier temps en suivant le reste du groupe de casino en casino, puis s'étant lassé, il s'était éclipse sans que personne s'en rende compte. A partir de là, il avait rejoins sa chambre avant de se diriger instinctivement vers le bar de l'hôtel dans lequel il se trouvait depuis au moins quatre heures de l'après-midi. Lorsque le serveur arriva tout souriant pour la cinquième fois, Havier eut une soudaine envie de se lever et lui refaire le portrait, mais il n'était pas comme ça et son martini blanc s'impatientait. Que voulez vous, la classe n'est pas une chose donnée à tout le monde, à Havier en l' occurrence, si. D'ailleurs, même en étant saoul il gardait un charme qui ne pouvait laisser insensible. C'était un homme avec un charisme éclatant, personne ne pouvait lui enlever cette qualité mis à pars lui même. Il ne se trouvait ni beau, ni particulier, et encore moins charmant. En fait, Havier se voyait totalement à l'opposé de ce qu'il était réellement et c'était certainement cela qui le rendait attrayant. Il était différent, même en étant un fils de riches extrêmement bien habillé et constamment lité à la « hight society ». C'était un portrait peut-être flatteur mais on ne peut plus vrai, Havier avait ce petit truc en plus qui rend très vite quelqu'un intéressant, pour s'en rendre compte il fallait simplement oser s'approcher de lui car il était loin d'être le mec le plus bavard. La preuve, il ne réagissait même pas au grand sourire que lui adressait une des clientes impossible à rater à cause de son solarium plus que raté. Havier l'avait-il remarqué ? Sûrement, mais il était bien trop occupé à vouloir oublier son existence dans la boisson pour accorder la moindre importance à une inconnue. Qui plus est, au fur et à mesure que le temps passait, le jeune garçon s'imaginait à prendre en photo une scène le représentant lui et sa débauche qu'il nommerait de manière pathétique....

......L'absurde vie du petit français noyé dans son martini. Grommela-t-il.

▬ « Le monde est à nos pieds »

Ne demandez jamais à une fille de se calmer, elle risquerait de vous surprendre !

J'avais beaucoup voyagé mais pas beaucoup aux États-Unis dont je ne connaissais en gros que New-York City, Los Angeles et maintenant San Francisco... C'était donc la première fois de ma vie que j'allais à Las Vegas. Je n'avais jamais été vraiment attirée par cette ville et pourtant, lorsque j'eus posé le pied dans cette ville, j'ai réalisé que j'allais beaucoup m'amuser et que j'aurai du mal à en repartir.
Il m'avait fallut près d'une heure pour acheminer tous mes bagages dans ma chambre et j'avais dû réquisitionner Charles-Edouard Castello, mon correspondant français qui allait partager pendant quelques jours ma chambre pour qu'il m'aide à tout installer dans la chambre. Nous nous installions doucement, entreposant comme des trophées toutes les robes dans la modiste penderie de la chambre, le jeune homme s'était résigné à garder la plupart de ses vêtements dans sa valise ne suspendant à des cintres que ses costumes. Oui j'étais ce genre de fille, obligée de me mettre debout, à genoux, sautant sur ma valise pour qu'elle ferme. Je n'étais pourtant pas si superficielle que ça .. Bien sûr j'avais grandit entre un verre de champagne et un toast de caviar ballotée en Beverly Hills & Manhattan (merci papa, merci maman) mais contrairement à certaines filles tout droit sorties de l'Upper East Side je n'en faisais pas pour autant toute une montagne ! La preuve, à Berkeley je n'était pas cataloguée comme "la petite Upper East Sideuse" -enfin je crois-. Ne m'imaginez donc pas entrain de pleurer sous prétexte que je me suis cassée un ongle ... Je n'en ai d'ailleurs jamais eut, je suis incapable d'avoir quelque chose qui dépasse du doigt, je me sens incapable de tout mouvement enfin vous voyez non ?
Toujours est-il que je venais de terminer de tout installer quand Charles-Edouard sauta sur le lit pour courir dans la salle de bain, il savait que je voulais l'utiliser et n'avait certainement pas envie d'attendre une heure pour pouvoir prendre sa douche. Il ferma la porte à clef en rigolant. Exaspérée j'ai seulement soupiré et me suis jetée sur le lit pour somnoler quelques minutes. Mon portable vibrait, c'était Noelynn ma demie soeur qui me disait qu'elle allait aller faire un tour au casino. Je n'avais pas d'autre choix que de lui répondre que je la retrouverai plus tard en bas, la salle de bain étant occupée, je ne voyais pas vraiment comment faire autrement, je n'allais tout de même pas partir sans m'être lavée alors que nous venions de passer plusieurs heures en avion ... Je commençais donc à feuilletée VOGUE, trouvant le temps un peu trop long à ma guise quand mon correspondant sortit de la salle de bain laisser s'échapper de la salle de bain son parfum. Il me jeta un peignoir propre sur la tête et je répondit en lui jetant mon magazine à la figure :

« HEAVYNNE »

Prenant mes paroles très au sérieux, le jeune homme enfila ses vêtement sortit une fois que je lui eut mis grossièrement sa cravate ... Monsieur voulait être chic en n'importe quelle circonstance. La douche était donc libre et je comptait bien en profiter. Laissant couler l'eau le temps de me déshabiller et d'allumer la radio, deux minutes plus tard j'étais dans la douche entrain de danser prenant le pommeau pour un micro. Si un film avait été fait, je crois que je serais aujourd'hui morte de honte ... Je me dandinais en chantant Galifornian Girls de Katy Perry, enfin ... chantant ... A ma façon on va dire ... Virevoltant sur moi même je suis tombée les fesses les premières dans la cabine de douche et me suis mise à rigoler toute seule. AFFIRMATIF, Las Vegas allait être inoubliable !
Une dizaine de minutes plus tard et une centaine de littre d'eau écoulés je sortais de la douche toujours entrain de chanter et de danser. Il me fallut près de deux heures pour m'habiller, me coiffer et me maquiller. Je n'avais rien de spécial de prévu ce soir mais j'avais tellement envie de m'amuser que j'avais sortie le grand jeu. Appliquant avec attention les conseils de mon coiffeur pour que mes cheveux gardent tout leur volume en ayant des ondulations pas trop seches j'étais plutôt satisfaite du résultat et me passait une bonne trentaine de fois les mains dans les cheveux pour m'assurer que tout était parfait. Je suis allée jusqu'à la penderie en me dandinant sur la musique, attrapant des sous-vêtements et une robe noir d'Hervé Léger je les ai enfilé en deux minutes top-chrono sans aucune hésitation.

Perchée sur 12 centimètres de mes Parisienne je venais d'entrer dans l'ascensseur, me donnant un dernier coup dans les cheveux, je me retrouvais rapidement au rez-de-chaussée où je comptais rapidement retrouver mes amis qui devaient être entrain de jouer au pocker ou à la roulette lorsque me vint une subite envie ... Nous étions ici pour nosu amuser non ? Et je n'étais pas là pour rester avec mes amis et me cantonner à leur simple présence si ? La réponse était simple : non ! Et j'avais carrément envie de faire de nouvelles rencontres, il ne me fallut donc pas longtemps pour me retourner et me diriger non pas vers les tables de pocker mais vers l'un des dix bars de l'hôtel, je choisit le Zebra Bar tout simplement car j'avais envie d'une décoration inhabituelle et que c'était à ce que l'on m'avait dit le bar proposant des petites spécialités alcoolisées maison. Il ne me fallut donc pas plus de cinq minutes pour trouver l'endroit et plutôt que de m'assoir dans un coin de la salle à attendre seule que l'on vienne m'aborder, je préférais aller au bar. Il ne me fallut pas longtemps pour repérer un jeune homme assit seul qui venait de se faire servir une coupe de Martini. Je m'assit à côté de lui en faisant signe au serveur :

« HEAVYNNE »

Je me retournais vers le jeune homme en lui souriant et en lui tendant la main tout en enchainant :

« HEAVYNNE »

Invité

Plait-il ? Prononça Havier en français, dans la direction de la magnifique jeune femme qui venait de s'assoir à ses côtés.

L'alcool lui faisait sans aucun doute tourner la tête, mais cette belle brune à côté de lui était tout sauf une vision due à une quelconque boisson. Non, le peu de perception qu'il restait à Havier lui assurait qu'il ne rêvait pas et qu'il était effectivement en bonne compagnie. Mais pour combien de temps ? Lorsque la jeune femme se rendrait compte que son voisin de table était totalement saoul, elle n'hésiterait sûrement pas à se lever et à repartir d'où elle était venue. D'ailleurs, on en parlant, d'où venait-elle ? Ce visage n'était pas inconnu à Havier, il était certains de l'avoir déjà entre croisé à Berkeley ou à Vegas mais il était bien trop bourré pour se souvenir de quoi que ce soit. La seule chose qu'il était encore habilité à faire c'était parler, et cela ne lui coûtait pas tellement quand il buvait. Oui, car en grand timide que mister Downer était, il parlait très rarement le premier lors d'une première rencontre, il attendait toujours de l'autre personne qu'elle fasse le premier pas. Ces règles là ne s'appliquaient pas, du moins pas totalement, quand le jeune garçon avait trop bu. Il se montrait extrêmement sympathique, toujours un peu coincé certes, mais bien plus ouvert qu'au quotidien. Puis, il ne fallait pas oublier qu'il restait quelqu'un de droit avec des valeurs qui l'empêchait de se comporter tel un goujat. Non, il était effectivement bien loin de ce stade là.

Faîtes seulement, je suis tout seul. Havier....Enchanté également. Sourit-il.

S'amuser, voilà la philosophie imposée par le groupe étudiant qui s'était chargé d'organiser ce petit voyage à Las Vegas. Havier ne la partageait pas d'habitude mais il devait penser à s'ouvrir un peu plus s'il voulait espérer s'intégrer pleinement parmi les étudiants de Berkeley. Sa sœur y étudiait aussi et elle ne voudrait certainement pas d'un frère exclu de la communauté étudiante lui donnant mauvais réputation. Il avait surplombé l'océan pour elle après tout, alors pourquoi ne pas s'amuser pour elle aussi dans ce cas ? Puis, Havier ne fêtait-il pas le second mariage de sa mère ? Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette soirée une journée inoubliable aux couleurs de la joie. Sans oublier cette magnifique brune que le jeune garçon avait juste à quelques centimètres qu'elle. Il était loin d'être un dragueur, Havier trouvait en outre ce comportement vulgaire, lui préférait simplement observer et sentir ce qui se dégageait des personnes l'entourant, en l'occurrence cette...Heavynne.

Comme ce fait-il que vous ayez décidé de vous assoir à côté de moi ? Je n'ai pas l'impression d'être la personne la plus intéressante à connaître de la salle. Prononça Havier tout en regardant dans son verre vide l'air déçu.

Il était curieux de voir que même si l'alcool rendait plus bavard le jeune Downer, il ne le rendait pas pour autant plus sûr de lui. Il se dévalorisait toujours autant et ne comprenait pas comment quelqu'un pouvait lui trouver un quelconque intérêt au point de vouloir venir lui parler. Son regard était vague, il regardait Heavynne dans les yeux mais dégageait de l'incertitude. Il avait vécu toute sa vie avec le sentiment d'être inférieur aux autres et ce dernier continuait à le pourchasser, même quand il essayait de faire comme la plupart des étudiants: s'amuser. Mais cette nuit, Havier ne laisserait pas ce sentiment le gagner, il avait décider de profiter de la vie, même si pour lui cela voulait dire se noyer dans du martini, en charmante compagnie cependant. D'un geste fin de la main, il fit signe au serveur de lui apporter une autre coupe tout en lui indiquant que la belle brune était dès maintenant son invitée et que sa commande était de la même manière offerte par ses soins.

A votre santé mademoiselle. Il exprima ce dernier mot en français, non sans dégager un charme certains. Et il osait encore se sous estimer ?

La coupe d'Havier vint en une fraction de seconde toucher celle de Heavynne et Havier lui adressa un regard à travers ses yeux d'un vert profond. La soirée ne faisait effectivement que commencer et pour une fois, Havier se sentait totalement à l'aise. Lui qui était du genre méfiant avec les personnes qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam se laissait complètement aller par l'élégance de cette brune mystérieuse.

▬ « Le monde est à nos pieds »

Ne demandez jamais à une fille de se calmer, elle risquerait de vous surprendre !

Il y a des accents qui font rêver, des façons de faire, des expressions qui font fondre et par je ne sais quel miracle, le jeune homme assit en face de moi était de ces français qui gardent coute que coute leur accent, quitte à mal prononcer et à écorcher certaines phrases, parfois je me demandais même si ce n'était pas une combine de séduction mais quoi qu'il en soit ça fonctionnait et à merveille ! On pouvait voir le petit crépitement dans mes yeux, brillants, tout simplement parce que cet accent me faisait fondre et que je ne l'aurai jamais - d'où le fait qu'il soit irrésistible - et je me demandais alors si, quand je parlais français j'avais un accent aussi sexy ... J'avais toujours su et entendu dire que les français qui parlaient anglais avait un petit charme en plus mais je ne savais pas si c'était réciproque.
Quoi qu'il en soit, même s'il ne le faisait pas exprès, le jeune homme savait y faire avec le franglish ... Un petit mot en français, le suivant en anglais et voici formée une phrase qui pour moi n'avait aucun sens mais qui me permettait de sourire en buvant mon martini. Je buvais chacune de ses paroles comme je délectais mon verre, doucement mais surement. Chaque parole, chaque gorgée faisait écho en moi et ses sonorités françaises me rappelaient mes différents voyages en France certains souvenirs plus plaisants d'autre d'ailleurs ...
Une chance pour moi, je n'étais pas venue vêtue d'un sac à patate et ma robe mettait relativement en valeur tout ce qu'il y avait à mettre en valeur chez moi et bien que la chaleur était au rendez-vous dans cette pièce qui n'était peut-être pas assez climatisée, je sentais le propre et ma peau était encore fraichement séchée et n'avait pas encore eut le temps de réchauffer ce qui me procurait une drole de sensation ; comme si l'on m'avait plongée dans une baignoire, qu'on m'en avait sortit et qu'on m'attendait avec un beau français et un mini bar ... A quelques détails près, c'était ça ^^.
Je le regardais en souriant et ajoutait :

« HEAVYNNE »

C'est un plaisir de vous rencontrer.

Je connaissais peu de choses en français mais cette phrase était la seule que j'étais capable de prononcer après « Bonjour, comment allez-vous ? » et le pire, c'est que je suis fière de connaitre ces deux phrases, vestiges de mes voyages. A la tête d'Havier je voyais que j'avais du dire un truc étrangement car il faisait une drole de tête et se mit à rire. Et dire que je pensais que ma phrase était comme qui dirait ... normale et bien formulée laugh

.

Aux vues de la remarque du jeune homme, je sentie comme un malaise, était-il aussi peu sur de lui que je pouvais l'être au point de me demander pourquoi j'étais venue m'assoir à côté de lui ? C'était la première fois de toute ma vie qu'un homme me demandait pourquoi je m'intéressait à lui, pourquoi lui et pas un autre, pourquoi cette table et pas celle un peu plus loin et je ne m'étais même pas posée la question en arrivant mais maintenant qu'il posait la question une multitude d'autres questions se bousculaient dans ma tête : et si c'était moi qui avait été assise à ce bar toute seule serait-il venu s'assoir à côté de moi lui ?
L'idiot me mettait mal à l'aise avec sa question qui demeurait pour moi une véritable image et je bus une gorgée avant de lui répondre :

« HEAVYNNE »

J'ai rapidement avalé le reste de mon verre et l'ai regardé en souriant et rigolant. Ma réponse était un tantinet stupide et je me demandais s'il avait tout comprit ou non mais ce que je lui avais dit était vrai, je n'étais pas du genre à mentir pour faire plaisir, j'ai toujours été quelqu'un d'assez entier - ou entière dans mon cas - pour savoir rester honnête et comment débuter une bonne relation par un mensonge ? C'est vrai, je ne le rêverais peut-être jamais après ce soir mais je me sentirais bien mal de lui mentir alors que nous ne nous connaissions ni d'Eve ni d'Adam ...
Je commandais un autre verre quand j'ai ajouté :

« HEAVYNNE »

Invité

Votre français est vraiment charmant, vous pourriez faire une excellente parisienne.

Vous pensez sérieusement ce que vous dîtes ? C'est gentil en tous cas.

Vous avez beaucoup d'imagination dîtes moi... mais ce jeu me va parfaitement.

Honneur aux dames...

corbeille

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