Cela fait tellement longtemps que je n’ai pas ressentit cela. Ce bien être total quand l’autre parle, cette envie particulière d’être bercée par sa voix encore longtemps, cette envie particulière de le revoir très vite. C’est comme si plus rien d’autre n’avait vraiment d’importance. Les mauvaises choses en particulier ne sont plus vraiment importantes, et plus rien n’est aussi vital que de recroiser son regard, que de pouvoir humer à nouveau son odeur. Une odeur particulièrement alléchante, et agréable. Une odeur que tu retiens nécessairement, parce que ton corps entier la réclame dès qu’il s’éloigne. C’est exactement cela, mon corps, mon être désire retrouver Aby Eliott Lovett. Ce nom résonne dans ma tête depuis ce matin, c’est il écoulé un seul instant sans que son visage se fraie un passage jusque dans mon esprit. Son sourire, et ses fossettes, toutes ces petites mimiques que j’ai tenté de graver lors de notre petite tête à tête, quelques heures plus tôt. Est-ce donc vraiment raisonnable d’être tant attiré par un inconnu, est ce juste réalisable, de penser pouvoir le retrouver dans une foule si grande, de pouvoir passer à nouveau quelques heures avec lui. C’est comme une addiction, qui survient sûrement un peu trop tôt cependant. Mais je nie toute responsabilité, parce que c’est uniquement lui qui m’a envoûté, lui, et son corps aux imperfections sûrement inexistantes, lui et son charme indescriptible. Je ne saurais trouver les bons mots pour décrire cet homme, il faudra vous contenter de savoir qu’il fait s’éveiller chacun de mes sens. Je réalise cela tandis qu’il est encore de l’autre côté du bar. Quand il se lève, après que nos regards se soient croisés et que mon corps est ressentit un frisson d’adrénaline, mes membres restent figés, tandis qu’à l’intérieur de mon corps, c’est un peu comme une feu d’artifice intérieur. Et c’est particulièrement plaisant, je dois l’avouer.

Rapidement, il se trouve à quelques pas de moi, et à peine m’eut il atteint, qu’il s’empare toujours aussi poliment de ma main pour y savourer d’un baiser ma peau. Et cela recommence encore, ce tourbillon intérieur. Tout s’accélère, tout devient flou. C’est encore mieux que l’effet de l’alcool, ou de la drogue. Tout tourbillonne, la musique n’est plus qu’un bruit de fond tandis que la foule qui nous entoure perd son importante. Au moins le temps que ses lèvres entrent en contact avec ma main. Cet homme est tel un fruit défendu, il m’attire, et je sens pourtant qu’il ne faut pas, je crois que c’est ce qui rend les choses plus excitantes encore. Je n’ai tout simplement plus envie d’être sage, j’ai juste envie de le découvrir un peu plus intimement. Il est fantasme à lui tout seul. Et je dois avouer que je me laisserai facilement amadouée par ses mains agiles, ou par ses baisers sensuels. Il se redresse, et commande un verre pour moi, geste agréable, parce qu’il serait particulièrement utile de me rafraichir. Cet homme fait monter la température de mon corps insoutenablement, et il est difficile de la réguler lorsqu’il se trouve si près. Mais je devrais sûrement m’habituer à nouveau à son absence, parce qu’il dépose quelques mots au creux de mon oreille, avant de laisser sur ma joue une nouvelle trace de ses lèvres. Mes joues sont à présent en feu, tandis que je me retourne juste pour le regarder s’éloigner. Je suis du regard sa démarche sexy, et mon regard vacille sur sa silhouette qui disparaît entre les danseurs. D’ailleurs, si ce grand brun pouvait se pousser, je pourrais peut être profité du spectacle de ses fesses qui se balance un peu plus longtemps, or, il semblerait que ce soit impossible. Je laisse finalement l’homme de mes fantasmes échapper à mon regard, me contentant de me relever, mon verre à la main pour me tourner vers la piste de danse quelques instants. Peut être aurai je la chance d’y rencontrer au moins le regard de Keven, il est impensable qu’il ait put rater une telle opportunité de ramener quelques filles dans sa chambre. D’ailleurs, je dois avouer qu’elles sont bien loin d’être non sexy, à se déhancher sur la piste, en rythme avec le son. Peut être est ce la raison pour laquelle tous ont l’air plutôt à l’aise, à se coller contre la gente féminine. C’est assez marrant, j’irai bien danser d’ailleurs. Je réserve cela pour un peu plus tard, après tout, la fête n’est pas près de prendre fin. Il reste encore énormément de temps pour profiter à fond. A savoir, danser, boire et déshabiller du regard certaines personnes, non, plutôt une seule. Je finis la dernière gorgée de mon verre, tandis qu’un homme vient prendre place à mes côtés. Je ne reconnais pas ce visage, pourtant je m’aperçois que c’est à moi qu’il s’adresse avec une voix faible. « Je t’offre un verre ? » Serais-je vraiment Naomi June Venn si je refusais un verre, d’un inconnu plutôt agréable à contempler ? Surtout que le mien semble être à sec. J’hoche la tête, tandis qu’il commande pour deux, tout en me dévisageant. C’est drôle. J’ai toujours aimé ça. Combien d’hommes m’ont offert un verre depuis que j’ai l’âge de sortir ? Je ne les compte plus. Ni même leur regard déçu, presque offusqué lorsque par la suite je m’échappe furtivement. Il faut dire qu’ils pensent tous que ce verre est synonyme d’une quelconque envie de coucher avec eux. Or, c’est beaucoup plus amusant de les planter là. Le barman dépose deux verres devant nous, tandis que je replace ma chevelure brune en arrière d’un geste de la main. J’en bois une gorgée, puis vide le verre de vodka devant le regard quelque peu surpris de ce brun sans nom. Son regard s’écarquille à ma plus grande satisfaction et je souris. Il approche son visage de mon oreille et doucement déverse quelques mots. Son souffle est loin de me plaire, si près de ma peau. Peut être que si Aby ne m’obsédait pas autant, j’aurais apprécié. « Ca te dit d’aller dans un endroit plus calme ? » C’est le début d’avances plus prononcés. Je ne prendrais pas le risque de rater l’objet de mes désirs, pas ce soir. Je laisse quelques secondes s’écouler, et doucement approche mon visage de celui de cet homme mal rasé. « Je suis lesbienne, mais merci pour le verre… » Je crois que la stupéfaction dans ses yeux n’a jamais été aussi importante. D’ailleurs, il ne fait pas long feu, il s’éloigne dans la salle, sous mon regard satisfait. Ce coup marche toujours. Au moins pour les moins courageux qui ne tentent pas de vouloir me faire changer de bord, si jamais j’étais vraiment lesbienne. Je crois que cela m’amuse véritablement de faire languir les hommes pour rien. Mais maintenant que je me suis amusée cinq minutes, je ne dirai pas non à la présence charmante et stimulante du roi de la soirée…

Comme s’il était possible qu’il lise dans mes pensées, il apparaît dans mon champ de vision. Je ne me lasse pas de le dévorer du regard. Il a changé de tenue, et arbore une tenue particulièrement classe qui le met en valeur. J’ai surtout un petit coup de cœur pour sa cravate, originale, et unique. C’est sûrement la description qui conviendrait aussi pour lui. Unique, quoi que, il manquerait sûrement « incroyablement sexy ». A son bras, une jeune femme d’à peu près son âge. Particulièrement jolie et rayonnante, dans une tenue simple et séduisante. Je dois avouer que c’est une légère pointe de curiosité, et peut être de jalousie si j’étais honnête, qui se fait ressentir dans ma poitrine. Ils se dirigent tout deux vers le bar, et Aby plus particulièrement vers moi. Finalement, il se poste à mes côtés. Ca y est son odeur prend le dessus sur tous les parfums de l’air ambiant, et je suis totalement charmée. « Vous vous amusez bien j’espère ? » C’est ce qu’il demande en premier, s’adressant sûrement autant qu’à la splendide brunette qu’à moi. Si je m’amuse, je dois avouer que je ne m’ennuie pas, la soirée est tout simplement un chef d’œuvre. La musique est génial, les gens sont déchaînés, et c’est agréable d’être dans un lieu insolite. Oui, il a moins un talent certain pour organiser des soirées. A la suite de la jeune femme au visage totalement inconnu, que je prends plaisir à contempler, essayant de me rappeler s’il est possible que je l’ai déjà croisé à l’université, je réponds quelques mots.

« La soirée est vraiment géniale, bravo… »

Mon regard vagabonde dans la salle, tandis que je tente de faire à nouveau redescendre la chaleur qui se propage dans mon corps. Est-ce humain de provoquer une telle sensation ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Je souris toujours cependant, tandis que la jeune femme pose son attention sur moi. Est-ce que je fais autre chose à part des Rave Party ? Il semblerait qu’il soit difficile, de nos jours, de ne faire que cela.

« Oui, j’étudie à Berkeley, en cinématographie. Et toi ? »

Je repose mon attention sur Aby, quelques secondes, et le dévore du coin de l’œil. Il est vraiment beau ce soir. D’ailleurs je suis loin d’être la seule à l’avoir remarquer. Ma main frôle sa silhouette tandis que je replace ma robe correctement, avec discrétion. Ce contact provoque une nouvelle onde dans mon ventre. Est-ce que cela durera longtemps ? Cette réponse instantanée de mon corps à chacun de ses sourires, à chacun de nos contacts. Aurais-je toujours cette petite boule qui explose à l’intérieur de mon ventre. Je dois avouer que j’aimerais que cela continue, parce que j’aime cela. Je me perds dans la contemplation de la salle, et ne peux m’empêcher d’appuyer le compliment de la jeune femme… Parce que oui, en effet, la soirée est réussie. Et encore, elle ne fait que commencer…

« Et réussie, reste un euphémisme… Et encore, les choses ne font que commencer… »

J’accompagne ces quelques mots d’un sourire plein de sous entendus. Captera, captera pas…