Zachariah La Tour Dubois there's no place like berkeley › prénom, pseudo : Stéph'
› date d'inscription : 12/08/2009
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 |  Sujet: Repartir sur de bonnes bases ..? {PV} Ven 19 Fév - 23:38 | |
|  &&  « Le destin attend toujours au coin de la rue.
Comme un voyou, une pute ou un vendeur de loterie : Ses trois incarnations favorites.
Mais il ne vient pas vous démarcher à domicile.
Il faut aller à sa rencontre. »
« Laisse tomber, j'ai pas besoin d'un chaperon collé à mes basques sept jours sur sept. » Quinze mots. C'est tout ce qui me rattache pour le moment à mon correspondant français. C'est vraiment peu je vous l'accorde. Moi-même deux jours plus tard je ne sais toujours pas quoi en penser. Il y a deux hypothèses : Soit ce garçon a cru pouvoir se débarasser de moi pour se la couler douce et profiter des joies que l'Amérique lui offre. Soit il est soupe au lait, ce qui ne présage rien de bon pour les mois à venir. En y réfléchissant, je ne sais pas pour quelle idée opter. Peut-être la première ... Parce que dans le cas de la deuxième la " cohabitation " qui doit normalement régner entre nous risque très vite de devenir ingérable. Voire invivable. Ce qui serait réellement dommage car avant son arrivée, nous avons échangé quelques mails. Pas des centaines juste quatre ou cinq. Histoire d'apprendre à nous connaître un minimum. Il m'était apparu sous les traits d'une personne assez sympathique. Peu bavard et un peu sec sur certaines réponses mais toujours courtois. C'est ce qui m'avait plu. N'étant pas d'une nature exubérante, ni ancrée sur les conversations où il faut absolument raconter sa vie, il m'aurait été assez difficile d'avoir un correspondant curieux comme une chouette et bavard comme une pie. Quatre jours avant son débarquement sur le sol californien, je me suis rendue compte que j'allais passer pour une cruche. Tous les autres étudiants de Berkeley avait une photo de leur correspondant sauf moi ! A vrai dire, voir à quoi il ressemblait m'était passée par dessus la tête. Je me moquais bien qu'elle fasse un mètre quatre-vingt ou bien un mètre soixante. Qu'il soit blond, brun, roux ou chauve ... Peu m'importait. Je ne comptais aucunement lui faire de charme donc la question était réglée. Néanmoins par curiosité -et aussi parce qu'il me serait plus aisé de le repérer à l'aéroport- je suis allée jusqu'aux bureaux de l'administration afin d'avoir un aperçu de ce jeune homme. Bon là j'avoue que je n'ai pas été déçu. Aymeric est un garçon qui a du charme. J'allais très probablement faire des envieuses et je voyais déjà les étudiantes américaines lui courant après. La scène me faisait déjà rire intérieurement. Bref, tout ça pour dire que Aymeric était donc bien ancrée dans mon estime ... Jusqu'à notre rencontre à l'aéroport.
Je ne comprends pas ce qui lui a pris ni quelle mouche l'a piqué mais quoi qu'il en soit ses premiers mots ne furent pas ceux auxquel je m'attendais. Il parut tellement distant et froid que mon sourire plutôt avenant -comme quoi j'avais une bonne opinion de lui- se figea. Avant de disparaître totalement. Ce garçon était glacial. Un véritable iceberg. Au moins, on ne pouvait pas lui repprocher le réchauffement climatique à celui-là ! De sec mais courtois, il venait de passer à arrogant et malpoli. Comme quoi internet n'est vraiment pas fiable. On croit avoir face à soi une personne à notre goût et on se retrouve devant un glaçon qui ne fait aucun effort pour être aimable. Si cette situation ne m'était pas arrivée, elle m'aurait fait sourire. En effet, j'aurai alors comparé Aymeric à l'un de ses acteurs français jouant un rôle de mauvais garçon dans une sitcom de bas étage. Mais pas de chance, le français le plus horripilant m'était tombé dessus. Dieu que ces prochains mois allaient être longs et pénibles ! De plus nous allons devoir nous voir et il va devoir me supporter pas mal d'heures par semaines car je suis en quelque sorte sa tutrice. Celle qui est chargée de tout lui expliquer et de tout lui faire découvrir ... Eh bien c'est moi. Autant vous dire que nous allons être amenés à nous côtoyer plus d'une fois par semaine. Que cela lui plaise ou non. Je n'allais tout de même pas faillir à ma mission à cause de ses sautes d'humeur ... Qui resteront occasionnelles j'espère. Qui vivra, verra comme on dit.
Assise sur mon lit, je regarde l'horloge qui est fixée au mur. 9h47. Nous avons rendez-vous à 10h pour que je lui fasse visiter le campus en long, en large et en travers. Vu que nous ne suivons pas le même cursus scolaire, je ne pourrais pas l'accompagner partout et si il ne veut pas louper de cours, il faut qu'il se repère au plus vite. Je suis certaine que le fait de ne pas m'avoir sur le dos pendant la journée le ravit. Bon il faut dire que moi aussi. Avoir quelqu'un qui vous tire une tronche de quatre mètres de long pendant huit heures de temps ... Il y a de quoi finir en dépression. Après avoir vérifié une nouvelle fois l'heure, j'ai pris mon sac, les clés de ma chambre et je suis partie en direction du hall nord de l'université. C'est là-bas que je lui ait dit de me retrouver tout simplement parce que je ne compte pas courir après lui toute la journée. C'est un lieu facile à trouver -au dessus de l'entrée il est marqué ENTRÉE PRINCIPALE en lettres majuscules-, et par rapport à sa chambre universitaire ce n'est pas loin et tout droit. Maintenant espérons juste qu'il ait un minimum le sens de l'orientation. Je traverse les parcs à grands pas et à 10h01 je pousse les portes pour entrer dans le hall. Divers étudiants y sont déjà. Je scrute donc les alentours à la recherche de mon fameux correspondant ... Et je le vois debout en train de m'attendre. Ça c'est ce que j'appelle de la ponctualité. Finalement en creusant, je vais finir par lui trouver quelques qualités. Je me diriger vers lui en tentant une nouvelle fois une approche amicale avec un joli sourire à son égard. « Bonjour Aymeric. Tu vas bien ? » Là j'avoue que mon entrée en matière est vraiment banale. Mais le ton de ma voix est par contre neutre, honnête et sympathique. Je suis assez rancunière mais j'ai décidé en chemin de lui laisser le bénéfice du doute. Après tout, peut-être était-il de mauvaise humeur à cause du décalage horraire, des plateaux repas immondes dans les avions ou autre ... Ne jamais se fier aux apparences car elles sont souvent trompeuses. Pour éviter de laisser un silence pesant s'installer entre nous -des fois qu'il ne veuille pas me répondre-, je reprends la parole plus timidement cette fois-ci. « Je suis désolée si je t'ai fait attendre ... J'espère que tu n'as pas eu de mal à trouver le hall. » Je n'avais jamais remarqué mais son regard est perçant. Il n'en faut pas plus pour me destabiliser ... |
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