" Tu sais ce qu'elle te dit la marmotte ? "

A cet instant, Belammée sut que c'était la fin. Pour elle. La prédiction ne tarda pas à se réaliser lorsqu'elle sentit deux bras s'accrocher à son ventre. Elle finit sur le lit, heureusement qu'elle avait prévu le coup et posé le petit-déjeuner sur la table de chevet. Ah la jeunesse,en train de rire et pour la jeune fille de tenter de s'échapper, en vain.
Elle ne l'avait pas vu depuis quelques jours, si ce n'est de se croiser dans les couloirs de l'université ou de la maison des OMICRON TAU . Ces moments étaient ponctués par des clins d'œil et des sourires mais rien ne remplaçait leurs journées du Dimanche. Dire qu'ils avaient déjà leurs habitudes. Elle le vit se lever et se positionna sur le lit d'une façon plus confortable. Jefferston avait le don de la faire rire et c'est ce qu'elle aimait chez lui, avait d'autres choses. En parlant de ça, il effectua une danse « magnifique » et surtout ridicule qui la firent s'esclaffer. Il disparut comme une rock-star dans ses coulisses.

Pendant ce temps, elle alluma la radio et ramena le plateau sur son lit. Enfin, pas son lit mais c'était tout comme pour elle. Même si son esprit était encore un peu dans le brouillard, la journée s'annonçait extrêmement bonne. Elle permettait de faire abstraction de l'extérieur, de se concentrer sur ses cours en même temps et de passer des heures en bonne compagnie.

Lorsque Jefferston revint, elle se souvint qu'elle n'avait qu'un débardeur noir, un boxer de la même couleur. Elle portait des chaussettes hautes blanches et ses cheveux blonds n'était pas coiffés. Belammée passa d'ailleurs ses doigts fin dans cette tignasse et sourit à son ami. Elle profita de l'ouverture de la chemise pour y passer la main en riant lorsqu'elle le sentit s'affaler sur le lit. Elle prit deux croissants dans ses mains, en tendit un à Jeffeston qui venait de lui faire la bise et mis l'autre dans sa bouche après lui avoir sourit. Rien que de l'entendre parler la réveilla un peu plus, elle se mit sur le ventre, battant ses jambes dans le vide et le regarda dans les yeux.

« Fais attention, ma petite personne commence à devenir indispensable ainsi que mon petit déjeuner hebdomadaire. Mais j'avoue que c'était pas drôle sans toi, j'ai cru qu'il y avait eu une semaine depuis deux jours, c'est horrible ! Tu m'as manqué Jeff' alors je vais profiter de la journée ! »

Pour ne pas être grossière, je ne dirais pas qu'elle alla se vautrer sur lui en riant mais c'est tout comme. Elle posa sa tête sur sa poitrine et ferma les yeux.

« Hum... Tu sais que tu ferais un très bon oreiller ? »

Elle le vit mordre dans le croissant et l'entendit lancer une pique. Il la cherchait ? Belammée fit comme si elle n'avait d'abord rien entendu. Dans toutes les amitiés, il y a des vannes lancées, pour donner un peu de piquant la relation. Un peu comme l'échangisme chez les couples mariés si vous voulez. Cela donne du renouveau à la relation et pour les mis, à la conversation. Mais la tentation étant trop grande, elle ne résista pas à lui dire que même si il tenait à ses abdominaux d'acier, il se transformerait, vers la cinquantaine ou avant, en ventre à bière comme Homer Simpson. La culture, je vous jure.
Belammée avait exagérée le côté vexée et choquée lorsqu'il lui dit qu'elle aurait pu faire une très bonne couette. En soi-même, cela était plutôt un compliment mais cela les amusait tellement. Elle ne répondit rien sur le moment, et s'assit en tailleur sur le lit de Jefferston. Elle eut le temps de finir sa viennoiserie et boire son café, elle va vite la petite, et il lui dit qu'il faudrait peut-être se préparer. En effet, elle n'était pas dans sa meilleure tenue. Mais elle ne put s'empêcher de grogner et de repartir dans sa chambre en trainant des pieds. Non vraiment, Belammée n'était pas du matin. Elle ne put s'empêcher de se retourner au dernier moment et lancer une réplique, avant de faire un clin d'œil.

« Pour la couette, on verra si je fais vraiment l'affaire quand on dormira ensemble.»

Elle enfila juste un slim et un débardeur pour avoir quelque chose sur le dos, pris ses cours, son argentique, ses objectifs et son numérique. Lorsqu'elle se retrouva charger de toutes ses choses, elle mit tout dans son sac à dos. Gourmande, elle ne put résister à mettre des gâteaux et des bouteilles d'eau avec les divers objets. Mieux vaut prévenir que guérir. Elle prit la peine de se brosser les cheveux et se maquiller légèrement. Après avoir enfilé ses chaussures, ses bonnes vieilles Doc Martens rouges, elle alla toquer à la porte de Jeff'. Elle le trouva mélancolique en train de regarder son appareil photo. Elle savait ce à quoi il pensait depuis le temps. Il n'avait pas l'air d'avoir entendu les petits coups produits sur la porte alors elle lui dit, accoudée à l'encadrement :

« Arrêtes de penser à ça. Si tes parents ne peuvent pas comprendre que tu peux aimer autre chose que ce qu'ils préfèrent, c'est tant pis pour eux. Ils ne sauront pas quel bon photographe tu pourrais faire. Et tu sais que je suis convaincue de ton talent, allez viens ! »

Sur ces bonnes paroles, elle se dirigea vers lui et lui saisit la main. Elle l'emmena à l'extérieur de la maison des Sigma, si bien qu'ils se retrouvèrent sur le chemin des Grecs. Ses premières impressions étaient vérifiées : le soleil était au beau fixe et le vent ne soufflait pas trop fort. Conditions météorologiques idéales.

« Aujourd'hui nous allons aller... Oh, je vais te laisser choisir ! J'aviserais sur place ! J'ai appris pas mal de choses en Étude de la lumière cette semaine, ça va être intéressant. »

Elle ne fit que sourire après qu'il l'ait remerciée. Belammée aimait bien se sentir utile, comme tout le monde, mais elle avait toujours eu peur que quelque qu'un la prenne pour une fille stupide. Les deux jeunes pouvaient se comprendre, aucun d'eux n'était en accord parfait avec leur famille. Bel' en voulait toujours à sa mère d'être partie sans donner de nouvelles, la laissant se brûler les mains pour cuisiner les repas des garçons et Jefferston en voulait à ses parents de na pas comprendre sa passion. Elle le serra dans ses bras pour lui montrer son soutien et rit, en sentant les lèvres de son ami sur son front.

Dehors, c'était radieux. Lorsqu'elle l'entendit soupirer, elle lui caressa l'index avec son pouce. Elle avait toujours eu besoin de toucher les gens, de les regarder quand elle leur parlait. Elle n'avait pas su trouver ça chez elle et était beaucoup plus tactile avec ses amis. Les gens étaient souvent surpris et avaient du mal à s'y faire, ce n'avait pas été le cas de Jefferston. C'est aussi pour ça qu'elle l'avait apprécié dès le début. Belammée fut entrainée par le jeune homme, elle ne comprenait pas mais ses jambes suivait toutes seules, comme un mécanisme. Arrivés au beau milieu d'un bois, il lui lâcha la main. L'euphorie le gagna, apparemment. Oublier les cours... Elle ne demandait que ça. Elle fut moins d'accord lorsque le jeune évoqua le fait de la prendre en photographie. Autant la jeune fille était pleinement à l'aise derrière l'objectif autant elle n'aimait pas être devant, aussi photogénique soit-elle. Elle n'eut pas le temps de protester plus que Jeff' la fit tournoyer. Elle continua en riant, elle restait encore Belammée Canterburry après tout. Mais alors, qu'elle s'était caché derrière un tronc d'arbre, elle pencha la tête vers on ami.

« Photographier ce qu'il te plait et tu veux me prendre en photo... On dirait que tu m'aimes bien Jefferston. »

Elle avait déclarer ça en riant, elle ne savait pas trop où en était son ami dans ses relations là. Ce que, bien sur, elle s'empressera de lui demander. Elle le regarda en s'asseyant par terre. Elle riait encore, mais ce disait que cela lui semblait remonter à loin la dernière fois où ils avaient vraiment parler ensemble. Énergique, Belammée se releva rapidement et s'avança vers son ami, en tant d'oublier l'objectif. Elle lui pointa le cœur du doigt, même si ce n'était pas une lumière en SVT et lui dit :

« Dis-moi... comment ça se passe là-dedans ? A part le fait qu'on est littéralement fou amoureux l'un de l'autre, je sais pas trop ce qui se passe »

Bien sur, elle riait, c'était elle qui était folle pour sortir des bêtises pareils mais ça l'amusait alors elle s'en fichait. Tout en attendant sa réponse, elle fit quelque pas dans la clairière et se retourna brusquement.

« Au fait... Tu m'as déjà vu rousse ? »

Elle ne put s'empêcher de sourire, encore.

Jacyee... N'avait-elle pas déjà entendu ce nom quelque part ? N'était-elle pas une des nombreuses amitiés de Dixten ? Il se vantait tellement d'en avoir autant qu'elle y avait le droit tout les jours. Mais elle l'avait aussi entendu quelque part... Une Sigma ! Voilà d'où elle la connaissait ! Il lui retourna la question. Elle se contenta se sourire et lui répondit qu'elle n'était pas infidèle, elle. Belammée s'assit en tailleur près de son ami et soupira légèrement. Elle prit de minutes, le temps de réfléchir avant de parler.

« C'est juste que Dixten se vante de ses amitiés améliorées et j'en peux plus. Ok, il me plait mais je vais pas supporter ça encore bien longtemps. C'est tellement compliqué que je m'en occupe plus. »

Elle avait été neutre un instant mais ne tarda pas à se relever. Malgré que sa nuit avait été courte, elle ne manquait jamais d'énergie celle-là. Le ciel était magnifique, elle entendit son ami s'assoir et lui dire que l'idée de la voir rousse ne lui déplaisait pas. Elle fit un sourire en coin mais lui parla sérieusement :

« Si tu l'aimes bien, fonce petit ! »

Cela n'empêchait pas Belammée de ne pas l'aimer, cette fille. Elle avait toujours été possessive et de savoir qu'elle couchait avec un de ses amis et , en plus, qu'elle avait rendez-vous avec un autre de ses amis , alors ça... C'était le pompon ! Elle se retourna un moment et le vit allongé par terre, les yeux fermés et ne put résister à prendre une photo. Elle avait prit son argentique, comme chaque dimanche, et s'occupa. Elle détestait resté assise ou allongé avec un appareil photo dans les mains. Après quelques clichés de nature, elle regarda Jeff'. Belalmée se décida enfin à poser son appareil dans son sac, elle ne put se retenir de rire, toujours de bonne humeur. Il ne fallait jamais se laisser abattre. Après qu'il lui ait dit de venir, elle s'allongea près de lui, mais sur le ventre, accoudée au sol.

Elle sentit tout de même son portable vibrer « Comme tout les 5 ans, Olivia est passé pour une journée. T'as eu de la chance de pas être là. J'ai fais croire que t'étais morte, c'était drôle :).Hugo. » L'horreur, à chaque fois que sa mère passait c'était une catastrophe.

« Eh, Jeff', je t'avait dit que ma mère passait une fois tout les 5 ans pour voir, soit-disant, comment on allait ? Elle en manque pas une. T'as eu des nouvelles de ta famille, toi ?  »