Les cours avaient repris depuis quelques jours déjà. Si à peine deux semaines auparavant, Evan avait rêvé que les cours reprennent enfin, elle se trouvait à présent stupide d’avoir pu penser ça un jour. Le rythme de ses cours était exténuant, laissant peu de place à la jeune femme pour sortir, ou mieux encore, pour profiter de son petit-ami, William Carmichael. Elle enchaînait les journées sans même les voir passer, ce qui avait quelque chose d’assez agaçant. Elle regrettait qu’un jour ne contienne pas plus de 24h, ainsi elle aurait pu espérer profiter un minimum de ses heures libres. Quand bien même ses cours ne prenaient pas toute la journée, elle devait affronter la pile de devoirs qui augmentait un peu plus chaque jour. Si elle souhaitait obtenir une moyenne convenable ce semestre, elle avait plutôt intérêt à mettre les bouchées doubles. La semaine avait enfin laissé place au week-end, deux jours bénis par la jeune Sigma. Elle avait passé tout son samedi à la bibliothèque de Berkeley à faire des recherches pour ses études. Les heures avaient une fois de plus défilé sans qu’elle ne les voie passer. Il était à présent cinq heures et Evan jugea qu’elle avait passé suffisamment de temps attablée à un bureau et qu’elle avait atteint une heure décente pour arrêter de travailler. Cela l’agaçait d’autant plus que les jours raccourcissaient, et qu’elle ne pouvait même profiter des rayons du soleil, pourtant les bienvenues en cette reprise. Elle prit ses affaires qu’elle fourra dans son sac avant de quitter la bibliothèque. Elle avait dans l’idée de rentrer dans sa chambre, de prendre une bonne douche, d’appeler William pour lui demander ses projets puis d’aller prendre un apéritif bien mérité avec sa meilleure amie Aileen et savourer une soirée de détente après cette journée d’efforts intensifs. Evan marchait dans le parc à pas rapides lorsqu’elle sentit des mains cacher ses yeux, suivi par un rapide bisou dans le cou.
- C’est qui ?
La jeune femme soupira. L’espace d’un instant elle avait espéré que ces mains appartiennent à son petit-ami, mais elle reconnut rapidement le parfum du jeune homme et plus rapidement encore sa voix. Dustin Lockwood. Bon sang, mais allait-il la lâcher un jour ? Tout était parti d’un pari franchement stupide dont Aileen avait eu l’idée à une soirée voilà plus d’un mois. L’objet du pari ? Un Omega du nom de Dustin Lockwood. La mission d’Evan ? Flirter avec, le séduire, passer la nuit avec et puis faire comme si de rien n’était le lendemain. Mission que la Sigma avait accepté avec un plaisir non dissimulé, Dustin étant loin d’être parmi les plus moches de Berkeley. Elle avait réussi son défi haut la main, passant une nuit endiablée avec le jeune homme. Elle avait pris la poudre d’escampette le lendemain dès l’aube ; avec un peu de chance, peut-être ne se rappellerait-il plus de rien le lendemain. C’était sans compter sur son manque de chance. Oh oui il s’en rappelait. Pire encore, il aurait bien retenté l’expérience. Si un mois auparavant, Evan n’aurait pas été contre, à présent elle était avec William et n’avait aucune envie d’aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs. Seulement, l’Omega ne l’entendait pas de la même manière et mettait tout en œuvre pour l’attirer dans ses filets. Evan avait beau tenter de le repousser, rien n’y faisait, il continuait inlassablement à vouloir la séduire. La Sigma aurait bien parlé de tout ça avec William mais manque de chance, une fois encore, Dustin était un très bon ami. Elle était donc obligée de supporter les tentatives du jeune homme et de le repousser de manière un peu plus froide chaque fois. S’il n’avait pas tenté à chaque fois qu’il la voyait de la mettre dans son lit, peut-être pourrait-elle éprouver de l’affection pour lui, peut-être même de l’amitié, mais pour le moment ce dont elle rêvait ne portait certainement pas le nom de Dustin Lockwood.
- Lockwood ! Mais t’es malade ou quoi ?! T’as de la chance que je ne fasse pas d’art martiaux, autrement je t’aurais déjà mis à terre. Bon sang mais tu peux pas me foutre la paix, me laisser respirer ? Parce que là tu me rends folle, et pas dans le bon sens du terme. T’as pas autre chose à faire ? T’es pire qu’une sangsue !